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 benjanna Δ i will always want you

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Message(#) Sujet: benjanna Δ i will always want you benjanna Δ i will always want you EmptyMer 9 Juil - 10:02


she can kill with a smile, she can wound with her eyes. she can ruin your faith with her casual lies and she only reveals what she wants you to see. she hides like a child but she's always a woman to me.

Le regard des gens, Benjamin s'y était habitué au lycée. Anna n'était pas quelqu'un qu'on appréciait forcément et certains n'avaient pas caché leur dégoût en réalisant qu'il n'était rien sans Anna. Enfin, plus ou moins. Il n'était pas rien, il était un type avec un avenir, une route toute tracée et aujourd'hui, son existence était une impasse. Père à dix-neuf ans, bordel, on était au vingt-et-unième siècle et il allait être père alors qu'il était à peine sorti de l'adolescence. Aujourd'hui, il était un mec avec un bébé en route, et ça s'arrêtait là. Les coups d’œil hautains s'étaient transformés en regards de pitié, en mine compatissante ou en expression méprisante, qui puait la revanche à dix kilomètres à la ronde. Il avait été si persuadé qu'il réussirait à quitter White Oak Station qu'il avait bassiné tout le monde avec ça durant des mois. Il avait parlé du studio, à Vancouver, qu'il allait louer et du cursus qu'il avait choisi. Il avait rêvé sa vie avant même d'avoir eu son diplôme. Et la réalité l'avait rattrapé, un peu abruptement d'ailleurs. Anna. Bébé. Fin du rêve.

Il ne lui en avait pas voulu dans un premier temps. Comment aurait-il pu ? Ça n'était pas sa faute, du moins pas entièrement, ils avaient été deux à le faire, ce bébé. Et puis, il l'aimait. Il l'aimait comme un fou, comme auraient dit certains, mais c'était pour lui la seule manière de l'aimer. Entièrement, complètement, à s'en brûler les ailes. Jusqu'à accepter de dire adieu à son avenir.

C'était après la première échographie qu'il avait vraiment commencé à être en colère. Benjamin avait alors compris que ce bébé était là, vraiment là et qu'il était responsable de sa présence à lui, dans ce bled pourri où il avait grandi. Le sourire d'Anna qui avait jusqu'alors illuminé ses journées lui avait paru fêlé, presque cassé. Était-elle vraiment heureuse ? Il s'était rendu compte que ce n'était même plus sa principale préoccupation, obsédé qu'il était par ce brillant futur qu'il avait dû abandonner. Alors il avait eu honte, honte de lui-même et de ce qui lui traversait l'esprit. Ce bébé, cette tâche sur le moniteur, c'était son bébé. Il était le créateur de cette petite chose qui grandissait et tout ce qui lui importait, c'était les études qu'il ne ferait pas. Il n'avait pas le droit de blâmer le bébé pour ça, ou même Anna.

Sauf que c'était exactement ce qu'il commençait à faire, lui en vouloir, alors qu'il l'aimait. Elle était enceinte et ce n'était pas le facteur qui était responsable de la situation, mais lui, et lui seul. Alors peu importe si les gens, à la fac et dans la rue, les regardaient de travers ou les prenaient en pitié, peu importe que leurs amis les jugent, il fallait qu'il la soutienne.

C'était précisément pour éviter qu'elle ait à subir les chuchotements et les regards appuyés inévitables à la cafétéria que Benjamin s'était installé dans le parc de l'université, sur un vieux plaid, avec leur déjeuner. Il avait terminé une bonne heure auparavant et avait fait un saut chez eux, non sans la prévenir qu'il s'occupait du repas du midi. S'occuper de remplir son estomac — well, son estomac et celui du bébé — était l'un des moyens qu'il avait trouvé pour apaiser sa culpabilité. Assouvir ses besoins parfois un peu farfelus requérait beaucoup d'énergie mais il préférait être exténué que s'apitoyer sur son sort et broyer du noir. Ainsi occupé, il évitait de trop penser.

