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| going nowhere. terry & sky | |
| Auteur | Message |
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| (#) Sujet: going nowhere. terry & sky Ven 16 Mai - 21:22 | |
| Neuf heures. Les voitures autour de moi filaient à toute allure. Les klaxons résonnaient bruyamment quand je me risquais à m'approcher trop près de l'autoroute. Ça faisait maintenant trois heures que j'étais partie et j'étais encore au point de départ, le pouce levé, attendant qu'un gentil conducteur veuille bien me prendre au passage pour m'amener n'importe où au Canada. J'étais partie sur un coup de tête. Ça m'arrivait souvent. Pas de partir, mais agir sur un coup de tête. J'adorais voyager et je me disais que c'était la meilleure occasion pour le faire. Ces temps-ci je n'avais pas vraiment d'empêchement, alors je pouvais me gâter. Je sais que c'est dangereux partir seule et encore plus en faisant du pouce, mais je n'avais aucun autre moyen de transport et je n'avais pas apporté beaucoup d'argent. Au moins, il faisait jour. Mais il y avait des gens mal intentionnés à toute heure du jour. Une journaliste qui se fait enlever, ça ferait un bon scoop.. mais mes parents n'auraient pas du tout apprécié. Je rependais à eux justement... J'aurai pu aller les voir en Californie, mais je n'étais pas certaine d'être tout-à-fait prête à les revoir si vite. Mais fallait avouer que ma petite Camélia me manquait plus que tout et j'avais très hâte de la voir. Je me fis une petite note pour penser à lui envoyer une lettre à mon retour. Elle serait surement heureuse que je lui raconte mon expédition.
Voyager était probablement le meilleur moyen de faire de connaissance et d'être un peu en solitaire avec soi-même, à la fois. C'est ce que Sky aimait bien, voyager seule ou avec une personne pour en profiter pour faire ce qu'elle aimait vraiment, prendre du temps pour elle. Et elle ne voyageait jamais dans le luxe. Elle aimait les voyages à la dure, avec un simple sac à dos, peu d'argent et prévoir un endroit où dormir seulement une fois là-bas. C'est donc avec son gros sac à dos et son look d'excursion qu'elle était partie à l'aube ce matin-là et qu'elle était encore à White Oak à neuf heures.. Soudain, une voiture et deux jeunes femmes s'arrêtèrent à sa hauteur. « Tu embarques ?»
Enfin, pensai-je. Il n'était pas trop tôt. Et avec deux filles je risquais moins. « Vous allez où ?» Je ne savais pas trop leur destination, ni la mienne en fait, mais je ne ferais pas ma difficile. En fait, peu importe où elles allaient, j'accepterais. « Nous allons en Colombie britannique, ça te va ? Mais on va faire quelques arrêts pour dormir. » Je ne pus m'empêcher de sourire. C'était parfait, j'avais toujours rêvé d'aller en Colombie. Quelques jours plus tard, j'y étais, seule, avec comme seul bagage mon sac et quelques sous en poche. Mais j'étais contente et j'avais déjà hâte de découvrir cette nouvelle province.
Mon premier arrêt fut un petit café miteux sur le bord de la route. J'avais fait beaucoup de route et j'avais besoin d'aller à la salle de bain. Peut-être qu'un bon café chaud ne ferait pas de tort également. Il y avait pratiquement personne dans le restaurant, mais un jeune homme attira mon attention près de la fenêtre. Peut-être pourrait-il m'aider à me repérer dans cette ville...
« Excuse-moi. Pourrais-tu m'aider ? En fait, je viens d'arriver ici et je ne connais pas trop les environs...»
