Isis and Lucas

Là haut, ils bossent toute la journée : esclavagés et prisonniers.

Depuis mon arrivée ici à White Oak, et malgré l'héritage généreux reçu de mon père, j'ai décidé de me prendre en main, vraiment. J'ai mis la plupart de l'argent que j'avais eu de coté, en me disant qu'il me servira surement plus tard, ou que je ne le toucherai que pour mes études et que pour tout le reste, j'allais me trouver un boulot, comme la plupart des étudiants. Je ne veux pas être le gamin qui profite de l'argent de son père, surtout gagné après le décès de celui ci. Il aurait voulu que je me batte, que je fasse mes preuves, et pas que je me la coule douce. Alors pour lui, je bosse, je fais des études, et j'attends d'avoir une vraie bonne raison d'utiliser son argent. Je m'en voudrais trop de me rendre compte dans cinq ans que j'ai tout claquer en alcool ou en cinéma. Cet argent mérite mieux que ça, argent qui a été gagné à la sueur du front de mon père. Tout ça pour dire que je bosse, depuis un an et demi maintenant, au Madisons Grill, restaurant où Mila fait aussi la plonge quelques soirs et le week end. C'est elle qui m'a fait connaitre cet endroit, endroit qu'elle fréquentait avec ses parents et amis depuis son ouverture. C'est l'avantage quand on est natif de l'endroit, on est plus à l'aise quand il s'agit de trouver du boulot. Heureusement qu'elle était là pour m’aiguiller un peu au départ, tout comme les trois autres à la coloc. Je me serais très vite perdu sans eux je pense.

Je bosse donc au Madisons, ce petit restaurant familiale, conviviale, où la bonne ambiance règne, autant dans la salle qu'en cuisine avec les membres du personnel. Parlons en des membres du personnel. Les patrons, qui sont les parents de la famille, et qui nous prennent un peu tous sous leur aile, nous traitant comme ils traitent leurs enfants, Isis et Lucas. Oui ça fait beaucoup de Lucas dans la même cuisine, mais j'ai fini par m'y faire. Il n'y a pas de favoritisme, très rarement un mot plus haut que l'autre, c'est agréable de venir bosser ici après les cours. D'autant plus que je m'entends à merveille avec la fille cadette, Isis. J'ai l'impression d'avoir trouver mon alter ego dans cette jeune fille. On se ressemble à un point qui me scotche encore aujourd'hui. Que ça soit dans notre façon de voir la vie, de la vivre, dans nos passions ou dans nos blagues, on est les mêmes. Les filles d la coloc, je les adore, mais on est tous très différents, ce qui fait surement notre force d'ailleurs. Mais avec Isis, on est vraiment les mêmes. Il n'y a jamais eu d'ambiguité avec elle, on est proche depuis un bon moment, mais uniquement amicalement parlant, on le sait tous les deux et aucun de nous ne veut plus de l'autre. Pas que je sache en tout cas.

J'arrive donc au boulot ce soir, passe par la porte de derrière, porte qui attérit directement dans la cuisine et salut tout le monde, avec la discrétion que l'on me connait " Bonsoir bonsoir ! Tout le monde va bien ? " Certains sursautent, certains sourient, mon arrivée ne passent pas inaperçue au moins. Je vois alors Isis un peu plus loin, les mains dans la vaisselle. C'est donc elle qui a été relégué à ce role là ce soir. J'arrive derrière elle et lui dépose un bisous sur la joue tout en lui disant " La petite sirène de la plonge va bien ce soir ? Bonne journée ? "Nous et nos fameuses références à Disney, toute une histoire..

Isis and Lucas

Là haut, ils bossent toute la journée : esclavagés et prisonniers.

