~ À QUOI RESSEMBLAIT TA VIE AU LYCÉE?

Tu es assis au fond. Les mains couvertes d'encres, les poignets en lambeaux. Tu n'arrêteras jamais. Tu n'écoutes pas, tu n'écoutes plus depuis tellement d'années que tu a arrêter de les compter. Tu es mort. Tu dis que tu vas tout faire foirer, que ta vie ce n'est pas ça, les cours, les profs, meme les autres élèves. Tout t'emmerde. Le monde te fait chiez et tu à décider de lui dire enfin à ce connard de monde.

_ Va te faire foutre !

Tu lui dis mais, il ne t'entend pas, il a d'autres choses à faire que d'écouter un idiot. Car tu l'es, un idiot. Même pas un imbécile heureux, juste un con qui se cherche et qui se désespère a l'idée de finir sa vie avec autant de questions dans la tête que maintenant.Flingue à la main. Tu en rêves n'est ce pas? de tout faire sauter.Le système, la cervelle de ses cons et la tienne pour finir en beauté. Tu t'effaces, tu dors, tu n'as meme plus de frisson quand tu es assis a coté d'elle. Même celle que tu appelés ta muse t'ennui. Ou te désespère. Apres tout, elle aussi reste un rêve inaccessible. Tu en as marre de rêver, tu veux vivre. Mais, tu n'y arrives pas. Tu t'épuises et tu veux juste qu'ils crèvent tous, qu'ils souffrent autant que toi. Tu enfouis ta tête dans tes bras, tu y penses mais, tu ne le feras pas, a quoi bon... On te traite assez de monstre comme ça. Avec tes cheveux noir et blanc en pétard, ton air de chien battu, tes yeux maquiller, tu est le punk de la classe, le dépressif.Tu les ignore. Tu ne leurs fera pas ce plaisir, celui de leur répondre, celui de leurs faire croire qu'ils sont puissants. Tu rentres, tu n'as rien écouter, rien entendu. Le dos voûté. Tu jettes ton sac, il t'en retourne une, tu te casses en courant dans ta chambre. Comme chaque jours. Rien ne change, rien ne s'efface. Cicatrices. Dans le dos, il le sait, que la ça ne se voit pas. Il le sait que personne n'ira voir la. Tu aimerais pleurer mais, tu te veux fort. Alors tu t'évades juste , par la fenêtre les lianes de lierre t'attendent comme chaque soirs. Ta guitare sur le dos, tu admires le ciel couvert d'étoiles. Tu joues, tes mains en saigneraient presque de ce contact sur les cordes.Tu admire ce ciel, tu tentes de tout oublier. Tu ne veux pas etre demain. Encore subir les rires, les coups, tu veux juste crever en paix. sauf qu'au final tu joues juste, comme si ta vie en dépendais. Et la sans que tu ne saches pourquoi. Tu pleures.Enfin.

   ~ ES-TU HEUREUX PRÉSENTEMENT?

Heureux, non tu ne l'es pas vraiment, tu n'es pas grand chose d'ailleurs. Tu vis juste, tu attends encore comme un con que quelque chose de beau se passe. Gamin sans cervelle. Tu avances, tu trébuches mais, tu as au moins le mérite de toujours te relever. La tête haute bien que ton dos reste voûté, ton malheur te pèse tellement. Tu as tout arrêter, tu as tellement déçus, tu n'en peu plus. Tu ne chiales plus depuis longtemps. Pourtant tu es brisé, plus rien ne te touche, ne t'affaibli, tu vis juste sans vraiment savoir ce que c'est que de vivre. Tu survis depuis tant d'années. Tu tournes en rond et puis tu joues, souvent, non ... tout le temps. Tu joues des que tu le peu, tu te nourris grâce a ça, et tu ne veux rien d'autre dans ta vie que cette musique qui te prend aux tripes. t'a une belle voix, t'est doué mais, tu ne rencontres pas forcement des personnes assez fines pour te le dire, pour te faire allez vers un chemin plus simple. Ils t'entraînent dans leurs merdes. Ils ne veulent pas etre seuls a souffrir et toi non plus. Les bars tu les connaient par cœur, tu y gaspilles l'argent que tu viens d'y gagner toutes les nuits. T'est qu'un connard. Tu stagnes, tu t'enfonces dans une mélancolie destructrice. Tu sombres.

