28 ans • Ce soir, tu étais de garde pour la nuit à la caserne. En général, tu te servais de ces soirées à la caserne pour récupérer de tes nuits précédentes. Tes collègues se foutaient souvent de toi mais tu n’en avais rien à faire. Non, le plus important c’était que tu étais là et que tu faisais ton boulot. Cela faisait un moment que tu n’avais pas été appelé quand tu étais de garde et tu espérais que ce soir ce serait la même chose. Avec Casey, ton meilleur ami, vous vous étiez donc mis à jouer au poker, sans alcool bien entendu, il faut savoir rester professionnel. Alors que tu étais certain d’avoir la main et de pouvoir éclater ton pote, la porte de la pièce s’ouvrit brusquement et votre chef vous dit :
« Davenport, Gamble on est appelé sur un accident. » Tu regardais l’heure, une heure du matin. Des gens qui allaient en boîte de nuit, tu étais prêt à parier. Tu attrapais tes affaires et en deux minutes vous étiez en bas. Les gyrophares tournaient déjà et il ne fallut pas une minute pour que les véhicules se mettent en marche. Tu préférais ne pas demander de détails sur l’accident, tu verrais tout cela rapidement. Tu connaissais la route que vous étiez en train de prendre par cœur, tu sortais toi-même assez souvent dans cette boîte de nuit. Il vous fallut une dizaine de minutes pour arriver et la première chose que tu vis fut la voiture bien endommagée. Tu espérais que les passagers ne soient pas gravement blessés, ce serait vraiment génial. Tu laissais tes collègues aller voir ce qu’il se passait et tu t’approchais doucement d’eux. Casey vint te voir et te dit :
« Le conducteur est gravement blessé mais si on l’évacue rapidement il devrait s’en sortir, le passager n’a que quelques égratignures. » Tu poussais un soupir de soulagement et allait chercher ce dont ton ami avait besoin. Tu lui emmenais donc les outils et en attendant que la police arrive, tu eus à prendre en charge la circulation ou plutôt l’attroupement qui était en train de se créer. La route était pas mal utilisée à cette heure-ci de la nuit, ce n’était pas le bon moment pour créer un bouchon. Alors que tu faisais signe à une dernière voiture de passer son chemin, tu vis une jeune fille que tu n’avais pas remarquée auparavant appuyée contre une voiture. Des larmes avaient coulé sur ses joues et elle tremblait. Tu t’approchas lentement et lui demanda :
« Vous allez bien mademoiselle ? » Elle releva les yeux et sursauta de surprise. Elle se calma une fois qu’elle eut compris que tu étais un policier et que tout allait bien.
« C’est moi qui vous ait appelé. » Dit-elle d’une voix à peine audible. Elle était là depuis tout ce temps ? Tu avais mal fait ton travail pour le coup … La voyant trembler encore une fois, tu lui dis :
« Suivez-moi, je vais vous donner une couverture. » Elle sembla hésiter un instant avant de te suivre. Tu lui donnais une couverture polaire et de suite, elle sembla aller mieux. Tu devais avouer que tu étais un peu soulagé que son état s’améliore.
« Ils sont morts ? » Là, tu étais vraiment heureux de lui dire qu’ils allaient s’en sortir, annoncer des morts ce n’était pas vraiment ton truc.
« Non, blessés mais pas morts. » D’ailleurs, ils venaient de sortir les deux personnes de la voiture et Casey se dirigea vers toi en disant :
« Allez mec, on file, faut les emmener aux urgences. » Tu regardais la demoiselle devant toi toujours tremblante, tu n’étais pas certain qu’elle pourrait rentrer tranquillement chez elle dans cet état.
« Allez-y sans moi, je ramène la demoiselle chez elle, elle est toujours en état de choc. » Ton meilleur ami te regarda d’un air suspicieux et tu poussais un soupir exaspéré avant de lui dire :
« Strictement professionnel, je n’irais jamais jusque là. » Cela sembla le rassurer et ils démarrèrent. Tu te retrouvais donc seul avec la demoiselle dont tu ignorais toujours le nom d’ailleurs …
« Vous vous appelez comment ? » Elle te regarda avec un maigre sourire avant de te dire :
« Alice et vous ? » Tu lui souris à ton tour et lui dit :
« Sterling. Vous me donnez vos clés que je vous ramène ? » Elle te les donna sans broncher et alla s’installer sur le siège passager. Elle te donna son adresse et le trajet se fit dans le silence. Une fois devant chez elle, tu sortis de la voiture, lui remis les clés avant de lui dire :
« Reposez-vous, vos amis iront mieux demain. Bonne soirée Alice. » Lui dis-tu tout simplement avant de commencer à partir. Alors que tu te retournais, elle t’attrapa la main, déposa rapidement ses lèvres sur les tiennes avant de te dire :
« Merci ! » et de disparaître chez elle.
