perfect imperfection
nous sommes de ceux qui ont tout fait comme il faut, mais qui n'y arrivent pas. des ratés modernes, des semi-défaites, des victoires sans panache. (fauve)

ses doigts à louise, ils pianotent avec vigueur sur les touches de son ordinateur portable alors que le professeur âgé d’une cinquantaine d’années, explique en long et en large la psychologie du développement et de l’éducation. d’un mouvement de tête, elle dévie son regard sur le bas de son écran. cinq minutes. plus que cinq petites minutes et, louise allait enfin pouvoir partir loin de cet amphi. en attendant, elle allait encore martyriser les pauvres touches de son ordinateur. elle qui avait fini par se persuader que les bruits de protestation qui émanaient des touches brutalisées du macbook allaient enfin estomper le sentiment d’ennui profond qui brulait en elle. vraisemblablement, elle avait eu tort. et puis, louise, elle finit par se redresser. une petite voix lui murmurant ces quelques mots à l’oreille. pourquoi tu es là louise ?  oh non, pas seulement dans cet amphithéâtre, non ça s’était le choix de ses parents. l’une de leurs rares interventions dans la vie de leur cadette d’ailleurs. non, pourquoi tu es là, dans un pays si éloigné du tien petite louise ? louise, la petite française qui avait tout quitté pour rejoindre white oak station. elle se souvient encore. elle se souvient de cette discorde qu’elle avait fait naitre au sein du foyer laisney. elle se souvient de ce père qui ne lui avait pas donné un mois avant de revenir en pleure à la maison, de cette mère qui l’avait encouragée et de cette sœur. cette sœur qui l’avait accompagné à l’aéroport puis ici même. l’ailleurs apparaissait tellement plus beau tant que sa sœur était avec elle. elle sourit en y repensant. trois minutes et elle allait retrouver sa sœur. chez elles. « psscht, laisney » non. louise, elle ferme fortement les yeux, son sourire disparait. invisible, c’est ce qu’elle doit être. pourquoi l’appelait-il ? c’était si compliqué pour lui ne pas se soucier de la petite brune assise à quelques rangées de lui ? il n’y a qu’avec lui que louise redevient cette petite poupée, celle qui se tétanise au moindre regard trop insistant. louise, elle garde ses yeux fermés. elle ne l’entend pas. non. « je sais que tu m’entends louise. » merde, il connait aussi ton prénom louise ? alors, elle se lève. elle prend ses jambes à son cou parce que c’est tellement plus simple. elle dévale deux à deux les marches pour sortir de l’amphi. elle s’enfuit. transparente petite louise, elle doit le rester. foutu karma. foutu destin.

Hahaha :

adelaide ma princeeeeesse welcome, bon courage pour la fiche