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| i've spent so much time doing nothing that i forgot how to live. | |
| Auteur | Message |
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| (#) Sujet: i've spent so much time doing nothing that i forgot how to live. Mer 9 Avr - 18:55 | |
| terrence "terry" fergussonon m'a donné toutes les terres et toutes les mers, mais je n'ai rien su en fairePRÉNOM(S) ET NOM: terrence, un prénom qui lui rappelle ses parents, ses grands-parents, sa vie d'avant. fergusson, le nom de son père, de son grand-père, et de son petit frère. SURNOMS: terry, qui le rend un peu moins froid, un peu plus doux, un peu moins lui. ÂGE: vingt-cinq ans. NATIONALITÉ: l'accent traduit l'origine écossaise, le bronzage le sang amérindien, et le passeport la double identité écosso-canadienne. ORIENTATION SEXUELLE: il n'a pas eu autant de relations que l'on pourrait croire et est rarement tombé amoureux. cela pourrait être difficile pour lui de définir son orientation, pourtant il n'est pas attiré par les hommes. son désintérêt apparent cache en réalité un cœur qui bat pour la gente féminine. STATUT CIVIL: seul. comme depuis trop longtemps. EMPLOI/ÉTUDES: les mains noires de cambouis, il est garagiste. réparer des voitures quand on ne peut pas se réparer soi-même. SITUATION FINANCIÈRE: il a un salaire suffisant, et sa grand-mère est derrière lui s'il a un problème. il aurait cependant plus d'argent s'il ne dépensait pas tout en alcool et autres drogues, ses relaxants quotidiens. AVATAR: le beau vinnie woolston. CRÉDIT: jaggerus@tumblr. ~ À QUOI RESSEMBLAIT TA VIE AU LYCÉE? un nuage noir. vous savez, de ceux que l'on voit en été, quand il a fait bien chaud pendant bien longtemps et que toute l'eau des lacs, des rivières et des flaques s'est compressée dans un amas de coton noirâtre ? à un moment, l'orage a éclaté. il a ravagé ma vie qui n'était déjà pas à envier. la pluie acide s'est imprégnée des moindres parcelles de mon corps. souffrant. l'alcool a apaisé les blessures de l'esprit. les amis déserteurs les ont rouvertes. la petite poudre blanche me les a fait oublier.
~ ES-TU HEUREUX PRÉSENTEMENT? waw. hum. franchement ? dans une émission pourrie l'autre jour, un mec qui s'est donné un air faussement philosophique a déclaré que certaines personnes étaient heureuses mais ne le savaient pas parce qu'elles se concentraient trop sur les malheurs de leur vie. donc peut-être que je suis heureux et que je ne le sais pas. mais ça m'étonnerait, fortement. au fond, j'en ai rien à faire du bonheur. je veux juste qu'on me foute la paix. qu'on arrête de me casser les pieds avec des terry arrêtes de boire, terry sors un peu, terry souris, tu veux ? que je sois heureux ou pas, c'est du pareil au même de toute façon. le bonheur, ça fait pas revenir les morts.
~ OÙ TE VOIS-TU DANS DIX ANS? je vais vous épargner l'éternel six pieds sous terre que l'on serait tenté de répondre dans mon cas. il y a quinze ans, quinze ans tout pile, je n'aurais jamais pensé que j'en serais là aujourd'hui. il s'est passé trop de choses pour un seul homme, en si peu de temps. le livre, ce terrible fardeau et en même temps cette mission de toute ma vie. et tous ces décès. alors quoi, dans dix ans trois personnes supplémentaires seront mortes et j'en serais toujours au même point ? peut-être. ou bien j'aurais remonté la pente. doucement. je n'en ai pas envie, pas maintenant. mais c'est ce que grand-père aurait voulu. ce que grand-mère aimerait. pour nahuel que je le ferais.
Pour la répartition des groupesCe questionnaire servira à déterminer à quel groupe vous appartiendrez. Vos réponses aux questions à développement influenceront également la décision, mais si vous croyez que le groupe choisi ne correspond pas à votre personnage, n'hésitez pas à le signaler au staff. Pour indiquez votre réponse, il suffit d'ajouter checked juste après name="question" correspondant à votre réponse (n'hésitez pas à nous faire signe si vous avez de la difficulté).Le matin, quand il est l’heure de se lever :
Un métier qui conviendrait bien à mon caractère :
Je croise au hasard une amie de l’école primaire, je lui dis :
En vacances, je:
En ville, je préfère me promener:
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Ce qui me permet d’avancer dans la vie...
