A thousand silhouettes dancing on my chest

Beaucoup de choses avaient changé. Beaucoup trop même depuis que Sacha n'était plus là. Un an où les rumeurs avaient circulé sur la mort de ma soeur jumelle, un an où je devais accepter le fait qu'elle soit définitivement partie. Je commençais à me dire que j'aurais pu éviter ça, j'aurais pu l'empêcher de faire une soirée, peut-être qu'elle serait encore là aujourd'hui. J'ai beau dire que j'étais bien entouré, depuis la mort de Sacha, j'ai tendance à rester éloigné de mes anciens amis. Certains me rappelaient trop Sacha, d'autres pensaient que j'étais responsable. Une des personnes qui me manquaient vraiment, Allie. On est passé par tellement de choses qu'aujourd'hui, j'ignorais si on partageait encore ce petit " truc " qu'on avait auparavant. Ce dont j'avais besoin là, c'était de la voir en personne, finit les messages vagues, quasiment froid. Qu'est-ce qu'il s'était passé depuis ? Je l'ignorais. J'avais déjà prévu une journée, du moins un petit moment consacré à Allie, on devait se retrouver au Old pub, c'était plutôt marrant, j'y passais beaucoup de temps en ce moment, entre Allie aujourd'hui et Charlotte il n'y a pas si longtemps. Sous un ciel bleu, je me décidai à marcher un peu. N'allait pas croire que je écologique, je n'ai juste pas fait d'essence et je suis déjà à la bourre pour rejoindre Allie, j'irai certainement plus vite à pied. Que ce soit à pied en voiture, le chemin restait le même, je passais souvent devant l'hôtel où j'allais souvent faire des fêtes avec Allie et d'autres amis. Aujourd'hui, il s'agissait d'un simple immeuble, me semble-t-il, je ne fais jamais attention à vrai dire.

Il y avait du monde, comme chaque soirée privatisée. Le propriétaire apprécié les jeunes du coin et faisait n'importe quoi pour eux. Il a suffi d'un coup de téléphone pour qu'il accepte et c'était parti pour une soirée que personne n'oublierait, comme d'habitude. " Je suis complètement mort et ça fait qu'une heure qu'on est là " cria Emrys, qui s'installant sur un canapé auprès d'Allie lui arracha son verre des mains. " hm, merci. " Ils buvaient pareils, alors pourquoi devrait-il aller faire la queue et attendre, Allie était beaucoup plus patiente que lui. " Allez, je t'offre un verre après " dit-il en se rapprochant d'Allison. Il avait ce besoin de montrer qu'Allie lui appartenait, parce que selon lui, c'était sa Allison et il le faisait bien comprendre autour de lui, ce qui lui avait causé beaucoup de disputes avec sa copine. 

Tout ça était derrière nous, heureusement . J'ai toujours pensé que la relation qui nous unissait avec Allie allait tôt ou tard nous détruire, ce n'était pas plus mal au fond qu'on se soient un minimum éloigné. Tout ce que je savais à vrai dire, c'est qu'elle me manquait tout de même. Nos soirées me manquaient. Nos heures assises à boire et finalement se lever à n'en plus pouvoir tenir debout. Arrivait enfin au old pub, j'arrivais à distinguer Allie à travers la vitrine. Elle devait sans doute m'attendre depuis pas mal de temps, j'étais toujours un brin en retard, une habitude. 

" Rhyyys ! Putain, une heure que j'tattends, qu'est ce que tu foutais ? " Emrys Cavanaugh, celui qui n'arrive jamais à l'heure, digne d'un titre d'un épisode de friends. Emrys serait Joey,  le naïf drôle qui arrive toujours, malgré lui, à apporter de la bonne humeur à son entourage, Allie quant à elle, Rachel, la serveuse qui rate jamais une occasion de foirer ses cafés. N'allait pas le dire à Allie, Emrys a toujours fait semblant de les aimer. " J'me faisais belle, aller, viens. " Lâcha t-il en faisant un mouvement de tête tout en montrant ses cheveux, avant de rire. Il aimait bien passer du temps sur ses cheveux plus ou moins mi long, il se moquait pas mal du temps que les filles passaient sur leur cheveux. Il mit son bras autour d'Allie et l'entraîna à l'intérieur où le bruit devait résonner dans toute la ville. 