Elle n'avait probablement pas encore terminé son cours mais il s'impatientait un peu. Lui-même avait une classe tôt dans l'après-midi et il avait beau avoir l'habitude de l'attendre pour tout, tout le temps, ça ne signifiait pas que ce n'était pas lassant. Les sourcils froncés, réprimant un juron, il s'empara de son téléphone et pianota rapidement sur l'écran. Je t'attends., lui envoya-t-il avant de ranger l'appareil dans sa poche. Il considéra un instant le ciel sans nuage, puis le panier qui abritait leurs sandwichs et quelques fruits, remerciant quelque instance supérieure de leur offrir une météo clémente. Enfin, le soleil baignait peut-être la région de sa douce chaleur mais Benjamin y restait insensible. Son coeur était froid depuis cette échographie.

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Message(#) Sujet: Re: benjanna Δ i will always want you benjanna Δ i will always want you EmptyMer 9 Juil - 20:23

he's looking at you, he's just sat there looking and you can't make yourself find words can't make your tongue tap right against your teeth can't make your eyes leave his face.
(...)
so here's what happening: you're in your flat in a sleepless city with a beautiful boy in your bed and all you can think is not right not right not right not right. and you're feeling strung, like guitar tuned too tight; your nerves are the scrape of a bow too high on violin strings.
"i wanted this," he says, and his eyes are too bright, "wanted you. forever." and oh god, if there isn't anything sexier than a beautiful boy sitting in your bed and lying to make you feel better.
you put a lot of faith in untruths, considering you don't believe in much of anything at all. † BENJANNA.
Dix semaines. Dix petites semaines. Soixante dix longs jours. Le petit tiers de son calvaire. Comme toujours après avoir fait le rapide calcul, Anna manque de faillir et doit se raccrocher fermement au lavabo, baissant la tête pour masquer son reflet d'une mèche de cheveux aile de corbeau. Ses phalanges blanchissent, ses muscles se serrent. Les nausées quotidiennes se sont enfin calmées, les sautes d'humeur s'espacent et elle commence enfin à aborder sa grossesse avec une sérénité que seule confère la présence rassurante d'un bon docteur. Pourtant, elle a le coeur au bord des lèvres. Dix semaines. Ils sont allés faire la première échographie il y a quelques jours. Elle se rappelle avoir vu le bébé pour la première fois. Avoir entendu son coeur battre pour la première fois. Avoir réellement compris qu'elle allait créer la vie, pour la première fois. Un nouveau vertige l'assaille et elle prend son courage à deux mains pour croiser son regard dans le miroir, afin de s'assurer que tout est bien en place sur son visage. Presque machinalement, elle se remaquille légèrement pour cacher son teint pâle et ses grosses cernes.

Elle est sortie de cours un peu en avance, sous prétexte qu'elle avait envie d'aller aux toilettes. Même si sa grossesse n'est pas encore visible - évidemment, elle qui s'observe chaque matin dans le miroir, voit bien que son ventre s'arrondit lentement -, tout le monde sait. Et en sortant, c'était une vingtaine de regards brûlants qui la transperçaient, la jugeant: pauvre fille, même pas vingt ans et déjà enceinte. Ca lui donnd envie de vomir et de pleurer. Vomir son dégoût des autres, qui ne la supportaient pas, ne l'aidaient pas, ne compatissaient pas ; et pleurer sa vie terrible, sa vie de fille imprévisible sur laquelle les responsabilités sont tombées trop vite. Elle est en train de corriger son mascara, plus pour s'occuper qu'autre chose quand son téléphone vibre dans la poche de sa veste. Benjamin. Je t'attends. Elle en profite pour regarder l'heure. Elle est restée vingt minutes dans les toilettes, à se morfondre, à s'observer, à se haïr. Maintenant, il est temps de l'aimer, lui.

