(#) Sujet: (mila) here we are again Dim 15 Sep - 17:11
⊹ they can't understand the man i am, so why are we here, talking to each other again ?
Lorsqu'il était gamin, Gabriel se devait de passer le samedi matin au supermarché, avec sa mère, laquelle mettait toujours deux à trois heures pour faire ses courses, entre les rencontres impromptues avec ses amies du quartier et son étude minutieuse de chaque produit qu'elle choisissait d'acheter. Il avait très vite compris, une fois parti de la maison, qu'il lui faudrait trouver un autre créneau horaire pour faire ses propres courses. Deux fois il avait imaginé pouvoir s'en sortir sans la croiser ou, dans le pire des cas, réussir à s'échapper par une pirouette. Ç’avait été sous-estimé complètement la capacité de sa mère à tenir la jambe d'autrui. Voilà pourquoi il ne venait plus qu'entre midi et deux, en semaine, histoire de ne pas croiser l'auteure de ses jours. Il adorait sa mère mais, merde, il avait vingt-cinq ans. Autant dire qu'il avait dépassé depuis longtemps l'âge de faire des emplettes avec maman. Généralement, il ne croisait personne. Du moins, personne de sa connaissance. De toute manière, il ne se pointait pas au supermarché pour faire la causette à chaque visage connu qu'il rencontrait, bien au contraire. Gabriel n'avait jamais été très sociable ; aussi s'arrangeait-il toujours pour aller et venir discrètement entre les allées.
Sans doute n'avait-il vraiment pas de chance. Non, vraiment. Sinon comment expliquer que ce soit toujours au moment où il s'y attende le moins qu'une tuile lui tombait sur le coin de la gueule ? Il était tranquillement affairé à choisir son café lorsqu'il l'avait vue. Mila Rhodes, en chair et en os. Gabe avait appris son retour à White Oak mais ce n'était pas pour autant qu'il s'en était réjoui. Le jour où elle était partie, il avait décidé de tirer un trait sur elle et sur leur amitié. La revoir n'était aucunement dans ses projets. Il était révolu le temps où il veillait sur elle, dans les couloirs du lycée. De toute façon, elle était bien assez grande pour s'occuper d'elle-même. Screw her. Il fit donc volte-face, ne désirant aucunement tomber par hasard sur elle et être contraint de la saluer. Tournant et retournant dans les rayons sans autre but que d'éviter la jolie blonde à qui il avait un jour enseigné à faire du skateboard, il s'appliquait à marcher vite en gardant la tête baissée. C'était probablement très puéril mais il n'avait― merde. Aurait-il regardé droit devant lui qu'il l'aurait vue entrer dans l'allée où il se trouvait. Il s'immobilisa, à quelques centimètres à peine de la jeune femme, elle-même perdue dans ses courses. Peut-être y avait-il une chance qu'elle ne l'ait pas vu, peut-être pouvait-il encore disparaître sans un bruit. Fuck it, peut-être était-ce aussi le moment d'être un peu adulte. Il finirait forcément par être obligé de lui parler. White Oak était une petite ville après tout. Plus tôt ce serait fait, mieux ce serait. « Salut Rhodes » lâcha-t-il finalement, d'un ton sec. Personne ne l'obligeait à être aimable et, de toute façon, il n'en avait pas envie. Elle était partie, elle assumerait donc les conséquences de son départ sur leur relation passée.
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(#) Sujet: Re: (mila) here we are again Sam 21 Sep - 14:28
here we are again.
Faire les courses est sans doute l’une des choses que j’aime le moins faire. Déambuler dans les rayons à la recherche d’une multitude d’objets ou de nourriture en tous genres listés sur un papier m’ennuie profondément. Sérieusement, parfois je comprends les personnes qui achètent tout par internet, c’est beaucoup plus rapide et livré à la maison, ce qui est un sérieux gain de temps. Enfin il faut bien remplir le frigo, qui se vide à une vitesse impressionnante ces temps-ci. Je n’ai pas l’habitude de la colocation, j’ai toujours vécu soit avec ma mère qui s’occupait de remplir le réfrigérateur toutes les semaines et qui vérifiait constamment si il ne manquait rien, soit toute seule et dans ce cas là je ne mangeais pas souvent chez moi et avait juste le minimum pour pouvoir petit-déjeuner et parfois dîner, donc aller faire les emplettes était loin d’être une priorité. Maintenant que je loge chez Tobias, c’est moi qui ai proposé de faire les courses, car je consomme beaucoup, l’appartement étant prêt de mon lieu de travail j’ai pris l’habitude de rentrer le midi au lieu d’aller en vitesse au petit resto du coin. Je vais désormais au supermarché le mardi ou le jeudi vers midi à l’heure où on mange, puisque c’est là que j’ai une longue plage horaire libre.
