J'étais installée dans la véranda familiale, assise sur une chaise, le genoux appuyant contre la table en verre. Mon thé fumait devant mes yeux, alors que l'automne se déployait derrière les larges baies vitrées. Mon grand chale en laine me protégeait du froid qui commençait à s'abattre sur nous. « Lorah, on y va, tu es sûr de ne pas vouloir venir avec nous? » J'entendais la voix de ma mère qui me posait cette question depuis la cuisine. Je lui répondis que je préférais rester ici. Ils quittèrent la maison. Cela faisait désormais une semaine que j'étais venue vivre chez mes parents, suite à notre discussion avec Shay. J'avais appelé ma mère, pour savoir si je pouvais revenir durant quelques jours et ils avaient été surtout inquiets et non contents. Ils s'étaient faits à l'idée que je vivais avec Shay, que je partageais ma vie avec lui et cela les avait inquiété. Le soir de notre discussion, j'avais décidé de partir quelques temps, sous l'accord de Shay, pour prendre le recul nécessaire à la situation, pour savoir ce que je voulais, ce qui comptait pour moi et puis aussi, pour savoir ce que j'étais prête à accepter ou non en tant que compagne de flic. J'avais donc fait une valise et avait roulé jusqu'à chez moi. Dès mon arrivée, mes parents m'avaient demandé la raison de ce retour, surtout à l'heure à laquelle j'arrivais. Je n'eus pas d'autre choix que de leur expliquer la vérité. Que Shay avait faillit mourir dans une intervention, que j'avais eu peur et que cela avait pointé du doigt quelque chose d'important pour notre couple : ma capacité à endurer ça, à vivre avec ce danger. Mes parents me comprenaient mais mon père était plus du genre à défendre Shay. A dire que oui, il y avait des métiers dangereux, mais qu'il en fallait, des flics et que eux aussi avaient le droit à une vie de famille normale. J'étais d'accord avec ça, la vraie question c'était de savoir si moi, j'étais aussi capable de vivre comme ça. Ma mère me comprenait davantage et m'avait d'ailleurs fait rencontré l'une de ses amies, Mme Banks, qui était femme de militaire et qui connaissait ce rythme de vie et je l'avais rencontré en ville, autour d'un café et alors qu'on ne se connaissait pas, on se parla de nos craintes, de cette peur mais aussi de tout le reste. Cela m'avait fait un bien fou de pouvoir parler à quelqu'un qui savait exactement ce que je vivais, ce que je pouvais ressentir en tant que compagne d'un flic. Elle m'avait avoué que les accidents étaient rares, que son mari pouvait très bien mourir lors d'une mission que d'un accident de voiture à 100 mètres de chez eux, qu'il fallait juste profiter de la vie, de la personne, tant qu'elle nous était offerte car personne ne peut savoir pour combien de temps cela aura lieu. La mort arrive tôt ou tard, elle arrive toujours, que le chemin soit court ou long. Il fallait s'y faire et elle m'avait dit que je n'avais jamais réellement pensé à tout ça. A la mort de mes êtres chers, étant donné que je n'avais jamais perdu quelqu'un de proche. Du coup, cela avait été remis en question de fond en comble et je comprenais les proportions que cet évènement avait eu. Elle m'avait également posé une question, celle de savoir si je préférais prendre le risque et vivre une vie, longue ou courte, avec la personne que j'aimais; ou bien tout simplement la quitter et ne pas savoir certes, mais également m'empêcher de vivre mon histoire avec Shay à cause de ça. Je me rendais compte que tout ce que j'avais vécu ces derniers temps, qui étaient remontés à la surface, était lié. L'agression de Shay, son frère, Skyler. Tout était lié à un rapport au danger, à la mort, à la vie de couple et tout ne formait qu'une seule et même spirale dont moi seule avait la clef pour en sortir enfin. Il ne fallait pas que ces évènements m'empêchent de vivre, me bouffe la vie de l'intérieur, me faisant vivre dans la peur, la crainte permanente. Non, il fallait que je profite de la vie, même avec les coups durs, tout le monde en avait, il fallait juste que je profite des personnes qui m'étaient cher, des moments de bonheur que je vivais, parce que c'était ça la clef : le quotidien. Je posais mon livre sur la table, prenant mon thé bien chaud, soufflant dessus en fixant le jardin de mes parents, baigné dans une ambiance orangé et un début de soirée qui s'annonçait. Avec Shay, on ne s'envoyait presque pas de message, on ne s'appelait pas non plus. J'avais besoin de ce recul pour savoir où j'en étais. Je l'aimais et ça j'en étais sûre, mais l'amour ne faisait pas tout et je l'avais bien compris aussi. Soudain, j'entendis qu'on sonnait à la porte d'entrée. Je me levais de ma chaise pour traverser la maison afin de voir qui était là. J'ouvris la porte et j'étais interrogative. Shay était là, en face de moi. Je ne l'avais pas vu depuis une semaine et à vrai dire, le voir me faisait l'effet d'une vague de joie, de bonheur et de soulagement. Je lui souris légèrement avant de lui dire : « On n'avait pas un deal Mr Adkins? » pensant bien évidemment au temps qu'il devait me laisser pour réfléchir. Je le fis entrer, n'osant pas l'embrasser ni le toucher. Tant que je n'avais pas pris de décision, je ne devais pas jouer avec nos sentiments et ça, il le savait très bien. Néanmoins en le voyant ici, devant moi, je connaissais désormais la réponse à mes dernières questions. Je lui proposais d'aller dans la véranda, lui demandant au passage pourquoi est-ce qu'il était venu me voir. Y avait-il quelque chose de grave? Son oeil se portait beaucoup mieux, il était presque guérrit, ou en tout cas, beaucoup moins moche que la dernière fois. Mais sa venue, au delà de la surprise, me faisait un pincement au coeur, pourquoi venir me voir? En avait-il eu marre d'attendre? Avait-il réfléchit lui aussi de son côté et avait conclu qu'une séparation serait le mieux? Je l'ignorais, mais cela me stressait. Je lui proposais un truc à boire, alors qu'on s'installa à la table à laquelle j'étais avant qu'il ne sonne.

