~ À QUOI RESSEMBLAIT TA VIE AU LYCÉE?
Les années lycées ont probablement été les meilleures années de ma vie. Les soirées, les rigolades, les embrouilles ... Tout me manque ! Je n'étais pourtant pas une fille populaire, loin de là d'ailleurs. J'étais une fille parmi tant d'autres, qui avait tout de même la particularité de se faire remarquer en classe à cause des bavardages incessants. J'étais une vraie emmerdeuse, je ne pouvais pas la fermer même après de nombreux avertissements. Mes résultats eux, subissaient les conséquences de mon indiscipline en classe, j'avais la moyenne mais tout juste, alors qu'il est clair que j'aurais pu avoir beaucoup plus si je m'étais mise à écouter en classe. Mais mise à part ça, je ne regrette rien des années lycée. Si c'était à refaire, je dirai oui sans hésiter !

   ~ ES-TU HEUREUX PRÉSENTEMENT?
Heureuse, oui. Un rien peut me rendre heureuse, et autant dire que beaucoup de choses font en sorte que je garde cette bonne humeur continuelle. J'ai une très bonne relation avec mes parents, j'ai de très bons amis et j'ai un métier qui me plait plutôt bien. Certes, je me coltine une vraie tâche en guise de colocataire/collègue, mais je suis pas moins heureuse pour autant !

   ~ OÙ TE VOIS-TU DANS DIX ANS?
J'ai vraiment aucune idée de ce qui me sera arrivé dans dix ans. J'aimerai bien dire que je me marierai avec un homme plein aux as, qui m'offrira une voiture de sport et qui me fera trois filles totalement parfaites qu'on appellera Nancy, Mandy et Missy mais le problème est que ... j'en ai aucune idée. Je pense tout de même rester dans cette ville, aux côtés des gens que j'aime si c'est possible. Mais on sait jamais ce que l'avenir nous réserve.

PRÉNOM ET/OU PSEUDO: YOU.FIRST ou Anaïs, c'est comme tu préfères   ÂGE: 19 ans. PAYS: "Qui je suis? Mais enfin c'est moooi, François ! François le français." PRÉSENCE: Aussi souvent que possible   COMMENT AVEZ-VOUS CONNU LE FORUM? Bazzart.  AUTRE CHOSE À AJOUTER?  

« Anna, il faut que je te dise quelque chose. » Intriguée, la blonde fixait du regard son interlocuteur. Tout deux assis sur un banc du lycée, ils parlaient tranquillement de la nouvelle coiffure de la prof de math avant que Jonathan n'interrompe brusquement la conversation. Attirée par John depuis un an déjà, Anna ne pouvait pas quitter ses yeux. Le ton qu'il avait employé prêtait à la confidence, il allait lui faire un aveux et cette simple idée suffisait à rendre la blonde à la fois anxieuse et pressée. « Oui? » dit-elle simplement, attendant impatiemment qu'il se décide à parler. « J'espère que tu vas bien le prendre .. Ça fait déjà un moment que je dois te le dire. » C'était clair ! Il allait lui dire qu'il était attiré par elle, et peut-être même lui demander de sortir avec elle? Excitée, Anna tentait tout de même de rester calme, bien qu'elle bouillonnait de l'intérieur. Son cœur battait la chamade, et ses mains commençaient à devenir moites tellement elle avait chaud. « Voilà ... » Les yeux et les oreilles grands ouverts, Monaghan n'attendait plus qu'un mot de sa part pour se jeter sur ses lèvres. Plus que quelques secondes et il allait le dire ! Il s'approcha doucement d'elle, comme pour faire de cet aveux un secret qu'elle devait garder pour elle-même. Ou alors peut-être allait-il l'embrasser? Oui, elle voulait qu'il l'embrasse. « Je suis gay. » Oh. Complètement prise de cour, la blonde ne trouva rien d'autre à faire que de souffler de désespoir. Le mec sur qui elle fantasmait depuis un an déjà n'était en fait pas intéressé par elle. Ni même par aucune fille d'ailleurs. Il aimait les hommes. Les hommes !? Anna était totalement sur le c*l, elle qui s'était déjà imaginé des millions de scénarios avec lui, n'avait en fait jamais eu sa chance avec lui. La poisse. « T'es en sûr ? Enfin, je veux dire ... Parait qu'on ne peut être sûr de rien à moins d'avoir testé la marchandise. » Et par "tester la marchandise", elle parlait des filles, donc forcément d'elle. Oui, elle avait bien envie d'être son expérience féminine dans l'espoir de le rendre hétérosexuel, voir bisexuel, grâce à son charme fou. Mais John, lui, ne semblait pas très emballé par cette idée. « Non, je suis certain. Je sors avec quelqu'un depuis trois mois déjà. » Anna souffla à nouveau de désespoir. Assez sympathique comme amie, pas vrai ? « Bon... Au moins tu pourras infiltrer des groupes de mecs sans problème, histoire de savoir s'il y en a au moins un qui est intéressé par moi. » lança-t-elle, pensive. Oui, il fallait toujours penser aux avantages en premier. Elle perdait son beau John, mais elle gagnait un espion en béton. Espion qui, après longue réflexion, tapa à l'arrière de la tête d'Anna. « T'es vraiment une garce quand même. »