Désolée, j'arrive. Elle n'est pas tout à fait en retard, mais pas en avance non plus. Elle se presse rarement pour retrouver les gens (ils peuvent bien attendre) surtout Benjamin: elle sait qu'il ne partira pas s'ils ont un rendez-vous, quand bien même elle aura dix minutes de retard comme à chaque fois. Elle pense à courir mais pense à ce truc (un bébé en très bonne santé d'après les mots de la gynécologue) dans son ventre et même si elle le déteste, car il lui apporte l'opprobre, les regards mesquins et les remarques désobligeantes (quand bien même l'adore-t-elle, car il donne un sens à sa vie, car Benjamin n'ira jamais à Vancouver et ne partira pas loin d'elle), elle n'a pas envie de le chambouler de trop. Elle se contente de marcher d'un pas raide, ignorant royalement les regards en coin qu'on lui jette. C'est devenu une experte maintenant.

Benjamin est incroyablement beau. Il avait fallu du temps à Anna pour le voir, pour le comprendre. Il est incroyablement beau, et incroyablement amoureux. Elle sent son coeur faire un bond dans sa poitrine quand elle pense au bébé, quand elle pense à lui, quand elle pense à eux trois. Est-ce réellement ce qu'elle veut? Elle se laisse lourdement tomber à côté de lui quand elle arrive à sa hauteur, après avoir esquissé un petit sourire tendre à son adresse. “ Sorry. My class ended up late. ” ment-elle effrontément, espérant sans trop y croire qu'il reste aveugle à la fatigue et à la tristesse (qu'elle réprime depuis des semaines) qui se lisent dans ses yeux comme des mots dans un livre. De toutes manières, un quart de seconde plus tard, elle se penche vers lui et dépose doucement ses lèvres sur les siennes: il n'a le temps de rien voir et l'instant suivant, il y a eu ravalement de façade et il a le droit à l'Anna habituelle, avec son rictus constant et ses yeux pétillants. Ses yeux fauves glissent sur les sandwichs, son visage s'éclaire: “ looks so yummy! ” Elle peut déjà deviner le goût de cendres, dans sa bouche, quand elle croquera dans un sandwich. Ben est un excellent cuisinier, c'est sûr. Mais Ben n'a jamais été le problème, entre eux deux.
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Message(#) Sujet: Re: benjanna Δ i will always want you benjanna Δ i will always want you EmptyMer 9 Juil - 22:55


she can kill with a smile, she can wound with her eyes. she can ruin your faith with her casual lies and she only reveals what she wants you to see. she hides like a child but she's always a woman to me.

Anna était en retard mais c'était Anna alors pourquoi lui en voudrait-il ? Il se contenta d'un sourire, un sourire un peu forcé, lorsqu'elle prit place à ses côtés, sans beaucoup de grâce. Enfin, elle était enceinte, pas depuis longtemps c'est vrai, mais enceinte quand même, il n'allait pas lui demander d'avoir la légèreté d'une danseuse étoile — mais il était clair qu'il fallait plutôt éviter de le lui dire, for obvious reasons. « Sorry. My class ended up late » expliqua-t-elle, avant de l'embrasser vite, très vite. Un peu trop vite peut-être. Elle avait beau être vive et toujours pleine d'énergie, il était indéniable que cette grossesse, si peu avancée fût-elle pour le moment, lui pompait toute son énergie. Il avait beau être en colère et avoir envie de fuir à toutes jambes, il était encore capable de compatir, de l'aimer encore un peu comme avant. Elle était fatiguée, même si elle aurait préféré assassiner la moitié de la ville plutôt que de l'avouer. Il la connaissait, il l'aimait et il savait très bien que si elle taisait les efforts que la situation lui demandait, c'était parce qu'elle ne voulait pas qu'on relève, qu'on s'apitoie. La vie continuait, autour d'eux et en elle. Ils n'avaient pas le temps de réfléchir suffisamment à ce qui leur arrivait pour se laisser abattre.