Allie était installée au fond du café, attendant certainement mon arrivée et sachant pertinemment que j'allais être en retard - avec le temps, c'est la seule chose sur laquelle je n'ai pas changé. - Je me dirigeais vers elle et m’essayai en face d'elle. " Abstiens toi de me dire que je suis en retard, on sait tous que je suis toujours à l'heure. Tu es en avance. " Lâchais-je avant même qu'elle puisse me faire la remarque sur mon retard. 

Friendship never ends

A cent à l'heure sur la route, je vois défiler une myriades de lumières. Les poteaux électrique me font de l'oeil ce soir et mes yeux réfléchissent à la lumière à tel point que la route me semble presque illuminée d'une aura divine. J'ai encore pris de la drogue ce soir et je ne devrais pas conduire non-plus. Mais j'avais envie de sentir le moteur rutilant de la voiture de Damian et les roues crisser sur le goudron de la route juste pour l'extase pur de ne dépendre que de moi-même cette nuit. Mon copain ne savait absolument pas que je lui avais pris sa voiture et il aurait sûrement finit par me hurler dessus comme il sait si bien le faire. Parce que je suis intenable et qu'en plus de ça, je n'ai pas le permis. Mais je m'en fiche éperdument, je fais des choses irréfléchies et ça me va bien parce que je me sens toujours au-dessus de tout. Du moins moi aujourd'hui que naguère. Parce qu'avant de venir m'installer au Canada pour suivre Damian, je venais partie d'une jeunesse dorée des plus insaisissables niveau sensations jouissives. On mêlait notre fric illimité à tous les pêchés possibles et inimaginables et chaque parcelle de nos vies étaient comblés par nos débordements détestables. Une jeunesse de détraquée qui brûlait la vie par les deux bouts mais qui avait assez de pognon pour se foutre de tout et de tout le monde. Les règles et les limites, on leur envoyait notre majeur et on continuait sur notre lancée sans savoir quand tout ça allait prendre une mauvaise tournure. Ce soir je rejoins Emrys dans un bar, le pub du coin où j'ai élu domicile depuis mon arrivée en ville. Je suis intarissable concernant l'affection des gens. C'est ce qui me fait tenir et pire encore, je suis accro à ces personnes dans ma vie. Peut-être bien la seule chose qui ne fait pas virer ma vie en un cauchemar insoluble. J'entre dans le lieu à la lumière tamisée et approche d'une table vide. Je me fiche éperdument qu'il ne soit pas encore là, tant pis pour lui je prendrais de l'avance concernant les boissons que j'enquillerais. De toute façon il a l'habitude et devant lui je n'ai clairement pas besoin de me cacher. Devant personne en faites.

Deux heures du matin à présent et la soirée bat son plein. La musique vrille mes tympans à en perdre la notion du temps. Mes cinq sens semblent absents à présent et tout mon être ne vit plus que par la musique qui circule dans mon sang, faisant tressauter mes veines. L'excitation comble mon esprit et je redouble d'effort à épouser le lieu de mon corps. Danse suggestive au-dessus de cette table avec deux autres jeunes femmes, tout le monde se fout de ma dégaine de pétasse parce qu'ici, on est dans un lieu privé, à une soirée des plus prisée dans l'un des hôtels les plus appréciés de la ville. Et puis je finis par m'écrouler dans un rire cristallin sur le canapé qui était derrière moi, profitant de la compagnie d'Emrys qui vient me rejoindre au bout de quelques minutes. Sauf qu'il en vient à voler mon verre. Je l'admire bêtement comme pour comprendre son geste. Je suis encore dans le noir et rien ne semble arrêter le rythme saccadé de mon corps contre ma poitrine. Je me redresse assez pour coller mon corps contre celui de mon ami et pose ma tête au creux de son coup. Moi je dépasse toujours les limites et je m'en fous bien, j'ai toujours été ainsi. C'est le minimum vital ! Quel gentleman... Un sourire désarmant s'étire sur mes lèvres pendant que je cherche sa copine des yeux dans la foule agglutiné au milieu d'une luxure débordante de vie. C'est triste quand même. Une heure qu'on est là et on a pas encore fait la visite des lieux. Décevant. Offre moi dix verres que tu t’en-quilleras avec moi et après je mène la danse ok ? Ce genre de propositions sont vagues et peu éloquentes mais moi je sais parfaitement que j'ai beaucoup d'idées en tête à expérimenter avec délice.

