Ton petit jeu ne marche pas avec moi [Adriel]

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ADRIEL&SHANE

" Ton petit jeu ne marche pas avec moi. "

Depuis maintenant presque un mois, c'est assez tendu entre Sawyer et moi, ce que je vis plutot mal je dois bien l'avouer. Pas que celà se passait magnifiquement bien avant, il y avait des disputes permanentes, des petites prises de tête, des problèmes de vaisselle et de courses mais tout ça était futile et au moins on communiquait. Sauf que depuis on s'est embrassé.. Tout devrait aller encore mieux me diriez vous, et pourtant non. C'est encore pire qu'avant. On s'est embrassé certes, mais elle n'a pas assumé, elle a fuit, enfin elle m'a surtout repoussé mais j'ai vécu ça comme une vraie fuite de sa part. Pris de colère je suis rentré une demi heure plus tard avec une fille pour la nuit, ce qui a surement mis en rogne ma chère colocataire qui a décidé de plus ou moins quitter l'appartement. Enfin bon, tout ça pour dire que la situation est loin d'être simple en ce moment et que je me mets moi aussi à passer le moins de temps possible à l'appart', espérant oublier qu'elle n'y est pas, qu'elle est je ne sais où, avec je ne sais qui, et qu'elle m'oublie totalement.

Je me mets même à faire flâner au Kingsway Mall, sans réel but, juste divaguant dans les allées. Je ne suis pas un grand fan de shopping, mes chemises me conviennent parfaitement. Les magasins de bricolage? Très peu pour moi aussi. Les supermarchés ? Le fait que je n'ai plus à faire autant de courses est bien le seul point positif du pseudo départ de Sawyer, je ne risque donc pas d'aller me mettre là dedans. Je finis malgré tout par rentrer dans une boutique de prêt à porter, cherchant mon bonheur, mais ne sachant pas vraiment à quoi celui-ci ressemble. Comment les gens peuvent aimer passer autant de temps dans ce genre d'endroit à scruter chaque morceau de tissus comme si c'était de l'or, pour ne finalement repartir qu'avec un malheureux tee shirt pour quatre heures de temps perdus. Je ne comprendrai vraiment jamais ces fans de shopping. Je repère vaguement un haut qui pourrait m'intéresser, et pendant que je cherche désespérement ma taille, je me fais " violemment " bousculer. Je recule de quelques pas commençant à lancer "Oh, faites gaffe un peu ! " avant de voir le visage de mon persécuteur. Ce n'est autre qu'Adriel, mon nouveau voisin. Vous voyez le genre de mec collant, exaspérant, mais en même temps tellement gentil qui plait aux femmes ? Ben voilà, je vous présente Adriel. Ce mec est tellement gentil et sage que celà sonne faux, mais ça bien sur, la gente féminine ne le voit pas, ce qui fait que Sawyer lui laisse toujours la porte grande ouverte, adorant discuter avec son nouveau voisin. Heureusement qu'elle n'est pas là souvent en ce moment, je me passe aisément de sa présence à celui là et encore plus de le voir fricotter avec ma Sawyer. " Putin c'est toi ! Ca m'étonne même pas, le jour où t'apprendras à mettre un pied devant l'autre toi.. " Je n'ai pas un coté très amical avec lui, je vous avais prévenu. Moi très réactif, je me retrouve en face de ce mec, qui ne bouge pas après m'avoir bousculer. Il va finir par me répondre ?

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Ton petit jeu ne marche pas avec moi.
Shane and Adriel.

Adriel découvrait petit à petit les joies d’une vie seule. Ou tout du moins, quand vous n’aviez personne pour vous rappeler que rêver d’une vie d’aventures équivalait à se perdre dans les limbes d’un esprit détraqué. Bref, le jeune homme était en quelques sortes soulagé de ne pas avoir à voir le visage fermé de sa mère quand il rentrait chez lui. Ou quand il changeait de place. Car quand il habitait encore à Londres, il ne mettait que très rarement un pied en dehors de chez lui. Ou pour aller nourrir les poissons rouges au fond de son jardin. Il rit à cette pensée. Si il y avait bien une chose qu’il n’aimait pas sur cette terre, c’était bien les poissons. Petit, il avait toujours eu peur que cette bête ne saute à son visage pour l’entraîner dans les profondeurs de son étang noir. Ce qu’on peut s’inventer comme histoire. Mais, l’invention était son seul répit, son seul échappatoire à la vie qu’il menait alors. Et aujourd’hui, même si personne ne l’attendait le soir ou ne faisait à manger pour lui, il se sentait bien. Plus vivant qu’il ne l’avait jamais été. Et puis il avait rencontré des gens fortement sympathique dans le quartier. Notamment sa voisine de palier. Une jolie petite brune qui l’avait gentiment aidé lors de son arrivée à White Oak Station. Il s’entendait relativement bien avec elle. Il pouvait aller chez elle quand bon lui semblait. Elle ne semblait pas être dérangée par sa présence, et il adorait ça. Se sentir accepter pour ce qu’il était lui, et non pour son nom de famille, pour ses parents.

