(#) Sujet: l'enfer, dans mon être (feather) Dim 1 Sep - 18:55
La porte glisse entre mes doigts, claque brusquement contre la voiture, pour se refermer, alors que le pauvre petit, là, derrière moi, était sur le point d'en sortir. Je n'ai pas besoin de jeter un regard en arrière pour imaginer le regard larmoyant d'Oscar, alors qu'il décide, au final, de s'extirper par la seconde porte. Je n'en ai rien à faire, peut-être. J'en ai tout à faire, certainement. Je ne sais pas. Ma gorge est serrée par les événements passés, le temps a défilé trop vite, je crois. Je ne parviens pas, non, à le rattraper. Je ne parviens pas à respirer. Perdu en pleine mer, j'ai la tête hors de l'eau, mais avec peine. C'est certainement pour cela, oui, que mes prunelles ne se perdent pas contre les siennes. Le monde tangue trop, présentement. La colère est trop fragile, le calme est trop invisible, pour que je puisse l'observer d'un oeil morne. Je n'en ai pas la force ; j'en ai déjà fait assez, à l'accepter, à le ramener comme un sac, là, chez moi. J'en ai déjà fait assez, pour cet enfant oublié. Pour ce frère du passé, ce démon de ma vie. Mon regard est dur, alors que je contourne la voiture d'un pas lent pour en ouvrir le coffre, et prendre mon sac. Il est déjà là, tout petit, trop enfant, à côté de moi, alors que j'en extirpe mon sac avec force. Ses prunelles cherchent les miennes, ses doigts n'osent pas s'emparer du sien, de peur que je ne ferme le coffre dessus. Mon visage se crispe au travers d'une grimace ; il est pathétique. Il est diabolique. Un soupir s'évade de mes lèvres, trop brusque certainement, alors que je me détourne pour monter les escaliers, lentement. Pour mettre une distance, là, entre nos deux corps, entre nos deux vies. Nous ne sommes pas faits, non, pour vivre tous deux à la fois. L'un de nous deux en souffrira ; cette fois, j'espère bien que ça sera lui.
Tu hantes mes pensées. Tu sais, j'ai cru un instant, naif, que c'était toi, ce corps au travers de mes draps. Que c'était toi, et que tu étais toujours là. Mon coeur s'est gorgé de multiples émotions, toutes aussi fortes les unes que les autres, alors que je me suis approché d'un pas lent. Mes doigts tremblaient, si tu savais. Mon coeur, trop gros, trop grand soudain, ne semblait plus avoir assez de place, au fond de mon être. Ma respiration ne parvenait plus à être. Puis, je l'ai vu. Oscar. Les années ont beau avoir passé, ces yeux là, je n'ai pu les oublier. Il m'a observé, innocent, avec les mêmes prunelles qu'autre fois. La rage a grondé, en moi. J'ai eu envie de le frapper, tu sais. De me servir de mes poings, pour une des rares fois, et de marquer à jamais sa peau si parfaite. Mais il a souri, comme autrefois, comme un enfant, et il a pleuré, tout bas. Mon coeur s'est serré ; je me suis détourné. Je ne suis pas là pour affronter mon passé, que je me suis dit. Je ne suis pas là pour l'endurer.
Et pourtant, il est là. Un grognement sort de mes lèvres, alors que je le vois prendre place dans l'ascenseur, à mes côtés. « Écoute moi bien, Oscar. Dès qu'on arrive en haut, tu vas dans ton coin, et puis tu me fiches la paix. Compris ? Fais moi oublier ton existence, quelques heures. Une éternité, si possible. » Il ne répond pas. Il doit la sentir, cette rage passée, au travers de ma voix. Il doit le sentir, oui, que sa présence n'est pas des plus désirées. Il n'y a rien, ici, pour lui.
Il n'y a rien, ici, que des corps vides, que des coeurs sans battement. Ils sont restés à Toronto, je crois, mes battements de coeur, ainsi que les derniers fragments de mon âme. Ou peut-être pas. Qui sait où tu puisses être, présentement. Qui sait où tu es, là, en train de parceller la terre des derniers bouts de mon âme. Mes yeux se ferment avec force, alors que je passe les portes de l'ascenseur, pour pénétrer le long couloir qui mène au penthouse. La clé claque dans la serrure, brusquement, sur le point de briser, comme moi, et puis un souffle né, enfin, entre mes lèvres, alors que j'y pénètre.
Le bruit de la douche. Voilà ce que j'entends en premier, alors que je pénètre. Des traces de boue, là, sur le sol, ainsi que des gazouillis, là, partout au travers des murs. Il n'y a pas d'enfants, ici. Il n'y a aucun enfant, ici. Mes battements de mon coeur, trop forts, trop vifs après tant de temps sous silence, couvrent le bruit de mes pas, contre le sol. Quelque pas, et je la vois. Juste là, abandonnée là. Juste là, près de cet idiot d'Heath qui dort, sur le canapé. Un enfant aux yeux illuminés, un bébé qui ressemble à une princesse. Mon monde s'écroule; j'en oublie de vivre, pendant un instant. Ou alors, brusquement, je l'apprends de nouveau. Et ça fait mal, trop mal. « Occupe toi de la petite. » La voix est brusque, cassée, un peu abîmée. Elle pleure, même, si on y prête un peu plus attention. Elle pleure de bonheur, ou alors de malheur. Je ne sais pas. Peut-être est-ce trop de choses en même temps. Trop de choses en si peu de temps.
Le sac heurte le sol, brusquement, alors que ma respiration se fait sifflante, rapide, comme mes pas. La porte de la salle de bain s'ouvre brusquement. Je ne me contrôle pas. Je ne contrôle plus rien, lorsqu'il est question de toi. Les vitres sont embuées. Ton corps, à peine dévoilé. Et pourtant, je vois tout de toi. Je reconnais tout, de toi, et quelque chose se brise, là, au fond de moi. Ou alors est-ce mon coeur, qui, brusquement, ne devient qu'un seul morceau. Je n'ai pas envie de savoir ; mes yeux se ferment avec force, alors que j'essaie de contenir ma respiration trop alarmante. « Qu'est-ce que tu fais là ? » Elle aurait pu être dure, ma voix ; elle n'est qu'un souffle, qu'une plainte trop longue et expressive. C'est ma douleur qui s'expose. Ma peur de vivre de nouveau, de te toucher. D'être toucher, aussi. Entre mes doigts, je le sens disparaître, le contrôle. Je ne contrôle plus rien. « Comment tu - comment t'as vu que je vivais aussi ? Et pourquoi tu as laissé la petite en compagnie d'Heath ? Tu sais bien qu'il est incapable de s'occuper de lui-même ! » Les pensées s’entremêlent. C'est le bordel. Je ne sais plus quoi dire, je ne sais plus quoi penser.
C'est l'enfer, dans ma tête.
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(#) Sujet: Re: l'enfer, dans mon être (feather) Mer 4 Sep - 5:08
Daddy's back
Clope au coin des lèvres, je sais même pas pourquoi j’ai acheter ce paquet. Je fumais pas avant de prendre la route et de quitter Toronto. Je fumais même pas avant d’y arriver. La seule chose qui honnêtement, me pourrissait de l’intérieur, c’était de savoir qu’il pouvait partir comme ça, sans hausser un sourcils s et puis le manque d’espace dans mon sac pour les trucs dont Vegas avait besoin. Alors j’ai régler le problème: j’ai virer mes trucs du sac et j’ai acheter des poches à accroché sur la moto. Ça réglait au moins la moitié du problème. L’autre... L’autre, j’ai seulement fermer la porte encore. J’ai mis l’odeur d’une autre dans son lit, je me suis soulager, je me suis venger. J’ai chasser son odeur, ses souvenirs trop tentant de lui dans ses draps à lui, par orgueil. Pour dire «tien, tu vois ? J’en baise une autre dans ton lit, ton lit à toi, il était plein de toi, et bah maintenant, il est plein d’elle. » De cette fille, j’ai oublié son prénom aussitôt, en fait, je sais même pas si je l’ai jamais sut. Le lendemain, j’en ai eu marre de tourner en rond. Je voyais ma fille te chercher, bouder un peu quand je lui disais que t’étais parti et que tu reviendrais probablement pas... Elle est tellement expressive, je le vois dans son regard quand elle s’ennuie de toi ou qu’elle m’en veut de t’avoir insulté, engueuler quand tu t’es barré.
Mais t’aurais voulut que je fasses quoi, bébé ? Que je le retiennes, j’imagine. C’est pas trop mon genre. C’est pas du tout mon genre. Alors je fume. Je fume sur le côté de l’autoroute que j’ai trop parcourus avec ma moto, toi dans ton petit siège de bébé et moi en avant, assit sur la moto qui grogne et ronronne, appréciant les kilomètres quelle bouffe alors que le réservoir se vide petit à petit et que mon cul s’engourdis d’être trop longtemps assit. Alors on s’arrête parfois, je détache la petite, la laisse se tortiller un peu sur le sol et l’a remet en place ensuite... Pas question de s’arrêter maintenant. On est trop proche, maintenant. Plus que 24 heures et on y sera, à White Oak machin. J’en ai marre de la route, je vais pas mentir, de la putain d’asphalte. J’en peux plus. Matin, midi, soir, tout les jours, putain. J’ai beau adoré ma moto, j’en ai marre, j’ai envie de dormir, j’ai envie de sombrer pour de bon... Juste pour me reposer un peu.
Mais c’est l’orgeuil qui reprend le dessus chaque fois que j’écrase un mégot sous mes bottes usées. Usées... Usée c’est l’euphémisme facile. Elles sont complètement fichue oui. La semelle est à l’image de ma patience, peu à peu, elle se décolle et fond un peu de passé trop de temps trop près d’un moteur chaud et des feu de camps que j’ai, parfois, pas eu d’autres choix que d’allumer. Elles aussi, n’en peuvent plus de l’asphalte... Mais il faut ce qu’il faut. Alors je souffle la fumée douce et laisse l’oxygène reprendre un peu sa place dans mes poumons. Un bâillement plus tard, j’ai repris la route et au petit matin, quand la douleur de la fatigue commençait à se faire sentir dans mes muscles, j’ai atteins mon but. C’te putain de ville perdue dans c’te putain de province canadienne de merde. Au moins, ici, on parle anglais. Putain de chiotte. Le trouver, ne me prit pas aussi longtemps que je l’aurais crus. Sawatzky, y’en a pas des tonnes, apparemment. Des comme lui non plus. En plus, je sais où chercher pour trouver. Quelques putes, quelques drogués dans une ruelle, à la sortie d’un bar et on me pointe le grand frère. L’Ours. Heath Sawatzky. Bon c’était le mauvais frère, mais au moins, parler avec lui, j’ai pas eu d’mal à le convaincre de m’héberger pendant que l’autre con est absent. Combien d’heures passées debout, maintenant ? 48 ? 72 ? Un peu plus, peut-être ? J’sais pas. J’ai dormis, ouais, mais c’était pas très reposant...
La colère a reprit le dessus, l’envie de me venger, de lui mettre le nez dans la merde, de lui montrer Vegas et de lui dire : Tien, sale enculé, regarde ce que t’as foutus à la rue, putain. T’as mis une gamine rien qu’à cause d’un p’tit con sans prénom. J’espère qu’ils se sont mariés, putain de fuck, rien que pour aller le voir et lui montrer ma fille et lui dire que Victor lui a jamais parlé de nous. Les gens qui était là quand il est partit et qui sont resté derrière.
Qu’est-ce que j’aurais pu faire de toute façon ? Le retenir ? Quelle connerie...
J’ai pris le temps de remercier Heath pour le lit, cela dit. Il me rendait service. Puis j’ai changé Vegas, je l’ai mis au lit et j’ai allumé une clope, encore, en soupirant dans le divan trop cher que mon mégot à brûlé quand je l’ai oublié et qu’il est tombé contre le divan... Honnêtement, dormir assit fut d’autant plus confortable que tout ce sur quoi j’avais posé ma carcasse dans les derniers jours... Pas très reposant, certes, j’avais trop hâte de l’engueuler et de le cogner super fort pour dormir paisiblement. Tant que se serait pas fait, le feu au creux de mon regard, ne se calmera pas. Au matin, j’ai grogné en me levant quand la petite c’est mit à pleurer. J’ai soupirer aussi, mais j’ai du prendre trop de temps à me lever parce que lorsque j’ai finalement atteint la chambre, Heath la tenait dans ses bras et la berçait pour la calmer. Je me suis pas imposer d’avantage et je lui ai expliquer qu’elle avait besoin d’un bain et qu’elle adorait les lavabos de cuisine. Il a pas réfléchis d’avantage et c’est occupé d’elle, j’imagine alors que moi, je me lavais.