J'ai cette tendance à être proche de beaucoup de monde, à être tactile, à être entreprenant et je me dis souvent qu'heureusement que je n'ai pas de copine car sinon je ne sais pas comment on pourrait gérer la situation. Je refuserai de m'éloigner de mes amis, hommes ou femmes, et elle refuserait surement de me voir dans les bras de toutes mes amies, comme ça peut être l cas avec Isis. Oui tout naturellement j'arrive derrière elle, la prend contre moi, l'embrasse sur la joue, ce qu'elle fait aussi. Les petits surnoms sont de mises aussi. De quoi rendre folle de rage une petite amie jalouse non ? Toujours est il que le problème ne se pose pas pour le moment. Pour en revenir à isis, j'ai pris l'habitude de toujours la soutenir, d'un point de vue physique de la chose. J'ai généralement ma main sur sa taille, sur ses hanches, comme un appui en plus pour éviter qu'elle ne perde l'équilibre. Je ne l'ai connu qu'avec ses béquilles et son problème de jambes, alors j'ai pris ces habitudes. Les calins sont plus doux avec elle, ou en tout cas je fais toujours en sorte de pouvoir la rattraper en cas de besoin. Un peu protecteur sur les bords, je l'avoue. " J'ai pas fait grand chose non plus.. Depuis que j'ai commencé mon stage dans ce cabinet d'avocat, j'ai l'impression d'en faire encore moins qu'à la fac, et je ne pensais pas que c'était possible pourtant ! " Comme dans tous les stages, il faut bien choisir le référent et je me suis apparemment planté. Je suis tombé sur un beau con. Mais bon, tant pis, j'ai plus qu'à faire mes preuves sans lui. " Tu restes à la plonge ce soir ou tu viens en salle après ? " C'est plus drole quand elle est là, la soirée passe plus vite. Généralement elle prend les commandes, et moi je les sers. On forme une super équipe, on met une bonne ambiance dans le restaurant, tout en étant efficace, alors personne n'a à se plaindre.

Isis and Lucas

Là haut, ils bossent toute la journée : esclavagés et prisonniers.

"Mais voyons, c'est toujours un bonheur de venir te voir " lui répondis je en tirant la langue. C'est dit avec ironie mais c'est bel et bien sincère. Plus que ça même. Je ne pensais pas dire un jour que le boulot me fait du bien et que c'est mon moment de détente de la journée et pourtant c'est le cas. Certes ce n'est pas du jeu, c'est souvent physique et la fatigue prend parfois le dessus mais je ne viens jamais à reculons. Encore moins depuis que je suis à ce fameux stage. J'apprends que ce soir, je ne passerai surement pas mon temps avec Isis, car elle préfère ne pas trop se fatiguer, surtout fatiguer ses jambes en fait et rester à la plonge, ce que je comprends totalement " Ca marche Ariel, restes sous l'océaaaan " lançais je avec un petit air chantant, tout en m'éloignant d'elle pour aller me changer et mettre le tee shirt du restaurant avant de me diriger en salle. Il est à peine 19h et pourtant il y a déjà pas mal de monde. Je salue au passage un autre serveur avant de partir prendre les commandes de mon coté de la salle. Toujours avec le sourire, j'apporte les cartes aux clients, je fais mon petit cirque avec les plateaux dans les mains, ce qui a l'air de bien amuser les gamins présents. Pendant un de mes passages en cuisine, des canettes vides en main, je commence à jongler avec " Regardes, j'y arrive maintenant ! " en me rapprochant d'Isis. Oui ça fait une bonne semaine que je m'entraine, presque au point de convaincre les enfants que les canettes c'est bon ! C'est plus classe un serveur qui leur amène en jonglant non ? Bien sur j'évite celles à bulles, c'est moins drole pour eux sinon. Bien sur, ce petit cirque ne dure pas bien longtemps, le " hm hm " du patron me calme vite dans mon enthousiasme. Perdant l'équilibre, les canettes tombent à terre une à une. J'ai du avoir l'air d'un bel idiot en les faisant tomber. Je prends alors un air d'enfant qui a fait une bétise, évitant de regarder Isis qui rit silencieusement derrière son père. " Désolé.. " Gentil comme il est, je sais qu'il ne dira rien, mais quand même.

Isis and Lucas

Là haut, ils bossent toute la journée : esclavagés et prisonniers.