« Oui, c’est vrai on avait un deal, mais j’ai décidé de le mettre en suspens pour le moment, j’avais besoin de venir te voir et te parler aussi. » avait-il balancé alors qu'on entrait chez moi. Je le connaissais bien, là, il essayait de se donner du courage. Mais du courage pour quoi exactement? J'ignorais l'objet de sa visite et cela m'inquiétait, oui, parce que j'imaginais qu'il voulait rompre avec moi et cela m'angoissait. Il m'avait pourtant sourit, quand j'avais ouvert la porte, tout comme moi au final. Nous n'avions été séparé aussi longtemps, que lorsqu'il était partit à Miami la première fois, avec sa super copine. Du coup, à chaque fois, nos retrouvailles étaient assez étranges. Mais ça n'enlevait en rien le plaisir que j'avais à le voir, surtout qu'il avait meilleure mine que lorsque j'étais partie de l'appartement. « Ecoutes, je sais que tu avais besoin de temps pour réfléchir et je comprends que tu en as encore besoin, mais cette semaine sans toi m’a permis de réaliser certaines choses et il fallait que je vienne te voir. Je sais que ça peut paraitre complètement fou et la tout de suite flou pour toi, mais avant que tu ne prennes une décision, il faut que je te montre quelque chose. » J'arquais un sourcil, tenant ma tasse de thé entre l'une de mes mains. On se toisait, j'essayais de percer son secret, son mystère, trouver le pot autour duquel il tournait depuis son arrivée. Je ne bougeais pas tout de suite, mais sous son insistance visuelle, je fini par lui dire « Là, tout de suite maintenant? » Il me répondit à l'affirmative et amusée, je jouais le jeu. Enfin, amusée mais stressée, parce que j'avais cette peur qu'il me quitte, bien évidemment, mais je me disais que s'il voulait me quitter, il ne voudrait pas me montrer quelque chose, ce n'était pas ce genre de mec à quitter dans les pleurs et la souffrance gratuite, là dessus, je lui faisais confiance. Je bu alors d'une traite mon thé avant de le laisser en plan pour monter dans ma chambre d'enfant où je dormais depuis une semaine. Mon grand lit me manquait terriblement -s'il n'y avait que ça. J'enfilais mes chaussures, je portais un jeans simple et un chemisier. Je gardais mon gros gilet en laine, parce qu'il faisait froid désormais dehors et je descendis en bas. Shay avait quitté la véranda pour m'attendre dans l'entrée. On sortit dehors, je verrouillais la porte et on embarqua dans sa voiture de fonction pour une destination inconnue. Le trajet ne fut pas tellement long. On restait dans Fairmount, la banlieue résidentielle de WOS. Shay m'emmena dans un endroit de ce quartier que je connaissais, ayant grandis par ici. Après quelques minutes, on s'arrêta devant un immeuble. Je ne comprenais pas du tout pourquoi il m'emmenait ici, ni même quelle surprise pouvait m'y attendre. Une fois sortie, je regardais l'endroit, nous étions pas très loin d'une bibliothèque et d'un centre culturel. Un vieil et imposant immeuble se dressait devant moi, à l'architecture remarquable. Il était en briques rouges. Là, Shay me demanda de fermer les yeux, ce qui me fit rire. Je lui obéis et il me prit la main -ce premier contact avec lui depuis 1 semaine me donna la chair de poule- pour m'entraîner quelque part. Je reconnu les sensations d'un ascenseur. On marchait, s'arrêta, une clef entra dans une serrure, je fis quelques pas et là, il m'indiqua d'ouvrir les yeux. Je les ouvris.
Je me retrouvais dans un grand appartement vide, un mur en brique rouge à gauche, la cuisine américaine dès l'entrée, toujours à gauche de l'entrée. Une immense pièce ouverte sur d'immenses baies vitrées qui dévoilaient une vue absolument panoramique et phénoménale de WOS. « Waouw... » Je tournais mes yeux vers Shay avant de m'approcher des baies pour y contempler la vue. C'était sublime. On voyait tout. Le quartier, le centre ville plus loin, les montagnes canadiennes au fond. Nous étions en fin de journée, le soleil se couchait et l'atmosphère était magique. « C'est quoi cet endroit? Pourquoi tu m'as emmené ici? » Lui, il souriait, comme un idiot et moi, je souriais aussi, parce que cet endroit était superbe et la vue tout simplement incroyable. Il reprit ma main pour m'entraîner vers un corridor, à droite de l'entrée. Il y avait plusieurs portes, la salle de bain, refaite à neuf, les wc et deux chambres. Il s'agissait donc d'un appartement, très grand, très refait à neuf et du coup je pense, très cher aussi. Qu'est-ce que ça voulait dire au juste? J'avais une petite idée, mais je ne voulais pas me faire de fausses idées. Finalement, dans la dernière chambre que l'on visita, la plus grande, un carton se trouvait en plein milieu. Il y avait des petits trous et ça bougeait. Je souris en me rendant compte de quel carton il s'agissait, je tournais instinctivement mon visage vers mon petit ami, tout sourire avant de lui demander « C'est pas ce que je crois?... » Nos rires envahir l'espace, alors que j'entendais déjà les premiers aboiements du petit animal. Je me précipitais comme une enfant sur le carton pour l'ouvrir et y découvrit un petit chiot, probablement un batard car il ressemblait à un Jack Russell, sans en être véritablement un. Je poussais un petit cri de joie alors que je le prenais contre moi, à genoux sur le sol de cette chambre. Le petit chiot commença à me lécher le visage, heureux d'être enfin sorti de sa cachette. Moi, j'étais tout simplement heureuse car je comprenais enfin ce que Shay me cachait depuis tout à l'heure, mais je connaissais aussi son état d'esprit. Toujours avec le chiot dans mes bras, le couvrant de bisous, je m'approchais de Shay. « Quand tu es entré à la maison tout à l'heure, j'ai cru que tu voulais me quitter... Mais