Deux semaines. Cela faisait désormais deux semaines que nous étions rentrés de Valmount précipitamment et que nous vivions ensemble chez moi. Je devais avouer que de me retrouver tout le temps avec quelqu'un me faisait bizarre. Pas négativement hein, mais c'était une première car même au temps que je vivais chez mes parents, ils bossaient et à la coloc, on était tous un peu en vadrouille. Mais j'aimais ressentir sa présence, j'aimais m'endormir avec lui, j'aimais le rythme que l'on avait. Avec nos deux boulots, on avait aussi du temps chacun pour soi, dans son propre univers. Et tous les soirs, à heures différentes avec le travail de Shay surtout et mes services du soir de temps en temps, on se retrouvait. Il ne me parlait que vaguement de son enquête, celle pour laquelle on était rentrés plus tôt, car cela était confidentiel. Mais il me parlait de ses ressentis, ses questionnements larges, ses inquiétudes parfois. On avait prit notre rythme, nos marques et je devais admettre que j'y prenais goût. J'adorais le fait de savoir que quelqu'un pensait à moi, m'attendait, me soutenait et me retrouvait chaque jour. Et puis bon, il n'était pas envahissant comme garçon, son travail lui prenait beaucoup de temps et il avait peu d'affaires. D'ailleurs aujourd'hui, ou plutôt ce soir, il devait partir pour Miami pour récupérer ses cartons et dire au revoir comme il se le devait à ses amis. J'étais contente qu'il le fasse, c'était important et ça m'aurait dérangé qu'il parte de Miami sans le faire. Il devait tourner la page de là-bas pour être totalement ici, et puis une petite séparation de quelques jours ne pourrait pas nous faire du mal après tout ce temps passé ensemble. J'adorais être avec lui, mais parfois, les relations peuvent vite devenir étouffantes et j'avais l'angoisse que notre histoire tourne au vinaigre -pour n'importe quelle raison- alors je faisais attention à chaque détail. J'étais une maniaque du contrôle, il ne fallait pas oublier ça. Il était 18h. Je n'étais pas de service ce soir et Shay était passé ici après son travail, pour que l'on se dise au revoir avant son départ. Il prendrait ma voiture jusqu'à l'aéroport. Je n'en avais pas besoin ici, je travaillais à côté et mes amis pouvaient venir me voir, ça ne durait que 4 jours, ça n'était pas non plus hyper dérangeant. Demain, mes parents venaient à la maison pour déjeuner avec moi. Ils attendaient ce moment avec impatience, de savoir enfin qui était Shay -bien qu'il ne serait pas là- et en savoir plus sur notre histoire. Shay était à l'étage, en train de réunir ses dernières affaires tandis que j'étais au salon, buvant un thé. Je me sentais un peu triste de le voir partir. Nous n'avions jamais été séparé aussi longtemps, pas dans ses conditions en fait. Pas une fois amoureux. Du coup... j'appréhendais un peu. Surtout que je savais qu'il allait retrouver ses amis, je les connaissais pas, mais je savais comment était Shay avant, là-bas, avec eux. Et j'avais peur, au fond de moi, que ce Shay là ressurgisse et que notre histoire coule à flot. Mais je ne lui en avais pas parlé. Non. Je devais lui faire confiance et nous verrions bien à son retour. Il descendit les marches pour me rejoindre au salon, posant son sac avant de me dire, me tenant dans ses bras : « Tu es vraiment sûr que tu ne veux pas venir ? » Je souris. Il me l'avait proposé plusieurs fois, mais je devais récupérer mes heures au restaurant et puis surtout, c'était quelque chose qu'il devait faire seul. « La prochaine fois, je viendrai... » Je l'embrassais, mélancholique. J'avais peur que ça soit la dernière fois que l'on s'embrasse, que je sois collée à lui. J'avais peur que ce retour aux sources change totalement sa vision des choses, change son regard sur nous, sur moi. Ca m'angoissait. Et si ses amis lui disaient qu'il faisait n'importe quoi? S'il changeait d'avis? S'il décidait de rester là-bas...? J'angoissais en silence, me collant contre lui et le serrant davantage contre moi, le plus fort possible. « Prépares toi parce qu’à mon retour je n’aurais pas les mains vident… Je vais pouvoir remplir la partir de l’armoire que tu m’as laissé pour mon affaires. » Je souris. Je sentais la tristesse m'envahir d'un coup mais je pris sur moi. L'entendre parler de son retour me fit du bien, malgré l'angoisse qui me submergeait d'un coup. « Aller, tu vas rater ton vol... » Je me mis sur la pointe des pieds, pour passer mes mains autour de son visage, l'embrassant avec passion. Je ne voulais pas qu'il oublie tout ça... Même si cela ne faisait même pas un mois qu'on était ensemble, je m'étais attaché à lui. S'il m'annonçait une fois là bas, qu'il ne reviendrait pas, je savais que cela allait me détruire. Il était mon premier. Mon tout premier. Je n'arrivais pas à me décoller de lui, si bien que lorsqu'il recula pour accéder à la porte, je le suivis, toujours mes lèvres collées aux siennes. « Ecris moi quand tu arrives... » Il ouvrit la porte après avoir saisi son sac. « Profites bien de ton week-end... » Il sortit, je le rejoignis pour le voir descendre les marches extérieures et se diriger vers la voiture. Le voir partir me fit quelque chose. Ca me faisait peur, presque mal. J'avais la gorge serrée, mais j'essayais de faire comme si tout allait bien. Je lui envoyais un dernier baiser, le laissant alors s'éloigner. Je fis un geste pour me réchauffer avant de rentrer chez moi. Fermant la porte à double tour. Je me sentais triste, je ressentais un vide immense dans cet appartement. Je montais alors à l'étage pour prendre un de ses tee-shirt et le sentir. Il sentait son odeur. Je souris en me laissant tomber sur notre lit, le tee-shirt collé à mon nez. Je n'allais pas m'en séparé du week-end.