   ~ OÙ TE VOIS-TU DANS DIX ANS?

Dix ans c'est tellement long. Tu vis au jour le jour, tu oublies hier et encore plus demain. Tu te verrais bien mort au fond d'un fossé mais, tu tentes de ne pas trop te mettre ça dans le crane. il y a quelques années tu aurais encore eu la force de rêver a un avenir plus beau. Te voir au-devant de la scène, dans des grandes salles, de te sentir libre, vivant. D'être connu, pas trop mais, juste assez pour vivre de ça sans avoir peur des fins de mois. Sauf que tu le crois tellement fort, -que tu n'arriveras a rien- que c'est ce qui est entrain d'arriver. Ton groupe c'est brisé, tu chantes seul, ta guitare est ta seul compagne depuis bien trop longtemps. Tu en cherches un autre, un fameux groupe ou tout les problèmes s'efface mais, tu es trop fatigué. Alors tu restes planté là comme une merde -ont peut le dire- a voir les doutes s'accumuler sur ton vieux bureau couvert de griffures. Tu crèves en silence et demain tu l'oublis. Sauf que dans tout ça, il te reste un maigre espoir et tu es encore assez jeune pour trouver la force de le saisir. De t'accrocher et de lutter, juste encore un peu.

T'est né un jour oû il pleuvait, déjà tu vois ça commence bien. Apparemment t'as eu une mère mais, elle est morte en couche. Tu vois ta vie entière est un putain de cliché. T'est né par accident, juste un coup d'un soir, une histoire sans lendemain qui a mal tournée. Il lui a coller tellement de nom différent à ta pauvre mère que tu préfères juste l'appeler "elle". C'est plus simple, plus court et plus jolie que toutes les autres. Maman, par contre, tu n'y arrives pas, c'est trop douloureux de te dires qu'elle aurait peu etre pus te sauver. Ton père est un loser, un con qui se prend pour le roi du monde. Il boit jusqu'à ne plus contrôler ses poings, il fume jusqu'a ce que son haleine pourri s'accroche a toutes les pièces de la maison, il se pique jusqu'a finir dans le coma et bien sûr c'est toujours toi qui le ramasse sans que tu ne saches pourquoi. Même haut comme trois pommes tu as dû trouver la force de le relever cet homme qui t'a toujours traité comme une erreur de la nature.

T'avais douze ans quand t'a voulu y passer pour la première fois, tu t'en souviens encore t'avais tout préparé. Tu lui avais volé des pilules magiques comme t'aimais les appeler, tu savais qu'il ne reviendrait pas avant deux trois heures, t'as tout avalé. Et puis plus rien. Un immense écran noir se tenait face à toi. Alors c'est ça la mort ? Voilà ce que tu t'es demandé et tu avais bien raison, la mort c'est encore plus merdique que ce que tu avais imaginé. Tu avais prié pourtant meme si tu n'es pas croyant, dans le maigre espoir que quelqu'un t'entendes. Puis tu as juste sentis un coup dans ta poitrine, ton père t'as frapper, encore et encore, jusqu'à ce que tu reprennes tes esprits. T'a essayé encore et encore mais, peu importe comment, tu t'en sortais toujours. Tu priais à chaque fois, avant que tu décides à nouveau d'en finir. Et puis tu t'es rendu compte que Dieu est un putain de fils de pute.