Avec les amis, j'adore:
L'élément qui m'attire le plus:
Un défaut que je me reconnais volontiers...
Le soir, avant de m'endormir :
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hors-jeuPRÉNOM ET/OU PSEUDO: chloé/vercors. ÂGE: dix-huit ans, dix-neuf dans dix-huit jours, le vingt-sept avril si ça vous intéresse. PAYS: mon corps en france, mon esprit partout ailleurs. PRÉSENCE: faudra me supporter tous les jours. COMMENT AVEZ-VOUS CONNU LE FORUM? mon petit doigt qui me l'a dit. PERSONNAGE INVENTÉ OU SCÉNARIO? le merveilleux scénario de nahuel. AUTRE CHOSE À AJOUTER? JE VOUS AIMES À LA FOLIE.
Dernière édition par Terry Fergusson le Jeu 10 Avr - 12:14, édité 4 fois |
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| (#) Sujet: Re: i've spent so much time doing nothing that i forgot how to live. Mer 9 Avr - 18:57 | |
| just wondering round with youwould be enoughmoment plus dix Audi RS4. Porte avant conducteur démontée, à réparer, à peindre. Phares avant à remplacer, moteur à changer. « Terry ? J'y vais, je te laisserai fermer la réception. » Je fais un geste de la main à travers la vitre de la voiture et Éloïse s'en va aux bras de son fiancé. Ce mec doit être sacrément amoureux. Il vient la chercher au boulot tous les soirs sans aucune exception. Il attend à l'entrée du garage, me lance un coup de tête et cinq minutes plus tard Éloïse fait son apparition, tirée à quatre épingles, le sac à main sur l'épaule. Je reste toujours une petite demi-heure après qu'elle soit partie, pour profiter de mon maigre moment de solitude de la journée. Je m'essuie les mains pleines de cambouis sur mon t-shirt et ouvre le petit réfrigérateur de l'atelier. J'en sors une bière que je décapsule contre le bord de l'établis. Même Éloïse s'y est mise avec ses envies de me faire arrêter de boire. Bordel, c'est qu'une bière. Elle a menacé de prévenir le patron si je continuais alors j'ai été obligé d'arrêter. J'en avais pas grand chose à faire qu'elle soit déçue, je pensais pas que t'étais un gars comme ça, mais c'était pas envisageable que je perde mon job. Ce travail, ce salaire, c'est la condition de ma survie.
moment plus neuf Avachi sur le lit, je fixe le velux. Il ne fait pas encore nuit mais ça ne saurait tarder. Toc toc toc. « BARRES-TOI ! » Je me redresse sur le lit, cachant instinctivement le verre de whisky derrière mon dos. Quand Grand-mère passe la tête par la porte avec son regard voilé, je me dis que j'ai foiré. Je ne pensais pas que ce serait elle. Elle baisse les yeux vers un point au sol à côté de mes pieds, et je me rends compte que j'ai oublié de masquer la bouteille. Elle porte une panière à bout de bras et je me lève pour récupérer mon linge. « Tes habits repassés. » Je ne m'excuse pas pour lui avoir crié dessus, ni pour l'alcool. J'ai arrêté de m'en vouloir il y a longtemps. « Merci. » Elle quitte la chambre et j'attends que la porte soit fermée pour jeter mes vêtements au sol. Ils attendront. Je reprends mon verre et le finis cul-sec avant de me le remplir à nouveau. Je me laisse tomber sur le matelas et ferme les yeux. Je sens cette chaleur au creux du ventre qui se répand, tout doucement. Bientôt, avec un verre supplémentaire elle embrumera mon cerveau et je serais enfin en paix. Il faut de plus en plus de temps à présent pour que l'alcool fasse son effet. J'imagine que ce doit être l'habitude. Ça ne me dérange pas tellement. Il faut juste que je dépense plus d'argent.