Aujourd'hui, c'était le jour où Shay devait rentrer de Miami. J'aurai du être heureuse. Heureuse de le retrouver. Mais ces quatre jours furent tout simplement abominables. Comment réunir toutes les choses les plus négatives en si peu de temps? Demandez-moi. Tout d'abord, cela avait commencé le second jour. Mes parents et moi avions prévu de nous réunir chez moi pour le déjeuner. Je leur avais préparé un repas indien, histoire de changer un peu. J'avais été contente de les voir, surtout avec le départ de Shay, j'voulais en profiter pour passer du temps avec eux mais aussi avec mes amis. Au départ, tout se passait très bien, puisqu'on parlait des choses futiles et puis une fois à table, quand on commença à parler des sujets sérieux... cela prit une toute autre tournure. Je leur racontais alors que Shay et moi nous étions connu à Miami, qu'il était lieutenant de police et qu'il avait du venir ici pour une enquête -je ne leur ai pas dit que j'en étais la victime, bien entendu- et qu'au fil du temps, nous avions senti une attirance, mais sachant qu'il allait repartir, nous avions décidé qu'il ne se passerait rien. Jusque là mes parents trouvaient mes choix très raisonnables. Mais quand arriva la suite : la décision de Shay de rester ici, alors qu'il ne m'avait pas demandé, que nous n'étions même pas ensemble puis notre départ pour Valmount et enfin, notre emménagement ensemble, mes parents eurent une réaction totalement étriquée. « Tu vas beaucoup trop vite Lorah, tu ne le connais pas. » « Une relation se construit sur du temps, vous auriez du apprendre à vous connaître davantage ! » « C'est une relation vouée à l'échec ! Tu crois vraiment qu'il peut quitter sa vie là-bas pour une amourette de quelques jours? » « Si oui, il est totalement inconscient, impulsif et irresponsable et tu ne pourras jamais être heureuse avec lui ! » « Il se sert de toi, regardes, il vit ici ! » « Tu es bien trop naïve ! Tu vas souffrir ! Il va te faire du mal ! » « Tu ne pourras pas dire que nous ne t'avons pas prévenu ! On ne cautionne pas un tel manque d'immaturité ! » « On ne t'a pas élevé comme ça ma fille ! » « Tu fonces droit dans le mur ! » Bref, encore mille et une autre phrase de ce genre. Au départ, j'avais pris sur moi, vraiment. Je ne voulais pas me disputer avec eux... mais les voir s'en prendre ainsi à Shay, qui est un homme incroyable et cracher sur notre histoire -même si je le savais- ça me fit sortir de mes gongs. Je ne m'étais jamais vu dans un tel état. J'avais explosé mon verre sur la table, prise de colère et j'avais sorti d'une traite : « Mais vous croyez quoi? Vous pensez sincèrement que vous allez me garder avec vous jusqu'à mes 40 ans? J'ai 23 ans maintenant ! Il est grand temps de me laisser vivre ma vie comme je l'entends, de me laisser vivre, prendre des risques et être normale ! Vous pensez avoir été de bons parents? Vous pensez sincèrement que je n'ai pas souffert de vos psychoses?! J'en ai plus que marre que vous vouliez toujours tout contrôler ! Toujours avoir votre mot sur tout ! Cela fait 23 ans que je me tais et que je vous laisse faire, si je suis partie vous pensiez vraiment que c'était pour cette école de cuisine? Ouvrez les yeux ! J'étouffe ! J'étouffe quand je suis avec vous ! Je n'ai pas le droit de vivre ! Si je vais contre le mur, laissez moi le faire par moi même ! Et laissez moi la chance de vivre mes expériences ! N'importe quels parents comprennent ça ! » Finalement, ma mère s'était éfondrée en larmes, et tous les deux choqués, avaient préférés quitter mon appartement sans dire un mot de plus. Moi? J'étais totalement bouleversée par ce qu'il venait de se passer. C'était comme laisser une bombe prête à exploser pendant 23 ans et arriver au jour de la dite explosion. Il y avait beaucoup de dégâts. Je n'avais pas pu me retenir et je regrettais certaines de mes paroles. Je n'avais jamais été en colère, je n'avais jamais réagis comme ça. C'était vraiment quelque chose inhabituel chez moi. Mais au fond de moi, malgré la culpabilité, je me sentais plus légère. M'enfin... Ce fut de courte durée. Je n'avais rien dit à Shay pour ne pas lui gâcher son séjour, mais plus les jours passaient et plus je commençais à être énervé par lui aussi. Il postait une photo par jour sur son instagram toujours avec cette même fille à ses côtés, cette Micky là. Cette fille absolument sublime qui lui collait toujours aux basques et lui là, qui postait ces photos stupides juste pour me rendre dingue ! Alors quand le dernier jour, je l'appelais le matin, pour connaître son heure d'arrivée à WOS et que je tombais sur une voix féminine me répondant que Shay dormait à point fermé « juste là » avec sa voix endormie et qu'elle me soulignait qu'elle ne voulait pas le réveiller, j'eu juste envie de jeter le téléphone contre le mur. J'étais restée très polie et courtoise, comme toujours, mais alors je sentais la colère envahir mon corps tout entier. Shay ne me rappela jamais. J'étais furieuse. A en croire ce que cette fille avait répondu, ils avaient dormi ensemble. Je me sentais humiliée, trahie et complètement à nerfs contre Shay. Alors j'avais vu juste? Il s'était bien "retrouvé" là-bas? Enfoiré ! Et moi qui avaient engueulé mes parents comme de la merde pour ses beaux yeux... Je m'en voulais tellement d'avoir été aussi stupide, aussi naïve, aussi conne sur toute la ligne avec lui. Jamais j'aurai du y croire. Il resterait ce mec qui aime plaire, qui aime coucher avec toutes ces nanas et moi... moi, je lui avais fait confiance, je lui avais donné ma virginité... J'allais trop vite, mes parents avaient raison sur toute la ligne... Je m'étais effondrée, passant toute la nuit à pleurer comme une merde dans mon lit. Le lendemain, il aurait du rentrer, mais n'ayant plus de nouvelles et après ce que j'avais compris, je me dis qu'il ne rentrerait probablement pas. Je devais travailler. Je passais la journée là-bas, préférant travailler aussi pour le soir. Je voulais me vider la tête et il ny avait rien de mieux que le travail pour ça. Mais, une fois le service terminé, je rentrais chez moi. Je vis la voiture devant. Je fus surprise et je sentis immédiatement mon coeur battre plus fort dans ma poitrine. Mon corps entier tremblait, à la fois de peur mais aussi de colère. Je montais les marches et ouvris la porte. Il était là, ses valises aussi. Je ne compris rien. Il voulu s'approcher pour m'embrasser mais ma main se posa sur son torse, le gardant à distance. J'étais froide, le visage totalement fermé. Je ne lui souriais absolument pas. Je déposais mes affaires dans la cuisine avant de dire : « Alors tu es rentré finalement? Tu n'es pas resté avec ta super Micky? » Je me tournais vers lui, les bras croisés. « Elle te l'a dit au moins que je t'ai appelé ce matin? Elle s'est fait un plaisir de me répondre, alors que vous deviez sûrement vous remettre de votre nuit torride. Grande classe Shay. » J'étais furieuse et je ne m'étais jamais vu comme ça. Mais après l'humiliation subie, j'étais prête à lui en foutre plein la tronche. Il ne s'en tirerait pas comme ça. Non, pas après tout ce que je lui avais offert.