Aussi resta-t-il silencieux, sans commenter l'état dans lequel sa petite-amie pouvait se trouver — parce qu'au fond, il n'en savait rien. Des suppositions, c'était tout ce qu'il avait. Il ne posait pas de questions, ou en tout cas pas lorsqu'il pouvait l'éviter. Il était prévenant, lui offrait son soutien en silence. Il l'aimait mais avec retenue. « Looks yummy ! » s'exclama Anna en découvrant leur déjeuner. Dieu merci, ce sourire sur son joli visage semblait vrai. Benjamin en esquissa un à son tour, retenant un soupir de soulagement. Certains jours, il se réveillait sans trop savoir quoi faire, angoissé à l'idée de ne pas pouvoir la contenter et qu'elle s'en aille sans rien dire, sans un mot. Il avait tout laissé tomber pour elle, si elle partait que lui resterait-il ? « Here, choose one... I guess I made enough to feed an entire army » ne put-il s'empêcher de préciser avec un bref éclat de rire. Il s'empara lui-même d'un sandwich sans grand enthousiasme. Quelque chose sonnait faux, quelque chose n'allait pas et ça n'avait rien à voir avec sa rancœur. Ça n'avait rien à voir avec lui. « Babe... if something was wrong, you'd tell me, right ? » demanda-t-il doucement, caressant l'un de ses poignets. Malgré tout ce qu'ils avaient traversé, malgré tout ce qu'elle avait pu causer, Benjamin était incapable de réprimer cette violente envie de la protéger de tout, des autres et du monde. De ce bébé, même, s'il le fallait.

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Message(#) Sujet: Re: benjanna Δ i will always want you benjanna Δ i will always want you EmptyMer 9 Juil - 23:33

“ Here, choose one... I guess I made enough to feed an entire army. — You always do. ” répond-t-elle avec un petit sourire tendre, nettement plus sincère et honnête sur son visage, alors que ses yeux se voilent sous l'assaut des souvenirs (toutes les fois où, l'air désolé, il dépose un énorme plat de pâtes devant eux, et toutes les fois où elle se moque gentiment de sa tendance à en faire toujours beaucoup (jamais trop) pour faire plaisir, pour convenir). Anna songea qu'en boudant ses sandwiches, elle le vexerait ; ainsi en prit-elle un sans grand appétit, le faisant tourner entre ses doigts avant de mordre férocement dedans. Comme elle pouvait s'y attendre, c'était délicieux. Et comme elle pouvait s'y attendre encore, le sandwich ne lui rappela que douloureusement qu'elle mangeait pour deux et qu'en temps normal, elle aurait boudé la mayonnaise et lui aurait certainement demandé le nombre de calories pour chaque bouchée. Mais elle ne pouvait pas se permettre de faire la difficile, surtout sur la nourriture. La doc l'avait dit elle-même: il va falloir faire attention à répondre à vos besoins et à celui de votre enfant quand elle avait constaté le sous-poids de sa patiente, c'est primordial pour que tout se passe bien. Et tout devait bien se passer. Continuant de manger machinalement, Anna se rapprocha progressivement de Benjamin jusqu'à poser sa tête sur son épaule, à la recherche de son contact et de sa chaleur, pour se réconforter peut-être, ou juste pour partager un peu de son poids. Ses yeux faisaient des allers-retours entre les gens qui passaient à côté d'eux sans les voir, et le sandwich délicieux qui lui tordait le ventre.

Elle était perdue dans ses pensées quand son petit ami reprit la parole: « Babe... if something was wrong, you'd tell me, right ? » Le contact de sa peau sur la sienne la fit sursauter, elle releva vers lui un regard indécis, incompréhensif. Petite gamine perdue éternellement, coincée entre deux feux, toujours à danser sur un pied ou l'autre. Petite gamine mal foutue. Elle esquissa un autre petit sourire, tout doux et timide (elle qui si cruelle, si vindicative, si brutale ne savait que faire des rictus moqueurs! elle perdait de sa verve en même temps que chaque effort lui sapait son énergie. elle avait l'impression d'être une coque vide aux yeux noirs). “ There's nothing wrong, Benjamin. ” murmura-t-elle simplement avant de se pencher en avant pour déposer sur ses lèvres un baiser plein de mayonnaise. “ ... Is there? ” articula sa bouche contre sa bouche, les sons lâchés dans un petit souffle. Ne lui laissant pas le temps de répondre, Anna se recula pour le regarder droit dans les yeux, sourcils froncés.You, you would tell me, wouldn't you? ” (Et si tout allait mal? Et si il ne l'aimait plus? Et s'il ne voulait pas de l'enfant?
Et s'il voulait partir?)
Pendant un instant, elle sembla paniquée, pensant à tout ce que Ben pourrait trouver de misérable à leur situation. Combien de femmes avaient été abandonnées au beau milieu de leur grossesse? Et combien d'enfants élevés maladroitement, par un seul parent (elle pensa à son père)? “ What is it? I can see there's something going on. Come on, Ben, babe, tell me, what's wrong? ” marmonna-t-elle, prenant son visage à deux mains après avoir délicatement déposé le sandwich sur son aluminium (ses doigts s'aggripaient un peu à lui, ses mains commençaient à trembler, elle avait soudainement envie de pleurer: c'était bon, il allait partir et l'abandonner).
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Message(#) Sujet: Re: benjanna Δ i will always want you benjanna Δ i will always want you EmptyDim 13 Juil - 22:13


