Une semaine banale, voilà ce que je viens de passer. Rien d'excitant depuis le week end dernier, depuis cette fameuse fête de la ville, fête qui a fini au lit avec Sawyer. Faut dire que je l'avais bien chercher toute la journée, en ayant bien en tête qu'on finisse par en arriver là. Je ne sais pas vraiment si j'attends autre chose d'elle, je veux dire autre chose que du sexe et des moments calins. Car pour le moment, notre relation tourne autour de ça. Pas que ça me déplaise, loin de là vous vous en doutez bien, mais j'ai comme l'impression qu'avec elle c'est différent d'avec les autres. Est-ce que c'est parce que je tiens plus à elle ou juste parce qu'elle vit sous mon toit et qu'obligatoirement on est plus proche qu'avec des femmes que je n'ai vu qu'une seule fois ? Elle me fait bien trop réfléchir cette interne en chirurgie.. Et qu'est ce que je fais quand je me pose toutes ses questions ? J'appelle June, j'envoie un sms et on se retrouve dans la demi heure qui suit. June, c'est comme une soeur, une moitié de moi dont je ne peux pas me séparer, celle qui me comprend, qui me connait par coeur, qui connait ce que j'ai au fond de moi et qui sait pourquoi je le cache. Elle a suivi toute l'histoire avec Elya, m'a ramassé à la petite cuillière et c'est surement grâce à elle que j'ai réussi à remonter la pente depuis. On s'est trouvé au bon moment, et ça a tellement bien accroché que depuis on ne se lache plus. Problème ? Elle est parti au fin fond de la montagne ou je ne sais où pour aller photographier des loups. Oui des loups. Il parait qu'ils sont rares. Ca marche pas si on prend des photos du méchant dans le petit chaperon rouge vous croyez ? Non mais j'ai besoin d'elle moi, bien plus que ces loups qui n'ont rien demander à personne. Mais c'est sa passion, son boulot, son gagne pain et je suis au fond tellement heureux de la voir s'épanouir ainsi, que je ne peux pas lui demander de rater une telle opportunité pour mes beaux yeux. Ce qui n'empêche pas que j'attends son retour avec impatience.

Et ce fameux retour, c'est aujourd'hui. Coup de chance, j'étais du matin, ce qui signifie qu'à partir de midi je suis à l'appart, et la seule chose que j'ai à faire c'est attendre le sms de ma June pour savoir quand et où la retrouver. Sms qui ne tarda pas à arriver, pour mon plus grand bonheur. Au primose lake, dans une heure. Ca marche, j'y serai, bien sur que j'y serai ! Elle m'a manqué au fond cette jolie tête blonde. On ne passe pas une journée sans s'envoyer de sms, à la limite du harcelement par moment mais ça ne nous dérange pas, on marche comme ça tous les deux. Je m'habille donc assez rapidement, j'attrape mes clés de voiture et me mets en route pour le lac. Elle a toujours ce besoin de nature cette June, je suis persuadé qu'elle a son appareil en main, prête à faire des photos en toute circonstance. Enjoué, je conduis gaiement, la musique résonnant dans la voiture. J'ai hâte de la retrouver. J'arrive donc sur le lieu du rendez vous, et alors que je la cherchais du regard, elle m'arrive dessus en criant que je lui ai manqué, s'accrochant à mon cou. Je l'attrape bien sur quand mes bras, entourant mes mains dans le bas de son dos. " Toi aussi tu m'as manqué ma puce " toujours affectueux avec elle, je n'ai pas à me protéger de quoi que ce soit et j'en profite. Je la serre donc dans mes bras et la lache quand elle lance sa petite question. C'est vrai qu'on passe toujours pour un couple, ce qui est normal vu notre attitude, d'autant plus que ce n'est pas rare qu'on surjoue la situation. " Je pense pas non, on va tellement bien ensemble ! " lançais je en riant. Je l'embrasse sur la joue avant de la regarder de haut en bas. Enfin elle est là ! " Alors cette expédition ? C'était comment ? T'as trouvé le grand méchant loup ? " Je commence alors à marcher à ses cotés, en direction du lac. On va surement trouver un banc où se poser là bas, comme d'habitude. Et une fois posés, elle sortira son appareil, je le paris d'avance.