moment plus huit Il y a des arbres sur les côtés, des arbres derrière, des arbres devant. Je monte, je marche, je souffle. Ma respiration est saccadée, je suis essoufflé. Je n'en ai rien à faire. Je me concentre sur une seule chose: atteindre le sommet. Depuis qu'on est arrivé à White Oak Station, j'avais envie d'y aller. Rien que vue de l'extérieur elle était magnifique cette montagne. Une fois arrivé tout en haut, j'admire le panorama. D'ici, on aperçoit toute la ville et même celles d'à côté, je crois. C'est à la fois reposant et terriblement grisant. Grisant. Je n'aurais jamais plus pensé dire ça. Je prends une grande inspiration et m'allonge dans l'herbe fraîche. Je sors un joint de la poche de mon sac à dos et l'allume avant d'en aspirer une grande bouffée. Petit morceau de paix. Je me redresse sur un coude - il n'y a personne autour de moi.
moment plus sept Je claque la portière avant et m'extirpe de la voiture. Je m'étire longuement avant d'écarquiller mes yeux quand ils se posent sur ce qui s'apparente au manoir que grand-mère nous avait décrit. Grand, imposant, avec un grand jardin. En effet, elle n'avait pas menti. Elle avait simplement oublié de préciser Très vieux, délabré, flippant. Je hausse les épaules. Après tout, à partir du moment où j'ai un toit au-dessus de la tête, je crois que tout me convient. J'ouvre le coffre et tends son petit sac à grand-mère. Je sors la valise de Nahuel et la lui passe, quand il nous rejoint. Je mets mon sac sur les épaules, j'attrape les deux valises restantes et referme le coffre. Je referme cette ancienne vie, parsemée de malheurs. Espérons que la nouvelle nous réussisse mieux, à tous les trois. Nahuel pousse la porte d'entrée qui s'ouvre en grinçant. Je marche à sa suite et jette un bref coup d'oeil autour de moi. « C'est cosy. » Je souris, ironiquement. Ce manoir est comme moi. À moitié mort, mais pas tout à fait. Il a besoin d'être retapé, d'être réparé. Ça prendra du temps, mais éventuellement il redeviendra en bon état, beau, frais. Heureux.
moment plus six Il est là, étendu sur le lit blanc de l'hôpital, les yeux fermés. Il à l'air presque paisible. Un drap recouvre tout son corps, excepté la tête et un bout de sa jambe bandée. Je serre la mâchoire, énervé. Contre lui, mais surtout contre moi. Bordel, j'étais où quand il a fait ça ? Ma respiration s'accélère. J'aurais dû être là. J'aurais dû l'en empêcher. « Il est où ? IL EST OÙ ? » Cette salope d'infirmière ne veut pas me laisser entrer. « Excusez-moi, monsieur, mais je crois que dans votre état il ne vaudrait - » Je la pousse d'une main sur le côté et frêle comme elle est, je crois qu'elle tombe à terre. J'en en ai rien à faire. Je suis mal habillé, ça fait trois jours que je ne me suis pas lavé, je pus l'alcool et le shit à trois kilomètres, et c'est pour ça que je ne pourrais pas voir mon frère qui vient de se jeter sous un camion ? « Fallait pas me chercher. » Je crache, hargneux. J'étais dans un sale état, mais il ne m'a pas fallu plus que le Terry, c'est Nahuel, il... de grand-mère, les yeux brillants et les mains tremblantes pour me rendre les idées claires en un claquement de doigt. J'ai hésité, longtemps, avant de venir. Je me suis tapé la tête trois fois contre la porte, le poing dix fois contre le mur. J'ai hésité, longtemps, avant de me confronter à ma responsabilité. S'il est dans cet état-là, c'est à cause de moi. Je suis parti à la dérive et j'en ai oublié mon petit frère. Il n'ouvre pas les yeux, je crois qu'il dort encore. Je le regarde une dernière fois et je referme la porte silencieusement derrière moi.