Il avait l'air fort sympathique, mais il fallait quand même se méfier dans un nouvel endroit avec des inconnus... |
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| (#) Sujet: Re: going nowhere. terry & sky Dim 18 Mai - 16:07 | |
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going nowhere you're running away from your little family, from your big demons, from you. you just want to live. Ma vie n'aurait pas pu être plus merdique qu'en cet instant précis. Cela fait deux semaines que j'ai perdu mon boulot, Nahuel me casse les pieds, mes réserves d'alcool diminuent à vue d’œil et ne parlons pas de l'héro dont il ne me reste que deux doses à tout casser, mes parents sont toujours morts et je suis toujours affublé de la quête de grand-père. Je ne sais plus quoi faire de mes journées, après être allé cinq jours de suite dans la montagne, m'être rendu au lac une douzaine de fois et avoir appris par cœur le nom des rues de la ville. Vu le peu d'argent qu'il me reste sur mon compte en banque, je suis parti "au boulot" en bus, ce matin. Je n'ai toujours pas dit à grand-mère que j'avais été viré ; je ne sais pas vraiment comment elle le prendrait. Il faut donc que je me rende en ville tous les matins, pour faire comme si j'allais travailler. Tout ça m'a quand même permis de beaucoup réfléchir - ou plutôt penser -, sur mon passé, mon présent et mon possible avenir. Je n'en ai pas retiré grand chose de bon à vrai dire, même pas grand chose du tout. Je me suis contenté de me remémorer chaque événement important de ces quinze dernières années, en soupirant presque à chaque fois. Quand à mon présent et à mon avenir, je me suis simplement dit qu'il fallait que je cherche un nouveau job et que je sois un peu plus honnête avec grand-mère. Nahuel a raison au moins sur ce point : je peux foutre ma vie en l'air comme je le veux, tant que ça ne touche pas à grand-mère. Après tout, c'est elle qui nous a sauvé de l'enfer dans lequel on baignait.
Je suis descendu au terminus de la ligne, à l'autre bout de la ville. J'ai marché tout droit encore quelques temps, jusqu'à arriver au panneau de la ville voisine. Sur le chemin du retour et sans trop savoir pourquoi, je me suis rappelé des recherches que j'avais fait avant de partir, en Arizona, à propos de ce gros livre que grand-père m'a donné à mes dix ans. Je l'avais d'abord relu une énième fois, quand un détail m'a sauté aux yeux. Je me suis empressé de faire des recherches à partir de ce nouveau point de départ, qui m'a conduit tout droit au Canada. Quand grand-mère nous a annoncé que nous y déménagions, ça ne pouvait pas mieux tomber. Mais, depuis que nous sommes arrivés à White Oak Station, je ne m'y suis plus vraiment attardé. Le travail me prenait beaucoup trop de temps pour que je sois motivé à me relancer dans la quête de grand-père une fois arrivé à la maison. Aujourd'hui sans emploi, c'est l'occasion où jamais de m'y replonger. De me rendre dans cet endroit que j'ai noté, sur un bout de papier, et glissé entre les pages du gros grimoire.
Je marche en sens inverse, pour retrouver White Oak Station. Une fois de retour dans la ville, je prends de nouveau le bus qui me dépose à dix minutes à pieds du manoir. Je marche encore et rentre en trombe dans la maison. « Grand-mère ? » J'ai appelé, sans réponse de sa part. « Nahuel ? » Je tente, en me forçant. Aucun des deux ne semblent être là, alors j'attrape une enveloppe, je la retourne et je griffonne quelques mots. « Je pars prendre l'air. Sais pas quand je reviens, ne m'attendez pas pour manger. Comptez mon voyage en semaine. Terry » Je claque et verrouille la porte, manquant de faire tomber le chambranle au passage, et je rejoins ma voiture. Je mets le contact et vérifie le niveau d'essence : il ne me reste pas grand chose. Je démarre et passe à la banque, pour vérifier combien d'argent il me reste. Ce n'est pas fameux. Je fais le plein de la voiture, m'achète deux bouteilles de whisky, une bouteille de vodka ainsi qu'un paquet de bière dans le magasin adjacent à la station, et reprends la route. Je me rends compte soudainement, avec panique, que je n'ai rien pris d'autre avec. Mon sac à dos est resté au manoir, et avec lui ma précieuse poudre blanche. Je n'ai pas non plus d'habits de rechange, mais ce n'est vraiment pas ça qui me chagrine. Les mains crispées sur le volant, j'hésite. Deux minutes. Avant de faire demi-tour.