Elle ne répond pas vraiment à mon allusion concernant le fait qu'on va bien ensemble, et pour cause, elle est bien trop occupée à me serrer dans ses bras. Si elle pouvait arrêter le temps et rester accrocher à moi des heures elle le ferait. Je ne me ferai pas prier non plus en même temps. On a tous les deux ce besoin de tendresse et de complicité, mais bien trop trahi par le passé, on n'ose plus le fait avec qui que ce soit, mis à part avec l'autre. Il n'y a qu'avec elle que j'arrive à être tendre à ce point, calin, tactile, doux. Un gros nounours quand elle est là. Et pourtant, allez dire à n'importe qui, que ça soit mes collègues, des amis, ou même Sawyer, que je suis un gros nounours plein d'affection, personne ne vous croira. Je me donne tellement de mal à le cacher que c'est vraiment crédible. Même si je semble faillir un peu en ce moment avec ma colocataire, ce qui m'inquiète quand même pas ma. Mais je ne briserai pas ce moment de tendresse avec June pour lui parler de Sawyer, surtout que je sais bien qu'il existe une certaine animosité entre les deux jeunes femmes. Je lui en parlerai, mais plus tard. On finit par se poser sur un banc, toujours autant proche un de l'autre, comme aimanté. En fait c'est ça, on est clairement des aimants, on a besoin de l'autre pour se ressourcer, sans forcément parler des heures, mais juste de la présence de l'autre pour se sentir mieux. Vous avez déjà vu un aimant marcher tout seul vous ? Bref. Blague à part, elle commence à me parler de son expédition, les yeux brillants d'enthousiasme. Je l'écoute, tout en souriant, heureux de la voir autant épanouie. Elle s'en rend assez vite compte et me le fait remarquer. Un petit ton taquin, je lui lance " Non non mais je comprends ! Moi aussi j'admire le mouvement des feuilles t'inquiètes pas ! " Un petit rire s'échappe de mes lèvres avant de reprendre " J'adore te voir comme ça, continue " accompagné d'un bisous sur le front. Donc j'apprends qu'elle a passé quatre jours seule dans la foret pour ne finalement ramener que des souvenirs abstraits. Du moins concret pour elle, mais seulement pour elle. Son coté artiste m'impressionnera toujours, et me laissera aussi toujours perplexe. " Hm, ok ! Tant mieux si t'as profité ! Mais j'aurai bien aimé le voir moi ce loup qui m'a pris ma June pendant quatre jours "

Le temps passe à une vitesse folle avec elle, je ne vois pas les minutes défilées. Surtout quand ça fait plusieurs jours qu'on ne se voit pas. C'est un petit rayon de soleil dans ma vie cette fille, c'est indescriptible à quel point sa présence me fait du bien. C'est vrai que la comparaison avec les jumeaux est tout à fait approprier, c'est exactement ça. Et là voilà repartie dans ses photos, commençant d'abord par le paysage puis finissant très vite par ma petite personne. Je ne prends plus la peine de poser face à elle, je sais que dans tous les cas elle finira par m'avoir au naturel alors bon, autant la laisser s'amuser. Sa réflexion me fait sourire, j'aime entendre des choses comme ça, ça donne l'impression d'être vraiment important pour quelqu'un et c'est le cas " Bien sur que je serai toujours là, j'ai trop besoin de toi pour te laisser t'échapper " Et je ne croyais pas mes mots aussi bien trouvé. A peine ai je eu le temps de finir ma phrase qu'elle se lève, m’assomme de photos avant de partir en courant dans le pré, me disant que c'est moi le loup. Elle est magique cette fille, avec sa joie de vivre à toute épreuve. Ni une, ni deux, je me lance à sa poursuite, la rattrapant bien sur assez vite. On dirait pas en me voyant, mais c'est physique d'être pompier hein ! Je l'attrape dans mes bras, l'attaquant à coup de.. chatouilles. Oui, très impressionnant les chatouilles je sais. Son rire est contagieux, me faisant rire également, ce qui ne m'empêche pas de continuer. Capitulant, elle finit par se laisser tomber, ou peut-être bien que je l'ai aidé un peu je ne sais pas, mais toujours est il que nous finissons allongé dans l'herbe, l'appareil dans mes mains et plus dans les siennes, à rire comme deux enfants. " Je crois que je t'ai eu là ! " en lui tirant la langue. Je lève alors mon bras vers le ciel, tenant toujours l'appareil, et pointe ma joue avec mon index " Allez, fais bisous au grand méchant loup " en profitant pour immortaliser le moment dans la boite. Des petits moments de bonheur comme ça, il n'y a rien de mieux pour nous mettre de bonne humeur pour un bon bout de temps. Juste sa présence à mes cotés me fait du bien. C'est comme ça depuis des années et ça n'est pas prêt de changer. Je lui rends finalement son appareil, tout en la gardant elle contre moi. Un petit moment de silence s'installe, comme si on profitait juste de l'autre, sans mot, juste par les gestes. Un vrai petit couple, je sais oui. Je tourne la tête vers elle, croisant son regard " Hm.. Je peux casser l'ambiance ? " Il faut que je lui dise quelque chose, qui ne va pas forcément lui plaire, mais il faut qu'elle le sache, alors tant pis. Au plus vite c'est dit, au plus vite j'en suis débarassé et on pourra recommencer à profiter de l'apres midi.