Il avait l'air surprit de ma réaction. Il ne manquait pas de culot celui-là, vraiment. Il pensait vraiment que la vérité n'éclatait pas au grand jour? Qu'il pouvait mener deux vies et me tromper sur toute la ligne parce que j'étais "naïve" ? Quel enflure. Il ne s'en sortirait pas avec son petit sourire et sa gueule d'ange. Non. Il s'était bel et bien foutu de ma gueule et j'allais pas en démordre. « Il ne s’est rien passé entre nous, je n’ai pas couché avec elle… Et je n’étais pas au courant que tu m’avais appelé et qu’elle avait répondu. » Tenta t-il de se défendre. Mais oui, bien sûr. Je me mis à rire légèrement, ironiquement avant de rétorquer : « Ais au moins le courage de me dire la vérité Shay ! Je le sais ! Tu as passé la nuit avec elle et à en voir tes photos sur internet tu as passé beaucoup de temps avec cette pouffiasse ! Arrête de me mentir, j'ai horreur de ça ! » Je sentais la colère revenir, alors que j'avais réussi à l'étouffer un temps soit peu avant son retour. Je ne me contrôlais pas et j'élevais la voix, blessée par lui, par son comportement et par sa trahison. « Putain mais comment tu as pu me mentir comme ça? Tu t'es bien foutu de ma gueule hein? Je m'en veux tellement d'être tombé dans le panneau putain ! T'en as bien profité quoi ! Tu me dégoûtes ! » Je faisais les cent pas, n'arrivant pas à me calmer. Comment pouvait-il encore croire en son mensonge? Je détestais ça ! Moi qui lui faisais confiance ! Il était en train de tout gâcher ! « Agis en homme ! Arrête de continuer de me mentir comme ça ! T'es ridicule ! » J'avais envie de le gifler. Déjà que je m'en voulais de lui avoir offert ma confiance, ma virginité et tout ce qui s'en suit mais alors là... avec un tel comportement, j'avais encore plus envie de le frapper sous la colère. Elle montait en moi, incontrôlable. Je la sentais dans chaque partie de mon corps. Je m'en voulais tellement d'avoir été si conne. « J'ai été tellement conne d'y croire. J'y ai vraiment cru, tu es vraiment très fort ! Tu leur fait à toutes le même coup? C'est sûr qu'au moins, elles ne te courrent pas après ça ! Putain... mais Shay ! Tu étais le premier ! Comment tu as pu... » En disant ces derniers mots je sentais les larmes me monter aux yeux et ma gorge se serrer alors que mon corps tremblait de colère et que mon ventre se tordait dans tous les sens. Je me sentais terriblement mal et je voulais qu'il parte d'ici le plus vite possible. Je n'avais aucune envie qu'il m'humilie davantage. Comment avais-je pu être aussi naïve? Aussi conne? Il m'avait bien eu. Il venait de tout détruire avec ses conneries. Je lui en voulais terriblement. Tout autant qu'à moi.

Le son de sa voix avait changé, il commençait lui aussi à s'énerver et l'atmosphère dans cet appartement commençait à devenir pesant. J'avais les coudes appuyés sur le comptoir de la cuisine, ma tête dans mes mains, essayant de calmer mes larmes qui me rongeaient de l'intérieur depuis quelques jours maintenant. « Si vraiment j’aurais voulu profiter de toi, jamais je n’aurais mis des distances entre nous quand on pensait tous les deux que j’allais repartir en Floride… Oui j’ai été un homme qui aime séduire, qui aime s’amuser avec les femmes, mais si vraiment je voulais me foutre de ta gueule, je n’aurais certainement pas lâché ma vie à Miami pour venir ici où je ne connais personne, j’aurais tout tenté pour te séduire avant de repartir… » Les mots qu'il utilisait, la voix qu'il avait me faisait mal. Il s'agissait de notre toute première dispute et pas des moindres. Etait-ce également la dernière? Allions nous nous séparer? Je me sentais tellement triste, tellement triste par toute cette histoire. D'y avoir cru, d'avoir été abusée et puis de voir tout cela s'écrouler. Seulement, il venait de marquer un point. Ce qu'il disait semblait effectivement logique. Je le laissais donc poursuivre. « Et quand bien même ça aurait été le cas, tu crois vraiment que je serais revenu ici si vraiment je voulais profiter de toi ? Réponds-moi, est-ce que tu penses que j’aurais été aussi stupide de penser que je pourrais repartir en Floride pour coucher avec d’autres femmes et revenir ici sans que tu ne te doutes de rien ? … Si vraiment c’était le cas, je n’aurais pas voulu que tu viennes avec moi, je n’aurais pas cherché à te convaincre de m’accompagner ! » « J'en sais rien Shay... Je ne sais pas si tu aurai été capable de ça. Peut être que tu pensais que ce qui se passerait à Miami, resterait à Miami? Peut être que ça n'était pas prévu à la base? Mais qu'au cours d'une soirée... vous ayez quand même couché ensemble... » Je venais de remonter mon visage vers lui, essuyant mes larmes d'un revers de main. Je ne voulais pas être humiliée et paraître encore plus faible. Il avait déjà assez abusé de ma confiance. De mon affection. « Avant ton départ tu vois, j'ai eu le sentiment que tout allait changer, que tu allais retrouver tes potes, l'ambiance de vie dans laquelle tu as toujours vécu et je sentais que ça allait arriver... Quelque part en moi, je le savais. Mais quand j'ai vu tes photos... quand j'ai eu l'autre au téléphone, sur ton téléphone, hier matin, la voix endormie... elle m'a dit qu'elle ne te réveillerait pas parce que tu dormais comme un bébé... Tu n'imagines même pas le mal que ça m'a fait de te savoir dans un lit avec une autre... Mets toi à ma place une minute. » Oui, il fallait qu'il se rende compte de la douleur que je subissais. Il devait ressentir ça, s'il était sincère et qu'il disait vrai, il devait se rendre compte de la douleur qu'il m'avait fait subir. « Imagines moi dans un lit, avec un garçon dont tu ignores tout après avoir vu des photos de lui et moi, hyper proches et complices. Tu aurais réagis comment? Tu aurais fait quoi? Oses me dire que ma réaction n'est pas justifiée. Que tu ai couché avec ou non. Je ne me serai jamais permise de dormir dans le lit d'un autre garçon. J'ai... -pour ne pas dire j'avais- trop de respect pour toi. Je me sens humiliée, trahie. Comment je peux te croire? Je dois te faire