03 AVRIL 2014
Je suis tranquillement assise sur une chaise de la terrasse ensoleillée, les pieds nus dans l'herbe verte. La température est bonne en ce début de mois de mars, même s'il ne fait pas encore très chaud. Il a plu ses derniers jours, mais aujourd'hui il y a un grand soleil et j'ai pu sortir avec seulement un petit gilet. Je prends une grande inspiration - je sens que cette journée va être belle. Inoubliable. Je souris. Je suis toute seule, dans cette solitude que j'apprécie. Au calme, près de la nature. Je pense à tout et rien à la fois - mais seulement des choses heureuses. Soudainement, alors que je regarde un papillon virevolter en direction du pommier du jardin voisin, je sens une contraction. Une vraie, une forte, celle qui veut tout dire.
Bébé arrive.

Mon sourire s'élargit davantage et ma respiration s'accélère. Enfin ! Ce jour que j'attends depuis neuf mois est enfin là. Le médecin avait prévu l'accouchement pour le trois avril, eh bien il ne s'est pas trompé. Pour tout dire, je ne m'y attendais plus. Ou alors, j'attends ce moment depuis tellement longtemps que je n'ai pas fait la différence. Alors, quand la première d'une longue série de contractions s'est fait ressentir, cela m'a surprise. Agréablement surprise. Je ne peux pas m'empêcher de sourire, même si la deuxième contraction est plus douloureuse. Je caresse mon ventre, relaxée malgré mon excitation.

Je me lève, doucement, m'appuyant sur les accoudoirs de la chaise en plastique. Je glisse mes pieds dans les sandales roses que j'ai laissées un peu plus loin, et pousse la porte de la maison. « Augustin ? » Je crie, enjouée. Je ne reçois aucune réponse, mais je ne fronce pas les sourcils. Je suis bien trop heureuse pour ça. « Augustin ? » Je demande à nouveau. Je n'ai toujours pas de réponse. Je me rappelle qu'il m'avait dit être sorti - il n'est peut-être pas revenu. J'attrape mon téléphone portable et compose rapidement son numéro alors qu'une contraction m'élance. La sonnerie tonne, mais je n'ai pas de réponse là non plus. Et je ne sais même pas où il est sorti. J'appelle rapidement Zoe - son portable, la boutique -, mais elle ne décroche pas plus. Je leur laisse à tous les deux un message vocal. Où tout le monde est-il donc passé ? Ils ont toujours été présents, à m'aider même quand je n'avais pas forcément besoin d'eux, et maintenant qu'il faudrait qu'ils soient là, ils ne le sont pas. Je ne fronce toujours pas mes sourcils - je ne pense qu'à une chose, le sourire aux lèvres: je vais bientôt voir mon bébé.

« Allô ? Bonjour, Azel Novak à l'appareil. En fait, je crois que je vais accoucher. J'aimerais bien que quelqu'un vienne me chercher. » Je rigole, sans prendre gare au fait que d'ordinaire, les gens ont certainement l'air plus alarmé en appelant les pompiers. Je leur donne rapidement l'adresse de la maison et raccroche. Les contractions se font de plus en plus rapprochées, mais malgré la douleur elles n'arrivent pas à m'arracher mon sourire. Message à Shane: Bébé arrive! J'espère que ce sera toi dans le camion de pompier. :) xx Message à Ellie: Ellie!!! Bébé est sur le chemin... J'adorerais si tu me rejoignais à l'hôpital général. <3 J'envoie ces deux sms et monte prudemment à l'étage, me tenant à la rambarde pour ne pas faillir sous les contractions. Je ne m'inquiète pas outre mesure cependant : je n'ai pas perdu les eaux, je ne risque donc pas d'accoucher là, sur les marches de cette maison. Je me dirige vers ma chambre qui est aussi celle du bébé et attrape le sac, tout prêt pour la maternité. Je l'ai préparé il y a quelques jours déjà, avec quelques peluches, un pyjama pour le bébé et une chemise de nuit pour moi - ma préférée, celle que Grand-mère m'a offerte. Je redescends ensuite les escaliers, plus prudemment encore, quand j'entends que l'on toque à la porte. « Entrez ! » Ma voix trahit mon excitation et c'est les yeux brillants de bonheur que j'accueille Shane. Je souris. Il est venu.