" La prochaine fois tu viendras avec moi. Tu me tiendras chaud comme ça. " Au fond, cette impression d'être un chauffage sur pattes ne me dérange pas, ça me fait même plutot rire. Ca fait un peu publicité pour partir en camping " N'oubliez pas votre meilleur ami à la maison : indispensable pour vous réchauffer les jours de grands froids ! " Bon c'est vrai qu'en temps normal on amène le petit copain pour nous tenir chaud mais ce n'est pas le cas de June. Elle n'a jamais réussi à faire confiance aux hommes, de là à se livrer complétement à eux. Des histoires elle en a eu, il n'est pas là le problème. En même temps, jolie comme elle est, ça m'aurait étonné qu'elle ne plaise pas. Donc elle plait mais dès que ça devient trop sérieux, elle arrête tout. La confiance ce n'est son truc, mis à part avec moi. Donc forcément, le chauffage, c'est aussi moi ! Quoi ? Vous trouvez ça bizarre que deux jeunes de 28 ans dorment ensemble régulièrement depuis presque quinze et qu'il ne soit jamais rien passé entre eux sous la couette ? Et pourtant c'est bien le cas. Des bisous il y a déjà eu, mais sans signification amoureuse, c'est un jeu à la limite mais rien de concret, on le sait. De quoi rendre fou nos petit(e)s ami(e)s respectifs. " Scout toujours prêt à jouer le chauffage pour toi ! " lançais je avec un petit clin d'oeil complice. Elle fait vraiment partie de moi June, je ne me vois pas sans elle et surtout je ne sais pas comment j'aurai fini sans elle. Entre ma période délurée au lycée, ma période accro au poker il y a encore quelques temps et ma période dépressive à cause d'Elya, heureusement qu'elle était là.

En plus du coté sérieux de la chose qui fait que psychologiquement j'ai besoin d'elle, il y a aussi ce coté complicité que je ne peux avoir avec personne. Certes je suis proche d Sawyer, de Drew ou depuis quelques temps d'Azel mais ce n'est pas pareil, il n'y a qu'avec June que c'est fusionnel à ce point. Après qui je pourrais courir dans l'herbe pour jouer au loup et la chatouiller, tout ça à 28 ans sans se demander une seule seconde si je suis ridicule ou pas ? Personne d'autre qu'elle.Et c'est bien évidemment ce qui se passe. Deux gamins qui se courrent après pour finir leur petite bataille dans un calin , allongés dans l'herbe. La première vague euphorique des retrouvailles étant passée, je me dis que c'est le moment ou jamais de lui parler de Sawyer et surtout de notre week end plus ou moins improvisé à Sacramento. June est au courant des derniers rapprochements entre ma colocataire et moi, du fait qu'on couche ensemble quand bon nous semble, que je finis souvent ma nuit avec elle, que je ne couche plus à droite à gauche depuis qu'on s'est rapproché. Elle me dit souvent de faire attention, de me protéger, de ne pas me laisser avoir par mes sentiments une nouvelle fois, rajoutant généralement " espèce de coeur d’artichaut ! " , et je sais qu'elle n'a pas tort. Vu de l'extérieur, je peux passer justement pour le contraire, pour un bourreau des coeurs mais c'est la facette de moi que je fais ressortir, qui n'est pas du tout réelle, et ça June le sait. Après sa petite photo " souvenir du moment " , je lui souris avant de commencer " Rien de bien grave hein.. Mais Sawyer m'a demandé de l'accompagner à Sacramento pour le week end. Tu sais sa ville natale, pas loin de San Francisco. " Un petit moment de silence, la laissant réaliser que je vais l'abandonner trois jours. Enfin abandonner est un bien grand mot mais je sais qu'elle va le ressentir ainsi. " Je ne sais pas exactement pourquoi. Elle m'a dit qu'elle ne voulait pas y aller seule. Ca peut être un bon moyen de la connaitre un peu mieux non ? Enfin, en la voyant avec sa famille, je devrais réussir à mieux la cerner tu crois pas ? " La vraie question était de savoir si June a envie que je connaisse mieux sawyer, je pense avoir la réponse mais elle ne me convient pas vraiment. J'appréhende du coup un peu la réaction de ma meilleure amie, encore blottie dans mes bras pour l'instant.