confiance? Alors que j'ai des éléments qui ne jouent pas en ta faveur? Qu'est ce qui me prouve que tu dis vrai? » Ma voix était plus calme, même si elle était triste, déçue et encore sous le coup de la colère. « Mes parents avaient raison au final... On ne se connait pas tant que ça... Je ne sais pas si tu dis la vérité... j'ai trop peur d'être vraiment conne à croire en ce que tu dis alors que tu m'as trompé. J'ai peur de te faire confiance. On a été trop vite... ils avaient raison... » Je sentais la tristesse me tordre le ventre. J'avais besoin de m'asseoir. Je me dirigeais vers le sofa pour m'y asseoir. Il fallait qu'il me le prouve. Si vraiment il n'avait rien fait, il fallait qu'il fasse fort. Parce que là, moi, j'étais totalement perdue. J'avais terriblement peur de me dire que c'était fini. Mais en même temps, je ne pouvais pas me permettre de fermer les yeux sur cette histoire s'il avait merdé. Je n'avais jamais eu à douter de lui auparavant. J'avais toujours eu confiance en lui, naturellement. Parce que je le devais, il avait eu ma vie entre ses mains de longues semaines. Il avait raison, s'il avait vraiment voulu jouer avec moi, il n'aurait pas mis cette distance. Mais cela ne suffisait pas totalement à me convaincre. Il devait me prouver son attachement, sa loyauté et sa fidélité par n'importe quel moyen. C'était à lui de nous sortir de cette merde dans laquelle il nous avait plongé.

« Quoi que tu puisses en penser je n’ai pas couché avec cette fille, pour la simple et bonne raison que je n’ai pas arrêté de parler de toi tout le week-end… Comment est-ce que je pourrais te tromper alors que même si tu n’étais pas avec moi et que l’on ne s’appelait pas toute la journée tu étais tout le temps dans chacune de mes pensées. » Ses paroles me soulagèrent, mais ce qui les suivit ne firent qu'augmenter mon manque de confiance en moi. Cette fille était sublime, je l'avais vu sur les photos. Je n'avais rien de comparable à elle. Je ne vallais peut être pas le coup de tout quitter, elle avait sûrement raison. Je n'étais pas le genre de fille pour qui on lâche tout comme ça. Mais l'imaginer avec une autre fille, telle qu'elle soit, me rendait malade et je n'en avais aucune envie. Je ne voulais pas qu'on se sépare. Plus il parlait et plus je commençais à comprendre la manipulation que l'on avait subi. Tout était sûrement un coup tordu de cette nana qui n'attendait qu'une seule chose : notre séparation pour qu'il revienne à Miami et qu'elle puisse mettre le grimpain dessus. Quelle salope. Et moi comme une idiote, j'étais tombée dans le panneau. J'y avais cru alors qu'il n'y avait aucune réelle preuve : pas de photos compromettantes pour lui. Seul l'appel de la fille plus la confession à l'instant de Shay m'avouant avoir dormi avec elle, mais dans des conditions précises -que j'ignorais jusqu'à présent- mais qui etayait sa théorie. Après tout, son histoire collait parfaitement, tout comme la mienne et il était normal que je me sois posée des questions. Il avait même dit faire pareil dans le cas inverse. Il semblait toujours aussi énervé, ce qui me rendait triste. Je me rendais compte de ce que l'on vivait, du jeu dans lequel on était tombé et de ce qui avait été dit. Je n'avais pas eu confiance en lui, j'avais douté de sa loyauté alors que Shay était l'une des rares personnes à ne jamais m'avoir menti, à toujours avoir été honnête envers moi. Il avait toujours été adorable et bienveillant avec moi, comment avais-je pu remettre tout ça en cause? Par manque de confiance en moi, je le savais très bien. Je décidais de m'approcher de lui, après avoir essuyé mes larmes. J'avançais lentement, les yeux baissés. Arrivée en face de lui, j'osais même pas le toucher, de peur qu'il ne me repousse comme je l'avais fait, ce qui pouvait me blesser au plus haut point. Je m'en voulais terriblement. Je me sentais conne d'avoir été aussi ignoble avec lui. Mais ce qu'il venait de dire sur lui, sur mes parents, me faisaient davantage réfléchir, bien que ça ne soit pas le souci principal. Je préférai régler LE vrai problème avant tout. Ma main s'approcha de la sienne, éffleurant ses doigts sans oser les toucher. Je tremblais. Je n'avais qu'une envie, que l'on se retrouve comme on aurait du se retrouver sans toute cette histoire qui avait tout gâchée. Je m'en voulais mais j'en voulais davantage à cette fille. « Shay... je... » Ma voix tremblait. Je levais les yeux vers lui, timidement, je sentais les larmes me monter aux yeux. Et si j'avais été trop loin? Si j'avais tout gâchée? S'il allait me quitter parce que j'avais merdé moi aussi? « Je suis désolée... je... en voyant tout ça... j'ai eu peur... j'ai angoissé... je... je me demande tous les jours qu'est-ce que tu fous avec moi... que tu es trop bien pour moi... et je crois que ça nous a causé du tord. » Je marquais une pause, ravalant mes larmes et baissant les yeux vers sa main, que je n'osais toujours pas touché. L'avoir si près de moi sans le toucher me faisait horriblement mal. « Je... je t'ai même pas laissé une chance de t'expliquer... Je t'ai agressée tout de suite mais... j'étais tellement blessée... j'ai eu tellement peur que tout ça soit... que tout ce que l'on avait vécu ne soit qu'un mensonge... Je... quand j'ai vu cette fille si parfaite... je sais pas... Shay je te demande pardon. Tu... tu comptes vraiment beaucoup pour moi et... je ne veux pas qu'on se sépare... » Je laissais encore un peu de temps avant de continuer, en larmes « Je tiens tellement à toi... Shay je crois que je suis tombée amoureuse de toi... on ne ressent pas tout ça si ça n'est pas vrai, n'est-ce pas? » Je savais que j'étais amoureuse de lui. Je le savais depuis longtemps mais je n'avais aucune envie de me dévoiler sans connaître ses réponses. Voulait-il qu'on se sépare ou bien pardonnerait-il mon erreur? Je venais de lui avouer que j'étais amoureuse, je venais pour la seconde fois dans notre relation, de me mettre totalement à nue face à lui. Qu'allait-il faire? Je priais pour qu'il ne me brise pas.