là... » Je souris avant de déposer le petit chiot sur le sol de la chambre, il glissait, reniflait et se baladait dans la pièce et même au delà alors que je m'approchais davantage de Shay, soutenant son regard tendre. Ma main se posa sur sa joue et, avec un sourire fin sur mes lèvres, je repris la parole. « Tu sais... ma décision je l'ai prise il y a déjà quelques jours, mais quelque chose m'empêchait de venir te voir, je sais pas si c'était la peur ou bien parce que j'attendais quelque chose de ta part mais... mais je sais ce que je veux... J'ai parlé à une femme de militaire, une amie de ma mère en fait... et je pense que c'était ce dont j'avais besoin, parler avec quelqu'un qui vivait ça, qui pouvait me dire comment ça se passerait dans l'avenir, comment elle s'était faite à tout ça... Elle m'a surtout ouvert les yeux et... et je te demande pardon d'avoir eu besoin de réfléchir. Parce que la réponse était pourtant simple, toute simple... Entre une vie avec toi avec le risque de te perdre et puis, une vie sans toi, mon choix n'a même pas besoin de réflexion normalement. Parce que... flic ou pas flic, j'ai enfin réalisé, oui, à 23 ans; que l'on allait tous mourir un jour, que c'était comme ça et que l'on y pouvait rien. La seule chose que l'on pouvait contrôler, c'était les gens qui partageaient notre vie, la façon dont on voulait vivre, l'endroit et les choses que l'on voulait faire. Moi, je sais déjà tout ça. Je le savais même avant que l'on ne s'embrasse pour la première fois, sur la place centrale de Standford Alley. » Nos yeux ne se quittaient pas, je sentais le côté électrique entre nous, entre nos deux corps, entre nous deux. Ma main glissa sur sa joue, tendrement, avant de venir derrière sa nuque, je me collais à lui, la première fois depuis plus d'une semaine. Mon autre main glissa le long de son bras, alors que je me grandissais pour arriver à ses lèvres. Je regardais sa bouche, qui me tentait, avant de retrouver ses pupilles bleues et de lui murmurer, juste pour lui « Je t'aime Shay... et je ne partirai pas. Je ne douterai plus, ni de moi, ni de notre avenir. Parce que j'y crois et aujourd'hui je sais que toi aussi. On a pas eu une vie de couple évidente, on s'est pas connu de la meilleure des façons, on a traîné des casseroles trop lourdes pour nous mais... mais aujourd'hui je veux qu'on reparte à zéro. Qu'on tourne enfin la page sur toutes ces histoires qui nous pourrissent un peu plus chaque jour. J'ai confiance en toi, je sais que tu es quelqu'un de prudent et je sais que tu feras davantage attention maintenant que je suis dans ta vie... Je ne te demanderai jamais de changer de métier, parce que c'est toi et tu es la personne dont je suis amoureuse. » On se sourit alors, rapprochant nos visages du peu de centimètres qui les séparaient. Nos lèvres s'effleurèrent d'abord, avant de se coller tendrement l'une à l'autre. Nos bouches s'ouvrèrent ensuite pour que notre désir et notre amour s'exprime autrement que par les mots.

Après notre délicieux baiser de retrouvailles, il avait enfin prit la parole, brisant alors mon plus que monologue. « C’est vrai que ça n’a pas été une semaine facile, j’ai été privé de mon boulot et de toi en même temps et ça n’a pas été une partie de plaisir, mais si ça t’as permis de réfléchir et de savoir ce que tu voulais, ça m’a permis aussi de comprendre certaines choses. Notre histoire n’est pas banal, dès le début il y avait un point négatif entre nous avec cette enquête, on a grandis aussi dans deux univers complètement différents, avec des familles définitivement à l’opposé l’une de l’autre et pourtant on est là tous les deux. C’est vrai que l’on a trainé des casseroles trop lourdes comme tu dis, mais elles nous ont permis de voir que quoi qu’il se passe, toi et moi on est solide, mais maintenant qu’on le sait je pense qu’il est plus que temps qu’on laisse définitivement tous ses côtés négatif derrière nous, que l’on arrête de les trainer chaque jour, c’est pour cette raison qu’on est ici, parce que… » Il s'était arrêté subitement, se penchant pour essayer de trouver le chien et le prendre dans ses bras, moi, je souriais et j'étais amusée. Amusée de le voir avec ce petit chiot riquiqui entre ses gros bras, mais aussi amusée par ce qu'il faisait, le ton qu'il employait et puis pour cette vague de bien être qui m'envahissait enfin. « Lorah Seyton, je pourrais continuer à te dire tout ce que j’ai en tête, de toutes les façons possible, mais on en aurait probablement pour plusieurs heures, voire peut-être même plusieurs jours, alors je vais me contenter de l’essentiel, du plus important. Et ce qui est important dans ma vie, c’est toi, c’est nous… Ta famille et j’espère vraiment que ce qu’il s’est passé dernièrement n’a pas été négatif pour eux, surtout maintenant que je prenais gout à découvrir ce qu’était réellement une famille… Je t’aime et je ne suis probablement pas le seul dans cette pièce à ressentir cela pour toi, après une conversation entre le chien et moi on a fini par se mettre d’accord, pour se détacher du mauvais, mais on a aussi besoin de savoir si toi aussi tu es d’accord alors… Lorah et je préviens tu n’as pas d’autre solution que de dire oui, est-ce que tu veux emménager avec nous dans cet appartement ? » Je ne cessais pas de sourire, mes joues m'en faisaient presque mal à vrai dire. Ma main étaient liée à celle de Shay, tandis que mon autre main venait caresser le petit chien qui ne semblait pas avoir envie de rester calme, mais plutôt de gambader dans l'appartement. Le visage enfantin de Shay me fit rire, je fini par lâcher sa main pour tourner sur moi même comme une enfant sur une pirouette avant de dire d'un ton enfantin « Hum... je sais pas... » Je laissais un rire joyeux envahir l'espace, avant de finalement passer mes deux mains autour de la nuque de mon petit ami, la chien se retrouvant entre nous deux, pour lui répondre d'une voix amusée mais sérieuse. « Ca dépend de quand est-ce que l'on peut emménager... J'ai plus trop envie de repartir dans l'autre appartement maintenant » J'embrassais tendrement les lèvres de mon petit ami avant de lui sourire et de me reculer, lui prenant le petit chien des mains pour le coller contre moi, le porter à bout de bras pour lui embrasser la truffe. Ecoutant la réponse de mon petit ami, je sautais au plafond, heureuse de sa réponse. Le chien me fit comprendre qu'il voulait regagner le sol, je le relâchais alors avant de m'approcher de Shay, saisissant sa main pour jouer avec ses doigts au niveaux de nos visages, je lui lançais « J'viens d'avoir une idée... Tu crois que c'est possible de se faire livrer chinois ici, de passer prendre quelques trucs chez mes parents et... de rester ici ce soir? On peut vivre sans eau et électricité durant une nuit non? Et puis... on a plein de choses à se dire » Je lui souris alors, attendant sa réponse. Il accepta, ce qui me rendit très heureuse. On quitta donc rapidement l'immeuble, pour prendre la voiture. Sur le trajet, j'appelais un restau chinois pour se faire livrer à l'appartement. Une fois chez mes parents -qui n'étaient pas rentrés- je montais chercher mes affaires, des lampes éléctriques, deux grosses couvertures et oreillers ainsi que des trucs à boire. Finalement, je laissais un mot sur la table de la cuisine pour mes parents. « Shay est venu me voir, il vient de me montrer notre nouvel appartement et m'a aussi présenté, notre jeune et poilu colocataire... Je rentre donc chez moi ce soir, mais merci pour tout. Pour m'avoir laissé venir ici quand j'en ai eu besoin, pour m'avoir écouté et pour m'avoir aidé. Merci beaucoup, vraiment. Je vous aimes, vous êtes géniaux. Votre fille adorée, Lo ♥ » Après quoi, on retourna dans la voiture, puis dans notre nouvel appartement. La nuit tombait, il allait bientôt faire noir. Je disposais donc les différentes lampes sur le sol du salon, posant les couvertures à même le sol et, voulant jeter les coussins dessus, je ne pu m'empêcher de le balancer sur Shay en rigolant comme une enfant, bien évidemment, il ne se laissa pas faire et rapidement, on commença à se battre comme des gamins. Le chien voulu nous rejoindre dans la partie et on se calma rapidement, ne voulant pas se faire remarquer avant même d'avoir emménagé, auprès des voisins. Tout en rigolant, on se laissa tomber sur les couvertures, j'étais allongée sur lui, mes yeux dans les siens. Un long silence s'installa, mais il n'y avait pas de gêne ni de problème, je profitais juste de ce moment, qui était à mes yeux, parfait. On se regardait, on se souriait et on ne tarda pas à s'embrasser. Finalement, je me laissais tomber sur le côté de son corps, ma tête posée sur son épaule. Je lui lançais alors que je jouais avec ses doigts « J'pense que je vais aller voir un psy... Pour régler une bonne fois pour toute l'histoire de Skyler surtout. J'ai essayé de me persuadée que ça passerait tout seul, mais j'ai compris que j'avais besoin d'aide pour ça » Je tournais ma tête pour croiser son regard et lui sourire, tendrement.

Le chien était venu sur nous, pour nous lécher le visage alors que nous nous embrassions. Cela nous fit rire et je ne tardais pas à m'allonger sur le dos, toujours ma tête posée sur le bras de mon petit ami, pour prendre le chien dans mes mains et tendre ces derniers. « Il faudra lui trouver un nom... tu as une idée? » Je me tournais pour voir mon petit ami, tandis que je déposais le chien sur son ventre. Il léchait le visage de Shay avec entousiasme, avant de finalement s'asseoir sur son ventre et de regarder par la fenêtre, ce que je trouvais vraiment mignon. Ma main le caressait. « Et au fait, ça va mieux ton oeil et tes blessures? Tu reprends le travail quand? » J'espérais qu'il allait mieux, après tout, je n'avais pas pris de ses nouvelles pendant toute cette semaine et j'imaginais bien que cela ne devait pas être facile, se retrouver tout seul dans cet état et cette angoisse durant 7 jours... Je m'en voulais de lui avoir fait subir ça, mais cela nous avait été profitable. Ma main se posa sur son ventre et je me serrai un peu plus contre le corps de mon petit ami, mes yeux posés sur ce petit chien adorable qui venait de s'allonger sur la couette, après avoir quitté le ventre de Shay. Après quelques instants, une sonnerie retentie dans l'appartement. L'interphone. Je me levais d'un bond, me dirigeant toute contente vers le téléphone près de la porte d'entrée. « Oui? Ah oui ! Huitième étage ! » Je souris à mon petit ami, tout en raccrochant. « A taaaaaable ! » J'ouvris la porte d'entrée, afin d'accueillir le livreur. Il nous donna notre commande et je sorti un billet de 30$ de mon sac à main pour payer le repas. Il nous remercia, je refermais la porte et m'approcha à nouveau de Shay, déposant le sac entre nous. Cela ressemblait à un diner aux chandelles, sans chandelles mais avec lampes eléctriques, sans meubles mais avec des couvertures et surtout, un nouvel appartement. J'étais assise sur mes genoux et mes talons, les mains posées sur mes cuisses tandis que Shay ouvrait les paquets et que le chien s'approchait pour faire son curieux. Je regardais l'appartement, en long, en travers et je soupirai de bien être. « On va être bien ici chaton. Mais... t'es sûr qu'on en a les moyens? Il est tellement grand et beau... » Je souris à mon petit ami, alors qu'on s'apprêtait à trinquer pour notre première nuit ici.