Effectivement, je sais qu'il faut prendre des pincettes quand je veux parler de June à Sawyer ou de Sawyer à June. Enfin surtout de Sawyer à June en fait. Parce que dans l'autre situation, je sais que je vais récolter la jalousie de ma colocataire, voire peut-être sa colère, mais ça sera purement du mécontentement et ça ne touchera pas les sentiments, du moins pas autant qu'avec June. Sawyer sait que June est ma meilleure amie, certes elle est jalouse de notre complicité, complicité que je n'ai pas avec elle, mais elle sait que jamais je ne lui apprendrai que je me suis mis en couple avec June. Alors que dans l'autre sens, c'est beaucoup plus compliqué. June ne sait pas comment va évoluer ma relation avec la jolie brune, tout comme moi je ne le sais pas non plus d'ailleurs. Avec June je controle totalement la situation, je sais où je vais, je sais où on va, je sais ce que l'on est, ce qui n'est absolument pas le cas avec Sawyer. Ma meilleure amie m'a tellement ramassé à la petite cuillière après le départ d'Elya que je comprends qu'elle n'ait pas envie de me voir retomber dans le panneau avec une femme. Tout ça pour dire qu'avec June je fais vraiment attention à ce que je dis, du moins à la façon que je le dis, pour ne pas la faire souffrir et lui rappeler de mauvais souvenirs, tout aussi douloureux pour elle que pour moi. Je lui explique donc la situation, le départ à Sacramento, le week end chez la famille et surtout que je ne sais pas du tout quoi en penser. Comme je le disais, avec elle je fais attention à comment je dis les choses mais je dis tout. Je suis comme un livre ouvert devant elle. Il n'y a pas de différence entre ce que je pense et ce que je dis, elle sait tout de moi. Sentant que je prends peut-être un peu trop à coeur notre virée aux états unis, June tente  de me faire redescendre de mon nuage, me disant que je ne lui sers peut-être que de soutien pour le trajet en avion. Je lâche un léger sourire, sourire réflexe, comme si je savais qu'elle avait totalement raison. " Oui je sais. Mais ça peut-être pas mal quand même comme week end. " Oui j'y crois je ne peux pas le nier, surtout pas devant June. Elle le sait que j'y crois, elle le sait qu Sawyer n'est pas comme les autres pour moi et qu'elle signifie beaucoup plus, elle le sait qu'elle me plait.

Elle le savait d'ailleurs peut-être même avant moi, avant que je me rende compte qu'il pourrait se passer quelque chose avec Sawyer. Et là déjà je commence à imaginer des dizaines de scènes alors que soyons clairs, nous ne sommes pas ensemble et ça n'est pas du tout prévu que nous le soyons. Soudain, je vois le comportement de ma petite protégée qui change, sa voix qui se fait tremblante, ses yeux mouillés de larmes. Quand je vous dis que ça la touche tout autant que moi. Il n'y a pas que les jumeaux qui sont liés psychologiquement, ou alors nos parents ont du nous cacher quelque chose, parce qu'avec June c'est exactement ça. Elle a plus peur que moi de me voir souffrir, et vice versa. Ca me touche énormément de la voir comme ça, sentant mes émotions monter également. Je l'attire alors encore plus contre moi, l'embrassant longuement sur la joue avant de lui répondre " Te mets pas dans cet état ma puce.. Tu sais depuis Elya je sais faire la part des choses, du moins j'essaye.. Et surtout je sais que je pourrais toujours compter sur toi, donc rassures toi, elle est pas arrivée celle qui me remettra la tête au fond du trou " Car c'est de ça dont elle a peur. Je ne pense pas que le fait que je m'éloigne d'elle l'inquiète énormément car ça n'arrivera pas, ni pour Sawyer, ni pour une autre, mais je pense que le fait de me voir mal l'effraie totalement. Malgré tout, je ne peux pas nier mon attirance pour Sawyer et il faudrait qu'elle l'accepte, j'ai besoin d'elle pour justement ne pas me casser lamentablement la figure, d'elle et de ses conseils. " Mais.. Elle me plait Sawyer. Enfin elle m'attire. C'est pas comme avec les autres, j'ai l'impression que c'est plus fort, même si j'arrive pas trop à savoir si c'est parce que c'est elle qui est différente ou juste parce que je le ressens différemment vu qu'on vit ensemble. Ca pourrait peut-être m'aider à y voir plus clair de partir loin de chez nous non ? " Dis moi oui s'il te plait, aide moi à comprendre ce qu'il se passe. Je lui dis tout ça en la gardant contre moi, une main posée dans son dos, et l'autre glissant dans ses cheveux. J'ai besoin qu'elle soit rassurante dans ses paroles, pendant que moi je m'occupe de la rassurer avec mes gestes.

