TITRE DE TON HISTOIRE
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Zola se réveille doucement et regarde autour de lui. Pourquoi est-ce que maman n'est pas venu le câliner ce matin ? D'habitude, elle vient lui faire des bisous avant qu'il ne doive se préparer pour aller à l'école. Il a fait sa toute première rentrée il y a un mois et il a pris ses habitudes. Soufflant doucement, le petit garçon aux cheveux châtains sort de son lit, les joues gonflées. Il cherche la jeune femme qui l'a mis au monde dans toute la maison, avant d'aller secouer son père dans l'immense lit qu'il partage avec sa mère. « Papa ! Papa ! L'est où m'man ? L'est di' heures, vais pas l'école ? » Il demande, les yeux écarquillés. Il est inquiet. Il ne doit pas manquer l'école, c'est interdit ! Son père se redresse en grognant et l'attrape pour le tirer à lui. « De quoi tu parles, Zozo ? Elle doit sûrement être en train de préparer ton déjeuner, t'es malade ? » Il le regarde dans les yeux et touche son front avec le sien. Son fils n'a pourtant pas de fièvre. L'enfant se mordille la lèvre inférieure, nerveux et lui pointe la porte. « L'est pas làààà ! Te dis papa ! M'man l'est pas la maison ! » Il commence à hausser la voix, au bord des larmes. Il est beaucoup trop sensible, le Zola. Son père finit par se lever et cherche la jeune femme partout, tout en portant le gamin tremblant. Il l'appelle sur son téléphone, des tas de fois, y laissant des messages innombrables. Plusieurs jours se passent avant que finalement, John dise à son fils que sa mère ne reviendra jamais ; chose affectant énormément le petit garçon, qui était plutôt proche de cette dernière.

Zola pouffe de rire en voyant son père manquer de tomber. Il serre un peu plus la corde pour l'aider à garder de l'équilibre, bien qu'il soit tout fin, comparé au militaire qui lui serre de père. John sourit en coin et recommence à grimper le long du mur de pierre. Ils font souvent ce genre de choses. John essaie de le rendre plus fort, mais Zola mange tellement peu que cela ne change rien. Alors il a finalement abandonné, avec que son fils ne lui demande de faire une activité sportive le dimanche seulement, histoire de pouvoir se concentrer sur ses devoirs le samedi. Très proches l'un de l'autre, le père et le fils passent de nombreux moments ensembles lorsque le militaire n'est pas en mission. « Allez papa, bouge ! » Il crie, le regardant grimper avec amusement. Il a finalement oublié sa mère, au fil du temps et est heureux de savoir que son père ne s'est jamais remarié. Il ne fait pas confiance à la gente féminine. Oh ça non. Toutes les femmes lui rappellent sa mère.

Zola sent les larmes monter en voyant la machine éteinte. Ils l'ont appelés il y a quelques minutes et il est arrivé à l'hôpital le plus vite possible. Son père a été sévèrement blessé il y a quelques semaines durant une mission. Et maintenant, il est mort. Mort. Son père a succombé à ses blessures. Il ne pourra plus dormir avec lui, lui parler de ses tracas, rire, chanter, courir dans toute la maison en hurlant parce qu'il le poursuit avec des choses dégoûtantes. Soupirant tristement, Zola recule et se cogne contre le meilleur ami de son père. Elias. Il ne lui parle pas. Il se contente de baisser la tête avant de fuir. Oui. Il fuit. Parce qu'il ne supporte pas de voir le corps de son père sans vie. Il s'enferme dans des toilettes et fond en larmes, le cœur affreusement douloureux.

Voilà trois mois qu'il habite chez Elias, le meilleur ami de son père décédé. Il regarde le jeune homme préparer à manger sans rien dire. Il ne parle pas beaucoup. Il s'énerve vite, aussi. Mais malgré cela, Zola ne peut s'empêcher de le trouver sexy, magnifique, attendrissant. Il est tombé amoureux de lui. C'est idiot. Il a dix ans de plus que lui. Baissant les yeux en y pensant, Zola secoue vivement la tête et met la table sans rien dire de plus. Bon sang. Pourquoi est-ce qu'il faut que l'amour lui tombe dessus, alors qu'il n'est pas encore remis de la mort de son père ?

Zola se mordille la lèvre inférieure en regardant son petit ami dormir à poings fermés. Il n'arrive toujours pas y croire. Après qu'ils aient fait l'amour et que Zola se soit mis à paniqué en pensant que ce n'était qu'un simple coup d'un soir pour Elias, les deux garçons ont finalement mis les choses au clair. Cela ne fait pas si longtemps, qu'il lui a avoué ses sentiments, mais Zola se sent déjà merveilleusement bien aux côtés d'Elias. Il aimerait que leur relation dure pour toujours, mais il sait que c'est encore compliqué pour le plus âgé, qui semble avoir honte d'être homosexuel.