the baby is coming
azel gives birth

C'était une très belle journée et même si Ellie n'avait pas particulièrement envie de sortir de chez elle, elle avait envie de profiter du soleil. Elle s'était donc installée sur le balcon de son appartement, où elle se plongea dans la lecture d'un livre, chose qu'elle n'avait pas faite depuis une éternité. La boutique était officiellement fermée, tous les papiers signés, Ellie avait beaucoup de temps libres en ce moment. Bien sûr, elle ne pouvait pas se la couler douce indéfiniment et elle devrait bientôt commencer à se chercher un emploi, mais cette pause lui faisait beaucoup de bien. Complètement plongée dans son roman, elle ne se rendit pas vraiment compte du temps qui passait. Cela faisait près de deux heures qu'elle lisait lorsqu'elle rentra afin de se prendre un verre d'eau. Avant de ressortir, elle jeta un coup d'oeil à son téléphone, qu'elle avait laissé sur le comptoir. Elle avait reçu un message d'Azel:

Ellie!!! Bébé est sur le chemin... J'adorerais si tu me rejoignais à l'hôpital général. <3

Elle allait accoucher! Ellie fut prise d'une grande excitation en apprenant la nouvelle. Puis elle vit l'heure à laquelle le message avait été envoyé: cela faisait déjà presque une heure! En vitesse, elle se rendit à sa chambre pour s'habiller - elle portait toujours son pyjama -, attrapa son sac et ses clés puis sortit de l'appartement. Une fois dehors, elle hésita quelques instants. Elle pourrait se rendre à l'hôpital à pied, mais elle en avait au moins pour une demi-heure, or, cela faisait déjà un moment qu'Azel lui avait envoyé le texto et elle ne voulait surtout pas être en retard. Elle appella donc un taxi. Tout au long du trajet, elle stressa. Elle savait bien qu'un accouchement pouvait durer plusieurs heures, qu'il y avait peu de chances que ce soit terminé lorsqu'elle arriverait à l'hôpital, pourtant, elle ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter. C'était un moment si important pour son amie, elle voulait absolument être là pour elle. Surtout qu'elle était très touchée qu'elle ait pensé à elle, alors qu'elles n'avaient pas eu l'occasion de se voir beaucoup dans les dernières semaines et qu'elle avait déjà beaucoup de personnes très proches qui la supportaient dans sa grossesse. 

Le taxi se gara finalement devant l'hôpital général de White Oak Station et après avoir payé le chauffeur en le remerciant, Ellie se dirigea à l'intérieur presque à la course. À l'entrée, quelqu'un lui expliqua où se rendre et, toujours aussi pressée et stressée, elle déambula dans les couloirs de l'hôpital, essayant de ne pas se perdre. Elle réalisa qu'elle n'avait à peu près jamais mis les pieds dans cet hôpital, contrairement à plusieurs personnes de son entourage pour qui c'était leur lieu de travail quotidien. Sienna, Drew, Sawyer... C'est ici! Elle trouva finalement la salle où l'accouchement aurait - ou plutôt était en train d'avoir - lieu. Elle pénétra doucement à l'intérieur, les mains tremblantes et le coeur battant très fort. Et dire que ce n'était même pas elle qui accouchait! Ellie aperçut enfin Azel. En plus du personnel médical, un jeune homme se trouvait à ses côtés mais, pour avoir vu quelques photos de lui, il ne ressemblait pas à Augustin. Cela étonna Ellie, elle savait bien que c'était plutôt compliqué entre Azel et lui mais elle se serait tout de même attendue à ce qu'il soit présent... Mais bon, elle aurait le temps d'en savoir plus plus tard. Pour le moment, elle restait plantée devant la porte, en adressant un sourire réconfortant à son amie, ne sachant pas trop si elle avait le droit de s'approcher plus près.