Et voilà, je viens enfin de lui cracher le morceau, de lui dire ce que j'ai sur le coeur, ce qui avait besoin de sortir mais qui avait en même temps tellement peur de la réaction qu'il allait recevoir en guise d'accueil. Je sais que June veut mon bonheur, peut-être même plus que le sien. Et c'est d'ailleurs pour ça que je suis là, pour m'occuper qu'elle ait son bonheur aussi. On a toujours agit comme ça, en s'occupant plus de la vie de l'autre que de la sienne, en sachant inconsciemment que l'autre s'occupera de nous. On a toujours pu se reposer un sur l'autre, je lui mettrai ma vie entre les mains sans aucune crainte. Vraiment aucune. Je suis sur qu'elle prendrait soin de moi, peut-être même plus que ce que je peux le faire moi même.  Alors je sais que tous ses conseils sont bienveillants, sont mûrement réfléchi pour mon bien. Mais ça n'empêche pas que je veux faire mes expériences malgré tout, que j'ai besoin de savoir si elle se trompe ou pas. Surtout en ce qui concerne Sawyer. Il y a des fois où je l'ai écouté sans chercher à comprendre, des fois où je me suis immédiatement éloigné d'une personne, que ça soit une petite copine qu'un " ami ", juste parce que June me soutenait que ce n'était pas une bonne fréquentation. Pendant ma période au lycée, j'ai pas mal filé de travers, il faut bien l'avouer, et heureusement que la jolie blonde était là pour me remettre sur les rails de temps en temps, sinon je pense qu'aujourd'hui je serai au chomage, fauché par le poker et atteint de toutes sortes de maladie à attraper sexuellement. Elle m'a sauvé de tellement de galère, je ne pourrais jamais assez la remercier pour tout ça. C'est pour ça que même si je ne suis pas toujours d'accord avec elle, j'ai toujours cette petite voix qui me dit de prendre en compte son avis, d'y réfléchir de mon coté avant de faire quoi que ce soit. Et puis ses paroles sont tellement bien intentionnées, ça saute aux yeux. Elle ne supporte pas Sawyer mais elle me dit d'y aller quand même, de profiter mais de surtout l'appeler s'il se passe quoi que ce soit. Plus qu'une meilleure amie, c'est une "maman", une soeur, une épaule sur qui se poser. Elle m'est totalement indispensable. Je repose un long bisous sur la joue de la jeune fille, sans pour autant la lacher de mes bras avant de lui répondre " Promis je ferai attention, et je t'appelle s'il y a quoi que ce soit. " Comme on rassure une maman lors de sa première colonie de vacances. " Et puis tu sais, j'ai beau m'être rapproché d'elle, j'ai toujours ma belle carapace de tortue ninja sur le dos.. " Essayant ainsi de lui décrocher un petit sourire " J'ai toujours mon instinct de survie qui me pousse à toujours me protéger. Même si je t'avoue qu'avec elle je sens que c'est différent.. Elle me fait vachement rentrer dans sa vie, elle me dévoile des trucs super personnels comme l'histoire de son jumeau, elle me fait rencontrer ses parents.. Elle ne ferait pas tout ça si je ne comptais pas pour elle non ? Tu crois qu'elle peut-être vicieuse à ce point là ? Franchement je pense pas.. " Oui mais tu es bien trop naif Shane.. Je l'entend déjà me dire ça. Mais tant pis, je parle toujours à coeur ouvert face à elle et je ne vais pas m'arrêter. On ne se fait jamais la tête, le ton monte parfois quand on n'est d'avis différent mais on sait toujours que notre amitié est plus forte que tout, ce qui fait que ça prend rarement, voir jamais, des proportions énormes.

Je la regarde alors, elle semble vraiment touché par la situation, encore une fois, peut-être même plus que moi, ce qui me touche aussi du coup. Je n'ai pas envie qu'elle se torture l'esprit pour moi et mes histoires, même si je sais que quoi que je dise elle le fera quand même. Elle l'a toujours fait. Je passe alors ma main doucement sur sa joue, lui souriant, un air complice " Et puis de toute façon, ça sera toujours toi la plus importante, donc à partir de là, personne ne pourra me faire de mal " en espérant que ça puisse la rassurer et lui faire comprendre qu'elle m'aide énormément. Elle est déjà pas arrivé celle qui me fera tomber amoureux, mais celle qui me séparera de June n'est pas née, et je ne pense pas qu'elle naitra un jour.

