Il fait froid. Le temps n'est pas très propice aux sorties, surtout pas pour Keith. Oui, c'est une des ces journées à rester emmitouflé sous sa couette avec un paquet de cigarette posé sur la table de nuit. Mais pas de bol, Keith était obligé de se lever aujourd'hui. Il a quatre heures de cours à l'université. Pas très passionnants les cours en amphithéâtre, mais heureusement pour lui le temps passe vite. Très vite. Trop vite. Puisque après avoir avalé quelque chose en guise de déjeuner, il se rend au Downtown Area, et plus précisément prés de la patinoire. La veille, il lui avait donné rendez-vous, Keith. À elle, cette fille qui vit dans un monde de rêve. Plusieurs mois maintenant qu'ils se fréquentent et l'amitié va bon train. Au fond, il l'appréce un peu cette fille. Elle a l'air assez maladroite ce qui amuse souvent Keith. Pourtant, il se refuse de se lier véritablement d'amitié avec elle. Non, elle ne le mérite pas. Elle ne mérite même pas à ce qu'il s’intéresse à elle. Pourtant, il y est obligé. Contraint plutôt, par un désir de vengeance qui le surpasse, et qu'il ne comprenait pas vraiment. Mais au fond, peut importe. Sa mère n'est plus là aujourd'hui, et c'edt de sa faute, oui, sa faute à lui, le père de cette fille. Par conséquent quelqu'un doit bien payer, n'est-ce-pas ? Et pas de bol, se sera elle, foi de Keith. Alors qu'il est plongé dans ses pensées, Keith arrive devant l'imposant bâtiment, son éternelle cigarette entre les lèvres. Il est pile l'heure, elle est en retard. Chose qui l'étonne, puisque c'est habituellement l'inverse qui se produit. Bien souvent elle l'a attendu, Keith et ses charmantes excuses. Pourtant, ses pensés voguent beaucoup plus vers le déroulement de l’après-midi que vers le retard de la belle. Keith, n'a pour ainsi dire, jamais mit les pieds dans une patinoire. Et c'est d'ailleurs pour ça, qu'il lui a demandé de lui apprendre, ou du moins lui montrer comment se tenir sur des patins à glace. Elle lui a parlé de sa passion pour le patinage, alors Keith, en fin stratège, a sauté sur l'occasion. Quoi de mieux que se rapprocher d'elle aussi subtilement ? Néanmoins, il éprouve tout de même une certaine appréhension, Keith. Pas pour elle, mais bel et bien pour lui-même. Il sait faire du roller, certes, mais cela remonte à son enfance. Et qui dit que le roller et le patinage se ressemblent ? Il aimerait le voir pour le croire, Keith, parce que pour l'instant la peur de se latter littéralement la tronche sur la glace le tourmente un peu -beaucoup.
Il prend alors une dernière taffe de sa cigarette avant d'apercevoir au loin, une tète brune apparaître. Mademoiselle est enfin arrivée. Il jette alors le mégot encore fumant à terre avant de l'accueillir d'un sourire hypocritement radieux.