Il s'assoit enfin en face de moi et j'observe ma montre comme si son retard m'importait. Je lui crache quelques paroles pour montrer mon désarrois mais réellement, je me fiche bien du temps qu'il a mit, je ne le vois pas passer lorsque je suis défoncée. Et encore, j'y suis allée molo ce soir. Je ne peux que rigoler à ces paroles et continue sur le même ton railleur. Ben c'est raté. Bonjour, merci, au revoir. Mouais, si tu le dis ... Je lève les yeux au ciel et l'observe longuement, sourire en coin de la parfaite diablesse que je suis. Attention, va falloir me faire danser dans pas longtemps, la musique commence a être très agréable et j'ai bu pour nous deux en t'attendant. Ta faute...

A thousand silhouettes dancing on my chest

O n dit qu'à la mort d'un proche, on passe par cinq étapes. Je n'ai eu besoin que de deux étapes pour ma part, la colère et enfin, l'acceptation. J'ai pris conscience de la réalité et je suis passé à autre chose, c'était sans compter sur l'aide d'Allie. On avait une amitié parfois malsaine, parfois explosive, mais quoi qu'il arrivait, je pouvais compter sur elle, tout comme elle de son côté. Même quand elle boit un peu trop et fait des choses que je n'accepte pas, elle était là. On se connaissait depuis assez longtemps pour que je sache qu'elle connaissait ses limites, du moins, je les connaissais pour elle et faisais en sorte qu'elle n'aille pas trop loin. Mais Allie était parfois - même souvent - têtu et il était impossible de lui faire une remarque. J'avais un avantage sur d'autres personnes, je connais le phénomène Allie depuis bien longtemps, elle me laissait lui dire quoi faire, bien que de mon coté, je me laissai entraîner dans ses débauches, ce qui était loin de me déplaire.

Il était rare de voir Allie et Emrys dans un état que l'on qualifie de normal lors d'une soirée. En compagnie d'Allie, Emrys était une tout autre personne, suffisait de le voir dans les deux cas pour le comprendre. Sans elle, c'était le garçon responsable qui prenait soin de tout le monde et avec elle, c'était celui qui entraînait tout le monde à faire n'importe quoi, peu importe les conséquences. " C'est si gentiment proposé, comment refuser ? " Peu importe le nombre de verres qu'ils avaient déjà ingurgités, ce n'était jamais suffisant pour eux. Ils en avaient assez lorsque l'un des deux se retrouvait à terre. Emrys s'éclipsa le temps d'aller chercher les verres remplis d'alcool et rejoignit Allison qui avait déjà trouvé une autre compagnie. Emrys secoua la tête et posa le plateau devant Allie. " Trouve toi une autre occupation mon gars, cette fille là est pas pour toi ! " trop défoncé pour répliquer, il marmonna quelques mots qu'Emrys n'essaya pas de comprendre et partit à la recherche d'un autre coup. " je crois que j'ai perdu ma copine dans la foule " dit-il l'air hébété en se laissant tomber aux côtés d'Allie.