L’eau et le savon chassait l’odeur de la poussière, du feu, de l’essence et de la route de ma peau. Je me sentais mieux, le temps d’un instant. Malgré la fatigue des muscles et la violence à l’intérieur. J’ai rien entendu. Pas de bruits de pas, pas de son de la petite grimper sur Heath et jouant avec ses cheveux longs alors qu’il c’est endormit. J’entends rien. Rien sinon l’eau de la douche. Mais j’ai entendus la porte de salle de bain s’ouvrir rapidement. Surprit, j’ai fais volte-face, passant une main dans mes cheveux, déjà près à remettre à sa place l,ennemi devant moi. J’en oublie où je suis, parfois, et l’instinct de la rue prend le dessus.
Il est là. L’enfoiré. Je sais pas si j’aurais dû sourire et être heureux, mais j’ai sentis la bouffée de chaleur. La violence, j’imagine. Pourtant son air confus m’amuse. Oops, j’aurais dû téléphoner peut-être ? Désolé, ils ont coupés mon forfait quand les riches ont arrêter de le payer et que j’ai foutus le camps de Montréal après la mort de la princesse. Je me caches même pas et l’eau coule encore sur mon dos quand ta voix sonne. Suppliante, souffrante..
« Qu'est-ce que tu fais là ? » Un petit rire, sec et sans compassion, forcément. Depuis quand je le suis, moi, plein de compassion, hn ? Jamais. Je le regarde encore, sans ciller sinon pour fermer l’eau derrière moi, dans la buée fragile qui s’efface rapidement comme la porte est toujours ouverte. J’ai même pas répondu. Je me suis juste détourner de lui en sortant de la douche pour attraper une serviette et enrober mes hanches avec. Non pas que je sois pudique, juste parce que j’ai froid, putain, avec c’te saloperie de porte qu’il est même pas foutu de fermer...
« Comment tu - comment t'as vu que je vivais aussi ? Et pourquoi tu as laissé la petite en compagnie d'Heath ? Tu sais bien qu'il est incapable de s'occuper de lui-même ! » Hausse d’épaule. Mon regard retourne dans le sien, ma main passe dans mes cheveux, rejetant ma mèche sur ma tête. J’hésite un peu. Pas à lui répondre, non, juste de le laisser mijoté encore un peu dans sa marinade à la merde. Juste pour le voir osciller encore entre la vérité et le virtuelle inexistant.
« Tu comptes me dire comment l’élever peut-être. Sérieusement, je pense pas que t’es vraiment de droit de ce côté. Légalement c’est clairement claire et par rapport à moi... T’en a pas non plus. Dommage han ? Elle aime son nouveau pote, la petite. » J’atrappe mon teeshirt sans te quitter des yeux sinon pour le passer par dessus ma tête. Sans sourire, non. Je suis bouillant de l’intérieur malgré la fatigue visible sur mes traits. Les cernes creusées...
« Mais s’tu veux nous refoutre à la rue, attend quelques jours que je reprennes la route, c’te fois si, s’te plait. » Monsieur délicatesse, oui.
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(#) Sujet: Re: l'enfer, dans mon être (feather) Mer 4 Sep - 6:32
J'arrive plus à suivre la vie ; elle court trop vite, subitement, et je suis déjà à bout de souffle. Je suis incapable de garder le pas, de respirer comme il se doit. Mes doigts, ils tremblent comme ils l'ont jamais fait, ou alors, comme ils le faisaient, avant, que tu étais trop près de moi. Je ne sais pas. Je ne veux pas savoir, au fond. Je n'ai pas envie, non, de penser à tout cela. C'est comme remué un vieux champ de bataille, et puis en trouver des ossements, des gens, qu'on a laissé derrière. Je n'ai pas envie, Feat', de faire ça, mais toi... toi, tu ne me laisses pas le choix, n'est-ce pas ? Je le vois, là, au fond de tes prunelles. Je la vois, ta rage. Elle m'égorge l'âme, d'une caresse trop tendre, et mes prunelles se ferment, là, avec force, mais j'en suis incapable. J'en suis incapable, tu vois, de l'oublier, ton regard. Parce qu'il est toujours là. Il a toujours été là, au fond, quelque part en moi. Tu l'as gravé, sans aucune pitié, et je n'arrive pas à m'en débarrasser. Il s'est figé à même ma peau, à même mon être, comme tes mots, là, emprisonnés, et ton corps, là, ainsi dévoilé. Ton putain de corps, là, que tu te plais à monter sans la moindre gêne. Tu es juste là ; juste là, comme ça, comme si c'était ta place, au fond, et puis ça fait un remue-ménage, au fond de moi. Je n'arrive pas, non, je n'arrive pas à voir, non à comprendre. C'est serré, là, au travers de ma gorge, et puis dans ma tête, surtout. Les idées, elles parviennent tout bonnement pas à circuler. C'est trop, j'imagine. Beaucoup trop, oui, pour le peu de temps passé ; pour tout ça, si soudainement, les choses avec Julian, Arse, et puis Oscar, qui se pointe. Et toi, là, comme ça, qui apparaît comme si c'était des plus normales.
J'aimerais t'en vouloir, tu sais, Feather. Te lancer un regard ennuyer, être réellement ennuyer, par ton arrivé, et puis te dire de te tirer. J'aimerais pouvoir le faire. Mais j'en suis incapable. Car malgré la tornade, dans mes pensées, malgré la tempête, au fond de mon être, y'a ce sourire, là, bien caché, sur mes lèvres. Ce petit souffle, presque bonheur, à mon âme. Et je reste là, comme ça, t'observant. Croyant à peine, certainement, que tu es réellement là. Ayant peur, surement, tentant de faire un pas vers l'arrière, certainement, pour m'éloigner, et ne plus y penser. J'ai les doigts qui tremblent, putain, et la tête, incapable de penser correctement. Les mots ont surgis de ma gorge sans que je puisse faire quoique ce soit, et ton rire, presque blessé, dégoûté plutôt, il m'a donné envie de m'effacer. De fuir, encore, face à ta colère.
Tes cris, je les entends déjà. La douleur de tes coups, invisible, elle est déjà là. Et putain, ça fait mal.
C'est pour ça, hein ? C'est pour ça, oui, que tu te trouves là, présentement. L'air qui danse sur tes traits semble le hurler haut et fort. Je le vois, tu sais, ce même couteau que j'ai planté dans ton dos, à Toronto. Tu l'as trimbalé avec toi, comme pour le partager. Et j'ai cette impression, au fond de moi, que tu ne vas pas te contenter de le planter. Que lentement...lentement...tu vas le tourner, dans la plaie, au point de me faire saigner des larmes de sang. Et moi, je serais incapable de faire quoique ce soit. Parce que c'est toi. Parce que, au final, j'en avais pas le droit, de faire ça. « Tu comptes me dire comment l’élever peut-être. Sérieusement, je pense pas que t’es vraiment de droit de ce côté. Légalement c’est clairement claire et par rapport à moi... T’en a pas non plus. Dommage han ? Elle aime son nouveau pote, la petite. » Mes traits, ils se tordent dans une grimace sans que je puisse y faire quoique ce soit ; parce que tu sais, au fond, où frapper. Tu les connais, mes points faibles, et la petite en fait partie. Tu sais, oui, à quel point je peux l'aimer. Je reste sans mouvement, pourtant. J'accepte ; j'accepte tes mots, et tout ce qui vient accepter. J'accepte tes cris, tes coups, et puis ta haine, aussi vive qu'elle puisse faire, parce que c'est ça, au fond, que j'ai envie de faire. Parce que c'était ça, peut-être, que j'étais parti faire sans savoir, en allant à Toronto. Essayer de réparer quelques trucs, peut-être mon coeur, qui sait, en chemin.
Je ne sais pas réellement. Mais une chose est certaine ; tu ne m'aiderais pas à trouver les morceaux que tu as emporté avec toi. Non, tu te contente de les serrer dans tes poings, fort, et puis d'hurler, certainement, si j'ose approcher.
Alors, je ne bouge pas . Mon regard est tout sauf confiant, cette fois. Je suis debout, là, les yeux fermés, sur un grand fil d'acier. J'essaie d'avancer, mais le vide, toi, c'est sans pitié.
Tu sembles épuisé, Feather. Les cernes mangent tes traita sans aucune pitié. Depuis combien de temps, hein, que tu n'as pas dormi ? Pourquoi, tout ce chemin, pour venir ici ? La pire des douleurs, certainement, aurait été de ne pas te revoir. Alors pourquoi, hein, pourquoi te trouves-tu là, sous mes yeux ? J'ai le coeur qui essaie encore de battre, alors qu'il ne sait même pas faire, alors qu'il lui manque des bouts, pour le faire. Et ça fait mal, putain. Tu me fais mal, putain, Feather. Tu me dévores de l'intérieur. Ne le vois-tu pas ? Tu es ma mort. Ma vie. Mon tout, qui sait. Et dieu, ça me fout les boules, juste savoir ça. Cette emprise, là, que tu as sur moi. « Mais s’tu veux nous refoutre à la rue, attend quelques jours que je reprennes la route, c’te fois si, s’te plait. » À mes traits, j'imagine que l'on voit que je suis blessé. Alors, c'est comme ça, Feather, que tu me vois ? Mes sourcils se froncent, la pitié me ronge les veines. J'ai envie de te serrer jusqu'à ce que tu en vienne à me pardonner. J'ai envie de te hurler que c'est compliqué. Que je ne suis pas fait, non, pour de telles histoires.
Mais tu es là, pourtant, alors, ça change la donne. Ça met un souffle, au fond de mon coeur, et puis une douleur, ainsi qu'une faiblesse, à mon être.
J'ai assez de force, je crois, pour croiser les bras. Je le fais d'un geste un peu trop brusque, certainement, t'observant au travers de ton t-shirt trop grand, déchiré par le temps. Quelque part, peut-être suis-je train de chercher de me protéger de toi. Acte pathétique, certainement. Ça ne sert à rien ; tu sais toujours, oh oui, toujours, où frapper. Tu es sans pitié, après tout. Sinon, tu n'aurais jamais réanimer un coeur depuis longtemps décédé. Sinon, tu ne m'aurais jamais montré c'est quoi, un peu, que d'exister. « Tu m'en veux encore, alors ? Bien, si ça peut te faire plaisir, continue. Crache ta haine ; je l'ai côtoyé quelques mois, alors un peu plus, un peu moins, ça ne change rien. Mais ne viens pas dire que je suis un salopard; je ne te mettrais pas à la porte. » Mes sourcils se froncent, durs, et puis pourtant, il y a quelque chose de triste, de doux, au fond de mes yeux. « Mais sache que je ne comptais pas partir comme ça ; je comptais te demander de suivre, mais tu t'es énervé. » Je ne te dirais pas, non, qu'avant les cris, j'étais déjà dégonflé. Que j'étais déjà en train de trembler et près à fuir, pour ne pas affronter. Affronter la réalité ; celle d'aimer. « Reste autant que tu veux. La maison est un peu pleine, avec Heath, et puis Oscar, et les autres, aussi, parfois, mais il y a une chambre encore de libre, au fond. » Le ton est presque professionnel, presque formel. La fatigue, peut-être, mélangée à la peur. Je ne sais pas pas. Mes doigts ne tremblent plus ; je suis caché derrière un masque de froid. Un masque de coeur émietté, oui.
Je soupire, tout bas, en détachant mes prunelles de toi. Je fais quelques pas, là, pour m'éloigner. Pour quitter l'endroit. Et puis, je souffle, là, tout bas. « Je reviens de Toronto. J'ai observé si tu étais toujours là et ... je me suis inquiété, je crois. Donc, j'imagine que je suis heureux de te voir là, malgré tes putains de mots venins. » Le ton change, vers la fin. Brusque, triste, rageux. Il pleure peut-être.
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(#) Sujet: Re: l'enfer, dans mon être (feather) Jeu 5 Sep - 4:46
Daddy's back
Je la voix, la panique dans son regard, la tristesse dans ses gestes et dans ses paroles. Je le vois, lui, à nu devant moi, avec son putain de cœur à découvert, fragile et bêtement briser. Son pauvre petit cœur de martyr. Le mec toujours volontaire pour aider les autres, à tout sacrifier même si il joue les gros durs solides. Les martyrs dans le genre de Victor, on les admire sans penser que c’est des connards de l’autre côté de la médaille. Si ça se trouve, le grand Victor, il y a pas pensé à ce qui se passerait après son départ. Il c’est peut-être dit que le beau Feather serait assez con pour accepter l’hospitalité d’un fantôme, qui sait. Et bah non. Non, c’est pas écrit «Pigeon» sur mon front; loin de là. Putain. J’suis pas la femme au foyer, Victor. Ouvre les yeux, espèce d’enfoiré.