Le clown, un des nombreux surnoms qui me colle à la peau. Je le vis plutot bien et l'assumer à 200%. Oui je suis un clown ambulant, un enfant d'un mètre quatre-vingt dix, un clown sur échasses en quelques sortes. Mais au moins, je peux être certain qu'il y a généralement une bonne ambiance qui règne autour de moi. Plus que pour faire rire les autres, c'est surtout pour moi même que je fais le clown, pour ne pas avoir à supporter des gens qui font la gueule, ou qui se plaignent. Certains me critiquent, me voient immatures, mais vous savez quoi ? Je m'en fiche royalement. Qui m'aime, me suive. Et apparemment, Isis m'aime bien. Elle est toujours là pour me soutenir dans mes pitreries, même si elle ne peut malheureusement pas y participer vu l'état de ses jambes. Mais sa dernière phrase me fait sourire. Elle va donc se débrouiller pour venir avoir moi en salle. Enfin la soirée va être plus amusante ! Je suis sur que même les clients s'ennuient quand elle n'est pas en salle. Cette fille a une telle joie de vivre qu'il faut vraiment le vouloir pour être dépressif en sa présence. " Génial ! Je commençais à trouver le temps long moi là bas ! On leur refait les bananes flambées en direct ? En essayant de ne pas mettre le feu au resto cette fois.." lançais je avec un petit air rieur. Les clients adorent voir leur plat se préparer sous leur yeux, d'où notre magnifique idée de faire les bananes flambées en salle. Sauf qu'aucun de nous deux ne gérer le feu, ce qui a failli finir en beau carnage. Rien de grave évidemment, mais bananes cramées au menu. Heureusement les clients ont quand même appréciés, certes pas le gout mais l'animation ! J'ai du coup envie de retenter l'expérience et de leur faire cette fois aimer les deux.

Isis n'en pouvait plus de frotter ses assiettes, tant pis pour les quelques douleurs qu'elle pouvait ressentir, allait en salle en valait la peine. Du coup la jeune fille pris ses béquilles et se dirigea vers lucas après lui avoir dit qu'elle viendra, elle rigola légèrement à la remarque de son ami « oh mon pauvre chou je sais que je suis indispensable à ton bonheur », dit-elle avant de lui déposer un petit bisous sur la joue, puis la suite de la phrase de lucas l'a fit encore plus rire. Effectivement la dernière fois que les deux jeunes avaient essayé de faire un spectacle de banane flambée, ça avait été un vrai carnage. Isis y avait vu passer sa vie et avait cru que ses cheveux aller brûler mais bon comme d'habitude elle avait bien ri. Non mais franchement heureusement que les clients étaient fidèle et aimait les anneries, sinon ce restaurant serait vide avec les deux zigotos « on essaye d'épargner mes cheveux s'il te plait parce que la dernière fois j'ai cru qu'ils allaient y passer » Isis le regarda en souriant avant d'ajouter « bon let's go, qu'on aille mettre un peu d'ambiance là-bas » isis commença alors à sortir de la cuisine sourire affichait sur son visage comme à son habitude, elle aimait son boulot, elle était tellement heureuse que ses parents aient repris ce restaurant, ils étaient tellement bien ici. 

Isis and Lucas

Là haut, ils bossent toute la journée : esclavagés et prisonniers.

Je prends mon petit air gêné quand elle me dit qu'elle est indispensable à ma vie, comme une façon de lui faire comprendre qu'elle a raison sans vraiment le dire. Après soyons honnête c'est un peu surjoué, Isis je l'adore, elle rend mes soirées plus joyeuses mais de là à dire indispensable.. Enfin bon, vous voyez ! Ca n'empêche pas que je sois très heureux de la retrouver aussi souvent que possible. Une des raisons qui explique le large sourire sur mon visage quand elle m'apprend qu'elle vient en salle avec moi. L'idée de la banane flambée me revient donc immédiatement en tête, je veux re-tester cette petite expérience, convaincu que ça rendra mieux cette fois. Je ris à sa petite remarque avant de lui répondre " Promis je vais faire attention ! Mais tu devrais peut-être les attacher.. Enfin je dis ça pour toi hein ! " Ben quoi ? Même avec toute la bonne volonté du monde, ça n'empêche pas que j'ai deux mains gauches, encore plus avec une poele en main. Il vaut mieux prendre toutes nos précautions. J'attrape alors la corbeille de fruit, prenant soin de ne garder que les bananes, le tout poser sur la poële et la bouteille de rhum dans l'autre main. Et hop on est parti ! J'arrive en salle, l'ait enjoué " Mesdames, Messieurs, bananes flambées ce soir ! Qui en veut ? Les enfants venez voir le magicien des bananes ! Mais attention, pas trop près, ça brule ! " Perspicace n'est ce pas ? Une chose est sure, j'aurai au moins réussi à attirer l'attention de la foule, me donnant un peu en spectacle. Je laisse la poele à ma chère collègue, peut-être plus douée que moi pour ça et commence de mon coté à jongler avec les bananes avant de les éplucher et les couper en deux. " Bon, on gère cette fois hein ? " lançais je plus bas à Isis.