« Andrea, n'oublie pas le dîner avec les Ainsworth ce soir. » Elle ferme les yeux. Elle était à deux doigts de pouvoir s'échapper sans croiser la matriarche Sorensen. Mais elle n'avait pas eu cette chance. « Tu mettras cette robe rose que je t'ai acheté la semaine dernière et essaye d'être plus accessible cette fois. » Passif-agressif. Malgré la caresse dans les cheveux de sa fille. Malgré son ton mielleux. Andy accuse la réprimande. Elle sourit, acquiesce et se faufile vers la sortie. Elle a très vite compris que ça ne servait à rien de parlementer avec sa mère. La frustration s’immisce dans ses veines, mais elle n'en laisse rien voir. Andrea sera toujours le pion de sa mère. Elle se doit d'être à l'image parfaite que ses parents ont crées. Qui se soucie de savoir ce qu'on ressent si on apparaît comme parfait aux yeux du reste du monde ? Personne. Personne ne se soucie d'Andrea. On attends rien d'elle à part d'être parfaite. Sauf peut-être Keith. Il semble la voir comme elle est réellement. Ou peut être qu'elle prend ses rêves pour des réalités. Parce que Keith, il lui fait de l'effet, même si elle n'ose pas l'admettre. Elle a bien conscience qu'il ne la voit que comme une copine sympa, un peu maladroite, mais sympa malgré tout. Il la voit et c'est déjà suffisant pour Andy. Pour la première fois, elle rencontre quelqu'un qui n'attend rien d'elle. Son sourire s’agrandit et elle roule un peu trop vite pour le code de la route. Mais il l'attend. Ils ont prévu de patiner cet après-midi. Déjà, l'idée de pouvoir passer un après-midi sur la glace remplissait Andy d'allégresse, mais savoir qu'elle allait être accompagné par lui justifiait tout le reste. Elle se gare devant l'entrée et il ne lui faut pas beaucoup de temps pour le voir. Un sourire idiot se dessine sur son visage. Putain, Andy, reprends-toi. Tu le connais à peine. Et lui, il ressent rien pour toi. T'es trop banale pour qu'il puisse te regarder. Elle se mordille la lèvre, repousse une mèche de cheveux derrière son oreille avant de s'approcher de lui. « Salut. » Super, Andy. Tu pourrais pas être un peu plus charmeuse, un peu plus séductrice pour une fois dans ta vie ? Ses joues s'empourprent et sa peau de blonde ne peut pas les camoufler alors elle sourit cette idiote. « Tu m'attends depuis longtemps ? »

Alors que l'image de lui se rétamant complètement sur la glace tourne en boucle dans sa tète, Keith aperçoit Andrea pointer enfin le bout de son nez. Il lui lance alors un de ses merveilleux sourires dont lui seul a le secret. « Salut. » qu'elle prononce alors d'un air nonchalant.  « Hey ! » lance-t-il beaucoup plus enthousiaste qu'elle, chassant ses précédentes pensées. Les joues de la belle prennent alors une jolie teinte rosie contrastant parfaitement avec la blancheur de sa peau. Mais Keith n'a même pas le temps de le souligner, qu'elle reprend la parole, Andrea. « Tu m'attends depuis longtemps ? » dit-elle alors, d'un sourire. « Assez pour pouvoir jeter mon mégot par terre sans t'avoir encore sur le dos. » répond-t--il en laissant échapper un rire. Keith n'a jamais vu personne aussi impliqué dans une cause qu'elle. Dans l'écologie d'autant plus. Chose qui n'aurait jamais traversé l'esprit de Keith avant qu'il ne la connaisse. Qui se préoccupe sincèrement de l'écologie ? Surement pas Keith. « Alors comme ça mademoiselle se fait attendre ? » ajoute-t-il d'un ton sarcastique. Il avance alors d'un pas, et passe sa main droite dans le chevelure d'Andrea afin de lui ébouriffer ses soyeux cheveux blonds. Il sait qu'elle n'aime pas lorsqu'il la décoiffe, alors il se plait à le faire, Keith, et ce à chaque instant. C'est donc comme un gamin, fière de son attitude rebelle, qu'il s'éloigne, contemplant ainsi son œuvre, une main sur le menton et les sourcils froncés, jouant le rôle d'un artiste. « T'es mieux comme ça. » affirme-t-il en prenant un air satisfait, alors qu'il attend de recevoir les foudres de la blonde. Puis, il hausse les épaules, et se retourne dinalement vers le bâtiment. « Bon y va ? » lance-t-il en étirant ses bras. Il n'attend pas la réponse de la jeune fille, et s'avance rapidement. Une fois devant l'entrée, il ouvre la porte et laisse Andrea passer devant lui, un sourire aux lèvres. « Bon, je te suis, tu connais l'endroit hein. » dit-il en pénétrant à sa suite, ses yeux balayant l'endroit. Un frisson lui parcourt alors l'échine. C'est grand. Il n'est jamais entré à l'intérieur Keith, alors il se sent assez impressionné, excité. Il est impatient, Keith, de découvrir ce nouveau monde. Et peut-être qu'au fond, la compagnie d'Andrea n'est pas complètement accessoire à ce ressentiment.