Mais ce matin il s’était rendu compte qu’à part les quelques chemises qu’il avait pris lors de son départ, il n’avait quasiment plus rien à se mettre. Et pour la première fois de sa vie, il avait envie de se faire plaisir, à lui, et non pas aux autres. S’acheter quelque chose qu’il aimerait, et non quelque chose choisit par sa mère, car ça irait bien à la sortie du dimanche, pour l’église. Depuis son arrivée ici, Adriel avait même commencé à ouvrir les deux boutons du haut de sa chemise. Boutons qui avant étaient toujours fermés jusqu’au bout. Parfois il se sentait encore mis à nu. Mais il apprenait petit à petit à se couler dans cette nouvelle société. Notamment grâce à la jeune Izzie. Qui lui apprenait un peu à vivre en communauté. A vivre normalement comme elle disait. Le jeune homme aurait été tenté d’appeler Izzie pour qu’elle l’aide dans ses choix vestimentaires, mais il se dit que pour une fois, il pourrait bien essayer de faire quelque chose seul. C’est donc sur cette pensée qu’il prit ses clefs, sa veste et sorti dans l’air frais mais néanmoins chaud de la ville.

Comme il restait dans le même quartier que là où il habitait, Adriel arriva bien vite au Kingsway Mall. Flânant dans les rayons, observant les gens autour de lui, le brun avait l’impression d’être un être humain normal. De se sentir chez lui, accepté. Mais il n’avait absolument pas la moindre idée de ce qu’il allait bien pouvoir acheter. Et alors qu’il marchait à reculons, une main fouillant entre les cintres, l’autre se grattant la nuque, Adriel percuta de plein fouet une personne. « Oh, oh! Je suis vraiment désolé, je ne regardais pas devant moi, désolé! » Il se sentait coupable. Et il l’était. Surtout à voir la réaction de la dit personne dans laquelle il était rentré. Il se retourna bien vite vers son interlocuteur. Et les yeux du jeune homme s’ouvrirent bien grands, avant qu’un sourire vint prendre place sur son visage. Shane ! Il était aussi son voisin. Le colocataire de de Sawyer, sa voisine qui lui avait fait découvrir la ville. Depuis le début, il avait voulu faire connaissance avec Shane, mais pour une raison qu’il ignorait totalement, celui-ci ne voulait en rien apprendre à le connaître. Ce qui l’attristait vraiment. « Mais… Je sais mettre un pied devant l’autre. C’est juste que je marchais de dos, j’ai vraiment du mal à me trouver un haut, et j’en ai besoin, alors je cherchais sans regarder devant moi, ou plutôt derrière moi, enfin tu vois. Je suis désolé. Mais c’est chouette de se retrouver ici! » Adriel avait toujours été plein d’entrain avec les gens à qui il parlait. Et malheureusement, ça en énervait beaucoup. Ce qu’encore une fois, Adriel n’arrivait pas à comprendre. « Tu vas bien ? Sawyer aussi ? ça fait quelques temps que je n’ai plus pris de ses nouvelles. Et ça fait drôle de se voir en dehors de l’appartement, on ne se parle pas beaucoup. Toi et moi je veux dire. » Adriel fit un grand sourire à Shane, espérant que celui-ci se dériderait et accepterait de lui parler, normalement pour une fois. Et pas de le regarder en chien de faïence comme lorsqu’il rentrait dans son appartement. Il ne lui avait pourtant rien fait. Enfin, il le pensait.

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ADRIEL&SHANE

" Ton petit jeu ne marche pas avec moi. "