bien sûre je ne le pensais pas vraiment quand je disais être indispensable au bonheur de lucas. C'était moi ça toujours entrain de dire des choses que je ne pensais pas vraiment, il m'arrive même de faire croire aux gens que je me prend pour un top model, alors qu'au fond de moi je ne le pense même pas, mais c'est juste pour m'amuser, pour rire un peu. Enfin bon de toute manière lucas me connaissait assez pour savoir que ma remarque n'était pas dès plus sérieuse, enfin bien sûre je pense qu'il aime passer du temps avec moi, mais pas au point de ne plus pouvoir se passer de moi.
Rien que de pensait à l'idée de recommencer notre expérience de banane flambée, j'ai le sourire aux lèvres, je sens qu'on va bien rire à nouveau « bon je pense que je vais prendre mes précautions », dis-je en rigolant quand il me dit d'attacher mes cheveux, ce n'est pas que je ne lui fais pas confiance, mais disons que tous les deux on n'est pas les plus doués pour les tours, enfin tant qu'on ne brûle pas le restaurant c'est le plus important, même si j'aimerais bien garder mes cheveux aussi, je les aime bien quand même. Alors avant de sortir de la cuisine je m'attacha les cheveux comme je pu en restant en équilibre, foutue béquille quand même, c'était pas bien pratique. Une fois mais cheveux enfin mis en gros chignon je passa à côté de lucas il lui donna un coup dans l'épaule, comme ça et juste pour sa petite remarque, il a pas intérêt à m’abîmer mes magnifiques cheveux. Puis je regarda lucas faire son petit show, il savait bien faire ça et ça se voyait que les clients l'apprécier et encore plus les enfants, il l'adorait, j'avais même l'impression que certains l'admirer. Puis je me mis contre un mur pour tenir en équilibre sans mes béquilles et lucas me refila la poêle, bon il faut croire que ce soir c'est moi qui gère et vu comment je suis maladroite on est un peu dans la merde, mais bon je vais faire de mon mieux « on va essayer » lui chuchotes-je tout en lui faisant un clin d'oeil et c'était partie pour le show, croisons les doigts.

:):

Isis and Lucas

Là haut, ils bossent toute la journée : esclavagés et prisonniers.

Nous voilà donc en salle, moi en train de faire mon petit numéro, et Isis préparant le lieu du "spectacle" ou du crime, à voir avec la suite des événements. Effectivement, je suis assez apprécié des enfants, il faut dire que dans ce genre de situations notre âge mental n'est pas vraiment différent. Je m'éclate vraiment comme un gamin à faire flamber des bananes, à entendre les rires des enfants, leur regard ébahi devant quelques flammes. Je m'éclate mais pour le bien de tous, je ne touche pas. Et aujourd'hui, Isis s'en sort plutot bien. Les bananes défilent les unes après les autres dans mes assiettes que je sers avec un peu de chocolat fondus, et ça fait fureur. Le patron passe de temps en temps pour jeter un oeil, juste pour savoir comment se débrouillent quatre mains gauches avec une pôele et il semble satisfait. Des regards complices passent entre Isis et moi, avant que ça soit moi qui passe dans les rangées pour apporter les desserts à qui le veut. Entre deux allers retours, je lance à Isis " Tu domptes de mieux en mieux les flammes dis donc ! Regarde, tout le monde adore ! " Un bon point pour nous deux, et un bon pourboire en fin de soirée. Une soirée parfaite du coup. On a trouvé une façon maline d'allier l'utile et l'agréable.  Si ce n'était que de moi, je passerai mon temps à travailler de cette manière, à faire rire les gens, à y mettre du mien pour qu'une bonne ambiance règne ici. Je pense, en y réfléchissant bien, que j'aurai du me lancer dans le cirque, j'aurai été comme un poisson dans l'eau. Je laisse donc Isis continuer à flamber les dernières bananes, ne la lâchant pas des yeux, espérant que rien ne va arriver. J'ai toujours ce regard protecteur sur elle, déjà en temps normal alors imaginez avec un poêle en feu dans les mains.

