« Louys ? ... Louuuuuuys ?!! » criai-je dans tout l'appartement, en tendant l'oreille. Seul un léger écho me répondit, je souris et fonçai dans ma chambre pour me jeter sur le lit. J'étais seul, et j'avais envie de parler à Maxym. Allongé sur le dos, je plaçai le combiné tout contre mon oreille et attendis d'entendre la voix de la jolie brune à l'autre bout du fil. Elle décrocha, et je ne pus m'empêcher de sourire. « Salut, toi ». Belle entrée en matière. « Je ne te dérange pas ? ».

Julian. Quand elle vu ce prénom s’afficher sur son téléphone, elle ne put s’empêcher de se mettre à sourire, très heureuse de voir qu’il était en train de l’appeler. Maxym observa à côté d’elle pour voir si Mia s’était rendue compte que c’était Julian en train de l’appeler mais non, elle semblait concentrée sur la télévision. « Je reviens. » La brune s’empara de son téléphone et se dirigea vers sa chambre, tout en décrochant. Un large sourire s’afficha quand elle entendit la voix de Julian. « Salut. » Son sourire devait s’entendre par le biais du combiné. Ce genre de chose, ça s’entend. Maxym entra dans sa chambre et referma la porte derrière elle. « Non, tu me déranges pas, t’en fais pas. On était posé devant la télé, avec Mia. » Elle s’installa sur son lit, tout en gardant un sourire sur ses lèvres. « Ça m’fait plaisir que tu m’appelles. » Il lui manquait, sa voix, son sourire, ses lèvres. Tout.

Maxym me répondit que je ne dérangeais pas, elle regardait la télévision avec sa colocataire. La petite Mia avait compris qu'on s'appréciait plus que ce que les conventions ne l'exigeaient, je le craignais. On devait aller boire un verre tous les deux, et j'étais persuadé que c'était pour parler de Max' et moi. « Ça m’fait plaisir que tu m’appelles ». Elle n'avait pas besoin de le préciser, je l'entendais à sa voix. « Je te l'avais promis ». Je n'irais pas jusqu'à dire que je tiens toujours mes promesses – maman, pardon, je t'avais promis de faire des études... entre autres – mais jusqu'à présent, je n'avais pas encore merdé avec la belle brune. « Et puis, j'dois dire que tu me manques » lui glissai-je en souriant, béat. « Ta délicatesse manque à l'appart' tout entier » ajoutai-je, en songeant à notre toute nouvelle colocataire. Une idée de Louys, pour baisser nos charges à tous les deux. Je ne savais pas s'il en avait déjà parlé à sa sœur.

« Je te l’avais promis. » Elle appréciait qu’il tienne cette promesse. Maxym sait comment Julian peut se comporter avec les filles qu’il prend l’habitude de fréquenter et elle a envie de croire, qu’avec elle, ce sera différent. C’est ce qu’il lui a fait comprendre, donc Maxym espère qu’il ne la blessera pas. Elle attendait son appel, mais elle ne préférait rien dire, pour ne pas ressembler à la fille qui attend en étant impatiente. « Et puis, j’dois dire que tu me manques. » Un nouveau sourire s’afficha sur le visage de la brune. « Toi aussi. » Elle n’utilisait pas les mots comme quoi il lui manquait, parce que ça ne lui ressemble pas. Elle n’est pas très douée pour parler de ses sentiments, autre qu’avec son frère. Elle disait simplement qu’elle aussi, pour lui faire comprendre que c’était le cas, sans en parler. « Ta délicatesse manque à l’appart’ tout entier. » « C’est sûr que deux mecs qui vivent ensemble, ça doit être souvent le bordel. » Elle laissa échapper un rire, avant de reprendre. « Désolée de pas trop passer à l’appart’ en ce moment. J’sais pas trop si j’arriverais à me retenir de t’embrasser alors si mon frère est là et qu’il nous voit… »

« C’est sûr que deux mecs qui vivent ensemble, ça doit être souvent le bordel ». Bon, Louys ne lui avait rien dit. J'allais devoir m'y coller, et je ne savais pas du tout comment elle allait le prendre. Pour l'instant, elle riait, légère... j'espérais que ça serait encore le cas une fois qu'elle saurait, pour Jill. Elle s'excusa de ne plus trop passer pour le moment, en prétextant qu'elle n'était pas sûre de se retenir de m'embrasser, ce qui était risqué vis-à-vis de son frère. Je restai quelques secondes silencieux, cherchant mes mots. « Bon, Loulou ne t'a rien dit, apparemment... il n'y a pas que lui qui pourrait nous surprendre, si tu passes et que tu te jettes sur moi. On a une nouvelle coloc' » lui avouai-je, avant d'écraser ma lèvre inférieure de mes dents et de la mordiller, attendant sa réaction.  

