April est moi avions beau s’être réconciliés depuis cet incident qui nous avait laissés en froid et surtout malheureux pendant un bon moment, il n’en demeurait pas moins que je ressentais encore ce besoin de lui montrer que je l’aimais, quitte à faire des folies pour parvenir à mes fins. C’était pourquoi j’avais décidé de ne rien lui dire, et de m’inscrire à cette sortie dans les montagnes de White Oak. Je n’étais pas nécessairement doué en ski ou en planche à neige, sans parler du fait que je ne pourrais probablement pas me promener ouvertement avec ma petite-amie, mais si j’avais l’occasion de lui faire plaisir avec ma présence, alors je n’allais certainement pas m’en plaindre. De ce fait, sans lui avouer quoi que ce soit et lui souhaitant un bon séjour au moment où elle était partie, j’avais fait ma propre valise – ne manquant pas d’apporter mon appareil photo pour profiter des paysages magnifiques qui allaient s’offrir à moi, même si ce n’était pas nécessairement petit à transporter – et j’étais parti pour le chalet à mon tour. Sitôt arrivé sur place, je me garai, puis je me rendis à la réception. Alors que la personne s’occupant de la répartition des chambres m’enregistrait, je ne pus m’empêcher de jeter un petit coup d’œil à la liste, surpris d’y repérer le nom de ma petite-amie, avec ce qui était probablement le numéro de sa chambre. Plus que cela, il y avait un espace vide à côté de son nom, à croire que personne n’était dans sa chambre pour le moment. Je regardai ensuite la brave personne qui semblait hésiter sur la clé de la chambre à me donner, et voyant que c’était ma chance, je demandai : « Il y a encore une place dans la chambre numéro quatre ? », demeurant plutôt nerveux en attendant sa réponse, puisque je ne voulais pas que cela éveille quelconque soupçon. « C’est près du chemin, et… » fut ce que j’ajoutai en présentant mon appareil photo, espérant que cela serait suffisamment crédible. Heureusement, ce le fut, et sitôt, j’obtins la clé que je voulais. Sans me faire prier, je me rendis à la chambre indiquée, et dans l’espoir qu’April s’y trouvait déjà, je frappai à la porte. Il ne fallut pas beaucoup de temps pour qu’elle vienne ouvrir, et que pour ma part, j’esquisse un grand sourire de gamin, me laissant faire passivement lorsqu’elle me tira à l’intérieur. Je lui répondis avec plaisir lorsqu’elle m’embrassa avec passion, gardant mes mains sur sa taille, non sans que ce regard béat me quitte, même si elle, elle paraissait tout simplement paniquée qu’on se fasse remarquer, que je fasse une folie en me présentant là, ayant décidé de simplement lui payer une visite. Si seulement elle savait… Et elle allait le savoir, en fait; ne pouvant pas me retenir plus longtemps, je l’embrassai furtivement, puis je dis : « Parce que le réceptionniste ne sait pas dissimuler ses papiers, et puis… » Je brandis la clé de la chambre sur laquelle le numéro était bien indiqué, et j’ajoutai : « Je partage la même chambre que toi… » Je me mordillai ensuite la lèvre inférieure, guettant la réaction de ma petite amie en sentant mon cœur battre la chamade, puisque j’espérais sincèrement qu’elle en soit heureuse, puisqu’après tout, c’était pour elle que j’avais fait ce trajet, et personne d’autre, n’étant même pas certain que j’aurais fait ça pour qui que ce soit autre qu’elle, la femme que j’aimais de tout mon cœur, purement et simplement.