A vu d'oeil, Allie avait déjà bue et pas seulement deux verres. Avant, ça l'amusait de la voir comme ça, aujourd'hui encore mais depuis le décès de sa soeur, il avait tendance à toujours vouloir protéger les autres. Allie se détruisait et il avait horreur de ça. Pourtant, en voyant Allie dans cet état, Emrys ne pouvait s'empêcher de jouer avec elle, comme ils l'ont toujours fait. " tu sais bien que je ne peux pas te résister, par contre, je suis assez déçu. Il va falloir que je rattrape tout ça. " Il fit signe au serveur de venir et lui demanda le nombre de verre qu'il avait servi à Allie. D'abord méfiant, Emrys jeta un coup d'oeil à Allison d'un air amusé " tu l'as menacé ou quoi ? " Il se tourna face au serveur, quelque peu gêné, ce qui faisait bien marrer le jeune éducateur. " Servez-nous le double "

Friendship never ends

L' orsque la soeur d'Emrys était décédée, j'avais accueillit la nouvelle sans broncher. Parce qu'au début je n'avais pas compris. La perte d'un être cher, je l'ai connu d'une toute autre manière mais mon coeur de glace comblait la souffrance de ce manque par toutes sortes de substitue. Mais les gens n'étaient pas comme moi. Il bouchait pas les trous béants qui surgissaient de leur poitrine sous la douleur, par des merdes à n'en plus pouvoir en abuser. Mon père n'était plus présent dans ma vie car il était enfermé dans une prison russe. J'espérais qu'un jour ils ne décident pas tout bonnement de l'exécuter mais le châtiment n'aurait pas été condamnable en vue de tous les actes mafieux qu'il avait commis depuis que je le connaissais. J'avais toujours accepté, je lui avais pardonné son vide dans la vie de ma mère et dans la mienne. Mais quand on n'est pas aussi décalé de la réalité, la douleur, l'acceptation, le déni... Ces phases de l'absence après la mort, on n'arrive jamais vraiment à s'en dépêtrer. On y survit juste et on fait avec. Cette absence elle viendra toujours frapper votre esprit même lorsque vous ne vous y attendez pas. Emrys il avait énormément souffert et je mettais mise à sa place. J'avais imaginé Damian mourir ou même lui, mon meilleur ami. Alors j'étais sortie d'une torpeur macabre pour venir auprès de lui. J'avais essayé de tout faire pour l'aider à se relever, à tenter de lui changer les idées mais dans ma tête, je me voyais un peu comme Sacha. Perdue dès la naissance, fonçant vers un destin funeste qui ne tarderait pas à m'ouvrir lui aussi ses bras, à l’effigie de l'image de sa soeur, morte prématurément.