she can kill with a smile, she can wound with her eyes. she can ruin your faith with her casual lies and she only reveals what she wants you to see. she hides like a child but she's always a woman to me.

Parfois, Benjamin avait l'impression de connaître Anna mieux que personne tandis qu'à d'autres moments, il ne la reconnaissaient plus. Ils avaient grandi ensemble, découvert l'adolescence et ses déboires main dans la main mais pourtant, de temps à autres, il avait la désagréable sensation de vivre avec une étrangère. Évitant d'y penser, il avait mis ça, dès le départ, sur les hormones et sur sa grossesse. C'était un changement lourd de conséquences dans une vie, dans leurs deux vies, alors sans doute était-ce normal qu'elle change, elle aussi. Toutefois, il avait beau ne pas y penser, il vivait dans la crainte de voir l'un de ces instants durer. Dieu merci, elle semblait elle-même aujourd'hui. Or so he thought. Le sourire, la petite réflexion sur sa cuisine et sa tendance à toujours vouloir nourrir un régiment, la proximité, c'était Anna, son Anna mais ce malaise qu'il ressentait lui était étranger. Enfin, presque. « There's nothing wrong, Benjamin » le rassura-t-elle avant de l'embrasser, sans lui faire partager la mayonnaise dont il avait badigeonné son sandwich. « Is there ? » ajouta Anna, tout contre lui. Benjamin ferma les yeux, savourant pour une seconde ou deux, sa présence, sa simple présence. Ses lèvres contre les siennes, son souffle sur sa peau. « You, you would tell me, wouldn't you? » Elle avait l'air paniqué, comme si elle s'attendait à ce qu'il lui avoue quelque chose d'inavouable, comme si il allait lui dire que ça n'allait pas. Mais ça allait. Non ? Non. Ça n'allait pas mais ce n'était pas le problème. La question, c'était de savoir si oui ou non il comptait le lui dire. « What is it? I can see there's something going on. Come on, Ben, babe, tell me, what's wrong? » Ses mains fines tenaient son visage, doucement mais fermement. Elle ne comptait pas le laisser se dérober et durant quelques secondes, le temps sembla figé. Perdu dans ses grands yeux, Benjamin oublia momentanément le bébé et les rêves qu'il avait abandonné pour ne se rappeler qu'elle et leur histoire, leurs premiers baisers et les toutes premières caresses. Il l'aimait, oui, il l'aimait et elle l'aimait aussi. Ils s'aimaient, alors ils étaient capables de tout surmonter, tant qu'ils restaient ensemble. « Nothing » articula-t-il avec un sourire, un sourire un peu trop léger pour un gamin dans sa situation. Un sourire naïf, presque heureux. « S'nothing babe, I'm just tired I guess. People are kinda busting my balls because of everything and our finals will be here soon and... It's just hard right now but it doesn't matter. You're here, I'm here, we'll be ok, right ? » Il n'avait pas imaginé que ça sonnerait autant comme une question, comme s'il cherchait une confirmation. Comme si, au final, il n'était sûr de rien. Et quand bien même c'était le cas, il n'avait pas le droit de le lui montrer. Anna n'avait pas besoin de savoir.

