La salle de classe est silencieuse. En effet, les élèves sont plongés dans leurs copies, leur professeur leur ayant donné un contrôle surprise pour le plus grand mécontentement de la plupart des élèves. Sauf un. Ezeckiel Brennan. En effet, le jeune homme s'y attendait et c'est pourquoi il a révisé toute la soirée dernière le chapitre qu'ils viennent de terminer en science pour ne pas avoir une mauvaise note, bien qu'il sache que même s'il ne révise pas, il arrivera toujours à avoir au moins la moyenne. Cependant, alors que les autres écrivent sur leurs copies, le jeune Brennan fixe sa trousse sur laquelle est écrit le nom de son frère jumeau. Ciàn. Repensant à la soirée d'avant hier, le rouquin rougit jusqu'aux oreilles alors que ses dents viennent mordiller sa lèvre inférieure. Oh. Il lui a avoué ses sentiments. C'est sûrement bizarre, puisqu'ils sont faux-jumeaux, mais Ezeckiel n'y pense plus vraiment. Ils ont été séparés durant de nombreuses années alors … ce n'est pas comme s'ils pouvaient réellement se considérer comme des frères … pas vrai ? Soufflant fort, Ezeckiel secoue vivement la tête. Il faut qu'il arrête de se chercher des excuses. Il est amoureux de Ciàn tout en sachant qu'il est de sa famille. Oh et puis zut ! Au diable la société, le jeune homme sait ce qu'il vaut et est persuadé qu'ils ne font rien de mal. « Il vous reste trente minutes. » La voix de son professeur le tire brusquement à la réalité et le jeune Brennan écarquille les yeux. Zut ! Zut ! Zut ! Il avait complètement oublié dans quel endroit il se trouvait ! Ezeckiel souffle fort et se met à répondre aux questions le plus vite possible.

Et lorsqu'enfin il termine son devoir, la sonnerie se met à retentir. Soupirant de soulagement, le jeune homme se redresse et tend sa copie à son professeur avant de se lever. Il s'étire en baillant longuement et sourit à son meilleur ami quand il lui demande s'ils mangent ensembles ce midi. Secouant doucement la tête, Ezeckiel lui annonce qu'il a promis à son frère de manger avec lui. Ignorant la moue boudeuse du garçon, l'aîné des Brennan sort de la salle de classe et commence à zoner dans les couloirs pour trouver son faux-jumeau. Se crispant en voyant un garçon plaquer Ciàn contre un casier, Ezeckiel fronce les sourcils et s'approche en vitesse. Qu'est-ce qu'il se passe ?! Il grogne et avant que le jeune homme le frappe, Ezeckiel lui envoie son pied droit en pleins dans l'articulation du genoux, le regardant tomber à terre, le regard noir. « J't'interdis d'le toucher, Clayton ! Tu m'entends ?! Si j'te revoie l'bizuter, j'te jure que tu pourras plus jamais jouer au football ! » Ignorant le regard des autres élèves, Ezeckiel attrape le poignet de son frère. « Viens, on y va. » Il le regarde dans les yeux, inquiet et légèrement paniqué.

Ezeckiel a toujours ce besoin de protéger son frère. Il n'arrive pas à s'imaginer que l'on puisse s'en prendre à lui alors qu'il a été kidnappé quand ils étaient gamins. Enfin, même avant, le rouquin ne voulait pas qu'on le blesse et il se battait déjà à la maternelle dès que l'on osait dire quelque chose de méchant à l'égard de Ciàn. Cela a toujours été ainsi. Parce qu'Ezeckiel ne veut pas le voir malheureux. Et parce qu'il l'aime aussi, énormément. C'est pourquoi, en voyant ce garçon frapper son frère à la joue, le jeune Brennan n'a pas réfléchi une seule seconde avant d'envoyer son bien droit dans l'arrière du genoux de ce dernier pour le faire tomber. Il attrape le poignet de Ciàn aussitôt, inquiet et tendu. Il regarde l'autre lycéen partir en l'insultant, mais l'ignore complètement. Il s'occupera de son cas plus tard. Pour le moment, il doit s'éloigner avec son faux jumeau pour lui parler et pour vérifier qu'il ne l'a pas frappé ailleurs pendant qu'il n'était pas là. Ce serait le comble. Il ne veut pas qu'on le touche. Non. Personne n'a le droit de lui faire du mal, pas même lui. Ciàn est gentil et attentionné. Il ne mérite pas que l'on s'en prenne ainsi à lui. Tiquant légèrement, Ezeckiel caresse doucement le poignet du garçon aux cheveux châtains et le tire doucement à sa suite pour s'éloigner des regards indiscrets et des murmures exaspérants.