moment plus cinq Je renifle la petite ligne de poudre blanche qui se trouve devant moi avant d'en reformer une nouvelle. Recroquevillé sur mon lit, j'enchaîne les verres de whisky, de rhum et de vodka. Purs. Rien n'est assez fort apaiser cette souffrance, horrible, qui me déchire de tous les côtés. Alors je sniffe cette drogue qui me libère autant qu'elle me détruit. Et quand tout ça n'est même pas suffisant, je me lève et je crie. Fort. En attendant que quelqu'un vienne me sauver - mais personne ne vient jamais. On toque à la porte et je sursaute. Je ne prends pas la peine de cacher les bouteilles d'alcool, les morceaux de verre éparpillés ni même d'essuyer mon nez. La porte s'entrouvre et la tête de grand-mère apparaît dans l’entrebâillement. Grand-mère ? Ici, pourquoi ? Mon esprit embrumé de comprend pas. Elle n'est pas censée être en Arizona ? « Terry, c'est Nahuel, il est à l'hôpital. Un camion l'a renversé. »
moment plus quatre Les rues sont sombres mais je n'ai pas peur. Je suis sombre, moi aussi. Je m'approche d'un mec que je connais plutôt bien à présent. Je ne lui sers pas la main et il ne tend pas la sienne non plus. On se regarde à peine, le temps pour lui de me glisser un petit sachet plastique tandis que je lui donne des billets de banque. Ma drogue, son argent. C'est comme ça que ça marche entre lui et moi, depuis quelques mois maintenant. Une relation à double sens qui fonctionne très bien. Je n'ai rien besoin de plus. Je ne lui lâche aucun mot et je repars d'où je viens. Dans une petite ruelle, à trois pâtés de maison de là où j'habite, quelqu'un me rentre dedans. « Bordel, fait attention où tu marches connard. » Je lui crie en relevant la tête. Je ne vois pas bien qui c'est, dans la nuit, mais cet enfoiré n'est pas décidé à se bouger de mon chemin. « Aller fais pas le malin, dégages de là. » Je ferme mon poing, énervé. Je suis une boule de nerfs depuis... hier, et il ne vaudrait mieux pas m'embêter. Le mec devant moi reste toujours immobile, à un mètre à peine de moi. Il fait mine de soulever le bras, pour me frapper. « T'aurais pas dû me parler comme ça, pédale. » Je respire un grand coup et serre la mâchoire. Je m'avance rapidement de quelques pas et lui donne un coup de tête sur le front. « T'aurais pas dû me rentrer dedans, bouffon. »
moment plus trois Je traîne les pieds dans les couloirs du premier étage, l'esprit ailleurs. Mon regard croise celui du principal, au loin, et quand l'information remonte à mon cerveau, il est trop tard pour que je change de direction. Merde. C'est la deuxième fois de la semaine que je me fais prendre en flagrant délit de séchage de cours et je ne suis pas sûr que ce sera apprécié cette fois-ci - pas plus que la dernière. Le conseiller d'éducation, qui m'avait reçu, m'avait fait la leçon selon laquelle je n'avais pas redoublé pour être encore plus absent et mauvais en cours que l'année précédente. Je m'étais contenté d'hausser les épaules et de souffler. Si c'est le proviseur qui m'attrape aujourd'hui, je risque de ne pas passer le reste de l'année ici. Qu'est-ce que les parents vont dire si je suis expulsé ? Le principal s'approche de moi et j'engouffre mes mains dans les poches de mon jean. « Terrence, » je le coupe aussitôt dans sa phrase pour me justifier. « Je me sentais pas bien, » je mens « j'étais sorti aux toilettes, je vais en cours là. » Le proviseur soupire, doucement. « Non, n'y vas pas. Suis moi. » Putain, pourquoi ? Alors c'est bon, je vais être viré ? Aller quoi, six absences dans le mois c'est pas grand chose, et une moyenne ça se rattrape. Je m'apprête à m'excuser et lui dire que je vais faire des efforts mais je me résigne. Il a certainement déjà fait son choix. « Assieds-toi. On va attendre que ton frère arrive. » Quoi ? C'est quoi ce bordel, qu'est-ce que mon frère vient faire là-dedans ? Je fronce les sourcils. Il arrive et je vois dans son regard qu'il est perplexe, lui aussi. Sérieusement, c'est quoi le problème ? Je me mets à penser que finalement, je ne suis peut-être pas là parce que je vais me faire expulser. Si seulement c'était pour cette raison.
