Il ne sait pas trop ce qu'il est en train de faire là.
Il y'a une deux minutes, tout allait bien, il glandait.
Et Alma a appelé à l'aide.
Et une réaction s'est faite, il se souvient s'être précipité à sa rescousse, lui avoir dit qu'il arrivait.
Et maintenant, il est là, planté devant son miroir à tenter de mettre en forme ses cheveux et à s'demander quel parfum il pourrait emprunter à Peter pour se faire beau.
Se faire beau.
Pourquoi ?
C'est si stupide.
Alma, elle fera pas attention à ça.
Et puis, Arni, il a pas à se faire beau quand il va chez elle. Il vient juste lui donner un coup d'main.
Quel con !
Le peigne tombe dans le lavabo et Arni passe une nouvelle main dans ses cheveux pour avoir l'air aussi débrayé que d'habitude.
Parce que ça sert à rien d'être beau. Alma, elle voit que Peter. Et Arni, il veut pas qu'elle arrête de ne voir que Peter. Parce que Peter est heureux. Et réciproquement, ça rend heureux Peter.
Il y'a une minute, il était tout enjoué de venir aider Alma, et maintenant, il descend les escaliers lentement, un peu malheureux.
Il se meurt d'amour Arni. Et ça fait mal.
Il ne lui faut pas longtemps en voiture pour rejoindre la maison d'Alma.
Il est un peu en retard parce qu'il est passé à la pharmacie.
Et sur la route, il s'est raisonné.
Ce soir, c'est juste lui qui fait une montagne.
Et quand il regardera Alma, il oubliera pas Peter.
Sa portière claque.
Le froid est un choc, lui qui avait mis le chauffage à fond dans la voiture.
Il marche à tout vitesse pour être le plus vite possible à l'intérieur.
Et deux visages apparaissent sur les vitres embuée de la cuisine.
Arni, ça le fait rire.
Il adore les gosses, surtout ceux là.
Il entre, un peu comme si c'était chez lui.
_ Almaaa, t'es là ?
Qu'il crie, avant que les deux petits viennent à sa rencontre.
Kastja et Jan.
Alma arrive, visiblement malade.
_ Salut - dit t-il timidement - je t'ai apporté des médicaments. tu devrais le prendre
Il lui tend le sac, d'un geste pas très assuré.
Il faut qu'il garde en tête, il est pas là pour être un joli cœur, il est là pour l'aider.

ça fait des jours que tu tangues. des jours que tu t'obstines à dire "je vais bien", des jours où tu t'interdis de tomber. t'as pas le droit. pour kastja et jan. pourtant il fallait qu'aujourd'hui, la réalité te tombe dessus : tu t'étais évanouie en plein repas. alma, t'étais malade, et tu ne pouvais pas faire comme si de rien n'était éternellement. il te fallait de l'aide.
alors batz, t'avais longtemps hésité, téléphone en main. qui appeler? peter? non, vous vous étiez disputé la veille, pour encore et toujours la même raison. la vérité. celle qui déchire, celle qui vous emprisonne, amants d'amours dans une cage aux lions. pour arni, encore et toujours. mais tu savais comment cette histoire se terminerait, encore et toujours vous vous réconciliez, avant de vous déchire jusqu'à ce que l'un de vous deux décide de briser ce cercle infernal, ce cercle vicieux.
alors finalement c'est sur arni que ton choix s'est porté. lui il comprendrait. lui, il est toujours là pour toi depuis que t'es là. depuis que peter t'as vu, arni est arrivé dans ta vie et il y a pris une place importante. et puis tu l'aimes arni, tu l'aimes vraiment. quand tu raccroches, tu t'allonges sur le lit de ta mère, les idées vagues et le visage pâle. tu t'allonges et morphée s'en prends à toi et te kidnappe. le sommeil t'emporte au loin.
kastja te secoue. "mama mama, y'a arni. mama il est là pour toi!" t'émerges, te faisant violence. t'as mal partout, t'as l'impression d'avoir le cancer de la vie. pourtant c'est juste le sommeil, c'est juste une maladie bénine qui s'accroche à toi, pour mieux te pourrir pour quelques jours, n'est-ce pas? t'avances dans la chambre maternelle, tu te regardes dans la glasse. alma batz, tu ressembles à rien.
almaaa, t'es là ? arni. tu te dépêches un peu, la tête dans le brouillard. salut arni. tu souris. salut il sourit, tendant un paquet étiqueté de la pharmacie. je t'ai apporté des médicaments. tu devrais le prendre il semble un peu gêné, tu lui souris pour le rassurer. merci arni. je t'aurais bien embrassé pour te remercier, mais comme t'as vu, c'est pas la forme. tu rigoles, te dirigeant vers la cuisine, l'entraînant avec toi. désolé de t'avoir dérangé, mais je pensais tenir et... je me suis évanouie ce matin. une moue se dessine sur ton visage, tandis que tu cherches un verre pour prendre ces fameux médicament. tu veux prendre quelque chose? fais comme chez toi, tu es le commandant du navire aujourd'hui.