Ezeckiel souffle fort et sort du bâtiment pour s'éloigner un peu, avançant jusqu'à un banc, le regard noir. Il s'excuse, en plus, le con. Alors l'aîné secoue la tête et se pose à côté de lui avant de prendre son visage entre ses mains pour vérifier qu'il n'a pas d'autres blessures. Il caresse ensuite sa joue doucement, le nez froncé, puis soupire et pose délicatement son front contre le sien. « Pourquoi tu t'excuses, hn ? C'pas ta faute si cet enculé est venu te frapper. » Dit-il soudainement avant de lui pointer son ventre, puis le reste de son corps, toujours aussi inquiet. « Il ne t'a pas frappé autre part, hein ? C'est la première fois que ça arrive ? » Il demande, voulant savoir si ce garçon lui a déjà fait du mal sans qu'il ne le sache. Il se sent honteux. Et inutile. Il aimerait pouvoir être là pour le protéger à chaque instant. Seulement … Ils ne sont pas dans la même classe. Ezeckiel est en terminal alors que son frère se trouve deux classes en dessous étant donné qu'il n'a pas été à l'école pendant des années et des années. Ezeckiel sort de son sac un sachet contenant deux croissants et il en tend un à son frère silencieusement, l'obligeant ainsi à le prendre. Manger lui fera sûrement du bien. Cela redonne des forces.

Ezeckiel retient du mieux qu'il peut sa rage et son envie d'aller passer à tabac le garçon qui a osé toucher à son frère faux jumeau. C'est une honte ! Un scandale ! Et il se jure de le retrouver pendant une pause quelconque pour le lui faire regretter. Personne ne touche à Ciàn. Non. Personne ! Ezeckiel fronce légèrement le nez alors qu'il vérifie que sa joue n'est pas trop abîmée. Manquerait plus que l'on défigure l'homme qui l'aime. Qui plus est son frère jumeau de qui il a été séparé durant de nombreuses années ! Non. C'est beaucoup trop à supporter pour le jeune Brennan et l'envie de tout casser se fait de plus en plus présente. Cependant, il garde le contrôle. Il ne veut pas effrayer Ciàn, ni même lui faire de la peine. Pourtant, voir son frère les larmes aux yeux est une torture insoutenable. C'est pourquoi il tente de comprendre ce qu'il se passe. Est-ce que cela s'est déjà produit ? Une fois ? Deux fois ? Plusieurs fois ? Il n'en sait rien. Ciàn ne lui avait jamais parlé de ce seconde aux cheveux gras. Il souffle fort et l'écoute. Il ne voulait pas gâcher leur repas ? Ezeckiel ne comprend pas. Il souffle doucement, s'en voulant. Oh oui. Il s'en veut horriblement de ne pas être là à chaque instant pour pouvoir le protéger de toutes les choses néfastes qui peuvent lui arriver. Si seulement il pouvait être là tout le temps, pour veiller sur lui … « Tu ne gâches pas notre repas, tu sais. Jamais tu ne gâcheras nos moments rien qu'à nous, d'accord ? Je t'aime, Ciàn. » Lui dit-il avant de le regarder en se mordillant la lèvre inférieure, quelque peu embêté d'entendre son frère lui dire ce genre de choses. Comme s'il pouvait gâcher leur repas. N'importe quoi !

Ezeckiel inspire et lui demande si l'autre abruti ne l'a pas frappé ailleurs, trop inquiet pour garder ce genre de questions au fin fond de lui. Il opine en l'entendant. Venu à temps. Non. Pas vraiment. Puisqu'il a eu le temps de le frapper une première fois au visage. Soupirant tristement, Ezeckiel prend son courage à deux mains avant de demander à Ciàn si c'est la première fois que ce genre de choses arrivent. Il le regarde un instant, puis sort deux croissants de son sac pour lui en tendre un. Il les a acheté durant son heure de permanence à de dix heures à onze heures. La réponse de son petit ami le fait froncer les sourcils et il serre soudainement les dents, sa mâchoire se contractant. Certes, il a un visage poupard et très enfantin, mais cela ne veut pas dire qu'Ezeckiel est un peureux et qu'il ne sait pas se défendre, bien au contraire. Le fait d'être mince lui permet d'être plus rapide que la plupart de ses confrères. Il souffle fort. « Tout. Dis-moi si c'est la première fois qu'on te frappe. Dis-moi si c'est la première fois qu'on se moque de toi, qu'on te bizute, qu'on t'insulte. J'y crois pas, quoi. Ciàn, si c'est déjà arrivé, pourquoi tu ne me l'as jamais dit ?! » Il hausse un peu la voix, pris au dépourvu. Il aimerait tellement être à sa place. Pour ne pas le voir aussi triste, aussi nerveux. Ezeckiel secoue doucement la tête et lui caresse la cuisse doucement. « Je … Désolé, c'est pas ta faute, c'pas sur toi qu'il faut que je m'énerve. » Il se tait un instant, ne voulant pas vraiment lui dire qu'il compte retrouver son camarade de classe pour lui faire passer un sale quart d'heures.

