Je suffoque, le gouffre m'entraîne loin dans un puits sans fond, sans fin
Je veux juste vous dire que je suis désolé ...

Caractère en quelques mots : Sincère dans sa démarche de rédemption ; Franc ; Travailleur ; Insomniaque ; Intelligent ; Impulsif (mais il se soigne) ; Parfois maladroit dans ses mots et dans ses gestes ; Dynamique ; Indépendant car il ne veut pas d’aide financière, pas de compassion mais il est dépendant d’autre chose (pas de mauvaises idée héhé) ; Ne laisse pas voir sa fatigue et que le rejet de certains le mine ; Fragile ; etc.

Quelques anecdotes : Dès qu’il le peut, il traîne pied nu ; Il a toujours un chewing-gum, des bonbons ou même des cure-dents sur lui ou dans sa bouche ; Il connaît Oak comme sa poche, y compris les montagnes, ce qui fait qu’il est un excellent guide même s’il n’a pas de diplôme pour ; Il possède une excellente mémoire malgré les apparences ; Il adore changer de coupe de cheveux (il va rester quelques mois avec les cheveux courts avant de les laisser pousser) ; Son nom de famille se prononce Elrick et non pas Elriche, il n’aime pas quand on se trompe ; etc.

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Quelques notes de musique se font entendre, des doigts grattent des cordes et une voix se mêle à la musique. C’est une femme qui joue devant deux spectateurs : son mari et son fils. L’homme tient un enfant sur ses genoux, il le fait sautiller et l’enfant rit tout en se balançant au rythme de la musique de sa mère. Les sourires ne sont pas feints et l’amour que l’on voit briller dans les yeux des parents est sincère. La musique s’arrête et le petit garçon de quatre applaudit en souriant, il descend des genoux de son père avant de se diriger vers sa mère en lui tendant les bras. Il entoure sa mère de ses bras et dit : « Moi aussi je veux savoir jouer comme toi maman ! » « Si tu veux savoir jouer, il va falloir que tu t’entraînes. » « Tu veux pas m’apprendre ? » « J’ai appris seule, je sais que tu en es capable. » « D’accord ! » Sa mère lui donna sa guitare qui était bien trop grosse pour l’enfant qui toucha doucement une corde puis l’autre. Désaccord et la maman qui grimace mais qui lui sourit quand il lève la tête, elle veut l’encourager. Priam était déjà un grand amoureux de dessin, de peinture et ses parents savaient qu’il serait artiste plus tard plus que politicien ou patron d’une entreprise et ils acceptaient cela mais ils ne voulaient pas forcer leur enfant, ce serait sa décision et uniquement la sienne. Ils l’accepteraient parce que Priam était leur seul enfant et qu’il était plus précieux à leurs yeux que n’importe qui d’autres.

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C’est à l’âge de cinq ans que Priam suivi son père pour la première fois dans son métier de guide de montagne. En hiver comme en été, Monsieur Elrich travaillait à la montagne et c’est lui qui lui apprit tout ce qu’il devait savoir sur la survie en montagne, sur l’histoire de la station, qui lui fît apprendre par cœur le moindre chemin, la moindre crevasse, la moindre grotte sur cette montagne qu’il aimait tant. Bien entendu, cela se fît au fur et à mesure des années mais Priam adorait ces moments passé avec son père, il avait l’impression, quand il était gosse que son père était l’homme le plus génial, le plus fort du monde et que rien ne pourrait lui arriver. Il était tellement sûr que rien ne pourrait arriver à sa famille … Priam était un petit garçon sympathique, dynamique, souriant et doux, il était plutôt aimé par les autres et il avait une petite bande de camarade qu’il adorait. Son amour pour la guitare et pour l’art ne s’était jamais éteint, il dessinait beaucoup, souvent, parfois même durant certains cours et parfois, il se faisait cramé et punir. La guitare, c’était à la maison et, de façon autodidacte, il s’améliorait d’année en année et sa mère était fière de lui. C’était pratiquement la seule tradition tzigane que sa famille maternelle avait gardé.