« On a notre diploooooooome ! » gueulait Anna et John à travers la maison. La remise des diplômes était terminée et tous les élèves s'étaient retrouvés chez Lucy Phillips - la fille la plus populaire du lycée - dans l'optique de célébrer leur réussite. Un verre à la main, Anna était déjà complètement bourrée, et son Jonathan, qui avait fini par devenir son meilleur ami, n'était pas forcément dans un meilleur état qu'elle. « J'pourrai devenir président des États-Unis maintenant si je le voulais. » lâcha le jeune homme, tandis ce que blondie finissait son verre. Elle le regarda de travers, avant de doucement ricaner comme si une telle chose était impossible. Ça l'était d'ailleurs probablement. « Moi qui croyais que ton rêve était de devenir coiffeur ou styliste. » John leva les yeux au ciel et frappa légèrement l'arrière de la tête de son amie. « Tu sais qu'on pourrait te prendre pour une homophobe avec de telles paroles? » « Qui te dit que je ne le suis pas ? » demanda-t-elle avec un sourire en coin, avant de se resservir un verre de vodka accompagné d'un peu de jus d'orange, histoire de ne pas trop se moisir le foie avec de l'alcool pur. « Parce que tu m'aimes trop, voilà pourquoi. » Anna acquieça sans broncher à cette affirmation, avant que Jonathan n'enchaine. « Et parce que je sais que tu fantasmais sur mes fesses avant que t'apprennes que j'étais gay. » Anna but une gorgée de son verre avant de simplement hausser les épaules. « Il faut dire qu'il est plutôt bien entretenu. » dit-elle en levant le doigt, comme si ce qu'elle disait ne pouvait être contredit. John sourit, avant de boire à son tour dans le verre d'Anna sans lui demander quoique ce soit. « Et ça te dirait de le voir tous les jours l'année prochaine ? » Anna le fixa tout droit dans les yeux, trouvant cette proposition tout de même étrange. N'était-il pas gay? Aux dernières nouvelles, si. Il venait à peine de dire qu'il l'était, et pourtant, sa proposition sonnait très hétéro. « T'es pas censé être gay à cent pour cent, toi ? » Jonathan manqua de s'étouffer avec sa gorgée de vodka, gorgée qu'il recracha entièrement dans le verre. Parfois, il la trouvait vraiment trop blonde cette Anna. « T'es lourde, sérieux ! C'était une façon subtile de te demander d'habiter avec moi, j'te demande pas d'être mon plan cul, pauv' cruche. » « Sait-on jamais, mon corps aurait pu te faire changer de bord. » répondit la blonde en haussant les épaules. Cependant, la proposition du jeune homme ne passa pas inaperçue. Ils allaient tous les deux étudier à la même fac et elle se voyait bien l'emmerder vingt quatre heures sur vingt quatre pour son petit bonheur personnel. « Mais peu importe. Considère moi comme ta nouvelle colocataire. »