Spoiler:

nous voilà tous les deux lançaient, moi je gère la poêle comme je peux et lucas s'occupe de couper les bananes et de servir après. Je rigole bien avec ma poêle en main, pour le moment aucun accident n'est encore arrivé et c'est un miracle, je vois mon papa passé de temps en temps dans la salle, il nous surveille. En même temps je le comprend, il ne doit pas être bien rassuré avec les deux clowns qui pouvaient mettre le feu à ce qu'il construisait depuis plusieurs années. J'étais fière de ce que mon père avait fait de se restaurant et j'étais fière de l'aider pour continuer à améliorer cet endroit. Enfin bon je regardais lucas, il était toujours entrain de faire ses acrobaties pour servir et moi ça me faisait sourire et puis je regardais les clients, ils étaient content, eux aussi avec un grand sourire affichait sur leurs visages. Comment ne pas être bien dans ce restaurant ? Je ne sais pas franchement, je n'ai jamais vu quelqu'un, que ce soit un client ou un employé malheureux ici. Puis lucas me fit une remarque qui me fit rire « ouais t'as vu ça, je pense que bientôt j'en fais mon métier » j'avais pris le coup de main et j’enchaînais poêlé après poêlé. Sauf que je ne sais pourquoi mais je perdis l'équilibre d'un coup, alors c'était soit la poêle qui tombe soit moi, j'avais vite fait mon choix, je laissa tombé la poêle et me rattrapa sur le mur.  

Isis and Lucas

Là haut, ils bossent toute la journée : esclavagés et prisonniers.

La soirée se passe à merveille pour le moment, une bonne ambiance règne dans le restaurant, une musique d'ambiance sympa, nous deux en salle, les autres plats servis par nos collègues, encore une soirée réussie au Madisons Grill.J'en viens même parfois à douter de mon projet professionnel, allez savoir si être avocat c'est vraiment ce qu'il me faut, allez savoir si je vais être pris au sérieux avec ma gueule d'ado et mon attitude tout autant puérile. Je pourrais certes me calmer mais la question est tout autre alors : est-ce que je serai heureux avec ce mode de vie ? 25 ans ce n'est quand même plus 18, il faudrait que je sois un peu plus fixé sur mon avenir mais à l'âge où tout doit s'éclaircir, ça s'assombrit pour moi. Enfin bon, pour l'instant je profite de la soirée pour me détendre et penser à autre chose, détente qui est stoppé brutalement par un bruit sourd, un bruit de ferraille résonnant sur le sol. Et pour cause, la poêle a fait un vol plané pour attérir par terre, mais ce n'est pas mon plus gros problème. Mon problème c'est Isis, appuyé en équilibre contre le mur. Qu'est ce qu'il m'a pris de lui laisser la poêle alors qu'elle tient à peine debout ? Je suis vraiment idiot des fois. Je m'empresse de me rapprocher d'elle, ne portant d'abord pas attention à la poêle et l'aide à se remettre droite " Ca va ? Tu t'es pas fait mal ? Qu'est ce qui s'est passé ? " Mon flot de question est stoppé à son tour par une petite tête blonde qui s'approche dangereusement de la poele chaude au sol, poêle que j'attrape directement en lançant au petit garçon " Non non, on touche pas ça bonhomme " avant de poser la poêle sur la plaque de cuisson. Mon regard se repose alors sur Isis " On va arrêter pour ce soir non ? Vaut mieux pas prendre trop de risque.. " Je sais qu'elle ne va pas être ravie de ce que je lui propose, ne supportant toujours pas de n'être qu'à moitié maitre de son corps mais là on n'a pas vraiment le choix, je ne mettrais pas sa sécurité en jeu.

