~ À QUOI RESSEMBLAIT TA VIE AU LYCÉE?
Avant le procès de son frère, Abigail était plutôt populaire au lycée. Elle avait beaucoup d'amis et la majorité des gens l'appréciaient. Cependant, lorsque son frère fut accusé d'agression sexuelle envers une fille qui fréquentait la même école qu'eux, les choses se compliquèrent. Elle ne se fit pas rejeter de tous, non. Comme Tom était lui aussi assez populaire, beaucoup de gens prirent son parti, mais ce ne fut pas le cas de tout le monde. Et ceux qui se mirent à détester Thomas, détestèrent bien sûr Abby. Elle eut donc à supporter un bon lot d'insultes, mais ne se laissa pas intimider par cela et profita tout de même de ces années du mieux qu'elle put.  

   ~ ES-TU HEUREUX PRÉSENTEMENT?
Depuis qu'elle a atteint la majorité, Abigail se pose plusieurs questions, dont celle-ci. Elle a toujours trouvé le moyen de rester positive et de s'amuser peu importe la situation, donc dans la vie de tous les jours, oui, elle est joyeuse. Mais être heureux, c'est plus que cela. Pour pouvoir être heureuse, Abigail aurait besoin de liberté et d'aventures, or, la vie qu'elle mène actuellement est loin de lui fournir cela. Elle se sent de plus en plus étouffée par sa famille et se dit qu'elle ferait probablement mieux de quitter la maison de ses parents, pourtant, elle a au fond d'elle une certaine peur à l'idée de devenir complètement indépendante qui l'empêche de franchir le pas. Bref, elle sent qu'elle est à un tournant important de sa vie et cela l'excite autant que ça ne l'effraie.

   ~ OÙ TE VOIS-TU DANS DIX ANS?
Sans forcément avoir peur du futur, Abby évite en général d'y penser. Elle n'a pas envie de planifier quoi que ce soit et préfère voir où la vie la mènera. Cependant, si elle est sûre d'une chose, c'est qu'elle veut être libre. Son rêve, ce serait de ne jamais avoir d'obligations, de pouvoir décider de ce qu'elle a envie de faire au fur et à mesure. Pouvoir choisir de visiter un nouveau pays sur un coup de tête et embarquer directement dans le prochain avion, ou simplement rester au lit devant un film toute la journée, si elle en a envie. Elle sait bien que ce ne sera probablement pas possible, car pour cela, il faut de l'argent, pour avoir de l'argent, il faut travailler et lorsqu'on a un emploi, on a forcément des obligations.

PRÉNOM ET/OU PSEUDO: sarah, twisted lips. ÂGE: dix-sept ans. PAYS: canada. PRÉSENCE: à peu près tous les jours, je suis accro.    COMMENT AVEZ-VOUS CONNU LE FORUM? par un drôle de hasard...  AUTRE CHOSE À AJOUTER? c'est ellie.  

La vie en tant que fille d'un homme politique, Abigail Rhodes n'était décidémment pas faite pour cela. Elle détestait ces soirées auxquelles elle avait été obligée de se rendre depuis toute petite, où un tas d'inconnus vous saluaient et faisaient semblant de s'intéresser à vous. Elle détestait ne jamais pouvoir passer du temps avec son père. Mais ce qu'elle détestait par-dessus tout, c'était de constamment devoir faire attention à la réputation qu'elle projettait. Au fond d'elle, Abby, elle n'en avait rien à faire de cela. Bien sûr, elle aimait que les gens l'apprécient et aient une bonne estime d'elle, mais elle n'avait pas envie de devoir jouer les enfants modèles.

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Toc, toc, toc.
Abigail n'oubliera certainement jamais cette affreuse journée. Âgée de quatorze ans à l'époque, elle prenait son petit-déjeuner tranquillement lorsqu'on avait cogné à la porte. Comme le reste de la famille était encore au lit, c'est elle qui avait ouvert. La jeune fille s'était retrouvée devant deux policiers. « Bonjour, nous aimerions parler à Thomas Rhodes s'il te plait. » Un peu inquiète, elle s'était empressée de monter à l'étage pour prévenir son frère - qui eut un mal fou à se lever puisqu'il avait fêté très fort la veille - et ses parents, par la même occasion. Ceux-ci lui ordonnèrent de rester en haut le temps qu'ils aillent voir ce qui se passait, mais Abby écouta tout de même ce qui se passait au rez-de-chaussée. Elle n'en crut pas ses oreilles: une jeune fille s'était rendue au poste de police ce matin et avait déposé une plainte contre Thomas, soutenant qu'il avait abusé sexuellement d'elle la veille, lors d'une fête. Elle ne put cependant pas en savoir plus, puisque ses parents et son frère quittèrent directement la maison pour se rendre au poste.

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Par la suite, un procès eut lieu. Ce fut une très longue année pour toute la famille. Évidemment, la ville entière fut rapidement mise au courant et cela eu un gros impact sur la réputation de M. Rhodes, mais il conserva tout de même son poste de maire. Les plus grands dommages se firent surtout au sein même de la famille. Toute l'attention était portée sur Thomas et ses parents étaient plus stricts avec lui que jamais. Pendant ce temps, Abigail ne savait plus où se mettre. Elle grandissait et ressentait de plus en plus qu'elle n'était pas comme ses parents. Elle avait envie plus que tout de faire comme elle le sentait, mais elle sentait bien que ce n'était pas le moment et se contentait donc de se faire la plus petite possible, pour éviter de causer plus de problèmes à ses parents qu'ils n'en avaient déjà.

Finalement, le procès se régla en dehors de la cour (à l'aide d'un gros chèque aux parents de la jeune fille concernée) et M. Rhodes réussit à se mettre les médias locaux de son côté afin de protéger la réputation de son fils et donc la sienne. 

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« Papa, Maman, j'ai longuement réfléchi et j'ai décidé de ne pas aller à l'université tout de suite. » Assise à la table de la cuisine, Abigail jeta un rapide coup d'oeil à ses parents afin de voir la réaction qu'ils avaient. Avant qu'ils ne puissent répondre, elle s'empressa d'ajouter: « Ne vous inquiétez pas, je ne veux pas abandonner l'école, j'ai simplement besoin de plus de temps afin de découvrir ce que j'ai réellement envie de faire. » Depuis des jours, ou plutôt des semaines, elle repoussait ce moment. Chaque fois qu'elle s'était apprêtée à le leur annoncer, elle se rappellait la réaction de son père lorsque Thomas avait décidé d'étudier à l'Université de White Oak Station plutôt que n'importe quelle grande université. En entendant son père aussi furieux, elle s'était clairement dit qu'elle ne voudrait pas être à sa place. Pourtant, la date limite des inscriptions approchait et elle n'avait plus eu le choix. Il ne disait toujours pas un mot. La mère d'Abby le regardait, attendant elle aussi une réaction. Bien sûr, elle ne se prononcerait pas. Elle n'avait jamais sa propre opinion et se contentait simplement d'approuver ce que son mari lui disait. Comme prévu, une fois qu'il eut digéré la nouvelle, M. Rhodes se lança dans un long sermon. Tout au long des semaines qui suivirent, il tenta de la raisonner, mais la décision d'Abigail était prise et il finit par s'y faire.