Astrid, en plus de ses nombreuses qualités, a le don de me faire rire. Ses pommettes me font complètement craquer. « En plus, ce qui est bien, c'est que tu peux changer de temps en temps. Par contre, je dois te prévenir, certains sont dans la période ado et sont plutôt chiants ». Mes rires se mélangent aux siens, avant qu'ils ne s'apaisent. Rapidement, je reprends mon sérieux, retombant ainsi dans mes pensées non catholiques envers mon amie. Après ma déclaration, Astrid baisse la tête et me demande la raison. Je fais un non de la tête, accompagné d'un sourire adorable qui fera passer ce non comme une lettre à la poste. Nous changeons ensuite de sujet pour mon plus grand bonheur, parfois je n'aime pas trop me dévoiler, surtout quand cela peut entrainer la découverte de l'une de mes faiblesses. « Il n'y a que moi ? Ça m'étonne un peu. Tu es tellement adorable ! » Les compliments se multiplient et ne rendent pas les choses plus faciles. Sa main se pose sur ma joue qui se met alors à rougir, mon coeur et mon souffle s'accélère. Mon regard parcourt son visage et s'arrête plus souvent sur ses lèvres. Je suis enfin prête à prendre le risque, je me décale légèrement sur le banc et réduit l'écart qui se trouve entre nous deux. « ..Oui ? » L'une de mes mains se glisse au niveau de ses hanches. « ... là... tu me perturbes également... » Le volume de ma voix se baisse petit à petit, tentant de rendre le moment encore plus intime.

Spoiler:

« Dans ce cas, je prendrais les plus jeunes! » Astrid a toujours adoré les enfants, d'ailleurs elle donnait des cours aux plus jeunes quand elle était au lycée. En même temps, elle aime transmettre son savoir-faire, d'où le fait qu'elle soit maîtresse pour les enfants. Dès son plus jeune âge, elle savait ce qu'elle voulait faire plus tard et maintenant, à ce jour, elle est comblée dans son travail et elle ne changerait ça pour rien au monde. Joanne semble perturber par elle et au fond cela la rend mal à l'aise. Décidément, elles se ressemblent beaucoup. « Je ne sais pas, faut voir.. » Selon elle, Astrid n'est pas un top modèle, d'ailleurs, elle s'en contrefiche de ressembler à un mannequin, l'essentiel pour elle c'est le naturel, pas de chirurgie et très peu de maquillage, c'est la clé. La température commence doucement à monter. Astrid à chaud et elle frémit rien que de sentir Joanne à ses côtés. Elle est si bien là qu'elle voudrait arrêter le temps pour continuer d'admirer son amie qui n'est pas simplement que ça à ses yeux. Son sourire ne quitte pas ses lèvres, mais elle avale difficilement sa salive lorsque la blondinette soutient son regard. Un rire sort de sa bouche, un rire nerveux, parce qu'elle a dû mal à avouer le fond de sa pensée. Elle se pince alors rapidement la lèvre, avant de poursuivre. « Je ne veux pas te faire fuir ou quoi que ce soit, tu sais ça ? » Son souffle s'accélère et ses yeux réclament Joanne. « Tu me plais et... » Elle baisse alors la tête, s'injuriant dans sa tête. « C'est stupide, je suis désolée. »

Je rigole légèrement au choix qu’elle fait. J’aime énormément ma famille et elle me manque souvent, mais je dois apprendre à vivre sans eux, ou plutôt loin d’eux. C’est vrai que j’ai fait un choix radical, j’aurais pu partir dans un autre pays, mais rester en Europe, à la place de ça, j’ai décidé de partir de l’autre côté de l’océan. Cela rend les échanges plus compliqués, mais internet est là et nous permet de pouvoir discuter de temps en temps. Je l’écoutais sans perdre le sourire qui se trouvait sur mon visage, en sa présence tout paraissait mieux et je me sentais naturellement heureuse. « Tu es tellement belle ». Cette phrase était sortie toute seule, c’est pour dire qu’elle vient du cœur. Je rougis légèrement en entendant que ces mots sont sortis tout seul. « Pourquoi tu me ferais fuir ? Il n’y a aucune raison que cela arrive ». Je savais très bien que l’instant avait changé, tout était devenu plus intime. Mes pensées ne se concentraient plus que sur elle, oubliant tout ce qui pouvait se passer autour. Au moment où Astrid dit que je lui plais, mon cœur manque un battement. Je n’écoute plus ce qu’elle dit, je suis restée bloquer sur cette phrase. Elle baisse alors la tête, je mets mes doigts sous son menton et la relève. Mes yeux dans les siens, je fais glisser ma main dans son cou et l’emmène jusque derrière sa nuque. « … et c’est réciproque ». Je réduis l’écart qui nous sépare et dépose tendrement mes lèvres sur les siennes.