Elle n'est parti que trois jours mais j'ai comme l'impression qu'on me l'avait enlever des semaines entières, elle fait tellement parti de ma vie, c'est impressionnant. Certains réagissent comme ça avec leur petite amie, en disant que c'est leur moitié, qu'ils ont trouvé en elle comment être enfin " entier ". C'est exactement ce que je ressens avec June, c'est l'autre partie de moi. C'est cette petite voix dans ma tête qui me guide pour faire les bons choix, cette petite voix qui me fait rire en toutes circonstances et qui m'a toujours gardé la tête hors de l'eau quand tous essayaient de me couler. Et encore aujourd'hui, elle le prouve. Elle n'apprécie pas Sawyer, pire que ça, elle ne lui fait absolument pas confiance et pourtant, s'il y a une minime chance qu'elle me rende heureux, June me laisse la saisir, mais je sais qu'elle sera là si ça ne se passe pas comme prévu. Je n'ai plus peur de me prendre des murs, du moins, pas autant qu'avant parce que j'ai vu que même quand je me nois dans le désespoir, elle est là. Elle m'a donc écouté, tout raconter, avant de conclure sur une touche d'humour, surement pour changer de sujet, pour éviter de s'attarder sur ce sujet qui diverge entre nous. Je ris à sa remarque, elle me connait tellement. C'est vrai que j'agis comme ça aussi avec les femmes que je veux avoir dans mon lit, des compliments et du rire, ça marche toujours. Je ne suis pas un gros dragueur, j'aime juste plaire de temps en temps, c'est toujours sympa. Même si elles ne finissent pas toutes dans mon lit, lit bien trop souvent occupé par June, ou Sawyer ces derniers temps. " Oui mais pour l'instant tu ne fais que dormir dans mon lit " lançais je avec un clin d'oeil joueur. Si elle n'était pas ma meilleure amie, c'est vrai que ça ne me dérangerait pas de coucher avec elle, elle est tellement extraordinaire. Qui pourrais ne pas l'aimer sérieusement ? Elle est souriante, elle est positive, elle est jolie, elle sait prendre soin des autres, elle est juste parfaite à mes yeux. Tellement parfaite que je ne veux pas risquer de la perdre pour une histoire d'amour. C'est trop futile l'amour, trop passager, on ne peut pas s'y fier. Alors que l'amitié que j'ai pour elle est inébranlable, je le sais.

Effectivement, l'ambiance n'est pas si plombée que ça, bien moins que ce que je pensais quand j'ai commencé à parler de Sawyer. C'est toujours risqué mais comme je disais, avec June, tout finit toujours par s'arranger, les choses tournent du bon coté. Elle passe alors à califourchon sur moi pour recommencer à me mitrailler de photo. Je ne peux m'empêcher de rire en la regardant, posant mes mains sur ses cuisses " L'ambiance est jamais plombée avec toi jolie blonde. Fais moi un bisous et là ça ira vraiment bien ! " Oui j'en demande toujours trop. C'est plaisant d'avoir ses marques d'affection, c'est évident, j'en ai besoin et c'est la seule avec qui je peux être aussi naturel. On passe notre petit moment tous les deux, notre moment de tendresse, avant qu'une nouvelle question vienne me traverser l'esprit " Et toi alors ? Y'a pas un beau et grand musclé qui a craqué sous tes beaux yeux ? " Question légitime non ? Elle est parfaite et même si je n'ai pas hâte qu'elle trouve quelqu'un, parce que ça va être problème sur problème, ce n'est pas logique qu'elle ne trouve personne. La seule raison possible est qu'elle est toujours autant renfermé sur elle même, n'osant pas se livrer, comme moi en fait, sauf que ça ressort encore plus fort sur elle. D'un coté c'est bien parce que ça la protège mais en même temps elle ne sera jamais heureuse comme ça, en restant seule. Il faut que je l'aide pour ça aussi, tout en prenant soin d'elle, de ma puce.

Spoiler:

