Ouais aujourd'hui c'est la fête, papa et maman étaient partis en voyage pour leurs boulots respectifs, où j'en sais rien, enfin j'ai compris que l'un assuré la défense d'un mec dans l'état du Texas et l'autre partait en voyage pour un futur article à Cuba, ils se mettent bien quoi. En attendant je suis le roi de la maison et ça c'est la chose la plus importante à savoir. Bon j'ai eu le droit à tout, le sermont de l'un pour les règles à suivre pendant leurs absences et le milliard de post-its collés un peu partout pour savoir comment marche la machine à laver, où est rangé l'aspirateur et tout, en gros ma maison c'est un peu comme une chasse au trésor en fait y'a des indices partout c'est plutot drôle je trouve et puis ça me replonge en enfance. Ce dimanche matin et descendis les escaliers d'un pas lent, la main dans le caleçon, les yeux dans le brouillard le plus total, une fois arrivé dans mon salon, je me frotais les yeux, petit à petit. C'était Bagdad, ni plus ni moins, la fête de la veille avait été un carnage, le sol était dans un état inimaginable, le vase qu'ils avaient acheté au cambodge durant leur lune de miel avait été cassé en mille morceaux, Joe le poisson rouge de maman à mystérieusement disparu -paix à son âme - et les tapis de grand maman à des taches d'une couleur non identifié. Je suis vraiment dans la merde autant j'ai une semaine pour tout ranger mais autant si un des quatre déciderait de ramener son cul ici je serais dans une merde monumental. Papa avait sûrement raison quand il disait que j'aimais me mettre dans des situations difficiles. Mais de toute façon personne ne remet plus les pieds ici maintenant. J'haussai alors les épaules et partis dans la cuisine en chantonnant, il faisait beau, j'étais jeune, j'avais de la tune et une semaine pour tout ranger c'était largement suffisant. J'ouvris le frigo prit une brique de lait et m'installai tranquillement sur le plan de travail en la sirotant. La gueule encore enfariné de la veille, je tournai la tête vers le calendrier et arrachai une page, et c'est la que je vis une petite inscription en rouge. « Repas de famille: 13H » D'un mouvement très lent, je tournai ma tête vers le four et l'heure affichait bel et bien 12H45, je recrachai mon lait, lâchai ma brique et me mis à courrir jusqu'a ma chambre, alerte rouge ! J'avais quinze putain de minutes pour ranger tout ce bordel et faire la bouffe pour les trois morfales. Je me précipitai vers mon lit et appelai mon pote Lin je commençai à transpirer et le stress montait, il fallait pas que ce bordel se voit. Même si dans l'ensemble ils sont cool, là je suis vraiment partis trop loin et que j'allais me faire botter le cul. Lin répondit « ALLO LIN, c'est Zep, faut vraiment que tu m'aides là c'est URGENT, faut que tu me livres, des nems, 4 boites de nouilles chez moi, illico presto, bouges ton cul, vieux noich ![/color] » je raccrochai en espérant qu'il s'en souvienne. Je descendis dans le salon, loupant au passage une marche et finissant la course sur les fesses, je me levai en bougeant la table basse et en la mettant dehors, là personne ne la verra. Je mis le tapis des vieux en boules et le rangea sous le lit des parents, là bas non plus personne n'aura l'idée d'aller le chercher. En ce qui concerne les conneries sur le sol, je décidai de prendre un balais et de tout mettre sous le canapé, j'aspirerai tout ça ce soir. Par contre y'avait des taches blanches assez bizarres sur le sol, et j'arrivai pas à les faire partir. Je décidai de partir dans la cabane à jardin de mon père et prendre des pinceaux et un pot de peinture blanche, je trempai le pinceau dans la peinture et déposai quelques tâches sur le sol histoire de faire comme si de rien n'était. Il était alors 12H55 et ils allaient bientôt arrivé, je remontai à toute vitesse dans ma chambre, et prit des affaires dégueulasses, je transpirais comme ce n'était pas permis et ne parlons pas de l'odeur. En descendant je pris le pinceaux et fis des coup sec avec mon poigné pour faire des taches de peinture pour faire genre que j'étais en pleine travaux de peinture. Le crime était parfait. Comme prévu Lin était arrivé, je le pris dans mes bras et je lui dis que je lui expliquerai tout plus tard. Je mis les box de nouille à la place de chacun. Me mis accroupis sur le sol avec un pinceau en attendant la première sonnerie. Ils étaient là j'ouvris le pinceau à la main . « Désolé j'étais entrain de repeindre le salon je vous avez pas entendu ! » dis-je sans souffle m'essuyant la sueur de mon autre main libre. Voilà comme on gère un cas de force majeur chez Zep' Davenport.