« Je ne sais pas comment vous annoncer ça... » Je me bouge sur mon siège, mal à l'aise. Ça ne présage rien de bon. C'est quoi le délire ? On est viré tous les deux ? Qu'est-ce qu'il a bien pu faire le morveux ? « Il y a eut un accident aujourd'hui, en début d'après-midi. Voiture contre poids lourd. » Quoi ? Non. Non non non. Pas ça, pitié pas ça. Virez-moi, virez-le, mais pas ça. Tous mes muscles se contractent et je sers la mâchoire. Ma respiration s'accélère et je n'ai aucune idée de comment me préparer à la bombe qui va exploser dans quelques secondes. « Vos parents n'ont pas survécu au choc. Je suis désolé. » NON ! Ma respiration s'arrête un moment et j'ai l'impression qu'on me donne un coup de poing dans le ventre. Je me lève et donne un coup de pied dans le bureau du principal qui recule de quelques centimètres. « Non non non. » Je me prends la tête entre les mains et quand je la relève, le sourire compatissant du proviseur me devient insupportable. « C'EST PAS POSSIBLE PUTAIN ! » J'attrape le bureau à deux mains et l'envoie valser contre le mur d'en face, heurtant au passage le principal qui ne s'est pas décalé assez rapidement. Ma respiration est rapide, saccadée, et un sanglot me bloque la gorge. « Nos parents. Ce sont nos parents bordel ! » Ma voix se casse et les larmes s'échappent involontairement. Elles coulent à flot, sans s'arrêter. Je frappe dans tous les meubles qui se trouvent autour de moi, sans que ma colère et ma tristesse ne s'en aille pour autant. Rien ne pourra jamais me calmer. Rien ne pourra jamais effacer la douleur. Nos parents. Nos parents sont morts.
moment plus deux Je regarde le gros livre du coin de l'oeil. Cela fait quelques mois que grand-père me l'a confié et je compte bien en prendre soin. Je souris. On est chez la mère de maman, un peu au milieu du désert. Il fait beau, parfois un peu trop chaud mais des ces cas-là je vais prendre une douche froide, et ça va mieux. Mamie et Nahuel sont dehors en train de faire je ne sais trop quoi, et je décide de sortir moi aussi. Je m'assois à plusieurs mètres d'eux et attrape quelques cailloux, machinalement. Je repense à tout ce que grand-père m'a dit, et mon coeur se serre. Ce qu'il m'a confié est très important. J'ai tellement peur de le décevoir. J'essaie de jeter un caillou loin, très loin. J'aimerais pouvoir aller aussi loin, moi aussi. Proportionnellement. Je sers les lèvres. J'ai peur de ne pas y arriver. J'entends la sonnerie du téléphone au loin, mais je n'y fais pas réellement attention. Je continue de jouer avec mes cailloux, réfléchissant à une tactique pour envoyer le caillou encore plus loin. J'en ai trouvé un gros, et je me demande s'il peut voler longtemps, lui aussi. Maman s'est approché de grand-mère et, curieux l'espace d'un instant, j'attends et tends l'oreille. « C'était Austin... son père est mort. » Je reste figé un instant, bouche bée. Quoi ? Je jette mon caillou sans prendre attention de l'endroit où il atterrit. Grand-père ? Je cours à l'intérieur de la maison et me plante devant le gros livre. Grand-père ne peut pas être mort, ce n'est pas possible. Comment vais-je faire sans lui ? Je n'ai que dix ans. Je n'y arriverais jamais. Toutes les peurs que j'ai concernant ce livre surgissent d'un coup et je m'affale sur mon