elle s'y était déjà habituée, la yunhee, à son quotidien mouvementé d'universitaire. elle qui pensait qu'elle allait pouvoir se la couler douce en vivant indépendamment de ses mères, elle s'était bien trompée. elle regrettait même légèrement - mais assez quand même - son ancienne vie. regrets que l'on pouvait comparer à de la nostalgie, elle, skylar lee, la sans coeur assumée. lors de ses années de "jeunesse insouciante", elle s'était détruite. là, maintenant, elle devait se reprendre en main, tout en commençant par se trouver un boulot plus ou moins stable. ce qui était,heureusement, déjà fait. sky ne voulait se lier d'amitié avec personne, se collant à l'esprit qu'elle allait finir, comme la plupart du temps, rongée par les remords. alors, sky préférait prendre ses écarts.
son travail était modeste, mais, elle ne flirtait pas avec l'illégalité - au moins, jusqu'à maintenant, pourra-t-elle résister au fruit de la tentation? -, ce qui rendait sa vie plus ou moins normale. ( même si elle l'était déjà, sa vie, en fait, c'est surtout à cause de sa fermeture d'esprit qui la force à être aussi glaciale que ça). sky n'aimait pas être une marionnette, sky n'a jamais aimé ça. sky est féministe et elle s'assume. il fallait avouer qu'il y avait une petite partie de son travail qui la gênait. se faire scanner par des mecs en chien de haut en bas, et d'être obligé d'accepter ces insultes sexistes qui fusaient de droite et d'à gauche, c'était chiant, à la longue. très chiant. trop chiant.
et c'est en soupirant que sky nettoie, cure et récure cette putain de table . la nuit commençait à tomber, la petite ville renaissait, et cette fois, c'est la jeunesse de la white oak station qui se réveille. faire la fête, tout ça. elle aimerait bien profiter de ces occasions qui ne se présenteront peut être plus jamais, mais le travail - l'argent qu'il rapporte, entre outre - est bien plus important. elle s'étire et s'installe sur une chaise. la coréenne a travaillé toute la journée, sans relâche, il fallait bien qu'elle se repose un peu, non? elle n'aait même pas eu le temps de penser à quoi que ce soit qu'elle s'empressa de lancer un"bonsoir aaron, j'ai pas besoin d'aide, merci, au revoir." froid au beau jeune homme.