~ À QUOI RESSEMBLAIT TA VIE AU LYCÉE?
Le lycée n'était sans doute pas ma meilleure période, peu avant d'y entrer je voyais mon père mourir et ma mère sombrer peu à peu. Elle tenta à plusieurs reprises de mettre fin à sa vie sans se soucier de nous. Elle entra bien assez vite dans un hôpital psychiatrique tandis que mon frère et moi-même étions séparés dans des familles d'accueils différentes. Je voyais les gens que j'aimais m'abandonner jour après jour, mon frère était certes toujours là, mais je ne désirais plus le revoir. Lorsqu'il venait à ma rencontre je lui faisais comprendre qu'il n'était plus rien pour moi, sans doute parce qu'intérieurement j'avais cette impression d'être maudite. J'étais assez renfermée au lycée, je me retrouvais seule la plupart du temps et mes notes reflétait ma façon d'être. Je ne travaillais que rarement. Puis vint le jour où Clyde vint à ma rencontre, il a été comme un élément déclencheur, j'ai changé du tout au tout. Je me sentais beaucoup mieux, laissant mes problèmes derrière moi. Mais tout ça semblait baser sur des mensonges et sur un pari fait avec ses amis. Les êtres peuvent se montrer vile, inhumain parfois, si bien que vous en arrivez à souhaiter qu'un malheur leur arrive alors que vous n'aviez rien demandé au départ.

   ~ ES-TU HEUREUX PRÉSENTEMENT?
Je ne sais quoi répondre à cette question. Les choses sont plutôt difficiles, je n'ai jamais été très chanceuse, et je suis souvent tombée sur les mauvaises personnes. À croire que je n'attire que les problèmes... Aujourd'hui je tente de me ranger, de calmer mes conneries, après tout j'ai vingt-deux ans et une petite fille âgée de trois ans et demi. Ce n'est pas facile néanmoins, comme si tout m'inciter à continuer, je ne me rends peut-être pas compte. Mais en continuant ainsi je risque de me perdre ou pire perdre la seule personne qui aujourd'hui est tout pour moi. Je vis dans la crainte, je tente de rester forte face à ma fille, mais ce n'est pas toujours facile. Aujourd'hui je me retrouve confronter à deux problèmes, soit de payer ce putain d'Emrys, mais en plus de ça, de me retrouver face à mon frère et lui demander de m'aider après tout ce que j'ai pu lui dire. Je n'ai pas vraiment le choix, je ne m'en sortirais pas seule il faut que je sois un minimum lucide et que je me conduis une bonne fois pour toute comme une adulte. Puis il faut bien qu'un jour je sache si Clyde est bien le père de Priam ou si une ordure l'est...

   ~ OÙ TE VOIS-TU DANS DIX ANS?
Dans dix ans ? Je ne sais pas, sans doute enterrée vivante sous les décombres de mon appartement. Je dois avouer ne même pas savoir si dans les trois mois à venir je serais ou non encore vivante. Je le serais à l'évidence car il est hors de question que j'abandonne ma fille comme tous ceux que j'aimais ont pu le faire avec moi. Pour dire vrai, je n'y ai jamais vraiment pensé. Autrefois, lorsque j'étais plus jeune je rêvais du prince charmant comme toutes ces petites filles d'aujourd'hui. J'imaginais que je serais heureuse, que je serais mariée avec tout pleins d'enfants et accompagnée de mes parents qui m'auraient souvent rendu visite. Quand on regarde bien, rien de tout cela n'est arrivé si ce n'est tout l'inverse de ce que je souhaitais. Vous comprendrez pourquoi je ne souhaite plus m'imaginer plus tard et encore moins dans dix ans. Pour l'instant je fais de mon mieux pour me sortir de toute cette merde. Lorsque ce sera fait, à ce moment-là, et seulement à ce moment-là, peut-être que je me mettrais à réfléchir sur le comment je me vois dans dix ans en priant pour que tout ne se reproduise pas à nouveau.

PRÉNOM ET/OU PSEUDO: Safia/Cheeky Monkey. ÂGE: Vingt et un ans, et non je ne suis pas vieille ! LOCALISATION: Région Parisienne. PRÉSENCE: Le plus souvent possible pour vous faire vivre votre pire cauchemars. #VERSION MUSHU. (a) COMMENT AVEZ-VOUS CONNU LE FORUM? ahah, par Ellie Cartwright. AUTRE CHOSE À AJOUTER? votre fo' me tentait trop puis les membres ont l'air complètement déjanté, et ça bah c'est coolos !

