Vingt-trois heures. La nuit était tombé depuis un bon moment sur toute la ville. Le ciel était rempli d'étoiles. La lune brillait de mille feux. Ce soir, Louis était encore une fois sorti dans un bar. Sa vie était tellement palpitante – ironie bien sûr – qu'il ne savait pas quoi faire le soir venu et il était absolument hors de question pour lui de rester dans son petit studio,seul qui plus est. Ce n'est pas tellement la solitude qui dérangeait le jeune homme en fait mais plutôt le silence. Ça lui pesait sur le système et il devenait complètement dingue face au silence. Lorsqu'il était contraint et forcé de rester chez lui, le jeune homme ne se gênait pas pour mettre la télévision ou la musique à fond pour ne plus être dérangé par le silence. La plupart du temps c'était la musique parce qu'il était très rare que Louis puisse trouver un programme intéressant – pour lui – à la télévision. Ce soir, Louis avait passé un bon début de soirée dans l'un de ses bars favoris. Comme à son habitude, le jeune homme n'en avait que faire des bonnes paroles des autres personnes qui l'entourait. La routine et la monotonie dans la vie de Louis depuis sa sortie de prison le blasait totalement. Il ne savait pas quoi faire de sa vie. Chaque fois qu'il postulait pour un job, c'était à chaque fois la même réponse : non. A cause de son casier judiciaire, les patrons ne voulaient pas trop d'un homme tel que lui dans leurs locaux. À chaque refus, c'était le même rituel pour lui. Il se trouvait un endroit où il pouvait boire sans qu'on vienne l'importuner et ce jusqu'à ce qu'il ne se souvienne plus par quel moyen il était arrivé ici. Bref. Ou alors, il se rendait dans une salle de sport et en faisait pendant environ une ou deux heures. Le footing faisait partie de ses moyens pour se débarrasser de cette frustration de ne pas trouver un job. Mais aussi pour chasser l'ennui de sa vie. Complètement ivre, Louis se trouvait sur la grande place de la ville. Il ne tenait plus vraiment debout et essayé de demander du feu aux passants. « Hey excuse-moi t'as pas du feu ? » Une fois, deux fois, trois fois. Après le troisième refus, Louis commençait à voir rouge. Dans les yeux des passants, le jeune homme voyait du mépris, de la pitié ou que sais-je encore. Il ne supportait pas cela. Depuis sa naissance, le jeune homme ne cessait de recevoir de la pitié ou du mépris de la part des autres personnes qui l'entourait. Il n'était qu'un pauvre enfant que son père avait abandonné avant sa naissance. Durant les dix premières années de sa vie, Louis avait toujours cru qu'il n'était qu'un moins que rien et que son père était partis pour mieux revenir. Mais à son dixième anniversaire, le jeune homme s'est rendu compte qu'il en avait marre de considérer un intrus comme un héros donc depuis ce jour-là, Louis est devenu plus aigri et méchant qu'autrefois. Bref. Ce soir ressemblait à n'importe quel soir pour Louis. Perdu, ivre, seul. Il tournait en ville sans savoir où il devait aller.