je sais pas pourquoi j'avais soudain eu cette perte d'équilibre, tout aller bien jusque là et pourtant j'avais fléchie. Ça m'énervait moi-même de me sentir aussi faible, je n'en peux vraiment plus de tout ça, des béquilles, du fait de ne pas encore marcher correctement, de me sentir assisté au près de certaines personnes. J'ai vraiment envie de retrouver l'usage complet de mes jambes et de mon corps, de pouvoir recommencer à courir le matin et surtout de ne plus perdre l'équilibre comme ça en plein milieu du restaurant. Tout le monde c'était retourné vers moi, ils m'observaient tous, je pouvais voir que certains se souciait pour moi et d'un côté ça me faisait plaisir mais j'en avais marre que les gens aient tout le temps peur pour moi, mes parents étaient comme ça, j'ai toujours l'impression d'être faite en porcelaine quand je suis près d'eux et pourtant j'aimerais qu'ils me traitent comme la fille que j'étais avant l'accident, parce que je suis toujours la même. Je veux dire je ne suis pas du genre à me laisser abattre et a être assisté et ils le savent. Enfin bon je m'en veux d'avoir perdue l'équilibre la soirée se passait si bien pourtant, d'ailleurs je vis bien vite lucas arrivait près de moi, il était adorable  « oui oui ça va t'en fait pas, je sais pas j'ai juste perdue l'équilibre, je peux juste avoir mes béquilles s'il te plait », lui demandais-je avec un petit sourire. Oh non je ne voulais pas qu'on arrête notre numéro, les gens étaient tellement heureux et il y avait tellement d'ambiance, on allait pas arrêter tous ça, pas à cause de moi, je veux dire je m'en voudrais si on mettait fin à notre spectacle comme  « non on arrête pas s'il te plait » dis-je en lui faisant mes petits yeux de chiens battus puis je rajouta « regarde comme les gens sont heureux, on peut pas arrêter, si tu veux tu t'occupes de la poêle et moi du reste » 

Isis and Lucas

Là haut, ils bossent toute la journée : esclavagés et prisonniers.

Comment est-ce que j'ai pu la laisser tomber comme ça ? Dans le sens littéral du mot, elle est tombée, elle a perdu l'équilibre en même temps que ses béquilles pendant que moi je faisais le clown avec mes bananes au rhum et au chocolat. Heureusement qu'il n'y a rien eu de plus grave, je m'en serais tellement voulu sinon. Je ramasse donc bien sur ses béquilles avant de les lui tendre, passant ma main dans son dos le temps qu'elle se remette en place. je suis peut-être trop protecteur mais c'est dans mon instinct, ce n'est vraiment pas pour lui faire sentir qu'elle est inférieure ou quoi que ce soit du style. Je veux juste qu'elle se sente au mieux " T'es sur que ça va ? Tout ça pour que je t'appelle Bambi au lieu d'Ariel c'est ça ? C'est bien lui qui tient pas debout hein ? " Et oui ma culture faillit, je ne suis pas certain de ma référence, mais tant pis c'est Disney, ça la fera surement sourire. Ah. Voilà que maintenant elle veut nous la jouer super-woman et elle veut continuer notre petit numéro. Ok mais on ne va prendre aucun risque. " Si t'y tiens on continue, mais je prends la poêle et c'est les clients qui viennent se servir ici. Ils veulent de l'animation non ? Ils vont bouger un peu ça va leur faire du bien ! Ou alors on fait servir les gamins et à la fin on élit le meilleur serveur ! Qu'est ce t'en penses ? " Oui je serai prêt à inventer tout et n'importe quoi pour la garder en sécurité tout en évitant de faire ressortir son handicap aux yeux de tous et surtout aux siens. Le but est que tout le monde passe un bon moment, pas seulement les clients, ou seulement moi, mais tout le monde, elle y comprit et je sais qu'elle ne profitera pas si elle se sent diminuée, alors je laisse place à mon imagination pour trouver une situation amusante qui fera rire la foule en lui faisant oublier sa petite chute. Comme quoi, l'éternel enfant peut servir des fois.

