~ À QUOI RESSEMBLAIT TA VIE AU LYCÉE?
Vous savez un peu, le cliché de la pompom girl, capitaine de l'equipe et à qui tout réussi? Et bien c'était un peu moi. Je sortais avec le joueur de l'équipe de basket le plus populaire avant de finalement le larguer. Mais je n'étais pas non plus la cheerleaders écervelée, j'ai même obtenu mon bac avec mention. Je faisais toujours tout pour repenser à cette période avec fierté et c'est le cas. J'ai gardé contact avec mes amis d'ailleurs, pas tous mais la plupart et les plus importants à mes yeux. Ah et je faisais parti de la chorale et de la troupe de théâtre en plus.

   ~ ES-TU HEUREUX PRÉSENTEMENT?
Mmh... Question complexe... Après ce qu'il m'est arrivé ces dernières années je dois dire que j'ai bien touché le fond, mais je remonte la pente petit à petit grâce au soutien de mes amies, amis ou de ma famille. Disons que j'essaye d'être le plus heureuse possible et que j'y travaille tous les jours.

   ~ OÙ TE VOIS-TU DANS DIX ANS?
Dans dix ans, j'aimerais avoir réussi à percer dans le petit monde de la télévision. J'aimerais avoir voyagé beaucoup aussi, j'adore découvrir de nouveaux pays et de nouvelles cultures. Et puis j'aimerais avoir trouvé ma moitié et mon âme soeur, et avoir déjà construit une base solide de mon avenir à ses côtés. Homme ou femme peu importe, du moment que je suis heureuse et que la personne qui partage ma vie l'est également, c'est tout ce que je demande!

Cher journal,

Tout d'abord pardon de cette classification très peu originale et ringarde, mais je n'ai pas encore réfléchi à un prénom pour te désigner. Mais promis, j'y réfléchirai. C'est la première fois que je t'inaugure, c'est Maxxie, ma meilleure amie, qui t'a offert à moi, elle m'a dit qu'à son avis écrire un peu tout ce que je ressens peu m'aider. Elle a sûrement raison, ça vaut mieux qu'une séance de psy à 100 balles pour rien du tout.

Donc je me présente, je m'appelle Lilwenn-Summer Landon et je suis née le 30 avril 1990 dans la petite ville de White Oak Station dans la province Alberta, au Canada. Lilwenn-Summer est un prénom assez particulier, je te l'accorde. Principalement les gens laissent tomber le Summer lorsqu'ils s'adressent à moi ou utilisent un de mes surnoms. Lil, Lilou... Bref, ça dépend. En vérité mes parents n'arrivaient pas à se décider sur le prénom qu'ils allaient me donner, alors ils ont mis un prénom composé et ont arrêté de se prendre la tête pour ça. Lors de la naissance de mes frères cela a causé moins de problèmes, mais bon. Peut-être parce que je suis la seule fille.

J'ai un grand frère, Daniel qui a trois ans de plus que moi, et deux petits qui sont jumeaux. Andy et Zachary qui sont âgés de 18 ans. Une famille nombreuse donc, dans laquelle on parle français comme anglais puisque ma mère vient du Québec à la base.

On a grandi dans la même ville où nous sommes nés tous les quatre, sans grands problèmes particuliers. Nous étions une famille aimée et respectée dans le quartier, et nous n'avons jamais fait de grandes vagues. Mes parents sont très impliqués dans la paroisse du coin. Une famille assez tranquille comme on en voit partout en somme.

Au niveau scolaire je n'ai pas eu de grandes difficultés, même si je t'avoue ne pas être une grande fan des études à cette époque. Je m'ennuyais plus qu'autre chose en fait et je n'étais pas tellement attentive, ce qui fait que mes moyennes se situaient dans la moyenne supérieure. Je faisais le strict minimum ce qui agaçait un peu mes parents, mais ils n'avaient pas à dire grand chose quant à mes résultats scolaires.

L'entrée au lycée est ensuite arrivée, et là deux choix se sont rapidement imposés à moi. Daniel, mon grand frère, faisait des merveilles dans l'équipe de hockey du lycée et j'étais plus connue comme la petite soeur de Daniel qu'autre chose. Donc soit je continuais de rester dans son ombre, soit je me faisais ma place au soleil. J'ai opté pour la deuxième solution et ai intégré plusieurs groupes extra-scolaires. La chorale du lycée, le groupe de théâtre ainsi que l'équipe de cheerleaders. Je n'avais plus beaucoup de temps à accorder à mes révisions puisque je voyais très souvent mes amis, mais la popularité n'avait pas de pris à mes yeux.