Shane me porte très galamment depuis les escaliers jusqu'au camion de pompier, où il me pose tout un tas de questions sur mon état. Bien que je me contracte, parfois, à cause des contractions, j'arbore mon éternel sourire. C'est littéralement le plus beau jour de ma vie, je le sais d'avance. « Je vais très bien. » Je réponds aussitôt, en hochant la tête. « Ma dernière contraction remonte à... » Mes muscles se contractent et je rigole. « Cinq secondes. Mais je n'ai pas perdu les eaux. » Je souris, en voyant Shane si professionnel. Je m'aperçois que c'est la toute première fois que je le vois dans son uniforme de pompier, et en fonction qui plus est. Il finit par me demander si je veux qu'il appelle Augustin et mon regard se voile légèrement, brièvement. « Non. » Je lance d'abord, brutalement. Ma voix s'adoucit quand je continue. « J'ai déjà essayé de l'appeler et il n'a pas répondu. J'ai laissé un message sur la boîte vocale, au cas où. » Je hausse les épaules. Dans un autre contexte, je sais que j'aurais été blessée et très triste qu'il ne soit pas là, de même que pour l'absence de Zoe, mais actuellement je n'en ai que faire de tout ça. Tout ce à quoi je pense, c'est mon bébé. Il est le centre de mon monde et seulement lui m'importe. Je ne veux pas m'embêter avec des soucis pour ce si beau jour. Je n'arrête pas de sourire, je ne peux pas cesser, je ne me force même pas - ce sourire naturel est collé à mon visage et le restera encore longtemps.

Nous arrivons à l'hôpital et la porte du camion s'ouvre. J'attrape mon sac et m'aide de Shane pour en descendre. Nous marchons tous les deux, côte à côte, jusqu'à la salle qui, je crois, sera la salle de travail. Je suis aussitôt prise en charge et choyée. On m'indique une petite salle où je dois me déshabiller et revêtir une chemise spécialement pour l'accouchement. « Votre médecin va arriver d'une minute à l'autre. » J'acquiesce en souriant. Il apparaît quelques minutes plus tard et me suggère de m'allonger sur le lit d'un signe de la main. « Je l'avais dis que cette merveille arriverait le trois avril. » Il affiche un grand sourire, lui aussi. « Je vais vérifier l'ouverture du col, à présent. » Je plie mes jambes et les ramène vers moi, avant de les écarter pour qu'il fasse son travail de gynécologue. « C'est très bien. Je suis étonné que vous n'ayez pas encore perdu les... » Et au moment où il prononce ces mots, je les perds - les eaux. « Le bébé est en chemin ! » Je souris, toujours et encore, et mes lèvres s'élargissent davantage - si cela peut-être possible - quand j'aperçois Ellie qui entre dans la salle. Mes deux amis sont là, je ne serais pas seule dans cette aventure. Mon coeur se réchauffe et mon pouls s'accélère. « Approches! » Je lui lance, alors qu'elle reste à l'entrée de la salle. Alors que les deux blonds sont à mes côtés, je leur prends chacun une main. « Je suis tellement contente que vous soyez là, tous les deux. Je crois que je ne vous remercierais jamais assez. » Shane et Ellie, je ne les vois peut-être pas aussi souvent qu'Augustin et Zoe, pourtant ils comptent beaucoup pour moi. Je n'aurais pas imaginé mon accouchement sans qu'ils soient près de moi. Une nouvelle contraction se ressent, plus forte que toutes les autres. Une infirmière s'affaire à mes côtés et le médecin refait son apparition. Il passe sa tête une dernière fois entre mes jambes, et m'annonce avec un grand sourire que le col est grand ouvert. « Le travail ne va pas tarder à commencer. » Une unique larme roule sur ma joue droite. Je ne lâche pas les mains d'Ellie et Shane. Je les regarde à tour de rôle, en souriant. Dans quelques instants - minutes, heures - mon bébé verra le jour.