_ « salut arni »
Et elle sourit.
Et lui aussi.
Il ne faut pas grand-chose pour que ça tourne autour de lui.
Il suffit que ça se passe comme ça.
Mais Arni, il se remet vite de son tournis.
Y’a les deux petits qui le pressent, ils parlent de plein de choses.
Il les écoute à moitié seulement.
Alma, elle a l’air bien malade.
_ « merci arni. je t'aurais bien embrassé pour te remercier, mais comme t'as vu, c'est pas la forme »
Elle l’emporte, avec elle, dans la cuisine, tout naturellement, en riant.
Et il suit, gentiment.
_ « désolé de t'avoir dérangé, mais je pensais tenir et... je me suis évanouie ce matin. »
Il hausse les épaules, comme si ça l’avait dérangé.
Il est loin de sa console, ça ne peut pas faire de mal de temps en temps.
_ « Je préfère que tu m’appelles. Tu pourrais être dans un état critique. Tu t’es pas faites mal au moins en tombant ? »
Il parait inquiet.
Il se répète d’arrêter de faire ça.
Il reste les yeux sur elle, pendant qu’elle prend le médicament.
Ça le rassure un peu, parce qu’il sait que ça va lui donner meilleure mine.
Il regarde tout autour de lui, comment c’est chez Alma.
Il était déjà venu, mais jamais longtemps.
Il avait toujours peur que Peter trouve ça bizarre.
Là, pour une fois, il peut s’y attarder et regarder comment.
On dirait sa maison à lui.
Enfin, l’ancienne, quand il y’avait encore maman.
_ « tu veux prendre quelque chose? fais comme chez toi, tu es le commandant du navire aujourd'hui. »
Il ne rit pas, mais y’a un petit souffle qui s’échappe de lui, comme s’il allait le faire.
Il fouille à nouveau dans son sac.
_ « t’en fais pas, je m’en occupe. J’ai ramené la petite sirène. J’savais pas si tu serais d’accord pour les jeux vidéos alors. J’en ai pas pris. »
Ouais, quand était venu le moment de trouver un truc pour occuper les petits, il avait séché.
Arni, il n’a jamais fait ça.
Sa sœur a presque son âge, il a jamais eu besoin de babysitté.
_ « Mais ne t’en fais pas, je vais faire à manger. Puis à toi aussi. Tu devrais retourner t’allonger. » ajoute t-il avec un sourire pour lui dire qu’elle peut lui faire confiance.
Il peut le faire.

kas elle saute sur jan, et jan il saute sur arni; les voilà, les enfants batz. ils parlent à arni, et alma tu les regardes. il t'en suffit de peu, de la part de ces deux fous pour qu'un sourire apparaisse sur ton visage. il t'en suffit de peu d'arni, pour qu'il te remonte le moral.
sa présence dans la maison te rassure, pas comme celle de peter, quand il joue inconsciemment le rôle de gaspard. parce que gaspard est ordre. gaspard est froid. non, arni est doux. arni est tendre. surtout, anri s'inquiète. je préfère que tu m’appelles. tu pourrais être dans un état critique. tu t’es pas faites mal au moins en tombant ? t'y avais pas pensé. t'étais déjà plus là. timidement, tu passes une main sur ton crâne, frôlant ce qui ressemble à un oedeme, ou bien une ecchymose. les lèvres pincées, tu dis rien. t'avales le médicament sans broncher, même si c'est pas ton genre de râler pour un peu d'aide, un peu d'amour.
parce que dans l'fond alma, c'est ce que t'as toujours cherché. la présence d'un homme. mais ton père était parti et vous avez laissés seuls. et jamais tu ne le pardonnerais. depuis il y a peter. peter l'amoureux, peter le centre de ton monde. peter avec qui ça va mal, et ton visage laisse passer quelques secondes l'amère et la douleur.
tu noies ta rancune des temps anciens, reposant tes yeux fatigués sur arni qui scrute chaque détails de la petite cuisine. ça te fait doucement sourire, de le voir observer ainsi. kastja et jan ont disparu, mais on les entends parler. ils parlent fort, ils parlent comme les gamins dans les rues, qui couraient à varsovie. c'est ça qui t'a marqué, la première fois que tu étais partie. les gamins qui crient, qui n'ont pas peur des vieilles qui frottent et qui frappent.
ton esprit revient sur terre, et tu donnes à ton ami le rôle de capitaine. il sourit, fouille dans le petit sac qu'il a apporté avec lui.t’en fais pas, je m’en occupe. j’ai ramené la petite sirène. j'savais pas si tu serais d’accord pour les jeux vidéos alors. j’en ai pas pris.
tu ris doucement. on est pas trop jeux vidéos ici. sauf les vieilles consoles de gaspard, alors t'as bien fait arni.
et c'est vrai. vous êtes pas vraiment à la pointe de la technologie. entre ps4, wii, les seules consoles que vous avez ce sont celles de gaspard et de son cousin, klaus. des consoles vieilles comme le monde, sur lesquelles le soir, parfois, vous vous amusez à trois.
mais ne t’en fais pas, je vais faire à manger. puis à toi aussi. tu devrais retourner t’allonger.
tu te mords la joue, mauvais réflexe. c'est bizarre pour toi de te faire dorloter à ce point. et puis ici, tout est tordu, tout est compliqué. tu vas réussir à cuisiner dans ce foutoir? un rire s'échappe à nouveau.
un coup d'oeil sur l'endroit, et cela veut tout dire.