Une fois l'aller-retour au manoir effectué, je me lance sur la route nationale. L'idée, c'est d'aller en Colombie-Britannique. Une fois là-bas, j'interrogerais la population, ou je me rendrais dans les bibliothèques locales ou les archives municipales, pour compléter mes recherches. Je n'ai malheureusement rien de plus précis que le nom d'une province ; ce qui est déjà miraculeux, après toutes les recherches que j'ai faites pendant des années et qui ne m'avaient pas même donné le nom d'un continent. Je sais pertinemment que je n'aurais jamais assez d'essence pour faire le trajet, mais je décide de ne pas y penser pour le moment.
Je m'arrête en fin d'après-midi, fatigué, énervé, tremblant. Je ne pouvais décidément pas boire alors que je conduisais, mais ça me démangeais atrocement. Je m'engouffre dans un petit gîte, et profite pour demander s'ils n'auraient pas une voiture à réparer contre un peu d'essence. Heureusement pour moi, la voiture du propriétaire est justement en panne. Je repars le lendemain matin avec un bidon rempli d'essence, et ma nuit offerte. Voilà qui présage un bon séjour. Assis sur mon siège, prêt à partir, je souris pour la première fois de la semaine. Si ce n'est du mois. En fin de matinée, je décide de m'arrêter. Je n'ai même pas touché à l'héro, et je n'ai bu seulement trois bières. Même hier soir, finalement occupé par la réparation de la bagnole de l'hôte, je n'ai pas bu d'alcool fort. Une grande première, douze heures sans rien boire ou sniffer. Je n'en ressens même pas le besoin, là. Je ne comprends pas. Par contre, j'ai besoin de me dégourdir les jambes, de boire un café, de grignoter quelque chose. Je gare ma voiture près du premier café que j'aperçois. Rien de bien luxueux, mais rustique et chaleureux, malgré les façades délabrées et la propreté douteuse. Je m'assieds à une table près de la fenêtre, commandes un café et étends les jambes. Je repose mon dos contre le dossier de la chaise, je m'étire, et je souris de nouveau. Je suis bien, là. Ne penser à rien. Ne rien devoir à personne. Alors oui, je viens pour cette quête, mais je le prends sereinement, cette fois-ci. J'ai tout mon temps. Personne pour me dire d'arrêter de boire, personne pour me dire d'être plus agréable. Personne dont je dépendes. Ici, personne ne me connais. Ils pensent peut-être que j'ai une belle vie. Que j'ai deux parents aimants. Oui, peut-être que j'ai deux parents vivants. Je reste avec cette idée, souriant, sirotant mon café, quand une blonde s'approche de moi. « Euh, oui bien sûr » Je commence par dire, avenant. C'est bien la première fois. Je me reprends rapidement, le sourire aux lèvres. J'ai vraiment l'impression d'être dans une autre dimension. « En fait, je dis ça, mais je ne connais rien. Je ne suis pas d'ici non plus. » Je rigole brièvement, avant de prendre une nouvelle gorgée de café. J'ai le cœur léger. Comme si j'avais laissé tout le poids de ma vie, à sept cent kilomètres de là.
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| (#) Sujet: Re: going nowhere. terry & sky Jeu 22 Mai - 0:27 | |
| En ce moment, tout était synonyme de liberté. La meilleure sensation du monde de savoir que personne ne l'attendait, personne ne nécessitait sa présence absolument et elle ne manquait probablement à personne. Certes, elle avait prévenu ses amis les plus proches de son absence indéterminée, mais ils ne s'ennuieraient pas trop et leur vie continuerait, qu'elle soit là ou non. De toute façon, ils n'avaient aucun moyen de la joindre. Et elle non plus. Voilà pourquoi elle était si heureuse. Elle était totalement coupée du monde et dépaysée comme elle l'aimait. Elle vivrait pleins de belles aventures et ferais de ce voyage un moment inoubliable qui rendrait tout le monde jaloux.
Elle concentra son attention sur le jeune homme en face d'elle. Il était mignon, pas trop son genre, mais il dégageait un petit quelque chose que Sky aimait bien. Quelque chose de rassurant qui rendait la demoiselle plus confiante. Il avait un petit look «bad boy». Les traits fatigués, pas trop jasant, solitaire. Il n'avait pas l'air dangereux. Sky avait le pressentiment qu'il lui ressemblait. Aimer prendre un coup, faire la fête par-ci par-là sans trop se soucier des conséquences. C'est pour cela qu'elle était aller vers lui, quand elle l'avait aperçu à la table. Comme elle, il était un touriste.
