Katia-Isabel devenait parano même au boulot. Elle avait l'impression de voir des yeux et des oreilles partout où elle allait. Là où elle mettait les pieds, elle avait l'impression que les gens la dévisageaient. Mais elle devait se reprendre. La seule fautive ici, c'était elle, et personne n'était au courant. Du moins, pas encore. Un frisson lui parcouru le dos et Katia-Isabel pressa le pas en direction de son petit bureau. Elle n'avait qu'une envie pour le moment, s'y enfermer et rêvasser un coup. Malheureusement la personne qu'elle trouva là, assise sur une chaise en face de son bureau lui coupa toute envie de rêverie.  Esperanza Herrero. Elle était une de ses jeune collègue femme (elles étaient plutôt rares ici). Et il y avait à peine quelques jours, elle avait du se « battre contre elle » au cours d'une affaire. Affaire qu'elle avait remporté. Elles le savaient toutes les deux, c'était des choses qui arrivaient fréquemment. Que deux collègues ne se retrouvent pas dans le même camp le temps d'un procès. Mais la jeune femme avait toujours su apprécier Esperanza. Et elle la sentait bien bel et bien distante depuis l'affaire.

« Je me souviens pas que tu es pris rendez-vous,», dit-elle d'un ton léger. « comment vas-tu ? »

Elle ne pouvait pas s'empêcher de penser à l'affaire en la voyant ainsi. Affaire qui lui trottait toujours dans la tête. Certes, c'était son boulot, mais elle avait innocenté un homme qui avait tué sa femme. D'accord, c'était un accident. Mais dans tout les cas, elle le savait, il y avait grosse faute professionnel.

« Tu souhaitais me parler ? »

Elle espérait au fond d'elle même qu'elle n'allait pas revenir sur l'éternel débat « je t'en veux pas d'avoir eu cette affaire » ou les grands bravo hypocrites. Bien qu'elle ne voyait pas la jolie Esperanza faire une chose pareille. Elle prit place sur sa chaise bureau qu'elle trouva fort désagréable. Tout à coup, tout lui semblait désagréable. Même le regard que la brune posait sur elle. Bon sang, mais c'était quoi son problème aujourd'hui ? Elle débloquait complètement. La petite Katia-Isabel avait arrêté d'être naïve depuis le jour où elle avait appris que son ami d'enfance avait mis feu à toute une forêt, à quelques kilomètres d'ici. Non, depuis Victor, elle avait appris à faire face aux aléas de la vie. Elle avait su devenir plus forte au fur et à mesure.