je voyais bien que lucas était inquiet, mais je ne voulais pas qu'il se sente coupable de quoique ce soit, ce n'était pas sa faute si j'avais perdu l'équilibre, ni la sienne si j'étais dans cet état, donc il n'avait rien à se reprocher. J'attrapa les béquilles qu'il me tendit et lui fit un grand sourire, puis me mis à rire à sa remarque, même dans des moments comme ça il arrivait encore à me faire rire  « voilà t'as tout compris en fait, c'était mon petit plan, ça a fonctionné ?  » puis j'ajouta en lui faisant un sourire « et oui t'en fait pas ça va très bien, tu me connais un peu maintenant je suis une dure à cuire  » il est vrai que je ne me laisser pas facilement abattre et ce n'est pas ce petit épisode qui allait changer les choses. Et c'est d'ailleurs pour ça que je ne voulais pas mettre fin à notre spectacle non plus, si on y mettait fin j'aurais l'air de quoi, d'une faiblarde même pas capable de tenir dix minutes sans ses béquilles pour faire des bananes flambées et il était hors de question que les gens me voient comme ça. Même si je sais très bien que je ne reprendrais pas le même poste pour la soirée, je voulais qu'on continue et lucas me l'accorda d'ailleurs « j'adore ta deuxième idée », dis-je en souriant, ce gars avait toujours une idée en tête pour faire que tout se passe bien et que tout le monde se sente bien « t'es génial » je lui dis ça avec un grand sourire avant de lui déposer un baiser sur la joue

Isis and Lucas

Là haut, ils bossent toute la journée : esclavagés et prisonniers.

C'est vrai qu'Isis a une joie de vivre à toutes épreuves, une persévérance et une envie de se battre impressionnante. Là où beaucoup aurait déjà abandonné et serait en train de s'apitoyer sur leur sort, Isis est là, debout à mes cotés en train de faire flamber des bananes. Vous voyez le genre ? Je ris à sa petite phrase, me demandant si son plan pour se faire appeler Bambi a fonctionné. Je déconne mais elle rentre dans mon jeu, tentant ainsi de faire oublier son handicap, ce qu'elle sait parfaitement faire " Bien sur que ça a marché, Bambi ! " lançais je avec un petit sourire, le regard malicieux. Je sais qu'elle n'aime pas se plaindre donc je ne vais pas la plaindre moi, ça ne l'aidera pas et surtout ça ne la mettra pas à l'aise. Je pense d'ailleurs que si on a réussi à construire cette amitié, en plus du fait qu'on passe la plupart de nos soirées ensemble, le fait que la je considère comme n'importe quelle fille a joué en ma faveur. J'ai toujours le sourire, je la fais rire, je me débrouille pour qu'elle passe des bons moments, moi avec, en oubliant totalement ses fichues béquilles. Son bisous sur ma joue en témoigne d'ailleurs, accompagné de ses paroles. Génial, je suis génial. Je ne peux m'empêcher de rire à ce compliment, touché. Ca fait toujours plaisir non ? " Génial je suis pas sur, j'ai juste gardé le même âge mental depuis une bonne vingtaine d'années ! Mais merci " lui rendant son bisous sur la joue. Je me remet finalement devant la poele et lance ma petite annonce dans le restaurant, proposant aux enfants dont les parents sont d'accord de venir faire les serveurs avec nous, leur expliquant que le meilleur aura une récompense, récompense dont je n'ai pas encore la moindre idée d'ailleurs. L'idée semble d'en emballer quelques uns qui rappliquent automatiquement à nos pieds. " Et vous cassez rien hein ! Sinon y a pas de cadeaux ! " Et sinon gentil Lucas va se faire virer et va devoir repayer vos bétises, mais ça je vais éviter de leur dire, ça ferait perdre le coté amusant à l'activité. Je commence donc à faire cuire les bananes, envoyant un à un les enfants faire les commandes. Et dire qu'à cet âge là ça les amuse encore de travailler. Mon regard se pose sur Isis, visiblement amusée par la situation. J'ai tout réussi ce soir je crois. Alors qu'on se retrouve un peu tous les deux je lui lance " Et t'as pas le droit de les garder pour toi après tu sais, il va falloir les rendre à leur parents ! " Je ris à ma petite remarque, amusé de voir Isis autant passionné par ses mini hommes qui courent partout.