Je me doutais bien, ou plutôt, j’espérais très sincèrement, qu’April soit heureuse par rapport à cette surprise que j’étais en train de lui faire, mais jamais je n’aurais cru qu’elle le soit à ce point. Premièrement, elle parut particulièrement choquée, et cela eut pour effet de me faire rire légèrement et un tantinet nerveusement, puisque je ne voulais pas prendre pour acquis qu’elle était contente. Après tout, elle pourrait encore très bien me gifler d’avoir pris une telle initiative sans lui en parler, surtout que ce n’était pas prévu que je partage sa chambre dans un premier temps, compte tenu que je venais tout juste d’arranger le coup. Cependant, je ne crus pas qu’elle voulait me gifler au final, compte tenu de ce qu’elle dit par la suite. Si j’avais été le moindrement plus pervers, peut-être que je lui aurais dit qu’on pouvait toujours faire l’amour tout de suite si elle en avait envie, mais là, je me contentai plutôt de relâcher la pression que j’exerçais inconsciemment sur ma lèvre, la considérant ensuite avec un sourire de gamin qui tente de se faire passer pour innocent après avoir fait une bêtise. Pour le moment, j’avais une certaine retenue, notamment parce que jamais je ne pourrais me permettre de prendre l’avant et proposer des choses qu’April ne voulait pas faire, par pur et simple respect pour elle, mais ce fut de plus en plus difficile de garder cette contenance au fur et à mesure que la discussion avançait, surtout qu’en fait, je n’y étais pour rien. Le fait qu’April me dise qu’on pourrait faire « des choses » aurait pu encore passer, mais lorsqu’elle prétexta – parce que oui, quelque chose me disait qu’elle ne comptait pas nécessairement se doucher dans l’immédiat – avoir froid et me proposait que nous prenions une douche ensemble, il était juste impossible que je lui résiste. Je lui répondis alors : « Hum oui, un peu… » afin de jouer le jeu, même si au fond, chaud ou froid, je m’en moquais bien; tant que j’étais avec April, je pourrais être sur le plus lointain des glaciers ou en plein cœur du désert. Je pourrais tout supporter simplement pour l’avoir dans mes bras plus longtemps, parce que c’était à ce point que je l’aimais. En revanche, là, nous étions dans ce chalet, et si je respectais ses dires, il faudrait changer nos affaires avant de songer à aller sous la douche. Enfin, c’était ce que j’avais compris, mais apparemment, ma petite-amie n’était pas d’humeur à faire du rangement, et pour tout dire, moi non plus. C’est pourquoi je ne protestai pas lorsqu’elle me dit que je rangerais plus tard – à croire que j’aimais bien quand on me donnait des ordres – et je me laissai conduire dans la pièce à côté – la seule pièce outre la chambre, en fait – de façon très docile. Je demeurai toujours aussi passif au moment où je fus plaqué contre le mur, devenant soudainement plus réactif lorsque vint le moment de répondre au baiser de cette femme que j’aimais de tout mon cœur avec passion, la laissant déboutonner ma chemise qui, apparemment, ne me servirait pas à grand-chose. J’aurais voulu en profiter pour débarrasser April de quelques vêtements, mais celle-ci, beaucoup plus vive que moi sur le coup, m’entraîna sous la douche avec elle alors que nous étions encore habillés. Cette situation me fit rire pendant un instant, et ce rire ne fit que s’accentuer lorsqu’elle me dit que j’étais soi-disant sexy de cette façon. Rougissant inévitablement au propos, je dis, tout timidement : « Oh, merci ! »terminant ma courte phrase juste à temps pour l’embrasser une nouvelle fois, en un baiser qui, pour ma part, me donna envie de soudainement moins plaisanter, de passer aux choses sérieuses. Je ne savais plus cela faisait combien de temps que je ne l’avais pas eue pour moi de cette façon, et même si je ne voulais pas passer pour un vieux cochon en manque de sexe, il n’en demeurait pas moins que j’avais envie d’elle, et apparemment, mes envies étaient réciproques en ce moment. Ce fut pourquoi je ne vis pas d’inconvénient à procéder à des avances à mon tour. Premièrement, je fis passer mes mains sous le haut déjà collé contre le corps d’April, et tout en m’assurant de ne pas rendre la chose inconfortable, je le lui retirai, puis je murmurai doucement : « Et toi, tu es magnifique… » avant de poser mes lèvres d’abord dans son cou avant de commencer à descendre délicatement sur sa poitrine, puis sur son ventre, en continuant ma route vers le bras tout doucement, profitant de chaque moment où mes lèvres entraient en contact avec sa peau si exquise.