La vérité, c’est qu’il a pas prit le temps de voir, d’utiliser son cerveau moi rien que pour réfléchir à ce qui se passerait si il prenait cette décision ou encore, à la meilleure façon de me présenter les choses ou juste à la meilleure solution dans ce genre de contexte. Non, j’ai juste surpris le pauvre con qu’il est en train de faire ses putain de valises . À quoi s’attendait-il ? Il aurait pu me le dire quand j’ai emménager dans son appartement, qu’il recherchait un autre connard, je me serais pas attaché à lui de cette façon. Il a préféré se barré en sauvage, se sauver sans un mot avant. Tout ça parce que monsieur est trop presser d’en rejoindre un autre. Je suis pas monsieur compassion, je le serai jamais alors son regard de petit chien battus, ne m’attendrit pas. Pas un plis à l’âme. L’attendrissement léger, je le ressens pas... Je l’étouffe. Qu’il meurt ce stupide sentiment, maintenant. J’en ai plus envie, je le jète.
Plus de sourire, plus de pommes pour la vieille, c’est le gros loup qui est là, le bouffeur de chaperon rouge. Je vais te le dévoré, ton coeur, Victor. J’ai pris la première bouchée en entrant ici, sans savoir que t’y serais pas et voilà que je prend la deuxième, à pleine bouche. Je sais bien que tes murs s'effondrent si je te regardes trop intensément, ouais je sais l’effet que je lui fais, sans vraiment en comprendre le sens peut-être. Mais je le vois, chancelant sur le point d’explosé. La douleur peut-être, la peine surement, mais l’envie de me tendre d’une main forcément. Suffirait d’une poussée pour qu’il tombe. Suffirait d’un seul petit croche-patte pour que son château de cartes s’effondrent. Alors je le quitte pas des yeux, non. Je veux le voir fondre petit à petit, voir son monde brûler à cause de ma chaleur...
Je sais que si j’étais pas venu, il aurait vécut avec cette blessure, il aurait simplement continuer à avancer sans regarder derrière, ou alors, oui, toujours avec un oeil derrière. Chaque pas devant, deux derrières... Mais se serait tellement facile, hn ? Je veux être là pour te voir pleurer, je veux être là pour que tu vois qu’on ne sauve jamais de la douleur. Le passé, c’est le passé, mais il nous poursuit... Alors je te poursuit. Pour garder la plaie à vif. Pour que tu ne puisse plus avancé. Parce que je suis ton bonheur, ton malheur aussi...
Regarde-moi, Victor. Dévore-moi du regard. Je les sens sur mon corps, les caresses dans sa façon de me regarder. Je vois mon prénom gravé sur toi, de toute les façons possibles. Je me vois dans ton regard, aussi... Installé confortablement. Moi. Moi. Rien que moi et Vegas. La petite que je t’ai laissé tellement souvent, je t’ai fais confiance, elle aussi.
J’essaie, tu sais, j’essaie encore de taire la voix dans mon crâne, celle qui dit que Victor Sawatzky est peut-être plus que le petit con qui c’est barré en larguant tout par dessus son épaule. Sauf que je l’étouffe, je préfères le détester parce qu’aimer c’est comme le tabac, ça tue, un cancer du cœur, carrément. J’en veux plus des tumeurs, je veux pas qu’il en aie une avec mon nom dessus, non plus. Je suis là pour ça, pour que tu me détestes, Victor. Fait le. J’étais trop pressé de le voir pour que se soit normal. J’ai essayer de prendre mon temps, mais ma rage m’a donné l’excuse parfaite pour me dépêcher, au final... J’irais jusqu’à baiser ton frère rien que pour avoir une excuse pour te détester et te détruire encore un peu. C’est jusqu’il est pas mon genre, Heath... Quelle chance, n’est-ce pas ?
Regarde-moi. Je suis épuisé d’être en colère contre Victor et en même temps, c’est tout ce que j’ai vraiment la force de faire. L’inépuisable Feather tremble de fatigue, oui. Bien que j’essaie de le contrôler, c’est plus fort que moi... Je suis pas tellement menaçant, en ce moment, en fait. Mais tu tentes quand même de te protéger, de reculer un peu et de t’approcher à la fois... Je le sens dans ta voix, dans tes sourcils froncé que tu te sens mal, déjà.
Tant mieux. Je suis là, culpabilité vivante pour que tu te sentes comme ça, exactement comme ça. Entre la culpabilité et le regret, pour que le goût amer de ton départ glisse sur la peau de mes lèvres quand je t’embrasserai en toute provocation...
Mais pour le moment, j’écoute. Je t’entends, je sens les sentiments doucereux et rampant, cruel et pourtant tiède au creux de ta voix. Ce que tu caches, Victor, moi, je le vois. Si je lui en veux encore... Forcément. Pas pour moi, je sais vivre seul, j’ai appris à me battre pour vivre à partir de 16 ans. J’ai appris à coups de côtes brisées que 2 côtes cassées valent parfois la nourriture dans l’assiette. Je sais me débrouiller seul, mais Vegas... Vegas est trop jeune pour être seule de cette façon. Trop innocente pour trainer avec les putes... J’avais pas le choix. J’avais pas le choix avant que tu débarques dans ma vie et j’avais pas le choix quand t’en ai reparti. Imbécile. Tes mots, on dirait des excuses. Je sais pas si tu cherches à te faire pardonner ou à m’expliquer. Des justifications vaines. Il le sait surement alors qu’il prononce ces mots, j’ai déjà décidé qu’il serait le méchant de l’histoire.
Victor, moi aussi j’ai eu peur. Pas de t’aimer, pas de te perdre. J’ai eu peur que tu partes. J’ai eu peur que tu me laisses tout seul comme les autres et que tu sois mort entre temps. J’ai eu peur que Vegas continue de te chercher sous les oreillers et sous les draps. J’ai eu peur qu’elle te laisses jamais vraiment partir. J’ai eu peur que tu restes... J’ai eu peur de devoir tout recommencer, d’être coincé à Toronto tout seul et de dormir dans les motels toute ma vie. C’est pas une vie pour la princesse, tu sais.
Bien sure qu’il le sait, c’est bien pour cette raison, aussi, que si je décidais de refuser son offre, il insisterait surement. Peut-être d’un regard, peut-être avec des mots. Il dirait «Vegas» entre autre...Je veux bien te faire cette faveur, juste cette fois. Je veux bien rester, au moins cette nuit encore. J’ai nul part où aller, de toute façon. Plus d’essence, plus d’argent, plus d’énergie; un vrai raté. J’ai même pas répondus. Je l’ai laissé finir, me regarder et j’ai pris un pantalon troué encore sale de poussière d’asphalte et j’ai entamer de l’enfiler sous la serviette autours de mes hanches comme si je te prenais de haut. Regarde-moi. Le sans abris aux vêtements de marques. J’ai plus de tee-shirts. J’ai tout balancé pour faire de la place pour un biberon et des pots de bouffe pour la petite qu’elle mange chaud. Heureusement, elle n’est pas capricieuse...
Ta voix se lève encore et mon regard en fait de même, trouvant son visage fermé et pourtant comme un livre ouvert pour peu qu’on sache regarder.
« Je reviens de Toronto. J'ai observé si tu étais toujours là et ... je me suis inquiété, je crois. Donc, j'imagine que je suis heureux de te voir là, malgré tes putains de mots venins. » J’hésite entre rire et te dire quelque chose de doux. Je voudrais que tu sentes la terre trembler sous tes pieds.
« T’aurais fais quoi si j’étais resté là bas, hn ? Si tu m’avais trouvé là, assit à table avec Vegas sur les genoux, tu m’aurais ramené ici peut-être ? Dans ce trou paumé. T’aurais dû y penser avant, Victor. T’aurais dû m’en parler que tu cherchais quelqu’un. Qu’on en discute. Pas parce que tu me devais quek’chose, mais parce que putain, j’avais pas de toit au dessus de la tête sans toi. Tu voulais que je reste calme en te voyant faire tes valises ? Que je te supplies p’t’être ? T’aurais bander, tien. T’aurais bien bander, ouais... » Peut-être que je m’énerve, finalement. Moi je la sens, la terre trembler quand ma main agrippe ton poignet. Autours du mien, un petit bracelet de cuir. C’est toi qui l’a laissé derrière, Victor. Je sais même pas pourquoi je le porte encore... Je m’y suis attaché, mais la cordelette s'effrite, maintenant...
« Je t’aurais peut-être suivis si t’avais pris deux secondes pour me dire « Plume, y’a ce mec en Alberta, je le cherche depuis longtemps. » Putain, j’aurais fais mes valises en trois secondes si tu me l’avais demandé, je me serais trouver quelque chose en deux jours. T’essaie de me dire que c’est ma faute si je t’ai pas suivis, mais tu me l’as pas demandé. T’as pas essayer de me le demander, ni de me calmer. » Je la sens, la vague de chaleur dans mon bras quand mon autre main s’écrase contre le cadre de la porte plutôt que sur toi. Je t’aurais pas frapper... Pourquoi ? Mon visage est proche du tien et mes doigts sur ton poignet, serre trop, comme ma poigne sur ton coeur.
« Fallait t’inquiété y’a 5 mois, Victor, j’ai d’ja une chambre de motel loué. » Ma voix c’est adoucie, se faisant souffle tiède sur tes lèvres, là. Je pourrais les happées si je le voulais. Je pourrais les embrasser et marquer mon territoire sur toi si l’envie me prenait... Vois-tu le mensonge dans mes yeux. Pourquoi serais-je ici si j’avais une chambre ? Me laisserais-tu retombé dans mes vieilles habitudes sans broncher ? Me sauver comme ça, faire comme toi. Me laisseras-tu m’évader et t’échapper ? Tu ignores si je reviendrai cette fois, si je passe la porte...
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(#) Sujet: Re: l'enfer, dans mon être (feather) Jeu 5 Sep - 6:41
Je le vois, tu sais. Juste là, là, au coin de tes prunelles. Il passe au travers d'un mouvement rapide, se glisse au travers des ombres, enfoui un couteau en creux de mon coeur avant de fuir comme un lâche. Je le vois, oui, ce sentiment, celui qui n'a pas de nom, celui qui ne devrait pas être, et qui pourtant, me prend par les tripes, et puis les sort par en avant. Il est petit, ou alors trop grand, furtif et malin, démoniaque et angélique, un instant peut-être, à la fois. Il est là. Je l'ai vu, Feather, derrière l'ombre qu'est ton regard. Je l'ai vu, et aussi doux puisse-t-il être, malgré le sang sur ses mains, il me fait peur. Il me fait encore plus peur que les cris, ou alors que les larmes. je crois. Car il pourrait se trouver à être doux, une fois, une seule fois, et je pourrais m'y faire. J'aurais pu m'y faire, à cette vie, là-bas, à toi, au creux de mes bras. À ces touchés, là, bien légers, les palpitements, au fond de mon coeur, alors que je connaissais plus l'heure. Et puis, d'un coup, brusquement, j'aurais pu me retrouver dans le noir, de nouveau, après avoir toucher à la lumière la plus vive qui soit. Les portes se seraient fermées, brusquement, devant moi, et de nouveau, j'aurais été sur le sol gras, parmi ceux qui ne se relèvent pas. Tu comprends, Feather? Un seul soupir de toi, et puis, je serais de nouveau tout en bas, parmi les rats. Je serais de nouveau faible, incapable de serrer les dents, et les poings, incapable du moindre mouvement, pour avancer, dans la vie. C'est ça, au final, qui me ronge, en dedans. Savoir que tu pourrais, d'un simple je t'aime à je te hais, détruire tout ce qu'il y a de moi.
Non, Feather. Pitié, non. Ne fais pas ces yeux là. Je n'en peux plus, de les voir. Ils sont là, toujours, dans le noir le plus total. Ils sont là, toujours, petite lueur maligne, au creux de mes rêves, armés de tes mots, là, abjecte et douloureux. Dis tout ce que tu souhaites, Feather, crache les mots les plus douloureux, qu'importe, tu sais. Je les ai déjà tout entendu, au creux de la nuit, et la suite n'a été qu'insomnie. Tu me voles mes nuits, tu sais ? Tu les voles par millier, et juste pour ça, que pour cela, il y a des bras, que j'ai été rejoindre, comme pour te torturer, te faire fuir, qui sait. Mais tu étais là, de nouveau, le lendemain, dans la nuit, encore plus violent, et plus présent. Encore plus poison, au fond de mes veines, et tourment. J'ai fermé les yeux, fort, pour oublier, pour ne plus y penser. J'ai tendu mes doigts, fort, sur cette photo, dans mon portefeuille, dans l'intention de la jeter. Mais rien n'est arrivé. Tu es resté. Tu es le pire des parasites, tu sais ? On ne peut pas se débarrasser de toi. Tu es là, et toujours tu seras. Que ce soit doux ou tendre, qu'importe. Tu es là. Et moi... moi, je ne peux qu'assister à tout cela, assister à ce spectacle macabre que tu joues du bout de tes doigts, du bout de tes lèvres, et puis, doucement, sans un mot, attendre que tu en ais fini, avec mes entrailles. Mon coeur à demi dévoré.