Voilà trois ans qu'Anna et John avaient partagé le même appart, cependant, le fameux jour du déménagement était arrivé. John avait trouvé une école à l'autre bout du pays, et comme Anna ne pouvait pas se permettre un loyer aussi élevé à elle seule, ils avaient dû rendre l'appartement. La jeune blonde avait également décidé d'arrêter les études supérieures au même moment du déménagement, se jugeant incapable de bosser correctement à la fac. Elle ne faisait que sécher, ne prenait presque pas les cours et avait que des notes moyennes, voir médiocres. Elle avait redoublé sa troisième année, et n'avait aucune envie de la recommencer. « Tu vas faire quoi alors, tu sais ou pas encore ? » avait demandé Jonathan, assis sur un des derniers cartons qui étaient encore dans l'appartement, une bière à la main. Ben oui, les déménagements, ça donne soif. « Je retourne chez mes parents jusqu'à ce que je trouve un meilleur endroit où aller. J'ai tout l'été pour trouver, ça devrait le faire ! » déclara-t-elle, buvant une gorgée de sa propre bière qu'elle venait à peine d'ouvrir. L'idée de retourner chez ses parents ne l'enchantait pas tellement, malgré qu'elle s'entendait très bien avec eux. En fait, ce qui l'emmerdait le plus, c'était de perdre son Jonathan. « Et puis ... il va falloir que je trouve un travail aussi. » lâcha-t-elle de désespoir. Si elle pouvait gagner des sous à rien foutre, elle serait probablement la femme la plus heureuse sur Terre. « J'suis pas sûr qu'ils engagent les thons chez les strip-teaseuses. Ça va être dur de trouver un travail qui demande certaines capacités intellectuelles. » Ouvrant en grand la bouche, Anna n'en revenait pas les yeux. John l'attaquait alors qu'elle ne lui avait tendu aucune perche, ni ne l'avait insulté. Une première. « Aaah ouais d'accord ! Monsieur part faire de grandes études en droit, alors il se rebelle. » répliqua-t-elle avant de prendre une gorgée de sa bière en haussant les sourcils, prenant un air faussement vexé. « Faut bien que je m'accorde ce petit plaisir avant de partir, j'en rêve depuis tellement longtemps. » Il afficha un large sourire avant de boire à son tour. « En parlant de ça: Tu as intérêt de m'appeler très souvent pour me raconter tes déboires sexuels, tes envies de devenir coiffeur, ton amour pour les rideaux mauves de ta future voisine et ton échec pitoyable dans tes études toutes nazes. » déclara-t-elle d'un air presque désinvolte, avant de le regarder dans le blanc des yeux. S'il ne l'appelait pas c'était simple: Elle allait monter jusqu'à son université toute pourrie, et lui botter les fesses comme il le fallait. « Oui. Toi aussi tu vas me manquer vieille folle. »

Très peu de temps après le déménagement, Anna trouva une annonce de colocation en appartement qu'elle ne pouvait pas laisser passer. Le loyer était pile dans ses moyens, et l'endroit n'était pas trop petit: L'appartement rêvé ! Mais ce n'est pas tout. La chance étant vraiment de son côté, elle se trouva également un métier dans la même semaine, un poste en tant que serveuse dans un bar. Certes, elle aurait plutôt préféré être actrice, chanteuse ou bien juste riche, mais la réalité et l'imagination sont malheureusement deux choses bien distinctes. Le seul hic dans l'histoire - oui, parce qu'il y en a toujours un -, c'était qu'elle ignorait que la personne avec qui elle allait partager son appartement, allait également partager ses heures de travail. Oui, son colocataire était également son collègue. Autant dire qu'il fallait qu'elle ait la patience pour le supporter presque vingt quatre heures sur vingt quatre. Supporter ses blagues, supporter ses conneries ... Enfin, ça allait probablement dans l'autre sens aussi. Anna n'était pas de tout repos, au contraire, elle était méga chiante. Et ça, John en savait quelque chose. « Je suis sûr qu'il n'est pas aussi emmerdant que tu le dis. » avait répliqué John au téléphone, suite à une énième plainte d'Anna. « Tu vois mon caractère ? Ben c'est dix fois pire. » Bon, elle inventait un peu ... mais quand elle se plaignait, il fallait qu'on aille dans son sens, alors elle faisait tout pour. « C'est sûr que vivre avec moi, ça devait être mieux. » lança le jeune homme, hilare. « Ben au moins avec toi, je pouvais regarder Titanic sans qu'on vienne me déranger au moment où Jack coule dans l'eau. T'imagines ce blasphème un peu ? » déclara-t-elle sur un ton faussement désespérée, avant de souffler. « Ma pauvre fille, il faut vraiment que tu te trouves un mec. Et vite. On dirait ma grand-mère quand tu te plains. » Blondie souffla à nouveau. « Je t'emmerde. » Certes, elle se plaignait souvent de son colocataire et collègue, mais le fait est, qu'au moins, elle ne s'ennuyait pas quand il était là. Mieux que ça, elle prenait du plaisir à lui rendre la vie impossible ... Mais chut.