La présence de Joanne la rend nerveuse, mais en même temps, elle est heureuse. Elle oublie qu'elle est malade et qu'elle n'en a plus pour longtemps, elle pense simplement à la jolie sirène qui est en fasse d'elle. Astrid sait que la blondinette fait battre dans son coeur et plus elle réduit l'espace qui se trouve entre elles, plus elle frissonne. Elle glisse sa main sous son menton pour lui relever la tête, ce qui fait que son regard se plonge instinctivement dans le sien. Elle vit enfin, son corps ne réclame qu'une chose, être près d'elle. Sa main caresse doucement son visage alors que ses lèvres entrent en contact avec les siennes. La main d'Astrid se glisse donc sur sa joue puis derrière sa nuque pour rendre le baiser un peu plus tendre. Elle est aux anges, elle a enfin avoué à son amie qu'elle lui plaisait et savoir que c'est réciproque lui fait du bien. Elle qui pensait que ce n'était que de son côté, que cette attirance ne venait que d'elle, réalisait petit à petit que Joanne était dans la même situation délicate qu'elle. Et qui sait, peut-être que la chose qu'elle n'avait pas osé dire quelques minutes plutôt était celle qui avait poussé Astrid à le faire. De nature timide, c'était bien la première fois qu'elle faisait le premier pas. Astrid mis un terme à ce baiser après quelques longues et bonnes secondes, avant de saisir la main de son amie ou plus. « Si tu savais comme j'ai eu peur que tu me repousses... »

J'aime cette situation, je m'y sens bien. Nous nous sommes beaucoup rapprochées, n'ayant plus que quelques centimètres entre nous. Qui aurait pu bien croire à cela en début de soirée, c'était censé être comme d'habitude, mais non, on avait rapidement joué avec le feu. Astrid me livre ses sentiments, faisant battre mon coeur un peu plus vite et un peu plus fort. C'est dingue ce que cette fille peut me faire de l'effet. J'ai pris mon courage à deux mains et j'ai déposé mes lèvres sur les siennes. Mes yeux se sont doucement fermés, sa main glisse contre ma peau ce qui provoque chez moi un frisson, j'aimerais poursuivre ce moment indéfiniment, mais elle s'éloigne de moi. Je rouvre alors mes yeux, que je pose directement sur ses lèvres. Je veux y gouter de nouveau. La main de mon amie saisit la mienne, j'entremêle alors mes doigts avec les siens. « Tu ne pouvais pas savoir et puis, qui ne tente rien n'as rien ». Un large sourire se dessine sur mon visage, ce dernier avait disparu pendant quelques minutes. Je me rapproche de nouveau d'elle et dépose un tendre baiser sur sa joue. « Tu as déjà vécu ça ? » Je lui pose cette question sur un air très sérieux. « Avec une femme ? » Je regrette instantanément cette question, à mon avis, c'est le meilleur moyen pour mettre un froid. Mais ce moment est si inexplicable que des centaines de questions se mélangent dans ma tête.

Pour une fois dans sa vie, Astrid a vaincu sa timidité. Elle avait elle aussi le droit à un peu de bonheur. Après tout, elle a beau clamer haut et fort qu'elle va bien, ce n'est pas le cas. Elle ne tient plus le coup, elle a envie de baisser les bras et pourtant, elle est toujours là, à mettre sa timidité de côté pour accéder aux portes du bonheur. Joanne la rend vivante et avec ce qu'elle vit en ce moment, elle ne va certainement pas se plaindre. Elle qui enchaine les nuits blanches, elle profite un peu de la vie en s'ouvrant à la footballeuse. Si elle ne l'avait pas fait, son interlocutrice aurait-elle pris son courage à deux mains comme elle l'avait fait elle ? Probablement. Un sourire se dessine sur ses lèvres alors que ses doigts s'entrelacent à ceux de Joanne. Cela fait bien quelques semaines qu'elle ne s'est pas sentie aussi bien, elle revit à ses côtés, espérant de tout coeur que ce n'est pas simplement qu'une passade. Son baiser sur la joue la fait frissonner, mais elle ne dit rien. Elle se contente de l'admirer, d'essayer de lire dans ses yeux. Astrid baisse timidement la tête lorsque celle-ci l'interroge. Elle n'a pas honte d'être attirée par elle, elle est même plutôt fière que ce soit Joanne la première femme qui lui plait. « Non. Tu es la première. » Dit-elle timidement, alors que son souffle s'accélère davantage. Elle mordille donc sa lèvre inférieure avant de caresser ses cheveux blonds. « Et toi ? » Cette question lui brûle les lèvres et il faut qu'elle sache.