« Lardon, au moins c’est un surnom en moins que tu pourras me donner ou alors Le chien… Je suis sûr que je peux trouver encore plus nul ! » Je le regardais avec un regard noir, mais ne tardant pas à dire amusée « parce que tu considère mes surnoms envers toi, comme des noms de chien? Tu manges des croquettes et tu dors par terre peut être aussi? » rigolais-je alors. Non mais lardon, pourquoi pas raclette pendant qu'on y était. « Non, mais il faut un prénom cool mais avec une signification aussi... Hum... pour le moment, ça sera "ettoilà!" et puis on se laisse quelques jours pour réfléchir? » lui souriais-je. Il me répondit ensuite que ça allait mieux pour son oeil mais qu'au niveau de son travail, il ne pouvait pas reprendre tant qu'il n'était pas totalement rétablit et c'était logique, un flic qui tire sur un mec avec un seul oeil, c'est plus synonyme d'accident national qu'autre chose pour moi. Finalement, on commença à dîner après que le livreur soit passé. Assis face à face en tailleurs, les plats disposés devant nous : nems, riz cantonais, beignets de crevette, sauces, gâteaux chinois et petites bières. Le bonheur. On trinquait alors à nous, à cet appartement, à cette soirée qui marquait le renouveau pour nous, un nouveau départ. Je le regardais en souriant, j'étais contente de le retrouver, que l'on se retrouve comme avant, je me sentais mieux. Cette semaine m'avait vraiment fait du bien. Le chien ne cessait de vouloir renifler notre nourriture et je ne tardais pas à verser un peu de l'eau prise chez mes parents, dans un couvercle des boites du livreur, pour qu'il puisse boire un peu. Je ne savais pas du tout si Shay l'avait nourrit avant de l'emmener ici. « il a mangé quand la dernière fois? Mais au fait, tu as été le prendre où et quand? » demandais-je amusée. J'aurai aimé voir ça, comme une petite fourmie. Le voir faire tout ça, la recherche d'appartement, le chien, préparer ses surprises. « et pour l'appartement, tu as eu l'idée comme ça? soudainement? Va falloir que je prévienne Jim, qu'on va lui rendre son studio du coup et ouais... faudra prévoir le déménagement. » Je me saisi d'un nem pour le tremper dans la sauce avant de commencer à le manger. C'était top, j'adorais la nourriture asiatique, surtout chinoise à vrai dire. C'était mon péché mignon. Je commençais littéralement à me goinfrer, piochant dans chacun des plats, à manger la bouche pleine et à galérer pour tenir la conversation cohérante avec Shay qui lui, se faisait littéralement aggressé par le chien qui voulait à tout prix lui lécher la bouche. Etait-ce une femelle? Allais-je devoir marquer mon territoire? En les regardant tous les deux se chercher et se chamailler gentilement, je ne pu m'empêcher de rire, c'était drôle de voir Shay, le mec bodybuildé, galérer avec un chiot de trois kilos à peine. Je pensais alors qu'il allait falloir le dresser, que l'un de nous se désigne comme son maître. Perso, je savais au fond de moi que je voulais l'être, mais je savais très bien aussi que je serai incapable de le gronder et de me fâcher contre lui. Non, pas avec cette petite bouille trop adorable. Je tendis les bras pour le prendre contre moi, lui parlant alors et le couvrant de bisous. Il était vraiment parfait, Shay était parfait, l'appartement était parfait, tout était génial et je me sentais tellement bien. Il n'y avait rien de négatif, j'avais tout laissé dehors. Ici, ça allait être notre petit paradis. « Pour Julian, il est pas mal occupé en ce moment, je crois que c'est chaud avec son coloc et tout, j'pense qu'il faudra se débrouiller sans lui, mais je peux demander à mes parents ou toi à tes collègues et puis on pourrait faire un dîner le soir, pour remercier tout le monde et fêter ça? » oui, enfin, je pourrai fêter un vrai appartement. Non pas que le studio était nul, mais il était petit pour inviter du monde quand même. « dis chaton, on déménage demain? » je le regardais en lui faisant un grand sourire, tenant le chien contre moi, comme il l'avait fait tout à l'heure pour me corrompre. Je rigolais alors que je laissais le chien au sol pour m'avancer vers Shay afin de passer mes mains derrière sa nuque et l'embrasser tendrement. Je tenais en équilibre sur lui, au dessus de la nourriture. Je lui lançais ensuite « en plus on a deux chambres, ça pourra te faire un bureau et puis une chambre d'ami pour ta soeur ou Wyatt quand ils voudront venir » et ça, c'était super cool ! Parce qu'au moins, on pourrait vivre tous sous le même toit, sinon, je pense que nous aurions laissé notre appartement à nos invités pour nous, aller dormir chez mes parents. Ca aurait été chiant, alors que là, franchement, c'était génial. J'avais l'impression d'avoir grandis, de passer dans une vie d'adulte, moi, la jeune femme qui était encore une enfant y'a pas si longtemps que ça... Et je grandissais surtout grâce à Shay et notre histoire et cela me plaisait, j'aimais ce que je devenais. Je le regardais, d'un air amoureux, idiot, sans rien dire, juste en souriant, avant de me faire griller et de me jeter une nouvelle fois sur la bouffe.

HRP : LE LIEU A CHANGE DEPUIS LES PREMIERS POSTS : IL NE S'AGIT PLUS D'UN APPARTEMENT AU HUITIEME ETAGE MAIS D'UNE PETITE MAISON A FAIRMOUNT DISTRICT

Shay me raconta alors comment l'idée lui était venu et comment il s'y était prit. J'étais contente de voir que Wyatt l'avait poussé dans ce sens, cela voulait dire qu'il sait que son meilleur ami est heureux avec moi et c'était tout ce qui me fallait pour me combler. On discuta de cette semaine, puis du déménagement « Je ne suis pas contre déménager demain, mais il faut voir avec tes parents s’ils peuvent venir nous aider, parce que les collègues sont de garde demain et il va falloir se lever tôt pour faire les cartons. » « Oh tu sais, au final on a pas tant d'affaires que ça, ça ira vite » répondais-je amusée. C'est vrai que moi j'avais pas grand chose, vu que je revenais de Miami et Shay n'était même pas d'ici, donc à part des vêtements et des meubles, ainsi que ma vaisselle, y'avait pas tant d'affaire que ça. On en vint ensuite à parler de Hayley et du fait qu'elle vienne. Je partageais la même vision que mon petit-ami, la sortir de là pendant quelques jours ou semaines, ça serait une très sage décision. Je ne savais pas comment elle faisait pour supporter tout ça, d'y être spectatrice. Alors oui, l'idée qu'elle vienne me ferait plaisir, c'était une chouette fille et puis comme ça, on pourra véritablement faire connaissance, étant donné qu'à Miami, on n'en avait pas tellement les circonstances. Finalement, je me remis à manger, comme une ogresse, avant que mon petit ami ne vienne me dire « Laisses moi en un peu, sinon je vais être obligé de te manger toi. » J'avais un nem dans la bouche, mes yeux tournèrent sur lui, croisèrent les siens et rapidement, je me mis à rire, en jetant un peu de mon nem un peu partout. Mon rire se fit davantage entendre, accompagné par celui de Shay. Je m'allongeais presque sur le ventre, pour rigoler, tandis que le chien jappait dans tous les sens, ne comprenant pas cette agitation. Après avoir enfin fini de rire, je terminais ma bouche -du moins ce qu'il me restait- pour venir m'allonger sur mon petit ami. Il était allonger presque de côté, ma tête se posa sur sa cuisse, mon corps perpendiculaire au siens. Mes yeux contemplaient l'immense salle dans laquelle on se trouvait. Il s'agissait de la pièce de vie, notre futur salon. On voyait la cuisine américaine, l'escalier menant à l'étage où prônait 2 chambres et une salle de bain et puis près de l'entrée, les toilettes. Bref, l'endroit parfait. Tout était parfait. Je me sentais littéralement heureuse et épanouie. Finalement, je ne tardais pas non plus à répondre à mon petit ami « Tu as plus envie de me manger maintenant hein? » Mes yeux se levèrent vers les siens pour le regarder et lui sourire, avant que je ne rampe jusqu'à son visage pour venir l'embrasser tout doucement.

