TITRE DE TON HISTOIRE
   citation

Les pieds étendus sur la table du salon, je suis avachie comme une  chiffe molle sur le canapé engloutissant une part de pizza devant la télé à un volume très peu recommandé pour réviser et le tout sans aucun remord. L'appartement d'Amanda est le seul endroit où je peux avoir la paix sans me faire agresser ces temps-ci. Le fait qu'elle est décamper la ville pour une semaine avec son nouveau copain n'y est pas pour rien. Pour faire court, elle m'a demandé de venir arroser les plantes en son absence depuis je squatte son appartement sans sa permission. D'ailleurs, les plantes que je devais supposer arroser ne rassemble plus a rien, elles sont toute fanées, je penserais a lui en acheter des autres en espérant qu'elle ne remarque rien. Habituellement personne ne me fait confiance pour ce genre de choses et ce n'est pas pour rien. Elle doit être vraiment perchée très haut dans son nuage d'amour pour me convier les clés de son appartement sans que j'ai eu besoin d'utiliser la force. Il ne faut pas croire Olivia n'est pas aussi généreuse qu'on le croit en particulier avec moi, elle m'aurait assassiné sur-le-champ vu dans quel état est son appartement depuis son départ. Habituellement c'est limite si j'ai droit de m'asseoir sur son précieux canapé. Pour une fois que je peux en profiter pleinement sans me faire insulter, je ne vais certainement pas me gêner. Je suis un vrai bordel à moi toute seule, le rangement me gonfle, je me fais régulièrement violence pour ranger et encore il faut que ma mère me menace de tout jeter par la fenêtre pour que je daigne bouger le petit doigt. Je crains le pire quand je vais devoir remettre le tout en ordre avant son retour au pire j'accuserais Dylan comme d'habitude. Après tout c'est de sa faute si je venue me réfugier clandestinement chez Olivia, il n'aura que ce qu'il mérite ce petit fourbe pour m'avoir balancé aux parents quoi qu'il ne risque pas grande chose, on lui pardonne toujours tout a celui-là. Il arrive toujours a retourner la situation a son avantage. Depuis que j'ai cassé le vase préféré de ma mère au détour d'une course poursuite avec Dylan dans la maison, elle ne me laisse passer aucun faux-pas. Il suffit que j'ai le malheureux d'échapper une injure et j'ai droit à un discourt sur comment une jeune femme doit se comporter. Elle est constamment sur mon dos, à croire qu'elle n'a pas d'autres enfants a faire chier surtout que les autres sont loin d'être irréprochable. Je manque cruellement de classe et mes frères ne sont pas mieux, mais sous prétexte qu'ils soient des garçons, ça ne dérange personne quand ils passent leur journée a jouer aux jeux-vidéos en se goinfrant de cochonneries. Alors que moi si je préfère faire comme eux au lieu de suivre ma mère et Olivia pour une virée shopping, c'est la fin du monde. Au grand désespoir de ma mère, je jure comme un charretier, hurle comme une poissonnière, rigole trop fort pour être tolérable et fume comme un pompier. Ce qui a le don de la mettre hors d'elle, pour elle une jeune femme se doit d'être polie en tout circonstance, savoir parler avec délicatesse et toujours être sur son trente-un. Déjà à mon plus jeune âge, ma mère n'arrivait pas a comprendre pourquoi je préférais aller trainer dehors avec mes frères a faire les quatre cents coups au lieu de rester jouer bien sagement a la poupée avec Amanda. Souvent elle m'interdisait de sortir m’obligeant a rester avec Amanda sauf que déjà petite je n'en avait que faire. Elle était toujours furieuse quand je revenais recouverte de boue et des bleus partout. Je me demande pourquoi elle continue a perdre son temps avec une cause perdu comme moi en sachant qu'elle a déjà la fille parfaite. Ma sœur ainée est le stéréotype de la jeune femme parfaite sous toute apparence en plus d'être magnifique, délicate et raffiné, elle a une brillante carrière d'avocate qui l'attend. Tout le monde l'admire et les compliments tombent en rafale sur elle. Tandis que moi je suis une rebelle dans l'âme qui n'aime en faire qu'à sa tête sans se soucier de l'avis des autres, les critiques je m'en contre fou comme de l'an quarante. On est tellement différente l'une de l'autre et pourtant la génétique ne ment pas. Olivia est la préférée de maman, je le sais qu'elle est sa fierté, elle passe son temps a se vanter d'avoir la fille parfaite devant ses amies. Elle ne manque jamais d'éloge a son sujet, c'est Amanda par-ci, Amanda par-là, mais ça va, elles sont sympa, elles essaient de ne pas trop me le montrer. De toute manière tout le monde sait que je suis la chouchoute de papa et je suis loin d'être discrète à ce sujet enfin ça fait plus chier mes frères qu'autre chose. Je suis comme inépuisable, une vraie pile électrique toujours à la recherche d'une connerie à faire ou à dire au grand désarroi de ma famille. Il n'y est pas rare de me retrouver avec tout le monde a dos à cause de mes conneries. Je mène souvent la vie dure a mon entourage, mais il m'aime trop pour me faire la gueule indéfiniment. Je me saisis d'un tas de feuilles qui trainent sur le canapé, je les survole rapidement du coin de l’œil avant de soupirer complétement dépourvu du moindre courage. La musique qui passe a l'écran n'aide en rien, j'en oublie complétement mes feuilles de cours et commence soudainement a chanter a tue-tête les paroles en sautillant sur le canapé au rythme de la musique. Soudainement, je me fige coupant court a ma petite danse improvisé quand j'aperçois Olivia qui me fixe d'un air sévère accompagnée d'un jeune homme qui se contente de me regarder avec un petit sourire visiblement amusée de la situation. Elle se saisit rapidement de la télécommande et sans que je n'ai le temps de dire quelque chose pour ma défense, elle me tire par le bras pour m'entrainer dans sa chambre refermant la porte brusquement derrière elle. Derrière son air de fille calme, Amanda est du genre à démarrer au quart de tour, à s'énerver d'un rien et vu le regard menaçant qu'elle aborde, c'est juste une question de minute avant qu'elle pousse une gueulante contre ma personne. « C'est quoi ce bordel ? » Il y a encore cinq minutes ça me semblait une idée parfaite de squatter son appartement. Maintenant, avec Amanda planté devant moi et un appartement tout retournée, c'est surement une de mes pires idées. J'étais pourtant sûr qu'elle devait rentrer samedi, je me suis bien fait avoir sur ce coup. « Maman ne serait pas très fière de ton langage tu sais. » Pour éviter la conversation tendu qu'il m'attend, j'essaye de faire diversion en changeant de sujet. Malheureusement Amanda me connait que trop bien et renchérit sans attendre. « Ta gueule Blue-Ivy, laisse maman en dehors de ça, tu va vite me gonfler. » Je fais mine d'être trop choqué en ouvrant grand la bouche même si ce n'est pas la première fois qu'elle me parle aussi vulgairement, j'adore en rajouter une couche en sachant que devant notre mère, jamais elle se permettrait de parler de la sorte. « Ce n'est pas un langage de demoiselle, je te prie de surveiller ton vocabulaire, ma chérie. » Amanda me lance un regard glacial, elle semble outrée de me voir prendre un malin plaisir a imiter notre chère mère. « Je te préviens, arrête tout de suite ! »

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