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Message(#) Sujet: Re: benjanna Δ i will always want you benjanna Δ i will always want you EmptyMar 22 Juil - 9:48

Elle n'a pas envie de lui faire du mal et pourtant, pourtant, elle ne peut pas s'empêcher de serrer un peu plus son visage entre ses paumes, fébrilement, comme s'il allait la repousser et s'échapper et qu'elle comptait le retenir par la force. Toutefois, pendant un instant qui dura une petite éternité, elle oublia momentanément ses soucis et ses angoisses et ses peurs et la vie qui grandissait, fleurissait, se construisait en elle: il n'y avait plus que lui. Ses yeux balayèrent machinalement son visage, son visage d'Adonis, d'Apollon, de vrai dieu grec. Les prunelles d'Anna s'attardèrent sur ses lèvres, qu'elle aurait volontiers embrassé à nouveau, et à nouveau, et à nouveau pour le convaincre par la force des choses qu'il ne pouvait pas douter d'elle ou l'abandonner jamais. Ce n'était pas possible. Pas envisageable. Hein? « Nothing » finit-il par lâcher avec un grand sourire chaleureux qui berça tendrement le coeur d'Anna. Presque machinalement, l'entendant parler si simplement, lui sourire si grandement, elle se détendit et ses doigts, de ses joues, glissèrent jusque dans ses boucles blondes qu'elle prenait toujours un malin plaisir à emmêler. C'était maintenant avec douceur, plus qu'avec fermeté, que les mains d'Anna entouraient le visage de son petit ami, ses pouces caressant pensivement ses pommettes alors que le reste de ses doigts continuaient d'emmêler ses cheveux à l'arrière ses oreilles, dans sa nuque. Il continua: « S'nothing babe, I'm just tired I guess. People are kinda busting my balls because of everything and our finals will be here soon and... It's just hard right now but it doesn't matter. You're here, I'm here, we'll be ok, right ? » Elle soupira légèrement, quand il énuméra les raisons de son nothing qui n'était pas tant un nothing que ça. Elle se mordilla légèrement la lèvre avant de décider soudainement de la jouer léger, ne voulant pas accabler Benjamin avec ses propres nervosités, le regard des gens qui la brûlaient et la crucifiaient, la culpabilité de la déception dans le regard de son père, et puis la fatigue, la fatigue qui lui pesait dessus et la ramenait plus bas que terre. A la place, elle retira ses mains de son visage pour les ramener sur ses yeux, sur son nez, sur sa bouche, avec tendresse, lui disant comme un t'es bête physique. “ Of course we'll be ok. ” sourit-elle en se détachant, après un petit rire léger comme si Ben avait dit la chose la plus ridicule sur terre. “ You'll do great for your finals - as always - and people... well, are people, grimaça-t-elle. Just ignore them. ” Elle déposa un dernier léger baiser sur ses lèvres et se détacha complètement de lui, se rasseyant à côté et reprenant son sandwich. “ I-I know it's all... pretty big for us and we're very young and very... I don't know, maybe we're not ready? But no one is ever ready. And I know we can do it. And we will. So you don't have to worry about anything, y'know. That's all. ” conclut-elle, en rosissant légèrement, n'allant nulle part avec son petit discours débile, mordant sauvagement dans son sandwich pour ne pas le regarder. Culpabilité.
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Message(#) Sujet: Re: benjanna Δ i will always want you benjanna Δ i will always want you EmptyMar 29 Juil - 23:11


she can kill with a smile, she can wound with her eyes. she can ruin your faith with her casual lies and she only reveals what she wants you to see. she hides like a child but she's always a woman to me.

