Dans la vie, il y a différents types de personnes : ceux qui se plaignent pour rien, ceux qui se plaignent parce qu’ils ont réellement quelque chose et une dernière catégorie de personne qui ne plaint pas. Moi je faisais partis de cette dernière catégorie. Je savais que j’avais une date d’échéance si jamais je ne trouvais pas de grève mais je préférais profiter la vie. Je ne voulais pas me retrouver aux portes de la mort et me rendre compte que je n’ai pas eu le temps de vivre tout ce que je devais. Je profitais donc au maximum de ma jeunesse, sans limite. Je faisais même des trucs dangereux par rapport à ma maladie mais je m’en moquais. Je savais que je finirais forcément par y passer mais on doit tous mourir un jour, non ? Certes pas aussi jeune que moi, ni à cause d’une maladie mais c’est comme ça. On ne peut rien y faire. Et au lieu de m’apitoyer sur mon sort, je m’amusais. D’ailleurs, aujourd’hui on avait prévu de s’éloigner un peu de la ville avec April. Cette fille, je l’adorais. Lorsque je l’ai connu, j’étais un peu bourrée et je me suis passée par sa jumelle auprès d’un garçon. D’ailleurs, il n’y a vu que du feu, s’était assez drôle quand j’y repense. Depuis on est inséparable, de vrais jumelles. Mon frère n’a pas vraiment compris mon délire quand je lui ai dit mais qu’importe. C’est drôle. Et puis, April je l’adore tout simplement.

Après avoir préparé un sac avec de quoi manger, une serviette de bain, de la crème solaire, de quoi écouter de la musique sans oublier les magazines people, je m’habillais : mon maillot de bain en dessous de mon short et de mon débardeur et le tour était joué. On avait prévu d’aller au bord du lac et il faut savoir que j’adore l’eau. Même si elle est froide, ça ne me gêne pas de me baigner. D’ailleurs quand on allait à la plage, quand nous habitions encore en Espagne, j’étais toujours la première à être dans l’eau. Bref, je mis mes lunettes de soleil sur le nez, et attrapa mon sac. Mon frère me fit une dernière remarque sur le fait que je devais faire attention. Je levais les yeux au ciel mais je trouvais ça mignon qu’il s’inquiète pour moi. Je montais dans la voiture et je démarrais : direction la résidence d’April. Une fois en bas de chez elle, je klaxonnais pour signaler ma présence ayant la flemme d’aller jusqu’à son interphone. Je lui souris lorsque je la vis sortir de chez elle :

« Sa va ma belle ? »

Je la laissais monter puis je redémarrais en direction du lac. La musique n’était pas trop forte. Déjà qu’avec ma voiture on ne passait pas inaperçu, je n’allais pas en rajouter une couche. Enfin quoi que… On sortit de la ville et j’accélérais un peu, roulant légèrement au-dessus de la limitation vitesse. D’habitude, je roulais beaucoup plus vite, mais je ne voulais pas qu’April prenne peur. On parlait, on chantait sur les chansons qui passaient, on rigolait. Une quinzaine de minute plus tard, on arrivait à proximité du lac. Je garais ma voiture le plus loin possible des autres voitures et sortis de ma voiture. On se dirigea toutes les deux vers le lac et après avoir vu un arbre non loin du lac, je lui dis :

« On se met là, ça te va ? »

Je commençais à sortir ma serviette de bain en attendant la réponse d’April. Il n’y avait pas grand monde. Je sentais qu’on allait vraiment s’amuser. De toute façon, dès que j’étais avec April, je devenais à moitié folle. J’étais sûre que j’allais pouvoir rigoler.

L’après-midi s’annonçait plutôt bien. En fait, tant que j’étais avec April tout irait bien. Je savais qu’avec elle, j’allais rigoler et passer un excellent moment. C’est rare les gens comme elle : qui ne se prennent pas la tête, qui rigolent de tout et n’importe quoi. J’adorais ce genre de personne. De toute façon, j’avais toujours eu du mal avec les gens qui tirent la gueule toute la journée. C’est bon, on avait l’impression que certaines personnes supportaient toute la misère du monde. Ils pourraient vivre jusqu’à je ne sais pas quel âge et ils trouvaient le moyen de se plaindre. S’était vraiment une blague. En général, je n’écoutais pas ce genre de personnes. J’écoutais les plaintes de mes amis mais s’était différent. Bref, après être passé chercher April chez elle, je démarrais en direction du lac.

« Ouais ça va. »

Je souris, puis on partit en direction du lac. Dans la voiture, on est de vraies gamines. On chante à tue-tête. Heureusement que les vitres sont fermées d’ailleurs. On arrive sur le parking et je garde ma voiture loin des autres, histoire qu’on l’abime pas. Parce que oui, ma voiture c’est mon bébé à moi. Celui qui l’abîme, je serais réellement capable de le tuer. On ne touche pas à ma voiture. On ne conduit pas ma voiture. On a le droit de la regarder et encore… Bref, on descendit du véhicule et je trouvais une place qui convenait à April et moi. Elle avait déjà déposé sa serviette. Je fis de même et enlever mes vêtements. Je me retrouvais en maillot de bain deux pièces, tout beau, tout neuf. Merci les courses de voiture qui font gagner de l’argent. Je me posais sur ma serviette, puis enleva mes lunettes de soleil. April me proposa de l’huile de bronzage. Je souris et pris son tube :

« Ouais j’veux bien, merci . » Je lui souris puis commença à m’en badigeonner partout sur le corps. Lorsque j’eus finis, je lui rendis son tube et m’attacher les cheveux en une couette haute. Je me regardais dans l’écran de mon portable pour voir si je ressemblais à quelque chose. Après tout, j’étais comme toutes les filles : j’aimais bien plaire. Je me levais ensuite et lança donc à April : « Allez, on y va ? » J’attendis qu’April me suive pour me diriger vers le lac. « J’ai horreur de marcher dans l’herbe, j’ai toujours peur qu’il y ait des bestioles qui me montent sur les pieds. »

D’accord dit comme ça, ça faisait un peu princesse sur les bords mais qu’est-ce que je pouvais y faire si je n’aimais pas ça ? D’ailleurs, s’était aussi valable pour le sable. J’avais toujours peur de me faire pincer par un crabe ou une bestiole que personne ne connait tellement c’est immondes. April allait certainement se foutre royalement de ma tronche mais qu’importe.