~ À QUOI RESSEMBLAIT TA VIE AU LYCÉE?
Je crois que les autres élèves n'ont pas beaucoup de souvenirs de moi, car je n'étais pas souvent présent. Je suis tombé dans la drogue quand j'avais quinze ou seize ans, j'ai arrêté quand j'ai rencontré Andrea.. Et j'ai repris ensuite. Mais je n'ai pas d'études. Mes résultats scolaires étaient très mauvais. Et comme vous vous en doutez, la relation avec mes parents est totalement nulle. Ils m'ont rejetés quand j'ai commencé à me droguer, et ont coupé mes vivres quand j'ai eu mon petit appartement trop "miteux" pour eux, trop pauvre à leurs yeux. Heureusement, le loyer reste à leur charge..

   ~ ES-TU HEUREUX PRÉSENTEMENT?
Heureux ? Est-ce que l'ont peut être heureux quand on a le cœur brisé en milles morceaux et que rien ne pourra jamais les recoller ? Je crois que les seuls moments ou je suis presque heureux, du moins j'en ai l'impression, c'est quand je plane sous les effets de la coke. Elle me transporte, me fait oublier, atténue la douleur quotidienne. Donc non, je ne suis pas heureux, même si mon jumeau fait tout pour essayer de me redonner le sourire..

   ~ OÙ TE VOIS-TU DANS DIX ANS?
Mort je pense.. Andrea ne reviendra jamais vers moi, et on sait tous ce que la came fait aux drogués dans mon genre. Je finirais au fond d'un trou avec personne pour pleurer ma mort, mis à part mon jumeau, peut-être. C'est le seul à qui je tiens maintenant, parce que c'est le seul qui ne m'a jamais abandonné. Donc non, je ne pense pas me tenir en costume auprès d'un autel dans dix ans, mais au fond d'un trou dans le cimetière.

Ikabot ouvrit la porte de son appartement en souriant et sauta au coup du tatoué qui se présentait a lui, l'embrassant passionnément. Il ne l'avait pas vu depuis deux semaines et comptait bien rattraper ce temps perdu. Le châtain attira l'homme qu'il aimait contre lui en refermant la porte et ne perdit pas de temps pour le déshabiller. Andrea caressait les hanches de son hommes qui se sentait emporté ailleurs, oubliant que l'homme qu'il aimait été fiancé, qu'une femme l'aimait. Il s'en fichait, puisque Andrea l'aimait lui. Du moins, il en était certain. D'ailleurs, le tatoué était devenu sa drogue. Six mois sans prendre de coke, ni d'amphétamines, rien. Il était sobre, ivre d'amour. Après avoir fait l'amour avec l'homme qu'il aimait, le châtain s'était blottit contre lui et avait prit sa main en souriant. « Je t'aime, Andy... Je t'aime. » Le tatoué avait sourit et glissé sa main dans les cheveux ébouriffés. « Moi aussi Ikky.. » Et les conversations s'étaient terminées là, les deux amants s'étaient endormis. Lorsque le matinée montra son nez et que le châtain eut ouvert les yeux, il remarqua l'homme qu'il aimait entrain de s'habiller. Tirant une moue adorable, Ikabot avait soupiré. « T'es obligé de partir maintenant ? Il est.. Il est juste neuf heures. Reviens chéri.. » Le tatoué l'avait regardé et s'était mordu la lèvre avant de s'approcher pour l'embrasser. « Mais elle vient de m'appeler, je dois repartir mon cœur.. » Il fixait son homme dans les yeux, caressait ses joues dans l'espoir de le faire rester. Sa main descendit vers son torse et il l'embrassa. « Elle.. peut attendre un peu non.. ? » Il avait sourit en coin, et Andrea l'avait regardé simplement dans les yeux avant de se placer sur lui et de l'embrasser avec fougue, profitant une dernière fois de son corps avant de devoir retourner auprès de sa fiancée deux heures après.

« Je suis désolé, Ikabot, vraiment.. Je.. Je suis pas comme toi je.. Je peux pas continuer. » Le châtain fixait cet homme qui l'aimait plus que tout lui annoncer une rupture brutale. « Elle est enceinte, tu comprends ? Je vais avoir un enfant avec elle et.. C'est le temps d'arrêter les conneries et d'être responsable. » Il n'en revenait pas et le fixait comme ci il allait soudainement se mettre a rire et l'embrasser, certain qu'il rêvait simplement. Mais non, Andrea était sérieux. « Des.. des conneries.. Non tu ne le penses pas, Dy, tu ne le penses pas.. Tu m'aimes, tu me l'as dis tellement de fois, tu m'aimes.. » Le tatoué échappa un léger rire et secoua la tête. « Parce que tu me faisais pitié à.. A me dire que tu m'aimais aussi souvent.. Laisse tomber Ika. Ouais, j'ai couché avec toi. Mais c'est tout. Tourne la page, va.. Vivre avec quelqu'un qui t'aimera vraiment. Moi.. Moi je l'aime elle. Pas toi. Je t'ai jamais aimé. » Les larmes roulaient sur les joues du châtain qui s'approcha et prit ses mains. Il n'arrivait pas a y croire. Il voulut poser ses mains sur les joues d'Andrea pour l'embrasser mais ce dernier le repoussa sèchement. « Arrête ! Lâche moi sale pédé. Fous moi la paix bordel. » Le tatoué recula en le poussant et attrapa sa valise qu'il venait de terminer, puis quitta l'appartement, emportant avec lui toutes ses affaires personnelles, et aussi le cœur d'Ikabot.

Il est partit. Il est partit depuis deux mois et son cœur le fait toujours autant souffrir. Il n'a pas résisté longtemps, Ikabot, et il est repartit dans la drogue. Sept mois. Il avait tenu sept mois sans se droguer, et il avait reprit le lendemain de la rupture. Rails après rails, bouteilles après bouteilles, il noyait son chagrin comme il le pouvait. Le châtain voulait simplement faire taire cette douleur, arrêter de se sentir aussi stupide d'avoir cru que cet homme l'aimerait. Même les câlins et la présence de son jumeau ne l'apaisait pas. Il devenait comme fou, se cachait pour pouvoir se droguer parce qu'il ne supportait plus les engueulades que Milo lui lançait. Non, il voulait que tout se stoppe, il voulait y arriver. Son jumeau ne le lâchait plus, dormait avec lui, mettait sa vie au sein de la famille Capulet de côté pour s'occuper du fragile garçon qui était sa moitié. Jamais ils n'avaient été autant proches. Ikabot venait même à se demander comment ils pouvaient venir du même endroit mais être aussi différents l'un de l'autre. « Arrête la drogue, Ikabot. Arrête, ça te détruit ça.. Ca va te tuer ! Arrête bordel. » Le châtain fixait son jumeau, légèrement plus grand que lui, mais plus fin. Si différents. « Je veux pas arrêter ! Peut-être que j'ai envie de ça moi ! De crever d'une foutue overdose ou de me tuer hein ! Tu sais pas ça ! » Il se souvint encore du regard choqué de son jumeau avant que celui-ci ne sorte faire un tour dans le parc entourant l'immeuble. Quand il était revenu le soir avec du macdo, Milo avait fait semblant de rien, mais la tristesse était palpable dans ses yeux.