Ezeckiel tente de paraître le plus calme possible alors qu'il boue intérieurement. Il crève d'envie d'aller briser les os au jeune homme qui a osé s'en prendre à son frère jumeau, à son petit ami. Il sourit faiblement, se détendant légèrement quand il lui dit qu'il l'aime aussi. Sa main sur sa cuisse le fait frissonner. Il ne peut s'en empêcher. Il est beaucoup trop sensible lorsqu'il s'agit de son cadet. Soufflant doucement, Ezeckiel regarde Ciàn avec intérêt et inquiétude. Est-ce qu'il va bien ? Il lui pose quelques questions ; désireux de savoir si c'est la première fois qu'il se fait emmerder, si on la déjà frapper. Il aimerait qu'il lui dise la vérité. Et il aurait aimé aussi qu'il lui en parle de lui-même. C'est horrible comme sensation ; il se sent inutile et aveugle. Alors qu'il s'est toujours juré de le protéger de tous les malheurs. Il foire encore. En beauté. Tout comme il a foiré le jour où on l'a kidnappé.

Soupirant longuement, il l'écoute. Souvent ? Ezeckiel se tend et le regarde. Il s'apprête à l'engueuler, à s'énerver, mais lorsqu'il voit les yeux embués de larmes de Ciàn, il se retient et le serre aussitôt contre lui pour le rassurer. Sa main gauche vient caresser sa nuque alors que l'autre le serre un peu plus contre son torse. Comment peut-il lui en vouloir ? Il ne peut pas. Le jeune Brennan embrasse le front de son faux jumeau avant de regarder autour. « T'aurais dû me le dire, Ciàn. C'pas des trucs que tu dois me cacher. Je veux pouvoir te protéger. Je veux être là pour toi et si tu me caches des trucs, ça va pas aller. Je ne veux pas apprendre par d'autres qu'on te frappe. J'me sens inutile. Stupide. Et j'ai l'impression que tu ne me fais plus confiance. » Souffle Ezeckiel, le cœur douloureux. Ses mains tremblent. Il se sent délaissé. Un peu comme un inconnu. A sa place, il lui aurait tout dit pour trouver une solution. Que doit-il comprendre là-dedans ? Il essuie les joues de son petit ami et embrasse le bout de son nez. « Promet-moi que tu ne me cacheras plus rien, je t'en prie ... »

Ezeckiel soupire longuement de tristesse en comprenant que Ciàn lui cache depuis le début qu'il se fait bizuter dans leur lycée. Le pire dans tout cela, c'est que personne n'a jugé bon de le mettre au courant. Il se sent trahi. Mis à l'écart par son jumeau, l'homme qu'il aime. Il souffle doucement et hausse des épaules en l'entendant s'excuser. Il lui en veut, c'est vrai. Parce qu'il doit lui dire ce genre de choses. Oui. Il est obligé. Il ne peut pas le laisser ainsi à l'écart. De quoi a-t-il l'air alors qu'il ne protège pas son propre frère, sa chaire, son sang, son amour ? Il serre les dents, un instant avant de venir essuyer les joues de Ciàn. « Arrête de pleurer Ciàn, je t'en prie ... » Il dit, simplement, parce qu'il n'a pas encore envie de trop parler. Il aimerait pouvoir lui faire la tête, mais il en est incapable. Il l'aime trop pour ça. Et ils ont été séparé trop longtemps pour qu'il fasse cela. Enfin, pas pour le moment, du moins. Ezeckiel l'écoute. Il n'en revient pas. Est-ce qu'il pensait vraiment qu'il le pendrait pour un idiot incapable de se défendre ? C'est blessant. Si Ciàn essaie de se rattraper, il fait tout le contraire. « T'dois pas prendre l'habitude. J'veux qu'tu me dises dès qu'on te fait du mal, une menace. T'as pas l'droit d'me cacher des trucs comme ça. M-maintenant je me demande si tu m'caches pas d'autres trucs ... » Il baisse les yeux en le disant.