Dimanche, dix heures. Mon foutu réveil se met à sonner comme je ne sais pas quoi. Je lui assène un grand coup pour le faire taire, en vain. J’emploie la manière forte, je le prends et le balance à l’autre bout de la pièce. Ma tentative échoue une nouvelle fois, l’objet fait toujours autant de bruit. Alors, j’essaye de faire avec, de m’adapter. Mais, malheureusement pour moi, mon ouïe est bien trop en bon état pour que j’arrive à m’endormir avec ce bruit horrible. Je me résilie alors, petit à petit, à me lever. Stupide déjeuner de famille. Car oui, c’est bien à cause de ça que je dois me réveiller à cette heure que je qualifierai de matinale pour un dimanche matin. Oui, faut pas rêver, moi, en ce jour férié, je dors jusqu’à midi minimum. Mais là, non, je dois m’abstenir. Pour la famille, bien sûr. Qui a eu la stupide idée de prévoir ce repas ce jour-là, déjà ? Je parierai sur Sterling. Il est gentil et mignon, mais bordel qu’est-ce que ses idées sont nulles, parfois. D’ailleurs, que fait-il celui là ? Je suis sûre qu’il doit encore être en train de dormir. Je roule des yeux, repousse ma couverture et m’avance jusqu’à mon réveil que je prends soin d’éteindre. Je le repose sur ma table de chevet. Je regarde ensuite l’état pitoyable dans lequel je suis. Un zombie, je ressemble à un zombie. Voilà, ça m’apprendra à vouloir me coucher à six heures du matin. Qu’est-ce que je peux être nulle, parfois.

Je sors de ma chambre, vêtue de mon superbe pyjama Winnie l’ourson. J’aime bien, rester en enfance. Le premier qui se fout de ma tenue, je le frappe. Je ne vois personne dans le salon, tant mieux. Munie de mes affaires, j’arrive jusqu’à la salle de bain. Là-bas, je me déshabille et file sous la douche. Je tourne le robinet et fais couler l’eau. AIE. Mama, c’est froid. Je règle la température et me détend ainsi, quelques instants. Qu’est-ce que ça fait du bien, un réveil sous la douche. Je me mets alors à penser à tout et à rien, mais surtout au repas. Anthéa sera là, je le sais. Comment va-t-elle se comporter ? Papa et maman ne seront pas là, alors elle pourra arrêter de me jalouser un peu. Oui, oui, elle me jalouse. Parce que, moi, je suis passée devant elle. Nos parents me portent plus d’attention, elle, elle n’en a quasiment plus. Ça la met en rogne, j’en suis sûre. Mais, bon, là, elle sera peut-être plus sympa que d’habitude. Je l’espère, parce que sinon ce repas est déjà mal parti. Je coupe l’eau et en profite pour me shampouiner les cheveux ainsi que le corps, puis j’actionne le robinet. Je me rince, sors de la douche, enroule une serviette autour de mon corps et j’en profite alors pour me brosser les dents. On frotte, frotte, frotte, on rince, rince, rince. Voilà, dentition parfaite. Mon corps est enfin sec, j’en profite pour enfiler les vêtements que j’ai pris avec moi. J’suis habillée simplement, jean, débardeur, gilet. Mes cheveux, je les laisse libre. L’oréal Paris, parce que je le vaux bien.

Je sors ensuite de la salle de bain, toujours pas le moindre bruit. Mais que fou Sterling ? Décidée à savoir ce que fait mon frère – et aussi pour savoir si je peux le faire chier -, je m’approche de sa chambre pour savoir si il est encore en train de dormir. Je colle mon oreille à la porte, n’entendant même pas une mouche volée. Alors comme ça, mon cher grand frère est encore dans les bras de Morphée ? A Onze heures ? Il est mort. Partant reposer mes affaires dans ma chambre à une vitesse folle, je passe également dans la cuisine où je choppe un verre d’eau glacé. Ensuite, je m’approche de la chambre de mon frère, en essayant de faire le moins de bruits possible. Ouvrant la porte, je le vois en train de dormir, tranquillement. Un sourire sadique se dessine sur mon visage, j’arrive à côté de son lit, je m’assois et lui chuchote tout doucement : « Ling, il est tant de te leveeeeeer, tu vas être en retaaaaaard. » Puis, juste après mes douces paroles, je vide mon verre sur lui, et me lève illico avant de gueuler : « Lèves toi feignasse, on doit bientôt partir ! » Je le vois se lever immédiatement. Par réflexe et surtout pour ma protection, je déguerpis illico de sa chambre et pars m’enfermer dans la mienne. J’attends là-bas que mon frère se prépare.