Le petit chien ne cessait de venir mouiller de sa truffe, ma joue, celle de Shay, ne comprenant pas ce qu'il se passait. En effet, mon petit ami était au dessus de moi, nos visages rapprochés par moment, mais le petit chien ne voulait apparemment pas que ça se passe ainsi entre nous. Je ne pouvais m'empêcher de rire, le voyant faire de l'endroit où j'étais. Il s'était ensuite dressé, à l'aide de ses pattes posées sur l'épaule de Shay, pour venir l'embêter un petit plus encore. On ri, comme deux enfants amusés. Finalement, Shay se recula, je m'assis à nouveau sur la couverture et je pris le petit chien de mes mains pour venir l'embrasser à son tour : pas de jaloux comme ça ! Je le gardais contre moi, alors qu'on s'asseyait tous les deux. « On va être vraiment bien ici » mes yeux ne cessaient de voyager au travers des murs, des portes et des pièces qui m'étaient possible de voir. C'était grand, c'était une maison et même si la maison était petite, il s'agissait quand même d'un engagement de la part de Shay envers moi. On avait quelque chose, ensemble. Cette maison, bien entendu et je savais que c'était sans doute rapide, que mes parents allaient me dire de prendre plus le temps, mais voilà, cela allait faire bientôt 5 mois que Shay et moi étions ensemble, on avait déjà vécu pas mal de choses et nous voulions tourner la page sur l'ancien studio. Alors bien évidemment, on allait pas reprendre un appartement pour ensuite prendre une maison. On brûlait une étape mais en même temps, nous savions que notre couple était solide et ça, peu peuvent en dire autant. Le petit chien me regardait, grimpant alors sur ma poitrine pour accéder à mon visage, ce qui me fit un mouvement de recul et un rire. Ce petit chiot allait lui aussi, nous réunir. Nous avions une maison, un chien, voilà, on était en train de se caser, de se poser tous les deux, sérieusement. Pour moi, à partir de ce jour, de ces engagements là, je comprenais réellement que notre histoire était sérieuse, qu'il ne s'agissait pas d'un petit amour comme lorsqu'on a 15 ans, non, il s'agissait d'un amour d'adulte, avec des responsabilités. Cela me plaisait. Depuis que j'étais avec Shay, je ne cessais de dire que je grandissais, mais c'était en même temps, la vérité vraie. Je devenais une femme, plus forte, plus responsable encore, plus drôle aussi. J'aimais la vie avec lui, j'aimais sa personnalité, son humour, sa douceur, sa patience. Il n'était vraiment pas chiant à vivre. Le seul bémol, c'était bien sûr son travail, mais j'avais appris à faire avec désormais et j'allais continuer d'ailleurs. Ces choses là prennent du temps. Je souris à mon petit ami, alors que le chien recommençait sa vie de chien, à s'allonger entre nous. J'avais pas envie de lui dire que je l'aimais, je n'avais pas envie de lui dire que ces engagements étaient rassurants, positifs et me rendaient heureuse. Il allait le voir, dans mes yeux, dans mon sourire et on se regarda comme ça pendant quelques secondes, avant que je ne vienne l'embrasser encore une fois, prenant soin de ne pas écraser le chien entre nous. Ma main passa derrière sa nuque alors que je m'asseyais sur ses cuisses, à califourchon. Nos bouches se rencontrèrent encore une fois, tendrement. Je me sentais vraiment heureuse.

Je sentais ses doigts parcourir ma peau, tout doucement. J'adorais ces moments tendres, parmi notre vie de couple parfois chaotique. On avait vécu des choses totalement dingues, des choses que peu de couples vivent, ou alors plus espacés dans le temps. Non, nous, dans nos 4 premiers mois, on avait eu droit à tout. A un psychopathe, à une histoire vouée à l'échec au départ, une différence d'âge, des familles diamétralement opposées, deux éducations différentes, deux histoires bien différentes aussi, à des connasses, à un ouragan, à une balle tirée et je dois sûrement en oublier. Bref, une chose était désormais sûre : nous étions solides, sincères et on s'aimait vraiment. C'était une évidence et ces engagements, ce soir, en étaient la preuve ultime. Je fermais les yeux, sentant les doigts de mon petit ami parcourir ma peau fraîche. Après tout, nous étions en octobre, sans chauffage, dans une grande maison (à mes yeux) alors bien sûr, j'avais froid. Je compris très vite ce que mon petit ami avait en tête. Cela me fit sourire. Mes bras entourèrent rapidement sa nuque pour venir me coller contre lui, sentant sa chaleur et pour me nicher dans son cou. Je fermais les yeux, collée à sa peau chaude. Je frissonnais. Mes lèvres embrassèrent sa peau piquante par sa barbe naissante, mais j'adorais ça. J'adorais tout ce qui faisait Shay, tout ce qui le rendait si beau, si particulier à mes yeux. Finalement, je reculais un peu mon visage pour venir lui murmurer tout bas « Si ce que je pense, c'est aussi ce que tu penses et bien... je crois que j'ai pas très envie ce soir, surtout si le chien est là et tout... j'veux pas faire ça devant lui » Je grimaçais avec une petite moue d'enfant, comme si ce que je venais d'avouer était une bêtise cachée, encore peut être un peu gênée par la sexualité, j'en savais rien. Mais je ne me voyais pas le faire comme ça, ce soir. J'étais peut être un peu vieux jeux, mais c'était comme ça. Et puis je n'avais pas envie de le faire devant le chien, ça serait sûrement une chose que d'ailleurs, je ne ferai jamais mais j'espérais que mon petit ami -merveilleux- ne m'en tiendrai pas rigueur.