Ezeckiel le regarde ensuite. Il lui fait confiance. Il opine et frémit lorsqu'il l'embrasse furtivement. Sur le coup, il se fiche un peu qu'on puisse les voir. Non. Il en avait besoin. Il souffle doucement. Il est le seul en qui il a confiance. Cela lui fait plaisir. Il rougit légèrement et se mordille ensuite la lèvre inférieure avec nervosité. « Plus jamais ? D'accord … J'veux plus qu'tu m'caches ça … J'veux te protéger. Et jamais je penserais qu't'es un idiot qui ne sait pas se défendre, d'accord ? T'es mon frère. E-et mon petit ami, je t'aime très fort et j'veux pas qu'on te fasse du mal, tu comprends ? » Il pose son front contre le sien et ferme les yeux, finissant par lui pardonner. « On pourrait sécher cette aprem … T'en dis quoi .. ? Genre … Allez faire un p'tit tour en ville pour se changer les idées .. ? » Il propose, désireux de passer du temps avec Ciàn, en dehors de l'école.

Ezeckiel se sent de plus en plus mal pour son frère jumeau. Il ne peut s'empêcher d'avoir envie de frapper tous les gens de sa classe. Tout le monde lui a caché le fait qu'on bizutait Ciàn. Il se sent trahi par tout le monde et c'est là une sensation bien horrible. Il essuie les joues de son cadet, inquiet. Il ne veut pas qu'on s'en prenne à lui, jamais. Il a déjà vécu assez de mauvaises choses dans sa vie. Il ne désire désormais que son bonheur. Il opine en l'entendant. « Okay … Je te crois chaton, je te fais confiance, pardon … Je suis juste … horriblement inquiet pour toi. » Il avoue, ayant finit par abdiquer. Il ne peut pas lui en vouloir très longtemps. Non. C'est impossible. Il l'aime plus que tout au monde. Il sourit faiblement et lui dit qu'il l'aime, sincère. Il n'a jamais été aussi sincère avec quelqu'un ; même avec ses parents. Rares sont les fois où il dit ces trois mots. Pourtant, avec Ciàn, il n'a pas besoin de se forcer ou d'y réfléchir, ils sortent tout seul. C'est magique. Il aime beaucoup cela. Finissant par lui proposer de sortir du lycée, Ezeckiel se redresse, n'ayant pas vraiment envie de suivre les cours cette après midi. Cela va être la première fois qu'il séchera, mais il s'en contre fiche. Pour le moment, il ne souhaite qu'une seule chose ; redonner le sourire à son petit ami.

Le jeune Brennan se redresse et opine en entendant le garçon lui répondre qu'il n'a pas envie de rester au lycée de toute façon. Il a raison. Et il le comprend plus que n'importe qui. Il se lève et sourit quand Ciàn lui embrasse la joue. Trop mignon. Serrant doucement la main du châtain, Ezeckiel le suit doucement. Ils n'ont pas besoin de s'enfuir furtivement, puisqu'aucun surveillant ne se trouve devant le grillage. Les lycéens peuvent sortir comme ils le veulent, fort heureusement d'ailleurs. Ezeckiel déteste se sentir enfermé quelque part. Il marche doucement, caressant distraitement la main de son faux jumeau. Haussant un sourcil en entendant Ciàn lui dire qu'il a envie d'arrêter l'école, il se tourne vers lui, allant jusqu'à son café préféré. « Vraiment ? T'as dix-huit ans, tu fais ce que tu veux, non ? Tu pourras peut-être te trouver un travail … ? Ou faire une formation dans le domaine que tu souhaites ? » Il demande, désireux de savoir qu'il est heureux dans ce qu'il fait. Pour le moment, il sait que Ciàn ne se sent pas bien à l'école. Il n'est pas comme lui. Il ne veut pas faire de longues études dans le but d'avoir un métier à renom plus tard. « Je veux bien leur en parler avec toi, tu sais. Je suis là pour toi. » Il sourit et embrasse sa main avec tendresse. Il pousse ensuite la porte du café. « Allez viens, j'te paie un chocolat chaud ! » Il lui dit, ayant assez d'argent de poche pour ça. Il lui arrive de participer aux aides au devoir du lycée et du collège quand il n'a pas cours ; ces derniers étant rémunérés, il n'a pas à s'inquiéter sur le fait de devoir demander ou non un peu d'argent à ses parents. Il est très indépendant.