« Ah.. Pendant un instant j'ai cru que tu étais sérieux. C'est rare les gens qui viennent en voyage par ici. Ce n'est pas très touristique...» dis-elle en souriant.
Elle commanda un café noir et s'installa face à lui. Elle se demanda combien de temps elle réussirait à tenir ici, dans cette ville qui semblait déserte à cette heure. Il fallait qu'elle trouve de la compagnie et vite. C'est quand il leva les yeux vers elle qu'elle eu une illumination.
« Hey, ça te dirait qu'on fasse le voyage ensemble ? On ne connaît ni l'un ni l'autre l'endroit, mais ça pourrait être sympa !»
Pendant un bref moment, elle hésita. Faisait-elle la bonne chose en proposant au jeune homme de l'accompagner ? C'était un peu risqué, non ? Après avoir pesé le pour et le contre, elle constata qu'au fond d'elle-même, elle avait vraiment envie de découvrir la ville avec lui et elle s'était déjà convaincue qu'il pouvait être un type sympa. Si jamais ça virait mal, elle pourrait toujours partir de son côté... |
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| (#) Sujet: Re: going nowhere. terry & sky Lun 26 Mai - 23:02 | |
| La blonde qui m'a abordé est amusante. Elle semble toute pimpante, heureuse, en paix, libre. Tout ce que je ne suis pas. Ou peut-être le suis-je, en cet instant précis ? Sûrement. Personne ne m'avait approché de façon aussi confiante. Il faut dire que je n'inspire pas vraiment la sympathie, en temps normal. Je m'en suis toujours accommodé, ayant finit par me complaire dans ma solitude. Je souris. Je pointe un doigt en direction des poutres apparentes du café et visiblement délabrées. Je mets ensuite ma main d'un côté de ma bouche et réponds sur le ton de la confidence. « Rien qu'à en voir ça, c'est sûr que c'est pas très accueillant. » Je m'esclaffe, et me frappe doucement le ventre. « En fait, je me suis arrêté quand mon ventre a crié famine. Ça fait des heures que je voyage. » Je lève la main en direction d'un serveur qui s'approche de la table. « J'aimerais une omelette, s'il-vous-plaît. » Il écarquille les yeux mais note ma commande sur un bout de papier, avant de se tourner vers la blonde qui s'est, entre temps, assise en face de moi. Je pose mon regard sur son visage. Je ne sais pas si c'est elle en particulier qui m'apaise, ou le voyage en lui-même, mais cela fait longtemps que je ne m'étais pas senti aussi bien, aussi relaxé. La question qu'elle me pose aussitôt me prend au dépourvu. Quoi ? Partir avec elle ? Faire le voyage ensemble ? La première réponse qui me vient à l'esprit, c'est... Pourquoi ? Pourquoi moi ? Ai-je l'air si avenant ? Elle a précisé qu'on ne connaissait ni l'un ni l'autre l'endroit, et pas qu'on ne se connaissait pas, l'un l'autre. Comme si ce n'était qu'un détail. « Tu as l'habitude de partir avec des inconnus ? » Je demande, soucieux. Pourquoi me fait-elle confiance ? Je n'arrive pas à comprendre. Jamais au grand jamais personne n'aurait eu l'idée, auparavant, de s'en aller avec moi, encore moins sans rien connaître de mon identité. Je suis toujours passé pour le méchant de service. Je ne peux pas tellement leur en vouloir, du moins pas à ceux qui ne me connaissent pas. Je n'ai rien fait pour plaire aux autres. Le serveur revient avec un sourire contrit et une omelette plus ou moins réussie. Je hoche la tête et avale une bouchée. Elle n'est pas mauvaise. Ça pourrait être sympa. Je suis déstabilisé. Un voyage avec moi, sympa ? « Écoutes, pourquoi pas. Ça pourrait être amusant, en effet. » Je souris en posant ma fourchette. Je fixe brièvement la jeune femme. Et si c'était un piège ? Après tout, elle pourrait être complice de quelqu'un d'autre, ou même agir en son propre nom. Avec un peu de malchance, elle va me dérober tout ce que j'ai en ma possession... Je scrute son regard, qui me semble de confiance, avant de penser que je n'ai rien à perdre, si ce n'est quelques bières. Je tends la main. « Au fait, moi c'est Terry. Enfin, Terrence, mais je préfèrerais que tu m'appelles Terry. » J'esquisse un sourire un peu grimaçant. Cela fait longtemps que je n'avais pas eu à me présenter, et je ne suis plus habitué à ce que l'on m'appelle Terrence. Mes parents m'appelaient Terrence. Grand-père m'appelait Terrence. Maintenant, je me contenterais de Terry. Je finis par retrouver mon sourire et boit une gorgée de café.