« Sláine, dépêche-toi on va être en retard ! » Une enfant haute comme trois pomme venait de faire son apparition, légèrement intimidée par le nombre de personne qui entouraient depuis une petite demi-heure sa mère, son père et son frère. Ses joues s'étaient empourprées en entendant un "oh" de surprise de la part des convives. Suite à cela, son frère s'esclaffa de rire, tandis que sa mère laissait apparaître un large sourire sur ses lèvres. La petite cadette de la famille semblait avoir de nouveau tenté de ressembler à sa mère. Sláine avait profité de l'absence de sa génitrice pour se faire une petite beauté. La trousse à maquillage ayant traîné sur le lit, elle n'avait pu s'empêcher de fouiner à l'intérieure. S'emparant d'un rouge à lèvre rouge vif qu'elle étala sur ses lèvres dépassant sur sa peau. Puis c'est un fard à paupière sombre qu'elle tapota sur ses paupières toujours en dépassant un maximum. A tout juste quatre ans, la jeune fille était déjà très coquette. Isobel sa mère s'approcha d'elle, la prenant par la main et l'amena dans la salle de bain. « Maman on va où ? » Sa mère s'était emparé d'une lingette démaquillante et la fit glisser délicatement sur le visage de la jeune fille. Un léger sourire se dessina sur son visage avant qu'elle ne réponde de sa voix cristalline. « On va voir ton arrière grand-père. Il t'aimait beaucoup tu sais... » Leur famille était unis, tous étaient présent pour rendre visite à un père, oncle ou arrière grand-père pour Sláine. Bien que leur moyen étaient tout de même assez réduits, ils aimaient se faire plaisir. La famille devait au moins une fois par mois ce réunir chez l'un ou chez l'autre. C'était généralement festif, d'ailleurs Sláine se rappel de la quasi-totalité d'entre elles. Car chez les Armyanski rien n'est laissé au hasard. Ne dit-on pas que rien ne vaut la famille, l'amour d'une grande famille soudée, les uns aux autres. Les peines et les joies étaient ainsi partagés et pour une enfant, rien de tel qu'un entourage aimant pleinement.

Du mépris, voilà ce qu'elle ressentait à l'instant précis, il l'avait trompée, déçu et pour couronner le tout il l'avait trahis. Elle lui avait naïvement fait confiance, pensant que pour une fois une personne sincère s’intéressait à elle, mais elle avait bien vite été rattrapée par la réalité. Après tout personne ne pouvait l'aimer, elle n'était autre que la potiche de service, cette fille beaucoup trop bizarre pour appartenir à leur clan de pouffiasses et bouffons du lycée. Elle se détestait de lui avoir aussi facilement donné sa confiance, il s'était jouée d'elle, et à nouveau son cœur saignait. « Je comprends vraiment pas ce qui t'a poussé à faire ça. Je pensais avoir découvert qui tu étais vraiment, mais je me suis trompée. » Elle séchait ses larmes d'un revers de main ne souhaitant pas paraître faible face à lui. Il s'approchait d'elle s'emparant de sa main qu'elle rejeta bien assez vite. C'était trop tard, le mal était fait, quoi qu'il dise et quoi qu'il fasse, rien n'y changerait.« Ce n'est pas ce que tu crois, laisse moi juste t'expliquer. » Il la regardait avec ce regard désolé qu'elle appréciait tant autrefois mais qui aujourd'hui ne valait rien. « Tu n'as pas à t'expliquer, tu as fait ce que tu voulais, si tu tenais réellement à moi ne serait-ce qu'un minimum tu ne serais jamais parti la voir. » Son cœur s'étranglait à chaque mot qu'elle employait, il n'avait pas causé ce tort consciemment mais il l'avait fait tandis qu'elle l'avait longtemps mise en garde. « C'est ta mère merde ! Tu en as honte ? Si tous le monde est au courant qu'est-ce que ça change, hein ? Il arrive que certaines personnes aillent en hôpital psychiatrique ça ne fait pas d'eux des fous. » En colère, il ne put s'empêcher de donner un coup de pied contre la poubelle se trouvant sur son chemin qui se renversa sous l’œil ébahi de ses voisins. « Ne laisse pas Millie nous séparé aussi facilement, je ne m'attendais pas à ce qu'elle aille aussi loin et encore moins que ça te touche à ce point. » Elle secouait la tête de gauche à droite puis de droite à gauche de façon à lui faire comprendre que c'était trop tard, sa confiance il ne l'avait pas eu si aisément, il savait bien qu'il pouvait la perdre bien plus vite qu'il n'était parvenu à l'avoir. Et c'est exactement ce qui se passait en ce moment même. « Je pars pour Waterford demain matin chez mes grands-parents, les services sociaux les ont mit au courant pour ma mère et ma vie en solitaire. Ne t'attends pas à ce que je te recontacte, c'est terminé... » Elle laissa échapper un long soupire se retenant au maximum de ne pas fondre en larme. « Malgré tout je te souhaite d'être heureux dans ta petite vie, tu étais ce qui m'étais arrivé de mieux après l'internement de ma mère. » Elle baissait les yeux et tourna les talons, lui faisant un signe de main en guise d'au revoir. Elle ne comptait plus le revoir, deux ans de vie commune réduit à néant. Il n'était pas le seul fautif dans cette histoire, elle le savait, lui dire la vérité aurait été tellement plus simple et rien de tout ça ne serait arrivé.