Avec June, même si tous les sujets ne sont pas les bienvenus, je sais que je peux parler de tout, et elle vient une nouvelle fois de m'en donner la preuve avec notre discussion sur Sawyer, Sawyer ou ma colocataire pour qui des sentiments naissent, ce qui est loin de plaire à la jolie blonde. Elle m'a bien sur donné son avis, ses mises en garde et même si je sais que je ne vais pas tout changer parce qu'elle me l'a dit, ses paroles resteront dans un petit coin de mon cerveau de blond. Sur le moment, quand je vais être face à Sawyer, face à ce regard qui me fait tourner la tête, face à ses mimiques qui me rendent fou, je sais que je ne pourrais surement pas résister mais avant de dire quoi que ce soit, je penserai forcément à June, instinctivement. J'ai appris, avec le temps, qu'elle sait ce qui est bon pour moi, elle sait ce qu'il me faut pour être heureux et surtout elle a toujours les bons conseils pour me rattraper quand je fonce dans la mauvaise direction. C'est un peu ma conscience, tout comme je suis la sienne. Mais assez parlé de mes histoires de coeur, je veux aussi savoir ce qu'il en est de son coté. Je suis bien gentil, bien beau et tout ce que vous voulez, mais comme je viens de lui dire, nous ne faisons que dormir ensemble si vous voyez ce que je veux dire. Il faut bien quelqu'un d'autre pour prendre soin d'elle non ? Mais quelqu'un choisit sur le volet, pas le premier idiot de passage. Je serai presque prêt à faire passer une casting et à choisir moi même le prétendant pour être sur qu'elle soit dans de bonnes mains. A peine protecteur oui.. Mais apparemment ce n'est pas encore maintenant que je vais avoir besoin de mettre en marche pour coté chien de garde, car June évince très vite le sujet, préférant une nouvelle fois ne pas parler d'amour, de sentiments ou de quoi que ce soit qui puisse y ressembler. Vous ne pouvez pas imaginer à quel point je hais les personnes qui l'ont rendu comme ça, bien plus que ce que je hais Elya et ce n'est pas peu dire. Qu'on me touche c'est dur mais j'encaisse mais qu'on l'est brisé elle, sentimentalement parlant, j'ai beaucoup de mal à l'accepter. Je reste convaincu qu'un jour elle s'ouvrira aux autres, surement quand elle même ne s'y attendra pas, comme ça m'est arrivé avec Sawyer. " T'as vraiment rencontré un type l'autre soir ou tu me fais juste marcher ? Et tu sais que la concurrence ne me fait pas peur " lançais je avec un petit clin d'oeil. Déjà en temps normal la concurrence ne m'effraie pas, mais alors en ce qui concerne June c'est vraiment le dernier de mes soucis. Je sais pertinemment qu'aucun ne passera devant moi et ce n'est pas de la prétention, loin de là. Je sais juste ce qu'il y a encore nous et je sais donc que c'est plus fort que le reste, même que l'amour.

Elle abrège tellement le sujet qu'elle se relève, m'attirant avec elle pour partir. On est assez particulier tous les deux quand on y pense, enfin en tout cas on ne se fie pas aux clichés. Ce n'est pas la fille normalement qui raconte ses histoires de coeur et le mec qui l'écoute ? Pas pour nous en tout cas ! C'est même la jeune fille qui coupe la discussion, sachant pertinemment qu'il vaut mieux ne pas trop s'y étaler. Dormir dans un vrai lit ? Je sens que ça veut dire le mien ça, j'ai comme un pressentiment. La soirée va encore être mouvementé je sens, à moins que Sawyer soit de garde, et pour une fois, j'espère qu'elle est de garde. Ca évitera bien des conflits inutiles encore une fois. " Dommage, j'aime bien dormir à la belle étoile moi ! " lui répondis je avec un air joueur. Elle aussi bien sur, mais après quatre jours de camping je comprends parfaitement qu'elle préfère être confortablement installée.

On commence donc à marcher tous les deux, mon bras l'entourant et ma main se posant dans son dos, tel un petit couple en promenade. C'est vrai qu'on cherche un peu la confusion quand même mais c'est tellement marrant des fois. Je ne compte plus le nombre de fois où elle s'est servi de moi ou moi d'elle pour se débarrasser d'une personne un peu trop collante ou d'une situation ambigue qu'elle ou moi n'avions pas eu l'envie de clarifier. Vous savez ce moment où on n'ose pas faire de la peine à la personne à qui on plait, ou ce moment où on n'a pas forcément envie de raconter que notre ex nous a fait un enfant dans le dos et a surtout avorter de cet enfant dans notre dos, ce qui fait qu'on préfère éviter les relations sérieuses. Bref, dans tous ses moments, j'ai toujours pu me tourner vers elle, quitte parfois à l'embrasser en direct pour bien faire comprendre que j'étais déjà pris. Ca peut paraitre méchant mais c'est toujours mieux que de remballer clairement la fille non ? Et puis ça nous amuse, comme ça a toujours amusé nos amis en commun. Comme prévu, après seulement quelques mètres fait bras dessus bras dessous, June me propose d'aller manger quelque part ensemble, quelque part où c'est elle qui invite parce que je lui offre l'hospitalité. Ouais enfin je lui offre.. Elle se l'offre toute jeune en fait, mais c'est tellement habituel que ça en devient totalement normal, surtout que si elle m'avait demandé, jamais je lui aurai refusé " Je t'offre l'hospitalité ? Ah oui j'ai dis ça ? Faut que je fasse gaffe, j'ai la mémoire qui flanche dis donc ! " Je ris à cette petite remarque, remarque taquine qu'elle comprend parfaitement, avant de reprendre " Et si tu veux pour le resto ! On va où ? Qu'est ce que t'as envie de manger après quatre jours de repas froid ou réchauffé avec les moyens du bord ? On va où tu veux ! " Elle paye ok, mais elle choisit aussi. Faut qu'elle profite aussi de ce repas quand même. Tout comme du reste de la soirée mais je ne me fais aucun soucis pour ça, une soirée ensemble, tous les deux, va forcément bien se passer. Je ne me rappelle même pas d'une fois où un moment passé avec elle s'est mal fini, à part quelques fois mais toujours à cause d'une tierce personne, du genre de Sawyer vous voyez. Mais quand on est juste tous les deux, tout se passe à merveille. " Je peux conduire quand même ou Madame veut tout gérer jusqu'au bout ? " Une nouvelle petite taquinerie, qui n'est pas sans montrer mon petit coté macho qui ressort à ses heures perdues.

