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Message(#) Sujet: ∞ Væ Soli ■ ∞ Væ Soli ■  EmptyLun 28 Mar - 18:12

Mérovée Olive Talion
" La vie n'est qu'une longue perte de ce qu'on aime. " - Victor Hugo.
prénom(s) et nom Mérovée. Il te vient de ta mère, de ses origines françaises. Un peu de ton père et de sa passion pour l'Histoire. Il te rappelle la triste violence de ton enfance, les coups et les humiliations. Tu détestais ce prénom. Tu en es fier maintenant. Olive. Ton grand frère s'appelait comme ça. Il est mort avant que tu sois né, c'est un hommage, un héritage, une trace de lui dans ce monde qui ne l'a pas accepté. Talion. Tu aimes l'idée sous-jacente de la vengeance, il fait office de rempart pour ta souffrance, comme une illusion pour te faire croire ad vitam æternam que le destin tournera un jour. surnoms On t'appelle parfois Méro. âge Tu as 24 ans depuis le 24 Octobre. nationalité Typique enfant issu des rues londoniennes, tu as parcouru quelques villes d'Angleterre avant de t'installer à Paris avec ta mère et sa famille. C'était plus facile comme ça. Puis tu as grandi, tu t'es perdu et tu as fui au Canada en laissant tes plumes s'envoler derrière toi. orientation sexuelle Hétérosexuelle. Tu as essayé, tu aurais aimé être plus libertin, t'auto-proclamer pansexuel ou un autre mot exprimant la liberté. Mais tu n'aimes que les courbes féminines, leurs parfums et l'éclat intime de leurs sourires coquins. statut civil Célibataire égaré dans les peines d'amours et au coeur brisé. Tenté par le romantisme et les contes de fées, blessé par la réalité mesquine. emploi/études École de cinéma. Diplômé de la Fémis, tu as toute une carrière brillante devant toi, malgré tout, tu as fui, loin. Loin de ces obligations, loin de ces contrats qui t'attendaient. C'est ton rêve et pourtant tu n'en veux plus. Angoissé à l'idée de récolter l'argent de ton labeur, tu préfères partir et entamer ce que tu désirais. Une vie de bohème. situation financière Catastrophique. Tu ne comptes plus les personnes que tu ignores car tu es incapable de les rembourser, incapable de travailler et incapable d'économiser. Tu es foutu mais tu survis. Tu as toujours survécu. avatar Ash Stymest. crédit Dies Iræ (avatar), Stocious tumblr (gif).

~ question une
à quoi ressemblait ta vie au lycée?

Drôle de période dans une vie, le lycée. On se découvre dans nos perpétuelles erreurs, trébuchant sur chaque obstacle dans l'espoir vain d'être prêt pour le grand bain de l'existence, capturé par le désir de passer tous les caps le plus prématurément possible. Le sexe avant l'amour, la drogue avant la joie et l'alcool avant le courage. On suit la trace de nos aînés en pensant être original, on se croit supérieur et on se cultive populairement pour s'installer dans un effet de mode qui façonne les prémices de notre personnalité. On pense être la représentation de toute une génération, d'être bien mieux que ceux qui ont essayé avant, le plein de rêve dans nos yeux et d'ambition dans nos mots. Trop jeune pour se rendre compte qu'on fonce droit dans un mur, capturé dans une réalité oppressante et sans avenir fraîchement dessiné par le destin.

Aujourd'hui le lycée n'est qu'une vague illusion d'un temps effacé. Enfant rebelle, priant pour la liberté mais incapable de survivre sans limite, j'ai eu la popularité des mauvais élèves aux notes moyennes. Refusant de rentrer dans le rang, se déguisant d'artifice pour me démarquer et offrant à autrui une vision sombre d'un triste vécu. Orphelin d'un père, je trimballais avec moi cette tristesse lancinante dans cette aura mystérieuse d'une blessure inguérissable, un peu attiré par l'art mais surtout conquis par la vie d'artiste. Liberté et libertinage, ça sonnait comme un rêve et c'est devenu un cauchemar. Les cours n'avaient aucun but et j'avais un bien trop grand vide pour être raisonnable. Le lycée fut le départ des débordements, des amitiés fortes en connerie et des amours plus éphémères qu'un flocon de neige. Des hurlements de souffrance cachés dans la débauche puérile d'une jeunesse en manque de tout, j'ai commencé à sécher les cours pour me donner une autre mauvaise habitude et j'ai traîné un peu partout dans Londres pour additionner les mauvaises fréquentations. Fuir, il n'y avait plus que ça qui comptait. S'évader de l'angoisse paranoïaque de toutes ces obligations, partir loin et ne plus subir les crises de ma mère, les pleurs nocturnes et la torpeur d'une routine malsaine.