Andy, elle sourit bêtement quand son regard croise celui de Keith, parce qu'il lui sourit. Elle hésite, quelques secondes, à se retourner pour s'assurer que ce sourire lui est destinée. A elle et uniquement à elle. Mais elle se retient. Andy, elle est pas sûre de pouvoir supporter la déception s'il était pour une autre. « Hey ! » Il paraît enthousiaste et ça fait un truc à Andrea. Les battements de son cœur s'accélèrent. Elle est pas habituée, Andy, à ce qu'on soit enthousiaste à l'idée de passer une journée avec elle. Peut être que lui est comme les autres, Andy. Peut être qu'il attend également quelque chose de toi lui hurle une voix dans sa tête, une voix qui ressemble étrangement à celle de sa mère. Mais elle veut pas y penser. Pas aujourd'hui. Elle aime à croire que Keith l'apprécie. Alors, elle prétend, Andy. Elle donne l'impression de savoir quoi faire.  Assez pour pouvoir jeter mon mégot par terre sans t'avoir encore sur le dos. » Elle fronce les sourcils, ses joues rougissent également légèrement honteuse de son comportement de leur première rencontre. Pourtant, son regard glisse vers le sol, malgré elle. « Il y avait une poubelle juste là. » qu'elle fait remarquer. « Trop fainéant pour y aller ? » Elle demande, Andy. On pourrait presque croire qu'elle a confiance en elle, mais sa voix est tremblante. Elle hésite, puis Keith se rapproche d'elle et Andy, elle oublie de respirer. « Alors comme ça mademoiselle se fait attendre ? » Sa main glisse dans ses cheveux, mais ça n'a rien de romantique. C'est plus le comportement qu'un grand frère aurait avec sa sœur. Je t'avais dit de pas te faire d'idées, Sorensen. « Je suis désolée. J'ai pas réussi à éviter momzilla en quittant la maison. Je veux dire, ma mère. » Elle passe une main dans ses cheveux pour y remettre de l'ordre. « T'es mieux comme ça. » Qu'est ce que sa mère dirait si elle la voyait autrement que parfaite ? Pourtant, Andy, elle repasse une main dans ses cheveux pour les ébouriffer quand il a le dos tourné. « Bon on y va ? » Son sourire se fait plus sincère cette fois. Elle a hâte, Andy. Il ne se rend pas compte de l'importance de cet instant pour elle. Andy, elle patine seule habituellement. Elle oublie tout sur la glace, mais cette fois, elle partage ce moment avec lui. Elle lui donne le pouvoir de ternir son endroit préféré. « Bon, je te suis, tu connais l'endroit hein. » Elle attrape sa main, sans réfléchir et l'entraine avec elle. C'est quand ses doigts s’enlacent aux siens qu'elle se rend compte de son geste. Sa main lui brûle, mais c'est agréable alors elle s'y accroche et l’entraîne à l'entrée de la patinoire. Elle passe derrière le comptoir. « Tu fais quelle taille ? » qu'elle demande avant de lui tendre une paire de patin. Elle enfile les siens, fait sur mesure, ses initiales ancrées sur le côté. Sans soucis, elle marche vers la glace. Son sourire pourrait illuminer la pièce entière. « Prêt ? » Prêt à détruire mon monde ?