c'est fou comme il arrivait à me rendre le sourire en quelques minutes, bon vous allez me dire il m'en faut peu pour être heureuse, comme le dirait la chanson de disney, que j'aimerais bien chanter d'ailleurs, enfin bon je m'égare. Même s'il m'en faut peu pour être heureuse, lucas c'est toujours si prendre pour que je le soit, il a toujours ses petites attention qui font que je ne peut pas être triste avec lui, et puis ses blagues, oh non mais franchement un cirque à lui-même ce gars.  « génial, j'ai vraiment des idées géniales », dis-je en rigolant et puis d'ailleurs il a une imagination débordante ce gars, je ne sais pas où il va chercher tout ça. Quand on y pense c'est quand même fou la relation qu'on a bâtie, en passant juste nos soirées ensemble, parce qu'en dehors du restaurant on se voit quasiment pas et pourtant avec juste les soirées à travailler on est devenu vraiment proche, de vrais amis « si je dis que tu es génial, c'est que tu l'es, ne me contredis pas. », lui répondis-je en souriant puis en rigolant légèrement je rajouta « bon après c'est vrai que mentalement t'as pas beaucoup évolué non plus » je lui tira alors la langue et partie me poster à mon poste, c'est à dire là où je ne risquais pas de tomber ou de faire brûler le restaurant. Et puis j'observais je regardais tout ces enfants, qui étaient tous plus heureux les uns que les autres à faire le service. J'adore les enfants, enfin bon les gentils, pas ce que font leur caprice à tout bout de champ, non mais sérieusement j'adore m'occuper des enfants et les observait, ils sont tellement mignon et innocent. Je pense d'ailleurs que lucas à remarquer ma passion pour eux puisqu'il me fit une remarque qui me fit rire et en chuchotant je lui répondis alors « t'es sûre que je peux même pas en embarquer un » puis j'en pointa un du doigt discrètement « regarde ce petit bonhomme est trop mignon »

Isis and Lucas

Là haut, ils bossent toute la journée : esclavagés et prisonniers.

Ca serait mentir de dire qu'Isis n'a pas d'handicap. Bien sur qu'elle en a un, un handicap physique dont il faut forcément tenir compte, mais avec son caractère, sa façon d'être, sa joie de vivre, on l'oublie totalement. Elle est tellement pleine de vie que ses béquilles disparaissent derrière son sourire. Je me fais presque poète dis donc. Je passe donc toujours des bons moments avec elle, tout comme elle avec moi je l'espère. Je souris à sa remarque concernant qu'elle est géniale parce qu'elle a réussi à me faire croire qu'elle s'était fait mal pour que je l'appelle Bambi. Oui oui, on part très loin des fois, mais au moins ça  l'a fait rire de son handicap et c'est le meilleur moyen de l'assumer non ? Elle reprend ensuite en disant cette fois que c'est moi qui suis génial, avec un faux air sévère " D'accord M'dame " lui répondis je en prenant un air de chien battu, d'enfant impressionné, enfin vous avez compris quoi. Mais mon air se transforme très vite en  une mine faussement vexé quand elle fait référence à mon âge mental " T'aurais pu te passer de rajouter ça ! " mais je ne peux garder mon sérieux bien longtemps et nous rions tous les deux en choeur. La soirée continue donc sans trop d'encombre, entre les bananes flambées, les rires des enfants et quelques casses d'assiettes inévitables. Quand vient le moment de tout ranger, je vois les yeux d'Isis brillants face à tous ces enfants et je lui dis donc qu'elle ne peut pas les garder. Je ris à ce qu'elle me répond avant de répondre " Et qu'est-ce qu'on dit aux parents ? Ecoutez la serveuse ne veut pas rendre le petit alors vous allez devoir en refaire un autre ? " lançais je en riant. " Allez sois sage, on les laisse " reprennais je assez vite avec un sourire aux lèvres avant de commencer le premier allez retour vers les cuisines pour ranger tout le bric à brac que nous avions sorti.