Sawyer & Shane

RÈGLE 1 : NE PAS MÉLANGER LA VIE
PROFESSIONNELLE ET LA VIE PRIVÉE

« Allo ? » Sortant doucement de son sommeil, Sawyer avait entendu son cellulaire vibrer sur le coin de son lit. Bien que le bruit du vibreur soit une horreur, la brune n’arrive pas à l’entendre quand le cellulaire est sur la table de chevet. Il faut qu’il soit sur son lit. Après tout, il y a de la place puisqu’elle dort seule. Pourtant elle sait que les ondes du téléphone, qui se répercutent sur elle, ne sont pas forcément bonnes mais elle s’en fiche. C’est le seul moyen pour elle d’entendre son cellulaire et d’y répondre. Quand elle ouvert les yeux et qu’elle a reconnu le numéro de téléphone, elle avait décroché tout de suite. Elle pourrait reconnaître ce numéro parmi milles : le White Oak General Hospital. « Désolé de te déranger Chesterfield, mais on a besoin de toi. » Pestant un instant car, après tout, elle est censée être de repos, Sawyer fini par écouter son collègue qui avait composé son numéro. « Cohen est en arrêt, et Dickens et Lynch sont en intervention. » En gros, il fallait qu’elle fasse une croix sur ses heures de repos et qu’elle retourne au travail. Même si elle peste au début, c’est un réel plaisir pour elle d’aller travailler. « J’fais au plus vite. » Elle raccrocha et balança son cellulaire son sur lit après s’être levée. Sawyer se prépara assez rapidement, s’en fichant pas mal de l’allure qu’elle allait avoir au travail puisqu’au final, elle n’avait pas beaucoup dormi. Sa nuit avait été un peu agitée. Et pour cause : Elle s’est prise la tête avec Shane hier soir avant de se coucher.

Elle aime tellement son travail qu’elle est prête à tout pour réussir. Même si cela inclue le fait qu’elle doit faire passer sa vie privée après sa carrière professionnelle. Pour le moment, elle s’en sortait plutôt bien sachant qu’elle n’avait pas rencontré quelqu’un. Pas d’attache, c’est bien plus simple, même si elle n’est pas non plus pour une relation d’un soir. Ce n’est vraiment pas son style. Elle quitta alors l’appartement en vitesse, ne se rendant même pas compte si Shane était présent ou non. Elle lui avait simplement laissé un mot rapide sur le frigo, au cas où. Arrivée à l’hôpital, elle s’occupa du patient qui n’allait pas bien, la raison pour laquelle on l’avait appelé en urgence. Une fois qu’elle eut terminé, elle sortit de la salle d’opération et se retrouvait dans l’une des entrées de l’hôpital. Elle aurait pu rentrer chez elle maintenant que quelques-uns de ses collègues sont disponibles, mais maintenant qu’elle était réveillée, autant rester au travail. Surtout que le charmant ambulancier venait de faire son apparition. Et en plus de cela, il avait rapporté le café. Il marque des points là. Sawyer était en train de plaisanter avec lui quand un camion de pompier arriva sur les lieux. « Doc, y’en a qui bosse ! On a besoin de monde ici ! » Pas besoin d’être devin pour reconnaitre cette voix. Shane. Elle tourna la tête directement vers lui avant de se rapprocher du camion avec d’autres de ses collègues. Une fois au niveau Shane, elle ne put s’empêcher d’esquisser un petit sourire. « J’te signale qu’à la base, j’suis censée être de repos. » Il s’en fiche surement mais bon. Elle aurait pu continuer en lui disait que puisqu’elle travaille, il pourrait peut-être aller faire les courses finalement mais elle dit autre chose. « Qu’est-ce qu’on a ? » Même si ils se sont pris la tête il y a seulement quelques heures, il faut passer au-dessus quand ils sont au travail.