Tu t'es piqué jeune mais, tu aurais pu le faire avant vue ton histoire. Pendant deux trois ans tu as eu la sensation de ne plus faire que ça puis, un jour tu as tout stoppé, sans savoir pourquoi, comment, tu avais cette force en toi que tu croyais perdue. Celle de lutter encore. Une volontaire de fer, qui te maintient en vie depuis déjà vingt et un an. Lorsque que tu souhaites quelque chose, meme si c'est des années après, tu l'as, tu es assez futée et tu connais assez la vie pour ça, seulement maintenant, tu n'en peux plus d'attendre que quelque chose se passe. Quelque chose de beau, de grand, de vrai, qui fait enfin se sentir vivant. Tu t'acharnes sur les cordes de ta vieille guitare, la voilà ta nouvelle drogue, plus douce que la dernière. T'as quinze ans quand tu commences vraiment à en faire quelque chose de bien de cette musique. Musique qui ferait chialer n'importe qui. La moindre de tes notes prouve que ta vie est merdique, et lorsque tu écris cette vie misérable, que tu la chantes sur scène, meme devant deux ou trois poivrots, tu es comme mis a nu. Tu te sens libre, tu as appris à oublier ses envies meurtrières, ses coups de sang, ses cicatrices qui ne partiront plus jamais de ta peau, tu oublis meme que tu as envie de crever.

Tu ne sais pas ce qui t'a poussé vers eux mais, tu l'as fait. Un groupe de con, comme toi. Des génies de la musique, comme toi. Ils étaient ton reflet dans le miroir, celui qui blesse, terrifie mais, à qui l'on s'accroche malgré tout. Ils passaient leurs temps à boire, fumer, jouer et baiser. Toi aussi à une époque mais, tu ne voulais pas de cette vie, tu l'avais déjà trop vécue. Tu as sombré , juste une année, la dernière avant de te dire qu'il fallait relever la tête et rêver une dernière fois. Vous n'étiez pas connus mais, vous étiez bien, à vous mentir, à jouer ensembles, a des jeux souvent bien plus dangereux que tu ne l'aurais pensé. C'était un lundi -t'as jamais aimait les lundis - t'as pris ta guitare et t'es partis, juste comme ça, t'a tout foutu en l'air, ta pris ta putain de vie en main pour la première fois de ta vie. Tu n'as plus jamais revu ton père, t'avais dix-huit ans. Une guitare sur le dos, t'as fait la manche et d'ailleurs tu la fait encore meme si c'est moins qu'avant.

T'es paumé dans les rues et puis tu joues. Tes cheveux en pétard, tu n'attends plus grand chose de la vie, t'es juste la, tu fais partis du décors désormais et puis quand t'y pense t'aime ça. Les gens te connaissent dans la rue, t'es pas quelqu'un de mauvais, juste de blessé. Tu l'ouvres souvent ta gueule, tu parles avec tes poings mais, ton passé a fait que ton comprend comme personne ces larmes de rages, ses angoisses, tu guides ceux qui ont peu etre encore une chance de s'en sortir vivant. Toi, tu es mort depuis longtemps, tu marches, tu respires, mais, le jour ou tu t'es barré t'as bien pris soin d'enterrer ton cadavre au fond du jardin. Tu te marres, une clope au bec. T'est jeune mais, dans tu as déjà vécue ce qui il avait à vivre dans toute une vie. Sauf peu etre ce drôle de truc qu'on appelle l'amour. T'a jamais connu ça, t'a jamais vraiment voulu. Poser ses lèvres dans le cou de la femme que t'aime, enrouler ses bras autour de sa taille et puis serrer ton meilleur pote dans tes bras, lui confier tout ce qui ne va pas. Non ça, tu ne le connais pas vraiment, tu en as juste eux des échantillons au cours de ta petite vie. Tu n'espères pas grand chose, tu connais les bars par cœur, tu traînes avec d'autres passionner de musique, des jeunes qui sont dans la merde comme toi. Tu vis juste, sans savoir vraiment ce que ce mot veut dire ... Vivre .