Une dizaine de minutes plus tard, qui me paraissent passer en un clin d’œil, le médecin me regarde droit dans les yeux et me dis qu'il va falloir que je commence à pousser. Mon coeur bat la chamade et je suis remplie d'excitation. Tout en serrant - peut-être un peu trop fort - les mains de mes deux amis, je pousse comme on me l'a dit. Je laisse échapper un petit gémissement, mon sourire se transformant finalement en une grimace avec la douleur. J'ai mal, mais c'est supportable. Je supporterais tout pour ce bébé. Je n'ai pas voulu de péridurale, je ne sais plus trop pour quelle raison. Mais je ne le regrette pas. « Poussez! » La voix du médecin est à la fois encourageant et rassurante. « Tout se passe bien, Azel. » Je m'autorise un sourire avant de pousser une nouvelle fois, les yeux fermés.

Je ne sais pas combien de temps il s'est écoulé depuis le début du travail - je n'ai plus la notion des secondes, des minutes ni même des heures. Alors que je pousse une énième fois, je sens que le bébé, mon bébé est complètement sorti de mon corps. Le médecin le porte, la porte. « C'est une fille! » Mes yeux s'illuminent et je me mets à pleurer, lâchant les mains de Shane et Ellie après leur avoir lancé à tous les deux un énorme sourire. Je tends mes bras en direction de ma fille, mon enfant, mon plus beau trésor. Elle est si belle. Elle pousse son premier cri et mon coeur se fend, il se fend de bonheur. Enfin. Ce moment que j'attendais tant est arrivé. C'est vraiment le plus beau jour de ma vie. Le médecin s'affaire rapidement avec les sages femmes tout en laissant le bébé dans mon champ de vision, et il s'approche de moi quelques instants plus tard, le cordon ombilical de mon bébé coupé. Il me la dépose contre ma poitrine et je crois que je n'ai jamais été aussi heureuse qu'en cet instant précis. Je pleure, je pleure de bonheur. Ma fille est dans mes bras. Je lui caresse le haut du crâne et elle me regarde. Elle a de si beaux yeux. C'est le plus beau bébé du monde. Mon corps entier se réchauffe et un sentiment me parcourt toute entière. Le sentiment d'un amour inconditionnel d'une mère pour son enfant. « Comment allez vous l'appeler ? » Demande tendrement le médecin. Et sans hésiter, le sourire aux lèvres, je réponds. « Elle s'appellera Malia. »

the baby is coming
azel gives birth

Ellie était surprise par le calme que dégageait Azel. Elle semblait si sereine, heureuse, comme si elle s'était préparée pour ce moment toute sa vie. Ellie était convaincue qu'à sa place, elle serait totalement paniquée. Elle l'était déjà, alors que ce n'était même pas elle qui accouchait. Mais il ne fallait surtout pas qu'elle transmette son stress à son amie. Elle s'efforça donc de se calmer et vint se placer juste à côté de la future maman. Azel lui prit la main et Ellie la serra fort tout en lui souriant. Finalement, le travail commença. Ellie ne quitte pas la scène des yeux. Elle était étonnée de voir à quel point Azel pousse fort, elle qui paraissant pourtant si petite et si fragile. Malgré les grimaces de douleur qui tordent son visage, elle semblait déterminée à donner tout ce qu'elle pouvait pour son bébé. Durant toute la durée de l'accouchement, Ellie ne dit pas un mot. Elle ne voulait pas déconcentrer Azel. Elle se contenta simplement de tenir sa main entre les siennes, ignorant le fait qu'elles commençaient à être engourdies par la prise de son amie.