Quelques jours plus tard avait lieu la grande garden party de tes parents. Tu détestais cet événement où toutes les connexions bien placées de tes parents venaient pour essayer de décrocher un nouveau contrat, de placer ses enfants dans les meilleures positions et tout le reste. Tu étais cependant venu, tes parents t’auraient tué sur place si tu n’avais pas été là pour la traditionnelle photo de famille qui clôturait cet événement. Tu étais donc près du bar à regarder le paysage, tes parents étaient en pleine conversation avec le maire, tes sœurs avec tu ne savais pas qui et tu n’avais strictement rien à faire ici. C’est alors que tu vis une demoiselle s’approcher de toi.
« Je ne savais pas que les Davenport invitaient des pompiers à leurs gardens parties. » Un sourire s’afficha sur ton visage. Alice ! Elle avait bien changée depuis la nuit précédente, cette fois elle n’était pas complètement terrifiée.
« Je suis une exception, ils n’en invitent aucun. » Elle leva le sourcil intéressée alors qu’elle te demandait :
« Une exception ? Et quel genre d’exception ? » Buvant la dernière gorgée de ton verre, tu lui tendis la main en disant :
« Je ne me suis pas entièrement présenté la derrière fois. Sterling Davenport à votre service. » L’expression de son visage était à mourir de rire à cet instant précis mais tu décidais de laisser passer ce détail …
« Celle-là, je ne m’y attendais pas ! Puisqu’on joue à l’honnêteté, Alice Truman. » Cette fois c’était toi qui devait ressembler à un poisson. La fille du maire ? Oh god ! Heureusement que tu ne l’avais pas mise dans ton lit, sinon tu serais un homme mort.
« Dis, tu as toujours une chambre dans cette grande maison ? » Tu la regardais pour voir si elle était sérieuse et tu faillis t’étouffer en voyant qu’elle l’était.
« Euh oui, mon ancienne chambre de gosse. Une raison particulière ? » Tu voyais très bien où elle voulait en venir, tu préférais vérifier.
« Fais-moi visiter, tu verras bien. » Tu pris donc son bras comme un parfait gentleman et vous rentrâtes dans la maison. Une fois dans la chambre, il ne vous fallut que quelques secondes pour que vos vêtements se retrouvent sur le sol. Tu venais de trouver le moyen parfait de rendre ces gardens parties beaucoup plus intéressantes …
29 ans • « Répète ça mec elle a quel âge ? » Ton meilleur ami était en train de te faire répéter pour au moins la quinzième fois de la soirée l’âge d’Alice. Tu l’avais appris quelques jours plus tôt par hasard. Tu étais allé chercher Teddie à la fac comme elle te l’avait demandé le matin même te là, tu croises Alice qui sans aucune hésitation vint te voir. Tu pensais qu’elle avait bien plus de vingt-cinq ans donc tu ne pus t’empêcher de lui demander ce qu’elle faisait là. Tu appris donc qu’elle voulait devenir professeur et qu’elle était en train d’obtenir son diplôme. Et bien sûr, tu ne pus t’empêcher de lui demander son âge. Vingt quatre ans ! Tu étais sur le point de tomber dans les pommes. Bien sûr qu’elle connaissait ton âge, tu le lui avais dis une fois par hasard mais le sien n’était jamais venu dans la conversation. Cela faisait donc un an qu’à peu près une fois par moi, tu couchais avec une fille qui avait vingt-quatre ans alors que tu fêtais tes trente ans à la fin de l’année. Six ans de différence ! Tu avais presque envi de mourir. La différence d’âge ne t’avait jamais fait trop peur mais là, c’était la fille du maire, qui avait à peine vingt quatre ans et tu te fis la promesse de ne jamais plus la toucher.
« Vingt quatre ans. Et si tu me le demandes encore une fois, je n’hésiterai pas à te frapper. » Vous étiez une nouvelle fois à la caserne mais vous alliez la quitter bientôt. Votre chef vous avez choisis pour aller représenter les pompiers à une réception à la mairie avec quelques autres. Tu étais donc en chemise et en costard et finissais de te préparer.
« T’est vraiment un vrai fou quand même ! C’est presque une gamine ! » Là, des images d’elle et toi dans un lit te revinrent à l’esprit et c’était vraiment très dur pour toi d‘imaginer que c’était simplement une gamine.
« Casey, je peux te promettre que c’est pas une gamine si tu vois ce que je veux dire. » Il fit une mine dégoûtée avant de faire semblant de vomir. Il n’aimait pas ce genre de détails et tu te faisais toujours un plaisir de les lui donner.
