~ À QUOI RESSEMBLAIT TA VIE AU LYCÉE?
La discrétion était son mot d'ordre, en fait, la plupart du temps, il passait inaperçu. Il aurait pu y faire quelque chose, mais il se plaisait bien d'être solitaire. Il n'a jamais été friand des gros groupes d'amis et des sorties. C'était un rêveur, d'ailleurs il l'est toujours. Lors d'une réunion de lycée, quelques années plus tard, quelques filles lui ont fait mention qu'une bonne dizaine de filles avaient rêvées d'être dans ses bras. Il s'en ait amusé, clamant qu'il n'avait jamais remarqué.

   ~ ES-TU HEUREUX PRÉSENTEMENT?
Il est là où il doit être. Il n'aurait pas souhaiter mieux, ni pire. Son petit quotidien lui va très bien, et il a su apprendre des quelques leçons de vie qu'il a eu. Il fait ce qu'il aime, ne vit pas dans le luxe, et même si parfois l'ennuie le prend, oui, il est heureux.

   ~ OÙ TE VOIS-TU DANS DIX ANS?
Bien qu'il fasse un métier qui lui plaît, le fait de ne pas avoir pu réaliser son rêve le frustre légèrement. Il se demande toujours ce qu'il aurait pu faire, où il aurait pu être si il avait continué sur une autre voie. Il ne se plaint pas, n'en parle pas, mais parfois, il rêve d'être ailleurs, il rêve de ce qu'il aurait pu faire, et il se demande souvent si il devrait tout lâcher pour recommencer. Mais il se rend compte qu'il est heureux, qu'il se plaît dans son petit confort, et que ce serait idiot de courir après quelque chose d'aussi incertain.

PRÉNOM ET/OU PSEUDO: crows ÂGE: 24 PAYS: canada PRÉSENCE: 4-7 COMMENT AVEZ-VOUS CONNU LE FORUM? bazzart  PERSONNAGE INVENTÉ OU SCÉNARIO? scénario. AUTRE CHOSE À AJOUTER? vous êtes adorables, j'ai hâte de pouvoir rp avec vous    

Il le regarde avec affection, tandis qu’il gît, toujours immobile, presque sans vie, dans son lit d’hôpital. Il n’est pas triste, il savait que ce moment arriverait bien tôt ou tard, mais les adieux ne sont jamais faciles. Des centaine de fois, il s’est demandé ce qu’il pourrait lui dire, ce qu’il pourrait faire, quelles seraient les dernières paroles idéales, mais il n’avait rien trouvé d’assez beau, d’assez bien pour son père. C’était un sage, un mentor, un modèle qui partait et même si les larmes menaçaient de couler sur ses joues, il les réprima. Son père méritait un sourire, non des larmes. Il garderait sa tristesse pour plus  tard. Il voulait profiter des derniers moments précieux, même si celui-ci n’était plus très conscient. Pour ne pas trop se laisser submerger, il se décide à parler, ne sachant pas s’il l’entend ou non. Mais c’est une habitude qu’il a prise à chaque physique, de lui raconter sa journée, des trucs insignifiants, comme ils avaient l’habitude de le faire.

« Je l’ai finalement fait. J’en paie les conséquences, mais tu serais fier de moi, enfin, j’ose l’espérer, avec les conseils à la con que tu as pu me donner, c’est encore bien que je sache me débrouiller tout seul. Mais tu avais raison. L’intégrité, la vérité, c’est mieux que l’ambition. Je sais que…j’ai fait ce qui était bien. Sauf que tu vois, je suis au chômage, t’as intérêt à m’avoir laissé un bel héritage. »

Le dernier mot s’étouffe légèrement dans sa gorge. Il plaisante. Ils plaisantaient toujours, s’envoyaient des piques, mais c’était bien parce qu’ils s’aimaient. Il était satisfait d’avoir pu lui parler, d’avoir pu lui montrer que même sans son modèle, il pouvait faire les bons choix. En fait, il avait espéré qu’il l’entende, qu’il voit que même sans lui, il pourrait être bien et se débrouiller. Et ce jour-là, un grand homme rejoint les cieux.

7 ans plus tard, White Oak Station ~

La salle d’attente était tellement austère qu’il s’y sentait mal à l’aise. Il était seul, et pourtant, il attendait depuis une bonne heure, maquette en main, et dans un état nerveux des plus insupportables. Il détestait attendre, ne pas savoir. Si ils refusaient, autant lui dire tout de suite, que cesse la torture. Après une dizaine de minutes de plus, il se demanda s’ils ne l’avaient pas oublié. Il se leva de sa chaise, fit le tour de la salle d’attente et tomba sur une machine à café semblant datée des années 80. Elle était jaunie, défraîchie, mais du café frais semblait avoir été fraichement fait. Il se demanda d’ailleurs qui avait bien pu le faire ; les lieux semblaient désert et il n’avait croisé personne sinon la secrétaire.  C’était peut-être elle. Il avait sans doute trop été perdu dans ses pensées, tellement qu’il ne l’avait même pas entendu.
Sans se poser trop de question, il se prit un gobelet, mais à peine versa-t-il une goutte que la porte de ce qui semblait être le bureau le plus grand, s’ouvrit. Une femme en sortie, tout aussi austère que la salle d’attente, puis elle lui remit son portfolio. Sans un sourire, elle tendit la main pour la maquette qu’il avait oublié de remettre à la secrétaire. Il lui remit précipitamment, oubliant le gobelet, puis attendit, essayant de voir les émotions sur son visage ; nada.

Cette femme était aussi frigide qu’un iceberg, aucune chance qu’elle accepte, et ce même si elle parcourait avec un intérêt restreint sa maquette. Finalement, après 3 minutes encore plus insupportable que l’attente d’auparavant, elle lui tandis une main pour serrer la sienne. Maladroitement, il s’en empara, priant pour qu’elle n’en remarque pas la moiteur, puis elle lui sourit pour la première fois.

« Monsieur Forbes, nous acceptons de vous publier. Vous serez sous contrat, cependant. Vous pouvez venir signer les papiers dans mon bureau. »

Il avait envie de s’évanouir tellement le stress l’avait fatigué, mais avec un regain d’énergie, il se dirigea presque galopant dans le bureau de l’éditrice.