Je suis heureuse, elle me rend heureuse. Je n'ai aucune idée de comment va se finir cette soirée, mais je n'ai pas envie qu'elle se termine. Mon regard dans le sien, je n'ai plus qu'elle dans mon esprit, mes autres petits soucis de la vie quotidienne ont disparu. Ce n'est pas grand-chose c'est vrai, mais je m'inquiète souvent pour mon boulot, alors que là, elle me hante. Je ne l'imaginais pas avoir de relation avec une femme, c'est pour cela que je lui ai posé la question. Elle m'avoue que je suis la première femme pour elle. Un large sourire se dessine sur mon visage et automatiquement je fais la même chose qu'elle, je me mordille la lèvre inférieure. Elle me retourne la question, j'ai alors une pensée pour Sacha qui me traverse l'esprit rapidement, c'est avec elle que j'ai eu ma première et seule expérience avec la gente féminine. « J'ai déjà eu une histoire avec une femme. Ici. À White Oak Station.» Mon état change rapidement. Je me décompose littéralement de l'intérieur en prononçant ces mots, j'ai l'impression de perdre toute crédibilité de mes gestes précédents et de m'enfoncer petit à petit. Je ne laisse rien paraître de l'extérieur, je garde ce sourire sur mon visage. Cette différence entre nous me fait peur, c'est nouveau pour elle, alors que moi j'ai déjà connu ça. Et si elle regrettait finalement tout. Je commence à jouer tendrement avec ses doigts, l'empêchant indirectement de s'enfuir. « Ça ne te fait pas peur ? »

Astrid n'a jamais envisagé d'avoir une relation avec une femme. A vrai dire, cela ne lui est pas venu à l'esprit. Elle a toujours eu des relations avec des hommes de son âge et elle se sentait bien. Toutefois, aujourd'hui elle apprécie la compagnie de la jolie footballeuse, en réalité, elle se sent carrément bien à ses côtés et elle n'a qu'une seule envie : arrêter le temps pour profiter pleinement de son sourire, de ses baisers et de ses douces caresses. Joanne la rend dingue et elle ne compte pas l'abandonner de si tôt. Elle aussi elle a le droit à cette putain belle histoire d'amour. Cela fait maintenant quelques temps qu'elle est célibataire et depuis qu'elle réside à White Oak Station, elle n'a pas encore rencontré beaucoup de gens. Elle n'a que très peu d'amis et de ce fait, elle passe souvent ses soirées seules. Joanne lui raconte alors qu'elle n'est pas la première femme dans sa vie. Cela ne lui fait pas du mal, au moins elle a l'expérience avec les femmes. « Ne sois pas mal à l'aise. » Astrid est novice dans ce domaine, tandis que Joanne sait comment s'y prendre. Elle hausse alors les épaules, gardant ses doigts entrelacés avec ceux de son amie. Si elle a peur ? Disons que oui et non, oui parce qu'elle n'a jamais vécue ça, non parce qu'elle fait confiance à Joanne. « Pas si tu es avec moi. » Lâche t-elle avec un large sourire.

Je suis un peu chamboulée face à ses beaux yeux, je suis un peu perdue et je ne contrôle plus vraiment mes gestes. Dans le bon sens des choses, des frissons parcours mon corps au contact de sa peau, mon corps s'emballe légèrement, je la désire de plus en plus. Plus qu'en ce moment même. Ma main dans la sienne, je reprends une respiration normale suite à sa réponse, j'ai eue peur, malgré mon expérience j'ai eu peur. Mais tout est redevenu normal, elle vient de me rassurer. Mon sourire s'élargit. « C'est parfait ! » Je pose ma deuxième main sur sa joue, afin d'orienter son visage vers moi. Je rapproche mes lèvres des siennes et y dépose un nouveau baiser. « Je suis avec toi ». Je ne me suis jamais sentie aussi bien depuis quelques temps. Ma vie ne tourne qu'autour de mon boulot en ce moment, j'ai envie de progresser, comme tout le temps. Cela est un peu plus compliqué depuis quelques temps, mes pensées sont beaucoup tournées envers l'institutrice. Le temps semble s'être arrêté depuis que nous nous sommes assises sur ce banc, mais ce n'est pas le cas, en effet, le soleil commence à se coucher et un petit vent s'est quant à lui lever. Je pose mon regard dans celui d'Astrid. « Ça te dit qu'on poursuive notre soirée ailleurs ? À l'abri par exemple ? »