Turbulent, arrogant, en avance et remplissant parfaitement les critères d'une attraction charismatique portée sur les stéréotypes connus, j'ai parcouru le lycée d'une traite avec plus de vagues que de sérénité mais j'ai vaincu sans trop de difficulté pour m'engouffrer avec le reste de la foule dans le monde réel. Je crois que si je pouvais, je reviendrais à cette époque. Tout était encore possible, tout était encore illuminé d'espoir. Je devrais regretter cette période synonyme de douleur mais la vérité est que le temps n'a fait qu'empirer le mal-être fou de mon âme perchée dans les hauteurs où l'oxygène est rare.


~ question deux
es-tu heureux présentement?

Je ne crois pas au bonheur. Si on pouvait être heureux, on ne passerait pas notre vie à chercher ce fameux bonheur. On ne crèvera pas d'épuisement à ne jamais le trouver. On se drogue aux bonnes nouvelles et aux bonnes choses simplement pour oublier que tout le reste n'est qu'une longue marche funeste parsemée de perte, d'épouvante et de cicatrice. Malgré tout, je survis. Je trouve mon réconfort dans l'art et je m'exprime sur du papier blanc ou sur mon clavier d'ordinateur. Je bois, un peu, par convention sociale. Je me drogue aussi. Pas assez pour être un toxicomane paumé et toujours en manque, mais juste ce qu'il faut pour se donner bonne conscience sur notre lucidité et continuer à s'injecter des illusions de sérénité jusqu'à en crever d'insouciance.

C'est pour ça que j'ai fui. Traversant l'Atlantique et espérant qu'un océan suffirait à distancer mon passé. Oublier qui j'étais pour devenir qui je suis. Ne plus avoir à veiller sur ma mère, ne plus se faire regarder de haut par tous ces soi-disant amis qui construisent leurs vies tandis que je détruisais la mienne. Je suis parti sans un mot, sans une lettre, sans un bruit. Courant comme un gamin sans savoir où aller ni même pourquoi. Perdu dans cette vie effrayante dans laquelle je n'arrive pas à m'installer, jaloux des autres et fatigué de lacérer ma peau de désespoir. J'ai décidé d'un renouveau, d'un changement, une sorte de quitte ou double. Une dernière tentative.


~ question trois
où te vois-tu dans dix ans?

Prisonnier dans les déboires de mon passé, je n'ai aucune réelle vision de l'avenir. Cynique et égaré dans tous ces chemins possibles, il n'y a que l'onirisme pour décider. J'ai toujours rêvé d'un chemin classique, digne d'un bon bouquin ou d'une comédie dramatique. Un coup de foudre soudain dans un café, défiant le préjugé, ce serait elle qui serait venue à moi. M'interrogeant sur ce que j'écris peut-être, ou simplement curieuse de quelque chose. Un regard aurait suffit pour installer une complicité qui durera toute une vie si ce n'est plus. Une passion dévorante pour les premières années et une folie surprenante pour la suite jusqu'au mariage. Une cérémonie intime où ma mère serait heureuse pour une fois, pleurant de joie et de fierté pour changer. Mon beau-père m'aurait trouvé trop mauvais genre au début puis il aurait finit par m'accepter quand le premier petit-enfant arriverait. Un garçon pour commencer, pour qu'il soit un grand frère et qu'il puisse veiller sur les quatre autres qui auraient suivi. On aurait une maison vivante et bordélique, des amis pas loin pour animer nos fins de semaine qui nous ramèneraient à nos jeunes années. J'aurais vendu deux ou trois bouquins avec des succès mitigés, ne gagnant qu'une popularité dans un film indépendant que j'aurais fais tout seul. Un drame poétique, peut-être un peu de fantastique. On aurait été heureux jusqu'à la fin de nos jours, on aurait eu le droit nous aussi à sourire sans se forcer, prenant notre revanche comme nos rêves nous l'avaient promis.