Puis, soudainement, le bébé était là. C'était terminé. Tout s'était déroulé à merveille, aucune complication. Ellie était tellement heureuse pour Azel. Le médecin annonça alors le sexe du bébé: une petite fille. « Félicitations Azel! Tu as été merveilleuse. » Elle serra la nouvelle maman dans ses bras puis, lorsque le médecin approcha le bébé, Ellie recula de quelques pas pour lui laissant profiter de ce premier moment avec son enfant. C'était si beau à voir. On pouvait voir dans le regard d'Azel tout l'amour qu'elle portait pour ce si petit être et juste à la voir comme cela, Ellie n'avait aucun doute qu'elle ferait une mère extraordinaire. Finalement, elle s'approcha tranquillement de son amie et du bébé et put observer la petite Malia de plus près. Il y avait tellement de pureté qui se dégageait de ce si petit être, Ellie ne put s'empêcher de verser quelques larmes. Elle était vraiment émue d'avoir assisté à cette naissance. Cela confirmait le fait qu'elle voulait elle aussi un jour vivre cela, qu'elle ne se voyait pas du tout passer sans vie sans avoir d'enfant.  

« Elle est parfaite. Et ce prénom lui va à merveille. » Elle esquissa encore une fois un large sourire à Azel, tellement heureuse de voir son amie aussi bien. « Si je peux faire quoi que ce soit pour toi, n'hésite surtout pas! Par exemple, est-ce qu'il y a d'autres gens que tu voudrais prévenir? » Ellie se sentait épuisée par toutes les émotions qu'elle venait de traverser, elle ne pouvait donc même pas imaginer comment ce devait être pour la jeune maman. Elle voulait donc faire du mieux qu'elle pouvait pour lui permettre de profiter de ce moment au maximum.

Ellie et Shane me félicitent et me prennent dans leur bras à tour de rôle, et je ne peux pas m'empêcher de verser quelques larmes, moi aussi. Ce jour n'aurait pas pu être plus beau. Je suis sincèrement heureuse d'avoir passé ce moment en compagnie des deux blonds. Ils seront respectivement la marraine et le parrain de Malia - de façon républicaine. Comme un oncle et une tante mais qui n'ont pas de lien du sang. Je les veux auprès de moi et auprès de ce bébé pour le reste de sa vie. Je ne cesse pas de sourire, jamais. « Merci, merci encore. » Je tourne la tête vers Ellie quand elle me pose une question. « Je veux bien que tu appelles Nahuel, s'il-te-plaît. Mon portable est dans mon sac, dans la petite salle. Merci beaucoup. » Je souris, toujours plus. Maintenant qu'ils se connaissent, cela ne devrait pas poser de problèmes. Je serais tellement contente qu'il soit là, lui aussi. Je regarde Malia sans arrêter de sourire. À peine née et déjà si entourée. Mon bébé aura une belle vie, je le sais.

Sawyer & Azel
Shane & Ellie

THE BABY IS COMING

La première chose qu’elle remarqua tout de suite en ouvrant les yeux, c’est qu’elle était seule dans son lit. Elle avait rapidement prit l’habitude de se réveiller aux côtés de Shane, bien qu’ils ne sortent pas ensemble. Mais depuis qu’ils sont rentrés de Sacramento, Sawyer mettait une certaine distance entre eux. Il faut dire qu’elle s’était rendu compte qu’elle avait des sentiments pour lui, et ce n’est pas évident comme situation, surtout qu’ils ont décidés tous les deux de ne pas donner un nom à leur relation, pour ne rien bousculer. Ils sont colocataires, et ils leur arrivent de coucher ensemble. Sauf que voilà, elle s’est rendu compte qu’elle avait des sentiments pour lui, elle se demande même comment elle a fait pour ne pas s’en rendre compte plus tôt, vu comment ils se comportent l’un envers l’autre. Dans tous les cas, elle n’avait pas préférée en parler avec Shane, prétextant avoir un mal de crâne pas possible la nuit dernière pour ne pas qu’ils dorment ensemble. Cependant, elle avait mal dormi parce qu’elle s’était habituée à sa présence. Lorsqu’elle avait quittée sa chambre ce matin, elle s’était rendu compte que Shane n’était pas à l’appartement. Il devait surement être à la caserne. C’était plutôt une bonne chose qu’ils aient des horaires particuliers tous les deux. C’est un plaisir quand ils arrivent à se retrouver tous les deux à l’appartement pendant quelques heures, et qu’ils sont tranquilles tous les deux. Sawyer ne l’évitait pas non plus constamment depuis qu’elle s’est rendu compte qu’elle a des sentiments naissants pour son colocataire.