J'y ai fais mes premières expériences amoureuses également, dans le plus grand secret de Daniel qui avait tendance à se montrer surprotecteur avec moi. Bon par contre je n'ai pas pu cacher ma relation amoureuse avec un des garçons les plus populaire du lycée, Michael, mais tout le monde a plus ou moins bien accepté cette relation. Mille fois mieux que ma relation avec John.

John est arrivé au lycée lors de ma dernière année de cours, et je dois dire que je suis tout de suite tombée sous le charme. Il avait ce côté mystérieux et badboy qui détonnait tout à fait avec le côté parfait et lisse de Michael, mais je crois que je n'aurais jamais osé l'aborder de moi-même s'il ne l'avait pas fait. Et il l'a fait. Il m'a invité un soir à sortir avec lui et il a réussi dans la même soirée à me faire tomber folle amoureuse de lui et complètement mettre de côté Michael. J'ai rompu peu de temps avec, avec un petit pincement au coeur puisqu'il était celui que je considérais comme mon premier amour.

Malheureusement toute la ville était au courant du côté sulfureux de John, et cela grimpa jusqu'aux oreilles de mes parents. Il faut dire que c'est un garçon ingérable, au tempérament de feu et qui avait eu quelques soucis avec la police. Il m'avait expliqué les choses et considéraient que cela avait plus un rapport avec des bêtises de jeunesse qu'autre chose. Je l'ai cru, mais je n'aurais très certainement pas dû.

Après avoir obtenu mon bac, avec mention très bien s'il vous plait, nous avons passé l'été ensemble à roucouler tranquillement. Je devais intégrer l'université de Calgary au début de l'automne et nous voulions donc profiter des choses. Malheureusement, lors d'une soirée où tout le monde avait un peu trop bu, les choses ont commencer à se tendre, sans que je ne comprenne vraiment pourquoi ni comment. Ce que je sais, c'est qu'à un moment je me suis retrouvée au poste de police avec John, et que mes parents m'ont passé le savon de ma vie.

Mon père m'a interdit de revoir John suite à cela, et m'a confisqué toute manière de le contacter. Téléphone, ordinateur... Seul Maxxie avait le droit de me rendre visite pour me remonter le moral. Je n'avais aucune nouvelle de mon petit-ami et cela me rendait vraiment dingue. Je ne savais pas ce qu'il faisait, où il était... Deux journées ont passés sans que j'accepte de sortir de ma chambre et voir quelqu'un d'autre que ma meilleure amie. J'étais jeune à l'époque, je ne voyais mes parents que comme des personnes qui voulaient m'empêcher d'être heureuse.

J'ai frôlé l'attaque cardiaque lorsque John est apparu la troisième nuit par la fenêtre de ma chambre. Et ce qu'il me proposa me surpris énormément. Il avait rassemblé toutes ses économies et me proposait de m'enfuir avec lui. Je n'ai pas hésité longuement, après tout j'avais 18 ans. Bien que j'entendais les mises en garde de Maxxie trotter dans ma tête, mises en gardes qui s'étaient révélées correctes après coup, mais passons.

Après avoir écrit une lettre pour leur dire que je ne m'étais pas faite kidnapper, j'ai fais mon sac et ai emporté plusieurs sacs d'affaires. Habits et souvenirs, parce que je me sentais quand même triste de quitter mes parents et ma famille sur un coup de tête.

De là, on est parti voyager un peu partout dans le Canada et les Etats-Unis. On dormait dans des motels et vivait au jour le jour. Les choses ont cependant commencé à se gâter lorsque la rentrée arrivait. Moi je souhaitais retourner à Calgary pour entrer dans l'université, mais John refusait tout simplement d'y aller. Il considérait que c'était plus une perte de temps qu'autre chose. A partir de là on s'est mis à se disputer presque une fois par jour, pour tout et n'importe quoi. D'ailleurs son caractère semblait s'endurcir et s'empirer de jours en jours, ce que je n'ai pas manqué de lui faire remarquer.

A la mi-août, nous étions à Portland, aux USA. Cela faisait quelques temps que nous avions traversé la frontière, et nos économies commençaient à diminuer petit à petit, alors pour tenir encore, John avait accepté un poste de videur en boîte de nuit. Il travaillait le soir jusqu'au petit matin, et refusait que je soit loin de lui. Il était d'une jalousie maladive et voyait le mal partout, il suffisait que je parle à un garçon pour qu'il devienne à moitié fou. Je détestais cela, mais ses crises en public me mettaient atrocement mal à l'aise, alors je ne disais rien et je me contentais de l'attendre dans un coin au calme de la boîte qu'il ai fini de travailler.

