~ À QUOI RESSEMBLAIT TA VIE AU LYCÉE?
Vous voyez le cliché de la fille super populaire, riche, et belle ? Et bien ça, c'était elle, à peu de choses près. Elle n'était pas cheerleader (pas assez souple ni agile), mais avait à ses pieds bon nombre d'admirateurs, et surtout, faisait beaucoup de conneries. Après tout, elle pouvait se le permettre, et parfois, ses frasques faisaient même les choux gras de la presse. Comme lorsqu'elle a volé la voiture de son voisin (une ferrari f430 convertible, super classe) pour aller faire la fête avec des amis sur la plage. Totalement bourrée, elle a giflé un policier venu l'appréhender, et a été amenée au poste de police. Encore mineure, cela ne s'est pas fini trop mal, mais vous pouvez aisément imaginer comment étaient ses résultats scolaires, c'est-à-dire catastrophiques. Elle préférait faire les cent coups avec ses amis et lire le lendemain sur les magasine people ses bêtises (elle ne rivalisait cependant pas avec Paris Hilton, qu'elle adorait d'ailleurs), plutôt que de travailler et écouter en classe. Ses parents l'ont punie maintes fois, exaspérés par le comportement de leur fille unique, qui certes, leur faisait de la publicité mais pas de la manière dont ils l'auraient voulu. Ils étaient las de voir les gros titre racontant : "L'héritière des restaurants Fitzgerald a encore frappé", et était totalement dépassés par l'attitude d'Olivia, qui ne se souciait pas d'eux. Elle profitait de son adolescence pour faire ce qu'elle voulait, et de ses yeux d'enfant pourrie gâtée, trouvait sa vie merveilleuse.

   ~ ES-TU HEUREUX PRÉSENTEMENT?
On peut dire qu'Olivia est heureuse, oui. C'est peut être difficile à croire, qu'elle se contente de sa nouvelle vie loin des médias, loin du luxe de la villa où elle habitait, loin de sa famille et de ses amis (enfin ses ancien amis), mais pourtant, c'est la vérité. Certes, la transition a été compliquée au début, elle qui n'a jamais eu besoin de travailler, et qui a pris l'habitude des grands espaces s'est retrouvée totalement déconcertée devant son nouveau métier de fleuriste et l'étroitesse de son appartement. Mais c'était son choix, et elle a réussi à ne pas craquer les premiers mois après son emménagement. Après son accident, c'est sa vie à White Oak Station qui lui a permis d'ouvrir les yeux sur son comportement d'autrefois. Bien sûr, on ne change pas du jour au lendemain et elle a gardé certains de ses défauts, mais elle a plus mûri en quelques mois qu'en dix ans. Elle s'est fait de nouveaux amis, beaucoup moins superficiels que les anciens, et a gardé le contact avec ses parents. Paradoxalement, elle se sent plus proche d'eux depuis son départ. De plus, un nouveau sentiment appelé "amour" grandit en elle depuis peu, pour son voisin, qui est aussi charmant qu'agaçant, et qui l'a aidé à se faire à la vie sans employés pour exécuter ses ordres.

   ~ OÙ TE VOIS-TU DANS DIX ANS?
Dans dix ans, elle aura trente-quatre ans. Peut-être qu'elle sera toujours à White Oak Station, peut-être pas. Elle n'a pas le don de prédire l'avenir, et parfois il peut se révéler bien surprenant. C'est vrai, qui aurait deviné il y a dix ans qu'elle serait devenue aussi responsable et mènerait une vie (presque) tranquille au Canada ? Enfin, pour en revenir à la question, il est possible, bien qu'elle ne l'espère pas, qu'elle soit à la tête de l'entreprise familiale, si ses parents venaient à mourir. Mais elle préfère ne pas penser à cette possibilité, et le moment venu, ne sait pas si elle garderait l'entreprise. Olivia n'a pas vraiment les compétences requises pour gérer ainsi plus de quatre-vingt restaurants, et ne les aura peut-être pas non plus dans dix ans. Sinon, elle s'imagine bien avec des enfants, mais pas beaucoup, deux ou trois maximum, qu'elle pourrait choyer à volonté. Et bien sûr, qui dit enfant dit mari, ou du moins compagnon. Elle sera peut-être mariée, elle n'y a jamais vraiment pensé mais elle ne dirait pas non à un mariage grandiose. Enfin, Olivia se voit aisément vivre dans une grande maison, entourée de la famille qu'elle aura créé. Tout cela fait plutôt un beau tableau.