Mais tout ça n'est qu'un rêve. Dans dix ans, je serais probablement à la rue ou presque. La drogue deviendrait la principal moteur de mon existence, et je subirais échec sur échec sur chacun de mes écrits ou de mes projets. On me dira que c'est trop sombre, trop prétentieux, trop moralisateur. Je deviendrais une sorte de clown triste abandonné à son existence et incapable d'aimer quelqu'un. Je me serais marié par hasard avec une jeune fille un peu désespérée qui aurait trouvé dans mon talent du génie. Puis quelques années plus tard, l'illusion s'estompera et elle se rendra compte que je ne grandirais jamais. Elle me larguera enceinte sans m'autoriser à voir l'enfant tant que je ne serais pas clean. Une fille cette fois, une fille qui me haïra pour mon absence et la souffrance que je transmettrais. Puis je finirais par être enfermé dans un hôpital psychiatrique, abattu par la paranoïa et la dépression, en camisole pour m'empêcher de fuir la vie. Encore un putain de scénario dramatique, bourré de banalité et cliché juste pour coller à l'excès. Il n'existe plus d'originalité, la normalité devient la rareté et se nomme exception. Rêve ou cauchemar, ça n'importe peu puisqu'il n'y a que la réalité qui subsiste. Et elle est imprévisible.


le questionnaire (pour la répartition des groupes) :

hors-jeu
Don't walk on the grass. Smoke it.
prénom/pseudo Zadig/Dies Iræ. âge 24 ans. pays France. présence Variable. comment tu as connu le forum Top-site. personnage inventé/scénario Inventé. autre chose à ajouter? Pingouins. Juste, pingouins.



Dernière édition par Mérovée O. Talion le Mar 29 Mar - 16:28, édité 5 fois
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Message(#) Sujet: Re: ∞ Væ Soli ■ ∞ Væ Soli ■  EmptyLun 28 Mar - 18:12


ODIUM
"Je suis né pour te nommer. Liberté." - Paul Éluard.


La foule se colle et quelques regards s'abattent sur moi, paisiblement assis contre les portes fermées. Tout le monde est debout autour de moi et je suis planqué dans mon monde, barricadé derrière mes lunettes noires, bien rondes, mes pupilles bleues invisibles aux yeux des autres. Enfermé dans un univers bercé par la musique qui tourne inlassablement dans mon casque bloqué sur mes oreilles. Les genoux contre mon torse, ne prenant qu'un petit espace pour gêner personne, on me dévisage, me juge, m'assaille de quelques rires moqueurs mais rien ne peut m'atteindre. Non, rien ne peut me toucher lorsque je suis perdu dans les méandres fantasques de mon monde à moi. Isolé dans les nuages de l'onirisme de mes rêves de grands garçons, attendant mon arrêt à l'aéroport. Le métro file, l'odeur est dégradante pour le genre humain mais on s'y fait. On s'habitue au tumulte de la masse parisienne, de son train de vie pressé et grisâtre, parfaitement adéquat à la douce mélancolie du drame français. Quelques jolies filles, quelques hommes d'affaires et quelques mères essoufflées, le spectre social de la capitale se déroule sur la longueur d'une ligne de métro, chacun individuellement perché dans son quotidien, chacun oubliant le monde autour de soi, chacun obsédé par la route qui lui reste. Je griffonne sur mon cahier à spirale, marquant quelques mots, dessinant quelques croquis raté de visage qui passe et fuit dans les légers courants d'air des portes qui n'en finissent pas de s'ouvrir. Les arrêts se succèdent et les gens se troquent peu à peu tandis que je poursuis ces petits écrits furtifs n'étant rien d'autre que mes pensées libertines s'envolant au gré d'une inspiration à demi-mot, juste chuchotée dans le creux d'un esprit tourmenté. Je fuis. Assez loin pour oublier, pas trop pour rien regretter et surtout vite. Oui, vite pour ne pas abandonner l'idée, vite pour ne pas fuir la fuite, pour embrasser ce destin qui m'attend comme si c'était ma dernière chance de survivre dans cet affreux monde humain.