Astrid n'a pas peur. Elle était réticente au début, mais elle a confiance en Joanne et elle se sent bien à ses côtés, donc elle n'a aucune raison d'être effrayée. La seule chose qu'elle redoute, c'est qu'elle fuit si elle apprend sa maladie, mais bon, si elle tient à elle, la footballeuse sera certainement là pour lui apporter son soutien. Astrid récupère doucement, les battements de son coeur reprenne un rythme constant, tandis que sa main ne lâche pas la sienne. Elle est si bien en sa compagnie, si humaine dans ses bras qu'elle veut profiter pleinement. Toujours assises sur le banc, les deux blondes admirent le coucher de soleil qui est plus que splendide. Cela fait bien longtemps qu'Astrid ne s'est pas ouverte à quelqu'un de cette manière. Elle est qui est si discrète, si effacée du monde d'ordinaire, l'a été davantage lorsqu'elle a appris qu'elle était atteinte d'un cancer. Elle a voulu abandonner, lâchée prise, mais elle a choisi de se battre et en passant du temps avec Joanne, elle est certaine d'avoir fait le bon choix. Un sourire se dessine alors sur ses lèvres alors que celle-ci l'invite à aller ailleurs. « On peut aller chez moi si tu as envie. » Du moins, si celle-ci était prête à franchir le pas. Astrid glisse une nouvelle fois sa main sur sa joue, l'effleurant du bout des doigts avant de déposer timidement ses lèvres sur les siennes.

Cette soirée commence à prendre une belle allure, qui aurait pu croire cela au départ. Je me sens vraiment bien, malgré mon manque d’expérience dans les relations amoureuses. Je n’ai eu qu’une relation sérieuse, avant c’était des amourettes d’enfant ou d’adolescente, cela a changé quand je suis arrivée en ville, j’étais plus mature et je désirais vivre de nouvelles aventures. C’est ce qui est arrivé, mais je ne m’étais jamais imaginé que ce serait avec une femme. Sacha a été la première et j’ai maintenant envie de faire la même chose, de vivre la même chose avec Astrid. Elle me caresse la joue et dépose timidement ses lèvres sur les miennes. Juste avant cela, elle m’a proposé d’aller chez elle. Un sourire se dessine sur mon visage, bien sûr que j’ai envie d’aller chez elle, je ne veux pas la lâcher tout de suite, je veux poursuivre notre soirée. « Oui je veux bien ». Ses lèvres ne se sont pas encore trop éloignées des miennes, j’en profite pour redéposer tendrement mes lèvres sur celles-ci. Mon regard planté dans le sien, j’attends quelques instants avant de me lever du banc. Une fois debout, je lui tends une main. « Allons-y ! Ça commence à se rafraîchir. » Je ne regrette pas du tout de lui avoir avoué ce que je ressentais pour elle, après tout, on ne sait pas du tout ou cela va nous mener, ça pourrait être très bien.

Était-elle vraiment prête à ouvrir son coeur à Joanne ? A vrai dire, elle n'en était pas certaine, mais s'il y avait bien une chose dont elle était sûre, c'est que la footballeuse lui plaisait. Elle n'était pas indifférente à elle et malgré tous les efforts qu'elle y mettait, elle ne parvenait pas à s'éloigner d'elle, comme elle l'aurait voulu. Sa maladie lui mettait des barrières et elle en avait conscience. Toutefois, la période qu'elle traversait n'était pas la meilleure et du soutien n'était pas de refus. Astrid avait le droit à sa part de bonheur et d'ailleurs, elle se décidait même à inviter Joanne chez elle, pour se rapprocher davantage d'elle. Elle s'aventurait vers l'inconnue avec elle, n'ayant jamais eu de relation avec une femme. Avant de quitter le parc, Joanne déposait ses lèvres contre celles de la blondinette qui ne pouvait se retenir de fermer les yeux, pour savourer ce moment si tendre. Astrid saisissait doucement sa main, avec un grand sourire sur les lèvres. Joanne avait raison, le temps se rafraichissait. « En effet, ce n'est pas le moment de tomber malade. » Parfaite ironie quand on y pense. Elle marchait donc à ses côtés, fière d'être en sa compagnie. C'est une bonne quinzaine de minutes après qu'elles se retrouvèrent devant chez Astrid, qui s'empressait d'ouvrir la porte pour y laisser entrer son amie, ou plutôt la fille qui lui plait. « Bienvenue chez moi, je t'en prie, fais comme chez toi. »