PRÉNOM ET/OU PSEUDO: clarity (anciennement little love.), mais vous pouvez m'appelez alexane. ÂGE: dix-sept ans. PAYS: toujours en france. PRÉSENCE: en ce moment, je peux me connecter tous les jours. COMMENT AVEZ-VOUS CONNU LE FORUM? je ne m'en rappelle plus du tout, mais je pense que c'était par bazzart.  PERSONNAGE INVENTÉ OU SCÉNARIO? inventé. AUTRE CHOSE À AJOUTER? j'vous aime, vous m'avez manqué, et j'espère que ce personnage sera le bon.   

C'est étonnant comme quelques secondes seulement peuvent bouleverser une vie. Cette nuit là, Olivia rentre d'une soirée particulièrement arrosée et la jeune femme, euphorique, chante à tue-tête "barbie girl", en désaccord avec la mélodie douce que diffuse son autoradio. La route l'intéresse bien moins que ses performances vocales, à cette heure-ci elle est certaine de ne croiser personne. Pourtant, au détour d'un croisement, deux adolescents apparaissent quelques mètres devant sa voiture, et ses réflexes, ralentis par la prise d'alcool, lui dictent de dévier la trajectoire de son véhicule. Elle fonce dans un fossé, et tombe dans le noir le plus complet.

Tout est blanc. Les draps comme les murs sont couleur de neige, et elle peut sentir l'odeur caractéristique de l'hôpital. A côté d'elle, elle aperçoit son père assis dans un fauteuil à l'air peu confortable, les yeux cernés. Lorsqu'il voit qu'Olivia est réveillée, il se penche vers elle, soulagé. "Ollie ! Tu nous a fait une de ces peurs !" La jeune femme, ne répond pas, essayant d'abord de retrouver tous ses esprits. Elle a la bouche pâteuse, et avale plusieurs fois sa salive. Elle a l'impression de flotter, et en même temps, ressent de multiples douleurs sur tout son corps. Sa tête surtout lui fait mal, et elle a beaucoup de difficultés à coordonner ses pensées. Finalement, elle se tourne vers son père et lui demande : "Qu'est-ce qui s'est passé ?" Ses souvenirs sont flous. Elle se rappelle être allée à l'anniversaire d'une de ses amies, mais elle a du trop boire, car après c'est le trou noir. "Tu as eu un accident…Mais ne t'inquiète pas, tu vas vite aller mieux." Un accident ? Quoi, elle est tombée dans les escaliers ? Ce ne serait pas la première fois. Avant qu'elle ne puisse interroger son père, un homme entre, et elle en déduit à la blouse qu'il porte qu'il est médecin. "Ah, tu es réveillée. Tu te sens comment ? Non, ne bouge pas, tu as plusieurs côtes cassées, ça serait douloureux." Olivia, qui voulait s'asseoir, s'arrête, totalement déboussolée par tout ce qui vient de se passer. "Mais qu'est-ce qui m'est arrivé, bon sang ?" A noter qu'elle est restée polie, ce qui montre bien combien elle est dépassée par les événements. "Et on est quel jour ? Papa, je te rappelle que j'ai un rendez-vous très important pour faire la couverture d'un super magasine de mode, et je ne peux pas le manquer." Un long silence s'ensuit, et Olivia commence à paniquer. Puis, le médecin prend la parole et dit d'une voix douce, qui donne envie à la jeune femme de le gifler. "Premièrement, tu as eu un accident de voiture. Il est normal que tu ne t'en souviennes pas, tu as reçu un choc et puis, tu n'était pas dans ton état habituel. Ensuite, nous sommes le six septembre. Je ne sais pas si tu as manqué ton rendez-vous, mais en tout cas tu vas être ici un bon bout de temps, le temps de te remettre. Tu as eu de la chance, cela aurait pu être bien plus grave." De la chance ? Mais il se rend compte de ce qu'il dit ? Elle ne peut pas rester ici, elle a plein de soirées de prévues, et puis cette couverture de magasine, elle en rêve depuis des mois ! Elle aura peut-être d'autres occasions, après tout son nom est célèbre ici, à Los Angeles, mais là c'était sûrement sa chance d'être reconnue dans le reste du monde.
Alors qu'elle s'apitoie sur son sort depuis plusieurs minutes, elle se souvient soudainement de quelque chose. "Et les deux adolescents, qu'est-ce qu'ils sont devenus ?" L'anxiété monte en elle. Elle ne veut pas être une meurtrière. Pitié, qu'ils ne soient pas morts, supplie-t-elle en elle-même. C'est son père qui lui répond, le regard grave : "Olivia, ma chérie, il n'y avait que toi sur la route."