A vrai dire, moi non plus je ne suis pas franchement dans mon assiette, du moins pas vraiment concentré sur les rayons dans lesquels je divague sans réel but. Mon esprit est occupé ailleurs, dans un autre endroit, avec d'autres personnes, avec une autre personne. Sawyer. Inconsciemment ou non, je pense à elle depuis un bon bout de temps. En si peu de temps on s'est rapproché, éloigné, re-rapproché. J'ai du mal à suivre ce qu'elle veut, ce qu'elle attend de moi, et même ce que moi j'attend d'elle. Je n'ai plus eu cette envie de m'attacher depuis longtemps et je ne sais du coup pas franchement comment réagir. Est-ce que je devrais lui dire le fond de ma pensée ou pas ? Devrais me rapprocher ou m'éloigner de cette source de sentiments, de bonheur mais aussi de douleur ? Trop de questions qui me trottent en tête et qui n'aident surement pas à éviter le fameux Adriel. En me rentrant dedans, il me sort à la fois de mon rayon et de mes pensées, double choc. Ce qui explique surement ma première réaction un peu excessive comparée à la simple bousculade qui vient d'avoir lieu. Le fait que ça soit lui n'arrange pas vraiment la chose. Je n'ai pas le temps d'en placer une qu'il entame un monologue immense, me racontant le pourquoi du comment il est là. Celà ne m'aurait même pas étonner qu'il me demande un avis sur son futur haut ou sur la taille qu'il devait prendre. Il est tellement.. niais ? Serais ce le bon mot ? Peut-être un peu fort pour lui, mais dans le fond c'est ça. On dirait qu'il n'a jamais parlé à personne de sa vie, comme un enfant qui sort de sa journée d'école et qui a besoin de raconter ses coloriages à ses parents. Sauf qu'Adriel n'est pas un enfant, que je ne suis pas son père et que ces coloriages ne m'intéressent nullement. Mais ça il n'a pas l'air de le cerner. Il reprend aussitot, me demandant des nouvelles, de moi, de Sawyer, de ce qu'on fait, en profitant pour dire qu'il trouve ça drole de me voir ici, en dehors de l'appart. Mes yeux restent écarquillés tout le long de son petit discours, les sourcils relever, impressionner de voir tout ce qu'il peut déballer en si peu de temps et à quel point il peut être confus dans ces propos. Ce n'est vraiment pas le genre de mecs avec qui je pourrais sympathiser. Il est peut-être comme ça naturellement mais il me fait l'impression d'être faux, de se ficher de moi à chaque fois qu'il ouvre la bouche. On peut me traiter souvent d'immature, de gamin par mes réactions, mais je ne suis pas à son niveau. Lui c'est carrément autre chose, c'est sa façon d'être qui m'exaspères. Autant dire que moi je ne trouve pas ça " drole " de le rencontrer en dehors de l'appart " Hé mec, tu parles toujours autant ? Redescends un peu, on s'est juste rentrer dedans, ne t'attends pas à passer l'aprem avec moi hein ! Sawyer va bien, moi aussi, tout se passe bien à l'appart, pas besoin que tu viennes nous tenir compagnie ! " Ca s'est dit au moins. Je reprend aussitot " Ben écoutes, ça m'a fait aussi très plaisir de te voir mais je dois partir.. Donc .. à bientot ! " Je suis peut-être un peu direct mais il faaut agir comme ça avec lui, sinon il n'abandonne jamais. D'ailleurs je doute qu'il abandonne aussi facilement. Effectivement, alors que je commence à m'éloigner ( tant pis pour le tee shirt que je laisse devant lui ), je l'entends me suivre, recommençant à déblatérer tout un tas de choses. Moi qui espérais me détendre et me changer les idées cette après midi..

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Ton petit jeu ne marche pas avec moi.
Shane and Adriel.

Shane avait toujours été un grand mystère pour Adriel. Il n’arrivait pas à le comprendre. D’un coté, il semblait être tellement gentil avec Sawyer, à lui sourire, à lui parler quand ils étaient dans la même pièce, en même temps ils étaient colocataires, on est d’accord. Mais à côté de ça, Shane ne parlait jamais au jeune homme, ne lui disait jamais bonjour, ne semblait même pas l’accepter en tant que nouveau voisin. Ce qui était très complexe, et qu’Adriel avait du mal à saisir. Lui qui avait déjà difficile à comprendre les bases de l’amitié, des limites, le côté animosité et froideur était un concept encore plus compliqué pour lui à saisir. Voir pas du tout. Bref tout ça pour dire qu’Adriel était toujours un peu perplexe face au blond, et surtout il ne savait jamais comment réagir face à lui. Et oui, Adriel parlait toujours autant. Il n’arrivait pas à réguler son débit de parole, et était souvent trop enthousiaste. Ce qui était souvent assez lourd pour son interlocuteur. Leur tenir compagnie ? Mais il aimait bien passer du temps avec Sawyer. Elle était gentille et sympa avec lui. Elle était la première à l’avoir accepté ici, à White Oak Station. Et Shane ne semblait pas vouloir passer du temps avec lui. Pour une fois, Adriel décida de prendre les choses en main. Montrer que lui aussi pouvait donner son avis ! « Attends ! » Depuis quatre mois, Adriel avait réussit à reconnaître l’ironie. Et il en était sur, Shane faisait preuve d’ironie en ce moment même. « Ecoute, attends un peu, juste deux secondes. Tu sais, j’apprécie beaucoup Sawyer, elle a été la première personne que j’ai rencontrée en arrivant ici, enfin, si on oublie le monsieur de la post ou le type à qui je paye mon loyer, mais tu vois ce que je veux dire. » Adriel collait aux basques de son voisin, le suivant comme son ombre. « Mais j’ai remarqué que tu semblais pas m’apprécier. Tu sais, Sawyer est juste une amie ! Si c’est ça qui t’inquiète. J’ai vu comme tu l’as regardais, c’est mignon je trouve. Mais tu sais, on peut devenir amis hein, moi aussi il y a une fille qui me plait, tu pourrais même m’apprendre deux trois trucs ! Ouais, parce que je suis encore un peu mal à l’aise avec tout ça et…attends, ne t’en vas pas ! » Adriel vint se placer face à Shane, l’empêchant ainsi de quitter le magasin. « ça pourrait être cool d’aller prendre un verre non ? Que tu vois que je ne te veux pas de mal ! Hein ? » et Adriel lui fit un grand sourire, espérant ainsi briser l’énorme morceau de glace qui avait pris place entre les deux jeunes hommes sans vraiment qu’ils ne comprennent pourquoi.