Quelques changements au beau milieu de l'immense fourmilière souterraine, absorbé par les douces notes de musique résonnant comme un majestueux requiem d'une vie qui semble s'effacer derrière mes pas. Je déambule, en avance sur la cruauté du temps et en retard sur mes derniers espoirs. Trépassant les passants, bousculant quelques épaules dans ma démarche hâtive et j'arrive enfin dans l'immense aéroport qui grouille d'arrivée et de départ dans un va-et-vient sensuel, unique au désir du voyage. Dépassé par les retardataires, je m'engouffre dans tous ces couloirs et ces escaliers pour me perdre un peu dans l'absurde anonymat de tous ces inconnus. M'égarant légèrement pour prendre une bouffée d'air pollué et m'encrasser les poumons d'une énième cigarette, perdu dans l'impatience d'un aller simple qui n'arrivera que dans quelques heures. Je m'adosse contre un mur, glissant contre ce dernier pour choir sur mon gros sac et je m'enferme à nouveau dans mes pensées libres, regardant tous ces gens autour de moi.

Je repère cette famille dispersée, des enfants courent et rient alors que le père reste stoïque. Debout et immobile, grandiose et scintillant comme l'étoile du Nord, il est comme l'astre diurne et reçoit toute cette attention inexplicable. Je souris un peu, relâchant cet amas de fumée nauséabond et coiffant mes cheveux d'une main ferme. Je n'arrive plus à décrocher mon regard de cet homme. Immanquablement il me ramène aux souvenirs de mon vieux. Le plus triste c'est que je ne me souviens à peine de lui. Je le revois à attendre à la sortie de l'école alors que je n'étais encore qu'un gamin. Son chapeau noir sur le crâne pour cacher ses cheveux grisonnants, une cigarette au bout des lèvres et son gros cuir sur le dos. Il n'a jamais été très grand, ni même musclé à vrai dire, mais il avait ce charisme particulier. Cet air de loubard des temps modernes, mal rasé et des santiags aux pieds attendant contre le capot de sa vieille voiture rouge. Il avait le don pour attirer les regards de la foule et son parfum était fort et masculin comme s'il voulait garder un impact sur tous les endroits où il passait. Il ne disait jamais grand chose, ne posait pas vraiment de question, peut-être qu'il ne savait pas faire, peut-être qu'il n'avait pas envie de faire. C'était assez étrange comme sensation, j'avais beau le haïr de tout mon être, je n'ai jamais réussi à le confronter droit dans les yeux. Je pouvais sentir tout le poids de la déception s'abattre sur moi et ça me déchirait bien avant que je ne puisse dire un mot. On a toujours eut cette relation compétitive, on voulait tous les deux briller pour les beaux yeux de ma mère et je dois avoir un problème d'égocentrisme par sa faute. J'ai un tas de problème par sa faute et je peux même pas lui en vouloir car c'est trop tard. Il est mort et avec lui il a emporté les sourires de ma mère. On était heureux pourtant, enfin, on n'était pas malheureux. On vivait comme tout le monde, parfois il y avait des disputes, des mots qu'on regrettait, d'autres fois des rires et des moments de tendresses qui ont disparu avec le temps. C'est cruel je trouve, le temps qui passe. Il ne fait que suivre une ligne directe, il ne s'arrête jamais quand il le faut et quand on le remarque enfin il est déjà loin. Puis lorsqu'il s'en va, il prend dans sa terrible course l'instant présent, ne laissant qu'une nostalgie rude et froide derrière lui. J'arrive pas à être en colère contre lui, alors je le suis contre ce monde. Je blâme ce monde pour me faire sentir si misérable, comme si j'étais voué à le regarder tourner sans jamais pouvoir rien faire, comme si j'étais son putain de centre de gravité et que tout finirait par s'écrouler autour de moi s'il osait s'arrêter ne serait-ce qu'une seconde. Je ne pourrais pas dire s'il était toujours absent ou s'il était tellement occupé avec son Histoire au grand « H » qu'il oubliait d'écouter les miennes. Je ne pourrais pas dire et je m'en fous car il est mort maintenant et quoique je fasse, rien ne sera comme avant. Est-ce que c'est pire ? Est-ce que c'est pour le mieux ? J'en sais rien, tout ce qui reste c'est des points d'interrogations aux réponses trop philosophiques pour qu'elles soient réellement utiles. C'est triste de s'habituer à la perte, c'est triste de ne pas regretter le passé mais de larmoyer sur le temps qui passe. Alors oui, il n'était qu'un pauvre rêveur qui parlait plus fort que les autres, noyé dans un alcoolisme latent et rongé par des espoirs plus gourmands que sa propre réalité. Mais il était mon père et 16 ans après qu'il m'ait donné la vie, il a perdu la sienne.

