SHOOT ME DOWN I WON'T FALL
made in titanium

La lumière filtre entre les rideaux qui volettent selon le bon vouloir de l'air qui entre par la fenêtre entre-ouverte. Lentement, Marlow émerge de ses rêves, les oreilles encore sourdes de la musique balancée dans les enceintes la veille, elle ouvre les yeux, aveuglée par le fantôme des spots de la boîte de nuit qui semblent clignoter devant ses pupilles. Puis elle prend conscience de son environnement, un sourire se dessine sur ses lèvres, l'odeur de ses cheveux l'enivre, elle vient se blottir contre elle, leurs regards se croisent et elles partagent un rire, un vestige de leur nuit. Leurs lèvres doucement se rapprochent, Marlow sent son cœur qui papillonne, butine celui de sa belle, elles s'enlacent, leurs mains se font vagabondes, puis elle passe son bras derrière son cou, elles restent là longuement, Marlow dessinant du bout du doigt le motif qui orne son tee-shirt. Un flottement, un moment suspendu dans le temps, leurs respirations s'accordent, comme si leur bonheur résidait en ça, l'harmonie de leurs deux corps, l'harmonie de leurs deux âmes. Le réveil s'enclenche, dernier carat, Marlow grogne, Marlow peste, elle lui vole un dernier baiser puis se lève, elle se coiffe, se maquille, elle va être en retard pour la fac, c'est sa première année, elle ne veut pas tout gâcher. Elle aussi est étudiante, elle fait un truc sérieux, le genre à demander plus de temps qu'on en a pour vivre, c'est une fille engagée, elle veut refaire le monde, sauver les pauvres de la famine, elle est si belle lorsqu'elle s'insurge contre le monde entier. Marlow enfile son jean, son sweat, jette ses cheveux dans son dos, là-bas, elle se lève du lit, le regard de Jaimie s'attarde sur elle, son tee-shirt trois fois trop grand, un peu usé, sa culotte Petit Bateau, la blonde se mord la lèvre et elle surprend son regard. Elle rit, son rire illumine la pièce, il lui semble même que les oiseaux chantent mieux depuis ceci. Marlow s'approche d'elle, prête à la recoucher sur ce lit et à ne plus le quitter, mais elle fuit en riant, Marlow la poursuit, Marlow l'arrête au milieu des escaliers, elle lui vole enfin ce baiser tant désiré, sa main plonge dans ses cheveux dont elle hume encore le parfum. En bas, la porte d'entrée claque, son père lance à la volée qu'il part, Marlow lui répond, écrase un rire mutin contre les lèvres de sa douce. Elle l'abandonne, prétextant qu'elle allait être en retard à la fac, qu'elles se reverraient sur le campus, elles s'embrassent, comme une promesse, Marlow la regarde remonter l'escalier. Ce ne serait que l'histoire de quelques mois encore, parce qu'elles n'étaient plus au lycée, parce qu'elles avaient grandi, parce que Marlow s'était faite draguée, parce qu'elle s'était trop rapprochée d'une de ses camarades, pourtant des années après, elle allait surprendre son regard dans la foule lorsqu'elle mixait, ivre, elle avait parfois l'impression d'avoir dansé avec elle toute la soirée, de l'avoir embrassée, de l'avoir aimé de nouveau un soir.

Ne serait-ce pas simplement de la nostalgie ? De cette fille qui l'avait un peu trop regardé au bal du lycée, déstabilisée, Marlow l'avait fuie, elle s'était évertuée à se montrer omniprésente. Elle s'était rapprochée, elles avaient passé quelques moments toutes les deux, jamais seules, toujours entourées, elles avaient parlé et elle lui avait donné la sensation de la connaître depuis toujours. Leurs mains s'étaient effleurées, Marlow avait paniqué, Marlow avait peur des pensées impures qu'elle pouvait avoir à son sujet. Alors elle avait multiplié les rendez-vous amoureux avec son petit ami, elle l'aimait aimé dans les toilettes dans cinéma, sur son canapé, dans son lit de petite fille, dans sa voiture, dans une salle vide du lycée. Elle s'était persuadé aimer ça, ne vouloir que ça. Mais elle le savait au fond d'elle, peu à peu elle reconnaissait qu'elle n'en avait pas le goût, ce qui lui semblait si naturel et alors qu'elle avait toujours été un peu amoureuse de ce garçon, c'était bien elle qu'elle voulait pour elle toute seule. Elle voulait savoir quelle sensation lui procurerait un baiser avec une fille. Non, pas une mais cette fille. Marlow et son copain avaient fini par se séparer, de toute façon, c'était l'été, il partait en colonie à quatre heures de route de White Oak Station. Et tout c'est enchaîné, la fin de l'année scolaire, l'anniversaire d'une amie, elle se sentait si ridicule dans sa robe un peu trop chic un peu trop courte, elle aurait bien voulu enlever son rouge à lèvres mais sa meilleure amie se débrouillait toujours pour lui en remettre à la moindre occasion. Ses escarpins étaient trop petits, elle n'avait même pas bu, rien ne marchait correctement. Et elle arriva, dans sa robe rouge sang, trop voyante, trop belle, elle s'était approchée, son regard cherchant le sien, et Marlow avait fui. Elle l'avait suivie. Marlow avait allumé nerveusement une cigarette, elle lui enleva des mains la laissant se consumer sur le gazon, elle l'avait plaquée contre la porte sur garage et l'avait embrassée comme il semblait à Marlow qu'elle n'avait jamais été embrassée. Leur été s'était déroulé ainsi, elles s'étaient aimé dans leurs chambres d'ado, sous leurs posters de groupe grunge pour l'une, de boys band pour l'autre, elles s'étaient aimé sur le bord de la piscine de l'une, dans la cabane d'enfant de l'autre. La rentrée arrivant, elle eut peur  de devoir mettre fin à leur romance, mais il n'en fut de rien. Marlow assuma, Marlow l'aimait, Marlow se sentait entière, ses parents furent d'abord un peu déboussolés, mais jamais ne refusèrent cette part de leur enfant, il faut s'adapter, les temps changent, les gens changent. Peu importe les quelques railleries des uns au début, Marlow se sentait bien trop heureuse de la voir attendre près de son casier, elle aimait les baisers échangés entre deux cours, les petits mots découverts dans ses cahiers, et son rire. Main dans la main, elles allèrent au bal de fin d'année, main dans la main s'inscrire à l'université. Leurs mains finirent par se lâcher après un dernier baiser, elle avait fini par partir, un dernier regard et c'était déjà la fin.