Sawyer s’était alors préparée pour aller travailler. Elle allait devoir enchaîner plusieurs heures de services et elle se doutait bien que ce ne serait pas évident. Il ne faut pas croire que c’est un moment facile, même si elle aime son travail plus que tout au monde. Elle avait alors laissée ses affaires personnelles dans son casier, à part son téléphone portable qu’elle avait dans la poche de sa blouse. Même si ces proches connaissaient le numéro pour l’appeler en urgence, elle avait tout de même son téléphone sur elle. De toute évidence, elle ne pouvait pas s’en passer. Elle avait enchainé plusieurs heures quand elle sentit quelque chose vibrer dans sa poche alors qu’elle sortait de la chambre d’un de ses patients. Elle sortit le téléphone de sa poche, avant d’esquisser un sourire en voyant qu’il s’agissait d’un message de Shane. Elle espérait qu’il lui dise qu’elle lui manquait bien trop, et qu’il aimerait dormir avec elle ce soir, en rentrant du travail. C’était pour un tout autre sujet : « Et voilà, la petite Malia a débarqué ! Elles vont toutes les deux très bien, le sourire jusqu’aux oreilles. Chambre 310 si tu veux passer les voir. » Il lui annonçait qu’Azel avait eu son bébé. Une petite fille. Elle était au courant qu’elle en salle d’accouchement puisqu’elle avait vu un message sur les réseaux sociaux.

Une chose est sûre, c’est que la petite Malia est arrivée au bon moment, Sawyer allait être en pause d’ici quelques minutes. C’était super ! Elle allait pouvoir la voir, ainsi que sa petite. Sawyer adorait les enfants. Elle avait vraiment hâte d’en avoir à son tour. Dans tous les cas, quand fut l’heure de sa pause, elle retourna dans la salle de repos pour récupérer un paquet, avant de se promener dans les couloirs, de prendre l’ascenseur pour descendre à l’étage où se trouvait Azel. Elle ne savait pas si Shane serait encore là, elle verra bien. Chambre 301. Elle frappa alors doucement à la porte, avant de passer sa tête en souriant. « De la place pour une personne de plus ? » Si Azel était fatiguée, elle pouvait revenir plus tard. Mais elle lui avait donné son accord, alors elle rentra dans la chambre, avant de faire la bise à Ellie et Shane, qui étaient encore présents dans la salle. Puis elle se rapprocha de la nouvelle maman, l’observant avec sa fille. « Elle est magnifique, comme sa mère. » Elle ne connaissait pas le père alors elle ne pouvait pas dire si Malia lui ressemblait, mais elle avait des airs de sa maman en tout cas. Elle se recula un peu, en lui tendant le sac qu’elle avait emmené avec elle. « J’ai manqué de temps, mais en arrivant au travail, j’ai pas résisté à passer à la boutique de la maternité. Et vu que j’savais pas si c’était une petite fille ou un petit garçon, j’ai privilégié la couleur mixte. » Un petit cadeau pour la petite, elle n’avait pas résisté.