J'avais connu l'Angleterre dès ma naissance, né à Londres, j'y avais vécu presque toute ma vie avant de passer ma majorité et de traverser la Manche pour rejoindre la capitale française. J'avais bien connu Bristol aussi, Manchester un peu avec les copains de l'époque quand on passait nos vacances à traîner tard le soir dans le parc Hilton. J'avais déménagé quatre fois en tout et peut-être que c'était cette habitude qui m'a poussé à partir plus loin encore. J'allume une autre cigarette alors que le temps passe et file entre mes doigts. Gardant un œil sur l'heure pour ne pas me faire avoir par le temps, je tremble presque dans l'excitation angoissée de cette fugue éternelle. J'ai passé ma vie à fuir, c'est devenu une mélodie bloquée sur une pédale loop maintenant, sans arrêt je tournais le dos pour courir le plus loin et le plus vite possible de ce qui arrivait à m'arrêter un instant. Je n'ai jamais supporté cette idée de l'autorité, d'obligation, comme si vivre devait signifier faire et écouter les préceptes des plus anciens qui sont incapables, eux-mêmes, d'être parfaitement heureux. Apprendre à parler correctement, à s'habiller dans la convention de sa génération et de s'inscrire dans le monde des adultes pour les entretiens, les réprimandes et les responsabilités. Si c'était ça grandir, je préférais être un enfant et courir jusqu'à crever d'épuisement. Il n'y avait que ma mère pour me retenir ici. Mais « ma mère » était devenu un concept perdu depuis mes 16 ans alors je ne lui manquerais pas plus que ça. Enfin, je crois. Je me demande si elle s'en rendra compte. Elle n'est plus elle-même et sa seule véritable sortie depuis le décès de papa ce fut le déménagement à Paris. Il y a mon oncle et ma tante maintenant pour s'occuper d'elle. Ils savent bien que ça sera difficile et ça n'a jamais été vraiment de la famille pour moi alors bon. J'inspire, j'expire, la fumée remplit mes poumons et je lève la tête pour me perdre encore dans mes excuses idiotes et arrogantes. Comme si elles pouvaient enlever cet énorme sentiment de culpabilité qui pèse sur mon cœur encore battant.

Quand il est mort, ma mère n'a pas pleuré jusqu'à la fin des funérailles. Elle avait été élevé comme ça, dans le strict et l'apparence. Elle s'était occupée de tout avec classe et distance. On n'avait même pas pu le voir, trop défiguré par le choc de son corps impuissant contre la vitesse d'une voiture en fuite. Elle avait tout encaissé, dépensé sans compter et ce n'est que le soir, dans la solitude qu'elle avait craqué. Hurlant à la mort, se noyant dans les larmes jusqu'à ce qu'elle s'endorme, rongée par la fatigue de la tristesse. Elle est restée une semaine dans sa chambre, ses cris réveillant le voisinage et ses larmes ne s'épuisant jamais. Trois ans de dépression intensive, et puis c'était terminé, elle avait perdu le courage et la foi de continuer. Plus aucune réaction, rien, comme si elle était morte à l'intérieur et qu'il ne restait qu'un corps vide et immobile. Refusant de manger, de se laver puis après de se lever. N'arrivant plus à pleurer tellement son corps était sec, incapable de se tuer parce que son amour était mort et elle avec. Cinq ans dans cet état végétatif me laissant alors à l'abandon et encore une fois je pourrais exploser dans une sombre colère, terrasser dans un excès de violence tout ce qui se trouverait sur mon passage mais je ne pouvais pas lui en vouloir. Je ne le pourrais jamais. Ça aurait été injuste. J'ai dérivé à mon tour, drogue, alcool, débauche, me perdant dans cette bohème absurde et n'ayant qu'un réconfort sur l'écriture. Je me suis effacé de ce monde pour ne plus à avoir y vivre. Survivant des temps modernes, martyr d'une souffrance vive et cristalline, je me suis senti chuter dans les tréfonds d'un gouffre ténébreux. Une abysse mise en abyme en alternant une couche douloureuse de souffrance et une autre effrayante de tristesse.