Il avait eu l'air totalement surpris par ce que j'avais dit. Si bien que je me sentais très vite mal à l'aise, angoissant davantage. Mais rapidement, je sentis sa main sur mon bras, je pouvais sentir sa peau caresser la mienne, je ressentais sa chaleur qui m'avait manqué. Il vint plaquer ses lèvres contre les miennes. A cet instant, je ressentis une vague de chaleur envahir mon corps tout entier, laissant alors toute la peine, l'angoisse et la frayeur s'envoler d'un coup, comme une nuée de papillons. Je me mis sur la pointe des pieds, me collant alors à lui, attrapant son bras pour me tenir à lui, le laissant m'embrasser. Je ressentais le bien fou que produisaient ses baisers. Je ressentais toute la tendresse, la passion et le désir que j'avais pour lui, me laissant croire aux siens également. Je n'avais aucune envie que cet instant se termine. Il m'avait terriblement manqué et ces jours d'angoisse m'avait vraiment fait beaucoup de mal, pour au final, vraiment pas grand chose. Je ne laisserai plus ce genre de choses se produire, ça, j'en étais sûre. Nous allions être davantage plus forts, l'un avec l'autre. Plus à l'écoute, plus attentifs et surtout, plus vigilants. Je ne laisserai plus jamais une femme mettre le doute entre lui et moi, je m'en faisais la promesse. Même si ça serait parfois difficile. Nos lèvres se quittèrent, malheureusement trop vite. « Elle… N’a rien de parfaite à mes yeux… Parce qu’elle n’est pas toi… » Je souris, sentant une larme couler sur ma joue. Je me jetais alors à son cou, collant entièrement mon corps contre lui et callant mon visage dans sa nuque. Je n'avais aucune envie d'être loin de lui, même à quelques centimètres. J'humais son odeur, je souris. Je m'en voulais terriblement et j'avais très peur que cette histoire ai creusée quelque chose en nous, quelque chose d'invisible à mes yeux. J'avais peur de lui avoir fait de la peine et qu'il me le ressorte plus tard. Je ne voulais pas le perdre, ça, j'en étais sure. C'était lui et personne d'autre. Ma main derrière sa nuque, caressait ses cheveux alors que je le serrai contre moi, comme je le pouvais. Je sentais ses bras m'enlacer et cela me rassura. J'avais vécu de belles frayeurs en quelques jours, tout n'était pas réglé, loin de là. Mais ce qui me faisait le plus de mal semblait être percé à jour. Nous étions tous les deux tombés dans le piège de son amie, complètement dingue. Et désormais, je ne voulais plus lui accorder une seule seconde de mon temps. Je ressentais un manque, car je lui avais avoué mes sentiments et que oui, quelque part, je m'attendait à ce qu'il en fasse de même. Mais je savais qu'il n'était pas expressif... Ce qu'il m'avait dit m'avait fait du bien. Je saurai être patiente, même si j'étais un peu déçue au fond de moi. « Je suis vraiment désolée pour tout ça Shay... » Lui murmurais-je contre sa peau. Nos retrouvailles n'avaient pas du tout été comme on l'avait imaginé il y a quatre jours. Je ne lui avais pas dit tout le mal que cette histoire m'avait faite et toutes les question que cela avait soulevés. Mais pour le moment, je voulais juste être avec lui. Mes lèvres caressèrent sa peau, tandis que mes mains agripaient sa peau, comme pour me rassurer à 100% de sa présence. J'avais envie de lui dire à quel point je tenais à lui, à quel point je tenais à notre histoire mais je me retenu, de peur de lui faire peur, de trop en faire. Ce n'était pas mon attention. Je voulais juste le rassurer et être rassurée moi aussi. Sur ce qu'il ressentait, sur ce qu'il imaginait pour nous, s'il m'en voulait ou s'il était prêt à laisser cette histoire et tout ça derrière nous. J'avais envie de le sentir près de moi, j'avais envie de rester collée à lui. J'aurai tellement aimé que nos retrouvailles soient différentes... Je regrettais cette soirée désastreuse. Il avait passé un super week-end, il était content de rentrer et moi, j'avais joué la petite amie hystérique et jalouse... Je m'en voulais. Et je savais surtout, que j'avais mis notre histoire en danger et cela me faisait peur. Je tournais mon visage pour attraper ses lèvres, sensuellement, lentement et tendrement. Jouant avec sa lèvre inférieure tandis que mes mains glissèrent sous son tee-shirt pour se coller contre sa peau chaude afin de me blottir davantage contre lui. Il m'avait vraiment manqué. Sa présence me montrait à quel point je tenais à lui. C'était une évidence.