« Bon, Loulou ne t’a rien dit, apparemment… » Elle ne le laissa pas continuer pour l’instant, préférant lui couper la parole. « Qu’est-ce qu’il a oublié de me dire ? » C’était plus fort qu’elle, elle voulait savoir, et rapidement. Est-ce que Julian lui a parlé de ce qu’il ressentait pour sa sœur ? Non, ça ne doit pas être ça parce que sinon Louys serait venue la voir dans l’immédiat pour l’engueuler. « Il n’y a pas que lui qui pourrait nous surprendre, si tu passes et que tu te jettes sur moi. On a une nouvelle coloc’ » Elle n’était pas au courant. Elle s’est surtout arrêtée quand il a dit que c’était une nouvelle colocataire et pas un nouveau colocataire. C’était donc une fille qui vivait désormais avec eux, qui vivait avec son frère et l’homme qui l’intéresse. « J’étais pas au courant… » Il a surement dû le comprendre vu son silence après son annonce. « Et elle est comment ? » Est-ce qu’elle est sympa ? Enfin, elle voulait surtout savoir si elle était belle et s’il pourrait craquer sur elle.

Silence au bout du fil. Je me rongeai les sangs, en attendant une réponse de sa part. Finalement, Maxym m'indiqua qu'elle n'était pas au courant, ce que j'avais déjà compris. « Et elle est comment ? » demanda-t-elle. Question piège. « Elle a le même âge que moi, elle est de White Oak. Elle est blonde, plus petite que moi... c'est un peu un garçon manqué, des fois. Elle aime bien la pizza et le hockey, c'qui fait qu'en fait c'est un peu comme si on avait un troisième mec à la maison, parfois. J'crois qu'elle a trois ou quatre frère, et elle étudie la médecine » répondis-je, avant d'enchaîner : « Ah, et le plus important : Jill est beaucoup, beaucoup moins jolie que toi ». Je souris pour moi-même en fermant les yeux pour visualiser le visage de la jolie brune. Indéniablement, elle n'avait rien à envier à ma colocataire.  

Elle ne pourrait pas le cacher. Elle n’aimait pas l’idée que son frère et Julian ait une colocataire. Bon, Louys a un fils donc ce n’est peut-être pas ce qui allait l’attirer, mais Julian… Julian est libre tant qu’ils n’auront pas dit à Louys ce qu’ils ressentent l’un pour l’autre. C’est un peu comme si la nouvelle colocataire avait le champ libre. Et puis, on ne peut pas le nier, Julian peut être très attirant. Elle ne peut pas le cacher, elle s’inquiète. « Elle a le même âge que moi, elle est de White Oak. Elle est blonde, plus petite que moi… c’est un peu un garçon manqué, des fois. Elle aime bien la pizza et le hockey, c’qui fait qu’en fait c’est un peu comme si on avait un troisième mec à la maison, parfois. J’crois qu’elle a trois ou quatre frères, et elle étudiante la médecine. » « Tout le contraire de moi, à part la taille… » Elle n’avait peut-être pas écouter la fin de sa phrase, étant un peu dégoutée qu’une fille vive avec eux. Elle doit cacher ce qu’elle ressent pour Julian et maintenant il allait falloir qu’elle cache sa jalousie devant Louys, et Julian, bien sûr. « Ah, et le plus important : Jill est beaucoup, beaucoup moins jolie que toi. » Un sourire s’afficha sur son visage. C’était ce qu’elle voulait entendre. Enfin, après, tant qu’elle ne l’a pas vu de ses propres yeux, elle ne peut rien dire. « Tant qu’elle ne tente rien avec toi, ça me va. »

Tout le contraire d'elle, peut-être... mais ce n'était pas les filles comme Jill qui me plaisaient, même en dehors de ce début d'histoire avec Maxym. Elle n'avait vraiment rien à craindre – à moins qu'elle ne veuille l'affronter à Street Fighters, mais j'en doutais –. Je lui dis qu'elle était plus belle que ma coloc', non pas pour la rassurer mais parce que je le pensais. « Tant qu’elle ne tente rien avec toi, ça me va ». Je laissai échapper un léger rire et rouvris les yeux. Je pivotai sur mon lit et m'allongeai sur le ventre. « T'es jalouse ? » lui demandai-je en riant, rassuré par rapport à sa réaction. « Si elle tente – ce qui m'étonnerait –, je n'hésiterai pas à lui dire qu'une autre se charge déjà d'occuper mes pensées ».  