Tout sourire face à un Emrys presque aussi défoncé que moi, je ne cesse de pouvoir sentir sa présence à mes côtés. Lui, il est sûrement ma pire addiction. Jamais je ne pourrais m'en lasser et jamais je ne pouvais m'en dégouter. Alors ce besoin intense d'être avec lui m'amenait à toujours pousser un peu plus les limites du convenable. Mais j'avais besoin de sentir sa présence, son corps contre moi, ses yeux rivés sur mon corps comme si j'étais à lui et rien qu'à lui. J'étais d'une jalousie maladive mais quand on était tous les deux c'était bien pire. Je le laisse apprécier mes paroles et il finit par passer à l'acte en allant nous chercher à boire. Mais en deux minutes, un des invités de cette fête - au début distrayante mais trop anodine pour moi - vint se lover contre mon corps, retenu seulement par mes pensées, embrouillées comme toujours. Un sourire charmeur s'installe sur mes lèvres. Qu'il abuse de ma présence à volonté, son regard me dévorant à quelque chose d'incroyablement suggestifs et éveille en moi quelques frissons émoustillants. Mais mon ami revient et le dégage d'un simple regard qui en dit long sur ses attentes concernant cette soirée. Je ne cherche même pas à rétorquer quoi que ce soit. Je lui appartiens, on l'a bien compris et pour une fois je ne cherche même pas à lui montrer le contraire en me levant, telle la fille libre et indépendante que je suis pour lui faire un beau pied de nez et m'enfuir avec cet inconnu. Décevant. T'aurais dû faire tomber le tee-shirt, foncer vers lui d'une manière bestiale et te battre pour moi ... Tant pis, à croire que je ne devrais me satisfaire que de ça. Que je lui lance innocemment en sirotant déjà la boisson qu'il nous a apporté. Je suis mesquine, diablement envoûtante face à ses airs chevaleresque et j'en abuse à volonté de cette beauté féline qui me sied à merveille. Un sourire amusé s'élargit sur mes lèvres pour lui montrer que je le taquine et j'apprécie encore plus sa dernière remarque. Ok, très bien. Tu m'as moi, c'est amplement suffisant. Que je lui rétorque l'air foncièrement mauvaise face à sa copine, une blondasse d'une extravagance lassante. J'enfile alors les verres à ses côtés. Je ne compte plus. On tape sur la table, on martèle le bois rudement et on s'enfile des litres d'alcool juste parce que l'ambiance devient décadente. Les gens sont tous morts, la musique est si forte que mes tympans vibrent sans s'arrêter. Je vois des corps les uns sur les autres, des bouches qui se rejoignent langoureusement, des filles en sous-vêtements lever leurs verres sur les comptoirs, devant une foule en extase comprenait une majorité d'hommes en rute. Ces soirées là sont les meilleures. Quand elles perdent tout leur sens. Quand on se perd au milieu de cette luxure débordante et qu'on en vient à jouir de chaque détail que nos yeux dévorent inlassablement. Et puis je me lève alors et tends mes mains à Emrys. Allez suis moi... Je tangue légèrement mais je compte bien profiter aussi de certains moments privilégiés à ces côtés d'autant plus que sa copine n'est pas présente ...

Je lui souris. Comment oublier qu'il ne peut me résister ? Si il le peut. J'en ai quelques souvenirs qui pourrait le prouver mais je ne tergiverserais pas sur la question puisque dorénavant les rôles sont échangés. C'est bel et bien moi qui est en couple et lui qui me fait de l'oeil. J'éclate de rire. Je ne crois pas. A vrai dire je ne m'en rappel pas mais si c'est le cas c'est qu'il le méritait, c'est tout. Voila comment on montre par A+B qu'on a toujours raison. Avant que tu ne finisses par ne plus savoir où tu es, dis moi comment tu vas ? Une question bien différente des autres remarques que l'on pourrait s'offrir, complaisantes et désespérément joueuses. Là je cherche à être l'amie parfaite avant la fille dépravée et folle qui lui fait perdre la tête.

A thousand silhouettes dancing on my chest

Si on me demandait, je ne pourrais même pas me rappeler de ma rencontre avec Allie, elle ne date pas d'hier, elle remonte à très longtemps et je savais déjà qu'avec elle, ce n'était pas qu'une simple amitié, c'était beaucoup plus que ça. Et je ne parle pas d'une histoire de couple, oh non, Allie et moi c'était plus fort que ça. Aucun compte à rendre, si l'un de nous deux a besoin de l'autre, il accourt avec une bouteille et de quoi passer une nuit à oublier. Quand j'y pense, mon état a dû s'empirer le jour où j'ai connu Allison. Elle m'a embarqué dans sa vie d'effronté laissant derrière moi, mes conseils de bonnes conduites inculquer à mes proches. On a beau ne pas avoir beaucoup été ensemble ces derniers temps, il m'était impossible de continuer sans elle, pas après la parte de Sacha. Si je perdais Allie, je n'aurai plus personnes. Ces petites retrouvailles dans ce café n'était rien, j'étais persuadé qu'Allie préparé autre chose, du moins, elle trouvera quelque chose à faire d'ici une semaine, quelque chose digne d'elle, j'attendais que ça.