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Même si cela l’amusait certaines fois, Sawyer n’aimait pas quand elle se prenait la tête avec Shane. Au final, elle l’apprécie quand même un peu, même si elle ne se l’avoue pas directement. Il en serait bien trop fier et il chercherait même à s’en vanter, surement. Dans tous les cas, Sawyer avait passé une sale nuit. Elle avait eu du mal à s’endormir après s’être pris la tête avec son colocataire. Un peu comme quand elle se prend la tête avec n’importe qui en fait. Même quand il s’agit du travail. Il arrive parfois qu’elle n’est pas d’accord avec l’un de ses collègues, et autant vous dire que quand ils haussent le ton tous les deux, cela ne donne rien de bon. Mais là, c’était avec Shane qu’elle s’était prise la tête. Et ce n’est pas la première fois que cela arrive. Mais cette fois, les choses avaient été différentes. Ils se cherchaient alors que d’habitude il n’y avait que Shane qui jouait au jeu de la provocation. Allez savoir pourquoi mais hier soir, Sawyer avait envie d’y participer un peu et de se laisser tenter. Dans tous les cas, ils s’étaient couchés chacun de leur côté, surement énervé l’un contre l’autre. Autant vous dire que ni l’un, ni l’autre n’irait s’excuser auprès de son colocataire. Ils sont peut-être tous aussi butés l’un que l’autre, et aucun ne voudra surement reconnaître ses tords dans la situation.

Oui, à la base Sawyer ne devait pas travailler. Elle devait rester tranquillement à l’appartement pour profiter de ses heures de repos. Au final, elle avait été appelée en urgence pour venir à l’hôpital car on avait besoin d’elle. Plusieurs de ses collègues étaient occupés et un autre est en arrêt maladie. Voyant qu’il ne lui répondait pas, Sawyer fini par demander ce que le patient avait. Et son colocataire a eu une réaction bizarre. Il lui répondit mais il ne s’adressait pas à elle. Vraiment bizarre. « Justin, dix-huit ans, s’est fait renverser par une moto en allant au lycée ce matin. Il a perdu beaucoup de sang, plaie ouverte à la jambe, côtes surement fracturées et possible trauma crânien. » Elle ne supportait pas du tout le fait qu’il s’adresse à elle sans la regarder et qu’il préfère regarder sa collègue qui était non loin d’eux. Elle voulait être son centre d’attention et non qu’il ne fasse pas attention à elle. « Il a perdu conscience à quel moment ? » Elle voulait qu’il pose le regard sur elle. La brune est tellement occupée à se soucier qu’il fasse attention à elle qu’elle ne remarqua pas que ses collègues avaient emmenés le brancard à l’intérieur de l’hôpital et que, par conséquent, le patient vient de lui passer sous le nez.

« Ton patient est parti, je crois. » Non ? Sans blague ! Elle ne s’en était pas rendu compte tiens. Sawyer soupira un instant en voyant qu’il se montrait vraiment froid envers elle. Une fois que les collègues furent partis, Sawyer se mit face à son colocataire et croisa les bras au niveau de sa poitrine. « J’peux savoir ce que t’as ? » Et qu’il ne lui dise pas rien parce qu’elle n’allait pas le croire. « Dis-moi ce que j’tai fais bon sang ! »

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C’était super déconcertant le fait qu’il ne s’adresse pas directement à elle. Elle lui posait des questions sur le patient, mais quand il osait répondre, il ne lui adressait même pas un regard. Franchement, elle se demandait vraiment ce qu’elle avait bien pu lui faire pour qu’il agisse de la sorte envers elle. Sawyer s’était donc plantée devant lui, croisant les bras au niveau de sa poitrine et avait repris son air super sérieux pour lui demander ce qu’il avait, ou surtout ce qu’elle avait bien pu faire pour qu’il se comporte comme ça avec elle. « Qu’est-ce que t’as fait ? Rien. T’as fait ce que t’avais envie de faire et au moins c’est clair. » « Que… Quoi ? » Oui, elle est plutôt surprise là. Enfin, c’est surtout que Sawyer a un peu du mal à comprendre où il venait en venir. Bizarrement elle avait l’impression qu’elle ne le comprenait plus depuis hier soir. Hier soir ! C’est surement de là d’où vient le problème. Cela ne peut pas être autrement. Il avait été plutôt charmant le soir même avant qu’ils ne commencent à se chercher mutuellement et que cela parte un peu trop vers la séduction et la provocation. Surtout qu’elle a coupé court à leur rapprochement assez rapidement, et la rupture était tout de même assez brutale. C’était pour cette raison qu’il n’était pas bien et qu’il était plutôt distant et froid envers elle ? Il fallait absolument qu’elle le sache parce qu’elle n’allait pas pouvoir rester dans le déni comme ça pendant plusieurs heures. Surtout qu’après s’il part travailler de son côté à la caserne, elle ne le revoit pas avant ce soir. Comment elle pourrait se concentrer alors qu’elle sait qu’elle a fait quelque chose à Shane qu’il n’a pas apprécié ?