Ça y'est, il pénètre dans son monde. Pas le faux, pas celui qu'elle montre à tout le monde, celui dégoulinant de faux-semblant que ses parents lui imposent. Parfois ça lui fait même un pincement au cœur, Keith, de voir qu'elle se plaît pas Andrea, dans sa vie. Elle a l'air de porter le poids du monde sur ses épaules un peu trop frêles, mais il y peut rien Keith, parce qu'il ne connaît pas cet univers. Alors il essaie de lui apporter un peu de réconfort, de chaleur dans sa vie trop froide. Enfin, ça c'est ce qu'il lui dit, du moins, parce que Keith, il veut juste qu'elle souffre, comme lui a pu souffrir par le passé. Alors, il affiche un grand sourire Keith, en entrant dans la patinoire. C'est ici qu'elle se sent vivante, Andrea, c'est ici qu'elle respire. C'est son monde, le vrai. Elle l'entraîne sans qu'il n'ait son mot à dire, elle lui tient la main, le guide dans cet univers qu'elle connaît sur le bout des doigts. Et ça l'enchante un peu Keith, impatient d'apprendre, de découvrir. Il lui souffle sa taille de chaussure, un petit quarante, et rapidement il se retrouve sur un banc. Il ne comprend pas trop ce qui se passe, Keith, ça va trop vite pour lui. Il n'a jamais vu Andrea s’activer aussi rapidement, il ne l'a jamais vu aussi... heureuse ? Et malgré le fait que sa bonne humeur déteint sur Keith, il hésite. Il observe quelques secondes ses patins, n'en ayant jamais vu en vrai. Alors, il les chausse et noue les lacets, c'est comme des patins à roulette après tout. Puis il relève la tète, et aperçoit Andrea déjà prête à s'élancer sur la glace. Et pendant quelques seconde, Keith, il a l’impression que les patins qu'elle chausse reflètent son statut sociale, que les initiales sur le côté lui hurlent au visage. Lui crient, qu'il n'est qu'un étranger dans ce monde un peu trop parfait. Qu'Andrea elle n'a pas besoin d'un pauvre petit gars qui vient de quartiers défavorisés, qu'il n'a pas sa place ici, à ses côtés. Puis, il relève la tète, entend la voix d'Andrea qui l'arrache de ses pensées un peu trop sombres pour elle. « Prêt ? », non, oui, peut-être, Keith, il sait pas trop, il sait plus trop. Des remords ? Non, il secoue la tète de droite à gauche et chasse ses vilaines idées. « Non, mais attends-moi Andy ! », andy, andy, il ne l'appelle pas souvent comme ça. Il se lève enfin du banc, non sans trembler. Maintenant, qu'il est debout, il fait un pas vers l'avant, puis un deuxième et un troisième. Au quatrième il manque de tomber et se retient à la personne à côté de lui. Un enfant, génial. « Excuse-moi... », l'enfant le regarde d'un air qui ne lui plaît pas vraiment. Dans le genre, "quel naze celui-là". Effectivement, on pourrait même distinguer un air de ressemblance entre Keith et un manchot. Mais, il ne soulève pas Keith, et essaie tant bien que mal de rejoindre Andrea. Doucement, il s'accroche à elle, attrape son bras. « Ok... hum... je sais pas si je te l'ai dis ou pas, mais je n'ai jamais fait de patinage... donc... vas-y mollo, s'il-te-plaît. », visiblement le grand Keith aurait laissé place à un petit trouillard. Pas qu'il ait peur de se rétamer, mais, un peu tout de même. Enfin, le moment fatidique apparaît, ils s'aventurent tout deux sur la glace, et Keith, il retombe en enfance tant il agrippe la belle comme si sa vie en dépendait. « Non, attends... me lâche pas. », ses pieds frôlent la glace, et Keith, il a l'impression que tout son être tangue. Peut-être à cause de la peur de tomber, ou peut-être à cause de cette proximité avec Andrea. Rapprochement qui le trouble, et qui au fond, le fait un peu chavirer.