Je ne pus qu’éprouver de la satisfaction par rapport à l’effet que mes baisers pouvaient faire à ma petite-amie. Enfin, je croyais comprendre, par les frissons qui parcouraient son corps, par les soupirs qu’elle poussait au fur et à mesure que je continuais mon chemin, qu’elle prenait du plaisir à ce que je lui fasse cela que moi je prenais du plaisir à le lui faire. En effet, il était pour moi divin de pouvoir toucher April, l’embrasser ainsi, faire monter la température de la sorte. Sans passer encore une fois pour un vrai pervers, je pourrais faire ça, la combler ainsi toute la journée, tous les jours, si je le pouvais. Toutefois, puisque notre relation impliquait que nous ne nous soyons pas vus au grand jour, histoire que mon emploi et sa scolarité ne soient pas mis en danger, tout ce que je pouvais faire, c’était profiter de chaque petit moment que nous avions ensemble, par exemple celui-ci. Histoire de ne pas aller trop rapidement et faire durer cet instant le plus longtemps possible, une fois arrivée à ses hanches, je remontai lentement, sans oublier de déposer de nouveau une kyrielle de baisers sur mon passage, gardant le dernier pour ses douces lèvres avant que celle-ci ne presse l’initiative de nos ébats et imite mes gestes, ajoutant toutefois quelque chose de bien particulier, soit le fait qu’elle me débarrassa de mon pantalon et glissa sa main dans mon sous-vêtement. Ce tout petit geste eut un effet gigantesque sur mon être, et le soupir que je poussai à ce moment précis n’était qu’un simple aperçu de ce que je ressentais. Pour le reste, April pouvait très bien le constater d’elle-même, considérant qu’il ne m’en fallait pas plus pour que mes sens soient éveillés à leur paroxysme. Comme hypnotisé, je répondis à la déclaration de cette jeune femme que j’aimais, qui me rendait complètement fou en lâchant : « Et moi donc… » Les yeux fermés, je me délectai de ses caresses encore quelques instants, et par la suite, je choisis de prendre les devants à mon tour, une nouvelle fois. Cependant, j’y allai avec plus d’ardeur cette fois-ci; me trouvant une force que je ne me connaissais pas, je la pris dans mes bras, faisant passer ses jambes autour de ma taille. Une main au creux de ses reins, l’autre s’affairant à dégrafer son soutien-gorge aussi bien que je le pouvais – parce que je n’avais pas été entraîné comme les acteurs des films à l’eau de rose – je fis quelques pas afin que le dos d’April soit placé sur un des murs de la douche, me donnant ainsi une meilleure liberté de manœuvre. Son soutien-gorge étant maintenant dégrafé, je le fis glisser le long de ses bras, m’en débarrassant avec les autres vêtements – ou pas, puisqu’en fait, je n’avais même pas pris conscience d’où ils se trouvaient – puis je commençai à l’embrasser de nouveau dans le cou, au niveau les épaules, et m’attardant un peu plus au niveau de sa poitrine, ce que je n’avais pas fait précédemment, faute d’avoir pu m’attarder sur cette zone plus intime du corps de ma petite-amie où, je l’espérais, j’étais le seul à y avoir accès pour le moment. Entre deux baisers, je lui demandai : « Commences-tu à avoir moins froid maintenant, ma princesse ? » Quelques secondes après, je relevai le visage, la regardant avec un grand sourire faisant voir probablement toutes mes dents, simplement pour lui signifier à quel point j’étais heureux d’être avec elle, ici et maintenant, et que je ne voulais certainement pas que ce moment se termine. En fait, si ce n’était que de moi, celui-ci durerait des heures, des jours, mais bon, on risquerait de finir tout ratatinés. Cependant, ça, ce n’était qu’un détail auquel je ne songeais même pas, mon but à cet instant précis étant de faire l’amour à ma petite-amie comme il se le devait, à savoir comme si elle était une reine.