nom + Cross prénoms + Avalon Livy date et lieu de naissance + Un 29 Juillet, il y a de cela 25 ans, à Stokholm. origine(s) + Américano-Suédoise orientation sexuelle + Hétérostatut civil + En couple métier et études + Bibliothécaire.


       « Avalon ! Donne-moi le sucre dans le placard. » Tu avais quatre ans à l’époque. Ta mère venait de rentrer d’une soirée, il était deux heures du matin et tu ne dormais pas. Ton père, lui, ne vivait déjà plus à la maison. « Celui dans le sachet Maman ? » Ses yeux ont alors lancé des éclairs. « Bien sûr que oui ! T’es conne ou quoi ?! » C’était ça ta vie. Et tu ne comprenais pas pourquoi ta chère mère respirait le sucre avec une paille, par le nez. Pourquoi tu étais obligée de répondre à tous ses délires, à tous ses caprices. Mannequin gâtée, mère désertée. Tu n’étais qu’un petit jouet qui la secondait lorsque ses pensées devenaient trop floues pour être comprises par sa propre personne. Tu entrais déjà dans le monde adulte sans rien connaître des joies de l’enfance.

« Tu sais ce qu’il te reste à faire. » Tu avais la lame d’un couteau posée sur ta gorge. Tu t’étais promis qu’en déménageant, tu arrêterais toutes ces conneries. Que la drogue serait loin derrière toi mais tu n’avais fait que te mener en bateau. Fille de junkie tu es, fille de junkie tu restes. Ton père malade ne pouvait te donner les leçons de morales et l’argent qu’il te fallait pour continuer à impressionner les autres. Ce n’est pas parce que ta mère est pêtée de tunes que tu te dois de l’être, toi aussi. Après tout, elle n’est pas encore morte pour que tu puisses hériter. « Tu l’auras Willem. » La pression se fit alors moins forte sur ta peau et ta main vint frotter l’endroit où le couteau se trouvait quelques instants plus tôt. Tu ne voulais pas lui obéir mais tu n’avais pas le choix. Les dettes finissent toujours par se payer un jour ou l’autre.
« Hé ! Je crois que tu as perdu ça ! » Dis-tu en courant après une jeune fille en lui tendant un joli petit chien en peluche. Intriguée, cette dernière se retourna et ses petits sourcils se froncèrent. « Ce n’est pas à moi. » D’un sourire enjôleur, tu continuais à tendre le jouet vers elle. « Tu as gagné, il est à moi mais je n’en veux plus alors … » Tu haussais rapidement les épaules. « Mais je peux le reprendre, ce n’est pas grave. Il finira à la déchetterie. » Cependant, tu voyais bien que les yeux de la pré-ado s’étaient mis à briller. « Oh bah non, ce serait dommage ! » Elle te le prit des mains et tu savais que c’était gagné, que tu venais d’acheter son amitié. « Je m’appelle Livy. » Tu lui tendis une main sûre, attendant à ce qu’elle te la serre. Après tout, quel enfant ne désire pas être traité comme un grand ? D’ailleurs, sa mine réjouie te prouvait bien que tu avais raison. « Et moi Sacha ! » Sans le savoir, tu venais de mettre le pied dans les années les plus importantes de ta vie …

« Je serais toujours là pour toi. » La culpabilité, les remords. Un engrenage qui se met en branle et qui t’étouffe dans une prison que tu espérais assez peu solide pour t’en sortir. Mais toi, petit Luciole, tu as succombé. Tu lui as tout raconté. Ta mère, ton père malade et tes déboires avec la police pour différents problèmes comme la drogue ou le vol. Et Willem, ton bourreau. Il sait tout sauf le fait que tu as soudoyé Sacha pour que tu puisses l’approcher mais aussi que tu l’as volé. Tous ces jolis cadeaux qu’il t’offrait aveuglément ; revendus. Toutes ces petits choses qu’il pensait avoir perdues ; volées. Tu te serres dans ses bras et fermes fortement les yeux. Ce n’est qu’un cauchemar. Tu te réveilleras au même endroit, avec la même personne mais tout cela aura disparu.
Quelques mois plus tard.
« Tu m’as bien roulé dans la farine ! » Ses yeux te lancent des éclairs. Tu retiens tes larmes et sens l’étau du désespoir se resserrer autour de ton corps. « Comment as-tu pu ? » Tu tends les bras vers lui avant de les laisser retomber autour de ton corps. « Je suis désolée … » Un simple murmure se perdant dans l’Ouragan qui se déchaine dans la pièce. « Dégage ! » Des mots qui blessent autant qu’un coup porté en plein cœur. « Emrys, laisse-moi … » La gifle fuse. Il est hors de lui. Ta joue est en feu. Ton regard fortement attiré vers le sol. « Va-t’en ! » Tu lui tournes le dos, laissant libre cours à ton désespoir. Tu vas devenir père.


Cinq ans d’hébétude à partir aux quatre coins du monde. Tes parents sont morts tous les deux. A vingt ans, tu es une orpheline riche. Tu as pu rembourser tes dettes mais l’argent ne suffit pas à combler le désespoir de la vie. Il aurait dû s’appeler Jamie et grandir à tes côtés. Sauf qu’il ne saura jamais qui tu es. Lâche ! Tu entends ces mots dans ta tête se répéter inlassablement. Hypocrite ! Traînée ! A combien d’hommes as-tu vendu ton corps pour essayer de l’oublier. A combien comptes tu encore le donner ?
Reviens Livy. Ce n’est plus la même chose ici, sans toi.
Un sourire se dessine sur tes lèvres. Sacha. Toujours là  malgré ce qu’il s’est passé. Tu lui dois bien ça, la pauvre. Alors, après cinq ans, tu as refoulé le bitume d’Oak White. Tu as revu des personnes que tu aurais préféré éviter. Willem. Un pacte. Arrêter de vendre de la drogue à Sacha. En échange ? Toi. Avoir la fille Cross en copine, que demander de mieux ? Mais tout ceci n’aura malheureusement servi à rien. Sacha avait organisé une fête et l’alcool coulait à flot. Malgré le fait qu’elle ait empêché le plus gros dealer de la ville de procurer de l’héro à Sacha, cette dernière avait réussi à en obtenir tu ne sais comment. « Sacha. Ne ruine pas ta vie. » Mais elle te souriait et faisait comme si elle ne t’avait pas entendu. Quelques heures plus tard, elle reposait entre tes bras, inerte et partie vers un autre monde. Dans la précipitation, tu avais envoyé un message à Emrys. Le revoir te fit un énorme choc. Mais il ne devait pas appeler la police. Tu avais de la drogue sur toi. Celle que tu avais réussi à confisquer à Sacha par un habile stratagème. Cependant, si tu te faisais prendre, c’était la prison avec tes antécédents. Tu partis sans demander ton reste, sans lui dire au revoir avec un seconde mort sur la conscience. Jamie – vivant mais tout comme – ainsi que Sacha. Le troisième, ce sera le bébé de Willem. Un avortement qu'il te fera subir une année plus tard. Retour à Oak White. Changée. Commandée. Battue. Tétanisée.