Encore quelques centimètres... Allez... Plus qu'un pas... Ça y est ! June appuya sur le déclencheur de son appareil photo et mitrailla l'oiseau qu'elle cherchait depuis des heures. Elle l'avait suivi à travers les bois et il lui avait donné du fil à retordre mais enfin, elle l'avait eu ! Son patron allait être content depuis le temps qu'il attendait ce cliché. La blonde retourna à sa voiture avec un sourire jusqu'aux oreilles. C'était limite si elle ne sautillait pas comme une gamine. Et tout le temps qu'elle roula jusqu'à son appartement, elle souriait encore. Elle chantait même avec la radio.
Arrivée chez elle, l'euphorie d'avoir réussi sa photo était légèrement retombée et c'est quand elle passa devant le miroir de sa chambre qu'elle redescendit de son petit nuage : son jean ainsi que ses baskets étaient plein de boue, elle avait des feuilles dans les cheveux et son pull avait des traces d’écorces et de végétaux en tout genre. Devant son reflet, June avait du mal à se reconnaître. Elle resta quelques instants à se regarder puis elle se mit à rire. Ce cliché l'avait vraiment mis de bonne humeur. En pensant aux gens qui l'avaient vu dans cet accoutrement, elle ne pouvait que sourire. Qu'est ce qu'ils avaient bien pu penser d'elle ?
Bref, elle se fit couler un bon bain chaud. Elle se débarrassa de ses vêtements sales et les mit dans la panière. Elle s’attacha les cheveux et profita des bienfaits de l'eau bouillante. Quand elle sortit, elle était parfaitement détendue. Elle mit une robe et enfila une veste et des chaussures à talons. Elle se sentait bien et voulait que ça se voit. Après un dernier petit coup d’œil à sa tenue, June se saisit de la carte mémoire de son appareil photo et direction les bureaux.
Comme elle s'y attendait, les clichés étaient parfaits et elle toucha une somme plutôt coquette. Elle rangea l'enveloppe contenant le chèque dans son sac et alors qu'elle comptait s'en aller, son patron lui parla du prochain boulot qu'il devait lui confier. Encore un animal introuvable qui lui demanderai des heures voire des jours de planques... Soit, après tout, elle l'avait choisi ce métier, elle ne pouvait pas s'en plaindre.
Elle regagna sa voiture et se dit qu'elle avait bien mérité un petit cadeau. Elle allait dépenser sa prime dans du shopping !!!!! Après tout, elle avait crapaüté dans les bois et avait sali ses vêtements. Il fallait donc y remédier en en achetant des nouveaux... Oui, pas très économique comme façon de penser mais June ne se faisait pas si souvent plaisir alors pour une fois, elle pouvait en profiter.
Direction Stanford Alley ! Après quelques magasins, une paire de chaussures, deux vestes, quatre ensembles et et pas loin de 300 dollars de moins sur son compte en banque, June voulait se poser. Elle alla donc prendre un café. Pendant qu'elle attendait sa consommation, la blonde envoya un petit message à sa meilleure amie : Saphyr. Ça faisait longtemps qu'elle ne l'avait pas vu et la connaissant, elle devait être occupée avec sa guitare. Elle lui écrivit un sms lui proposant de la rejoindre si elle le souhaitait. Sa réponse ne tarda pas et elle fut positive. D'après le texto, la miss ne devait pas tarder à arriver : un petit quart d'heure à peine.
June finit son café et en commanda un autre. Puis le temps passa... Elle regarda l'heure, ça faisait presque une demi heure. Elle essaya de contacter Saphyr mais rien. Elle paya ses consommations avant de sortir. Elle n'aimait pas rester comme ça les bras croisés et décida de partir à sa recherche. Ce n'était pas normal. Si elle avait eu un empêchement ou du retard pour une raison x ou y, elle l'aurait prévenue. Devant le café elle essaya de la joindre une nouvelle fois : toujours rien. Alors elle prit la direction de l'endroit où elle répétait avec son groupe. June y était déjà allée plusieurs fois et se dit que ça serait déjà un bon début. Mais elle avait fait à peine quelque mètre qu'elle reconnut sa Saphyr en train de se faire emmerder par une bande de mecs. Avec sa guitare sur le dos, elle ne pouvait pas se tromper, c'était elle.
La blonde sentit la moutarde lui monter au nez. Elle lâcha ses sacs et fonça vers le petit groupe. Elle était à bonne distance, c'est alors qu'elle les interpella :
_ EH !
Arrivée à leur niveau, elle se plaça devant son amie et mit un coup de pied dans le tibia de celui qui semblait être le chef de la bande. Oh non, elle n'avait pas peur, ce n'était qu'une bande d'ados et June avait dépassé le stade d'être intimidée par ce genre de personnes depuis longtemps.
_ Vous devriez rentrer chez vous avant que je m'énerve pour de vrai !
C'est à ce moment précis quand ils virent le regard qu'elle leur jetait qu'ils décidèrent qu'il valait mieux se sauver. Ce qu'ils firent sans oublier de les insulter copieusement. Elle leva les yeux au ciel et se retourna. Elle prit Saphyr dans ses bras.
_ Ça va ? Tu n'as rien ? Pourquoi tu n'as pas répondu à ton téléphone ?
Ah la la. June avait vraiment tendance à jouer les grandes sœurs protectrices avec Saphyr, une vraie maman poule. Mais elle s'en rendait compte et essayait de calmer ses pulsions.
_ Allez viens, on va boire un verre.
Elle entraîna son amie vers le café où elle était quelques minutes plus tôt. Et elle n'oublia pas de ramasser ses achats au passage.