Tu ne m'écoutes pas. Tu ne l'as jamais fait, après tout. Malgré tous les cris, là au fond de mes prunelles, tu ne m'écoutes pas. Ce ne sont que des caresses, contre tes traits, et puis tu les pousses, des bouts des doigts, avant de sourire un peu, tout bas, et de commencer ton discours, pour te jouer de moi. Ou pour... je ne sais pas. Je ne sais plus rien, lorsque tu es là.
Tout semble avoir perdu de son sens, subitement. J'ai mal à la mer.
Et toi...toi, tu es là. Tu es là, avec tes mots, cette fois. Il ne fait pas noir, encore, et cette fois-ci, ils ne sont pas venus seuls, ces salauds. Tu. es. là. Tu es là, putain. On dirait que je ne le réalise pas. Que ça ne se peut pas. Je dois avoir les yeux fermés, Feather, pour que tu te sois là. « T’aurais fais quoi si j’étais resté là bas, hn ? Si tu m’avais trouvé là, assit à table avec Vegas sur les genoux, tu m’aurais ramené ici peut-être ? Dans ce trou paumé. T’aurais dû y penser avant, Victor. T’aurais dû m’en parler que tu cherchais quelqu’un. Qu’on en discute. Pas parce que tu me devais quek’chose, mais parce que putain, j’avais pas de toit au dessus de la tête sans toi. Tu voulais que je reste calme en te voyant faire tes valises ? Que je te supplies p’t’être ? T’aurais bander, tien. T’aurais bien bander, ouais... » Mes yeux se baissent, épousent le carrelage perfide de la salle de bain. Je ne dis rien. Il n'y a rien à dire. Parce que toujours, toujours, tu dis tout. Le moindre mot, aussi dur soit-il, s'évade de tes lèvres et détruit mes oppositions. J'ai envie de te dire, tu sais. J'ai envie de te dire, dans un murmure. un j'ai-peur... mais je ne sais pas le faire. J'ai toujours, au plus loin que je me rappelle, été incapable de le faire. On m'a laissé seul, au bout milieu de la mer, et les cris, aussi fort soient-ils, comme les cris, ne servaient à rien.
J'ai grandi à être seul. Pas à être deux. Encore moins trois.
J'ai fui, je crois. J'ai froid, j'ai fui. Mon coeur est-il pourri ? Ne le mords pas trop fort, Feather, il ne faudrait pas qu'il t'empoisonne. Tout, mais pas ça. Pas toi. Pas vous d'eux. Vous n'avez pas besoin de moi. C'est moi, oui, moi, qui ai besoin de vous.
Mes yeux se sont fermés, je crois. C'est certainement pour cela, oui, qu'un sursaut tente de prendre place, lorsque tu poses tes doigts sur moi. Tes doigts, bouillants, sur mon poignet. C'est comme un poignard en plein coeur. Pas le contact, non, mais de voir ce bracelet, là, pendant sur ta peau. Savoir qu'il a été là, tout ce temps, ce petit bout de moi, alors que je n'étais pas prêt de toi. Est-ce possible, tu crois, Feather, d'être jaloux d'un putain de bracelet ? J'encule la vache qu'il a été un jour, en tous cas. Mes yeux le quittent brusquement, pour se braquer au fond des tiens. C'est confortable, cette douleur, à mon poignet. Comme pour prouver que ce n'est pas un rêve. « Je t’aurais peut-être suivis si t’avais pris deux secondes pour me dire « Plume, y’a ce mec en Alberta, je le cherche depuis longtemps. » Putain, j’aurais fais mes valises en trois secondes si tu me l’avais demandé, je me serais trouver quelque chose en deux jours. T’essaie de me dire que c’est ma faute si je t’ai pas suivis, mais tu me l’as pas demandé. T’as pas essayer de me le demander, ni de me calmer. » Il y a des larmes, là, au coin de mes yeux. Non pas à cause du coup, à côté de ma tête, mais de tes mots. Trop brusque, trop tendre, je ne sais pas, qui foutent un bordel, dans ma tête. Un bordel immense, si tu savais. J'aimerais pouvoir dire pardon. Pourtant, ça ne voudrait rien dire, maintenant. Pardon, c'est tellement vide, à côté de tout ce qu'il y a là, entre toi et moi. Trop vide, peut-être. Mais... pardon, Feather. Pardon, désolé, d'être si pitoyable.
Tu devrais t'en aller. Il y a surement mieux, pour moi. Broie mon coeur, et envole toi. Comme une plume.
Il y a ton souffle, là, près de mes lèvres. Celui de la mort, ou du moins son souvenir, venant de mon enfance, me semble plus doux. La Mort, elle n'a qu'une emprise après tout, sur moi. Toi, tu en as des milliers, une infinité, oui. Et tu en joue, parfois. « Fallait t’inquiéter y’a 5 mois, Victor, j’ai d’ja une chambre de motel louée. » Mes sourcils se froncent, cette fois. Le discours est fini, les mots veulent sortir. Tu ne peux pas. Je peux, mais pas toi. Tu ne peux pas partir. Cette fois, ce sont mes doigts qui se posent sur toi. Sur ton bras, là, toujours figé à côté de ma tête. Je ne veux pas ; lis-le, comprends le, peu importe. Tu ne peux pas. « Non » Ça claque, d'une voix trop sèche. Ma tête se secoue, brusquement. Tes mots semblent arriver à toute vitesse, comme si je voyais le film de nouveau, rapidement. Mes yeux, fous, fixent tes lèvres trop près. Putain, je m'en fiche, tu sais. Je les prends, là, sans gêne. Frappe moi si tu veux ; ça sera moins douloureux que tes mots, de toute manière. Le baiser est fort, brute, un peu trop rapide, un peu trop appuyé, qui sait. Il est comme un noyé qui essaie pour une dernière fois de nager. Il n'y parvient pas, évidemment. Je détache mes doigts de ton bras, et puis les tiens du mien. « Non, tu ne peux pas. Tu restes ici. Je m'en fiche, de cette putain de chambre d'hôtel. Je la brûlerais, s'il le faut, bordel. » Les mots grondent, depuis le fond de la gorge. La distance, l'attente, l'agonie, tout me frappe de plein fouet. Ma respiration est folle. Je suis fou.
Je suis fou par toi. Je suis fou de toi.
Mes lèvres se tordent, alors que je me rends compte de ma bêtise. De l'enfant que je suis, d'un coup. Mes traits se cassent les uns contre les autres, et ma main se perd dans mes cheveux, les serrant, fort, si fort, que j'en viens dément. Qu'importe. Je garde contact avec la réalité, ainsi. « Tu ne peux pas prendre une chambre d’hôtel. Tu n'en as pas les moyens. Tu n'as même pas un pantalon décent...et puis si tu avais le moindre centime, tu le prendrais pour acheter de la nourriture, pour Salomé. Tu n'as pas pris une chambre d’hôtel. » Je me parle, ou alors je te parle. Qu'importe, au fond. Ça revient au même. Mes yeux se lèvent, te croisent de nouveau, alors que je fais les cents pas, dans la grande salle de bain. « Elle... » Ma douche se tord, encore. Je me souviens de ces fois où j'allais dans la chambre, parfois, lorsque tu n'étais pas là, jouant avec elle, me cachant un peu, pour l'entendre gigoter, et puis dire des choses sans queue ni tête, incapable de ne pas me voir. C'était doux, au fond de mon coeur. Mais... je ne peux pas. Je n'en ai pas le droit.
Elle mérite mieux, au final, que tout cela.
Mes prunelles s'affaissent, alors, doucement, alors que je recule d'un pas. D'un pas, léger, avant de, d'un mouvement cassé, me tourner et quitter la pièce.
Je ne sais plus où donner de la tête. J'ai l'impression d'avoir déjà tout fait de travers, et pourtant, le moindre de mes pas semble aggraver mon cas. Je ne comprends toujours pas.
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(#) Sujet: Re: l'enfer, dans mon être (feather) Ven 6 Sep - 5:07
Daddy's back
Je m’attendais à un cris, une insulte, un : « Tu es trop con feather, tu peux pas partir de cette façon, dans ton état. » Mais non. Non, loin de là... Tellement loin de ce que je pensais...
Ses lèvres. Sur les miennes. Que fais-tu pauvre imbécile ? La bouche tendre et tiède s’éprend de la mienne et répond à ma provocation. Sa voix était sèche avant qu’il n’ose franchir la limite nous séparant. Son geste est triste, désespéré et salit d’amour. Salit de tendresse. Une tendresse qui fait mal. Qui te fait mal à toi-même, Victor. Tu te brûles avec la cigarette que j’ai allumé pour toi. Tu te brûles à mes lèvres et putain, elles s’en redemandent, ne quitte pas les tiennes et en profite amplement de ce long frisson le long de mon échine dorsale. La vague de chaleur qui s’éprend le long de mon dos, de ma nuque et retient mon souffle. Ne fait pas ça, Victor. Je ne le repousse même pas, cherche même un peu son contact, osant un pas de plus vers lui. Je le sens craquer pour moi, encore un peu, se fendiller sur les contours de son coeur déjà en morceau... Sa bouche, elle se raccroche à moi comme si la douleur que je lui apporte le gardait en vie. N’est-ce pas cruel de ma part ? Je te détestes, mais égoïste, t’oblige à rester autours de moi. Jaloux, les autres sont futiles à tes yeux, maintenant, car je suis là. Mon odeur, mon corps, je t’envahis, désormais. Partir, même sera inutile comme ce le fut puisse que je suis là, encore. Toujours, tu comprends saleté de con ? Tu m’appartiens quand ta bouche se presse contre la mienne, que tes doigts touche mon bras...
Je le savais qu’il ne voudrait pas que je parte, j’ignorais seulement de quelle façon il tenterait de me retenir. J’ignorais comment faire, si il me me retenait pas cette fois aussi. Seulement, à mes yeux, Victor est prévisible. Je sais ce qu’il pense, je sais ce qu’il ressent. Je sais ce que je veux...
Ses doigts quittent les miens et son visage s’éloigne du mien. Petit à petit, je respire de nouveau, secoué par un sentiment sale et violent. Machinalement, le bout de ma langue passe sur mes lèvres, nettoyant les traces de toi... Ou alors, les goûtant de nouveau... Je savais que tu me retiendrais.
Tu ne m’as pas déçus, Victor... Sa réaction est violente. Je le vois se prendre la tête, littéralement, se battre avec lui même, j’imagine. Il ne veut pas être égoïste, il ne veut pas se cacher et à la fois, ne peut faire autrement... J’ignore si tu pleures, Victor, mais ça me plait de te voir de cette façon. Blessé, coucher presque à terre devant moi. Tu agis comme un enfant et tu sais, j’aime bien cette réaction égoïste. J’aime savoir que tu m’aimes de cette façon... Seulement, tu ne peux pas.
Tu ne peux pas finir comme les autres, Victor. Regarde-moi, je te tuerai, comme Dimitri, comme Aude aussi. Il craque encore et se perd. Le masque se fendille encore d’avantage et je le sens se crisper de l’intérieur. Mes doigts, pourtant, se tendent pour toucher son bras. Il va s’arracher la cervelle à se tirer les cheveux de cette façon, pour ne pas pleurer. Un soupir, de ma part, révolté et mesquin. Volage et voltage, pour cacher la brûlure que tu causes à être si mal en point maintenant... Il n’a pas le droit de me faire du mal; je suis celui qui doit le pousser à bout, l’éloigner de moi pour qu’il reste en vie... Si tu savais, Victor comment tu me fais chier, au fond de mon coeur, comment tu me fais du mal à être aussi fragile et facilement démolit par mes mots. J’aurais préféré que tu me gifles de violence et que tu m’étales ma propre connerie devant les yeux. Seulement, c’est pas son genre, n’est-ce pas ? Pas avec moi. Tu ne peux pas me dominer, moi... Il n’y arrive pas. Il faudrait qu’il tue ce sentiment pour y arriver.
« Tu ne peux pas prendre une chambre d’hôtel. Tu n'en as pas les moyens. Tu n'as même pas un pantalon décent...et puis si tu avais le moindre centime, tu le prendrais pour acheter de la nourriture, pour Salomé. Tu n'as pas pris une chambre d’hôtel. » Mon regard reste froid même si ça grince au creux de ma poitrine. Pourquoi ne peux-tu pas simplement m’insulté, Victor ? Fait-le. Vire-moi.