Quand on tient à une personne, c’est tout à fait normal de s’inquiéter quand une autre fille rentre dans sa vie. Maxym tient à Julian et elle n’a pas spécialement envie de voir d’autres filles lui tourner autour, surtout que pour le moment, rien n’est officiel entre eux. Julian se mit à rire quand elle lui dit que si sa nouvelle colocataire ne tenterait rien avec lui, ça lui convenait. « T’es jalouse ? » « Non. » Elle s’arrêta un instant, avant de reprendre la parole. « D’accord… peut-être un peu. » Le fait qu’il rigole était agaçant. « C’est pas drôle… » Un peu plus et elle serait blessée. Maxym reprit tout de même la parole pour lui toucher deux mots. « C’est comme si j’te disais que mon voisin avec qui j’passe pas mal de soirées me faisait des avances… tu réagirais comment toi ? »

Maxym commença par me dire qu'elle n'était pas jalouse, puis se ravisa et avoua que si, elle l'était peut-être un peu. Je souris, amusé par la situation. La jeune femme me fit remarquer que ce n'était pas drôle, ce à quoi je répondis que si Jill tentait quoi que ce soit, je l'enverrais sur les roses. Elle ne m’intéressait pas. « C’est comme si j’te disais que mon voisin avec qui j’passe pas mal de soirées me faisait des avances… tu réagirais comment toi ? » me demanda-t-elle ensuite. Je fronçai les sourcils. « J'viendrais lui casser la figure » répondis-je du tac au tac. Puis, hésitant : « ... C'est le cas ? ». C'était la première fois depuis très, très longtemps que je ressentais cette petite piqûre d'inquiétude. Ce sentiment me surprit, je n'étais pas jaloux. Plus depuis un moment. Plus depuis Marina.  

La brune n’aimait pas avouer ses sentiments, elle n’aimait pas non plus en parler ouvertement. Pour Julian, elle lui a fait comprendre qu’elle ressentait la même chose, mais ce n’est pas pour autant qu’elle lui a dit clairement qu’il lui plaisait aussi. Maxym n’aimait pas trop l’arrivée d’une fille dans la colocation entre son frère et Julian. Elle lui avoua être un peu jalouse, et ça lui faisait bizarre de le dire. La brune en profita d’ailleurs pour retourner un peu la conversation pour savoir comment il réagirait si on lui faisait des avances, à elle. « J’viendrais lui casser la figure. » « Tu vois… » « … C’est le cas ? » C’était agréable de voir qu’il pouvait se montrer tout aussi jaloux qu’elle ne peut l’être. « Non. » Réponse simple et courte, comme à son habitude. « On passe simplement des soirées ensembles, mais y’a rien de plus. »

La jeune femme me répondit que ce n'était pas le cas, et je me sentis soulagé. « On passe simplement des soirées ensembles, mais y’a rien de plus » poursuivit-elle, et le sentiment de soulagement s'évapora. Je me rendis compte que je n'aimais pas ça du tout, et que j'aurais même préféré ne pas le savoir. « Ah » répondis-je simplement, en essayant de me raisonner. Je n'avais rien à dire, on était pas encore ensemble. Et même si ça avait été le cas, je ne pouvais pas l'empêcher de voir qui elle voulait, je n'étais pas ce genre de mec. L'expression l'arroseur arrosé me passa par la tête, et je décidai de changer de sujet. « Au fait, j'ai un truc pour toi ! ». Je jetai un regard au paquet qui attendait sur mon bureau, et que j'avais acheté chez un disquaire pour la jolie brune. « J'aimerais te le donner avant que tu ne partes profiter de tes vacances à Londres ». Histoire que tu penses à moi, là-bas. Mais ça, je le gardai pour moi.