J'écrase mon mégot sur le sol et maintenant je pose mes yeux sur cette dame en larme. Je me demande si ma mère aurait pleuré. Elle avait toujours été douce avant. Les bons mots au bon moment, les caresses et la sensation de ses ongles sur mon dos avant que je ne m'endorme enfant. Elle était belle, grande et élancée dans toute la beauté des femmes françaises. Brune aux yeux clairs, femme indépendante et magnifiquement masculine parfois dans ses airs rebelles. Éternellement jeune et vivante, elle s'est cassée comme une poupée de verre et ça m'a brisé le cœur. Une tragédie qui a ruiné une famille. Tout était si banal, si commun. Au final, on était pas plus fort que les autres, on était pas plus heureux, pas plus malheureux. On était comme tout le monde et c'est terrifiant de voir à quel point la réalité frappe et ne rate jamais. Il me reste encore du temps alors j'écris.
J'écris pour elle.
J'écris pour moi.

« Maman, je pars.

Je pars parce que tu as perdu l'éclat du temps. Je pars parce que j'ai perdu mon temps à me perdre dans le temps. Je pars parce qu'il est partit il y a longtemps. Je pars loin pour ne pas partir plus loin.

Maman, je pars car je me tue à petit feu. Je lacère ma peau et trempe mes yeux, j'étouffe et j'angoisse dans une folie qui te rattrape. Tu ne me regardes plus, tu ne me parles plus et je crois que ça fait déjà un moment qu'on s'est dit adieux. Mes rêves sont passés à la trappe et la réussite sonne comme un aveux. Ça fait 8 ans maintenant, le temps est passé et je suis devenu grand. Je suis tombé amoureux et j'ai eu le cœur brisé. Je me suis relevé et j'ai continué de rêver, maman. J'ai visité Londres comme tu me l'avais montré. J'ai aimé l'Angleterre comme tu aimais papa et je pleurerais sur Paris comme je le ferais pour toi.

Maman je pars pour qu'il me reste encore nos bons souvenirs. Ton rire cassant les murs et la bienveillance de tes yeux en ligne de mire. Je fuis cette vie comme un lâche car j'ai perdu tout courage. J'ai grandi et je pars pour sortir de ma cage. Maman, le monde me fait mal et j'ai perdu pied, le souffle coupé, comme égorgé. Je profite de mon dernier râle pour quelques silences cassés. Je pars pour vivre et ne plus survivre, pour exister et ne plus me noyer.

Maman, je pars parce que je t'aime. Sans un mot car tu n'entends plus, sans un regard car tu ne vois plus, sans un baiser car tu ne ressens plus. Je pars pour ne plus être le même.

Maman je pars car tu es partie et il ne me reste plus que le temps pour retrouver mon chemin perdu. »


L'heure sonne et je quitte mon monde pour rejoindre cette réalité. Je déchire la feuille et mon briquet allume le coin. Je laisse les flammes emporter la lettre et je tourne le dos à ce temps égaré pour rejoindre l'autre côté de l'Atlantique. Un nouveau départ et une dernière chance, finis la fuite, enfin le destin.




Dernière édition par Mérovée O. Talion le Mar 29 Mar - 18:33, édité 7 fois
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Joanne Jacobsen

Joanne Jacobsen

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Message(#) Sujet: Re: ∞ Væ Soli ■ ∞ Væ Soli ■  EmptyLun 28 Mar - 18:14

bienvenue parmi nous :**:
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Maxine Fields

Maxine Fields
kill em with kindness

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Message(#) Sujet: Re: ∞ Væ Soli ■ ∞ Væ Soli ■  EmptyLun 28 Mar - 18:29

ash :faint:
bienvenue par ici :luv: :omg1:
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Alice St John

Alice St John

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Message(#) Sujet: Re: ∞ Væ Soli ■ ∞ Væ Soli ■  EmptyLun 28 Mar - 18:32

bienvenue par ici, j'adore l'originalité du pseudo :coeur:
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Rhys Norwood

Rhys Norwood
◆ if i held my breath on you

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Message(#) Sujet: Re: ∞ Væ Soli ■ ∞ Væ Soli ■  EmptyLun 28 Mar - 18:41

bienvenue et bonne chance pour ta fiche :heart:
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Azel Novak