Salomé. Ce prénom. Ce prénom. C’est même pas le sien, c’est Vegas son nom, Vegas Usdi Chilam. Mon bébé, mon étoile, ma fille et tu penses que tu peux la rebaptisé comme ça, comme si tu l’avais mis au monde ? Arrête de l’utiliser. Ça grince encore au creux de moi. Je déteste cette sensation, l’acier qui chauffe et me brûle la poitrine, le torse, pousse mes doigts à trembler encore comme tu marches devant moi. Je soupir, encore et j’ai l’impression de soupirer les flammes tellement ça brûle au creux de moi. J’aimerais que se soit la colère qui m’incendie de cette façon...
« Tu vas te faire mal, Victor. » Ne te laisses pas avoir. Mon indifférence apparente, sans faille, ne la laisse pas te confondre. Je le suis des yeux, je le regarde marché, ronger par la culpabilité et le mal qui l’habite : moi. Je le voit qui pense aux autres avant lui et qui se sent mal d’avoir abandonner deux de ses protégés à la rue. Tu culpabilise tellement, que j’ai même pas envie de te venir en aide, seulement, si tu pleures, qu’est-ce que je vais faire, moi ? Comment je dois réagir face à toi, dans cet état ?
Et voila que tu pars. Encore. Putain. T’es pas foutus de me regarder dans les yeux et de me dire directement que tu veux que je reste. À la moindre émotion trop forte, tu te barres. Victor, le grand, le dur, le mou, le triste. Pauvre, pauvre petit Victor entre les pattes d’un méchant loup. Voila qu’il pleure presque à l’idée de me voir partir et voila que je faiblis de te voir comme ça. Triste. Déchiré. Mes épaules s’affaissent, fatigué, émotionnellement coincé entre toi et ce que je devrais faire, ce que je fais toujours. Vegas t’appel et même ton frère t’as vu. Il l’appel de sa voix inquiète.
«Victor ? Tout va bien ? » Soupir. Encore. Quelle merde alors. Je peux rien faire d’autre que de suivre, t'attraper par le poignet et te tirer dans la chambre, de force, claquant même la porte derrière nous. C’est la violence dans mes gestes, oui, la violence dans ma tête, envers toi et pour une fois, envers moi aussi. Je ne sais pas quoi faire, mais tu es là, maintenant, coincé avec le loup dans sa cache.
« Putain. » Bon début. J’imagine que je marque une pause un peu trop longue. Mes doigts cherchent les mots à prononcer dans mes mèches encore tremper, les gouttelettes se perdent sur ma nuque et sur mon visage et je les sens couler lourdement sous mon teeshirt qui me colle un peu trop. Mes digitales passent de mes cheveux aux manches de mon haut que je tourne pour qu’elles tiennent sur mes épaules, comme je l’ai toujours fais. Ça ne plaisait pas, tu te rappels ? Quand tu me voyais avec ton teeshirt comme ça, remonter sur mes épaules malgré son prix exorbitant et sa «classe» mythique. Rien que tu tissus, j’te disais. T’appartenait-il celui-là aussi ? Il est méconnaissable en tout cas. Usé à la corde, comme tout le reste... Même ma voix est usée jusqu’à la corde, mes mots aussi... « Tu vas pleurer c’est ça ? Tu vas te mettre à pleurer pour que je reste coincé avec toi ? Voila on est coincé, personne peut te voir, alors pleure s’tu veux, Victor. Dis-le ce que t’as à me dire. Je suis là, j’cris pas, putain de bordel de fuck, je suis même pas en train de crier dessus alors que je devrais. »
Je me sens agressif avec toi. Ma voix est calme, mais mes gestes brusques. Mes doigts se sont serrés sur le poignet que j’ai toujours pas lâché et je tire encore dessus. Frustré d’être incapable de te consoler, de vouloir que tu me détestes plutôt que de m’aimer. J’ai envie de t’entendre me dire de rester. Tu as vu juste, enfoiré, j’ai nul part où aller, comme quand tu m’as trouvé la première fois et que tu m’as filer ton numéro de téléphone. Il flottait beaucoup ce soir là. Presque que comme dans tes yeux, maintenant...
« Y’a pas d’issue c’te fois ci, Victor. Pas de fuite possible, enfoiré. » C’est plus fort que moi, je t’ai poussé contre le mur, pour te coincé encore contre moi. Mon regard dans le tien, mon visage près du tien... La goutte de ma mèche tombe sur toi, maintenant... Incapable de compassion, voilà que je te pousse jusqu’au bord du gouffre, prêt à me lancer dans le vide avec toi...
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(#) Sujet: Re: l'enfer, dans mon être (feather) Ven 6 Sep - 6:13
Comment tu fais, Feather ? Mais qu'est-ce que tu m'as fait, Feather ? Je ne comprends plus rien. J'ai beau fermé les yeux avec force, prié pour que tu ne sois plus là, et que tout soit de nouveau en noir et blanc, loin de toi, lorsque je les ouvre, il y a une lueur, des couleurs, tout autour. Des couleurs trop vives, qui me brûlent les yeux, et qui bouffent mon âme. Des couleurs qui se glissent au creux de mon coeur, et qui le font battre, alors qu'il ne sait plus le faire. Il bat trop fort, trop vite, pour le peu qu'il sait faire, Feather. Ça fait mal ; il n'est pas prêt, Feather, mon coeur, à battre aussi fort que cela. Éloigne toi. Répare le, ou alors, éloigne-toi. Ça fait mal, trop mal. C'est comme un train, là, soudainement mis sur les rails, alors qu'elles ne sont pas finies. Il fonce droit dans un mur, il le voit, mais il n'a pas de frein. Il ne peut pas se stopper, juste vivre l'instant, et ressentir la douleur avant la vie. C'est ça, Feather, que je ressens, avec toi. J'ai les yeux grands ouverts, obligé d'assister à ma propre chute. Car je vais tomber, Feather, Mon coeur est trop lourd, et je ne parviens plus à voler. Mes ailes de fer ne sont pas assez fortes, et mes vraies, et bien, ça fait longtemps qu'elles sont mortes. Je ne sais pas voler, Feather. Nous allons nous écraser. Je vais m'écraser. « Tu vas te faire mal, Victor. » C'est de ta faute, ça, tout ça, Feather, Ça t'amuse, n'est-ce pas ? Il y a un sourire, sur tes traits, là, alors que tu me vois, alors que je me noie, marchant vers la porte, le salon, longeant le couloir, pour ne plus te voir. Tu me suis, n'est-ce pas ? Oh, je le vois, ce sourire, sur tes putains de lèvres. Tu dois bien rire, là. Tu dois être content de me voir si bas, tout en bas, là, lamentable, juste à cause de toi.
Je ne parviens plus à résister, je crois. Je ne parviens plus à respirer. Il y avait du poison alors, sur tes lèvres ? Mon coeur en te suffit donc pas, tu es venu prendre mon corps, maintenant ?
Ce n'est pas un couinement, non, qui s'évade de mes lèvres, alors que mes pas se font fermes, que je m'éloigne de toi. Ce n'est pas une plainte, encore moins un cri du coeur. Ne crois pas ça, Feather. Je ne t'aime pas. Tu n'es rien, pour moi. Tu n'étais qu'un jouet. Qu'un jouet. Tu n'es rien. J'ai beau me le dire un millier de fois, les larmes restent toujours là, prisonnières de mes paupières, et mon coeur se fait plus douloureux, face aux coups du tonnerre qui dansent, là, en son sein.
Je cours après la vie, mais elle est derrière moi. Je cours après la mort, sans le savoir. « Victor ? Tout va bien ? » Mes yeux se posent sur Heath. Il est réveillé, maintenant. « He- » Il y a quelque chose de brisé, dans ma voix. Tu m'empêches de faire un pas de plus. Une seconde, à peine, voilà ce que j'ai, comme temps, pour voir les traits de la petite, dans les bras d'Oscar. Tes doigts sont brûlants, contre mon poignet, alors que tu me tires avec force dans ma chambre. Mes yeux se ferment avec force; je n'y crois pas. Je ne veux pas y croire, en fait, je crois. Pourtant, il n'y a que le silence, là, et puis des bruits d'enfant, peut-être, de l'autre côté de la porte. Le silence, et puis tes doigts brûlant, trop peut-être, contre ma peau.
L'inondation est pour bientôt, je crois. Le train va de plus en plus vite, et le mur ne s'éloigne pas, lui. L'impacte est pour bientôt. « Lâche moi » Ça aurait pu être un grognement. Ça aurait du, oui, être un grognement. Un signal d'avertissement, avant la tempête. Mais il faut croire que le Victor, il n'est plus grand. Il se sent petit, là, au creux de tes bras. Il se sent petit, et sa voix se brise. Ma voix se brise, et tout se fracasse, contre le sol. L'impacte est pour bientôt. « Putain. » Un coeur déraille un peu, au son de ta voix, avant de se remette sur la voie. Il est soulagé, ce con, mais ça ne sert à rien, au fond. Cette voie, elle me mène en enfer. Putain, j'ai mal.
Mes prunelles se posent sur toi. Tu es calme, beaucoup trop peut-être. Calme, là, dans ton t-shirt en lambeau. Dans mon t-shirt en lambeau. Il est beaucoup trop grand, pour toi. Tu ramènes les manches, sur tes épaules, alors qu'une pluie tombe, là sur ta tête. Il y a toujours eu une pluie, je crois, au dessus de toi. À chacune de nos rencontres. Tu peux me dire, toi, pourquoi ça me fait du bien, soudain, de t'observer comme ça ? C'est un bordel. Les gens en feront un film, un jour. « Tu vas pleurer c’est ça ? Tu vas te mettre à pleurer pour que je reste coincé avec toi ? Voila on est coincé, personne peut te voir, alors pleure s’tu veux, Victor. Dis-le ce que t’as à me dire. Je suis là, j’cris pas, putain de bordel de fuck, je suis même pas en train de crier dessus alors que je devrais. » Non, tu ne cris pas. Mais tes yeux, Feather, et bien, ils le font, pour toi. Ils crient fort. Ils piétinent tout, sur leurs passages. Ils me tuent, tes mots, et pourtant, ils sont doux. T'imagines ? Tes putains de mot m'ont manqué. Ta franchise bien trop grande, elle n'a manqué.
C'est comme revenir à la maison. Revenir à la raison...
Il y a la rage, toujours, au fond de toi. Je le sens, là, à la pression de mes doigts. Il y a bien des manières, Feather, pour me blesser, mais celle du corps ne fonctionne pas. Il n'y a plus rien à blesser, sur ce corps. Peu importe la douleur que tu essayeras de me faire vivre, elle sera faible, à côté du passé. Tu ne peux même pas t'imaginer. « Y’a pas d’issue c’te fois ci, Victor. Pas de fuite possible, enfoiré. » Mon dos rencontre le mur avant que je ne comprenne tes mots. Mon souffle se coupe, un peu, à peine, assez. J'ai l'impression de me réveiller, là. Un petit choc pour mieux ouvrir les yeux, ce matin. Tes prunelles sont beaucoup trop près, comme tes lèvres, mais qu'importe. Je ne chigne pas. Les larmes sont solitaires, sur mes joues, mais mon visage est de marbre. Vois-tu, Feather, au fond de mes yeux ? J'ai décidé que le train ne pouvait plus s'arrêter. Que je ne pouvais pas sauter. J'ai décidé de le fracasser, ce mur. « Qu'est-ce que tu veux entendre, Feather ? Quelles mots ont envahis tes rêves, hm ? » C'est un murmure agressif, un peu. Trop, surement. Il me fait mal.