Elle le serra doucement dans ses bras avant de poser son sac et de s'asseoir en face de lui. C'était à la fois étrange et rassurant, il avait toujours été d'un soutien sans faille. Premier amour, dernier petit copain, il subsistait entre eux une certaine tendresse, une affection toute simple, loin des échanges physique d'autre fois. Le jeune homme ne lui en avait jamais voulu pour la raison pour laquelle elle l'avait quitté. Bien des garçons auraient joué les fiers, se seraient sentis affaiblis, auraient haï leur ancienne petite amie, mais non, lui avait été compréhensif, du moins il l'avait été envers elle. Il l'avait toujours soutenu, lors de son coming out, lors du divorce de ses parents – avant que ceux-ci ne se rendent compte de leur bêtise et se remarient – lors du décès de ses grands-parents, ses ruptures, ses états d'âme, ses doutes, il s'était imposé comme l'un de ses plus fidèles amis, suscitant même parfois la jalousie de leurs petites amies respectives. Mais c'était ainsi, ils se voyaient régulièrement dans ce café, parler de leurs petites vies, ils s'appelaient lorsque besoin était et ils étaient amis. En fait, il était même le meilleur ami qu'elle puisse avoir. Les deux jeunes gens passèrent alors un agréable moment, une heure, peut-être un peu plus, ils se quittèrent dans la promesse de se revoir bientôt, de se tenir au courant, de garder le contact. La blonde quitta les lieux, allumant une cigarette sur laquelle elle tirait régulièrement tout en marchant. Elle aimait marcher, se perdre au milieu des gens, puis au détour d'une rue, retrouver le calme. Toute faite de nuances, elle aimait s'enivrer de bruit avant de rester dans le silence de longs moments. Son portable sonne, un sourire aux lèvres, elle décroche, elle donne sa position, mieux qu'un GPS, la jeune femme à l'autre bout du fil lui ordonne de rester en ligne tant qu'elles ne sont pas en vue l'une de l'autre. Puis elles se voient, se lancent l'une vers l'autre, elles s'embrassent, elles s'emballent, leurs doigts s'enlacent, elles marchent l'une contre l'autre, elles rentrent, Marlow doit se reposer pour la soirée, elle prend sa douche, en sort, s'essuie, se rase les jambes, pose une crème sur son visage, ses cheveux mouillés dégoulinent dans son dos, alors sa petite amie arrive, l'enlace, l'embrasse, fait tomber sa serviette de toilette, ses mains se font plus entreprenantes, Marlow s'abandonne à ses baisers, ses caresses, la déshabille à son tour, elles s'aiment, n'atteignent même pas le lit, puis Marlow finit par se lever, finit de se préparer comme si rien ne s'était passé, avant de partir, elle enlace sa belle du moment, dépose un baiser dans son cou, puis retrouve ses lèvres. Une aventure ou une véritable histoire ? Elle ne le saura que lorsque ça terminera, peut-être ce soir, elles se quitteront, peut-être demain elles s'aimeront. Marlow s'en fout, elle vit, elle détruit sa cervelle à coup de clopes et de musique, elle garde le peu qui lui reste pour ses cours, son art, le reste, c'est le cœur qui parle. Elle ne s'épuise pas en conjectures, elle n'émet pas d'hypothèses sur demain, plus d'une fois la vie lui a prouvé à quel point tout ça ne lui appartient pas. Le destin.

Re-bienvenue parmi nous
Je n'ai pas le temps de lire la fiche à l'instant, mais j'ai hâte d'en découvrir plus sur ton personnage

Félicitations, tu es officiellement validé(e) !
Elle est tellement attachante ta petite Jaimie, je l'adore     En plus, j'aime vraiment comment tu écris, ta fiche était très agréable à lire!     (et puis j'attends ton mp pour le lien alors      )

Selon le questionnaire, tu te retrouves dans le groupe Seize the day, sans hésitation.    
Tu peux désormais te rendre dans la catégorie Gestion du personnage pour faire les diverses demandes, tu peux aussi recenser ton personnage, ou bien rechercher des liens. Ensuite, tu peux aussi aller créer un ou plusieurs scénarios ou des bandes. 50 points t'ont été ajoutés pour ta validation, tu retrouveras d'ailleurs plus d'informations sur le système de points à cet endroit. Enfin, pour faciliter ton intégration, n'hésites pas à participer à la loterie des rps.

Bref, tout le staff te souhaite la bienvenue sur Feels Like Tonight !

edit - 300 points ont été déduits du compte de neil, par la même occasion