HRP : Pas une réponse tip top et désolée du temps de réponse aussi, mais je suis en vacances pendant une semaine maintenant ♥

Shay ne prit pas du tout mal le fait que je n'ai pas envie ce soir. Il me sourit et je lui rendis son sourire tendre. J'étais à présent au dessus de lui, sentant sa main qui était sur mes reins, glisser jusqu'à ma joue. Je fermais les yeux. Il me parlait doucement, m'observant sans fin. Il avait plongé ses pupilles bleues, ces deux océans d'amour dans mes yeux et je me sentais bien. Je crois que je ne m'étais jamais sentie aussi rassurée, aussi sereine, aussi heureuse, ou peut être à Valmount. Mais aujourd'hui, j'avais digérée l'affaire Skyler. Je souris à mon petit-ami, alors qu'il laissait sa tête retomber sur l'oreiller. Moi, j'étais assise à califourchon sur lui, mes mains à plat sur ses vêtements. « Tu es magnifique ». Il venait de glisser ces mots, d'une voix douce, tendre et profondément amoureuse. Je lui souris de toutes mes dents avant de m'approcher de son visage pour venir capturer tendrement ses lèvres. Jouant avec, on ne tarda pas à faire danser nos langues ensemble. Je me sentais tellement chanceuse et amoureuse. Je ne pouvais pas m'empêcher de sourire comme une idiote, face à l'homme dont j'étais follement amoureuse. Plus le temps passait, plus les épreuves étaient difficiles et surprenantes mais le plus surprenant pour moi, c'était de voir qu'un homme tenait à moi à ce point. De voir à quel point Shay m'aimait. Il était génial et quand je pensais à tout ça, je me sentais tellement bien. Mes mains glissèrent vers son visage, pour caresser sa barbe naissante quand j'écarquillais les yeux pour lui proposer « Oh ! Tu veux un massage chaton? » avais-je demandée d'une voix enjouée. Le petit chien s'était installé près de nous, sur la couette et semblait s'être endormi. Shay accepta et retira son tee-shirt avant de s'allonger sur le ventre. J'adorais voir son corps, voir sa musculature, voir sa peau, sentir sa chaleur, ses muscles se contracter sous la pression de mes mains. Il se mit à l'aise et mes mains carressèrent sa peau chaude, passant sur ses épaules, dans son cou, dans son dos, sur ses côtes et sur ses reins. Je ne me lassais pas de le toucher, de le caresser, d'être en contact avec lui. Il avait l'air d'apprécier ce moment et à vrai dire, j'adorais le masser. On faisait parfois ça, mais j'aimais bien lui garder ce petit plaisir après des grosses interventions de police. Après de très longues minutes de massage, mes mains glissèrent sur lui avant que mon corps ne vienne s'allonger sur son dos. Mes mains se placèrent sous ses bras, pour y trouver ses mains auxquels nos doigts s'entremêlèrent. Mon visage se colla contre son dos, chaud. J'adorais sentir sa chaleur, sa force, ça avait le don de me plaire, de m'exciter et surtout, de me rassurer. Mes yeux se fermèrent, dans le silence. Je sentais sa respiration, son rythme cardiaque et les miens se plaquèrent sur les siens. « Je t'aime » murmurais-je d'une voix presque endormie.

« Chérie, si tu veux dormir dans un vrai lit ce soir, il va falloir qu’on se lève. » J'avais senti sa main glisser sur mon bras et ses lèvres sur ma peau. Je souris en grognant. Le réveil était difficile ce matin, mais j'adorais tellement quand c'était Shay qui me réveillait... que je laissais un peu traîner les choses, histoire de profiter davantage de ses baisers. Finalement, je fini par me redresser sur notre lit de fortune pour passer mes mains sur mon visage et dans mes cheveux. Je souris à mon petit ami, en fait, j'avais besoin d'un café, là tout de suite. Mais c'était pas grave, on allait faire ça tous les deux et ce soir, on pourrait en boire un super bon café, dans notre canapé, ici même. Cette idée me motiva, parce que j'en avais réellement envie. On quitta donc la maison, pour rentrer dans mon appartement, il fallait que je prévienne Jim, alors une fois arrivés, je laissais Shay grimper seul dans l'appartement, pour que j'aille voir mon patron. Il fut surprit de me voir, étant donné que je ne bossais pas et que j'avais le petit chien dans les bras. Il était tôt, il n'y avait pas grand monde, je pu donc lui expliquer la situation inattendue et même s'il était déçu que je quitte son studio aussi vite, il était content pour nous. Jim aimait beaucoup Shay et il était content de me voir avec quelqu'un. J'étais rassurée qu'il ne le prenne pas mal, le fait que j'abandonne aussi soudainement le logement, néanmoins, il me demanda de payer le mois prochain, histoire de compenser un peu. Ce que je compris tout à fait et j'acceptais. Je fini par remonter au studio. Shay avait déjà commencé, il avait mis dans des sacs ce qui se trouvait dans les meubles, pour pouvoir les transporter. Alors que j'attaquais sur la mezzanine, avec nos vêtements, nos affaires et nos papiers, on toqua à la porte. C'est Shay qui ouvrit. J'entendis la voix de Jim et je passais ma tête au travers de la mezzanine. « Je me suis dit que vous alliez avoir besoin d'aide, je peux vous aider jusqu'à 11 heures, après je vous laisserai les jeunes » Je le remerciais d'en haut. C'était vraiment adorable de sa part, il allait pouvoir aider Shay avec les meubles et surtout : Jim avait son camion ! Ils se concentrèrent donc sur les meubles, tandis que moi, je faisais tout le reste. Jim nous fila pas mal de boites et cartons de livraison en tout genre, ce qui m'aida pas mal au niveau de la cuisine et mes ustensils. A 10h30, on venait de finir de tout mettre dans le camion (concernant les gros meubles), Jim nous laissa les clefs, pour qu'on fasse le trajet sans lui. On alla donc dans notre nouvelle maison, déposer les meubles dans le salon ou dans la chambre. Nos meubles n'étaient pas vraiment faits pour une maison, du coup, ça ne comblait pas tout le vide, mais c'était un détail. Finalement, après un déjeuner sur le pouce, je laissais Shay à la maison, pour aller à l'appartement pour y faire le ménage, afin de rendre l'appartement propre. Je mis environ 1 heure et demie à tout nettoyer. Le chien était avec moi et heureusement, il n'était pas chiant, enfin... il voulait jouer avec tout et n'importe quoi mais ne me faisait pas chier. Il était 17 heures quand je terminais le ménage. J'étais sur le pas de la porte, le chien en laisse près de moi. Mes yeux glissaient sur l'appartement vide et propre. Ca faisait bizarre... je me souvenais du soir où j'étais venue ici en catastrophe, avec les vieux meubles de Jim, avec ma peur au ventre. Oui, il y avait vraiment eu de mauvais souvenirs ici. Skyler, son intrusion mais aussi... du bon dans le mauvais. Oui, c'était là que j'avais appris à connaître Shay, qu'on s'était rapproché, qu'on avait vécu nos moments de couple, de vie de couple... Je souris. Je pris une photo pour montrer à Shay, je fermais la porte, pris le chien avec moi et descendis au restaurant rendre les clefs à Jim. On s'embrassa puis je pris ma voiture pour rentrer à la maison où Shay m'attendait depuis un moment, il avait du démonter les meubles, les remonter tout seul à la maison, il devait être crevé, le pauvre. Je garais la voiture, pris le chien avec moi et j'entrais dans la maison, qui avait eu l'électricité entre temps. La lumière brillait, ça me faisait bizarre, mais je trouvais ça chouette. J'entendais Shay bricoler dans la chambre et voir les meubles dans la maison, me fit sourire. Finalement, je laissais le chien sauter partout avant de rejoindre mon petit ami dans la chambre, il montait notre lit. « Héhééé » souriais-je avant de lui sauter presque dessus pour un calin et surtout, pour embrasser ses lèvres. Ce soir, on dormirait ici et j'avais déjà hâte, même s'il nous restait pas mal de choses à faire !

