~ À QUOI RESSEMBLAIT TA VIE AU LYCÉE?
Le lycée, on dit toujours que ce sont les plus belles années. Pour moi, c'est vrai, ce sont vraiment de bons souvenirs. On est plus libres par rapport aux années précédentes, et encore bien insouciants de la vie qui nous attend.
Depuis que je suis petite, j'ai des facilités pour apprendre mes cours et j'ai donc toujours eu de bons résultats, même en ne travaillant pas beaucoup. En cours, je ne pouvais m'empêcher de discuter avec mes camarades, malgré les remarques mais je n'étais vraiment pas un élément perturbateur. Je m'entendais vraiment bien avec les autres élèves, quelque soit l'âge. J'allais facilement vers les autres et je connaissais à peu près tout le monde. Quelques fois, j'aimerais même y retourner.

   ~ ES-TU HEUREUX PRÉSENTEMENT?
Quitter le lycée n'avait pas été très facile, car cela voulait aussi dire quitter ses amis et rentrer dans le monde des adultes. J'ai mis quelques temps à m'adapter, en commençant par rentrer dans une école de photographie et en m'installant dans mon propre appartement, avec mes propres moyens. Bien sûr, j'ai gardé contact avec chacun de mes parents et je le vois de temps à autre. Concernant les amis du lycée, il y en a que je revois, et d'autres qu'on oublie avec le temps. Certaines relations ont bien changé.
Mais je ne serais vraiment heureuse qu'en retrouvant ma meilleure amie.

   ~ OÙ TE VOIS-TU DANS DIX ANS?
J'ai toujours été une grande rêveuse, et j'aimerais bien avoir une vie de conte de fée ! En bref, je me vois bien encore photographe, le métier que je viens de commencer. Côté cœur, j'aimerais être marié avec l'homme de mes rêves, et avec deux ou trois enfants. Oui je sais, je suis très fleurs bleues. Je pense, après avoir voyagé pendant quelques temps, rester à white oak station. Mais tout ceci ne sont que des rêves et la vie est toujours imprévisible.

« Papa, on va où ? Et Maman va enfin revenir à la maison ? » Il y des jours comme ça, qui vous marquent à vie et d'autres dont on ne se souvient plus du tout. Je pense bien que le premier jour le plus marquant de ma vie a débuté en poussant une porte blanche. A peine âgée de trois ans, je m'avançais lentement vers le lit de ma génitrice, que je ne voyais plus depuis quelques jours. En la voyant, je courus vers elle avant de m’apercevoir qu'il y avait un berceau à côté d'elle. Un beau petit bébé y dormait tranquillement. Je compris alors que j'avais un petit frère et que ma vie allait radicalement changée : je devrais partager mes parents. C'était les êtres les plus importants de ma vie, ils étaient mes modèles et je leur devais beaucoup. Même s'ils travaillaient beaucoup, ils essayent d'être le maximum de temps avec moi, ce qui était tout de même très peu. Du coup, je pouvais avoir tout ce que je voulais. On était riche et on en profitait. Je m'aperçus également de l'endroit où j'étais venue au monde, dans la clinique de Phénix comme Noah, le nouveau-né.

« Mon cœur, assieds toi à côté de ton frère. » Voilà comment ma mère s'y est prise pour m'annoncer un nouveau chamboulement dans ma vie. Elle était assise sur un fauteuil, à côté de mon père et Noah se tenait dans le canapé, en face. « Votre mère et moi, on va divorcer. » BAM. « Tu pouvais pas dire ça avec de la diplomatie ? Ils ont 4 et 7 ans.. » Merci ma chère mère, pour ta compassion. Pour moi, mes parents était l'exemple que j'avais de l'amour et ce jour-là, tout s'effondrait. Je pensais qu'ils s'aimaient et là, ils m'ont expliqué que ça n'allait plus entre eux. Je ne comprenais pas pourquoi et je n'avais jamais pensé à leur séparation. Par la suite, j'appris que mon père avait rencontré quelqu'un d'autre, avait commis l'irréparable et ma mère ne voulait donc plus vivre avec. Cependant pour le moment, je ne songeais pas vraiment à la raison mais aux conséquences. Ma mère allait garder la maison, mon père allait vivre ailleurs.
Quelques mois après, je me retrouvais tous les dimanches soirs dans la voiture d'un de mes géniteurs, à faire 45 kilomètres. Il me déposait juste devant la maison et s'en allait sans parler avec la personne qu'il avait épousé, des années auparavant.

Ce divorce m'attrista beaucoup car on était passé d'une vie de famille joyeuse à une vie de famille décomposée. « S'il te plait Maman, j'aimerais vraiment faire de la danse. »Pour arriver à passer ce mauvais moment, ma mère accepta de me payer des cours de danse. Depuis que j'étais petite, je m'imaginais danseuse mais je n'avais jamais vraiment osé me lancer. J'en avais maintenant envie. Ma maternelle m'avait inscrite dans la meilleure école de la région, avec une professeur très sévère. Je m’avérais être douée et je voulais être la meilleure. Mais il n'y avait pas que moi dans ce cas-là, je voyais Zippora comme ma principale concurrente. On se détestait jusqu'au jour où nous avons compris que nos disputes ne servaient à rien. Alors, nous avons décidé de faire la paix. Elle avait la même passion que moi et c'était une des seules personnes à vraiment me comprendre. Je pouvais tout lui dire, et je lui faisais entièrement confiance. Très vite, je compris que notre lien était plus fort que celui que j'avais avec mes simples amis. Elle était donc la meilleure, ma meilleure amie. Je passais la plupart de mon temps avec elle et rien n'avait réussi à nous séparer.

Durant l'année de mes seize ans, je dû me résoudre à laisser partir Zippora au Canada. On ne s'était jamais quitté très longtemps, et je devais donc faire face à une nouvelle séparation. Notre relation a donc pris un autre tournant. On continuait nos confidences par Skype, lettres, mails, téléphone. Depuis, le temps s'est écoulé et nous voilà presque dix ans après. J'ai fini mes études de photographie, une autre passion découverte juste après le départ de ma meilleure amie. Je suis donc prête à commencer à travailler, et rien ne me retient à Phénix. Me voilà donc à White Oak, pour retrouver Zippora et commencer une vie nouvelle.