Tout allait un peu vite, mais je m'en fiche un peu. En réalité, j'ai envie que ça se passe comme ça, pourquoi attendre quand on sait que tout peut s'arrêter très vite ? Et puis quand on passe un bon moment, pourquoi vouloir tout stopper ? J'aime vraiment passer du temps avec Astrid, tout semble plus facile avec elle et le temps s'écoule plus vite qu'il est impossible pour moi de voir cet après-midi passer. Tellement vite que le soleil est déjà en train de se coucher. Je me lève et lui tend ma main qu'elle prend quelques secondes plus tard. J'entremêle délicatement mes doigts avec les siens puis nous prenons la direction de chez Astrid. Environ un quart d'heure plus tard on arrive devant chez elle encore main dans la main. Je reste un peu en retrait le temps qu'elle ouvre la porte, une fois fait je m'avance et entre dans la première pièce. Je jette un rapide coup d'oeil. « C'est très joli ! » dis-je en enlevant en même temps ma veste. « Tu vis ici seule ? » Je ne peux pas m'empêcher d'être curieuse, mon regard fait encore le tour de la pièce avant de venir se poser sur elle. « Désolé, des fois je pose trop de questions ». Un nouveau sourire se dessine sur mes lèvres, je suis en réalité intimidée d'être chez elle, alors je tente de combler le vide.

En fréquentant Joanne, la maîtresse allait découvrir de nouvelles choses, elle s'aventurait dans l'inconnu et c'était loin de lui déplaire. Certes, au début elle allait certainement être mal à l'aise, mais son amie savait la rassurer et de ce fait, elle prendrait confiance en elle. Après tout, Astrid n'était pas la première femme que Joanne fréquentait, donc elle avait acquis de l'expérience avec les femmes, contrairement à Astrid qui n'y connaissait absolument rien. Toute sa vie, elle avait fréquentée différent garçon, sans pour autant envisager de sortir avec une fille. C'était donc une première pour elle, mais elle était déjà réjouie que ce soit la footballeuse. Un sourire se dessinait rapidement sur les lèvres de la blondinette qui prenait la route, main dans la main avec son amie. Elle était complètement aux anges. Rapidement, elles arrivèrent chez Astrid, une maison à la campagne, loin de toute civilisation. En même temps, elle n'aimait pas l'affluence alors vivre loin de la ville ne lui posait pas de problème. Elle ouvrait donc la porte, laissant Joanne se familiariser avec les lieux. « Merci. » Lâchait-elle, un large sourire sur les lèvres. Toutefois, lorsqu'elle lui demandait si elle vivait seule, Astrid baissait légèrement la tête. « Oui, mon colocataire est.. » Elle soufflait doucement avant d'enchainer. « Il est décédé dans un accident de voiture il y a peu de temps, je n'ai même pas eu le temps d'apprendre à le connaitre. » Balbutiait-elle. « Malheureusement. » Astrid tentait de garder son sang-froid, même si c'était plus dur que cela n'y paraissait. « Et toi, tu vis avec quelqu'un ? » Ajoutait-elle, tentant d'écarter la conversation.

On se trouvait maintenant chez elle, tout allait pour le mieux et cela ne devrait pas changer. Je scrutais tout l'environnement qui se trouvait autour de moi, c'était une façon de la découvrir un peu plus. À la réponse d'Astrid, mon visage se décompose légèrement, je ne m'attendais pas du tout à une réponse comme celle-ci. « Vraiment ? » En voyant le sérieux de la blonde, j'enchaînais ma phrase. « Je suis désolée ! » Un très léger rire s'échappa de mes lèvres, à mon visage cela se voyait qu'il n'était pas voulu. « Je suis vraiment désolé, c'est nerveux ! Je ne m'attendais pas du tout à une réponse comme celle-ci ». Je m'enfonce au fur et à mesure où je prononce ma phrase. Je m'en veux d'avoir rigolé, je ne veux pas qu'elle pense que je m'en fiche, mais être là, chez elle, avec elle sans savoir ce qui va se passer me perturbe et ce rire était une façon pour moi de laisser échapper ce petit moment de panique. Je passe la main sur mon visage. « Et là, je m'enfonce encore plus. C'est de ta faute ... ». Ces derniers mots étaient sortis tout bas de ma bouche. « ... tu me chamboules ». Je la regarde. Une partie de moi attend une réaction de sa part, mais l'autre préfère continuer à parler pour éviter qu'Astrid décide de me mettre à la porte de chez elle suite à ce que j'ai fait. « Moi je vis seule, j'ai voulu avoir une colocataire, mais le courant n'est pas très bien passé, alors on a arrêté ». Je laisse un court instant avant de poursuivre. « J'ai un peu soif ». Et oui, parler cela assoiffe. « Je peux me servir où ? » Respire Joanne, Respire.