« C’est tout bon au studio ? »« Oui, j'ai rendu les clefs... ça faisait bizarre, mais je me sens mieux... » J'embrassais encore ses lèvres. Oui, je me sentais mieux, soulagée, heureuse de tourner cette page qui contenait tellement de tâches, autant que de point positifs oui, mais je ne sais pas, c'était un ressenti. Le malheur vécu là-bas, resterait désormais là-bas, je m'en faisais la promesse. Skyler ne me gâcherait plus la vie, plus jamais. J'étais encore dans les bras de mon petit ami, quand il me lança « Tu sais quoi ? Une fois que j’en ai terminé avec ce lit, je prends une bonne bière et après je te kidnappe pour une douche rien que toi… Et moi. » Je souris et je lui répondis « Oh oui, on a l'eau chaude c'est bon? Et je ferai des crêpes ce soir, si ça te dit? Faut juste que j'aille acheter des croquettes pour le chien, tu as besoin d'un truc ou pas, tant que j'y vais? » Je me détachais de ses bras pour attendre sa réponse et finir par repartir pour faire mes quelques achats. Finalement, après trente minutes, je revins à la maison avec mes sachets que je posais dans la cuisine. « Je suis rentrée ! » lançais-je à mon petit-ami. Ca allait me faire bizarre de ne plus le voir dès mon arrivée, maintenant, on avait plusieurs pièces, on avait de grands espaces, si on voulait être chacun dans sa pièce, cela serait dorénavant possible. Le chien était en train de jouer dans le salon, il y avait plein de sacs et de cartons à vider et j'avais hâte de finir, pour me sentir enfin installée. Ma chaine hifi était posée, sans être branchée. Je l'installais donc pour mettre un peu de musique, afin de mettre un peu de rythme dans la maison. Le chien commença a être excité, ce qui me fit rire. Je me mis ensuite au déballement des cartons qui étaient dans la cuisine et le salon. Heureusement, tous les meubles de la cuisine étaient montés, on l'avait acheté tel qu'elle. Je réorganisais mon nouvel espace, alors que j'entendais les bruits de bricolage dans la chambre. Je passais ensuite au salon, branchant la télé, rangeant les livres et les bibelots. Les cartons vides, je les cassais avant de les mettre dans notre petit garage. On les jetterait demain. Une fois les cartons finis, j'avais un peu la flemme de faire la pâte à crêpes tout de suite, j'avais surtout envie de me poser et d'aller ensuite à la douche avec mon petit ami. Ce dernier fit son apparition d'ailleurs, je lui souris, lui demandant s'il avait fini. Je me dirigeais vers le frigo pour prendre deux bières alors qu'il se posait sur le canapé. Je le rejoignis en me laissant tomber contre lui, alors que le chien nous rejoigna à son tour. La musique résonnait toujours. Shay ouvrit les bières, on trinqua en rigolant, exténués par cette journée. « [soupire] Demain ça ira vite, il ne reste plus grand chose à faire maintenant... Tu travailles demain du coup? » J'étais appuyée contre son épaule, buvant ma bière fraîche avec délice. Elle me faisait tellement de bien. Mais Shay devait en avoir plein le dos, il avait bossé comme un fou aujourd'hui... J'avais ma main libre posée sur sa cuisse. « Je sais pas si tu ressens la même chose, là, maintenant, mais je me sens tellement bien ici. J'ai l'impression qu'on va passer à quelque chose d'encore mieux... Je peux pas expliquer ni comment ou pourquoi, mais je me sens hyper rassurée ici. On va être tellement bien... » Je souris à mon petit ami en continuant de boire ma bière, profitant de ce moment de détente après cette dure journée.

« Je dois retourner voir le médecin dans deux jours, pour voir si je peux reprendre le boulot. Tu es de repos demain aussi ou je serais seul et abandonné dans cette grande maison ? » « Oui, je fais le service du midi demain, du coup je partirai vers 10 heures, jusqu'à 15 heures je pense. Mais j'aurai ma soirée. Il faudra aussi que je vois Julian, il m'a demandé de passer le voir en ville, j'irai après mon service » Je soupirai, ignorant ce que mon cousin voulait m'annoncer, mais j'étais contente de passer du temps avec lui. On se regarda avec Shay, buvant un peu de notre bière, quand il me répondit « Je me sens bien aussi, contrairement à tout ce que j’ai pu penser ou dire par le passé, la vie de couple, tout ce qui nous attends, ça me rend heureux… T’avoir à mes côtés me rend vraiment heureux. » Je me sentais heureuse d'entendre ça. Je souris à mon homme avant de venir me poser un peu plus contre lui, bon okay, j'étais affalée sur lui, ça serait plus juste. Je me sentais bien. Fatiguée par la journée et un peu avec la flemme de bosser le lendemain, mais je me sentais bien. « J'avais pas dit que je ferai des crêpes pour ce soir? » lui demandais-je alors que je sentais son ventre gargouiller sous mon dos, ce qui me fit rire. Si, j'avais bien dit que je ferai des crêpes. C'était pas le plus compliqué ni le plus chiant à faire, en plus, je les faisais voler en l'air et j'en ratais pas une ! Il allait voir un de mes autres talents ! Finalement, mon regard se posa sur le petit chien qui s'était assis devant la baie vitrée, il avait sûrement envie d'aller un peu dehors. Je me levais du canapé, posant ma bière sur la table, pour aller lui ouvrir et regarder Shay pour lui lancer « Bon alors, tu as choisi le prénom pour le chien? Il serait peut être temps qu'on le trouve non? » Rigolais-je tout en revenant sur le canapé pour reprendre ma bière.