*

Il est désormais le temps pour moi de sortir de ma cachette. Sterling est prêt, le déjeuner débute dans quelques instants. Mes chaussures sont enfilées, ma veste également, je suis totalement prête, sauf que je n’assume pas de sortir. Vu le réveil auquel mon frère a eu droit, je sais très bien que je suis dans la merde et encore, le mot est faible. J’inspire un coup et j’expire également, je déverrouille ma porte et fait face à mon grand frère à qui j’offre un immense sourire : « Je te fais la vaisselle pendant deux semaines si tu ne me tues pas maintenant. » Ceci était la technique de survie numéro 3.

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Le trajet en voiture se fait relativement rapidement, très vite, Sterling et moi sommes arrivés devant la grande maison qui a bercé notre enfance. Des souvenirs me montent à la tête, des bons, comme des mauvais. Welcome home. Je m’avance vers le perron et sonne comme une dingue sur la porte, histoire de faire chier mon petit frère adoré. Celui-ci vient ouvrir quelques instants plus tard, un pinçant à la main, il lâche : « Désolé j'étais en train de repeindre le salon je vous avais pas entendu ! » Je le regarde, incrédule, haussant un sourcil. Depuis quand Zep’ est un peintre ? Je le vois encore en train de faire des dessins à la peinture, lorsqu’il était petit et le résultat n’était pas brillant brillant. Je m’avance vers lui, et l’enlace dans mes bras en lui chuchotant à l’oreille : « Tu me raconteras quelle connerie t’as encore fait, hein. » Par la suite, je fronce les sourcils, grimaçant, face à l’odeur répugnante émanant de mon jeune frère. Ok, il a pas dû gouter à la douche, lui. « Ah Zep, tu pues ! Va tout de suite te changer, t’es crade, encore pire que Ling lorsqu’il revient de son sport, beurk ! » J’offre un sourire à mon grand-père, tout en me dirigeant vers le salon, redécouvrant alors chaque endroits où j’ai passé mon enfance.

Tu te maudissais déjà intérieurement. Tu savais que demain tu allais devoir te lever pour te rendre à un repas de famille qui était lancé par toi-même ! Non mais sérieusement où allait le monde ? Bon, revenons quelques jours auparavant quand tes parents t’ont appelés parce qu’ils partaient en voyage. Tu ne comprenais pas vraiment pourquoi ils continuaient à te prévenir ainsi alors que tu approchais tes trente ans mais c’était un détail. Comme c’était votre semaine repas de famille et qu’ils ne seraient pas là, ils ne voulaient pas que vous brisiez la tradition. Franchement tu éclatais presque de rire au nez de ta mère. Au départ, il avait été hors de question que tu organises ce repas de famille. Et puis ta mère t’avait dis que ton frère, celui que tu n’aimais pas serait pas là et aussi qu’elle n’avait aucune confiance en ton plus jeune frère à qui ils laissaient la maison et que ce serait un bon moyen d’aller inspecter les lieux, voir s’il s’en sortait tout seul. Tu levais les yeux au ciel, tu espérais qu’à dix-huit ans ton frère sache s’occuper de lui-même mais au fond tu savais très bien que ta mère avait raison, mieux valait aller faire un tour pour voir ce qu’il se passait, ton frère n’était pas du genre à passer ses soirées à la maison en train de lire un livre. Alors tu avais décidé d’organiser ce truc. Tu avais envoyé un message à ton jeune frère injoignable en lui disant que vous débarqueriez vers treize heures et qu’il devait préparer à manger ou plutôt en commander quelque part si vous ne vouliez pas tous mourir d’intoxication alimentaire. Tu n’avais pas le temps de t’en charger travaillant de nuit ce soir. Et puis tu avais envoyé un message à Anthéa lui disant qu’elle était bien sûr invitée, tu n’avais reçu aucune réponse de sa part ce qui t’étonnais guerre. Pour Teddie, c’était beaucoup plus simple vu qu’elle habitait avec toi et elle n’avait pas eu l’air d’être ravie de ce repas. Tu ne l’étais pas non plus mais il était hors de question que tu avoues que ta mère t’avait forcé à l’organiser même si quelqu’un finirait bien par se rendre compte que tu mourrais autant d’envie qu’eux de te retrouver en famille. Tu étais dans tes pensées quand la première urgence fit son apparition, des gens à transporter en urgence à l’hôpital. Tu te mis en route sans réfléchir une seule seconde, il n’était que dix heures, la nuit allait être longue …