Me voilà donc en train de finir de cocher les derniers mots sur ma petite liste, après trois quarts d’heures de courses, exténuée et l’estomac criant famine parce que j’ai sauté ma pause déjeuner pour répondre à l’appel désespéré des placards vides, lorsque je décide d’aller faire un dernier tour pour voir si je n’ai rien oublié ou si rien ne me fait subitement envie. Je passe donc plusieurs fois dans les allées avec mon caddie plein à moitié, me perdant dans mes pensées vagabondes, prenant des cookies emballés dans des sachets qui seront parfaits pour le matin ou si j’ai un petit creux dans la journée lorsque quelques mots prononcés devant moi me font sursauter. « Salut Rhodes. » Ce n’est pas tant les mots en eux même qui m’ont surprise, mais la personne qui les a dit, assez durement par ailleurs. Je n’aurais pas pensé le croiser ici, à vrai dire je sais qu’il m’évite depuis que j’ai quitté White Oak Station il y a quelques années de cela, et même si je suis revenue il ne m’a toujours pas pardonné. J’ai plusieurs fois essayé de le recontacter lorsque j’étais à Vancouver, sans succès. Il n’a pas l’air ravi de me voir, ce qui ne m’étonne pas. « Gabe. » Je me mords immédiatement la lèvre, me rendant compte que l’appeler par son surnom ne va sans doute pas arranger les choses. « Gabriel, je veux dire. Comment vas-tu ? » J’essaie de le dire froidement et de ne pas montrer ma nervosité, ce qui implique de ne pas me ronger les ongles. Je reste mal à l’aise, je ne sais pas vraiment quoi lui dire, je sais qu’il m’en veut et je n’ai aucune idée de comment rattraper tout ça. Pour dire la vérité, il me manque, je le considérais vraiment comme mon frère.
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(#) Sujet: Re: (mila) here we are again Sam 28 Sep - 13:31
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Il aurait pu l'éviter. Il aurait dû l'éviter, en fait. Lorsque sa mère lui avait appris que Mila Rhodes était de retour à White Oak Station, Gabe avait été très clair. Il ne voulait pas la voir et il ne s'était certainement pas gêné pour le dire à sa mère, histoire qu'elle évite de les inviter, tous les deux, au même dîner. Helen Peters aimait cuisiner et elle avait toujours adoré la petite Rhodes. Sauf qu'ils n'avaient plus dix ans, qu'ils n'étaient plus amis et ce, depuis un bail. Probablement devait-elle penser plus ou moins la même chose, à la tête que tirait Mila. Surprise de le voir, elle l'était à n'en pas douter. Surprise et déstabilisée. « Gabe » lâcha-t-elle après un sursaut incontrôlé. Le photographe fronça les sourcils, résistant à l'envie de la corriger. Elle n'avait pas à l'appeler comme ça. Elle avait perdu ce droit en tirant un trait sur leur amitié et il était exclu qu'il se laisse avoir par son joli sourire, ses grands yeux ou ses jolis cheveux blonds. Fut un temps où il avait rêvé d'avoir une petite sœur qui lui ressemblerait, une petite sœur au rire communicatif, vêtue d'une salopette en jean et coiffée de deux nattes, qui n'aurait peur de rien. Une petite sœur comme elle. C'était il y a longtemps et, de toute manière, elle avait tiré un trait sur cette époque le jour où elle avait quitté White Oak. « Gabriel, je veux dire, se reprit-elle, un peu comme si elle savait qu'il ne la laisserait plus l'appeler par son surnom ― et sans doute était-ce le cas. Comment vas-tu ? » s'enquit-elle ensuite, d'un ton badin. Il n'y avait rien de mieux pour agacer Gabriel. Qu'imaginait-elle ? Qu'ils discuteraient comme deux vieux potes qui s'étaient perdus de vue ? Mais c'était aussi de sa faute à lui. A quoi pensait-il en l'abordant ? Que la rancœur qu'il nourrissait depuis son départ allait disparaître une fois qu'elle aurait ouvert la bouche ? C'était stupide. « Depuis que tu t'es tiré tu veux dire ? répliqua-t-il, cynique. Ou simplement aujourd'hui ? » C'était choisir la facilité que de sortir tout ça sur un ton insulté, alors que c'était lui, et lui seul, qui s'était placé sur son chemin, dans ce rayon à la con. C'était choisir la facilité de ne pas passer l'éponge sur son ressentiment et de le montrer. C'était plus facile de jouer les mecs en colère que les mecs blessés. Plus facile, plus rassurant aussi. « Je vais très bien, merci, articula-t-il très vite, décidant de couper court à toute naissance de dispute, et j'imagine que toi aussi, d'après ce que je vois » C'était sa manière à lui, peu sympathique et un peu brutale, de dire qu'elle paraissait en pleine forme. Pour tout dire, elle n'avait plus grand-chose en commun avec l'adolescente sur laquelle il gardait toujours un œil. Elle était devenue superbe alors qu'il ne faisait plus partie de sa vie. C'était perturbant, comme impression.