Il est d’attaque Arni.  
Il a jamais fait ça pourtant, s’occuper de personnes. Il ne sait même pas comment on fait.
Quand il a eu l’âge de s’occuper de petits, Moira était déjà grande.
Alors, comment aurait-il appris ?
Mais, il a pas peur, ça ne semble pas dur quand les gens vous aiment bien.
Et il veut aider Alma, par-dessus tout.
Il faut qu’elle se repose, qu’elle aime mieux. Alors, il va retrousser ses manches, et se mettre au travail.
_ « on est pas trop jeux vidéos ici. sauf les vieilles consoles de gaspard, alors t'as bien fait arni. »
Il l’écoute qui rit. Il aimerait bien qu’elle recommence, juste un peu plus pour qu’il puisse l’enregistrer.
Il est content, il a pris une bonne décision. Ça compte ça.
_ « D’accord, on la regardera tout à l’heure alors. »
Il pose la boite, sans trop savoir s’il devrait attendre ou pas.
Y’a les petits qui jouent, en faisant un peu de bruit.
Ce serait l’occasion de mettre un peu d’calme, pour qu’Alma fasse dodo.
Mais, il veut pas être de ces personnes qui s’sentent obligés de foutre un gosse devant la télé pour avoir un peu d’paix. Non, Arni, il n’est pas comme ça.
Il se relève, prêt à se mettre la main à la pâte.
Il se retrousse ses manches. Il ne sait pas où ls ustensiles se trouvent, sûr qu’en fouillant un peu.
Quoique, si ça s’trouve – et on dirait que – Alma a déjà tout sorti des placards.
_ « tu vas réussir à cuisiner dans ce foutoir? »
C’est au tour d’Arni de rire.
On voit bien que, quand Alma vient à l’appart, il a vite fait de tout ranger pour que ce soit propre. Elle a jamais l’appart quand Arni est seul et que Peter squatte sa piaule à l’Université.
Arni, il laisse tout sale.
Il hausse les épaules.
_ « T’inquiète pas, je saurais me débrouiller. »
Il ne va pas lui dire la vérité, ce serait bien bête.
Naturellement, il va vers le frigo pour vérifier ce qu’il peut faire à manger aux petits.
C’est dur là encore, lui il serait tenté de manger de la pizza.
Mais, c’est parce que lui, il mange salement.
C’est pas un gosse, et pour les Batz, faudrait un truc mieux.
_ « T’avais prévu un truc à manger ? » demande t-il en sortant deux trois légumes un peu cogné. « Je peux faire ça. Ma maman m’a montré comment faire la soupe, puis c’est mieux pour toi. »
Oui, ça lui semble être le bon compromis.
Et puis, y’a un peu de fierté chez Arni de montrer à Alma quelque chose qu’il sait faire, quelque chose qui vient de maman.
_ « Tu devrais leur mettre la cassette et regarder avec eux, je m’occupe de tout. »