Il n’a rien à craindre de sa relation avec Arni, son voisin. Ils s’entendent bien, se font des soirées ensembles tous les deux mais il ne se passe rien entre eux. Jamais. « Ah. » La brune afficha un sourire satisfait sur ses lèvres. Elle a eu ce qu’elle voulait. Il sait ce qu’elle a pu ressentir quand il lui a annoncé qu’une fille vivait désormais avec lui, ainsi qu’avec son frère. Maxym est très possessive avec son frère, donc il faudra que leur nouvelle colocataire se tienne bien. On ne touche pas à Louys, ni à Julian. « Au fait, j’ai un truc pour toi ! » « Ah bon ? » Elle arqua un sourcil, se redressant un instant sur son lit. « J’aimerais te le donner avant que tu ne partes profiter de tes vacances à Londres. » « C’est quoi ? » Elle était impatiente, il est au courant, elle le lui a dit.

« C'est quoi ? ». Je souris, j'entendais son impatience jusqu'ici. « Un cadeau » lui répondis-je, en essayant de rester mystérieux. « Tu vas devoir accepter que je passe te voir un de ces quatre, le plus tôt serait le mieux ». Je me levai de mon lit et commençai à faire les 100 pas dans ma chambre. « Tu te souviens, je t'avais parlé de t'emmener au resto ? Mia nous couvrirait, si on voulait y aller tous les deux... non ? » Louys ne m'avait pas encore arraché la tête, je supposais donc qu'elle ne lui avait pas encore parlé de nous. « En attendant que tu parles à ton frère... », sous-entendu : quand le feras-tu, même si je ne voulais pas lui mettre la pression en lui posant la question directement.

« Un cadeau. » Elle était surprise. La brune ne s’attendait pas à ce que Julian souhaite lui offrir un cadeau. Après tout, ils ne sont pas ensembles, du moins, pas officiellement. « C’est en quel honneur, ce cadeau ? » En plus d’être impatiente, elle est très curieuse, la brune veut tout savoir. « Tu vas devoir accepter que je passer te voir un de ces quatre, le plus tôt serait le mieux. » « C’est bien loin de me déranger, tu sais. » Au contraire, même. Elle apprécie de passer du temps avec lui. Il faut simplement qu’elle se contrôle un peu pour ne pas céder, pas tant que Louys n’est pas au courant. « Tu te souviens, je t’avais parlé de t’emmener au resto ? Mia nous couvrirait, si on voulait y aller tous les deux… non ? » Un sourire s’afficha sur ses lèvres. « Je pense, oui. » Mia est peut-être la meilleure amie de Louys, mais elle est quand même amie avec Maxym aussi. « En attendant que tu parles à ton frère… » Sujet sensible. « Désolée de mettre du temps à lui en parler… »

« C’est en quel honneur, ce cadeau ? » me demanda-t-elle, ce qui me fit de nouveau sourire. « J'ai besoin d'une occasion pour te faire des cadeaux ? Juste... comme ça, j'en avais envie ». Je lui proposai ensuite de l'emmener au restaurant, puisqu'on en avait parlé. Je supposais que Mia nous couvrirait, mais je demandai quand même à Maxym ce qu'elle en pensait. « Je pense, oui ». « Tant mieux, parce que j'ai vraiment envie de te voir ». J'essayai ensuite, plus ou moins discrètement, de savoir quand elle comptait en parler à Louys. « Désolée de mettre du temps à lui en parler… » me répondit-elle, et je sentis que je n'aurais pas dû en parler. « Non, non, c'est pas ce que je voulais dire » lui répondis-je rapidement, « Excuse-moi. Je ne veux pas te mettre la pression, j'suis con d'avoir dit ça. C'est normal que tu attendes le bon moment ». Je soupirai. Ma situation me faisait un peu penser à celle de la maîtresse qui attend que l'homme marié qu'elle fréquente parle à sa femme. Bon, certes, de loin.