lit, la tête dans les mains. J'entends des petits pas approcher. « Dégages ! » je lance à Nahuel, qui s'est arrêté dans l'embrasure de la porte. J'ai besoin d'être seul. Il faut que je réfléchisse à tout ça. Comment vais-je pouvoir m'en sortir ? « Tu verras ça va aller. » Ma respiration s'accélère et je fixe mon petit frère, énervé. « Mais non ça ne va pas aller ! Rien ne va aller ! C'était déjà assez dur comme ça et puis... » Une boule se forme dans ma gorge et j'ai envie de pleurer. Il ne peut pas me faire ça. Il ne peut pas me confier cette quête et m'abandonner juste après. J'étais content de pouvoir l'aider, j'étais content d'avoir été choisi. C'était un honneur. Du haut de mes dix ans, j'avais le privilège de pouvoir faire des grandes choses. Comme un adulte. Je pensais le faire au côté de grand-père, mais voilà qu'il est mort. « Merde tu peux pas comprendre ! Tu comprends rien de toute façon. » Je me lève et les larmes se mettent à couler le long de mes joues. Des larmes de tristesse, mais surtout de colère, de rage. Je suis seul, tout seul ! J'attrape le livre, qui se trouve sur la commode, et m'enfuis de cette chambre qui m'oppresse. Je sors de la maison et passe à côté de maman et sa mère sans y prendre garde. Je cours, je cours, le poids du livre me ralentissant. Je m'en vais le plus loin possible. Je n'y arriverais jamais. Grand-père ne pourra pas être fier de moi. Je vais échouer, misérablement. Je me laisse tomber à terre et sers le livre dans mes bras, le plus fort possible. Je reste comme ça plusieurs minutes, peut-être même une heure entière. Quand mes larmes sont asséchées, je pose de nouveau mon regard sur le livre. Je secoue la tête. Je ne peux pas abandonner. Il faut que je me batte. Il ne faut pas que je sois faible, comme ça. Je contracte ma mâchoire. Je vais me remettre à chercher, plus que jamais. Nuit et jour s'il le faut. Grand-père ne sera pas mort en vain.
moment plus un Attablé à la bibliothèque de la ville, je feuillette le livre qui se trouve devant moi. Ça va faire une heure que je suis ici et la dame qui s'occupe de ranger me surveille attendrissement. Je ne sais pas si elle a peur que je lui abîme ses livres, ou si c'est parce qu'elle est contente qu'une personne de moins de quarante ans fréquente sa bibliothèque. Je n'y fais bientôt plus attention et je me replonge dans mon ouvrage, Le monstre du Loch Ness, conte ou réalité ? Reportage en images. Depuis que grand-père m'a confié sa précieuse mission, je ne sors de ma chambre que pour me rendre à la bibliothèque. Je veux être au courant de la moindre chose, être renseigné sur toutes les bases des légendes. Il faut que je connaisse bien mon sujet, si je veux pouvoir remplir ma quête. C'est grand-père qui l'a dit. J'ai quelques amis à l'école qui m'ont demandé pourquoi je ne venais plus jouer avec eux le week-end, alors je leur ai dis que je faisais quelque chose de secret. Ils m'ont regardé avec des grands yeux et m'ont posé plein de questions, mais je leur ai dis que je n'avais pas le droit d'en parler, et depuis ils ne m'adressent plus vraiment la parole. On joue toujours ensemble dans la récréation et Paul est même venu à la maison la semaine dernière, mais Jimmy et Marlisa me traitent de menteur. Je m'en fiche. Ils sont sûrement jaloux.
