~ À QUOI RESSEMBLAIT TA VIE AU LYCÉE?
Ma vie au lycée, ce n'était qu'un moment de ma vie que je laisse derrière moi maintenant. J'avais quelques problèmes de santé, je me faisais harceler par des camarades homophobes qui avaient peur que je les violes dans les salles de sport parce que j'étais gay, toutes les filles voulaient être mes amies parce qu'elles pensaient que j'étais ce cliché du gay qui est assez féminin. Mais non, je suis gay et pourtant très masculin. Je ne comprends pas ce genre de personne, ça m'énerve. Ce n'était donc pas vraiment génial, jusqu'à la terminale, là où j'ai changé de lycée. Là ou j'ai rencontré Eliott et là où nous nous sommes mis ensembles, en cachette d'abord, puis vers la fin de l'année, notre relation était vraiment publique. Et nous n'étions pas vraiment détestés pour autant.

   ~ ES-TU HEUREUX PRÉSENTEMENT?
Est-ce que je suis heureux ? Mon dieu, je crois que je n'ai jamais été aussi heureux de toute ma vie. Il y a trois semaines, j'ai demander l'homme de ma vie en mariage, et il a accepter. Croyez-vous qu'il existe un pareil bonheur dans le monde ? Je vais marier avec Eliott, celui que j'aime depuis une dizaine d'année maintenant. Et nous voulons avoir un enfant, ou deux, en tout cas j'en veux plusieurs. Avec lui, je veux tout. J'ai toute ma vie devant moi, et je ne peux plus attendre le jour de mon futur mariage. Je l'aime, il m'aime. C'est ça le bonheur.

   ~ OÙ TE VOIS-TU DANS DIX ANS?
Dans dix ans.. Je me vois aux côtés de mon chéri, dans une agréable maison, avec un grand jardin. Pas une maison à étage, je n'apprécie pas vraiment ça. Plutôt une maison plate, tranquille, avec une grande chambre pour nous deux, et non loin, deux autres chambres aménagées pour nos enfants, une chambre d'amis aussi, bien sûr. Toujours fidèle à mon poste, où bien directeur de publication, je ne sais pas. J'aime beaucoup cette ville, nous l'avons choisie tous les deux alors pourquoi ne pas y rester ? Et je nous vois mariés, bien sûr.

Je dois dire que je n'ai pas vraiment eut une vie intéressante, avant le lycée. J'étais monsieur tout le monde, mes parents m'adoraient, j'étais riche et assez gâté. Et puis, j'étais promis à un brillant avenir. Ils voulaient que je devienne un médecin brillant, que je suive leurs traces. Mais tout ne s'est pas déroulé exactement de la même manière. Quand j'eus seize ans environ, je compris que mon attirance n'était pas envers les filles, comme tous le monde, mais plutôt les garçons. Cependant, je n'osais le dire à mes parents et à mes amis qu'à partir du lycée. Ce fut d'ailleurs à cette période aussi que je commençais à avoir des problèmes de santé. J'étais plus fragile, les allées-retours à l'hôpital étaient assez fréquents. Et mes rapports familiaux n'arrangeaient rien. Mes parents avaient assez mal pris mon homosexualité, ils étaient glacials avec moi, j'étais moins gâté, ils ne m'aidaient pas quand je leur demander de l'aide et ne me cédaient rien, je devais me débrouiller seul. J'avais l'impression de les dégoûter et c'était peut être le cas. Avant l'année de terminale, je demandais à être transféré, étant le sujet de plusieurs brimades et mauvais coups de la part des autres lycéens. A mon époque, être gay était dur à avouer, et je m'étais rendu compte que je n'aurais peut-être pas du le leur dire maintenant. Mais c'était trop tard et je ne pouvais qu'assumer mes gestes. Après maintes et maintes demandes, je fus accepté dans un autre lycée, celui où je rencontrais Eliott. Il fut un ami fidèle, m'aidant à m'adapter à ce nouveau lycée au début. J'étais son poulain, il était mon parrain. Nous nous rapprochâmes ainsi, facilement, doucement. D'amis, nous passèrent au bout de quelques mois à amants. En cachette bien sûr, au début, puis à la fin de l'année, nous nous affichâmes complètement.

Après le lycée, j'entrais dans une école de journalisme, à New-York, et lui entrait dans son école dans la même ville. Nous vivions ensembles, dans un appartement pas trop cher. Certes, Eliott avait l'argent de ses parents, qui eux m'adoraient, mais mes parents avaient coupé tout contact avec moi. Alors, en plus de mes études, je faisais un travail de barman à mis temps. Et je rentrais souvent tard le soir. Les débuts furent donc durs, mais étant un couple très uni, nous nous en sortîmes facilement. Les années passèrent, et nous restâmes ensembles, dans ce petit appartement. Une fois mes études finies, je fus embauché dans une grande maison de journal, le New York Times. J'étais bon, et je fut un journaliste hors pair. Mais j'étais souvent loin de chez moi, et cela dérangeait mon Eliott, qui s'inquiétait beaucoup. Difficilement, je posais ma démission et ce fut ici que nous emménageâmes, tous les deux, dans une superbe petite maison avec un coquet jardin. C'était il y a deux ans, et je m'en souviens comme ci c'était hier. Nous avions emménager, tranquillement, nous nous sommes rapprochés des voisins, et j'ai trouvé un travail en temps que chef de rédaction. Je n'avais plus à quitter ma maison, au contraire, je pouvais même y travailler des fois ! Et puis, il y a quelques mois, il y a eu cet incident. J'étais à une soirée avec des amis de New-York, là où je travaillais avant. Eliott lui, il n'était pas présent. Et là soirée c'est mal terminée, j'avais beaucoup trop bu, et je l'ai trompé. Oh je m'en veux, encore maintenant, terriblement. Dès son retour, je lui ai avoué ce que j'avais fais, cela me faisait tellement mal de le lui caché. Et il est resté, pourtant. Certes, au début, c'était tendu entre nous. Puis lentement, il m'a pardonné. Mais je sens, encore maintenant, qu'il est parfois méfiant, qu'il surveille mes horaires, mon téléphone. Et moi, je le laisse faire, j'accepte toutes ses demandes. J'aimerais tellement que tout redevienne comme avant. Puis il y a deux mois, je l'ai demandé en mariage. Au parc que nous avions tellement aimé quand nous étions arrivés ici. Et quand j'ai vu ses yeux briller, son visage s'éclairer et ses lèvres prononcer ce oui que j'attendais tellement, je fus vraiment comblé. Il avait dit oui. Malgré mon erreur, il avait dit oui. Désormais, je n'attend que lui pour que notre mariage ait lieu, et qu'enfin on puisse avoir des enfants.