« J’ai besoin d’une occasion pour te faire des cadeaux ? Juste… comme ça, j’en avais envie. » Un nouveau sourire se dessina sur le visage de la brune, qui prit de nouveau la parole. « Non. C’est juste… surprenant. » Dans le bon sens du terme, bien sûr. Elle est contente qu’il lui fasse un cadeau mais c’est surtout qu’elle n’a rien à lui offrir en retour, si ce n’est qu’il attende pour qu’ils soient ensembles. Maxym lui dit ensuite que Mia arrivera surement à les couvrir, s’ils sortaient tous les deux. « Tant mieux, parce que j’ai vraiment envie de te voir. » « Moi aussi… » Elle mourrait d’envie de le voir, de passer du temps avec lui, et rien qu’avec lui. Maxym s’excusa de ne pas encore avoir parlé à Louys à propos d’eux. Elle met du temps, elle en est consciente. « Non, non, c’est pas ce que je voulais dire. Excuse-moi. Je ne veux pas te mettre la pression, j’suis con d’avoir dit ça. C’est normal que tu attendes le bon moment. » Elle soupira à son tour, avant de prendre la parole. « Je… j’sais pas trop comment aborder le sujet avec lui. Je sais comment il va réagir, et… j’ai pas envie qu’il nous empêche de nous voir, même s’il est pas d’accord. »

Je l'entendis soupirer à son tour à l'autre bout du fil. J'avais l'impression qu'on était coincés, parce qu'on savait l'un comme l'autre que Louys n'apprécierait pas du tout l'idée qu'on se mette ensemble, sa sœur et moi. Je n'aimais pas dépendre de quelqu'un d'autre, comme ça. Il nous mettait des bâtons dans les roues sans même le savoir. « Je… j’sais pas trop comment aborder le sujet avec lui. Je sais comment il va réagir, et… j’ai pas envie qu’il nous empêche de nous voir, même s’il est pas d’accord ». Est-ce que je comprenais bien ce qu'elle était en train de me dire ? « Tu... tu penses qu'on devrait se voir en cachette de ton frère ? ». Je n'étais pas sûr que c'était ce qu'elle sous-entendait, je préférais poser la question.

Elle ne pouvait que soupirer, par rapport à la situation dans laquelle ils se retrouvent tous les deux. Ils veulent être ensembles mais ils ne peuvent pas, à cause d’une personne. A cause de Louys, le frère de la brune. Maxym se doutait bien que la conversation qu’elle a au téléphone avec Julian finirait par aboutir sur ce point. La brune lui dit alors qu’elle ne savait pas comment aborder le sujet avec son frère, sachant qu’il allait mal le prendre. « Tu… tu penses qu’on devrait se voir en cachette de ton frère ? » Elle ne dit rien, étant silencieuse pendant quelques instants. Qu’est-ce qu’elle pouvait répondre à cette question ? Elle a envie d’être avec lui, mais Louys se mettra forcément entre eux. C’est même certain. « J’sais pas… » Elle était perdue, littéralement. Maxym se mit à soupirer une nouvelle fois, se rallongeant sur son lit tout en se passant une main dans ses cheveux. « On est en train d’attendre pour lui en parler, alors qu’on sait bien qu’il voudra pas qu’on soit ensemble. » Ils en sont tous les deux conscients. « Si on se met ensemble, sans qu’il soit au courant, il finira par le savoir et il nous en voudra… Mais si on attend de lui en parler et qu’on se met quand même ensemble, il nous en voudra aussi. Ca revient un peu au même, tu crois pas ? »

Le silence me répondit dans le combiné. Je décalai un peu le portable de mon oreille et regardai si la communication était toujours bien active, sans cesser de faire les 100 pas dans ma chambre. « Maxym... ? ». « J'sais pas... » finit-elle par me dire en soupirant. Je n'ajoutai rien, je sentais venir une suite. « On est en train d’attendre pour lui en parler, alors qu’on sait bien qu’il voudra pas qu’on soit ensemble ». « Bah ouais, je sais... mais bon... ». Que dire d'autre ? On ne voulait pas non plus définitivement mettre en périls nos relations respectives avec Louys. « Si on se met ensemble, sans qu’il soit au courant, il finira par le savoir et il nous en voudra… Mais si on attend de lui en parler et qu’on se met quand même ensemble, il nous en voudra aussi. Ça revient un peu au même, tu crois pas ? ». A mon tour de soupirer. Elle avait raison, je ne voyais pas de cas de figure où mon colocataire ne serait pas furieux. Sauf une. « La seule façon de préserver nos relations avec lui serait de ne pas se mettre ensemble, tu le sais aussi bien que moi ». Je marquai une pause. « Sauf que j'en ai pas envie. J'm'en fous de c'que Louys peut penser, punaise, ça m'met vraiment les nerfs cette situation ». Arrêt, debout dans la chambre. « J'ai envie d'être avec toi, tant pis pour sa bénédiction. C'est ton frère, il te pardonnera. Ne tiendra qu'à moi de te traiter en princesse, comme tu le mérites, pour qu'il me pardonne aussi un jour ».