Astrid évoquait alors le décès de son colocataire, à contre coeur. Rien que d'y repenser ça lui faisait bizarre, elle avait cette sensation étrange au fond d'elle qu'elle ne parvenait pas à contrôler. Un rire nerveux s'échappait d'entre les lèvres de Joanne, elle semblait plutôt mal à l'aise face à l'aveu d'Astrid et cela était plutôt compréhensible. Fallait avouer que la blondinette ne s'attendait pas à une telle révélation de sa part, en même temps, elle avait choisie d'être honnête avec elle, plutôt que de lui mentir à ce sujet. « J'ai bien compris, ne t'en fais pas. » Rétorquait-elle, suite aux excuses de Joanne. Elle-même aurait certainement réagis de la même façon si le cas était inversé. Un léger sourire se dessinait alors sur ses lèvres quand celle-ci avouait qu'elle la chamboulait. Astrid ne faisait rien pour, pourtant le regard qu'elle lançait à son amie la trahissait au plus haut point. Elle ne cessait de l'admirer, une lueur de joie dans les yeux. Si ce soir elle l'avait invité chez elle, c'était pour se rapprocher davantage d'elle. Effectivement, après quelques baisers échangés, elle se doutait bien que Joanne n'était pas indifférente à elle, ce qui lui procurait des frissons rien que d'y penser. « Je suis désolée. Tu me perturbes aussi, je t'assure. Jamais je ne me suis sentie aussi... bien. » Astrid mordillait rapidement sa lèvre inférieure, baissant instinctivement la tête, intimidée par ce petit bout de femme. « Vivre seule, ce n'est pas si mal en fin de compte, mais bon avoir quelqu'un avec qui passer ses soirées, c'est aussi une bonne chose. C'est pour cette raison que je désirais un colocataire. » Assoiffée, Joanne demandait à la maîtresse de maison où-est-ce qu'elle pouvait se servir. « Laisse je vais le faire. Qu'est-ce que tu veux ? J'ai un peu de tout. » S'exclamait-elle, sans quitter la footballeuse des yeux. Doucement, Astrid se rapprochait d'elle, glissant sa main dans la chevelure de son interlocutrice, sans détourner son regard du sien.

J'ai parfois l'impression d'être immature. Je n'ai jamais eu l'occasion de faire de grandes décisions dans ma vie, hormis celle de venir au Canada. Mais par immature j'entends par là que je fais beaucoup d'erreurs et parfois je n'arrive pas à me contrôler. Et le geste que je viens de faire en est l'image. C'est vrai qu'il n'est pas si grave que ça, mais j'ai peur de la vexer. Mon regard posé sur elle, j'attends sa réaction. Celle-ci n'est pas celle que j'attendais, elle est bien mieux. Je ressens qu'elle veut me rassurer. Un léger sourire apparait sur mon visage. Mais ce sont ces paroles suivantes qui me font le plus grand bien. Le dernier mot que venait de prononcer Astrid, m'avait un apaisé. Elle se sentait bien et cela me rassurait. Dans le fond, ça me rendait bien aussi. Je la regarde et ses gestes me font craquer, elle est tellement belle. Mes yeux s'illuminent et un sourire plus large se dessine sur mon visage. Cette fille a un pouvoir incroyable sur moi, elle a le don de me calmer. Quand je suis avec elle je sais ce que je veux et maintenant que j'ai réussi à lui faire part de mon attirance pour elle, il faut que je sois sûre de vouloir aller plus loin avec mon amie. Je pense que cette soirée est le meilleur moyen pour le savoir. « C'est vrai. Et puis, ça rassure un peu de savoir que l'on n'est pas seule. Je vais quand même attendre un peu avant de refaire une recherche, pour savoir si c'est vraiment ce que je veux ». Ma voix s'était apaisée au court de ma phrase. Je commençais petit à petit à me sentir mieux. « Tu as un jus de fruit ? » Astrid se rapproche doucement de moi, elle glisse sa main dans mes cheveux tout en maintenant son regard dans le mien. Elle va me faire craquer. L'une de mes mains glisse sur son corps et entoure sa taille. En même temps et de façon tout à fait naturelle, je me mordille la lèvre inférieure.