Ma tête se pose contre le mur, et mes yeux se lèvent. Un soupir se glisse hors de mes lèvres. Si tu savais, Feather, comme cette position est confortable. Je te mettrais sur les nerfs le plus souvent possible, à l'avenir, pour pleinement en profiter. Oh, ne t'inquiètes pas. La position va s'inverser, aussi. Je suis sur que tu adores être plaquer contre un mur, tes jambes liées, là, autour de mes reins. Tu en as rêvé, de ça aussi ? Moi, oui. Trop souvent, surement. Mes prunelles tombent de nouveau sur toi, doucement, alors que les larmes ne sont que cadavres, maintenant, sur mes joues. « Tu ne veux pas répondre, hm ? J'vais y aller avec les mots de mes rêves alors... » Ma langue passe sur mes lèvres, alors que mes doigts tremblent , un peu. Ma confiance est présente, mais elle n'est pas des plus fortes. « J'ai cru en crever, le jour où je me suis rendu compte que ça pouvait arriver. Que c'était arrivé, en fait. Putain, il battait, ce connard. Ça doit être les putains de coup que tu donnais aux gars, sur le ring, qui ont fait écho dans ma poitrine. Bravo, feat' T'as réanimé mon coeur. Ça fait foutrement flippé. Tu comptes te faire une armée de zombie ? » Rire creux, au travers de ma gorge. Douloureux. « Tu as raison, Feather. Je suis faible, lâche. J'ai eu peur, et je l'ai montré clairement. Tu l'as lu, dans mon dos ? C'est écrit en grand. Mais toi aussi, Feather, t'as peur. Putain, je le vois. Je le sens, tu sais. Ce mouvement, juste celui-là, que tu viens de faire. Un petit pas en arrière. Toi aussi, là, tu meurs d'envie de foutre le camp, sauvagement. Toi aussi, ça te fait la chienne, ce que tu ressens. » Mes derniers mots ne sont que murmurer, là, contre tes lèvres. Je me suis approché. Un peu trop peut-être. Je ne te vois plus. Je ne vois que tes lèvres, là, contre les miennes.
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(#) Sujet: Re: l'enfer, dans mon être (feather) Ven 13 Sep - 3:52
Daddy's back
Mes doigts tremblent sur lui. Entre la colère et la fatigue qui me domine. Je le tiens là, solidement entre l’envie de le lâcher et le besoin de le garder. Il m’emmerde, lui, à être accroché à moi comme à une bouée de sauvetage. Je suis pas censer te sauver, Victor. J’en suis incapable. J’ai jamais sauvé personne. Aude est morte, ma mère, mon père en prison, Dimitri, aussi... Et que dire des autres, ces filles à qui j’ai brisé le cœur et tout les comme lui, comme Victor qui se sont enticher de mes saloperies. Sont-ils tous complètement tarés ? T’es taré, Victor. Tu vois le feu au fond de moi et tu t’y jètes cœur devant, sans protection avec même pas tes poings levés pour te défendre. Je te chasserai, Victor. C’est ma nouvelle résolution, maintenant. Être un véritable connard avec toi, pour t’éloigner. Pour que tu te sentes malaimé en déconfiture et que tu abandonnes cette idées salissantes que de construire quoi que se soit à mes côtés...
Ouvre les yeux, Victor, s’il te plait...
Ouvre les yeux parce que je peux plus partir, maintenant. Je t’ai vu, j’ai plus envie. Je te vois là, faible, pleurer et sur le point de sombrer un peu plus. Je peux pas fermer les miens, mes yeux. Tu pleures, oui. Ton visage est dur face à moi et je déglutis en sentant les petits morceaux de ton petit coeur de verre fondre sous la flamme de ta détermination. C’est ce regard, celui-là, exactement qui me serre de l’intérieur. Un étaux d’agression douce que je ne supporte pas vraiment. Je sais que tu es faible.
Je sais tout ça. Je sais que tu meurs d’envie que je reste avec toi, que je nous laisse une chance. J’ignore si je peux, j’ignore si j’en serais capable. J’ignore même si j’en ai envie. Te laisser une chance, Victor, c’est risquer ta vie et le reste de ton petit coeur de verre fondu, quitter ma solitude confortable et ma vie de sans abris pour rentrer à la maison... Tu me fais chier, putain. Tu me fais chier à être beau de cette façon, à pleurer comme si je t’avais insulté sans le faire. Peut-être que j’aurais dû... Je préfère quand on s’engueule... Je sais quoi faire quand on s’engueule, mais quand tu pleures, Victor, tu me brises de l’intérieur, tu me ramènes un peu plus à la maison... Tu es trop près pour je puisse survivre à cette vision. Tu es un cauchemars, un film d’horreur et un péché sur patte, espèce d’enculé... Tu es tellement triste que j’ai pas envie de t’aider. J’ai pas envie d’essuyer les larmes sur tes joues, j’ai envie que tu pleures et que tu regrettes de m’aimer de cette façon. Je vois jusqu’au moindres détails de ta peine. Je devines tes souffrances comme je les tiens au creux de ma main... Je pourrais les souffler au loin, oui, mais j’ai envie de te les souffler au visage. C’est un peu ce que je fais, d’ailleurs, n’est-ce pas ? En étant là, devant toi, avec mon attitude un peu brusque, un peu sauvage, sans vraiment de façon...
Peut-être que j’aurais dû téléphoner avant de venir, au final... Tu me tentes, à être là, ton souffle sur ma peau, caressant mon derme avec la même chaleur qu’avant quand les envies prenaient le dessus et que j’avais du mal à me retenir de t’attirer avec moi sous la douche... J’en ai rêvé, oui, aussi. J’ai été hanté, oui, par cette image de toi nu, de ton corps, de ta voix, de ta bouche autours de mon sexe tendu ou de tes doigts dans mes cheveux ou sur ma nuque, tes lippes contre ma peau... Sauf que ça se terminait toujours mal. Mante religieuse, tu me mordais et je finissais là, dans ton lit, au bout de mon sang, par soupirer ton prénom dans un faible spasme de plaisir... De beaux rêves, je n’en fais jamais. J’y crois plus non plus, aux beaux rêves et aux sentiments forts qu’ils évoquent. Y’a que de la violence dans mes rêves. De la violence et de la rage. Comme dans mon regard...
Comme dans tes mots aussi. La rage de m’avoir ici, là, pour de bon... Je me souviens plus d’avoir entendus ta voix, mais j’ai sentis tes mots contre ma bouche. Le souffle de ta bouche est venue le glisser contre moi. Un peu violent, j’y arrive, n’est-ce pas ? À te pousser à bout... Les mots de mes rêves. Qu’est-ce que tu racontes, putain ? Tu veux que je te dises quoi ? Que tu m’racontes tes histoires, comme tu le faisais avant ? Que j’ai rêvé de te voir avec Vegas sans dormir ? Que j’ai fais toute cette route parce que tu me manquais... Ça n’arrivera pas, très cher. Alors je dis rien, je préfères le silence à la vérité stupide et niaise de mes sentiments dépités. J’en ai tenus trop de cœur encore battants entre mes doigts pour t’avouer toute ses choses... Tu vis dans un trou paumé, Victor, mais les accident arrive là aussi.
Je ne bouge pas, non plus. Les produits chimiques de ton souffle, c’est ton amour et je le sens qui glisse contre ma pulpe, m’empoisonne l’existence, m’empêche de rejeté systématiquement ce que je ressens pour toi. Tu pleures, oui. Encore quand tu laisses planer le silence entre nous. Ce stupide silence remplis de mots. Ce silence con qui crie ce que tu tentes de me susurrer âprement, c’est toi qui m’empêche de respirer, dans ce silence. Mes doigts quittent ton corps et se serrent en poings solitaire. J’avale la salive de moi et déclenche une avalanche de gouttelettes le long de mon cou. Mais je t’écoute. J’essaie, en tout cas, comme tu murmures tes mots contre ma bouche...
Ils sont là, maintenant. Entre nous. Nos battements de cœur. Entre deux virgules et deux mots tordus. Tu les étales devant moi et aussitôt, je me suis armé jusqu’aux dents. Peur. Oui. Peur de te voir mourir aussi, peur que tu pense que ce que je ressens, c’est rien du tout. Peur de réussir à t’éloigner, bien que je le désire vraiment du fond de mon être. Il faut que je te fasse mal, Victor, il faut que je te blesse jusqu’au plus profond de ton petit corps d’oiseau. Faut que je te balance du nid avec un poids autours du coup... Alors je serre encore les poings, mes poings tremblant et marqué de cicatrices de coups trop donnés...
Sauf que je soupir, mes lèvres trouvent les siennes, mon corps craque, dévore le tien. Je t’attire, une main au creux de tes reins pour te presser contre mon corps, je veux... Sentir ta peau contre moi, juste une fois. Je n’ai rien de doux, c’est pas tendre, je m’impose sur tes lippes, les marquant au fer rouge. Tu m’appartiens, enfoiré. Tu es. À. Moi. Et c’est tout... Ma paume glisse sous ton haut, même, caresse ta peau avant de repousser plus doucement contre le mur et glisser sur ton ventre, traçant les abdominaux définis que tu possèdes... L’envie latente est là, encore.
Elle m’hurle de ne pas te lâcher, me crie de ne pas retirer le bout de jambe qui c’est glisser entre les tiennes, d’accepter... Ce qui me prend, peu importe ce que c’est. Je veux juste te tenir contre moi, cette fois si. Juste cette fois si...
Regarde comment on s’emboîte mal et parfaitement à la fois... Mes dents s'emparent de ta lippe et morde fort, trop fort, la peau tendre et fragile et je goûte le métal de ton sang en passant le bout de ma langue sur la marque. Ma cicatrice, sur toi. Mon regard se fait dur contre le tien, l’acier froid de l’enfer de ton être...
« ... » On dirait que j’hésite. J’ai perdu le souffle, malgré moi dans cette tentative, stupide de te garder et de te perdre à la fois...
« J’ressens rien. Victor. Rien du tout. » Mes doigts glissent pourtant sur ta joue avant que je recule, me sépare de toi et me tourne vers le miroir de ta chambre, chassant mes cheveux d’un geste de la main presque désinvolte. Dans mon corps, c’est la tempête. Je peux pas te regarder, maintenant. J’essaie de garder la tête haute et de rester méchant avec toi, mais je le sens, l’orage dans mon cœur...
Ouvre les yeux, s’il te plait...
1 415 mots
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(#) Sujet: Re: l'enfer, dans mon être (feather) Ven 13 Sep - 5:09
Je ne suis plus rien. C'est là, écrit en grand au milieu de ma vie. Je ne suis plus rien. Qu'un déchet, là, sur le bord de la chaussée. Qu'un corps vide qui ne sait plus ce que ça bien faire, d'exister. Qu'un coeur, là, vide de tout battement. Je ne suis plus rien. Rien. Ça ne change pas d'avant, pourtant. Ça ne change pas grand chose. Sauf que mon coeur, avant, il avait été scellé. Scellé et verrouillé. Et tu t'y es glissé sans demander quoique ce soit ; tu en as volé des morceaux, tu en as actionné le mécanisme, malgré la poussière, et puis tu n'as rien dit. Tu n'as rien dit, Feather. Et moi, je suis parti. J'ai fui et la mécanique s'est mise à crier, à briser, à chialer. Tu as tout saccagé sur ton passage, Feather. Tu es comme un enfant, au fond ; tu touches, quand tu vois une pancarte qui dit de faire le contraire. Tu as enclenché la mécanique de mon coeur, celle qui avait été abandonnée depuis tant d'heures, et tu n'as rien laissé derrière. Rien. Un vide où les cris, les pleurs ne sont qu'écho. Et tout se brise, autour. Tout se brise. Le corps, après tout, c'est une grande machine ; les engrenages se suivent et tout se passe, tout se fracasse. Rien ne tient le coup ; j'étais habitué au vide, Feather, à la machine à off, rien qui ne fonctionne. La machine qui se brise, qui devient hors d'usage, je n'y étais pas préparé. Il y a des choses que je ne comprends toujours pas ; les cauchemars, trop fréquents, et mes yeux qui s'ouvrent grand, au travers du noir. Les battements déchirés de mon coeur, au levé, et cette manière qu'il a de se crisper, lorsque j'imagine que c'est toi, le téléphone qui sonne. Tu sais, Feather, tu n'es pas le meilleur mécanicien du monde. Tu es même le pire, selon moi.
Et tu es comme les autres, au fond. Tu reviens, là, avec des cris qui viennent du coeur. Tu me portes coupable, comme si j'avais volontairement ouvert mon coeur pour que tu y glisses tes doigts sales. Comme si je ne demandais que cela. Ton souffle est chaud, trop chaud contre mes lèvres. Tu me cries de t'oublier, de te laisser filer, et pourtant, il y a ce murmure présent, trop présent, et puis cet appel, au fond de tes prunelles. Qui cherches-tu à berner, Feather ? Toi ou moi ? Le voisin, peut-être ? Heath, dans le salon, qui ne comprend pas ? Qui retient l'autre, maintenant ? Dis moi, Feather, qui de toi ou de moi est maintenu de force contre le mur ? C'est peut-être une lueur d'espoir, au fond. Toi, tu agis, et moi, je dis les mots. Tes mots et les miens, peut-être. Je ne sais pas ; peut-être n'est-ce qu'un espoir, au fond. Que mes pensées qui résonnent trop fort, beaucoup trop fort, au point que je n'entends plus rien. Peut-être que tu es réellement là pour tout cesser, au final. Pour briser la dernière pièce fonctionnelle au fond de mon coeur plein de poussière, et puis foutre le camp de nouveau, sans me laisser adresser le moindre sourire, à la princesse, et puis lui caresser la joue, peut-être. Peut-être est-ce le coup de poignard final. Je ne sais pas ; les choses sont tellement différentes, avec moi. Peu importe la certitude de mes gestes, il y a toujours trop d'huiles, tout autour, et tout glisse, tout tremble et je tombe.