Dernière édition par Terry Fergusson le Dim 14 Sep - 19:06, édité 1 fois |
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| (#) Sujet: Re: going nowhere. terry & sky Ven 6 Juin - 4:55 | |
| Étant journaliste, Sky était habituée d'approcher les gens, d'entrer dans leur bulle, dans leur univers afin de mieux les découvrir et les comprendre. Elle oubliait toujours que dans un contexte autre que celui de son travail, comme maintenant, il ne fallait pas être trop brusque et trop à l'aise dans notre approche, car les gens ne sont pas habitués à cela. Ils sont bien dans leur intimité et ils réagissent souvent mal quand des inconnus arrivent et s'intéressent à eux soudainement. Encore une fois, ici, à des kilomètres de White Oak, elle ne pu s'empêcher d'approcher un garçon qu'elle ne connaissais même pas et dont elle ne connaissait pas le passé. Il était peut-être un ancien criminel, qui sait... Elle devrait être plus prudente dans ses actions et dans ses choix. Ceux-ci pourraient finir pas lui nuire plus qu'autre chose. Il la regarda comme s'il s'apprêtait à lui dire un secret et se mit à rire. Son rire était viril et il la faisait sourire. On dirait qu'elle avait déjà entendu ce rire quelque part. Malheureusement, elle n'aurait su dire où. Il lui dit qu'il s'était arrêté ici parce qu'il avait fait après avoir fait un long trajet. Un peu comme elle, au fond. Il sembla surpris qu'elle lui demande de voyager avec elle. Quoi, ce n'était pas normal ? J'avoue que ça devait paraître bizarre. Il n'était pas très fréquent qu'une femme demande à un inconnu de passer plusieurs jours avec elle. Il devait la prendre pour une folle. Mais en réalité, elle ne savait pas quoi répondre à sa question. « Euh... En fait, non. Je suis désolé pour cette approche plutôt brusque. C'est juste que je me disais qu'étant donné que les deux nous étions seuls, ça serait plus plaisant ainsi... Mais si tu ne veux pas, je comprendrais très bien !» Ses explications sonnaient drôles à ses propres oreilles. Elle disait n'importe quoi. Non, la jeune femme ne savais pas pourquoi elle avait dit ça. Parce qu'elle n'étais pas assez réfléchie, probablement... Parce qu'elle avait eu le sentiment qu'il était quelqu'un de chouette. Sky se sentait obligée de se justifier afin qu'il ne la prenne pas pour une demeurée. Elle devait se ressaisir. Elle avait plus d'assurance que ça d'habitude. À sa grande surprise, il accepta de rester avec elle. Un sourire fendit ses lèvres. Elle était contente à l'idée du voyage qui les attendait. Elle se promis de faire tout en son possible pour qu'il ne regrette pas son choix, pour qu'ils passent de très bons moments.