C’est vers les cinq heures du matin que tu passais la porte de l’appartement. Tu pris seulement le temps d’enlever ton pantalon avant de tomber comme une masse sur ton lit. Tu ne savais pas depuis combien de temps tu dormais, bien trop peu de temps à ton avis quand tu entends des paroles lointaines qui semblent t’appeler. Tu ne comprends pas ce qu’elles te disent et tu ne cherches pas à comprendre, tu es tellement bien dans ton sommeil qu’il est hors de question qu’on te sorte de là. Cependant, tu te réveillais en sursaut quand de l’eau froide entra en contact avec ta peau et que la voix de ta sœur résonna dans tes oreilles : « Lèves toi feignasse, on doit bientôt partir ! » Avant que tu n’aies eu le temps de te lever pour lui faire payer ce réveil, tu entendis la porte de sa chambre se refermer violemment et le verrou se tourner. Tu soupirais d’exaspération et te frottais les yeux, tu n’avais aucune envi de te lever. Regardant le réveil, tu vis qu’il était onze heures dix. Ouais, tu n’avais même pas eu la foi de le mettre en marche la veille et tu aurais peut-être dû. Te résignant, tu pris tes affaires et alla te préparer à la salle de bain. Une bonne douche te permit de te réveiller et tu enfilais une tenue normale, jean, t-shirt et chaussures. Tu savais que ta sœur n’allait désormais sortir qu’au dernier moment de sa cachette et vous n’aviez pas à partir de suite. Tu allais donc dans ta chambre chercher ton portable, tu envoyais quelques sms dont un à Zepplin parce qu’il était capable d’oublier que vous veniez et puis tu pris un livre que tes parents t’avaient offert il n’y avait pas longtemps. Lire était vraiment la seule chose que tu avais continué à faire après tes études et qui pouvait être considéré comme une matière académique. Finalement, ta sœur finit par sortir de sa chambre et avant que tu n’aies dit quelque chose elle dit : « Je te fais la vaisselle pendant deux semaines si tu ne me tues pas maintenant. » Tu la regardais un moment réfléchissant à ce qu’elle venait de te proposer. Tu détestais faire la vaisselle et elle ne le savait que trop bien et elle avait ajouté un maintenant ce qui voulait dire que tu pourrais la tuer plus tard ou du moins te venger. « Deal mais je me vengerais plus tard, là on doit y aller. » Tu attrapais ton portable, les papiers de la voiture et ton permis avant de fermer l’appartement derrière vous. En une vingtaine de minutes, vous étiez devant votre maison d’enfance.

Tu te garais dans l’allée de la maison qui était vide, vous étiez la seule voiture, vous deviez être les premiers à arriver. Tu fus soulagé de voir que la maison tenait toujours debout, avec ton frère il fallait s’attendre à tout. C’est Teddie qui arriva la première devant la porte et elle se fit un malin plaisir de sonner sans arrêt jusqu’à ce que Zepplin arrive à la porte un pinceau à la main tout suant. Déjà, tu sentis que quelque chose d’anormal se passait. « Désolé j'étais en train de repeindre le salon je vous avais pas entendu ! » Ton frère en train de faire de la peinture comme un passe temps ? Non, pas possible … Et puis tu doutais fortement que votre mère le laisse toucher au salon, la seule pièce qu’elle lui laisserait peindre ce serait sa chambre et encore … Tu ne pouvais t’empêcher d’être suspicieux, tu avais été presque aussi fêtard que ton frère à l’époque et tu n’oubliais pas que ton frère n’avait que dix-huit ans et que c’est l’âge où on adore profiter d’une maison vide pour faire la fête. Cependant tu laissais Teddie le prendre dans ses bras et lui dire : « Ah Zep, tu pues ! Va tout de suite te changer, t’es crade, encore pire que Ling lorsqu’il revient de son sport, beurk ! » Tu ne pus t’empêcher de prendre un air vexé, ta sœur cherchait vraiment une vengeance terrible décidément … Zepplin ne se le fit pas dire deux fois et monta les escaliers jusqu’à la salle de bain et sa chambre certainement. « Je ne pus pas d’accord ? C’est mon odeur d’homme viril ! Tu peux pas comprendre soeurette. » dis-tu en riant. Vous rentrâtes dans la maison et tu pus voir que ton frère avait effectivement commandé de la nourriture ce qui te fit sourire. Tu allais ensuite au salon et ne pus t’empêcher de sourire en voyant les travaux de peinture de ton frère, si votre mère voyait ça il était mort … Alors que Zepplin descendait les escaliers changé et propre, tu ne pus t’empêcher de lui demander : « Maman m’a appelé hier et elle n’a pas mentionné le fait qu’elle t’avait demandé de repeindre le salon, une pièce où c’est presque un sacrilège de s’asseoir dans les fauteuils quand maman est là … » Ton frère allait vite comprendre qu’il ne pouvait pas gagner à ce jeu, tu savais déjà ce qu’il cachait de toute manière car malgré vos dix ans de différence, tu le connaissais plutôt bien.