Sa main remonta le long de mon dos, me procurant un frisson, pour atteindre ma nuque puis ma joue. Il avait plongé son regard dans le miens et me lança alors : « Tu n’y es pour rien Lorah… Même si je l’ai su trop tard, j’aurais dû mettre des distances entre elle et moi et… Me dire que les photos auraient pu te faire croire que j’ai couché avec elle… Je n’ai pas encore les réflexes du petit ami idéal, mais je ne veux pas te perdre et si… Si quelqu’un doit s’excuser entre nous deux c’est moi, tu n’as absolument rien à te reprocher. Lorah, je suis vraiment désolé pour tout ce qu’il s’est passé, je ne sais pas comment j’ai pu être aussi con pour me laisser prendre dans son piège mais, je te promet que je ne la reverrais plus quand j’irai à Miami. » Il avait dit ça d'une traite, sa voix était redevenue normale. Je n'avais vraiment pas aimé le voir énervé, cela m'avait fait beaucoup de peine. Je n'aimais pas nous voir dans cet état là tous les deux. Mais ses paroles eurent un effet positif sur moi, en fait, c'était exactement ce que je voulais entendre. Il reconnaissait ses tords et me demandait pardon, quant à la promesse c'était un plus, mais je ne pouvais que trouver cette idée très bonne. Ma main se posa sur sa joue, tendrement, attirant alors son visage contre le miens afin de nous permettre que l'on s'embrasse. Je souris contre ses lèvres, avant de mettre fin au baiser, de me coller à nouveau contre lui, la tête sur son épaule. « Ca me va très bien... Mais... tu n'as pas tous les tords, car même si en ce qui concerne les 4 jours tu as merdé, autant en ce qui concerne nos retrouvailles, c'est moi qui n'ai pas bien agis. Je t'ai sauté dessus comme une hystérique, persuadée de mes petites preuves débiles. Je... Je n'ai pas cru en toi et pour ça j'en suis désolé Shay... » Je marquais une pause, l'embrassant à nouveau. On avait tellement de choses à se raconter : ce qu'il s'était passé durant ces quatre jours, le déménagement, mes parents, s'il avait faim aussi. Nous étions en fin de soirée, il était tard, avait-il mangé dans l'avion? Moi j'avais pas spécialement faim. Je me dirigeais vers le frigo pour me servir une bière, comme il l'avait fait avant moi. On s'asseya sur le canapé, enfin il s'asseya et moi je m'allongea sur lui, la tête sur ses cuisses, jouant avec une de ses mains. « Alors ces quatre jours, hormis cette cinglé et son jeu pervers? C'était cool? » Très honnêtement, j'avais plus trop envie d'aller à Miami, si ses amis pensaient tous comme la folle dingue, je n'allais pas être accueillie les bras ouverts, cela me faisait de la peine, car ils ne me connaissaient pas et se faisaient une idée de moi à travers ce que Shay avait décidé. Je réalisais alors que c'était exactement -sinon pire- la même chose que mes parents faisaient avec Shay. Ce n'était pas correct. Absolument pas.

Encore dans les bras l'un de l'autre, Shay me dit « Lorah, je n’étais pas énervé contre toi, mais contre Micky et contre moi-même… Tu n’as pas à t’en vouloir ou à t’excuser. » Ce qui me rassura. J'avais eu beaucoup de peine de le voir s'énerver, surtout que la dispute avait eu lieu à cause de moi. Enfin... si je n'avais pas cru dans le jeu de l'autre folle, rien de toute cela ne se serait produit. Une fois posés sur le canapé, nos bières sur la table basse, on se mit à discuter. « Alors ces quatre jours, hormis cette cinglée et son jeu pervers? C'était cool? » « Oui c’était cool, enfaite je n’ai pas vraiment eu le temps de comprendre ce qui m’arrivait durant tout le week-end parce que l’on a pas arrêté une seule seconde… Et j’ai découvert aussi, que je devenais vieux, je n’ai pas eu du mal à boire en revanche ça a été bien difficile avec la gueule de bois… » Je ne pu m'empêcher de rigoler avant de lui murmurer, en trouvant son regard « Ah beh oui hein, PapyAdkins, bientôt la jambe de bois aussi. » On se mit à rire tous les deux, avant qu'il ne reprenne « Mais toi, c comment ça s’est passé ici ? Tu as pu en profiter pour voir tes amis un petit peu ? » Je toussais légèrement avant de me redresser pour boire une longue gorgée de ma bière, histoire de me donner un peu de courage. Je décidais de ne pas perdre davantage de temps pour lui expliquer ce qu'il s'était passé durant son absence. « Je t'avais dit que j'avais invité mes parents à déjeuner, le lendemain de ton départ? J'ai pas voulu t'en parler quand tu étais à Miami car tu te serai énervé et inquiété pour rien... Mais... ça s'est très mal passé. » Je marquais une pause avant de continuer, tout en lui tenant la main, toujours allongé sur lui. « En fait, je leur ai expliqué que nous nous étions rapproché après ton enquête, mais je ne leur ai pas parlé de ça. Au début, ils trouvaient ça très correct. Et puis, ils ont commencé à être odieux... envers toi. Ils m'ont dit des erreurs alors qu'ils ne te connaissent pas. Ils ont commencés à me dire que notre histoire allait droit dans le mur, qu'on était trop rapides, que c'était inconscient... » Je préférai ne pas entrer dans les détails, histoire de ne pas le blesser davantage. C'était déjà douloureux comme ça. « Et... pour la première fois en 23 ans... je me suis énervée. J'ai... pété un plomb... J'ai explosé un verre sur la table et je leur ai dit qu'en gros... ils pouvaient dire ce qu'ils voulaient, je m'en fichais. Que... j'en avais marre qu'ils soient toujours sur mon dos et... et ils sont partis. On ne s'est pas reparlé depuis... » Voilà, j'étais honnête, maintenant au moins, il savait tout.

