~ À QUOI RESSEMBLAIT TA VIE AU LYCÉE?
  L'héritier ne garde que des souvenirs brefs de ses années de lycée et même d'université. Celui-ci a toujours été quelqu'un de consciencieux dans son travail et de très intelligent, étant doué tant par la parole que par l'écrit, mais il en faisait souvent qu'à sa tête, défiant l'autorité de ses parents. Son véritable refuge restait la musique et les soirées. Il n’était pas quelqu’un de très sage, plutôt séducteur et de surtout pas très sérieux dans ses liaisons amoureuses, ce qui lui a valu parfois de se faire quelques ennemis.
Pour ce qui est de ses liens amicaux, il n'a gardé que peu d'amis d'enfance.

     ~ ES-TU HEUREUX PRÉSENTEMENT?
  Allen est une personne ayant beaucoup de relations, possédant une nature sociable et agréable d'une part, et côtoyant énormément de gens dans l'univers dans lequel il vit d’autre part. Mais cela ne fait pas de lui un homme heureux pour autant. Sa vie professionnelle lui prend énormément de temps, et lorsqu'il en a pour lui -c'est à dire rarement- il ne fait pas grand chose. Quant à sa famille, il ne la voit que lors de certaines fêtes et ne s'entend qu'avec peu de membres. Pour ce qui est de sa vie personnelle, les liens qu'il entretient avec sa femme ne le rendent pas plus heureux non plus.

     ~ OÙ TE VOIS-TU DANS DIX ANS?
  Ce dernier a de nombreux projets ambitieux, mais la volonté de faire des enfants n'en fait pas partie ; Encore moins avec sa femme, celle-ci répondant au doux nom de Sara Roy, avec qui il s’est lié par intérêt, et sa famille le regarde de travers à cause de son manque de motivation pour s’impliquer avec elle.

Si j’avais un cœur je pourrais t’aimer.

Mais il n’était qu’un animal cruel et lâche.

Trop de chances s’étaient présentées à lui, trop d’opportunités, trop de cadeaux, depuis sa tendre enfance, trop de grâces qui avaient contribué à nourrir en lui la pourriture d’un fruit déjà gâté.

Ce même garnement qui, si petit, songeait déjà à mettre à ses pieds le monde, mais heureusement –ou malheureusement- si souvent remit à sa place par son père qui ne songeait qu’à une chose : qu’il devienne comme lui.
Quel enfant choyé tout de même, ce gosse né de la fornication entre une bourgeoise et un fils de prolétaire qui avait fini par percer dans le monde du business de la nuit, de la musique et des soirées mondaines en Angleterre. Mais c’est qu’il n’était pas bête, le morveux ; D’une intelligence remarquable, il suivit pourtant un parcours scolaire tout à fait correct. Excellant dans toutes les matières, ce n’est qu’à partir de ses huit ans qu’il se saisit d’une passion pour la musique. Pourtant difficile à tenir, lui mettre un instrument entre les mains –ou entre les bras- permit à tempérer son caractère assez particulier.
Et son dévolu se jeta sur un violoncelle. L’engin devait faire sa propre taille et en peser tout autant, mais au moins cela l’occupa pendant de nombreuses années.

Le fils Wilson avait toujours tout eu. Son père réussissait et commençait à prendre une place considérable dans le domaine dans lequel il faisait des affaires, investissait. Leur famille fit ainsi parti de ce qu’on pouvait appeler la haute bourgeoisie.

Alors vint l’adolescence du jeune héritier.
Ce dernier poursuivit ses études dans les plus prestigieuses écoles en Angleterre, en Amérique, puis il fit des voyages un peu partout en Europe. Et enfin au Japon. Il s’éprit d’une passion pour la culture nipponne, et plusieurs voyages furent ainsi organisés l’année de ses vingt-et-un ans, jusqu’à vingt-quatre ans.

Et c’est lors d'un de ces derniers voyages qu'il la rencontra, Elle.

Celui-ci avait déjà eu bien des expériences, séducteur abusif et adepte des jeux de jambes, mais c'est en voulant jouer dans les maisons closes qu'il se perdit dans son propre jeu. Il fit la rencontre avec une de ces parfaites poupées nipponnes et il finit, par ainsi dire, tomber à ses pieds.
L'argent il en avait, il ne faisait encore rien de sa vie à cette période, mis à part le dépenser, ce qui tendait à rendre fou le père Wilson.

Mais la relation n’eut même pas le temps de prendre un quelconque tournant, ni même d’amorcer vraiment quelque chose, que l’homme fut contraint de repartir en Angleterre auprès de sa famille et ses proches.
Suite à quoi l’héritier dû prendre ses responsabilités. Il arrêta totalement de jouer de l’instrument et reprit la gérance de son père de quelques clubs, puis s’unit à une jeune canadienne dont le nom et la santé lui importait gère à vrai dire, ce mariage n’étant qu’une mascarade organisée par sa mère pour l’alliance de deux familles.

Puis il vint s’installer au Canada avec elle vers ses vingt-sept ans. Ce n’est que très récemment qu’il déménagea dans la petite ville d’Alberta qu’est White Oak Station, ville native de la canadienne avec qui il partageait à présent la vie.


Encore aujourd’hui, l’homme garde le souvenir de la jeune fille de joie nipponne aux yeux profonds comme deux pierres de jais.
Dans ses rêves, il l’entend lorsqu'elle l'appelait parfois, d’une voix fragile, dans un unique souffle, presque un murmure :

« Allen . »