Il est vrai que l'agissement de Joanne l'avait plutôt surprise. Toutefois, Astrid n'était pas là pour la casser, après tout, elle avait réagi de cette façon, car elle était nerveuse. Après tout, Astrid aurait fait exactement la même chose, à un détail près. Elle serait probablement devenue blanche genre cachet d'aspirine. Oui, c'est tout à fait ce qui lui serait arrivé si on lui avait annoncé une telle chose. Bien sûr, la maîtresse avait parfaitement compris le malaise de son amie, c'est d'ailleurs pour cela qu'elle avait tenter de la rassurer, de lui faire comprendre qu'elle ne lui en voulait pas. Certes, Elias était son colocataire, mais elle ne connaissait rien de lui hormis quelques détails tels que son métier et d'autres choses plutôt futiles. Il n'était encore qu'un inconnu à ses yeux, mais elle regrettait vivement de ne pas avoir eu le temps d'apprendre à le connaitre, sachant qu'il avait l'air tout à fait sympathique. Le sujet dérivait alors sur la colocation. Joanne était encore indécise sur son choix, elle allait prendre le temps d'y réfléchir avant de prendre une décision. Elle n'avait pas tort. Astrid pensait à la même chose, allait-elle une fois de plus chercher quelqu'un ? Suite au décès de son ancien colocataire, pas sûre, elle était encore réticente à ce sujet. Cependant, cette idée restait au fond de sa tête, si un jour elle en ressentait une nouvelle fois le besoin. C'est vrai qu'avec ses frais médicaux et tout le reste, elle avait un peu de mal à toucher les deux bouts. Bref, elle acquiesçait d'un mouvement de tête à la réplique de Joanne, y répondant. « Tu as raison, réfléchis bien. » Elle se rendait alors dans la cuisine, saisissant un jus de fruits qu'elle déposait sur la table à côté de Joanne. La main de Joanne se glissait alors sur la taille de la jeune femme, qui ne pouvait en aucun cas détourner son regard du sien. Un froid s'installait alors entre elles, avant que la maîtresse ne parcoure sa nuque pour l'attirer contre elle afin de l'embrasser passionnément. La tentation était à son comble et Astrid n'avait pu retenir ce geste.

Rapidement on avait changé de sujet et à mon plus grand bonheur, notre conversation venait de dériver sur la colocation. J’avais toujours vécu entourée de beaucoup de monde, que ce soit à l’école, au centre de formation, durant le sport ou encore quand j’étais avec ma famille. Je n’ai jamais été seule et je m’appuyais beaucoup sur les personnes qui étaient proches de moi. Mais quand j’ai fait le choix de quitter l’Europe, et plus précisément la Norvège, j’ai aussi fait le choix de me débrouiller seule pour une fois. Cependant, comme je me suis rapidement sentie vide sans ces personnes, j’ai fait le choix de poser une annonce pour partager ma maison, comme elle est grande il n’y aurait pas eu de soucis d’intimité et de partage. J’ai alors eu plusieurs réponses, mais j’ai choisi de prendre une jeune femme appelée Lily. Tout aurait pu bien se passer, mais on a très vite compris que le courant ne passait pas très bien, alors on a mis fin à notre entente et je me retrouve maintenant seule dans ma maison. Mon regard ne la quittait pas, elle acquiesçait mon choix avant de se diriger vers la cuisine afin d’aller chercher ce que je lui avais demandé. Je passais ma main dans les cheveux afin de les remettre en place. Rapidement, Astrid était de retour dans la même pièce que moi. Elle déposait le jus de fruit sur une table, juste à côté de la position où l’on se trouvait toutes les deux. « Merci ». J’étais sur le point d’attraper le jus de fruit pour en boire quelques gorgées, mais le regard de mon interlocutrice était en train de m’hypnotiser. J’observais attentivement les mouvements que faisait l’institutrice. J’avais réussi à me perdre dans ses yeux. Au moment où elle parcourait ma nuque avec sa main, un frisson me traversait le corps. Mon second bras venait l’entourer de l’autre côté, cela me permettait de la sentir complètement, mais aussi de la coller un peu plus contre moi. Quand elle déposait ses lèvres contre les miennes, mes yeux se fermaient doucement et j’intensifiais le baiser, le rendant un peu plus langoureux.

Astrid était prise de frissons à chaque fois qu'elle se trouvait aux côtés de Joanne. Elle était si femme, si naturelle, c'était tout ce qui plaisait à la blondinette. Bien qu'elle soit plus jeune qu'elle, Astrid n'y voyait pas d'inconvénient. Toutefois, elle se doutait bien que la footballeuse était jeune et qu'à vingt-ans seulement, elle n'avait pas encore profité de sa liberté. Au fond, elle espérait que celle-ci se sentait prête à construire quelque chose avec elle. Après tout, elles s'étaient avouées leur attirance mutuelle, donc c'est le courant passait bien. Aujourd'hui, Astrid ne pensait plus à rien, elle tentait de profiter de l'instant présent. Elle qui aimait tout contrôler, prévoir à l'avance était prise au dépourvue. Malgré tout, c'était une sensation agréable pour elle de ne pas se préoccuper de l'avenir. A la demande de Joanne, Astrid s'exécutait pour aller chercher un jus de fruit à son amie. Une fois revenue à ses côtés, elle ne cessait de la contempler, d'admirer cette jolie blonde qui lui faisait tourner la tête. Pétillante, pleine de vie, Joanne arrivait au bon moment dans la vie d'Astrid. Elle la rendait plus vivante et cela la poussait à se battre davantage, comprenant ainsi à quel point la vie était précieuse. Jamais, elle n'avait songé à mettre un terme à ses jours, non, elle n'allait pas faire preuve d'égoïsme. Néanmoins, au début, elle ne voulait pas se battre, elle avait peur de souffrir à cause du traitement, de ne pas pouvoir s'en sortir, mais ça, c'était avant qu'elle rencontre Joanne. C'est donc délicatement qu'elle passait sa main sur elle, sans la quitter du regard. Astrid décidait même de se jeter à l'eau en l'embrassant. Un refus de sa part l'aurait surpris, bien qu'elle se doutait bien que la jeune femme allait intensifier ce baiser fougueux. Qu'elle était belle, avec son sourire d'enfant et ses cheveux d'ange. Elle était comblée dans ses bras. Astrid se rapprochait donc davantage d'elle, caressant ses cheveux du bout des doigts. Elle ne voulait pas aller trop vite, mais elle était terriblement tentée par elle. Quelques longues secondes après, la maîtresse écartait son visage du sien, sans se séparer d'elle.