Je venais de finir de parler quand je sentis ses doigts serrer les miens, un peu plus fort. Je répondis par le même geste, levant les yeux vers lui. « Je suis désolé… Comment est-ce que tu te sens ? » Je haussais les épaules, mimant une moue grimaçante. « T'excuses pas Shay, franchement là dessus, ce sont eux qui font n'importe quoi. Je te jure... quand ils ont commencé à dire tous ces trucs là... J'veux dire, ils ne te connaissent pas, juste parce que tu es mon petit-ami, ils ont peur que tu leur vole leur petite fille. Ca n'a rien à voir avec toi, mais avec la place que tu as prise et ils sont prêt à sortir tout et n'importe quoi pour te dévaloriser. Mais non... ça ne marchera pas. Ca ne marchera plus. » J'étais déterminée. C'était la première fois que j'osais dire ce que je pensais à mes parents, que je me dressais devant eux, que j'étais contre et que je prenais le parti de défendre mon point de vue. Je n'avais jamais osé faire ça avant. C'était difficile car je culpabilisais, bien entendu. Je savais très bien qu'ils n'allaient pas bien, j'avais vu Julian et il me soutenait, il leur avait rendu visite et il m'avait dit qu'ils étaient très atristés par tout ça. Cela me faisait du mal, bien entendu. J'étais habitué à entretenir de bons rapports avec tout le monde et en particulier eux, je les aimais profondément mais là... Il fallait qu'ils comprennent. « Je n’en reviens pas que je vais dire ça… Tu devrais essayer de les appeler ou de les voir pour en parler calmement. Quand j’ai coupé les ponts avec mes parents, je n’avais aucune attache avec eux, on ne partageait rien ensemble et j’ai passé tout mon temps avec eux à faire grandir la colère que j’avais à leurs égards… Je ne suis pas d’accord avec ce qu’ils ont dit et je ne cautionne pas le mal qu’ils t’ont fait mais… J’ai peur que si vous restez en conflit, tu souffres de cette situation et la seule chose que je souhaite pour toi c’est que tu sois heureuse. » « Shay... Je ne ferai pas le premier pas. Je... Je sais que cette dispute ne durera pas. On s'aime trop pour ça, mais là... Non. Je ne peux pas faire le premier pas. Ils doivent comprendre certaines choses et c'est le seul moyen que j'ai trouvé. Je... je risque juste d'être sur les nerfs par moment parce que c'est difficile, mais je tiendrai. Je ne fais pas ça par fierté, mais je sais que si je reviens aussi vite, ils n'entendront pas ce que je leur ai dit. Ils n'en tiendront pas compte, ils se diront juste que c'était une passade. Tu comprends? » Je cherchais ses yeux du regard alors que j'avais sa main mêlé à la mienne, collée à présent sur ma poitrine. Il était beau, il m'avait vraiment manqué. Ces quatre jours loin de lui avaient été bousillé par cette rumeur, par cette dispute avec mes parents. Eux et cette Micky n'avaient fait que me monter le bourichon contre Shay. Je me sentais vraiment nulle d'y avoir cru. « Alors franchement... ces quatre jours ont juste été une catastrophe. Entre ce que mes parents m'ont dit plus ce que je pensais avoir découvert avec l'autre greluche là... Je... j'ai pété un câble... J'étais vraiment très mal Shay, ça m'a vraiment beaucoup touché... » J'avais le regard triste alors que je serrais davantage ses doigts entre les miens pour les coller contre mon corps. J'avais les yeux plongés dans les siens, mélancoliques, je ne souriais pas vraiment. Je lui murmurais alors faiblement « Embrasse-moi ». J'avais besoin de ça, besoin de ce contact physique unique avec lui, pour me rassurer de tous ces maux qui m'avaient rongés pendant ces quatre jours.

« Donc si je comprends bien ma seule erreur pour eux c’est d’être ton petit ami… » Je trouvais ça tellement débile. Surtout que Shay était un homme génial, qu'il était adorable avec moi, il m'avait toujours soutenu, aidé et protégé. Il ne m'avait jamais fait de sales coups intentionnellement en tout cas. Ce qu'il s'était passé avec Micky, c'était juste une maladresse de sa part, ce que je pouvais comprendre et pardonner. Mais sinon... il avait toujours bien agit avec moi. Je n'avais rien à lui reprocher et le fait que mes parents le critiquent alors qu'il est aussi génial, ça me mettait les nerfs. Vraiment. Je ne pouvais pas tolérer un tel égoïsme, un tel égocentrisme. « Je comprends, j’espère juste qu’ils ouvriront les yeux rapidement… Mais en attendant, si tu as besoin d’en parler je suis là et si jamais tu es sur les nerfs, je serais là pour te soutenir… Je serais toujours là pour toi. » Je souris en l'observant avec attention. Je le savais ça, qu'il serait toujours là pour moi. Il était l'un des rares, avec Julian, en qui je n'avais pas de doute. Parce qu'ils ne m'avaient jamais causé de tord. J'avais confiance en eux. Pour Shay, on ne se connaissait pas encore sur le bout des doigts, mais je l'adorais et j'avais confiance en lui et puis, cette histoire avec Micky m'avait apprit quelque chose. Il tenait vraiment à moi. Il n'avait rien fait avec elle, il avait parlé de moi tout le week end et puis même, le simple fait qu'il ait tout quitté pour moi me suffisait comme preuve de ses sentiments. Je n'avais besoin de rien d'autre, même si tout à l'heure je pensais le contraire, il est vrai que des mots doux doivent faire plaisir -je n'y ai jamais eu droit- mais les actions valaient mille mots. Il me le prouvait chaque jour, il fallait juste que j'ouvre mon coeur pour tout voir et tout entendre. « Embrasse-moi » avais-je murmuré alors. Il s'était approché, après avoir sourit et avait déposé lentement et doucement ses lèvres sur les miennes. Ses lèvres étaient douces et sucrées. Je me cambrais sur ses cuisses, pour passer mes mains autour de son visage (comme je le pouvais vu la position), afin de le garder contre moi. Je voulais le sentir près de moi, par toutes les façons possibles. Je voulais entretenir ce lien physique, par un baiser, une caresse, un calin. Il me le fallait pour le moment. Nos langues ne tardèrent pas à se retrouver elles aussi. Je commençais à sentir tout le désir que j'avais pour Shay, toute l'envie que je ressentais à chaque fois. Je mis fin au baiser, restant suspendue à ses lèvres pour lui murmurer en rigolant « Oula, on se calme, sinon on va devoir aller là-haut » Murmurais-je en désignant notre lit du regard. Oui, si on continuait, je ne pourrai pas me retenir. J'y avais pris goût. Nous l'avions pas mal fait depuis notre retour, je prenais de plus en plus de plaisir, je me libérais un peu plus de mes complexes. Avec lui je me sentais bien, je me sentais mieux. « Je me sens tellement bien avec toi Shay... » Ma main caressa sa joue lentement, alors que je lui souriais en continuant « Je me sens plus forte, plus confiante, plus à l'aise dans mon corps, dans ma vie... Tu m'as... apporté ce qu'il m'avait toujours manqué... comme pour être complète. Je sais... c'est con et t'aimes pas les déclarations mais... j'avais envie de te le dire » Souriais-je.