Pour une fois, c'est elle qui a l'avantage. On est dans son terrain de jeu à Andy. Elle connaît les lieux comme sa poche. La patinoire, c'est son sanctuaire, l'endroit où elle se réfugie quand le monde devient un peu trop grand pour ses épaules frêles. Elle devrait pas, Andy, l'emmener ici. Parce qu'il va tout détruire, elle le sait. Il va s'infiltrer dans ses souvenirs, transformer sa paix intérieur en tumulte. Et quand il aura fini son petit jeu et partira, Andy, elle sera coincée avec le souvenir de lui, souriant sur le glace et elle n'aura plus aucun endroit pour se retrouver. Pourtant, elle s'empresse, Andy. Elle le tire derrière elle, l'oblige à le suivre. Elle le fait pénétrer dans son sanctuaire sans aucun préambule, sans même un « fais attention, ne détruit pas mon petit cœur au passage ». Rien de tout ça. Elle lui met les patins dans les mains et enfile les siens, un sourire géant sur son visage de porcelaine. « Non, mais attends-moi Andy ! » Elle s'arrête, manque, pour la première fois depuis des années, la chute. Andy. Ca sonne bien entre ses lèvres. Andy. Son cœur s'allège un peu, ses yeux s'illuminent avec la promesse d'autre chose. Reprends-toi, Andy. Tu n'es pas le genre de filles auxquelles ils s'intéressent lui crie son manque de confiance en elle. Elle finit par se tourner et le voit galérer. Un petit sourire se dessine sur ses lèvres, un sourire attendri qu'elle essaye de camoufler en se mordant la lèvre. Son sourire s'efface dès que son bras s'accroche au sien. C'est l’électrochoc. Ca chamboule tout son corps. Elle sent le rouge lui monter aux joues. Pathétique ma pauvre fille. « Ok... hum... je sais pas si je te l'ai dis ou pas, mais je n'ai jamais fait de patinage... donc... vas-y mollo, s'il-te-plaît. » [color=indianred]« Promis. » qu'elle murmure. Alors elle y va mallo. Elle patine doucement, retrouve ses sensations sous ses patins. Elle se met face à lui. « Non, attends... me lâche pas. » Elle chavire, Andy. Elle le sait. Il la chamboule, cet idiot, sans s'en rendre compte. Je te lâcherais pas, Keith, c'est toi qui va me lâcher, on le sait tous les deux. Et la chute sera terrible. Mais les mots restent coincés au fond de sa gorge et elle se surprend même quand ses doigts s'enlacent au sien. « Tu me fais confiance ? » qu'elle lui demande avant de patiner doucement, lui à ses côtés. Elle semble forte comme ça, Andy, mais elle sait qu'il suffit d'un petit souffle pour qu'elle tombe.

C'est étrange, cette sensation qui parcourt tout son corps. Il ne sais pas trop quoi penser Keith, il ne sait plus. Mais il n'en a pas vraiment le temps de toute façon, tout s'enchaîne bien trop vite pour son esprit. Deux secondes d'inattention et il se retrouve sur la glace. Il se tient à la barre d'une main, pour pas tomber, pour pas trembler, pour pas se ridiculiser devant Andrea. De l'autre main, il tient sa main à elle, dont la pâleur pourrait presque lui donner envie de la laisser tranquille. Mais leurs doigts sont entrelacées, et malgré le froid et les gants, Keith, il ressent un peu trop bien ce frisson qui passe sur son échine. Oui, il lui fait confiance, Keith, il n'a aucune raison de ne pas la lui accorder. C'est elle, au contraire qui devrait se méfier, c'est elle qui devrait le repousser. Sauf que ça, il n'en a pas vraiment envie, Keith. « Oui... », c'est qu'un souffle mais c'est sincère, un peu trop même pour ses envies austère. « C'est... c'est bizarre. », y'a un sourire qui vient illuminer son visage. Keith Hilson, vingt-deux ans et toutes ses dents, adolescent éternel qui n'a jamais été sur une patinoire. Mais c'est chose faite, désormais, c'est un pas de plus vers le cœur d'Andrea. « J'vais tomber, j'vais tomber... », la barre est soudainement devenue sa meilleure amie. Hors de question d'aller patiner là-bas, vers le milieu, le centre où Andy elle patine d'habitude. Alors il resserre sa main autour de la sienne, peut-être un peu trop fort, mais il veut pas la broyer, juste sentir sa présence, s’assurer qu'elle ne va pas s'en aller et le laisser seul, sur la glace. Sauf qu'il fait un mauvais mouvement de pied, Keith, se penche trop d'un côté, et perd son équilibre. Il entraîne Andrea dans sa chute, sans vraiment le vouloir. Première gamelle de l'après-midi, ça promet d'être mémorable. Ses fesses touchent la glace, un rictus se forme sur son visage, même si la douleur n'est pas si grande que ça. Toujours assis, il se tourne vers la blonde, un peu inquiet pour elle. « Désolé, je sais pas ce qui s'est passé... ça va ? tu t'es fait mal ? », question idiote, Andrea, elle a sûrement l'habitude de trébucher, c'est pas sa présence qui va aggraver ses chutes.