Ezeckiel tente de lui faire comprendre qu'il tient à lui plus qu'il ne le croit. Il n'a pas vraiment conscience que ses sentiments sont puissants. Bien plus puissants qu'un simple amour d'adolescents. Et il se fiche de savoir que c'est son frère. Il ne le considère pas vraiment comme un jumeau. Ils ont après tout, été séparé lorsqu'ils n'avaient que cinq ans. Soufflant doucement, il se mordille la lèvre inférieure lorsque Ciàn lui demande si ce qu'il lui dit est vrai. Bien-sûr qu'il lui dit la vérité. Il ne pourrait pas lui mentir là-dessus. Ainsi, il opine doucement et sourit faiblement, mal à l'aise. C'est gênant, dans le fond. Parce qu'il n'a jamais fait de déclaration. Il n'a plutôt, jamais osé faire le premier pas. Car c'est une chose stressante et déroutante. Et si l'on nous repousse, cela devient embarrassant, voir même carrément humiliant. Ezeckiel prend alors son courage à deux mains et pose délicatement ses lèvres contre celles de son frère avec une infime douceur. Il ne veut pas l'effrayer, ni même le brusquer. Il veut prendre son temps. C'est tout nouveau pour lui. Lorsqu'il s'éloigne, le peu de lumière ne lui permet pas de voir que les joues du garçon ont rougies. Il remarque simplement la gêne dans son regard, mais également le fait que ses yeux pétillent de bonheur. Il sourit et recommence, appuyant un peu plus le baiser en venant glisser une main dans sa nuque pour prolonger de manière langoureuse. « Ce n'est pas mauvais, hein ? On ne fait de mal à personne … Tant qu'on est heureux, c'est l'important, tu ne crois pas, Ciàn ? » Il lui demande, peu sûr. Enfin, si. Il est sûr de vouloir partager ce genre de choses avec son faux-jumeaux. Il sait également qu'il ne veut pas que quelqu'un l'apprenne pour le moment. Il a bien trop peur qu'on l'éloigne de son frère. Les gens ne sont pas pour. C'est de l'inceste. C'est mal vu. Mais Ezeckiel s'en fiche complètement. Tant que Ciàn est heureux. Tant qu'ils le sont tous les deux. Ensembles. Comme un couple normal. « Je ne veux personne d'autre que toi. » Avoue-t-il, voulant lui montrer qu'il est sérieux, qu'il ne se moque pas de lui.

Ezeckiel tente de se rassurer en demandant à son frère si ce qu'ils font n'est pas mal. Il veut se persuader qu'ils ne font pas quelque chose de mauvais. Il sait que tout cela est interdit. Que deux frères n'ont pas le droit de s'aimer. Aux yeux des autres, c'est une chose sale, horrible, dégoûtante, mais le jeune Brennan ne peut pas aller contre ses sentiments. Son cœur bat si fort qu'il est sûr de lui. Il est amoureux de Ciàn, c'est indéniable. Et il n'a pas honte. Il est juste effrayé à l'idée qu'on l'éloigne de nouveau de son frère. Il ne pourrait pas supporter une nouvelle séparation. Son jumeau lui répond alors qu'il ne sait pas, mais qu'il l'aime et qu'il est heureux avec lui. Rougissant face à ces mots, Ezeckiel sent son ventre se tordre délicieusement. C'est une douleur agréable et il aimerait pouvoir ressentir cela jusqu'à la fin de ses jours. La main de son frère vient serrer la sienne avec douceur. Ils sont doux, dans chacun de leurs gestes et c'est un moment de pur bonheur aux yeux du rouquin. Il sourit et glisse alors une main dans la nuque de son jumeau, venant caresser sa peau avec douceur. Leurs bassins se rencontrent et Ezeckiel lâche un faible couinement, mal à l'aise. C'est … Il ne sait pas vraiment ce qu'il se passe dans son corps. Il a justement l'impression que chacun de ses membres sont en feu. Il ne veut que lui. Souriant, Ezeckiel embrasse son frère de nouveau, sa langue venant caresser sa jumelle, prenant d'ailleurs le dessus alors qu'il prend place sur les hanches du garçon. « Vraiment ? Alors … On est ensemble ? Comme un couple ? On va devoir … se voir en cachette … ? » Qu'il demande, totalement paniqué. Dans le fond, il n'a jamais eu à vivre dangereusement. Mais il sait que cela va changer s'il sort avec son frère. Pourtant, cela ne le dérange pas. Il est heureux et il le sera toute sa vie si Ciàn reste près de lui. Ses doigts viennent caresser sa joue alors que ses lèvres déposent un doux baiser contre le cou de du garçon. « Je t'aime, Ciàn. »