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(#) Sujet: Re: (mila) here we are again Dim 13 Oct - 12:58
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« Depuis que tu t'es tiré tu veux dire ? Ou simplement aujourd'hui ? » Il me reproche toujours la même chose, et je soupire après qu’il ait craché ces quelques mots. Il est en colère et cela semble contagieux car moi aussi je commence doucement à m’énerver, la surprise passée. En fait, je trouve ça injuste. Ce n’est sûrement pas moi qui ait bloqué ses appels et qui l’ai ignoré totalement jusqu’à l’occulter de ma vie. Au contraire j’ai cherché à garder contact avec lui après mon départ, je ne voulais pas couper les ponts mais il en a pensé autrement et a refusé de me parler. Même à l’enterrement de ma mère je ne l’ai pas vu, je ne sais pas vraiment s’il y est allé tout en m’évitant soigneusement ou s’il ne s’y est tout simplement pas rendu. Je peux comprendre qu’il m’en veuille, mais il ne peut pas me mettre tout sur le dos non plus. Certes je suis partie et il a pris ça comme un acte de trahison, mais de son côté il a agi assez égoïstement en refusant de m’adresser la parole. « Je ne me suis pas tirée. Oui, j’ai quitté White Oak mais c’était nécessaire pour mes études et je ne t’ai jamais caché que je partirai un jour. » J’ai remis les choses au clair au moins, je poursuis donc : « Et sinon, je veux savoir si tu vas bien maintenant. J’aurais aimé le savoir pour ces dernières années mais tu ne m’as pas laissé l’occasion de te le demander. » Je m’engage sur une pente glissante, j’en suis bien consciente, et l’endroit est assez mal choisi pour ça. Il doit peut être s’en rendre compte également car il me répond assez rapidement : « Je vais très bien, merci, et j'imagine que toi aussi, d'après ce que je vois. » Bon au moins il se rend compte que je me porte bien. Enfin physiquement en tout cas parce que mentalement ça va déjà un peu moins bien, avec toutes les merdes qui me tombent en même temps dessus. Je décide de changer de sujet : « J’ai vu ta mère il n’y a pas longtemps. Toujours aussi bon ses gâteaux au chocolat. » Je dis ça d’un ton mesuré, c’est une phrase totalement banale mais qui peut-être pourra entraîner une vraie discussion. Après tout, parler de sa mère ne doit pas lui faire fournir un trop gros effort. Je sais qu’il lui a demandé de ne pas m’inviter chez elle, je suis allée la voir à mon retour en ville en sachant que Gabriel ne serait pas là. Je voulais lui parler, savoir un peu ce qui s’était passé et puis qu’elle me parle de son fils. Je l’ai toujours beaucoup aimé, quand j’étais toute petite elle me tressait les cheveux ma mère n’étant pas très douée de ses doigts.