« On t’attend je crois. On se voit ce soir. » Hein ? Elle ne comprit pas tout de suite où il voulait en venir. Puis, elle suivi son regard et croisa celui de l’ambulancier qui lui avait offert un café quelques minutes plus tôt, avant qu’il arrive dans le camion de pompiers pour emmener un patient à l’hôpital. Elle lui fit signe qu’elle arrivait, avant de se tourner de nouveau vers Shane qui s’apprêtait à partir. Elle fit un pas alors vers lui et rattrapa son bras. « Attends ! » Sans lâcher son bras, elle se rapprocha un peu plus de lui avant de lui faire face. « J’sais pas comment on en est arrivé là mais la situation a dérapé hier. Si j’ai réagis comme ça, c’est parce que j’ai pas envie que ce qui s’est passé ait changé quelque chose à notre relation. » Bon sang, on dirait qu’elle parle comme s’ils avaient fait une connerie, limite comme s’ils avaient couchés ensemble alors que ce n’était pas du tout le cas. « J’supporte pas du tout cette situation alors s’il te plait, dis-moi ce que j’ai foiré parce que là j’ai du mal à tout suivre. » Oui, il fallait qu’il soit plus précis envers elle.

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Les personnes qui partagent un appartement peuvent être très proches, tout comme cela peut être l’inverse. Concernant la colocation entre Shane et Sawyer, on pourrait dire qu’ils sont en plein milieu de ses deux aspects. Ils ne sont pas non plus des étrangers qui se voient simplement pour avaler un morceau ensemble. Non, ils leur arrivent parfois de trainer ensemble dans le salon, d’être posés tous les deux devant la télévision. Il arrive même que Sawyer accepte de faire une partie de jeux vidéo avec Shane, alors qu’il adore ça. Il pourrait passer des heures non-stop devant. En tout cas, ils ne sont pas non plus proches. Ils ne se connaissent pas tant que cela d’ailleurs. Par exemple, Shane ne connaît rien sur la vie de Sawyer. Et elle n’a pas spécialement envie de lui en parler aussi, elle ne se sent pas prête. La seule personne à qui elle peut se confier réellement, ce sera Cassie. Bon, elle pourrait peut-être faire un effort avec Shane puisqu’ils vivent désormais depuis plusieurs mois ensemble. Il serait peut-être temps qu’ils apprennent à se connaître tous les deux. En attendant, elle se sentait mal à l’aise quand elle se trouvait en face de lui, surtout depuis hier soir et leur dispute, enfin surtout leur rapprochement. Ce n’est pas tant le rapprochement qui l’a dérangeait, enfin si peut-être un peu. Mais, instinctivement elle pensait à son frère, le seul homme avec qui elle était aussi proche quand il était encore vivant.