Elle serra la main qu'il lui tendit et se présenta à son tour. « Pardonne-moi. Je n'ai même pas eu la décence de me présenter. Je m'appelle Sky. Enchantée Terry.» Peut-être allaient-ils développer une belle amitié au cours du voyage.. Ou peut-être ça ne collerait pas du tout. C'est ce qu'elle verrait bientôt, mais elle espérait que sa première hypothèse serait la bonne. Sinon, ça allait être vraiment pénible. Sky prit une gorgée de café avant de lui poser une question qui la titillait depuis qu'il lui avait dit avoir fait un long voyage. «Au fait, tu viens d'où ?» |
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| (#) Sujet: Re: going nowhere. terry & sky Sam 19 Juil - 11:13 | |
| J'observe la blonde en diagonale, se dépêtrer avec ses explications. Je ne cesse pas de sourire. Je n'aurais vraiment pas pensé embarrasser quelqu'un de cette façon. En général, les gens sont mal à l'aise en ma présence parce que je ne parle pas et que je suis un bloc de glaçons inexpressif. J'en suis conscient et pour tout dire, je m'en contrefiche sérieusement. Mais là, c'est bien différent : cette fille semble gênée par le fait que je puisse trouver sa question bizarre. C'est le monde à l'envers. Honnêtement, j'ai un peu l'impression d'être dans un rêve, où ma vie serait celle, presque parfaite, d'un étudiant fauché désireux de découvrir le monde en solo, rencontrant des personnes sur son chemin et partant à l'aventure avec eux, sans se soucier de rien, parce qu'il n'y aurait rien à se soucier. Je compte bien me laisser porter par ce sentiment encore quelques temps, jusqu'à ce que je sois brutalement ramené à la réalité. Je sais que me bercer d'illusions me fera plus souffrir qu'autre chose au final, mais je prends le risque. Le risque de vivre.
La blonde retrouve rapidement son assurance quand je lui réponds que son idée de voyage à deux me tente aussi. Je ne sais pas dans quoi je me lance, mais je saute dedans à pieds joints. Moi qui aime l'aventure, je crois que je vais être servi. Jusqu'où irons nous ? Qu'allons nous faire ? Je m'imagine des randonnées à pieds et à vélo, des batailles de polochons et d'eau, des rires et des sourires. Rêves, rêves Terry. L'espoir fait vivre, comme on dit. Je souris quand elle me dit son nom. Très poétique, collant parfaitement à l'état dans lequel je suis. Dans le ciel, dans les nuages. « Enchantée de même, Sky. » Je reprends quelques gorgées de café et finis la tasse, fixant la blonde sans détour, le regard amusé. Je serais presque euphorique en pensant à ce que je vais vivre, si seulement j'étais capable d'une pareille sensation. Rire et sourire sont arrivés, étrangement, plutôt naturellement, mais j'ai bien peur que les sentiments intérieurs mettent plus longtemps à se réveiller. Jusqu'à présent, je me complaisais dans cet état d'insensibilité, et je m'en contenterais certainement encore à mon retour. Mais je comprends bien, à cet instant, que mes sentiments me font défaut. Que je devrais ressentir quelque chose, n'importe quoi, au fin fond de moi.
En trois bouchées supplémentaires mon omelette est finit, et je reste un peu sur ma faim. Je m'essuie la bouche et repose la serviette en papier maculée de graisse sur le bord de la table. Sky me demande d'où je viens, et je me demande brièvement si c'est judicieux que je lui dise. Pourtant, j'efface bien vite de mon esprit le moindre soupçon à son propos. Par une raison que je ne m'explique pas, j'ai confiance en cette femme. Et s'il s'avérait qu'elle soit une voyou ou une psychopathe, eh bien j'aviserais en temps et en heures. « Ohf, une petite ville un peu paumée, en Alberta. » Devant son regard interrogatif, je décide de continuer. « White Oak Station, je ne sais pas si tu connais ? » Je me rappelle alors que les cent ans de sa fondation ont été célébrés il y a peu de temps, et que l'événement a circulé dans les journaux des environs. « Ils ont fêté son centenaire récemment. » Je souris, comme si j'étais fier de ça. Comme si j'étais originaire de cette ville et que son histoire m'importait. « Et toi ? » À voir son allure, je ne pense pas que la blonde vienne d'une grande ville, mais mes qualités de jugement ne sont peut-être pas très optimales. En réalité, je me contente souvent de voir passivement les gens autour de moi. J'ai quand même l'impression que je n'ai pas en face de moi une citadine hautaine et fermée d'esprit. Je m'attends donc, naturellement, à ce qu'elle me sorte le nom d'une ville inconnue à mes oreilles. Je ne pensais pas être surpris.