C'était une journée de travail plutôt ordinaire, un peu banale. Tu sillonnait les rues du quartier sans réelle motivation ni urgence apparente. C'était le calme plat, tout simplement. Ton partenaire et toi vous étiez donc mis à chanter à tue-tête, attendant la fin de votre quart de travail. Après plusieurs minutes à délirer, vous rendant bien compte qu'aucun appel ne serait fait, vous avez décidés de rentrer à l'hôpital. Une fois l'ambulance dans le garage, les derniers papiers remplis, tu te dirigeas vers la salle de repos - la même que toutes les infirmières et médecins utilisait. Tu t'y pris un grand verre d'eau et arpenta les couloirs de l'hôpital, te dirigeant à l'aveugle vers la sortie principale. Alors que tu passais devant la vitrine des nouveaux-nés, tu ne pus t'empêcher d'arrêter une fraction de seconde pour admirer ces beaux bébés. S'il est vrai qu'avec Constance tu ne voulais pas d'enfant, il serait toutefois faux de dire que tu n'en veux pas tout court. Tu détournas le regard et reprit ton chemin, passant devant plusieurs chambres de nouvelles - et futures - mamans. C'est là que ton regard accrocha. Une porte entrouverte; une silhouette qui ressemblait étrangement à Ellie. Était-ce possible ? Quelle date sommes-nous ?! Tu savais qu'une amie d'Ellie était enceinte. Elle se trouvait aussi à être une amie de Shane, ton propre meilleure amie... Tu reculas de trois pas pour te planter le visage dans l'embrasure de la porte. C'était bien eux ! Tu toquas deux coups avant d'entrer, un grand sourire s'affichant alors instantanément sur tes lèvres lorsque tu croisas le regard d'Ellie, de Shane et de la nouvelle maman. « Félicitations Azel ! » dis-tu d'une voix douce. Tu affichais toujours ce même sourire, celui qui pourrait sembler idiot, mais qui signifie bien à quel point tu peux être heureux. ~

azel & malia ✻ the baby is coming.

Encore une journée passée dans le parc, seul avec la nature. Ça peut paraître un peu cliché comme ça mais je ne me sens jamais aussi bien que lorsque je suis loin de tout, profitant du vent frais et du chant des oiseaux. C'est une bouffée d'air pour moi, une manière comme une autre d'éliminer le stress d'une journée. Là, allongé dans l'étendue verte, je rêve. Je rêve de ce que j'aimerais que ma vie devienne. Je rêve de toutes ces possibilités auxquelles je n'aurais jamais pensé et qui s'offrent à moi aujourd'hui. Comme si la vie me souriait après s'être bien foutue de ma gueule. Soudain, je sens mon portable vibrer dans ma poche. Je me relève et sort mon téléphone. Un appel d'Azel. Cette fille, c'est l'une des rencontre les plus déroutantes que j'ai eus dans ma vie. On a à peu près le même âge et au début, j'avais vraiment l'impression que tout nous séparait. Et puis... elle était enceinte et j'avoue que je n'ai pas vraiment l'habitude de ce genre de situations. Puis on a finit par se rapprocher, grâce à grand-mère. Et depuis je n'arrête pas de penser que nous avons énormément de choses en commun. Alors je décroche aussi vite. Nahuel ? Tiens, ce n'est pas la voix d'Azel mais celle d'Ellie, une jeune fille rencontrée lors de la soirée d'anniversaire de White Oak. Oui ? Je commence à m'inquiéter, pourquoi me téléphone-t-elle avec le portable d'Azel ? J'espère qu'il ne lui est rien arrivé de mal. C'est Azel... Elle vient d'accoucher. J'arrête de respirer un instant avant de laisser ma joie s'exprimer. Oh mon dieu ! C'est super ! C'est une petite Malia. Et elle aimerait bien que tu vienne la voir. Je ne peux m'empêcher de sourire. Donner la vie, c'est vraiment la chose la plus merveilleuse qui soit non ? Peu importe les circonstances - que j'ignore toujours d'ailleurs - c'est toujours magnifique. Ça marche, je serais là dans une vingtaine de minutes. Merci d'avoir appelé. Je me lève aussitôt et grimpe sur mon vélo en direction du manoir. J'ai plusieurs choses à prendre avant de me rendre à l'hôpital. [...] Arrivé à l'hôpital, je gare en vrac mon vélo sans même prendre la peine d'y placer l'antivol et me dirige au pas de course vers la réception. Je m'informe sur la chambre d'Azel et m'y rend. Je déteste les hôpitaux, je n'y vais jamais. Pour moi, c'est synonyme de mort... et de souffrance. Mais dans ce cas-là, je suis près à faire une exception. J'entre dans la chambre après avoir donné quelques coups et constate que bon nombre de personnes étaient déjà présents à son chevet. Je m'approche du lit. Félicitation Azel ! Mon regard se pose alors sur le poupon qu'elle tient dans ses bras. On dirait un ange tombé du ciel. Elle est magnifique. Reprenant mes esprits, je n'oublie pas de sortir ce que j'avais pris pour elle. Tiens, voilà un bonnet pour elle tricoté par ma grand-mère. Il n'y a vraiment qu'à elle que je peux dire ça sans que ça fasse bizarre. Et... voilà un livre de compte. Dans ma famille on a toujours aimé ça alors... j'espère que ça lui plaira aussi. En tout cas, mon amie a vraiment fait du bon travail. Je me recule finalement du lit histoire de lui laisser à elle et sa fille un peu d'air. Elles sont belles toutes les deux.