Ezeckiel se calme petit à petit, ne pouvant pas en vouloir à son frère très longtemps. Il est beaucoup trop faible lorsqu'il s'agit de Ciàn, sauf lorsqu'il s'agit de protéger ce dernier. Il ne désire que son bonheur, alors se prendre des coups pour le protéger, à ses yeux, cela vaut le coup. Il sourit faiblement et le suit doucement, sortant du lycée sans problème, les surveillant n'étant jamais là à cette heure-ci. Il baille longuement et bruyamment alors qu'il attrape la main de son jumeau. Ce dernier lui parle soudainement du fait qu'il désire arrêter l'école et Ezeckiel ne peut pas lui en vouloir. Il comprend que cela ne puisse pas lui faire plaisir de se rendre au lycée tous les jours. Surtout avec ce qu'il se passe en ce moment. Les autres élèves ne sont pas très gentils avec lui ; chose énervant l'aîné des jumeaux au plus haut point. Il sourit. « Oui, une formation, c'est comme étudier. Ca peut être pas mal. Surtout si ça te plaît. C'est l'important. » Il claque un baiser sur sa joue, aux anges, content de le revoir sourire. Il doit lui changer les idées. Demain, il choppera le garçon qu'il a vu toute à l'heure pour le frapper. Personne n'a le droit de faire du mal à Ciàn. Personne !

Ezeckiel marche doucement, hochant de la tête quand son frère lui demande s'il s'agit là de la vérité quand il lui dit qu'il veut bien qu'il arrête l'école. « Ben, tu fais ce que tu veux, Ciàn. Je serais toujours avec toi. Qu'importe tes choix. » Il lui sourit et entre dans le café, prenant la commande pour eux d'eux avant de s'installer en face de son jumeau. Il glisse ses jambes contre les siennes, puis se frotte les yeux doucement. Il a mal aux yeux. Un peu. Sûrement à cause de la lumière. « Vendeur ? Ben oui ! T'es majeur et ce n'est pas compliqué, tu apprendras vite ! Essaie. Tu n'as rien à perdre de toute façon. » Il lui sourit, remerciant le serveur lorsque ce dernier les sert. Il boit quelques gorgées de son chocolat chaud et soupire d'aise avant de se lécher les lèvres. « Moi par contre, j'en ai encore pour longtemps dans les études. J'veux aller à l'université. » Avoue-t-il, souriant faiblement à son frère. Il se mord la lèvre inférieure, puis passe une main dans ses cheveux.

Ezeckiel essaie de se montrer compréhensif avec Ciàn, il sait très bien que le garçon n'est pas très à l'aise à l'école et il le comprend encore plus maintenant qu'il sait que ce dernier se fait bizuter. Bon sang. Ce qu'il a envie de frapper le jeune homme qui a osé s'en prendre à son frère, bordel. Arrêter d'étudier ? Ne pas faire de formations ? Bof. Si c'est ce qu'il veut, il s'en fiche. Tant qu'il est heureux. Le châtain sourit et embrasse la joue de son frère avant de s'installer sur une chaise, contre une fenêtre. « D'accord, je te comprends. » Dit-il en souriant doucement, attendri par la tête que tire son faux jumeau. Ce qu'il est mignon. Ezeckiel se mordille la lèvre inférieure avant de commander un chocolat chaud auprès de la serveuse qui vient prendre leur commande. Il regarde les lunettes de soleil que lui tend Ciàn et les prend timidement avant de les pousser sur le bout de son nez. « Merci ... » Murmure-t-il, mal à l'aise. Peut-être qu'il a besoin de lunettes ? Il a de plus en plus mal aux yeux ces derniers temps. Ou alors, il force trop sur la lecture, bizarre.

Se redressant doucement, le jeune terminal remercie la serveuse qui leur apporte leurs tasses, puis boit quelques gorgées de sa boisson préférée. Vendeur dans la boutique de glaces ? Oh, c'est chouette ! Il sourit grandement. « Ah oui ? T'attends quoi pour postuler alors ? Une invitation ? » Il rit et lui caresse la main avant de lui parler de l'université. Il hausse un sourcil en entendant la question de son frère. Loin ? Non, pas vraiment. « Elle est ici ! A une dizaine de minutes à pieds ! » Il sourit en coin, narquois. « Mais on peut se trouver un p'tit appartement, oui. Je chercherais un travail pour les week end, si on fait ça. » Il annonce, tout sourire. Ce serait vraiment bien qu'ils habitent juste tous les deux. Au moins, ils n'auraient plus besoin de se cacher. Inspirant doucement, Ezeckiel termine son chocolat chaud avant de se lécher les lèvres. Mmh … Miam ! Il les adore toujours autant ! Passant une main dans ses cheveux, le terminal inspire, regardant autour. « On rentre après ? J'ai bien envie de faire une sieste ! » Avoue-t-il, mal à l'aise. Il fatigue vite en ce moment, sûrement parce que les examens blancs approchent à grands pas.