Quelque part, oui, il lui en voulait de lui avoir imposé tout ça. Enfin, elle ne l'avait pas fait, pas vraiment, mais qu'aurait-il dû lui dire, le jour où elle lui avait annoncé qu'elle était enceinte ? Qu'il n'en voulait pas, qu'il préférait qu'ils mettent fin à cette grossesse tant qu'ils le pouvaient, histoire de se tirer à Vancouver ? Dire non à ce bébé, c'était dire adieu à Anna et Benjamin s'en savait incapable. Il n'avait jamais pu et à présent, il ne le pourrait plus. Elle avait besoin de lui et, très franchement, elle était tout ce qui lui restait. Alors s'il fallait supporter les chuchotements dans son dos et les regards condescendants jusqu'à la fin de sa vie ou en tout cas jusqu'à ce qu'il soit assez vieux pour être considéré comme mature et responsable, tant pis, il le ferait. Pas tous les jours de bon cœur, c'était certain, mais il le ferait. Du moment qu'elle était là. « Of course we'll be ok » fit-elle avec un sourire qu'il trouva mignon, élégant. Un sourire qu'il avait envie de dessiner, pour la première fois depuis de longues semaines, du bout de son crayon et pas uniquement avec ses lèvres. Et ce rire, ce rire était léger, futile, le genre de rire qu'elle aurait eu s'il lui avait raconté une blague stupide, en aparté de leur groupe d'amis, à Vancouver, du moins s'ils étaient allés à Vancouver. Mais en l'occurrence, ça paraissait presque déplacé. Presque. C'était elle, la fille enceinte, et lui l'enfoiré qui se mettait à émettre des jugements de valeurs stériles. « You'll do great for your finals - as always - and people... well, are people. Just ignore them » lui conseilla-t-elle avec une grimace qui en disait long. Benjamin n'était pas idiot, il se doutait de la merde qu'on devait lui balancer au visage depuis que la nouvelle de sa grossesse s'était répandue. Et il était là, à se plaindre des quelques réflexions mal placées. Imbécile. Elle l'embrassa et il la laissa faire, passif. Coupable, un peu aussi. « I-I know it's all... pretty big for us, reprit-elle, la voix mal assurée, presque tremblante, and we're very young and very... I don't know, maybe we're not ready? But no one is ever ready. And I know we can do it. And we will. So you don't have to worry about anything, y'know. That's all. » Des couleurs étaient apparues sur ses joues, en même temps que ces mots empreints de naïveté avaient quitté sa bouche. Il esquissa un sourire, sans vraiment réfléchir, presque malgré lui. « I love you » souffla-t-il, effleurant sa tempe de ses lèvres. C'était un geste qu'il faisait rarement, du moins rarement lorsqu'elle était éveillée. Ces derniers temps, il arrivait souvent qu'elle s'endorme vite, une fois lovée contre lui. Il avait tout loisir de la regarder, de s'attarder sur les détails de son visage. La courbe de son nez, le léger froncement de ses sourcils alors qu'elle commençait à rêver, les racines de ses cheveux sombres, tranchant avec la clarté de sa peau. L'envie de coucher ces traits sur le papier revenait, doucement mais sûrement, à mesure que son ventre s'arrondissait. Et d'ici quelques mois, ils auraient un bébé. « Have you thought about a name? For her ? Or... or him ? » demanda-t-il, sentant sa gorge se serrer à l'évocation du bébé. En parler était encore difficile, autant en raison des conséquences que son arrivée avait déjà eu sur son existence que parce qu'il ne réalisait pas totalement qu'il y avait vraiment un bébé. « I mean, we're always talking about, err, it and it's still early but... we could start looking, just... I guess that's what couple like us do » murmura-t-il, avant de croquer dans son sandwich pour ignorer l'embarras qui s'abattait sur lui et faisait trembler ses mains. Il ignorait quoi faire. Scratch that, il s'en serait sans doute mieux sorti si la fin du monde était arrivée ou qu'une horde de zombies avait débarqué en ville. Il avait joué à des jeux vidéos, des scénarios pareils, il en avait imaginé. Il avait pensé à des solutions, à des plans pour survivre et s'en sortir. Mais un bébé ? Un bébé était une catastrophe qu'il n'avait jamais, ô grand jamais envisagé.
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Message(#) Sujet: Re: benjanna Δ i will always want you benjanna Δ i will always want you Empty

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