arni il semble prêt à soulever des montagnes pour toi et ça te fait un peu rire. chevalier auprès de princesse, tu te dis qu'il faudrait lâcher prise et te laisser faire.
au moins pour une fois.
pour une journée, de quoi guérir de ça.
c'est vrai alma, t'as un peu de mal à lâcher les commandes,
t'es comme ça, t'es la mama, la seule responsable. pour une fois tu regrettes pas d'avoir appeler à l'aide.
sauf quand tu lui montres la cuisine. y'a des restes de la bataille entre gaspard et les plus petits,
toi t'étais déjà tombée alors t'avais pas eu le temps de ranger.
mais arni il rit,
et ça te fait plus peur de lui montrer tout le bordel des batz.
avec les assiettes sales et les chaussettes pendues au dessus du vide,
comme si à tout moment elles allaient sauter et s'enfuir.
t’inquiète pas, je saurais me débrouiller.
alma tu te balances sur tes deux pieds, pinçant les lèvres pour pas lui dire "t'es sûr?"
ce serait blessant pour arni, vaut mieux que tu le laisses faire.
qu'il s'approprie un peu la maison, et que toi tu dormes, hein?
arni près du frigo, il vérifie ce qu'il y a et alma,
elle se demande si gaspard dans la nuit il a fait
les courses. t’avais prévu un truc à manger ? je peux faire ça. ma maman m’a montré comment faire la soupe, puis c’est mieux pour toi. quelques légumes dans ses grandes mains, et un sourire qui se dessine sur ses lèvres. alma tu le lui rends, en plus, il s'inquiète pour toi et pour jan et kas.
tu devrais leur mettre la cassette et regarder avec eux, je m’occupe de tout alors doucement t'hôches la tête. ce sera parfait arni, merci.
tu prends la cassette et appuyée contre le mur, t'appelles le reste de la tribu
kastja et jan sont invités à descendre, y'a tonton arni qui a rapporté une cassette rien que pour vous !
grondement de tonerres, les escaliers sont descendus à vitesse éclair
avec deux enfants, deux innocents qui sautent comme des puces autour de toi
qui crient des youpi, oui, des hourra
mais avant, je veux que.. ta phrase se perds dans un murmure pour que le sauveur il n'entende rien, même si il venait
à tendre ses oreilles.
un rire s'ensuit et les petits, ils viennent vers arni sous ton regard amusé, alma
tonton arniiiiii?
ils lui tirent doucement les mains, le bras. merci tonton de prendre soin de mama alma, on t'aime fort. et euh merci pour la cassette aussi!

(désolé du retard petit coeur )

Et il est là, tout penaud.
Avec les courges et les patates dans les mains, et un sourire nais aux lèvres.
Ça, il ne peut pas vraiment s’en empêcher.
C’est un peu son truc à lui, d’avoir l’air bête en présence des jolies filles.
Il va faire d’la soupe, c’est le mieux pour Alma, en attendant, il l’envoie regarder un film avec son petit frère et sa petite sœur, faut qu’elle se repose Alma.
Pendant que lui, il s’occupe de tout.
Il est maladroit, mais il sait qu’il peut y arriver.
_ « ce sera parfait arni, merci. »
Et elle s’en va, la cassette en main pour la montrer aux petits pendant que lui, il commence à coupe les légumes, soigneusement.
Il essaie de ne pas trop penser tandis qu’il fait, il risquerait de se sentir mal s’il pense trop.
Il reste plutôt préoccupé par se rappeler comment maman elle avait dit qu’on faisait la soupe. Il a un petit coup d’chaud, de peur de pas s’rappeler.
S’il avait su, il aurait tout pris en note.
_ « kastja et jan sont invités à descendre, y'a tonton arni qui a rapporté une cassette rien que pour vous ! »
Pendant ce temps-là, les petits descendent, tremblement de terre dans la baraque.
Ça le tire de ses pensées finalement, ça le fait même rire.
C’est beau de les voir danser autour d’alma, belle photographie de famille.
_ « tonton arniiiiii? » Il entend derrière lui, et se retourne, les mains sur la planche de travail, pleine de jus encore. Mais les petits, ils s’en moquent un peu que ce soit sale, alors il fait une accolade.. « merci tonton de prendre soin de mama alma, on t'aime fort. et euh merci pour la cassette aussi! »
Il les observe, c’est comme se voir, avec Moira avant, et il sourit avant de répondre.
_ « Si vous êtes et que vous mangez la soupe, je vous la donne. Allez, allez la regarder. » offre t-il avant de revenir à ses affaires puis d’adresser à Alma encore un peu. « Tu peux aller avec eux, ou si ça ne va pas du tout du tout, je te monterais ton assiette, mais t’as pas à être inquiète. »
Non, Arni, il s’occupe de tout, ce sera son quart d’heure de gloire.
_ « Tu as besoin que je fasse quelque chose en particuliers ? »
Oui, tout, tout ce que tu veux Alma.

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