« J’vois pas trop où tu veux en venir non plus là, j’vois pas ce que t’aurais pu foirer. Il s’est rien passé de spécial. J’en ai rien à foutre de te voir avec ou sans serviette tu sais, j’en ai vu d’autres. » Allez savoir pourquoi mais cette remarque la blessée directement dès qu’il eut fini de la prononcer. Rien qu’à l’idée de savoir qu’il a vu d’autres femmes nues, bizarrement elle n’était pas trop contente de l’apprendre. « Dans ces cas-là, évite d’te ramener dans la salle de bain la prochaine fois. » Oui, parce que c’est tout de même lui qui est entré à l’intérieur alors qu’elle sortait de la douche. C’est lui qui a cherché le rapprochement au final. « Merde Shane ! Bien sûr qu’il s’est passé un truc. Tu t’souviens pas comment on était hier soir, l’un contre l’autre ? Mais t’es froid depuis que je t’ai repoussé… » Elle réfléchit un instant, avant de reprendre la parole assez rapidement. Il était blessant dans ses propos, et Sawyer n’aimait pas réellement ça. Il enchaina alors ensuite en lui disant que la prochaine fois, il laissera les sushis sur la table et qu’elle devait surement aller bosser, qu’on l’attendait. « Je m’en tape de lui ! » Elle l’avait dit instinctivement, alors que pourtant elle avait dit à Cassie qu’il était plutôt mignon. Là, elle voulait s’expliquer avec Shane. « Ils me biperont s’ils ont vraiment besoin de moi. »

« En fait, c’est ça… T’es distant et froid, parce que j’ai blessé ton égo ! Tu supportes pas le fait que j’ai pu jouer avec toi, alors que tu l’fais dès que tu peux avec moi. Tu vois l’effet que ça peut m’faire maintenant. » Elle venait de réfléchir et peut-être de comprendre ce qui avait bien pu se passer. Certes, elle n’était pas tout à fait agréable non plus dans ses propos, mais lui aussi était blessant. Elle soupira une nouvelle fois, avant de croiser son regard. « On s’voit ce soir. » C’était à son tour de vouloir lâcher l’affaire. Il ne dirait rien, cela ne servait donc à rien de rester ici et de se prendre la tête plus qu’autre chose.

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Pendant un instant, Sawyer se demande bien comment son colocataire pourrait la qualifier. Quels termes utiliserait-il pour la décrire ? Ce qu’il peut bien penser d’elle ? Parfois, elle aimerait bien être une petite souris pour pouvoir épier Shane. Bon bien sûr, elle éviterait de l’épier lorsqu’il est avec une femme à l’appartement. Ce serait vraiment dégoutant pour elle et elle risquerait de vomir à l’idée de savoir qu’il se tape quelqu’un dans la pièce d’à côté. Elle sait que Shane ramène des filles de temps en temps. Le pire, c’est qu’ils ne sont pas très discrets. Et c’est surement ce qui la dérange. Le fait de savoir qu’il se tape d’autres filles ne lui plait pas vraiment. Allez savoir pourquoi elle réagit ainsi sachant qu’ils sont simplement des colocataires tous les deux. Enfin, on peut tout de même se poser la question vu ce qu’il s’est passé la nuit dernière. Ce n’était rien de bien alarmant, ils se sont simplement rapprochés un peu plus. Ce qui n’était pas vraiment difficile puisqu’au final, ils n’étaient pas si proches tous les deux jusqu’à maintenant. Comme quoi les choses peuvent vite changer ici. N’allez pas croire qu’elle ressent quelque chose pour Shane, hein, c’est loin d’être le cas. Elle tient à lui, peut-être d’une façon différente qu’elle le devrait envers un simple colocataire mais il est plutôt cool et elle ne se voit pas quitter l’appartement et trouver un autre colocataire. Elle se sent bien avec lui, dans cet appartement.

La situation entre les deux colocataires était devenue plus qu’incontrôlable. Ce que Sawyer ne pouvait pas accepter. Elle aime avoir le contrôle sur tout, et là depuis hier soir, elle avait cette fichue impression de ne plus rien contrôler quand elle se trouve avec Shane. A croire qu’il la perturbe quand même pas mal, surement sans le vouloir d’ailleurs. Les mots qu’elle utilisait était peut-être dur, et peut-être qu’elle avait du mal à s’exprimer mais cela est surtout dû au fait qu’elle n’ait pas beaucoup dormi puisqu’elle a été appelé par son travail alors qu’elle ne devait pas venir à l’hôpital.