Contrairement à Allie, Emrys savait se contrôler même en étant défoncé. Il n'ira pas jusqu'à sortir une phrase intelligente, ne comptait pas là-dessus, mais il savait ce qu'il faisait, la plupart du temps du moins. Avec Allison, c'était dur de savoir ce qu'ils avaient consommé, même eux l'ignoraient. Ils avaient déjà oublié après la première tournée. Il était quelquefois impulsif lorsqu'il buvait un peu trop, mais il fallait vraiment qu'on le cherche pour qu'il fasse des dégâts, c'est pourquoi, la remarque d'Allie le fit bien marrer. Assis à ses côtés, il se rapprocha d'elle, atteignant l'oreille de la jeune femme " je peux aussi bien faire tomber le tee shirt sans pour autant satisfaire tous tes fantasmes. " Lui murmura t-il à l'oreille. S'il ne s'était pas entendu avec Allison, il la détesterait surement. Elle était le fruit défendu, une drogue extrêmement dangereuse, une provocatrice en quête de sensation forte, une tentatrice prête à tout pour tourmenter ces hommes tournoyant autour d'elle, disposés à passer outre le fait qu'ils soient déjà pris. Alors qu'Emrys cherchait sa petite amie des yeux, il abandonna et regretta presque d'avoir emmener sa copine ici. Quel genre de copain était-il pour laisser sa petite amie seule ? Le genre à être complètement défoncé mais en sachant se contrôler, il lui arrive d'oublier pas mal de choses. En tant normal, il ne la laisserai pas seule, oh ça non. Il acquiesça à la réplique d'Allie. Elle était là, c'est tout ce qui comptait. Il le regretterai certainement le lendemain, mais sur le coup, il n'y pensait pas. Il suivait aveuglement la jeune femme. Il attrapa les mains qu'Allie tendit et se leva à son tour. " cette fois, essaye de pas finir debout sur le bar, y'a toujours du monde et ça m'embêterai vraiment de te laisser entre les mains de n'importe qui. " ajouta t-il, essayant de parler distinctement, bien que même lui ne se comprenait presque pas tant le bruit hurlait dans ses tympans.

Ne plus savoir où je suis ? Elle devait certainement inverser les rôles. De nous deux, elle était celle qui ne se souvenait que très rarement des soirées. Le lendemain était toujours d'un flou total pour elle. ça m'arrivait de temps en temps, mais pas autant qu'Allie. Je souris et roulai des yeux. " En pleine journée ? ça m'est encore jamais arrivé ! " Aussitôt le serveur revenu, je ramassai les verres aussi vite afin qu'il en soit débarrassé. Vu son malaise, il avait grande hâte d'en avoir fini avec nous, plutôt Allison en fait. " Je vais bien. Je vais.. mieux. Tant qu'on ne m'accuse plus d'avoir tué ma soeur, ça va ! " bien que ce n'était pas ce que me disait Charlotte lors de notre dernière journée ensemble. Le jeune serveur nous avait interrompu, laissant la note sur le côté de la table, laissant apercevoir son tremblement. " on a pas fini ! " lançais-je alors qu'il était déjà parti se réfugier derrière le bar. " C'est de toi ou de moi qu'il est effrayé ? " demandai-je à ma meilleure, sans attendre une réelle réponse, ça me faisait simplement marrer de le voir comme ça.