Dernière édition par Terry Fergusson le Dim 14 Sep - 19:05, édité 1 fois |
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| (#) Sujet: Re: going nowhere. terry & sky Sam 13 Sep - 5:20 | |
| Sky était tout à fait consciente que son comportement pouvait semblait étrange. Effectivement, ce n'est pas tout le monde qui peut arriver comme un cheveu sur la soupe et qui ose aborder quelqu'un dont elle n'a aucune idée de l'identité et qui en plus, lui propose de voyager ensemble. Elle pouvait être un sacré phénomène parfois et Terry devait la trouver bien intense. Mais elle était comme ça. Du genre impulsive et qui regrette seulement une fois qu'elle avait agi. Fallait dire qu'avec son métier de journaliste, elle n'avait pas souvent le choix de s'imposer et de prendre sa place si elle voulait être au coeur de l'action. On lui avait appris à montrer sa vraie nature dès le début.
Son idée a été rapidement approuvée par son compagnon. Sky était aux anges. Elle espérait revenir de ce périple avec pleins de bons souvenirs. Et plus tôt cela commencait, plus ils en profiteraient. Terry avait désormais terminé son omelette. Ils pourraient enfin partir. Sky avait si hâte ! Partir à l'aventure à la conquête d'une nouvelle province.Elle commenca à ranger ses choses et à se préparer à partir quand une phrase ou plutôt deux mots de Terry attirèrent son attention. En Alberta. Je lève les yeux de mon sac et le fixe, désireuse d'en savoir plus. Il semble hésiter, mais me répond tout de même. White Oak Station. Je n'en crois absolument pas mes oreilles. « Nooooooon ! Tu es sérieux ? C'est de là que je viens aussi ! Je n'en reviens pas ! C'est assez extraordinaire qu'on se rencontre ici avant même de s'être rencontrés chez nous...»
Sa réaction était peut-être exagérée un peu. Bien qu'il y ait peu de clients dans le restaurant, le cri aigu qu'elle avait poussé avait fait tourner les têtes dans leur direction. Mais elle s'en fichait. Elle était beaucoup trop énervée d'avoir rencontré quelqu'un provenant du même coin qu'elle. Elle se sentit immédiatement plus rassurée. Les habitants de White Oak avaient la réputation d'être de bonnes personnes. Il ajouta ensuite un commentaire sur le centième anniversaire de la ville avec un air fier. Sky aussi était fière de sa ville. « Oui je sais, j'y étais aussi. J'ai été mandaté pour couvrir l'événement.» Devant son air interrogateur, elle rectifia. « Ah pardon. Je suis journaliste. Je ne me souvient pas t'y avoir vu, par contre. Mais c'est compréhensible vu la quantité de gens présents.»
Elle était hébahie. Elle avait eu bien des surprises en rencontrant cet homme aussitôt arrivée, mais elle en avait eu encore plus en apprenant cette nouvelle. Wow ! Soudain, elle eut un millier de questions à lui poser, mais chaque chose en son temps. Il fallait d'abord qu'elle sorte d'ici. « Et si on allait continuer de faire connaissance en découvrant la ville ? C'est déprimant à fond ici.»