Puis, ce fut au tour de Shane de prendre la parole, et d’hausser un peu le ton face à elle. « Quoi ? Mon égo ? Le fait qu’il y est plus en jeu que mon égo ne t’effleure même pas l’esprit ? » Hein ? Quoi ? Elle avait du mal à le comprendre là. Ils ont vraiment du mal à se comprendre en fait. « D’où je joue avec toi ? Quand j’ai joué comme tu l’as fait hier ? Quand ? Retourne pas la situation Sawyer, assume ce que tu fais au moins. Y’en a qu’un de nous deux qui jouait hier soir. » Est-ce qu’il avait mal compris ou bien est-ce que c’était elle qui s’est trompé dans ce qu’elle avait dit ? Elle s’était peut-être emmêlé les pinceaux. « Ecoute, c’est pas… » Elle fut couper dans ses paroles car Shane prit la parole après qu’elle ait voulu couper court à la conversation quelques instants plus tôt. « Ouais à ce soir. Ou à demain. » Non, non. Une nuit ça suffit, il ne fallait pas qu’ils soient en froid encore aujourd’hui. Un soir reste tout de même largement suffisant. Elle ne pouvait pas le laisser partir, pas sans s’expliquer clairement, en utilisant de bons mots pour ne pas qu’il s’énerve plus. « Shane… » Sawyer ne savait pas trop comment elle pouvait commencer à lui expliquer sa réaction d’hier soir. Elle lui fit face une nouvelle fois, baissant la tête un peu honteuse. « J’arrive pas à être proche des hommes, enfin, j’peux pas ou j’veux pas en être proche… Et hier soir, c’était plus fort que moi, j’ai baissé ma garde un instant. C’était peut-être brutal mais j’suis désolée de t’avoir repoussée, du moins comme ca s’est passé. » Bien entendu, c’était à cause de sa relation avec son frère, mais elle n’avait pas envie de préciser la choses. « T’en fais pas pour ce soir, j’irais dormir chez Cassie. »

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Sans vraiment qu’elle ne puisse contrôler la situation cette fois-ci encore, Sawyer venait de se confier à son colocataire. Le pire dans toute cette situation, c’est qu’elle venait de lui parler de Colin. Bien qu’elle ne le dit pas directement que cela avait un rapport avec son frère. Sawyer s’en rendit compte au bout de quelques instants, quand elle baissa la tête, honteuse de ce qu’elle avait dit à Shane. Elle observa sa main, avant de poser ses yeux sur la gourmette de son frère qu’elle portait depuis son décès, depuis leur accident. En plus du signe infini qu’elle s’est fait tatoué il y a quelques années par rapport à sa relation avec son frère. Jamais encore elle n’avait prit la peine de parler de Colin, à personne d’autre que Cassie. Sa meilleure amie est surement la seule et unique personne a qui elle peut en parler, parce qu’elle sait que sa moitié ne va pas émettre un jugement sur comment elle le vit ou comment elle se comporte face à la mort de son frère. Il faut avouer que cela lui faisait du bien d’en parler, même si elle ne dit pas ouvertement qu’il s’agit de Colin, son frère. Elle n’était peut-être pas clair dans ses propos, mais il n’empêche qu’elle ne peut se permettre d’être proche d’un homme, surtout pas après la relation qu’elle entretenait avec son frère. Elle avait bien trop besoin de lui, et elle l’a perd, il y a un certain nombre d’années maintenant. Même si elle refuse de se l’avouer clairement encore, il est irremplaçable et c’est peut-être pour cette raison qu’elle ne souhaite pas avoir une relation sérieuse pour le moment.