Pourquoi je ne me suis pas enfuie? Je ne sais pas vraiment. Malgré nos problèmes j'étais amoureuse et il était tellement tendre, passionné et prévenant quand on était ensemble... Les gens autour de nous n'ont jamais connu le vrai John. Parce que, comme je l'ai déjà dis, son caractère de feu continuait de grandir. Il a rapidement eu des problèmes avec des collègues et des clients de la boîte où il travaillait. A tel point qu'un beau soir une bagarre éclata et dégénéra.

Je crois que je suis un peu la responsable de tout cela, puisque John s'en est prit à un homme qui a eu le malheur de me parler. Il est arrivé aussitôt et a prit l'homme à parti, mais ce à quoi il n'avait pas pensé c'est que cet homme n'était pas tout seul. Ses amis sont arrivés également et une énorme rixe a eu lieu. Les flics ont été appelés et John a été embarqué avec quelques-uns des hommes avec qui il s'était battu. Je suis allé le délivrer quelques heures après, n'ayant pas assez d'argent pour payer la caution. Et puis, une fois dans notre chambre, il m'a fait payer ce qu'il s'était passé.

Pour masquer mon bleu, j'ai porté des lunettes de soleil quelques soirs, ce qui a intrigué les collègues de mon petit-ami. J'étais tellement sous le choc qu'il ai osé lever la main sur moi que je n'ai rien dis. D'autant plus qu'il s'est excusé en larmes après une bonne nuit de sommeil. Mais plus le temps passait, plus il avait tendance à se montrer violent verbalement et plus je me renfermais. Je n'avais personne à qui parler vraiment. Mes frères, mes parents, ma meilleure amie et mes amis en général me manquaient atrocement. J'ai souvent pensé à les recontacter, mais je n'arrivais pas à assumer la bêtise que j'avais faite en suivant John.

Cependant, la serveuse avec laquelle je discutait quelques fois a remarqué que je changeais et que quelque chose n'allait pas. Ce n'était pas faux, j'avais de plus en plus peur de mon petit-ami. Mes lunettes de soleil ne l'ont pas trompée elle, puisqu'elle avait elle aussi connu une relation avec un homme violent. Elle a tenté de me parler, mais je me suis fermée comme une huitre. Alors, puisque je refusais tout dialogue, elle s'est démerdée pour trouver mon nom de famille, mes origines et tout cela et a contacté ma famille.

Deux jours après, les flics ont débarqués à 6h du matin à notre chambre d'hôtel et nous ont embarqués tous les deux. J'ai eu la peur de ma vie, je n'avais aucune idée de ce que l'on me reprochait. Au commissariat, j'ai été séparée de John et mise dans une pièce à part. N'ayant pas pu embarquer mes lunettes de soleil, c'est tout juste s'ils m'avaient laissé enfiler un pantalon, mon oeil qui était presque soigné était visible de tous. La nuit cela passait sans problème, mais là...

Quelques minutes après mon arrivée, mes parents ont débarqués dans la salle d'interrogatoire. Et là, je me suis mise à chialer comme une madeleine. La serveuse avait averti mes parents, qui eux avaient avertis les autorités. Ils venaient me ramener à la maison et je crois que jamais je ne pourrai assez remercier cette serveuse en question.

Je ne suis pas entrée à l'université de Calgary, mais dans celle de ma ville. Je ne veux plus rester trop loin de mes proches très longtemps. Je ne le supporte pas en fait. J'ai donc repris contact après m'être accordée un peu de temps, mon histoire avait fait le tour de la ville et les regards des gens n'étaient pas toujours facile à soutenir.

Je suis actuellement étudiante en art de la scènes, et je donne des cours de danse privés. Je suis en dernière année et cela se passe vraiment très bien. Je prends des cours de chants également. Bref, j'essaye de reconstruire ma vie, loin de John qui a l'interdiction de m'approcher à moins de 200 mètres et de rentrer en contact avec moi de quelques manières que ce soit. Je ne sais pas s'il est allé en prison et je n'ai jamais voulu le savoir. Je dis à tout le monde que j'ai tourné la page, mais en vérité je m'en mords encore les doigts et m'en veux beaucoup. Quoiqu'il en soit, j'essaye de reconstruire ma vie et je crois pouvoir dire que j'y arrive très bien!