le moment Je suis en train d'écouter la radio avec mamie, quand grand-père vient nous rejoindre. « Écoutes papy, ils parlent de voitures. » Je trépigne sur mon fauteuil, enjoué. Il me regarde avec un air sombre et je bouge inconfortablement sur mon siège. « Il faut que je te parle fiston. » Je fronce les sourcils et m'exclame « Mais papy, c'est pas fini ! » Il me fixe d'un regard noir, celui qu'il me donne quand j'ai fait une bêtise. La dernière fois, j'avais laissé le sécateur au plein milieu du jardin et maman se l'était pris dans le pied. Je le suis à contre coeur et il m'entraîne jusque dans le grenier. La trappe est déjà ouverte mais on n'a pas le droit d'aller dans le grenier, normalement. J'ouvre la bouche et me justifie aussitôt. « Je te jures papy, j'y suis pas allé ! » Il ne dit rien et il continue de marcher, il monte l'échelle et je décide de le suivre. Chouette, ça me fera une excuse pour y aller ! Ou alors c'est un test pour voir si je suis obéissant ? Roh puis zut, je n'aurais qu'à dire que je n'ai pas compris. « Assieds-toi là mon grand. » Il me montre un carton, alors je m'assois dessus. « Tu as eu dix ans il y a pas longtemps, tu es assez grand à présent. » Je hoche la tête et lui demande « Assez grand pour quoi papy ? » Il prend une grande inspiration et me déballes son grand secret. Mes yeux restent écarquillés pendant quelques minutes. « Ce livre est très important pour la famille Fergusson, tu entends ? Je veux que tu en prennes soin. » Je hoche de nouveau la tête, à la fois hébété et émerveillé. « Je ferais attention grand-père, promis. » J'ai la gorge sèche et les yeux qui brillent. J'ai une quête ! Je vais aider grand-père, je vais tout faire pour ne pas le décevoir. Il ne faut pas que je le déçois. Je finis par sourire. Si Nahuel savait ! Je passe ma main, encore et encore, sur le livre que grand-père m'a tendu quelques instants plus tôt. Il est magnifique, il a traversé les âges et à présent c'est moi qui l'ai en ma possession. Je suis tellement fier. « Tu connais la tâche que tu dois accomplir. Notre famille a besoin de toi. » Je continue de caresser la reliure du gros livre, pensif. Admiratif. Soudain je fronce les sourcils, repensant à ce qu'il m'a dit il y a quelques minutes. « Personne ne doit être au courant ? Même pas Nahuel ? » Je fais la grimace. Comment je vais faire si je ne peux pas le dire à Nahuel et s'il ne peut pas m'aider ? Je ne vais jamais y arriver tout seul. Je hausse les épaules. Pour l'instant il y a grand-père, de toute manière. Mais quand même. « Personne. Ton frère n'est pas prêt pour ça. Il est encore trop jeune. » Je continue de faire la moue. Ça serait trop cool que je lui dise que j'ai une quête, une quête de grand ! Je fixe le livre et retrouve mon sourire. Grand-père se lève et je reste assis encore un peu. Il se dirige vers la trappe, avant de se retourner vers moi. « C'est une longue quête qui t'attends, Terry. » Il a l'air très sérieux et mon sourire s'évapore de nouveau. « Tu ne peux pas prendre ça à la rigolade. » Il donne un coup de tête dans ma direction pour me saluer, laisse échapper un nuage de fumée de sa pipe et descends l'échelle. Je reste encore quelques minutes à fixer le gros livre, tantôt le sourire aux lèvres, tantôt fronçant les sourcils. Je ne sais plus quoi penser. Ça à l'air terriblement excitant, mais d'un autre côté grand-père semble si sérieux et sombre quand il parle de cette quête. Si seulement je savais à quel point tout ça me rendrait sombre, moi aussi. Peut-être que j'aurais continué d'écouter mon émission sur les voitures.
Dernière édition par Terry Fergusson le Jeu 17 Avr - 20:19, édité 2 fois |
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› inscription : 03/01/2014 › pseudo : tchouky (marion) › avatar : josephine skriver › autres comptes : non à la schizophrénie › statut civil : célibataire › quartier : #9, standford alley › vit en colocation avec sa cousine et milly, la fille de cette dernière › occupation : travaille dans l'humanitaire › hôtesse d'accueil de la salle de sport
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down by the river
› inscription : 22/01/2012 › pseudo : sarah (twisted lips) › avatar : sasha pieterse. › autres comptes : micah. › statut civil : célibataire. › quartier : fairmount district. › occupation : étudiante en architecture et design intérieur.
| (#) Sujet: Re: i've spent so much time doing nothing that i forgot how to live. Mer 9 Avr - 20:12 | |
| han, j'étais justement en train de me dire hier que j'avais hâte de voir ton nouveau dc! quel bon choix. bon courage pour ta fiiiiiiche, j'ai hâte de la lire. |
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down by the river
› inscription : 22/01/2012 › pseudo : sarah (twisted lips) › avatar : sasha pieterse. › autres comptes : micah. › statut civil : célibataire. › quartier : fairmount district. › occupation : étudiante en architecture et design intérieur.
