ONCE UPON A TIME...
   I'm the master of my fate, the captain of my soul

Dans la vie, il y a deux sortes de personnes : celle qui sont nés sous une bonne étoile et celle qui ne le sont pas. Moi je n’ai pas eu la chance d’être née avec une petite cuillère en argent dans la bouche. Je n’ai pas eu la chance d’avoir deux parents là pour moi lorsque j’en avais besoin. Je n’ai pas eu la chance d’être gâtée pour tout et n’importe quoi. Et pourtant, j’ai grandis dans un monde remplis d’amour. J’ai un frère de trois ans mon aîné, Becker. On s’est toujours bien entendu. Il y a eu bien évidemment des disputes entre nous. Comme dans toute relation fraternelle, je crois. Mon père a essayé de nous éduquer du mieux qu’il le pouvait. Et je n’ai pas eu la chance de connaître ma mère. Elle est morte alors que j’étais petite et au fond de moi, je pense que j’en ai toujours souffert. Je n’ai jamais vraiment parler de la mort de ma mère. D’une part parce que je n’ai pas vraiment de souvenir avec elle. Juste quelques photos retrouvées au fond d’un carton, c’est tout. Mais c’est le fait que je ne savais pas vraiment quoi répondre quand les autres enfants parlaient du métier de leur parent. En général, je lui inventais un métier. Mais je ne disais jamais qu’elle était morte. Non pas parce que j’avais honte mais plus parce que j’avais peur de leur réaction. D’être considérée comme bizarre et d’être exclue.

A l’école, je n’ai jamais vraiment été une flèche. J’avais des notes correctes. Juste la moyenne pour passer en classe supérieure. Mais les cours et moi, ça n’a jamais été simple. Je ne comprenais rien en mathématiques et pour cause je ne comprenais pas pourquoi il fallait apprendre autant de règles inutiles. En histoire, je passais plus de temps à parler avec mes copines plutôt qu’écouter. Je me moquais pas mal de ce que mes ancêtres avaient pu ou non faire. Dans les langues étrangères, je n’écoutais pas pour la simple et bonne raison que l’anglais me suffisait amplement. Je considérais ne pas avoir besoin d’en étudier une autre. Mais j’essayais toujours d’avoir au minima la moyenne, histoire que ça ne crise pas à la maison. Je voulais que mon père soit un tantinet fier de moi. Qu’il ne me voit comme une incapable. Mais si à l’école primaire, je suis dans une spirale plutôt positive, tout cela change rapidement au collège. J’ai treize ans lorsqu’on déménage à White Oak Station au Canada. On y allait souvent les étés puisque mon père venait de là-bas mais je ne pensais pas y vivre un jour.

Nouvelle ville. Nouveau collège. Nouveaux amis. Nouvelle vie. Est-ce que j’étais contente ? Pas vraiment. Si ça n’avait tenue qu’à moi, je serais restée dans mon Chicago natal. Mais je n’avais pas vraiment eu le choix. Becker a seize ans. J’ai besoin de mon frère. Mais il répond aux abonnés absents. Au fond de moi, je lui en veux. Mais je ne le lui dis pas. Mon père passe plus de temps à travailler qu’à être présent à la maison. Rapidement, je suis livrée à moi-même. J’apprends à faire à manger. J’apprends à tout faire pour mon père et Becker mais je n’obtiens jamais vraiment de reconnaissance. Becker est entré dans une spirale infernale et mon père me fait clairement comprendre qu’il ne faut pas que je tourne comme lui. J’ai cette impression d’être seule. Entourée mais seule. Alors, je me réfugie dans mon groupe d’amis. Je leur parle. C’est comme une seconde famille. Je ne renie pas la mienne mais je ne sais plus vraiment quoi en penser. Mais comme certains diront : ce qui ne nous tue pas, nous rend plus fort. Puis un jour, Becker est allé à l’hôpital parce qu’il venait de se prendre un couteau. Honnêtement, je crois que l’année de mes treize ans a sans doute été la pire année de ma vie. J’avais peur de perdre mon frère, même si lui savait qu’il ne risquait rien. Ou du moins pas grand-chose.

Puis un jour on grandit. On passe au lycée. On connait les premières soirées et les premiers amours. C’est durant cette période-là que j’ai rencontré Ethan. Il avait deux ans de plus que moi, il était pompier en plus d’être en dernière année de lycée. Il m’a tapé dans l’œil et ce fut comme un coup de foudre. Rapidement on est sorti ensemble. C’était mon premier copain. Mon premier amour. Ma première fois. A l’époque, c’était lui et pas un autre. Je me voyais déjà poster son nom de famille. Notre idylle à durer trois ans. Trois longues années avec des hauts et des bas. Mais on n’a jamais lâcher prise. On croyait en notre amour. Ou du moins, moi j’y croyais. Mais il a décidé de partir faire ses études aux Etats-Unis. On avait convenu d’un commun accord que se verrait sur skype et les weekends. Ou du moins, le maximum que l’on pouvait. Mon père n’a jamais voulu me payer un billet d’avion pour Los Angeles. Et Ethan a décidé de rompre prétextant que la distance le pesant beaucoup trop. J’ai été triste. J’en ai souffert. Mais je n’en ai jamais parler. Pas à Becker. Pas à mon père. Et lorsqu’on me posait des questions là-dessus, j’évitais la question. Je ne voulais pas pleurer pour un garçon et encore moins devant les autres.

J’ai finis par obtenir mon diplôme de fin de lycée. Et j’ai choisis de m’orienter en droit. Pourquoi cette matière ? Je n’en sais rien. Je me devais de faire des études. Pour faire plaisir à mon père et c’est la matière qui me semblait le plus intéressant. L’Université, ce fut comme une nouvelle vie pour moi. J’avais de nouveaux amis, j’allais aux soirées et mon père était plutôt fière que sa fille fasse des études. Il me voyait déjà devenir une grande avocate ou juge. Sauf qu’il n’a pas compris que les études, je n’en avais rien à faire. Et si j’essaie de faire bonne figure, les cours à la fac’ sont difficiles pour moi. Je déteste me lever le matin. Et je n’ai pas vraiment de projets d’avenir. Et quand Becker a décidé de se prendre un petit appartement à White Oak Station, j’ai de plus en plus pris mon espace. Je ne voulais plus vivre à la maison. Je ne voulais plus croiser la copine de mon père, qui me sort par les yeux. Je ne voulais pas que mon père voie que je suis devenue comme son fils : une fêtarde chevronnée qui passe plus de temps à tester ses limites sans se poser la question du lendemain. Si j’ai réussis à aller jusqu’en quatrième année de droit sans redoubler, aujourd’hui je suis en échec scolaire. Je sèche les cours. Je fais la fête. Rentre des états pitoyables. Et je considère que je suis en train de profiter de ma vie. Becker essaie de me remettre dans le droit chemin mais je n’ai pas l’intention de l’écouter. Je suis au-dessus de tout ça.

bien sûr.
le délai est modifié et tu as jusqu'à dimanche pour terminer.

je te rajoute un délai de trois jours.
n'hésite pas à nous redire si besoin.

délai accordé jusqu'au 30/11.