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(#) Sujet: Re: (mila) here we are again Mer 23 Oct - 15:00
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Oh, il avait toujours été très doué pour accuser les autres de le blesser sans jamais se remettre en question. C'était une sale habitude, ça allait sans dire, mais Gabriel aurait été bien incapable de se comporter autrement. C'était sa nature, purement et simplement. Il avait grandi en se protégeant des autres, en restant sur ses gardes, toujours prêt à bondir. Parce que c'est bien connu, le meilleur moyen de se défendre, c'est d'attaquer. « Je ne me suis pas tirée, répliqua-t-elle vertement ― il fut si surpris de son changement de ton que l'expression de son visage s'adoucit brusquement. Oui, j’ai quitté White Oak mais c’était nécessaire pour mes études et je ne t’ai jamais caché que je partirai un jour » Ce qu'on ne lui avait pas dit, en revanche, c'était que la petite Mila tenterait un jour de le remettre à sa place. Serrant les dents, il ne put que se taire, incapable de trouver un argument susceptible de contrecarrer ce qu'elle venait de dire. Ce n'était que la vérité et la vérité était du côté de Mila, au grand damn de Gabriel. Il ne pouvait, cette fois, tourner l'histoire à son avantage sans le faire de mauvaise foi. « J’ai vu ta mère il n’y a pas longtemps, reprit la jeune femme, plus douce cette fois, toujours aussi bon ses gâteaux au chocolat » Gabriel ne put retenir un bref éclat de rire moqueur. Évidemment que sa mère avait sorti la carte muffins au chocolat. Selon elle, c'était probablement le meilleur moyen pour amadouer la jolie petite Mila, comme elle l'appelait autrefois. « Ouais, eh bien.. fais attention, elle rêve de me caser, elle serait bien capable de mettre des aphrodisiaques dans ses foutus gâteaux la prochaine fois » marmonna-t-il, passant une main dans ses cheveux en bataille. Peut-être était-il temps de grandir un peu et de laisser certaines vieilles rancunes derrière lui, non ? Mila n'était pas une mauvaise personne, il le savait au fond de lui-même. Après tout, ils avaient comme qui dirait grandi ensemble, il la connaissait très bien. Elle avait fait ce qu'elle avait à faire, il ne pouvait décemment pas lui en vouloir indéfiniment, right ? « C'est.. cool de te revoir, lâcha-t-il finalement avec un soupir, et j'espère que tu as profité de ce que je viens de dire parce que je ne le répéterai pas, hein » railla-t-il, avec un vague sourire moqueur. Fallait-il vraiment qu'il l'apprécie pour sortir pareille phrase.
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(#) Sujet: Re: (mila) here we are again Mer 23 Oct - 19:18
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Au fur et à mesure, je sens que les choses progressent. Déjà, il n’a pas essayé de répliquer quand je me suis légèrement emportée contre lui, ou du moins il ne l’a pas fait de vive voix ce qui est un bon point. Je pense qu’il se rend compte que dans cette histoire il a des tords, en tout cas je l’espère. Quand je lui parle des gâteaux de sa mère, il rit ce qui à mon tour me fait sourire comme par effet domino. « Ouais.. eh bien, fais attention, elle rêve de me caser, elle serait bien capable de mettre des aphrodisiaques dans ses foutus gâteaux la prochaine fois » Cette fois-ci je pars d’un rire franc en imaginant madame Peters incorporer de la poudre de ce genre dans ses préparations. C’est vrai que jamais il ne m’était venu à l’esprit que Gabriel pouvait être plus qu’un frère pour moi, je le considérais vraiment comme tel et je savais que c’était réciproque. D’ailleurs, quand certaines de mes amies faisaient des allusions très explicites sur notre amitié qu’elles trouvaient louche connaissant la réputation de Gabriel ça me paraissait tellement absurde. Je savais aussi que la mère de Gabriel m’aimait beaucoup et n’aurait pas dit non à m’avoir comme belle fille mais c’était insensé pour moi. Ça l’est toujours bien sûr même si je me sens beaucoup moins proche de lui qu’avant, les années nous ont changé tous les deux autant physiquement que mentalement. « J’en prends note, merci de l’avertissement, je pense que la prochaine fois je prendrais une pomme c’est moins risqué. » A moins qu’elle ne se la joue méchante reine de Blanche Neige et qu’elle mette du poison dedans s’entend. « C'est.. cool de te revoir, et j'espère que tu as profité de ce que je viens de dire parce que je ne le répéterai pas, hein » Je hausse un sourcil de surprise en l’entendant prononcer ces mots. La manière dont il le dit me fait penser à sa façon de s’excuser quand nous étions plus petits, lorsqu’il avait fait une bêtise mais que par fierté il ne voulait pas l’avouer. C’est assez attendrissant je dois dire. « Ne t’en fais pas j’ai bien savouré tes paroles. » Je le dis sans agressivité aucune, au contraire je souris, ça me fait vraiment plaisir. « Je suis pas mécontente de te revoir non plus. Enfin, je ne dirais pas non si nous continuions la conversation autre part, j’ai rien contre le supermarché mais c’est assez impersonnel comme lieu. » J’espère qu’il va accepter, c’est une invitation assez explicite quand même.