Azel Novak
lost souls in revelry

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Message(#) Sujet: Re: ∞ Væ Soli ■ ∞ Væ Soli ■  EmptyLun 28 Mar - 19:09

bienvenue. :heart:
j'aime beaucoup le pseudo aussi, puis c'est un très bon choix d'avatar. :luv:
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Message(#) Sujet: Re: ∞ Væ Soli ■ ∞ Væ Soli ■  EmptyLun 28 Mar - 19:22

bienvenue ici. :coeur2:
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Message(#) Sujet: Re: ∞ Væ Soli ■ ∞ Væ Soli ■  EmptyLun 28 Mar - 19:32

Merci à tous :eyes: !
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Message(#) Sujet: Re: ∞ Væ Soli ■ ∞ Væ Soli ■  EmptyLun 28 Mar - 22:40

Bienvenue !
C'est super bien écrit :eyes: enfin personnellement j'aime beaucoup, y a surtout cette phrase qui m'a bien fait rire
Citation :
un peu attiré par l'art mais surtout conquis par la vie d'artiste

J'ai hâte de lire la suite ne serait-ce que pour voir comment tu vas écrire ça :luv:
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Serafina Riddle

Serafina Riddle
+ my love is on fire

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Message(#) Sujet: Re: ∞ Væ Soli ■ ∞ Væ Soli ■  EmptyLun 28 Mar - 22:42

ash :heart:
bienvenue sur flt :**:
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Abigail Woods

Abigail Woods
down by the river

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Message(#) Sujet: Re: ∞ Væ Soli ■ ∞ Væ Soli ■  EmptyMar 29 Mar - 0:11

bienvenue sur flt. :cat:
je plussoie ce que les autres ont dit sur le pseudo et sur ta plume. :coeur:
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Message(#) Sujet: Re: ∞ Væ Soli ■ ∞ Væ Soli ■  EmptyMar 29 Mar - 16:12

L'avatar et le prénom :coeur2: :like2:
Bienvenue et courage pour la fifiche !
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Message(#) Sujet: Re: ∞ Væ Soli ■ ∞ Væ Soli ■  EmptyMar 29 Mar - 16:27

Merci beaucoup :eyes: ! Je suis content que les choix plaisent et j'espère que ma fiche vous plaira tout autant ♥ !
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Message(#) Sujet: Re: ∞ Væ Soli ■ ∞ Væ Soli ■  EmptyMar 29 Mar - 17:39

Asssssh :bave: :bave: :bave:

Encore bienvenue ici avec ce condensé de bons goûts :luuv:
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Message(#) Sujet: Re: ∞ Væ Soli ■ ∞ Væ Soli ■  EmptyMar 29 Mar - 18:05

Merci :dance1: !
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Abigail Woods

Abigail Woods
down by the river

inscription : 22/01/2012
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pseudo : sarah (twisted lips)
avatar : sasha pieterse.
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crédit : © BALACLAVA.
âge : 19 ans.
statut civil : célibataire.
quartier : fairmount district.
occupation : étudiante en architecture et design intérieur.

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Message(#) Sujet: Re: ∞ Væ Soli ■ ∞ Væ Soli ■  EmptyMer 30 Mar - 4:34

Félicitations, tu es l'un des nôtres !  
j'ai adoré lire ta fiche, tu as une plume magnifique.  :pray: j'aime comment ton personnage aurait facilement pu tomber dans le cliché de l'écrivain torturé et tout, mais il y a ce petit truc quand tu écris qui le rend vrai, vivant.  :**:


© viceroy

D'après tes réponses au questionnaire, tu seras dans le groupe : Memories don't go.  

La catégorie gestion du personnage est là pour te permettre de bien démarrer, en faisant diverses demandes, tu peux aussi recenser ton personnage, ou bien rechercher des liens. Tu as la possibilité de créer un ou plusieurs scénarios ou des bandes. Enfin, pour faciliter ton intégration, n'hésites pas à faire un tour dans le flood ou sur la chatbox et à participer à la loterie des rps.
 
Toute l'équipe du forum te souhaite
la bienvenue sur Feels Like Tonight !  :heart3:
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Invité
Invité


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Message(#) Sujet: Re: ∞ Væ Soli ■ ∞ Væ Soli ■  EmptyMer 30 Mar - 4:40

Merci beaucoup pour les compliments :eyes: ! Et pour la rapidité de la validation ! ♥
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Message(#) Sujet: Re: ∞ Væ Soli ■ ∞ Væ Soli ■  Empty

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