Ezeckiel sourit, un peu naïvement, aux anges. Jamais il n'aurait cru pouvoir se sentir aussi bien. Peut-être est-ce parce qu'il n'avait encore jamais été aussi proche de son frère ? Dans tous les cas, c'est incroyable et tellement apaisant. Cette sensation de bien-être ne semble plus vouloir le quitter, pour son plus grand plaisir. Et il ne s'en plaindra pas. Jamais. Comme un couple normal. La réponse de Ciàn le fait rougir alors que ses lèvres s'étirent encore plus. Ses yeux se ferment doucement alors que le châtain vient caresser sa nuque. Son bas ventre frémit alors qu'un frisson le parcourt le long de l'échine. C'est agréable. Oh oui. Vraiment agréable. Peut-être qu'un jour, on arrêtera de se cacher. Cette phrase résonne dans sa tête alors que son ventre se tord. Ezeckiel n'en sait rien. Il a peur. Peur de perdre son frère une nouvelle fois. Il ne supporterait pas son absence une seconde fois. Pas maintenant qu'il l'a retrouvé. Pas après qu'il lui aie avoué ses sentiments. Non. Il ne peut plus imaginer sa vie sans son frère jumeau. Sans son âme-sœur, son petit ami, son … tout. Ciàn est tellement apporté pour lui qu'il en mourrait s'il le perdait de nouveau. « Oui, un jour, peut-être. » Dit-il doucement, en murmurant, la voix douce, pâteuse. Il recommence à somnoler, ayant totalement oublié le tonnerre qui gronde dehors. Les orages n'ont plus aucune importance pour lui ; il est bien trop obnubilé par la présence de son frère.

Des mots doux. Des caresses divines et tendres. Ezeckiel a l'impression d'être au septième ciel. Des sensations délicieuses parcourent son corps, la plupart de ses frissons se dirigeant droit vers son bas ventre sans qu'il ne puisse y faire quelque chose. Je t'aime comme un dingue. A l'entente de ces mots, le rouquin sent ses joues s'empourprer alors qu'il continue d'embrasser le cou de son faux-jumeau, appréciant le goût de sa douce peau blanche. Il ne compte pas le toucher, ce soir. Ce serait aller trop vite. Et puis, il a bien trop peur que leurs parents les surprennent. Alors, il se glisse de nouveau sur le côté, glissant une main sur la taille de Ciàn pour le maintenir contre lui. Son front se pose contre le sien alors qu'il ferme doucement les yeux, lâchant un faible soupire d'aise. « On devrait dormir, Ciàn … Je t'aime fort, bonne nuit ... » Souffle-t-il avant de s'humecter les lèvres. Son esprit flanche. Sa respiration se calme petit à petit alors qu'il plonge dans un profond sommeil. Et cette nuit-là, il ne cauchemarde pas. Il rêve d'une vie avec Ciàn. Un endroit où ils peuvent se montrer sans que les gens ne les regardent avec dégoût. Car dans le fond, c'est sa plus grande peur. Les homosexuels ne sont pas forcément bien vus, alors … deux frères ensembles, c'est sûrement encore pire. Pourtant, il est persuadé qu'il ne fait rien de mal. Après tout, il ne fait qu'aimer un être humain.