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(#) Sujet: Re: (mila) here we are again Ven 1 Nov - 16:45
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C'était indéniable, elle lui avait manqué ; pourtant, il n'en dirait pas plus. Il y avait une limite au vulgaire déballage de bons sentiments au beau milieu des rayons d'un supermarché, hein. D'autant que Gabriel n'était déjà pas très versé dans ce genre de niaiseries. They had history and that was all. Il lui avait fait confiance, il avait laissé de côté cette certitude que tout le monde s'en va un jour pour la laisser entrer dans as vie. A l'époque, il n'était qu'un gamin, plus naïf, moins lucide qu'aujourd'hui. D'accord, elle était de retour en ville mais ça ne signifiait aucunement que tout rentrerait dans l'ordre, qu'ils redeviendraient amis comme autrefois. Certainement pas. Du moins pas dans l'immédiat. Il faudrait que de l'eau coule sous les ponts avant que Gabe ne se laisse approcher à nouveau par Mila Rhodes. Quoi qu'en dise sa mère, cette fille n'avait rien d'une brebis douce et innocente. Elle était comme les autres, susceptible de lui faire du mal. Elle l'avait déjà fait une fois, elle recommencerait certainement. « Je suis pas mécontente de te revoir non plus, avoua-t-elle, enfin, je ne dirais pas non si nous continuions la conversation autre part, j’ai rien contre le supermarché mais c’est assez impersonnel comme lieu » Gabriel esquissa un rictus mauvais. L'impersonnalité lui convenait parfaitement et puis, bon, ce n'était pas comme s'il avait réellement envie d'aller prendre un café avec elle pour papoter du bon vieux temps comme deux potes qui ne se seraient pas vus depuis dix ans. « Ça va aller, merci, répliqua-t-il poliment mais fermement, j'ai du boulot au studio » ajouta-t-il, sans réellement mentir. Bon, ça n'était pas non plus toute la vérité. Il avait du travail, certes, mais l'avantage d'être son propre patron résidait dans cette capacité à procrastiner professionnellement parlant. Toutefois, à choisir entre son boulot et un tête-à-tête avec Rhodes ? Il préférait de loin son boulot. Au moins lui ne disparaissait pas de sa vie pour réapparaître ensuite. « On se croisera certainement bientôt, reprit-il en évitant soigneusement de croiser son regard, alors à plus Rhodes.. et bienvenue à la maison ! » Sur ces mots, en éternel lâche, il fit volte-face et rebroussa chemin. Il n'avait pas terminé ses courses mais mieux valait s'en tenir là, histoire d'éviter de croiser une deuxième fois la jolie blonde.
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(#) Sujet: Re: (mila) here we are again Dim 3 Nov - 19:46
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« Ça va aller, merci, j'ai du boulot au studio. » Son refus ne devrait pas m’étonner, pourtant avec naïveté j’avais quand même une petite lueur d’espoir, je me disais qu’il accepterait en raison de notre passé commun, on a quand même vécu toute notre enfance ensemble. Enfin un petit effort c’est trop lui demander, et il se dérobe encore. Je ne crois pas vraiment à son histoire de travail, je pense que vingt minutes de son temps ce n’est pas grand-chose, de plus je ne voulais pas passer l’après-midi avec lui à raconter nos vieux souvenirs mais seulement boire un café, ou même juste s’asseoir sur un banc quelques instants. « Tant pis alors, je ne vais pas te retenir plus longtemps. » Je n’insiste pas, ça ne servirait à rien. Cependant je suis têtue, et maintenant que le premier contact est rompu j’ai vraiment envie de continuer cette discussion, de renouer avec lui quitte à aller voir madame Peters quand je sais que son fils est là, pour le coincer puisque c'est la seule manière, autre que le hasard et la chance, pour le voir. Parce que malgré tout Gabriel compte pour moi, même si j’ai parfois envie de lui arracher les yeux quand je vois son attitude. Et puis je suis sûre qu’au fond il tient à moi, sinon il ne m’en voudrait pas pour être partie, ça ne l’aurait pas touché. « On se croisera certainement bientôt, alors à plus Rhodes.. et bienvenue à la maison ! » Je note dans un coin de ma tête qu’un jour il faudra que je lui dise d’arrêter de me nommer par mon nom de famille, je déteste ça. Je remarque également qu’il évite de me regarder dans les yeux et je retiens un soupir. « A bientôt Gabriel et bonne fin de journée. » Et à mon tour je m’éloigne avec un dernier salut, me dirigeant vers la caisse pour aller payer les articles qui remplissent mon caddie et me préparant mentalement à mon après-midi de travail.