Astrid me plait, c’est une évidence. Ses cheveux, son sourire, ses yeux, tout est tellement beau chez elle et tout m’attire vers elle. Mais ce qui me fait peur c’est ce qu’elle pense, ce qu’elle désire pour la suite. Comme je suis la première femme pour qui elle éprouve une attirance, je ne voudrais pas la brusquer et la pousser à faire des choix qu’elle ne désire pas au final. Mais pour le moment, c’est elle qui mène les choses en venant déposer ses lèvres contre les miennes. Mes mains glissent dans son dos et le parcourent de haut en bas, s’arrêtant parfois à certains endroits. Ses lèvres se séparent des miennes, mais la seule envie qui me passe par la tête est de les faire fusionner de nouveau. Mes yeux qui s'étaient fermés se rouvrent doucement et instantanément mon regard se plante dans le sien. Je ne reste pas comme ça très longtemps. Mon visage se décale légèrement afin de déposer de tendres baisers sur sa joue, en même temps, l'une de mes mains vient se glisser dans ses cheveux et délicatement je descends mes lèvres sur sa mâchoire puis le long de son cou. Mes lèvres finissent par se décoller de sa peau, je me remet face à elle et je dépose mon front contre le sien. Il était grand temps que je me sépare d'elle, ou alors j'aurais été fortement tenté de la déshabiller sur place. « Je ferai mieux de boire mon jus de fruit, sinon il va se réchauffer ». Je me sépare de son étreinte et me tourne vers la boisson qu'elle m'a apportée il y a quelques minutes. Je prends le verre et boit plusieurs gorgées du jus, avant de reposer le verre où je l'ai pris. Cette petite pause me permet de me calmer un peu, des pulsions ont fait irruptions dans mon corps et me poussent de plus en plus vers elle. Je me tourne vers elle et la contemple de haut en bas, elle est si belle. Délicatement, je remets une de ses mèches de cheveux derrière son oreille. « Tu as prévu quelque chose ? »

Certes, c'est en effet la première relation qu'Astrid entretient avec une femme, mais c'est avant-gout lui plait plutôt bien. Joanne ne la brusque pas, au contraire, elle la caline. Astrid apprécie la complicité qui les lie toutes les deux, elles prennent leur temps et autant avouer que c'est agréable. Après tout, même si elles se connaissaient depuis quelques mois, leur jardin secret est encore préservé et c'est tant mieux. La main de la maîtresse effleure doucement le bas du dos de la footballeuse, de qui elle s'écarte doucement, sans pour autant lâcher son regard. C'est plus fort qu'elle, elle n'arrive pas détourner son regard du sien. On ne peut pas parler de coup de foudre entre elles, mais le rapprochement soudain entre elle est pareil. La jeune femme dépose rapidement ses lèvres sur les siennes pour un baiser chaste et bref. La remarque de Joanne la fait sourire, tandis qu'elle acquiesce la tête, comprenant parfaitement le sous-entendu de son amie. La délicatesse de Joanne lui plait et en sa présence, Astrid perd peu à peu ses moyens, surtout lorsqu'elle est en contact avec elle. « Et bien j'avais pensé qu'on pourrait mettre un film, autour d'une pizza, si tu en as envie. » Sachant que Joanne n'était pas contre, Astrid lui laissait choisir la pizza avant de la commander. En attendant, elle cherchait une comédie à mettre ce soir, histoire qu'elle se détende un peu. Un film sans prises de tête quoi. Une fois le film choisis, elle s'installait donc sur le canapé à côté de Joanne, passant son bras derrière elle pour être tout de même proche. Elle esquissait un sourire à son amie, avant de poser sa tête sur son épaule, les yeux rivés sur l'écran de la télé. Cette soirée ne pouvait pas être plus parfaite!

RP TERMINÉ