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« Maman, papa, dites-moi ce que vous pensez de cette chanson ? » Priam avait maintenant onze ans, il entrait dans l’adolescence, il ressemblait à son père mais il avait les yeux de sa mère. Il s’installa sur une chaise, ses parents sur le canapé de la famille. Priam les regardait tout en grattant sur sa guitare à une vitesse incroyable, comme le faisait les tziganes tout en chantant. Les parents connaissaient cette chanson, sa mère savait à quel point elle était difficile à jouer et à chanter. Elle savait combien son fils avait dû travailler mais il ne savait pas à quel point sa mère tenait à cette chanson. Les yeux de sa mère se sont embrouillés par les larmes et son mari l’encercla de son bras autour de ses épaules. Priam chanta jusqu’au bout avant de déposer délicatement sa guitare sur le sol pour s’installer aux côtés de sa mère pour sécher ses larmes. « Maman, pourquoi tu pleures ? J’ai raté un truc et c’était super moche c’est ça ? » « Ahaha, non c’était magnifique mon chéri mais elle compte beaucoup pour moi, pour ma famille en général. » « Pourquoi ? » « Parce qu’elle a accompagné ton arrière-grand-père quand il a quitté la communauté et qui a accompagné mon père lors de son dernier voyage et je veux qu’elle m’accompagne de même pour le mien et puis, ce sont mes ancêtres qui ont joué cette chanson pour la première fois. » Priam observait sa mère tandis que son père entourait toujours les épaules de son épouse de façon protectrice, la mère s’appuya contre son mari et sourit doucement : « Tu sais, quitter le monde tzigane n’a pas été simple pour ton arrière-grand-père, il aimait sa famille mais il était tombé éperdument amoureux de sa future femme et elle n’était pas de ce monde-là. On lui a demandé de choisir entre sa famille et elle … C’est le cœur déchiré qu’il a choisi sa femme, mon père disait qu’il avait toujours les yeux dans le vague, qu’il racontait des histoires du passé mais que quand on lui demandait s’il regrettait, un sourire apparaissait et qu’il était sûr de ce qu’il disait, il disait toujours « non ». Mais, il avait gardé les racines ancrées et pour lui, les femmes ne devaient pas apprendre la guitare et rester au foyer, mon père était aussi un peu comme ça mais moi, j’ai toujours voulu apprendre et j’ai appris … seule, dans le dos de mes frères et sœurs et surtout de mon père. Quand je lui ai appris que je voulais aller à l’université, avoir un emploi et que j’avais appris la guitare seul, il m’a rejeté, repoussé plutôt ainsi que le reste de ma famille c’est pour cela que tu ne vois personne de ma famille et comme ton père n’en a pas eu … on peut dire que nous sommes orphelins. » « Mais, tu as dit que ton père avait eu en chanson celle que j’ai faite pour son enterrement. » « Oui, j’y suis allée et j’ai assisté de loin à la cérémonie. Un de mes frères m’a vu mais il n’a rien dit et m’a laissé faire, pleurer mon père. Tu sais Priam, dans tes veines, il y a le goût du voyage, de la musique, de l’art mais promet moi de tout faire pour ne jamais tomber dans les travers des tziganes » « Oui maman. » Elle lui sourit et il la serra contre lui tendrement.

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La vie du jeune Priam était calme et heureuse, comme beaucoup d’adolescent, il a eu une petite crise mais qui est assez vite passé. Malgré cette rapide crise il gardait l’envie d’être indépendant et donc, il commença à faire de petits jobs par-ci par-là tout en restant avec ses amis(es) et en faisant des activités d’adolescents. Priam adorait les illusions d’optiques en peinture et quand il en voyait sur les murs en photo ou en vrai, il ne pouvait pas s’empêcher de détailler la peinture, de la prendre en photo pour ensuite la reproduire sur une feuille de papier. Il était en dernière année au lycée lorsque tout dérapa, lorsque tout s’effrita et que son monde s’écroula. Il était en cours de philosophie lorsque la porte de sa classe c’est ouverte avec fracas, faisant sursauter tous les élèves. Le sous-directeur était dans tous ses états et il demanda à Priam de prendre ses affaires et de venir avec lui. Priam haussa un sourcil, échangeant un regard avec son voisin mais il obéit. Il ne se souvenait pas d’avoir violé le règlement du lycée. Il suivit le sous-directeur jusqu’au bureau du directeur où il s’installa sur une chaise sous un seul regard de ce dernier. Le visage grave du directeur était flippant et Priam avait senti son cœur accélérer brutalement. « Monsieur Elrich » Il n’aimait pas quand on l’appelait par son nom de  famille, il avait l’impression d’être marié, d’avoir des enfants et d’avoir un poste à haute responsabilité alors qu’il n’était que lycée mais rien n’était sorti de sa bouche, il était aussi immobile qu’une statue mais le directeur savait qu’il l’écoutait. « Monsieur Elrich, vos parents ont eu un grave accident de voiture … Votre père est décédé et votre mère est actuellement en salle d’opération. » Priam s’était levé dès la fin de sa phrase et sans un mot, sans un regard en arrière il était sorti du bureau du directeur puis du lycée, laissant son sac de cours derrière lui. Priam qui connaissait Oak comme sa poche prit des raccourcis à toute vitesse, évitant de peu des passants qui le regardait ensuite de façon à le faire culpabiliser alors qu’il était déjà loin. Il arriva à l’accueil de l’hôpital, complètement vidé de toute énergie et se vautra contre le comptoir. La pauvre infirmière avait sursauté et lui demandait comment il allait. Il demanda où était ses parents et elle lui expliqua où aller, il la remercia rapidement avant de se diriger en courant dans les étages jusqu’à arriver devant la salle d’opération où se trouvait sa mère. Quelqu’un le retient par l’épaule afin qu’il n’y entre pas et Priam commença à faire des quatre cents pas devant la porte. Soudain, elle s’ouvrit et un chirurgien demanda la famille de Mme Elrich, en l’occurrence, lui. « Je suis son fils » « Vous êtes majeur ? » « Non mais je veux savoir comment va ma mère ! » « Monsieur Elrich, c’est un miracle que votre mère soit arrivée en vie à l’hôpital malheureusement, elle ne montre aucun signe de vie cérébral. » « Ce qui signifie ? » « Que nous la maintenons en vie artificiellement et que si nous débranchons nos machines, elle mourra. » Priam se retient contre le mur tandis que la main du chirurgien se posait sur son épaule : « Je suis désolé. Avez-vous de la famille qui pourrait vous héberger et prendre une décision concernant votre mère ? » « Je … je … » « D’accord, prenez votre temps, vous pourrez en parler plus tard avec nos médecins et nos infirmières. » « Est-ce que je peux … Est-ce que je peux aller la voir ? » « Oui, venez avec moi. » Le chirurgien passa plusieurs couloirs avec Priam et il s’arrêta devant une chambre. Priam regarda à l’intérieur. Sa mère était branchée à des machines, Priam tremblait mais il entra dans la chambre et s’installa à ses côtés, il lui prit la main et resta là pendant près d’une heure sans rien dire, ses larmes avaient finalement commencé à couler. Une heure plus tard, une infirmière vient et il demanda d'aller voir son père qu’il savait à la morgue. L’infirmière l’accompagna et elle lui demanda s’il était sûr de vouloir voir son père, il avait simplement hoché de la tête et l’infirmière le fît entrer dans la morgue où elle avait ouvert une chambre froide et découvrit simplement le visage de son père. Priam s’agenouilla, posant une main sur le crâne de son père, des larmes coulant de nouveau le long de ses joues. L’infirmière semblait réellement triste de le voir ainsi, elle ne dit pas un mot, le laissant se recueillir autant qu’il le voulait …

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On avait demandé à Priam de rentrer chez lui et, lorsqu’il le fît, la maison était vide, froide, sans vie, sans lumière. Il s’avança dans le salon, regardant le canapé où ils se vautraient tous les trois, où ils mangeaient des pop-corns en regardant des films à la télé. Il n’aimait pas faire cela mais il devait fouiller dans les affaires de ses parents et trouver la famille de sa mère pour les prévenir. Ils étaient en froid certes mais comme ils étaient majeurs, ils pourraient dire aux médecins ce que sa mère aurait voulu. Il chercha une bonne partie de la nuit avant de tomber sur des lettres. Sa mère échangeait des lettres avec l’un de ses frères mais il ne semblait pas prêt pour la voir. Ils avaient échangé leurs numéros en cas d’urgence et Priam se questionna beaucoup. Devait-il appeler cet oncle qu’il n’avait jamais vu ? Il avait peur. Lorsqu’il se décida, il était presque sept heures du matin mais il se dit que c’était un cas vraiment très urgent et qu’il fallait qu’il l’appelle. Il attrapa le combiné et commença à faire le numéro. Plusieurs sonnettes ont retenti avant qu’une voix féminine et ensommeillé ne répondre : « … Heu … Bonjour … Je suis désolée de vous appeler si tôt mais est-ce que Filip est là ? » « Oui, c’est qui ? » « Hm … C’est un peu compliqué, je suis le fils Ariane et heu … je … » « Attendez, je vous le passe. » Il entendit des bruits de pas précipités, des voix avant qu’une voix masculine répondre : « Priam Yoshka ? » « Oui … Heu … Oncle Filip je suppose ? » « Oui, que ce passe-t-il ? » La voix de son oncle, même ensommeillé avait quelque chose de chaleureuse et rassurante : « Mes parents … Ils ont eu un accident … Papa est mort et maman … maman n’a plus d’activité cérébrale et … » Sa voix se brisa, il renifla plusieurs fois avant de dire « Je ne sais pas quoi faire … » « Ecoute Priam, je serais là dans quatre heures environ, tu peux m’attendre à l’hôpital où se trouve ta mère ? » « Oui mais … Comment je vais vous reconnaître ? » « Moi je te reconnaîtrais. » Ils ont ensuite raccroché et Priam se dirigea vers l’hôpital, les yeux cernés et rougis, il était complètement débraillé, on voyait bien qu’il n’avait pas dormi. Il se dirigea droit vers la chambre de sa mère et s’effondra sur le fauteuil. Sans s’en rendre compte, il s’endormit, sa main posée sur celle de sa mère, la tête sur les draps trop blancs. C’est une main sur son épaule qui le réveilla en sursaut et qui le fît pivoter sur lui-même. Devant lui, un inconnu et pourtant, il lui semblait voir en lui sa mère … dans ses yeux en tout cas. Il a tout de suite comprit à qui il avait à faire et le soulagement s’est peint sur son visage : « Oncle Filip … » « Tu ressembles à ton père … J’ai parlé avec les médecins, il n’y a plus aucun espoir … » « Je sais … Maman et Papa m’ont toujours dit qu’ils ne voulaient pas que l’on s’acharne sur eux mais … mais je ne sais pas si j’aurais la force de la voir partir. » « Tu n’es pas obligé tu sais ? » « Oui mais je veux qu’elle parte en musique et je veux l’accompagner … » « Tu es courageux Priam … Ariane, je suis désolé pour notre famille, pour ces années perdues, pour ne pas avoir connu ton fils plus tôt … pour tout. Pardonne-nous. » « Elle vous avait pardonné à tous … il y a longtemps déjà. » Quelques heures plus tard, Priam se tenait aux côtés de sa mère, les médecins rappelaient à Filip et à Priam ce qu’ils savaient déjà. Ils ont injecté quelque chose à sa mère avant de débrancher les machines, l’un des médecins est resté tandis que Priam commençait à jouer la chanson que sa mère voulait et à chanter. Rapidement, Filip l’a accompagné jusqu’à ce que le bip continu indique que sa mère était partie rejoindre son père. Priam termina la chanson non sans difficulté avant de déposer un baiser sur le front de sa mère. Il leva les yeux vers Filip, un regard plein de reconnaissance.

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Priam venait tout juste d’enterrer ses parents et Filip lui avait proposé de venir chez lui mais Priam ne voulait pas quitter Oak, il y était né, il y avait grandi et c’était là où il avait toute la mémoire de ses années. Il y était donc très attaché et ne pouvait pas s’en aller comme ça. Cependant, il ne pouvait pas non plus rester dans la maison de ses parents car son héritage serait vite dilapidé. Il n’avait pas le choix, il fallait qu’il trouve un petit endroit où loger et Filip l’aida et proposa même de payer cet endroit mais Priam ne voulait pas plus le déranger, il travaillerait en plus du lycée, Filip lui fît promettre quelque chose : « Priam, promet-moi que tu vas être diplômé à la fin de l’année. Je sais que pour ta mère, cela comptait énormément. » « Oui, je te le promet. » Dans la voix de Priam, il n’y avait que du vide, que la tristesse, le deuil, la douleur et ses yeux ne parlaient pas plus, eux aussi étaient comme morts. Filip le secoua et lui dit : « Tu dois vivre pour eux, ils te voient d’où ils sont et ils ont besoin que tu vives comme tu le faisais avant. » « Oui … » Filip est ensuite reparti chez lui mais il appelait tous les jours son neveu qui était reparti au lycée mais dont les notes chutaient de façon exponentielle. Il n’allait plus en cours de philosophie, il n’arrivait pas à rentrer dans la salle de cours et bien entendu, il était puni pour cela mais il s’en fichait. Il avait les cours que lui donnaient ses potes et cela lui suffisait. Durant sa dernière année au lycée, ses notes ont baissés mais son comportement n’était plus le même : il était froid, distant, il répondait aux professeurs alors que ce n’était pas son genre, séchait des cours, ne faisait plus ses devoirs –ou très peu- et parfois, il s’endormait en cours parce qu’il travaillait pour gagner un peu d’argent mais surtout parce qu’il traînait beaucoup dans les rues de Oak. Bref, les professeurs pensaient qu’il n’arriverait jamais à avoir son diplôme de fin de lycée mais il défia toutes les lois et réussit à l’avoir … avec un 10 certes mais c’était suffisant.

Il avait rencontré des types qu’il ne fallait pas et s’intégra dans leur bande assez facilement. Il découvrit sa bisexualité, le sexe donc, la drogue et l’argent « facile », les bagarres de rue aussi. Priam s’était éloigné de ses amis(es) de lycée et personne ne voulait réellement rester en contact avec un garçon qui avait si mal tourné. Les patrons qu’il avait à l’époque le virait tour à tour car il se battait trop mais personne ne savait encore qu’il dealait de la drogue et qu’il en prenait parfois lui-même. Il n’était pas bien dans sa tête, son deuil s’était transformé en colère, il pensait que c’était de l’injustice. Il s’éloignait de plus en plus de qui il était, il se « transformait » en quelqu’un qu’il ne connaissait pas lui-même. Au fond de lui, il avait conscience que ce n’était pas une bonne chose, il savait qu’il n’était plus lui-même mais il savait aussi que ce n’était plus possible de redevenir le Priam qu’il avait été avant que tout ne parte en vrille.

Les années ont défilé ainsi et Priam était soupçonner de vendre de la drogue depuis quelques temps avant que la police ne le prenne en flagrant délit et l’arrête. Et Priam, au lieu de se laisser faire s’est débattu et à donner du fils à retordre aux flics qui, en plus de l’arrêter pour possession, vente et consommation de drogue, l’ont arrêté pour violence contre l’autorité. Autant dire que devant le juge, personne ne lui donna sa chance et son avocat commis d’office n’essaya même pas de l’aider. On l’emmena en prison pour y purger une peine de cinq ans de prison. Il avait 23 ans … C’était sans compter le fait que les autres détenus le trouvaient pas très musclé et le prenait pour une « fiotte » comme il disait. Ils ont tenté de toucher Priam qui leur a démontré que les gringalets pouvaient faire très, très mal. Cependant, en faisait cela, il augmenta sa peine plusieurs fois. Ses co-détenus ont défilés mais ils ne restaient jamais parce que Priam pêtait un boulon avec eux. Tous sauf un, un certain Tyler Ohanko qui était là pour des vols. Priam et Tyler ne s’adressaient pas la parole au début, chacun était dans son coin, chacun vaquait à ses occupations et cela convenait à Priam qui tolérait l’homme. Au bout de quelques temps, ils ont commencé à parler ensemble et ils se sont trouvés quelques points en commun et c’est ainsi qu’un début d’amitié commença. Et puis, il y avait aussi un bénévole qui venait de temps en temps à la prison et Priam allait le voir comme quelques autres détenus, cet homme n’était pas prêtre mais il disait les mots qu’il fallait –en tout cas pour Priam- qui changea alors de conduite et devient un prisonnier modèle, ce qui laissait pantois les gardiens qui le laissaient ainsi jouer de la guitare, chanter ou bien dessiner autant qu’il le souhaitait. Les gardiens ont demandé à ce que Priam repasse devant un juge afin qu’il soit libéré avant la fin de ses 10 ans de prison et après quelques mois de bataille judiciaire, Priam est sorti de prison en fin d’année dernière, en septembre. A partir de là, il s’employa à trouver du travail, à se faire pardonner pour son passé et il s’inscrivit à l’université du coin afin d’avoir plus qu’un simple diplôme de fin de lycée. Il n’avait plus de nouvelle de Filip qu’il avait réellement déçu lorsqu’il avait été arrêté et Priam ne voulait pas le re-contacter tout de suite, il voulait se faire pardonner et se pardonner avant cela.