Quand il prononça son prénom, elle savait qu’il fallait qu’elle parle de nouveau sinon il allait croire que la conversation a coupée. Ils se retrouvaient dans une situation compliquée et bien qu’elle tentait de trouver une solution, plusieurs options, tout semblait aboutir à la même conclusion : Louys ne sera pas d’accord. « La seule façon de préserver nos relations avec lui serait de ne pas se mettre ensemble, tu le sais aussi bien que moi. » « Je sais… » Elle soupira, à son tour. Comment est-ce qu’elle pouvait faire pour trouver une solution où ils seront tous d’accord ? « Sauf que j’en ai pas envie. J’men fous de c’que Louys peut penser, punaise, ça m’met vraiment les nerfs cette situation. » Elle ressent la même chose. Ils ont plein de soucis alors qu’ils ne sont pas encore en couple. « J’comprends… » « J'ai envie d'être avec toi, tant pis pour sa bénédiction. C'est ton frère, il te pardonnera. Ne tiendra qu'à moi de te traiter en princesse, comme tu le mérites, pour qu'il me pardonne aussi un jour » « Qu’est-ce que tu veux qu’on fasse ? » Autant lui demander clairement, non ?

La jeune femme n'avait pas plus envie que moi de prendre une décision qui nous mettrait dans l'embarras vis-à-vis de son frère. Pourtant, je ne me voyais pas continuer à attendre et à subir. « Qu’est-ce que tu veux qu’on fasse ? » C'était moi, le mec. A moi, donc, de prendre les choses en main. « Je voudrais que tu acceptes de devenir ma copine, que tu partes à Londres en sachant que je t'attendrai et qu'à ton retour, on en parle à Louys. Tous les deux ». Voilà. Ça n'avait pas été si dur de le dire, finalement ! On « cacherait » notre relation à son frère jusqu'à son voyage en Angleterre, et quand elle reviendrait, on lui expliquerait qu'on avait envie d'être ensemble et que j'allais tout faire pour la mériter.

Elle appréhendait la réponse que Julian pouvait lui apporter, quand elle lui avait demandé ce qu’il voulait qu’ils fassent, tous les deux. « Je voudrais que tu acceptes de devenir ma copine, que tu partes à Londres en sachant que je t’attendrai et qu’à ton retour, on en parle à Louys. Tous les deux. » Est-ce qu’ils arriveraient à se cacher de Louys ? Est-ce qu’ils arriveraient à tenir malgré une relation qui ne doit pas être montré ? Maxym n’est peut-être pas très démonstrative quand elle sort avec quelqu’un, mais elle n’a pas à se cacher habituellement. « Je… » Elle marqua une pause, ne sachant pas trop comment répondre. « Tu as peut-être raison après tout… » Elle appréciait qu’il lui dise qu’il l’attendrait, quand elle sera à Londres pour ses vacances. Il est adorable. Non pas qu’elle en doutait, mais c’est agréable de voir qu’il est prêt à faire des efforts pour elle. « Je pense qu’on a trouvé un accord, alors. »

Elle commença par hésiter, et je ne pus m'empêcher de croiser les doigts de ma main libre. Je venais de lui proposer d'être ma copine, sans vraiment réfléchir au fait que je pouvais très bien me prendre une veste. Non pas à cause du fait que je ne lui plaisais pas, mais à cause de son frère et de la peur de gâcher leur relation fraternelle. « Tu as peut-être raison après tout... » commença-t-elle par dire, ce qui à mes yeux n'était pas une réponse claire et définitive. J'attendis, de plus en plus anxieux. « Je pense qu'on a trouvé un accord, alors ». Mes lèvres s'étirèrent jusqu'à mes oreilles, et je sautillai sur place en brandissant mon poing en l'air. « Génial ! » m'exclamai-je, ravi comme un enfant. « On va déchirer, tous les deux. Tu le sais, ça ? J'change mon statut facebook quand-tu-veux. Bon, okay, j'plaisante, ça serait une mauvaise idée pour Louys, mais j'vais masquer le célibataire dès ce soir » poursuivis-je, sans me départir de mon sourire, qui se transforma en léger rire. « Plus sérieusement : quand est-ce que tu veux que je vienne te chercher pour une soirée en tête à tête ? ».