© MISE EN PAGE PAR YOUNG.HEART.

Spoiler:

Ils sont tous là, autour de moi. Alors que j'étais déjà incroyablement heureuse d'avoir Shane et Ellie à mes côtés, voilà que Sawyer, Drew et Nahuel sont venus nous rejoindre. Ils m'ont tous félicités, complimentés Malia, souris, et je me demande s'ils savent à quel point tout ça est important pour moi. Mon bébé aura eu une arrivée dans ce nouveau monde la plus parfaite qu'il soit. Sawyer est d'abord entrée. Je lui avais écris sur instagram, quand j'étais encore dans le camion de pompier. Elle m'a tendu un sac et mon sourire s'est élargi. Un cadeau pour ma petite fille, je n'en avais pas demandé autant. J'ai ouvert la boîte qui se trouvait à l'intérieur et en est sorti un joli ensemble jaune pâle, qui ira parfaitement à Malia. « Merci beaucoup Sawyer. » J'ai murmuré en déposant l'habit sur mes jambes. Malia était toujours allongée sur mon ventre et je ne me lassais pas de la regarder. Drew a ensuite fait son apparition et j'étais étonnée de le voir là. C'est l'homme qui s'est occupé de moi, deux mois plus tôt, quand j'ai cru accoucher prématurément. Je ne pense pas qu'il se rappelle de moi - après tout, il doit en avoir vu passer des visages. Je me rappelle de son prénom, son collègue l'avait appelé. Je me rappelle aussi qu'il m'avait fait penser à quelqu'un dont Ellie m'avait parlé, sans trop savoir pourquoi... et il faut croire que je ne m'étais pas trompée, à voir comment il regardait mon amie. « Merci, c'est très gentil. » J'étais touchée, néanmoins, qu'il soit entré et qu'il connaisse mon prénom - Ellie a dû lui dire. J'ai tourné ma tête vers elle et lui ai lancé un grand sourire. Nahuel est finalement entré et mon sourire s'est élargi davantage, mes yeux se sont écarquillés. J'étais tellement contente qu'il soit là. Cet accouchement n'aurait pas été pareil s'il avait été absent. « Merci, tellement. » J'ai répondu à ses félicitations. Il m'a ensuite tendu un bonnet que sa grand-mère avait tricoté, et les larmes ont perlé au creux des mes yeux. « Oh, il est magnifique! J'irais la remercier. » Je me suis exclamée, et je me suis empressée de le mettre sur la tête de Malia. Il m'a tendu alors un livre, un livre de contes. Il m'a parfois parlé des légendes de son pays d'origines et je sais combien il apprécie cet univers. Je ne peux qu'être touchée par son cadeau. « Je suis sûre qu'elle l'adorera. Merci beaucoup. » Je lui ai souris, chaleureusement. J'ai ensuite regardé à tour de rôle chacune des personnes qui se trouvaient dans la chambre et je leur ai dis, profondément émue et heureuse, à quel point cela me faisait plaisir qu'ils soient tous là. « Merci, vraiment. Vous êtes superbes, merci d'être là. »

Je regarde mon bébé, ma fille, Malia, et lui dépose un baiser sur le front. Elle sera entourée, choyée, aimée, par sa mère, son père, et toutes les personnes présentes aujourd'hui. Je suis persuadée que, du haut de ses quelques heures, elle est aussi heureuse que je le suis actuellement.

merciiiiiiii: