~ À QUOI RESSEMBLAIT TA VIE AU LYCÉE?
Disons qu'elle débuta bien, puis de mieux en mieux. Raphaël se présenta vite comme l'élève modèle mais turbulent. Seulement les professeurs n'avaient jamais de quoi le blâmer. Il restait toujours impeccable face à eux et rendait toujours ses devoirs à temps. De toute façon, quelle que soit sa bêtise, beau papa aurai tout régler derrière à coup de biftons. Ce que détestait le plus Raphaël. Alors autant faire ses coups en douce et trainer avec les mauvaises personne mais ne jamais rien demander à personne. La vie au lycée à eu ses hauts et ses bas, notamment à cause de jolie jeunes filles dont il brisa le cœur après s’être fait briser le sien. Mais ça, c'est pour l'histoire globale les enfants !

   ~ ES-TU HEUREUX PRÉSENTEMENT?
A une large question, une large réponse. Heureux, c'est un bien grand mot. En apparence, oui, évidemment. Ses parents sont richissimes et ferai tout pour le bonheur de ce cher petit Raphaël. Seulement, ce n'est pas la vie que lui souhaite. A cause d'une mésentente avec beau papa, il due choisir de quitter sa famille pour continuer sa voie. Ils lui en veulent énormément mais n'ont pas pour autant couper les ponts. Encore moins celui de son compte en banque. Et heureusement ! Quand on est habitué à vivre dans la richesse, dur de s'en passer. Même si l'on aime pas ça, il faut rester lucide, c'est beaucoup plus facile. Alors s'il est heureux ? Il ne le sais pas vraiment. Pas depuis un petit moment. Mais il y aura toujours plus malheureux que soit dans le monde. Et ce qui lui permets d'avancer sans trop culpabiliser pour tout l'argent dépenser. Mais parfois le passé vous rattrape, et là, les choses évolues. Son bonheur à lui pourrai se traduire par une belle sinusoïdale.

   ~ OÙ TE VOIS-TU DANS DIX ANS?
Médecin urgentiste serai la première réponse qui viendrai en tête. Mais aussi globe trotter, amoureux, volage, épanoui, auprès de sa famille, la sienne. Un grand choix de possibilités s'offre à quiconque se bouge un peu. Mais de là à en être certains. Bof, tout ce qu'il souhaite c'est réussir ses études, ne plus dépendre de ses beaux parents et vivre sa vie tranquillement comme bon lui semble, accompagné ou non. Surement plus non d'ailleurs. L'amour vous fait trop souffrir.

19 Décembre 1989

Mon petit Raphaël, je t'écris à ce jour pour te dire que je t'aime et ce quoiqu'il advienne.
Adieu mon beau bébé, sache que je n'ai pas le choix.
Si le destin le veut, on se retrouvera un jour..

Ta Maman, Al.

Voici tout ce qu'il reste de ma mère biologique. Al ? Cela pourrait correspondre à beaucoup de prénom. De surnoms. Et je n'ai ni nom ni adresse. Rien. Simplement un morceau de papier usé, déchiré, trempé. D'eau, de café, de larmes. Par endroit, les lettres ne sont même plus visibles, mais je l'ai tellement lue et relue que je le connais par cœur. La courbe de ses L, de ses R. Une écriture frêle, tremblante et légèrement italique.
Pourquoi m'abandonna-t-elle au pied de cet orphelinat ? Pourquoi ne voulait-elle pas de moi ? Pourquoi laisser son enfant ? Qui était mon père ?
Beaucoup trop de questions laissées sans réponse..

J'ai dû rester environ 4 ans dans cet orphelinat. Entouré de sœurs et d'autres orphelins. Je n'ai que très peu de souvenirs de cet endroit. Quelques visages, sourires et enfants. Des rires et beaucoup de pleurs. A croire que ma vie se noyait déjà peu à peu dans un océan de larmes.

Et puis ce fameux jour, une sœur m'appela dans ma chambre et m'explique que j'allais partir. Loin, très loin d'ici. Mais ou était-ce ici ? Je n'en avais aucune idée, je n'avais pas le droit de sortir. C'était un couple vieillissant. Il n'avait pas d'enfant. Mais ils me voulaient, moi. Pourquoi moi ? Je ne voulais pas partir moi. Je ne connaissais que cet endroit et devenir prêtre me paraissait un avenir certain. Mais non, rien ne se passerait comme ça. Et j'étais alors très loin du compte. Oh non prêtre n’était pas ma vocation. Définitivement !

Ils vinrent me chercher un mercredi ensoleillé. La femme avait l'air fatiguée. Très fine, blonde et parfaitement.. parfaite. En passant de ses chaussures ( j'appris plus tard que c’était des « Louboutins »), par sa robe ( une « channel », nouvelle collection ), son sac et son brushing blond platine qui encadrait son visage comme figé. ( la aussi j'appris ce qu'étais le botox. )
Quand à l'homme, il était grand, bronzé et tout aussi parfaitement accoutré. Ils me sourire tous les deux de leurs grandes dents blanches qui me firent penser à celles des tigres, jaguar et autres créatures de mes livres.

Après avoir discuté avec la sœur pendant ce qui me parut une éternité, ils m'emmenèrent hors du couvent vers une magnifique voiture noire beaucoup plus longue que celles que j'avais aussi vues dans mes livres illustrés. Mes yeux ne pouvaient pas plus s’étendre sur le monde à cet instant précis et durant toute la route qui dura plus de 8h. On s’arrêtait souvent, la grande dame me proposait souvent des choses à manger, boire ou bien des jeux, des peluches.. sur les multiples aires d'autoroutes.

Que dire quand je découvris ma nouvelle « maison » ou devrai-je dire Château. Tout de suite après ma descente de cette voiture, un troupeau de majordome se précipitèrent vers moi, me câlinant, m'embrassant et me soulevant de terre pour m'observer. Pour quoi me prenaient-ils ? Je n’étais pas une bête atroce ! Simplement un petit garçon ordinaire voyons ! Après avoir reçu un bisous plus ou moins repoussant de chacune de ces personnes, on m'emmena dans ma nouvelle chambre. Là encore, le mot paraissait bien fade comparé à la pièce. C'était surement plus une suite qu'une chambre. Une chambre immense, emplies de jeux et autres distractions paraissant bien merveilleuse pour un garçon de mon âge. J'étais comblé, dérouté, heureux mais aussi méfiant. J'allais devoir m'adapter à ma nouvelle vie.

J'appris encore plus tard, à mes 10ans, car âge de la sagesse, que mes beaux parents n'avaient jamais réussi à avoir d'enfants et qu'ils m'avaient choisit car m mère souhaitait restée anonyme et ne voulais "vraiment plus de moi" me dit un jour ma belle mère, qui pardonnez moi, se nommait Christiane. De plus je ressemblais beaucoup à mon Beau père. Ok, raison peu argumenté à 10 ans seulement.
Je grandis entouré de majordome à mes ordres, d'un père absent, qui se faisait pardonner de cadeau plus magnifique les uns que les autres a son retour. D'une mère oppressive qui me trimbalait partout comme son trophée, accordant nos tenue et m'emmenant dans tous les évènements de la haute car « un jour ce sera à toi mon petit ». Mais moi, j'en avais marre. Je n'étais pas de ce monde, je ne l'aimais pas. Je rêvais d'évasion et d'aventure. Je me sentais mal auprès d'eux. Et je ne savais pas pourquoi.

A mes 15 ans ma vie bascula. Enfin je fis basculer ma vie. Je tombais éperdument amoureux d'une fille de « mauvaise fréquentation » comme aimait à me le rappeler Christiane. Elle me fit pourtant découvrir tellement de merveilleuses choses ! Des endroits magnifiques, les soirées, l'alcool, la cigarette puis.. la drogue. Je l'aurai suivi jusqu'au bout du monde, tester n'importe quoi pour elle ! Je devins rapidement consommateur régulièr de shit, beuh et tout ce qui me passait sous la main. Vers 16 ans, celle ci ne nous suffisait plus. Avec cette fille, on testa de nouvelles drogues, on cherchait de nouvelles sensations. Cela faisais maintenant 1 ans que je n'étais plus vierge et bien évidemment personne n'était au courant. J'évitais de rentrer chez moi, de peur que Marc (mon beau père) ne vienne me disputer et me corriger dans ma chambre. Alors quand par malheur il lui arrivait de me rappeler à l'ordre, je m'effondrais dans mes coussins et tapais, tapais tout ce qui me passait sous la main.

A mes 17 ans, Cette fille, Cassandre, me quitta pour voyager en Europe. J'avais fais une tentative de fugue pour partir avec elle qui s'était avérée veine. On m'avait confisquer portable et ordinateur. Je ne pus la prévenir et elle partie sans moi. En 1 mois ma vie s'écroula. Je passai d'hyper actif joyeux à sombre violent se battant pour gagner de l'argent, sombrant dans l’alcool, le sexe et la drogue. Au lycée, j’étais alors encore très jeune et une réputation m'était déjà ancrée à la peau. J'étais le salaud de service. Mais je n'en avais que faire. J'étais triste. Très triste. Tout allait de travers. Cependant je continuais à m'acharner sur mes cours pour que personne n'ai rien à me reprocher. Christiane me fit voir tout les psychologues de Londres, les psychiatres et autres charlatans qui déguerpissaient au bout d'une semaine a peine.

Et puis un jour, le soir de mon anniversaire de mes 17 ans, une fille, Juliette, m'aborda dans ma chambre alors que je pleurais tout mon saoul, regrettant ma vrai mère. De suite je cru voir clair dans ses pensées. Mais elle n'en fit rien. Elle vint s'assoir à mon coté, passa une main autour de mon épaule et de l'autre fit basculer ma tête sur son épaule. Ce soir la, je dormis profondément et je tombai de nouveau amoureux. De nouveau. C'était comme renaître. Elle m'aida à remonter la pente, m'aida lors de mes sevrage, me soutenait quoi qu'il advienne. Ma mère était folle d'elle. Elle lui avait rendu son « petit fils chérie ». Je pris soin de moi, me remit de plus belle dans les bouquins et bossai comme un dingue. Mais mon père, de son coté ne voyait pas les choses du même point de vue. Il savait ce qu'il adviendrait si elle me quittait. Je sombrerait de nouveau dans cette folie malsaine d'autrefois.

Jusqu'à ce jour funèbre, un soir enneigé ou , tout guilleret je revenais à la maison pour un dîner avec Juliette et mes parents. Je trouvai ma mère effondrée sur le canapé et mon père un verre de whisky à la main. Il s'était passé quelque chose. Quelque chose de grave.
Juliette était morte. Un accident de moto. Morte sur le coup. Je crus mourir. Je voulais mourir. La rejoindre.

Mais cette fois-ci, je décida, en sa mémoire de continuer, d'avancer et ce, quoi qu'il advienne. Je ne tombai pas de nouveau dans l'ancienne spirale. Je décidai de changer de Lycée, de bosser plus encore. J'intégrai facilement l'université spécialité médecine. Mais surtout, surtout : je me promis de ne plus jamais tomber amoureux.