Des semaines et des semaines dans cette chambre, presque toujours seule, cela fait réfléchir. Comme un coup de poignard, Olivia s'est rendue compte qu'elle intéressait beaucoup moins ses amis depuis qu'elle était clouée au lit. Et surtout, que sa vie n'était pas si merveilleuse que ça. C'est vrai, bien sûr que c'est drôle de boire, l'euphorie qui lui vient avec l'alcool est grisante, mais la gueule de bois du lendemain l'est beaucoup moins. Et surtout, cela peut avoir des retombées graves, comme avec son accident. La vie est fragile et précieuse, elle s'en rend compte plus que jamais. Elle est lasse de tout cela, de vivre à cent à l'heure, de s'admirer sur les magasines pour les bêtises qu'elle a pu faire, de voir les regards désapprobateurs de ses parents. Avant, cela ne la touchait pas, mais maintenant, elle a bien vu comment ils se sont inquiétés pour elle, combien ils l'aiment. Elle ne peut pas recommencer à agir comme avant, c'est une certitude.

"Et merde !" jure-t-elle pour la troisième fois en quelques minutes. C'est la première fois qu'elle lave son linge, et elle n'arrive pas à faire fonctionner la machine. Pourtant, elle suit toutes les instructions que lui a donné Alice, la femme de ménage de ses parents et celle qui lui a appris à s'occuper de son appartement (Olivia n'a quand même pas quitté sa vie de rêve pour l'inconnu total). Pourtant, malgré tous ses efforts, rien ne se met en route. Elle décide finalement d'aller toquer chez son voisin, et de mettre sa dignité de côté pour lui demander de l'aide. Cela fait quatre jours qu'elle a emménagé, et la jeune femme ne l'a pas croisé. Il faut dire qu'elle travaille, désormais. Oui, vous avez bien lu : son père lui a trouvé un emploi de fleuriste, et bien qu'elle n'ait pas besoin d'argent, elle a décidé de faire comme tout le monde. Enfin, il faut bien briser la glace avec le voisinage, et elle va le faire aujourd'hui. Attendant sur le pallier, un sourire apparaît sur ses lèvres dès que la porte s'ouvre. Elle essaye d'être la plus avenante possible, et dit courtoisement : "Bonjour, je suis la nouvelle voisine, Olivia, enchantée." Très enchantée même, l'homme qui se tient face à elle est plutôt canon. S'ils sont tous comme lui dans cette ville, alors elle va bien se plaire, malgré toutes les galères qu'elle doit supporter. "Et moi c'est Devon. Que me vaut le plaisir ?" Il a l'air de se moquer d'elle, un sourire narquois sur le visage. Prenant sur elle et sans se départir de son apparence polie, Olivia répond : "Et bien, j'aurais besoin de votre aide, si cela ne vous ennuie pas." Comme il ne répond pas, la jeune femme continue. "C'est mon premier appartement et j'ai un petit problème avec la machine à laver… Si vous savez comment l'utiliser, je ne dis pas non à un coup de main." Elle doit avoir l'air ridicule. Qu'est-ce qu'elle fait là, au Canada, dans une ville que personne ne connaît (à part ceux qui y habitent), alors même qu'elle pourrait bronzer sur les plages de la Californie ? "C'est une nouvelle technique de drague ?" Olivia, les sourcils froncés, s'apprête à répliquer vertement lorsqu'il éclate de rire et sort dans le couloir, fermant la porte derrière lui. "Je plaisante, montrez moi donc la cause de vos malheurs." Le menant dans l'arrière-cuisine, où se trouve la machine à laver, elle le laisse donc régler le problème, entre deux commentaires sur ses sous-vêtements Dior qui traînaient par là. Vive ma nouvelle vie, pense-t-elle avec un soupir.