Quand j'étais petit, j'ai eu des jours où j'ai vraiment souffert de n'avoir ni frères ni soeurs, d'être fils unique. Par chance, vu que j'avais des parents qui ne roulaient pas vraiment sur l'or, je n'ai pas hérité de ce caractère exécrable du fils unique  mais ça n'empêche pas que j'aurai bien aimé jouer avec mon frère à la console ou protéger ma petite soeur des mecs qui lui voulaient du mal. Certes il y a des milliers d'inconvénients à avoir des frères et soeurs mais il y en a aussi beaucoup à ne pas en avoir. On n'est jamais satisfait de ce qu'on a de toute façon non ? Tout ça pour dire que June a vraiment été une révélation durant mon adolescence, la petite soeur que je rêvais d'avoir, celle qui avait besoin de moi, celle avec qui je me sentirai utile et aimé, admiré comme un grand frère. Un besoin d'affection et d'admiration que je ne pouvais combler avec personne. Je n'ai jamais été brillant, dans quelconque domaine que ce soit, ce qui ne m'attirait du coup pas l'admiration de mon père, et puis à 13 ans, l'affection d'une mère ne suffit plus. J'étais un peu dans une période noire, jusqu'à ce que June débarque et tout s'éclaira.  Et puis, ça se passe ainsi. Des moments ensemble, des moments taquins, des moments calins, des moments de confidence, je suis plus proche d'elle que de n'importe qui. Alors forcément quand elle s'invite chez moi pour ce soir, ça ne me dérange absolument pas. Je me demande même si dans le cas contraire ce n'est pas moi qui serait aller dormir chez elle. Quatre jours sans elle c'est long, je n'ai pas envie de la lacher de suite.

On se dirige donc vers la voiture, bras dessus bras dessous, tel un beau petit couple d'amoureux discutant ensemble du restaurant où ils vont diner ce soir. Si ce n'est pas mignon. Des fois je me dis que je n'ai pas besoin d'une petite amie vu que j'ai June, elle remplie tous les roles, elle me comble totalement. Le seul désir que mon instinct d'homme a besoin d'assouvir pourrait se faire avec une femme différente à chaque fois. C'est d'ailleurs ce qui se passait avant que Sawyer fasse son apparition, et c'était beaucoup plus simple. Mais c'est trop tard pour faire demi tour, je ne pourrais plus me passer d'elle maintenant. Je ne veux plus me passer d'elle en tout cas. " Italien ? Perfecto Senorita ! C'est espagnol je sais mais chut " Autant l'avouer, ça évitera qu'elle me taquine une nouvelle fois. Ce soir ça sera donc repas italien, pates, pizza et compagnie, ça me va. En même temps je ne suis pas compliqué à ce niveau là. Tant qu'on me remplit l'estomac il n'y a généralement pas de problèmes.

On finit par arriver à la voiture, toujours aussi proche, toujours aussi aimanté en fait. June se rapproche même de moi, posant ses mains sur mon torse, un air presque provocatrice. Comment un homme qui n'a pas la relation que j'ai avec elle peut résister à ce regard malicieux ? Aucune idée " Trop d'honneur que vous me faites Mademoiselle " ne la lachant  pas du regard. Elle finit par détourner le regard pour se rapprocher de la portière de la voiture, prenant ses petits airs de princesse. Elle abuse un peu des fois mais j'aime bien ça, c'est aussi ça que je cherchais en voulant une petite soeur. Je m'approche alors d'elle, prend mon faux air sérieux, et lui ouvre la portière, tendant mon autre main vers l'ouverture de la porte " Si vous voulez bien vous donner la peine de prendre place " avant d'exploser de rire, n'arrivant pas à garder mon sérieux bien longtemps. Non mais moi qui vouvoie une femme ? Même pas en rêve ! Je crois que même mes supérieurs j'ai le réflexe de les tutoyer. Tous au même niveau. C'est ainsi que commence donc notre soirée, en presque tête à tête, notre soirée de retrouvailles que l'on attendait tous les deux. Nous voilà parti pour le restaurant italien, avant de rejoindre, plus tard dans la soirée, toujours porté par nos rires incessants, le chemin de mon appartement.

~ Fin du rp ~