Friendship never ends

U n rire fou s'échappe de mes lèvres fines pendant qu'il tombe dans mon jeu sans pour autant suivre les mêmes règles que moi. Je suis dangereuse pour mon entourage, une séductrice hors paire, butée, inssasiable de nouvelles sensations. Complètement détruite par la vie et ses tourments et qui en redemandera chaque fois plus. Je suis un pêché intemporel, de la nouvelle génération, qu'on tente d'ignorer mais qu'on ne pourra jamais oublier parce qu'une fois qu'on m'avait dans la peau c'était comme la pire des addictions. C'était comme une sensation électrisante, empreinte d'un piment inégalable. Ca donne envie tout comme ça fait peur et pour l'heure, j'avais bien l'envie qu'Emrys y plante ses dents dedans comme Eve dans la pomme interdite. Le fruit défendu, la limite la plus distincte de notre relation mais c'était inconsciemment que je voulais absolument le pousser à bout, plus loin encore. Qu'importe l'arrivée. Je ne savais même pas ce que je cherchais, je voulais juste n'avoir aucune limite. Jamais. Et la résistance était mal venue mais outrageusement plus excitante à nombre d'abords. Et bien évidemment, le fait que mon meilleur ami avait une copine que je n'appréciais pas était devenu le déclencheur de tout ce petit jeu que j'élaborais autour de lui comme un araignée tissant sa toile. Ce changement léger de direction que j'entreprenais ne devait pas passer par l'oreille d'un sourd mais il en jouait comme il tentait de ne rien laisser paraître devant mon rentre dedans évident. Oh honey, how dare you to resist... Ha oui ? T'es aussi mal foutu que ça ? Pourtant je n'en avais pas ce souvenir ... Ironique comme toujours pour retourner ses remarques contre lui, je ne me cachais pas d'avoir pu reluquer de nombreuses son corps dénudé qu'il affichait devant mes yeux lorsque certaines fois, j'attendais le dit ami qui se préparait pour une sortie improvisée. Sorry but I'm not. Comme s'il n'allait pas admirer mes courbes délicieusement attrayantes si je me mettais à me dénuder face à lui. Improbable et il n'existait pas d'hommes assez gentleman pour ça non-plus. Il attrape alors mes mains lorsque j'ai l'envie irrésistible de bondir hors de cette salle pour m'enfuir de cette masse incontrôlable, s'adonnant à toutes sortes de jouissances en tout genre. J'ai envie de n'être plus qu'une parmi la foule. Et c'est une aubaine de voir que sa blondasse à disparu dans les tréfonds de ce remous en mouvement constant sur la rythme effréné de la musique légèrement apocalyptique. Dis donc, la jalousie qui pointe dans ta voix me ferait presque rougir. Au lieu de le remercier de sa protection, j'étais plutôt du genre à encore le titiller de toutes les manières possibles et inimaginables. Avais-je donc une seule limite ? Mais il avait évidement l'habitude de mes pics caractéristiques de la Carpenter qui avait débarqué de nulle part, accrochée à une tornade de vie, bouillonnante d'envies et d'expériences à revendre. Alors je l'entraîne avec moi, regard plus que charmeur vers lui. Et je me fret un chemin à travers la masse compact de danseurs pour atteindre les immenses escaliers couverts d'un tapis rouge élégant et flanqué de dorures dorées clinquantes,  le long des deux gardes-corps encadrant les marches d'un marbre sombre. Je me tourne vers Emrys après avoir imaginer tout ce que l'on pouvait découvrir dans cet immense hôtel privatisé. Seul un cordon épais m'empêchait l'accès à l'escalier. Est-ce que ça allait m'arrêter ? Pas vraiment. Je passe donc en dessous avec un sourire et fait glisser mon doigt le long de la petite barrière en observant Emrys de l'autre côté. Après vous ... Je souris puis ce rire d'enfant qui m'ait si familier surgit alors et je me met, sans attendre sa réponse, à grimper les immenses marches en trottinant avec exaltation.

C'en est presque décevant. A part regarder des films pornos, tu fais quelque chose de ta vie ? Que je lui demande très sérieusement en haussant un sourcil impliqué face à lui. Comme si ne jamais avoir été ivre en pleine journée était une tare. Pourtant, je lui présentais ainsi, regard en émois et jeu d'actrice captivée par son manque d'implication dans sa jeunesse, incrusté sur mon visage. Je lâche un sourire amusé mais continue. Parce que cette fois-ci, sa réponse m'importe bien plus que n'importe laquelle qui, généralement sont faites pour se défendre face à mes légères attaques répétées. Mais j'avais clairement besoin de savoir ce qu'il en était de lui, de sa vie aujourd'hui, s'il était heureux ou non. Car la mort de sa soeur l'avait affecté assez profondément pour que je ne puisse faire sans. D'autant plus que je l'avais connu et avait connu leur relation à tous les deux pour savoir à quel point son départ avait pu être fatal pour lui. C'est quoi ces conneries ?! De suite j'imaginais les enfoirés qui avaient pu lui sortir de telles futilités. Sérieusement ?! Mon côté possessif reprenait le dessus mais je contenais la rage qui m'habitait dorénavant et qui avait envahit mes sens en l'espace d'une seconde. Lunatique comme jamais, toutes les sensations que j'éprouvais étaient souvent décuplés d'une manière incomparable. Engloutissant l'alcool commandé, je m'esclaffais déjà devant la mine déconfite du serveur et le désarrois proéminent de mon ami face à moi. Et pour répondre parfaitement à sa question, je faisais mine de le dévisager longuement pour lui offrir une réponse convenable. Hum ... Disons qu'aujourd'hui t'es pas si mal. Si tu l'effraies, ce ne sera clairement pas à cause de ton physique. Un compliment ? Dis donc, c'est que ça s'améliorait que je me disais tout en vidant encore un shot posé face à moi...