Sláine se tordait de douleur dans son lit d'hôpital, elle était à bout de force et sa petite fille ne semblait pas décidée à quitter son utérus - appelons les choses par leurs noms. A l'évidence père du bébé n'était pas présent pas plus que ne l'était ses grand-parents. Elle se retrouvait seule face à ces nombreuses personnes qu'elle ne connaissais guère. « Oh mon Dieu, vous voyez ce que je vois ? » Les médecins semblaient inquiets ce qui effraya d'autant plus la jeune femme. Ils se mirent tout à coup à rire diaboliquement apportant l'enfant sur sa poitrine. Alors qu'elle s'apprêtait à l'embrasser elle aperçu un visage dépourvu de bouche, de nez, de sourcils et de yeux seuls les cris du bébé se faisaient entendre. « Sláine, Sláine, réveille toi, tu vas être en retard à ton entretien d'embauche ! » Elle se réveilla en sursaut et fut rassurée en comprenant qu'il ne s'agissait que d'un mauvais rêve. « Oui, oui, c'est bon, je suis levée, ne t'inquiète pas. Merci. » Sa grand-mère quitta la chambre semblant ravi, sa petite fille s'était enfin décidé à devenir plus adulte. Sláine se leva tentant d'oublier ce cauchemars amer, elle longea le couloir d'un pas nonchalant et tourna instinctivement sa tête vers la droite. Un berceau se tenait dans la chambre de sa grand-mère, elle avait donc bien mit au monde ce petit être qu'elle avait pitoyablement envoyé baladé lorsque sa grand-mère l'avait approchée. Elle avança doucement mais surement se contentant de prendre une grande inspiration. Une boule au ventre venait de se former, chaque jour où elle la voyait elle avait l'impression qu'il ne s'agissait que d'un rêve, qu'elle se réveillerait et qu'elle disparaîtrait emportant avec elle son berceau et ses nombreuses peluches, pourtant tout cela était bien réelle. Elle la contemplait un instant, submergée par les émotions une larme puis deux s'étaient misent à couler. Son corps entier s'était étrangement mit à frissonner et à trembler légèrement. Elle tenta au mieux de se calmer, fermant les yeux quelques seconde et inspirant et expirant profondément à nouveau. Elle approcha ses mains vers l'enfant et la porta maladroitement il faut l'avouer, par chance sa grand-mère n'était pas loin et réajusta au mieux sa façon de porter sa petite fille. Un large sourire s'était dessinée sur les lèvres de la jeune femme faisant des petits mouvement de tête espérant voir un petit sourire s'échapper du visage de Priam sa fille. « Tu as vu ? Tu l'as vu, elle... elle vient de me sourire. » Après ces quelques instants Sláine la reposa délicatement dans son berceau et sorti bien décidée à reprendre sa vie en main. Mais les choses ne se passèrent pas comme prévu, bien vite ses vieux démons réapparaissaient.

Il venait de la bousculer sans le moindre effort, la jeune femme manqua de se cogner contre le mur. La haine la submergée, elle le dévisageait d'un regard glacial, sa mâchoire s'était contractée tentant tant bien que mal de garder son calme. Elle le savait, elle ne ferait pas long feu face à lui, il était bien plus fort qu'elle. « Retouche moi encore une fois et... » Il l'a prit de cours portant ses mains sur ses épaules la tenant fermement et laissant échapper un rire sournois. « On a conclu un marché, tu ne t'en souviens pas ? Je t'ai laisser un peu de temps, mais j'ai bien l'impression que tu te foute de ma gueule depuis le début. » Elle tentait tant bien que mal de se détacher de lui, mais rien n'y faisait elle était coincée face à cette brute. Il était autrefois son dealer et un ami, il l'avait souvent aider dans sa débauche et ce même lorsqu'elle était enceinte, hors Sláine s'était très vite fait dépasser par les événements. Elle n'avait pas un sous et crouler déjà sous les dettes. « J'ai juste besoin d'un peu de temps, laisse moi trois mois, je t'enverrais ce qu'il t'ai dû c'est promis. » Il pressa d'avantage ses mains contre ses épaules, la jeune femme se crispa de douleur. Il s'approcha de son oreille et lui murmura en laissant glisser délicatement ses mains sur les bras nus de la jeune femme. « Deux mois... je te laisse deux mois pas plus ! Si je ne reçois rien, sache que je te retrouverais et à ce moment-là Dieu sait ce qu'il t'arrivera. » Un rictus machiavélique se dessina sur ses lèvres, il posa sa main sur la joue frêle de Sláine en profitant pour déposer un baiser au creux de ses lèvres. Elle se détacha de lui le bousculant, puis s'en alla repensant aux dires de ce taré qu'elle côtoyait autrefois. Elle savait qu'elle n'avait plus le droit à l'erreur, elle savait aussi que la seule personne pouvant l'aider n'était autre que son frère. C'est pourquoi elle se rendit deux jours plus tard après avoir préparée ses bagages et ceux de Priam à white oak station. Là ou elle avait vécu près de dix ans après y avoir emménagée avec ses parents.