Il était l'heure de faire ce pour quoi elle était venue au départ, c'est-à-dire visiter. Elle savait qu'elle n'était pas au bout de ses surprises. Elle sourit, heureuse de ce que la vie lui réservait. |
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| (#) Sujet: Re: going nowhere. terry & sky Dim 14 Sep - 19:37 | |
| White Oak Station, vraiment, elle aussi ? Je fronce les sourcils, perplexe, avant de sourire devant son expression. Elle semble sincère, aussi surprenant que cela puisse paraître. Quelle était la probabilité que nous venions de la même ville, alors que nous en sommes éloignés de quelques centaines de kilomètres ? « Waw » je réponds, éberlué, ne prêtant pas vraiment attention non plus aux autres clients qui nous fixent. Le cri de Sky les a fait se retourner, et je suis content pour eux : ils ont enfin un divertissement, dans ce café qui pue l'ennui. « En effet, c'est incroyable ! » Je lance, toujours sur le coup de la surprise. Au contraire de Sky, ça ne m'étonne pas vraiment que l'on ne se soit pas rencontré avant dans White Oak Station ; à moins qu'elle ait fait réparer sa voiture au garage, je n'aurais jamais eu l'occasion de la remarquer. Et encore, je l'aurais certainement vu, mais sans pour autant imprimer son visage et la reconnaître plus tard, en la croisant de nouveau. Non, ce qui m'étonne, c'est plutôt de la rencontrer là. Qu'elle soit venue me parler, à moi. Elle aurait pu adresser la parole au mec derrière, mais non ; c'est vers moi qu'elle s'est approchée et, par le plus grand des hasards nous habitons au même endroit. Je hoche la tête, ne comprenant pas vraiment la réponse de la blonde, après que je lui ai parlé du centenaire de White Oak. « Oh, d'accord » je réplique. Une journaliste. Cela explique peut-être son tempérament impulsif et le fait qu'elle n'ait pas peur d'aborder les gens sans les connaître. Et leur proposer de voyager en sa compagnie, alors qu'elle ne les connaît pas du tout. Je finis par sourire avant d'éluder sa dernière remarque. « Ofh, c'est surtout que je n'y étais pas. » Je ris faiblement. Si je me souviens bien, Nahuel y était allé, à cette fête. Je l'avais même emmené, en fait. Il m'avait bien proposé de l'accompagner, mais ça ne me branchait absolument pas. Je n'avais aucune tenue à me mettre, aucun costard ou même pantalon décent, et puis je n'avais tout simplement pas envie d'être baigné dans la foule. J'aurais pu me laisser tenter par l'alcool gratuit, mais je savais pertinemment que ce ne serait que du punch faiblement dosé. Autant rester au manoir.
Je me lève après la question de Sky. En effet, maintenant que nous avons tous les deux finis notre collation, ça ne sert vraiment à rien de rester dans ce café moisi plus longtemps. Faire connaissance. Je souris en coin. Elle pourra toujours me parler d'elle, il n'y a aucun problème ; mais qu'elle ne compte pas sur moi pour que je lui raconte ma vie. Je réalise avec étonnement que je suis complètement différent de la personne que j'étais il y a encore vingt-quatre heures : je parle et je souris. Je ne sais pas pourquoi, je ne sais pas comment ; mais il me reste toujours des limites. Un seuil à ne pas franchir. « Je suis bien d'accord » je réponds malgré tout. « Enfin, la prochaine ville n'est pas bien intéressante. » Je hausse les épaules. À vrai dire je n'en sais rien, mais si elle est semblable à la précédente je ne devrais pas me tromper. Quelques habitations ternes, des rues mornes et deux ou trois bancs décrépis. « Je propose qu'on reprenne la voiture et qu'on s'arrête dès qu'une ville semble sympa ? » je lance, en me dirigeant vers le comptoir. J'ouvre mon porte-monnaie usé par le temps et en sort quelques pièces, que je tends à l'homme bedonnant qui se trouve derrière le comptoir. Il fait un petit mouvement de tête pour me remercier et je me retourne en direction de la sortie. « Ou alors qu'on ne s'arrête pas, en fait » j'ajoute tout en tenant la porte pour que la blonde sorte. « J'avais envie d'aller un peu plus loin, dans les montagnes ou quelque chose de naturel... donc si le trajet ne te dérange pas, on peut s'arrêter seulement une fois là-bas. Enfin, mises à part les pauses toutes les deux heures, bien sûr. » Je souris et attends sa réponse, indiquant du doigt ma voiture. Elle est un peu vieille, voire beaucoup en réalité, mais elle roule mieux que n'importe quelle voiture standard. Je ne suis pas garagiste pour rien. Je réalise, après coup, que tout ce que je viens de lui proposer peut paraître bizarre. Certes, c'est Sky qui a lancé cette idée de voyager ensemble, mais peut-être qu'elle n'avait pas ça en tête. Peut-être qu'une fille normalement constituée aurait peur de passer deux heures d'affilées dans une voiture avec un homme qu'elle ne connaît pas, sans savoir où elle va. Je rajoute alors, pour la rassurer « Enfin, si tu veux. Je ne te force à rien, bien sûr. » J'ouvre sa porte, puis contourne la voiture pour m'installer derrière le volant. Je mets le contact, attendant de voir si la blonde est toujours motivée par son idée.
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| (#) Sujet: Re: going nowhere. terry & sky | |
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