| (#) Sujet: Re: i've spent so much time doing nothing that i forgot how to live. Mer 9 Avr - 20:12 | |
| han, j'étais justement en train de me dire hier que j'avais hâte de voir ton nouveau dc! quel bon choix. bon courage pour ta fiiiiiiche, j'ai hâte de la lire. |
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| (#) Sujet: Re: i've spent so much time doing nothing that i forgot how to live. Mer 9 Avr - 21:16 | |
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| (#) Sujet: Re: i've spent so much time doing nothing that i forgot how to live. Mer 9 Avr - 21:59 | |
| han, mon loup t'es canon, là aussi. (re)bienvenue |
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| (#) Sujet: Re: i've spent so much time doing nothing that i forgot how to live. Mer 9 Avr - 22:51 | |
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| (#) Sujet: Re: i've spent so much time doing nothing that i forgot how to live. Jeu 10 Avr - 11:58 | |
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| (#) Sujet: Re: i've spent so much time doing nothing that i forgot how to live. Jeu 10 Avr - 18:49 | |
| mama, trop bon choix de scénario, et de dc du coup. j'ai hâte de lire ta fiche, j'attends que tu la finisses pour en profiter. bon courage d'ailleurs ! |
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| (#) Sujet: Re: i've spent so much time doing nothing that i forgot how to live. Jeu 10 Avr - 21:17 | |
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| (#) Sujet: Re: i've spent so much time doing nothing that i forgot how to live. Sam 12 Avr - 10:15 | |
| ah putain, j'ai hâte de lire cette fiche |
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| (#) Sujet: Re: i've spent so much time doing nothing that i forgot how to live. Sam 12 Avr - 11:53 | |
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| (#) Sujet: Re: i've spent so much time doing nothing that i forgot how to live. Sam 12 Avr - 12:00 | |
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kill em with kindness
› inscription : 21/08/2013 › pseudo : shiver./sarah. › crédit : spleen ocean/tumblr.
› statut civil : célibataire. › occupation : serveuse au madison grill & mannequin à ses heures perdues.
| (#) Sujet: Re: i've spent so much time doing nothing that i forgot how to live. Sam 12 Avr - 19:13 | |
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› inscription : 16/03/2013 › pseudo : charney (rose) › avatar : melissa benoist. › crédit : charney (ava).
› statut civil : célibataire. › quartier : dans un petit appartement, sur downtown area. › occupation : étudiante en droit, spécialisation en crime familiaux. barmaid au old pub.
| (#) Sujet: Re: i've spent so much time doing nothing that i forgot how to live. Sam 12 Avr - 20:07 | |
| BIENVENUE PARMI NOUS ! Bonne chance pour la suite ! |
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| (#) Sujet: Re: i've spent so much time doing nothing that i forgot how to live. Lun 14 Avr - 12:26 | |
| merci cassoute. bien sûr que je te réserve un lien, avec grand plaisir même. merci drewdrew. |
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lost souls in revelry
› inscription : 24/06/2013 › pseudo : vercors. (chloé) › autres comptes : biddy la jolie. › crédit : ultraviolences, the vamps.
› statut civil : célibataire, mais son cœur bat de plus en plus fort pour son premier amour. › quartier : fairmount district. › occupation : couturière à hazelnut.
| (#) Sujet: Re: i've spent so much time doing nothing that i forgot how to live. Jeu 17 Avr - 21:55 | |
| cassandre elle a dit que c'était tout bon alors je m'auto-valide voilà. |
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| (#) Sujet: Re: i've spent so much time doing nothing that i forgot how to live. Jeu 17 Avr - 21:57 | |
| J'appelle ça un abus de pouvoir ! Un coup d'état ! ( Mais bon bienvenue ) |
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lost souls in revelry
› inscription : 24/06/2013 › pseudo : vercors. (chloé) › autres comptes : biddy la jolie. › crédit : ultraviolences, the vamps.
› statut civil : célibataire, mais son cœur bat de plus en plus fort pour son premier amour. › quartier : fairmount district. › occupation : couturière à hazelnut.
| (#) Sujet: Re: i've spent so much time doing nothing that i forgot how to live. Jeu 17 Avr - 22:00 | |
| oui, c'est vrai. mais que veux-tu, quand on a du pouvoir il faut bien en user un peu. (merci luchoute. ) |
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| (#) Sujet: Re: i've spent so much time doing nothing that i forgot how to live. | |
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