« Dans le top cinq ? » Te demanda-t-il un sourire moqueur sur les lèvres. Tu réfléchis quelques instants avec ton top cinq du moment et tu t’entendis dire :
« Définitivement dans le top cinq. » On vous rappela à l’ordre et une trentaine de minutes plus tard, vous étiez dans le hall de la mairie en train d’être accueillis par le maire. Bien entendu, il profita de ta présence pour prendre des nouvelles de tes parents et tes collègues tes regardèrent avec des yeux ronds alors qu’il te parlait comme à un vieil ami. Tu n’avais jamais aimé parler des relations de ta famille, elles te rendaient mal à l’aise. Tu finis par échapper à la conversation du maire et tu allais boire un coup. La piste de danse était déjà envahie de danseurs, le maire devait faire un discours sur l’avenir de la ville, comme si vous n’aviez que cela à faire … Tu vis alors Alice se diriger vers toi un sourire sur le visage en te disant :
« On danse ? » Tu n’avais jamais été un pro dans ce domaine mais tu te débrouillais. Levant les yeux au ciel, tu attrapais sa main avant de l’emmener valser un peu sur la piste.
« Que me vaut l’honneur de cette invitation ? » Lui demandas-tu sachant que tu avais essayé de l’éviter le plus possible.
« J’avais quelque chose à te dire au cas où mon père te recroise. Je lui ai dis que tu serais mon cavalier pour son prochain événement la semaine prochaine et que la prochaine fois qu’il part en voyage, je voulais que ce soit toi qui veille sur moi. Il l’a plutôt bien pris, Dieu soit loué qu’il aime les Davenport ! » Tu savais que le maire était un père très protecteur, les regards assassins qu’il était en train de te lancer le prouvaient et tu savais qu’Alice était sous garde rapprochée quand elle était seule, du moins on venait vérifier que tout allait bien pour elle une fois par jour. Et c’était quoi cette histoire d’événement ? Elle n’avait toujours pas compris que tu les détestais ?
« A ta place je ne serais pas si sûre, je déteste ces évènements, qui te dis que je voudrais t’accompagner ? » Elle poussa un soupir exaspéré avant de s’approcher de toi et de te dire à l’oreille :
« Je saurais te remercier pour tes services. » Cependant, tu n’oubliais pas que tu t’étais promis de ne jamais plus la voir sans une robe sur le dos …
« On peut pas continuer Alice, c’est pas possible. » Elle te regarda d’un regard perçant qui te glaça un peu les entrailles avant de te dire :
« Tu t’es trouvé quelqu’un ou quoi ? » Cette fois c’était à ton tour d’exploser de rire pour le coup. Non, ce n’était en aucun cas la raison.
« Non du tout, je pense juste que ça serait mieux. » Elle sembla plus heureuse tout d’un coup et elle te dit :
« Laisse tomber la différence d’âge Sterling, tu ne m’enverras pas balader avec ça. Je t’appelle pour te donner les informations et je nous réserverais une chambre. » Dit-elle avec un clin d’œil avant de s’éloigner de la piste. Tu retournais rejoindre alors Casey qui ne put t’empêcher de te charrier.
« Si tout le monde repousse les femmes comme toi mon vieux on est tous morts ! » Tu lui frappais gentiment l’épaule pour le faire taire, mais il avait raison. Alice avait gagné, à ce jeu elle gagnait toujours et puis de toute manière tu n’avais pas vraiment envi d’arrêter de la voir, elle était drôle et elle était dans le top deux … Tu rentrais chez toi dans la soirée, tu avais la nuit de libre ce soir. Tu trouvais sur ton canapé Teddie et ton plus petit frère en train de regarder un film. Tu posais ton sac par terre et leur demandais :
« Alors les mioches, on va bien ? » Teddie te lança un regard assassin avant de te dire :
« Putain Sterling ! Tu viens de gacher le meilleur moment du film ! » Tu pris alors le temps de regarder de quel film il s’agissait. Titanic. Ah oui ! Les 100 ans ou un truc comme ça cette semaine, des collègues en avaient parlé au boulot parce que leurs femmes ne regardaient que ça.
« Tu vas t’en remettre Teddie, tu peux toujours revenir en arrière tu sais. » Tu vins ensuite t’installer sur le fauteuil et demandait à ton frère :
« Qu’est-ce qu’elle t’a fait subir pour que tu regardes ça ? » Il soupira avant de dire :
« Elle a gagné son pari, j’ai pas tenu une semaine sans me rendre chez le proviseur. » Tu ne pus t’empêcher d’éclater de rire, des fois tu aimais ta famille … Du moins, une partie.