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ADRIEL&SHANE

" Ton petit jeu ne marche pas avec moi. "

Adriel est un homme vraiment spécial, comme s'il était atteint du syndrome de Peter Pan. Vous savez, ces personnes qui refusent de passer la barrière des 14 ans. C'est exactement l'effet qu'il me fait. Par sa façon de parler, d'agir, de courir après les gens. Il est en recherche constante d'attention, voir d'affection de la part du monde qui l'entoure. Certes, je suis peut-être un peu dur avec lui, étant moi même resté un grand enfant. Mais je n'y peux rien, j'ai du mal avec lui. Surement du à sa proximité avec Sawyer. Oui je vois bien qu'il est comme ça avec tout le monde, oui je vois bien que même avec moi il est collant, mais je ne supporte pas de le voir aussi collé à ma coloc, aussi proche d'elle, aussi envahissant dans notre vie. On a déjà du mal à s'entendre et à vivre quelque chose à deux, alors si on peut éviter de nous rajouter le voisin pot de colle ça m'arrange énormément.Mais on choisit pas ses voisins non ? Je m'en suis bien rendu compte avec lui.Ce qui me dérange encore plus que son coté enfant, c'est que j'ai vraiment du mal à le cerner et à comprendre s'il est sincère ou non. Je l'écoute donc, sans vraiment avoir le choix, me dire qu'il regrette qu'on ne se parle pas plus car il apprécie Sawyer mais qu'une autre lui plait, etc , etc , etc... Alors que je tente de m'échapper, je l'entends me suivre, me dire de ne pas partir. Il m'arrête presque pour me proposer d'aller prendre un café. Je sens bien que je ne pourrais pas me débarasser de lui aussi facilement que je l'espérais, alors autant le laisser avoir ce qu'il veut, mais sous mes conditions. Je me retourne alors presque brusquement vers lui et lance " Alors, on va aller prendre un verre ! Mais y'a deux conditions ! " Je laisse un petit moment de blanc, comme les parents avant de lancer la punition affreuse à leur adolescent. Ca me fait exactement le même effet. Il est là, devant moi, presque pendu à mes lèvres, à attendre mes fameuses conditions pour pouvoir passer du temps avec moi. Il est vrai que sorti du contexte, il peut totalement avoir l'air sincère, mais j'ai encore du mal à y croire. Je reprends donc rapidement, contrairement au temps qu'il m'a fallu pour vous expliquer tout ça " De 1 : tu ne parles pas plus de trente secondes d'affilés ! Et de 2 : tu ne parles plus de ma relation avec Sawyer. Ca ne te concerne absolument pas, et si tu veux vraiment avoir une chance qu'on s'entende tous les deux, tu ferais bien de ne pas t'en mêler. " Comme ça c'est dit, il est prévenu. Il ne suivra peut etre pas mes conseils, mais au moins j'aurai prévenu et s'il ne le respecte pas, je pourrais m'énerver sans craindre de culpabiliser après. Je sors alors de la boutique, me dirigeant au fond de la galerie marchande pour rejoindre un café. " Bon, qu'est ce qui t'as amené ici ? J'veux dire, sur le palier en face du mien. " Autant lancé la discussion, ça lui évitera de choisir de quoi il veut parler.

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