« C’est plutôt tentant comme idée… Seulement, maintenant que je suis vieux, je ne suis pas sûre d’avoir la force d’aller jusqu’à là-haut. » « Pas de bras, pas de chocolat. Et puis, j'aurai trop peur que tu nous fasses une attaque vieille branche. » Rigolais-je face à notre petit jeu sur son âge. Bon, il n'avait que 5 ans de plus que moi mais contrairement à moi il approchait de la trentaine. Je le charriais, mais j'pensais aussi au fait que c'était un cap important à passer. Cela ne devait pas être évident de se dire que l'on quitte la vingtaine pour la trentaine, l'âge de raison. « Je me sens tellement bien avec toi Shay... Je me sens plus forte, plus confiante, plus à l'aise dans mon corps, dans ma vie... Tu m'as... apporté ce qu'il m'avait toujours manqué... comme pour être complète. Je sais... c'est con et t'aimes pas les déclarations mais... j'avais envie de te le dire » Je venais de me confier à lui sans crainte, sans peur et sans complexe. Il avait tout inhibé de toute façon. Je sentais ses caresses sur ma peau, ses mains chaudes me faisaient du bien. Cela m'apaisait, me réchauffait et me rassurait aussi. Mais quand il m'annonça « Non ce n’est pas con et tu as raison de me le dire, enfaite ce que tu me dis me fais vraiment plaisir, et puis pour être honnête je ne sais pas comment tu fais mais tu es capable de faire ressortir le meilleur de moi, de me montrer l’homme que je suis vraiment, celui dont j’ignorais l’existence jusqu’à ce que je te rencontre. » je cru mourir. Entendre sa voix, un peu suave, me dire de tels mots, me faisait sourire jusqu'aux oreilles. J'étais contente du fait que lui avouer ce que je ressentais lui faisais plaisir et surtout, ce qu'il m'avoua ensuite me fit chaud au coeur, mais littéralement. Je sentais une vague de chaleur m'envahir, une vague de bien être, de bonheur et de plaisir. Je me redressais alors, pour m'asseoir à califourchon sur lui, rompant le contact de nos mains. Mes mains étaient par dessus son tee-shirt, sur son torse, mes yeux plongés dans les siens. Le sourire gigantesque sur les lèvres. « Tu vois... tu n'as même pas besoin de me dire des mots doux. Ce que tu me dis là et ton comportement avec moi depuis le premier jour, celui de notre rencontre en Floride, me montre que tu tiens à moi, que tu ressens quelque chose pour moi et c'est la plus belle preuve qu'une fille peut espérer. Je préfère mille fois un homme qui ne me dit rien, mais qui me le montre tous les jours, comme toi; plutôt qu'un homme qui dit ces quelques mots en pensant que le reste suit naturellement. Tu... tu es parfait. Même dans tes défauts, tu as une beauté imparfaite. Je trouve que tu es une personne géniale Shay et si nos parents ne sont pas capables de le voir alors tant pis pour eux. Moi je le vois et je sais que j'ai beaucoup de chance... » Je parlais faiblement, rapprochant alors mes lèvres des siennes pour l'embrasser à nouveau. Nous n'arrêtions pas mais en même temps, nous n'avions jamais eu l'occasion de parler de ce que l'on ressentait depuis notre mise en relation. Tout avait été très vite et c'était un peu fait naturellement, sans mettre de mots sur notre attirance, sur nos sentiments.

Il n'avait rien dit, avait préféré garder le silence. Ce que je comprenais, je commençais à connaître sa façon d'être maintenant. On s'était embrassé tendrement, sensuellement avant que je ne sente ses mains passer sous mon tee-shirt et sur ma joue. Il me faisait frissonner et je commençais à sentir son désir grimper en flèche -oh putain le jeu de mot / métaphore de ouf !- je souris alors quand il me dit « Prête à prendre le risque que le vieux fasse une attaque ? » je ne pu retenir un rire avant de lui répondre sur le même ton humoristique « Ca me ferait énormément de peine que tu n'y survives pas... l'ancien. » Mes lèvres se posèrent à nouveau sur les siennes, pour l'embrasser avec un peu plus de ferveur, tandis que que mon bassin se collait davantage contre le siens. Je sentais qu'il avait envie de moi, ce qui m'excita un peu plus encore. Notre baiser commençait à devenir très sensuel et rapidement, je passais mes bras autour de sa nuque pour lui murmurer « Tu m'emmènes au 7ème ciel papy? » gardant un grand sourire sur mes lèvres. Me collant et me tenant à lui comme un koala, il eu du mal à se redresser du canapé et se tenir debout, ce qui nous fit rigoler comme deux gamins. Cela faisait du bien de se retrouver, comme avant, comme ce que l'on était réellement depuis le début lui et moi. La dispute que nous avions eu m'avait réellement fait de la peine et je ne voulais pas que ça recommence. On quitta alors le salon, tandis que je le couvrais de baiser pour essayer de le déconcentrer dans sa marche vers l'étage. Une fois en haut, on tomba sur le lit, toujours en rigolant. Je retirai mon haut rapidement avant de venir m'asseoir sur lui, pour faire de même. Mes lèvres parcouraient son cou, ses épaules, tandis que mes doigts effleuraient sa peau chaude. Il m'avait terriblement manqué et je me sentais totalement sous son charme. Je me sentais amoureuse, sincèrement et je ne m'étais rarement senti aussi bien. J'avais confiance en lui, j'avais de l'admiration pour lui et aussi beaucoup d'amour. Il me rendait meilleur, il me rendait complètement dingue et pouvoir vivre ça avec lui, me rendait heureuse. Mes lèvres parcouraient son torse, ses muscles, embrassant chaque partie de son corps. J'avais le besoin irresistible de lui dire que je l'aimais, mais non, je préférais attendre encore pour ça. Mon visage remonta vers le siens et l'on s'embrassa à nouveau, un peu plus sauvagement. On se redressa, de façon à être exactement comme sur le canapé il y a encore une minute ou deux. Nous étions torse nu l'un contre l'autre, nos bassins collés l'un à l'autre, s'embrassant avec désir et passion. Je me sentais tellement bien. Je n'avais aucune envie que ce moment se finisse, que l'on se perde, que l'on se noie dans des disputes, dans des histoires qui ne feraient que nous tirer vers le bas. Je ne voulais que le meilleur pour nous et je m'y attelerai. Je ferai en sorte que notre état actuel ne change jamais.