Si tu es là pour frapper, alors vas y, achève-moi ; un unique coup et tu auras raison de moi. Il en faut peu, pour le torturer que je suis. Si tu es là pour m'aimer, alors le fait, malgré le fait qu'au fond, ça risque d'être pire, beaucoup plus fort que le coup, j'imagine. Peut-être que, au fond, j'ai juste besoin de ta force. De la force de tes sentiments, là, pas dans tes mots, non, mais dans tes yeux. Et puis de tes lèvres, brusques, toujours. contre les miennes. De tes lèvres. De toi, tout bonnement.
De ton corps, là tout entier, qui se crispe contre le mien, alors que tu pose tes lèvres, fort, trop fort, contre les miennes. De ton âme qui essaie de dévorer la mienne. De ton coeur qui palpite bien trop fort, contre ma poitrine, comme pour donner le rythme au mien, pour lui dire, aller, bas, souviens toi. bas, toujours, fort. Tes doigts sont bouillants, là, contre ma peau, et tes lèvres sont voraces. Il n'y a aucun souffle, entre les miennes; je n'en ai pas de besoin, pour le moment. Tes lèvres me suffisent, et qu'importe le carnage qu'elles peuvent bien faire. Qu'importe tes dents, là, qui mordent ma lèvre, et font pleuvoir le sang. Qu'importe ce goût de fer, léger, que je goûte doucement, en ouvrant les yeux pour t'observer. J'ai envie de souffler un je t'aime tout bas, mais je ne le fais pas. Car il me fait peur, je crois, tout autant que tes yeux peuvent bien l'hurler. T'observes-tu dans le miroir, parfois, Feather ? Ta gorge a beau être nouée, incapable de tout avouer, les mots, ils se sont trouvés une nouvelle porte de sortie. Peut-être, qui sait, au fond, mes prunelles crient tout aussi fort. Peut-être que c'est le temps, pour la conversation des muettes.
Ton souffle est tremblant ; je le sens, là, contre mes lèvres. J'ai cette envie, au fond, de le capturer et puis puis de te donner le mien. Il n'est pas des plus réguliers, crois-moi, mais il est pour toi, en tous cas. Il tremble un peu, certainement, mais il est chaud, chaud de tes lèvres, et au goût de fer, un peu. J'ai envie de t'embrasser de nouveau, je crois. Possessivement, pour effacer tous les baisers que tu as bien pu partager avec des enculés, des salopes bien trop écervelées. J'ai envie de baiser tes lèvres jusqu'à tout les effacer, des tiennes comme des miennes, et puis de faire de même, pendant des heures s'il le faut, avec chaque recoin de ton corps. Mais il faut un temps, pour cela. L'impulsion n'a pas sa place, pas la première place, en tous cas, dans un pareil moment. Mon corps tremble de tout part. J'ai peur de perdre tout ce que j'ai, alors qu'au fond, je n'ai plus rien. J'ai peur de te perdre, alors que tu n'as jamais été à moi. Alors que je t'ai repoussé brusquement, après un léger baiser soufflé. J'ai envie de te posséder, de te marquer, malgré le fait que demain, je ne sais pas si je serais capable d'assumer. Si je suis assez fort, au fond, pour supporter cet amour trop fort qui me brûle les entrailles. Qui me détruit certainement. J'ai envie de fermer les yeux, même si le geste baigne dans l'imbécilité, et de goûter à ce que ça peut bien faire, d'être amoureux. De goûter à ce que ça peut bien faire, d'être heureux.
Et toi, toi, tu es là. tu trembles comme si la vie avait tout pris de toi, et comme si, au fond, tu ne voulais pas qu'elle prenne tout de moi. C'est peut-être ça, au fond. La fin, elle te fait peur. La fin, trop brusque et tragique. Celle qui nous prend par les entrailles et qui nous brise de l'intérieur. Je la connais déjà, cette fin, Feather. Elle en viendra pas avec toi ; elle a été le commencement. Ce qui reste d'arriver, maintenant, c'est bien pire ; ça pourrait être quelque chose de beau, comme un sourire et un murmure, qui sait. Toi, tu ne sais pas. Moi, j'ose croire. « J’ressens rien. Victor. Rien du tout. » Mes yeux se ferment, sous la caresse de tes doigts. C'est idiot un peu ; j'aurais préféré lire dans tes yeux, je crois. Mais lorsque j'ouvre les miens, tu t'es déjà détourné de moi. Il fait froid, tout d'un coup. Le coeur s'emplit d'une bourrasse d'air, et puis quelque chose hurle, au fond. La solitude, certaine. La dépendance, sans hésitation. Je ne te crois pas ; je n'ai pas besoin de tes yeux, pour savoir.
Je pourrais pleurer. Je pourrais crier, et puis te dire de dégager. Mais ce n'est pas moi. Tu sais, au fond, j'ai toujours besoin de cette impression de contrôle. Même sur toi, je crois, malgré le fait qu'au fond, jamais je ne l'aurais. Je prends quelques secondes, là, contre le mur, pour penser à tout cela. À toutes ces choses que cela implique ; à tous les pas que je pourrais faire, pour revenir en arrière, demain ou un autre jour. Je ferme les yeux, pourtant. Je prends le risque, je crois. Tu as bien fait tout ce chemin ; je dois faire un effort aussi, je crois. Je dois ouvrir les yeux, je crois. Mon corps est tremblant alors que je m'approche lentement de toi. Mes souliers claquent, contre le sol. Le bruit est doux, seul confort dans cette pièce, j'imagine. Mon assurance se résume au bruit, tant mes doigts tremblent. Mon regard croise le tien, par dessus ton épaule, dans le reflet du miroir. Mon pas se stoppe, un instant, ma respiration se bloque. Pourtant, je continue ; je ne peux pas abandonner. Je l'ai déjà fait une fois, c'est bien assez. Suffit de reculer, il est maintenant temps d'avancer. Mon corps se stoppe contre le tien, épouse ton dos, doucement. Mon souffle caresse ton oreille ; il a cette envie, au fond de mes tripes, d'y poser mes lèvres. Pourtant, je me contente de souffler. De souffler mes mots, alors que ma voix semble crier. « C'est vrai, Feather ? Rien ? » J'observe ton oreille, incapable de te fixer, là, dans le reflet du miroir. Mes lèvres effleurent ton oreille, aux moindres mots. « Ou alors, peut-être que c'est fort. Comme un cri que l'on ne cesse d'entendre, un cri qui dévore tout, qui résonne dans les moindres recoins, longtemps, si longtemps, qu'au final, on a cette impression de ne plus rien entendre. Comme l'écho d'une explosion, d'une bombe. » Mes prunelles trouvent le courage de dévier, et puis d'affronter les tiennes. Noires ; elles ne sont que puits sans fond, pour tant de gens, mais moi, je vois. Je vois, oui, je crois, des choses au fond de tes yeux, Feather. Et j'ose croire qu'elles sont vraies. Un sourire fin se dessine sur mes lèvres, presque prédateur, alors que mon souffle effleure ta peau, ton oreille encore, et que ma lèvre inférieur glisse le long de ton oreille. « C'est mon cas, en tous cas. J'ai essayé de courir, loin, très loin, pour échapper à l'écho des bombes. Mais tout s'est effondré, et il ne reste plus rien, au fond, à part chaque image, chaque vision, chaque bruit qui ne cesse de me rappeler ça, l'explosion. Ce putain de sentiment, tu vois, au fond de tes tripes, que tu as osé faire naître. Alors je me suis dit, lorsque Julian a appeler depuis Toronto, que je pouvais peut-être aller te chercher, te retrouver, mais tu n'étais pas là. Tu étais là, partout, dans les moindres recoins de mon être, mais pas là, en face de moi. Je t'ai détesté, un instant, surement comme tu as bien pu me détester, au fond, au cours des derniers mois. Et puis je t'ai aimé fort, presque fort, quand je t'ai vu, là, tout à l'heure, dans la douche. C'est comme être sur la table d'opération, tu vois, et être réanimer plusieurs fois en ligne, après avoir goûter à la saveur paisible de la mort. » Mon souffle est tremblant, alors je recule d'un pas, que mon regard se détache de toi. Je l'affronte un instant, à peine, et il me fait trembler ; il me fait peur, ce regard, mon propre regard, pourtant. Il représente tant de trucs ; il en contient trop, je crois. Des choses que je ne comprends pas encore. Que j'ai vu, si souvent, chez les autres, mais jamais chez moi.
J'ai envie de reculer, de me retourner et puis de disparaître encore. Tout cela me semble beaucoup trop. Et pourtant, je ne peux m'empêcher de rattraper mon propre pas, et puis de poser ma main, là, sur toi. De te retourner, alors que tu as déjà amorcé le mouvement. « J'ai peur d'être vivant. D'être vivant pour de bon, avec toi. » Ma voix est claire, précise. Mes prunelles sont sincères, plantées au fond des tiennes. Tu vois, Feather ? Pourquoi as-tu cette peur de me détruire? Tu ne fais que me construire, un peu maladroitement peut-être, mais tout de même.
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(#) Sujet: Re: l'enfer, dans mon être (feather) Dim 22 Sep - 5:20
Daddy's back
L’ambiance c’est alourdie depuis que tu t’es collé contre moi, Victor. Espèce d’imbécile. C’est la tempête en moi et tu es là, tu vient de coller à même l’ouragan rien que pour toucher ma peau, rien que pour me provoquer encore. Tu m’énerves. Tu m’énerve à me séduire de cette façon, à réduire mes efforts à peu de chose juste en t’approchant comme ça, en collant ton dos contre moi, contre mon teeshirt trop épais et pas assez à la fois. Pas assez pour te garder loin de moi et trop pour te sentir entièrement collé contre mon corps...
Ça grince à l’intérieur, Victor quand tu fais ce genre de chose, j’ai du mal à tenir le cap et j’imagine que tu le sais puisse que tu continues à me faire du mal, à ta façon, à ta façon de me faire du bien en même temps. Quand tes lèvres effleurent mon oreille, ça grince à l’intérieur, au même rythme que les grincements stupides de ton coeur d’autant plus maladroit que je le mien. Qu’est-ce qu’on est, Victor ? Des amants qui ne se sont jamais touché ? Des amoureux qui ne s’aime pas assez ? On est rien. Plutôt. Ou trop. On est trop. Trop bête, trop mâle, trop stupide pour se laisser aller un peu à autre chose que nos envies communes. Je refuse que tu m’aimes et au début, tu refusais de m’aimer. Mais t’as changé d’idée, maintenant... T’as changé d’idée, espèce de gros con. T’as décidé de passé le cape, d’accepter tes sentiments que t’as trop réprimé. Je les vois, quand tu me regarde; ils crient mon prénom, m'appellent pour que je me laisse aller aussi. Sauf que j’ai pas envie de sombrer, Victor, la chute est dangereuse pour toi. Chaque fois, ça c’est mal finit.
Le cri est là, oui, dans tes mots que tu murmures à mon oreille et dans mon être. Soudainement -et c’est bien la première fois- je me sens drôlement petit. Pas de dominant devant le miroir, plus de fort boxeur Cherokee sur sa moto de métal, y’a plue que le gamin boudeur qui boude ce que tu ressens et qui nie sa petite blessure au coeur. Ma virilité en prend un coup, forcément, j’imagine. Tu sais, même les gens qui me déteste, ils leur arrivent des merdes, j’imagine que toi, pour que tu sois en sécurité, tu dois me rejeter de toute ton âme, de tout ton coeur, de toute tes forces. J’peux surement y arriver et si j’y arrive alors p’t’être que ouais, peut-être qu’en dernier retour, je vais te laisser m’approcher. Peut-être. J’en sais rien, j’ai que de la fatigue dans les veines et pas grand chose dans le coeur, maintenant. J’suis trop crevé pour te pardonner, Victor. T’as des preuves à faire. Je vois, tu me regarde et je sens bien que tu comptes pas reculer, maintenant. Ça s’entendant dans ton long monologue, aussi. Tes lèvres effleurent ma peau et m’arrachent un frisson. Tiède et froid en même temps. Brûlant et atrocement tendre. J’en ai marre, maintenant. Je te repousse d’un haussement d’épaule boudeur, bien que mon regard ne baisse pas, ne baisse jamais. Pour te rejeter, toi et tes putains de sentiments bizarres qui explosent partout sur mon visage.