A thousand silhouettes dancing on my chest

Emrys était rentré dans un petit jeu malsain avec sa meilleure amie dont il n'était pas sûr de pouvoir en sortir. C'était ce genre d'amitié où on ignorait la véritable relation qu'il y avait entre deux personnes. Ils jouent avec le feu sans penser aux conséquences. Bien qu'Emrys n'était pas totalement sous l'emprise de la belle Allie, comme l'étaient la plupart des hommes qui se retrouvaient face à elle. Emrys lui était en couple et aimait sa petite amie Livy, bien qu'en présence d'Allie, il n'avait d'yeux que pour elle, n'allait pas chercher savoir pourquoi, il était comme ça. Sa dernière remarque fit sourire le jeune homme. Il n'était pas rare qu'il se change dans la même pièce qu'Allie et savait très bien - sans se vanter - qu'Allie appréciait le spectacle, tout comme elle savait qu'il ne se gênait pas pour reluquer sa meilleure amie et il ne s'en cachait pas, quand bien même qu'il avait Livy, Allie était pas mal du tout. " je pourrais toujours te faire un petit strip pour te montrer, mais ma copine ne risque pas d'être d'accord. Alors, garde en tête ce que t'a déjà vue. " répondit-il en se levant, décidé à aller s'éclater autrement qu'en buvant des dizaines de verres. D'humeur protecteur, il gardait toujours un oeil sur Allie, la réflexion de la belle le fit marrer mais ne releva pas d'une pointe d'humour comme il l'avait l'habitude. Il était trop occupé à se frayer un chemin et jetait un coup d'oeil aux alentours. Livy ? Même pas. Il avait fini par oublier que sa copine était dans les parages et ceux, avec l'aide de l'alcool, sans quoi, Emrys était le petit copain jaloux qui ne quittait pas des yeux sa copine, surtout en soirée. Il suivait de très près Allie, appréhendant la prochaine action de cette dernière. Sans réfléchir, il grimpa à son tour les marches, se demandant ce qui pouvait bien se trouver là-haut.

" Absolument rien. Regarder des pornos me prend déjà un temps fou ! " dit-il, en entrant dans le jeu de sa meilleure amie, comme si ne pas boire la journée était mal. C'était Allie et il en avait l'habitude, il était rare de les voir partagés une conversation sérieuse, sans lancer une pointe de sarcasme, ou de l'ironie, rien de sérieux, jamais. S'il voyait Allie, il savait que ce n'était pas pour raconter des choses sérieuses mais pour se changer les idées au contraire, ce qu'elle savait très bien faire. " C'est pas des conneries. Je suis le coupable idéal selon les journalistes. " Dit-il en levant les bras, presque fier de raconter de tel conneries. A force, il avait fini par ne plus s'énerver par ses accusations et il préférait en rire plutôt que de s’apitoyer sur sa malchance.  " pas si mal ? Fait gaffe Carpenter, tu me fais des compliments. " Comme ci il n'en avait pas l'habitude. Bien qu'il était rare qu'elle en fasse, il profitait des ses rares moments

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