Elle se retrouvait donc à l’extérieur du centre hospitalier et venait un peu de s’excuser auprès de son colocataire. Elle ne savait pas trop comment trouver les bons mots pour s’expliquer, s’excuser d’avoir dit ce genre de choses il y a quelques instants auparavant. Elle n’aime pas quand ils se prennent la tête tous les deux. Bon d’accord, il y a des fois c’est plutôt marrant comme situation, surtout quand c’est pour des conneries. Là, c’était quand même pour quelque chose de beaucoup plus sérieux. Ils s’étaient bien rapprochés la veille, et Sawyer avait préféré couper court à leur moment, parce qu’elle s’était rendue compte qu’elle ait perdu le contrôle de la situation. « C’est rien, au moins maintenant tu sais ce que tu veux… enfin ce que tu ne veux pas. » Le problème c’est qu’elle ne sait pas ce qu’elle veut, du moins pas avec Shane en tout cas. « Ca se reproduira plus, t’inquiète pas. » Elle n’a pas dit non plus qu’elle ne voulait plus que ça se reproduise. « Et… reste là ce soir, on devrait réussir à se supporter une soirée de plus sans se tirer sur la gueule je pense. Je savais que ça servirait d’avoir des chambres séparées ! » Il ne pouvait pas s’empêcher de faire de l’humour. C’était ce petit côté qu’elle aimait bien chez lui. Comment répondre face à cela sans pour autant compliquer encore la situation. « Non, t’inquiète. J’devais passer chez Cassie pour lui emprunter des vêtements pour une soirée à l’hôpital, alors autant dormir chez elle. » Non pas qu’elle n’a pas la tenue idéale pour cette soirée, mais on va dire que Cassie a des fringues encore plus sexy et classe que Sawyer. Elles font à peu près la même taille en plus. « Hm… tu veux que j’te tienne au courant de l’état du patient ? » Oui, autant reprendre une conversation sur leur métier, ce sera surement plus simple et ils éviteront de se prendre la tête une nouvelle fois.

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Sawyer devait réellement passer chez sa meilleure amie pour trouver une tenue idéale pour une soirée prévue à l’hôpital. Bon, elle aurait très bien pu passer à un autre moment chez Cassie, et elle n’était pas non plus obligée d’aller dormir chez elle ce soir aussi mais elle avait envie de s’éloigner un peu de l’appartement et de Shane pour le moment. Ce n’était pas du tout contre lui, hein, c’est simplement qu’elle n’arrive vraiment plus à se contrôler quand elle est en face de lui. Elle ne savait pas trop quoi lui répondre face à sa dernière remarque, et elle avait alors entreprit de parler du patient qu’il avait emmené quelques instants plus tôt. C’était surement la meilleure chose qu’il fallait faire. Rester professionnelle après tout. Surtout qu’ils venaient tout de même de se prendre la tête tous les deux, devant quelques personnes de l’hôpital, comme ce charmant ambulancier d’ailleurs avec qui elle était en train de discuter au moment où il est arrivé. Elle pourra d’ailleurs continuer sa discussion avec lui après puisqu’elle n’a pas eu le cas du patient à traiter, sauf si bien sûr elle aura une urgence de dernière minute. « Ouais, envoie un message quand t’en sais plus. Faut que j’y aille par contre, des vies attendent d’être sauver, je t’apprends rien. A… un de ces jours du coup. » Il semblait vraiment vexé par rapport à la situation. Est-ce qu’elle avait encore fait quelque chose de mal ou bien elle se faisait des illusions ? Non franchement, elle avait parfois l’impression qu’elle ne le comprenait plus du tout, ou alors c’est peut-être le comportement masculin qu’elle ne comprend pas, allez savoir. « J’essayerais d’te tenir au courant dès qu’il sort du bloc. » Une façon comme une autre de rester pro malgré tout, sachant qu’elle se doute bien que plus rien ne sera comme avant maintenant avec tout ce qui vient de se passer depuis hier soir. Comment est-ce possible qu’une relation puisse évoluer dans ce sens en si peu de temps ? Ils étaient de simples colocataires et voilà que maintenant, Sawyer ne sait plus vraiment ce qu’il est pour elle. Certes, elle tient à lui, parce qu’il est plutôt cool et sympa envers elle, mais maintenant, qu’est-ce qu’elle peut penser de lui quand on s’est qu’ils étaient presque sur le point de s’embrasser tous les deux et qu’elle l’a repoussé de façon plutôt brutal ? Elle se doute bien que c’est pour cette raison qu’il est froid et distant envers elle mais elle l’est aussi. « Bon courage pour ta journée. » Elle préférait tout de même rester polie, avant de le regarder remonter dans le camion de pompiers. Et elle ? Elle retourna simplement dans l’enceinte de l’hôpital, attendant le prochain patient, qui ne tarda pas à arriver.

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