T’es bête, Victor. Recule encore, comme tu viens de faire et laisse-moi te détester pour de bon. C’est tellement plus facile de t’haïr que d’accepter des excuses que tu balbuties dans ta petite déclaration stupide. Mais je sais pas qui c’est Julian, Toronto c’était pas chez moi, ça l’a jamais été, Victor, sauf quand t’étais là et même parfois, c’était trop ... Confortable pour être chez moi. Jamais un degré déplacé, jamais de trop chaud et sec, étouffant et insupportable comme à Vegas, pas de nuits glaciales après de grosses journées de chaleur dans le désert. Des tours partout aussi, du verre sur les murs et de la lumière constamment. Jamais de panne d’électricité ou de problèmes avec l’eau courante. Jamais besoin de pisser dans un trou dans le sol et de l’enterrer après. Que du confort. Parfois, c’était trop beau pour être vrai et j’attendais de me réveiller dans ma roulotte, ou même ma tombe... Enterrer dans ma merde et mon quotidien. Encore maintenant, j’ai un peu cette impression; que, quand je vais me retourner, se sera mon père avec une arme à feu pointé sur moi plutôt que toi en train de me balancer ta stupidité d’amour à la tronche. C’est ton arme à toi, d’ailleurs, ton amour pour moi. Tu la pointe directement dans ma fucking face et t’attend que je me chie dessus pour te moquer.
J’ai pas envie. J’ai pas envie de me chier dessus et de mourir pour toi. Et en même temps, c’est agressif et traitre. Alors je prend mon temps, je roule un peu plus ma manche sur mon épaule, je lisse mon torse sous le teeshirt un peu trop grand et je fixe mes doigts dans le tissus plutôt que toi et ton regard bizarre avec tes peurs bizarres d’enfants traumatisés. Je l’ai sus dès que je t’ai vu, que tu l’étais, traumatisé. Fragile. Battus. On est pareil toi et moi, mais moi, j’ai choisis l’autre côté de la force. L’agression et la violence alors que tu refuses de lever le poing. C’était bien pour ça que tu me détestais au début, n’est-ce pas ? Parce que je frappe et que j’ai une princesse à ma charge. Tu pensais que je la battrais, p’t’être, même. Mais non, tu m’as vu protecteur et faible face à son sourire et ses p’tits mots maladroits qu’elle baragouinait rien que pour t’impressionner. Tu m’as vu jaloux et protecteur envers lui, un putain de papa loup. Et voila que putain, tu m’aimes. Enfoiré.
Tu me cherchais, finalement et pendant que c’était là bas et que tu me cherchais, j’étais en route pour te faire mal, dans le but de te foutre mon poing au visage. J’sais pas si je pourrais te frapper, toi. Aude me giflais, Dimitri aussi et je leur rendais, je les poussais dans le mur avec force et les tenais par la gorge. Je sais pas si je pourrais te faire la même chose, au final. Peut-être. Probablement. J’ai aucune limite après tout... Je pense.
« N’importe quoi. » C’est tout ce que je trouve à répondre. C’est loin d’être bien convaincant, en plus... Un petit soupire quand je me retourne et que tu me vois comme je te vois. Tu me vois aussi bien que je te vois, avec tes faux et tes qualités. Avec tes problèmes et tes solutions. Je te lis comme toi tu lis des putains de romans. T’en a lus combien en mon absence, han ? Trop. J’étais absent trop longtemps. « J’suis trop crevé pour penser à c’genre de choses, Victor, tu choisis mal ton moment. En plus, j’t’aime pas, je suis en colère contre toi et je te pardonne pas. Ça sert à rien de m’aimer, pour le moment. Pète un coup, ça passera, bordel. Baise une pute, tien, pourquoi pas. » Soupir, encore. J’ai pas envie de te dire non, mais j’ai envie de te faire comprendre que c’est pas possible.
Mon regard et dure et tendre à la fois. Comprend que ça ne durera pas, tes sentiments. Ils ne peuvent pas durer.
« Trouve-moi un combat, pendant que tu la fais crier, tien, rends-toi utile au lieux de déblatérer des conneries... » Y’a même plus de colère dans ma voix. Mes doigts passent sur ma nuque. Je m’assois même sur le lit, cuisses ouvertes comme un homme qui perd l’équilibre après avoir conduis 3 jours durants et n’avoir que bien peu dormit depuis trop longtemps... Tout ça rien que pour changer de sujet et ne pas te donner raison...
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(#) Sujet: Re: l'enfer, dans mon être (feather) Mer 25 Sep - 17:09
C'est long ; terriblement long. Tu ne m'observes pas, Feather ; peut-être au fond as-tu peur. Peut-être est-ce à ton tour, maintenant, d'avoir peur. Comme si la chose allait toujours danser entre nous deux, sans jamais réellement disparaître. Comme si on avait oublier d'être des hommes, au fond. Au fond, je ne sais pas. Je ne sais pas pourquoi je réagis de la sorte; après tout, il y a quelques jours à peine, tu n'étais pas là. Pas la moindre ombre de fois, dans mes pensées. Tu t'étais envolé ; j'avais réussi à te faire disparaître sans le moindre peine, à oublier le passé et puis à avancer comme si tout était parfait, maintenant. Je pourrais me perdre entre les reins d'Arse, présentement, à la manière dont il se pendait à mon corps ; je pourrais aller et venir là, entre ses bras, contre son corps recouvert de sueur et à l'entente de ses gémissements. Et pourtant, je suis là ; le petit a simplement été déposé devant sa demeure et maintenant, je suis là, en face de toi. Parce que tu me hante de nouveau depuis bien des jours, maintenant, et l'idée de toucher quelqu'un pour t'oublier n'a même pas traversé mon esprit. Car je me suis accroché, idiot, aux souvenirs qui sont apparus, et que je me suis surpris à sourire. Le passé a resurgi brusquement et les sentiments, éteints à mes yeux, se sont mis à luire délicatement pour se transformer en flamme. Je n'y arrive pas, Feather; le feu est beaucoup trop fort, et je n'ai pas la force de l'éteindre. C'est beaucoup trop tard, tu sais ; c'est foutu, littéralement. La maison a pris feu ; je me consume, pour toi, et je n'y peux rien. Il ne reste qu'à espérer une chose ; soit que tu ais un extincteur sur toi, ou alors que je suis un foutu phénix à la con. La deuxième solution me semble la plus probable, étonnamment.
Tu trembles comme une fillette, voilà pourtant. Tu trembles et tu pisses partout sur toi, et c'en est presque lamentable. Amusant, même, à la fois, car j'étais comme ça, il y a quelques mois. Sommes-nous en train de jouer à chat ? Cela expliquerait bien des choses, je crois. Tu ressembles à une souris, alors que j'en étais une, il y a bien longtemps. Il y a trop longtemps, la dernière fois que nous nous sommes vus.
Putain, je déteste ce foutu jeu.
La vitesse à laquelle tu te mouve est beaucoup trop lente ; mon regard y reste accroché, pourtant, à chacun de tes gestes. Tu ne me fais pas face, mais ça n'a aucune importance. Ça m'arrache presque un sourire de te voir comme ça, presque sage, à remonter tes stupides manches sur tes épaules, comme tu l'as toujours fait. Comme si rien n'avait changé, au final, après tous ces moins qui se sont écoulés. Comme si rien n'avait changé et que tout était gravé, figé, que le temps s'était stoppé une brève seconde pour attendre que l'on soit de nouveau rassembler. J'aurais apprécier ; ça m'aurait évité de faire certaines conneries, et puis de coucher avec des idiotes juste pour oublier, juste pour ce stupide besoin de dominé. Ça m'aurait évité d'imaginer tes traits au lieu des leurs, pendant de longues minutes, entre deux halètements, au creux de quelques draps. D'imaginer pendant quelques secondes, du moins, que j'avais le dessus, sur toi. C'est toujours amusant, au fond, de rêver. Le dessus, c'est bien quelque chose que je n'aurais jamais, en ta compagnie. Tu as mon coeur, après tout, entre tes doigts, et tu le serre douloureusement. C'est bien pire que n'importe quel coup, ça, Feather. Tu ne le sais peut-être pas, mais tu as déjà eu raison de moi.
Et pourtant.
Et pourtant, tu continue encore. Tu continue toujours, avec tes mots, avec tes gestes, avec ton être entier. Tu te refuses à dire oui car j'ai dit non il fut un temps. Tu réponds à la bêtise des autres de la pire manière qui soit ; avec la bêtise également. Et c'est bien cela qui est lamentable, entre toi et moi. Aucun de nous deux en viendra à s'avouer vaincu. Le drapeau blanc, il n'existe pas. La fin, se sera nous deux mort, sur le champ de bataille, ou alors ma langue au fond de ta gorge. Mes mains pendus à ton corps, mes doigts s'enfonçant dans ta chair. « N’importe quoi. » Je ne peux m'empêcher de grimacer, très légèrement. Elle n'est pas surprenante, cette réponse, venant de toi. Si tu savais à quel point elle malmène mon coeur. Si tu savais, là, présentement, que j'ai l'impression d'être à genoux, devant toi. Mais je ne te le montre pas ; je ne souhaite pas, non, que tu vois cette part de faiblesse venant de moi. Car tu pourrais croire avoir raison, et puis partir à ton tour. Croire que je ne suis pas assez fort, pour t'aimer, peut-être. « J’suis trop crevé pour penser à c’genre de choses, Victor, tu choisis mal ton moment. En plus, j’t’aime pas, je suis en colère contre toi et je te pardonne pas. Ça sert à rien de m’aimer, pour le moment. Pète un coup, ça passera, bordel. Baise une pute, tien, pourquoi pas. » Il y a mes doigts qui se serrent, au bout de mes mains, douloureusement. Mes ongles, pourtant courts, qui lacèrent ma peau. Tu as cette emprise sur moi, Feather. Cette emprise que je ne supporte pas. J'ai cette impression, au fond, d'être un vulgaire pantin et que tu t'amuses avec mes cordes. J'ai l'impression d^'être tiré de tout côté. Tu crache des mots, sachant parfaitement l'importance qu'ils ont, à mes yeux, alors que tes prunelles susurrent de tendres choses. Le sais-tu, au moins ? Que tu n'es que contraste. Avant d'essayer de berner les autres, Feather, il faudrait parvenir à te berner toi-même. « Soit, si tu veux. J'attendrais, s'il le faut. J'ai tout mon temps, Feather. Tout mon temps. » Mes mots sont brusques, peut-être, mais c'est certainement la seule manière pour que tu comprenne. Tu ne comprends jamais rien. Toujours là, à crier, sans tendre l'oreille. On dirait un enfant effrayé.
Tout semble plus calme, d'un coup. Comme si un marché venait d'être signé, au fond. Un accord commun ; tu ne pars pas, tu restes. Un temps du moins, c'est ce qui importe. Et moi, j'attends. J'attends le moindre mouvement de ta part ; je ne pars pas, cette fois. J'ai laissé tomber les armes, et j'attends le moindre signe de ta part. « Trouve-moi un combat, pendant que tu la fais crier, tien, rends-toi utile au lieux de déblatérer des conneries... » Il y a une certaine lassitude, dans tes gestes, alors que tu te laisse tomber sur le lit, une main contre ta nuque. Tu sembles abattu, près d'un sommeil dans lequel tu ne veux plonger. Et moi, je ne peux rien y faire. Un soupir traverse ma gorge alors que je me dirige vers la commode, pour en sortir quelques vêtements. Ils traversent l'air et rencontrent tes traits. « Je te trouverais ça, si ça peut te faire plaisir. Il doit y en avoir, dans les mauvais quartiers. Mais pour le moment, dors. » Sans appel, et pourtant douce, ma voix caresse tes traits. Mes doigts se pendent à ma veste pour la retirer, et je la dépose dans l'armoire, avant d'aller jusqu'au lit, à la table de chevet, pour prendre un livre qui y dort depuis quelques jours. « Dors, Feather. Tu en as de besoin, je crois. » Sourire en coin, minimum, incertain. J'aurais pu être en train de crier, prétendre aller chez Arse. Mais ça ne fonctionnerait pas. Rien ne fonctionne, avec toi, sauf le temps, j'imagine. Oui, j'imagine. Mon regard s'attarde un léger instant sur toi alors que je dévie mes pas vers la porte, pour te laisser seul. Je ne crois pas avoir la force de rester plus longtemps. Le sommeil me gagne, également. Mes pas sont traînants, et ma carcasse trop lourde. J'arrête pourtant, avant de te quitter, te jette un regard, là, par dessus mon épaule « Et si tu veux savoir...ça fait un petit moment, déjà, que je me suis lassé de la baise. Il faut croire que j'en envie d'autres choses, maintenant. » J'ai envie de toi, tout bonnement, maintenant. Il m'a pris un certain moment, je crois, pour pleinement le réaliser.