la vie ne tient qu'a un fil, à toi de savoir le coudre. ✻✻✻ Depuis quelques jours, des affiches recouvrent les murs de l'université. Ce sont les étudiants qui sont à l'origine de ça, mais pas n'importe qui. Non, il s'agit de ceux qui participent au festival de rock organisé par la ville. Des noms sont affichés sur ces papiers, très certainement ceux des musiciens présents ce soir-là et l'un d'entre eux a attiré mon attention, celui de Nino. Le jeune homme m'a mentionné son attrait envers la musique, mais je ne savais pas qu'il lui arrivait de jouer sur scène. J'étais donc partagée à propos de cet événement, était-ce vraiment intelligent de m'y rendre, de voir Nino en dehors du cadre universitaire ? Je n'en étais pas certaine, mais rester enfermée chez moi, dans ce nouvel appartement, n'allait pas m'aider à aller mieux. Après mûres réflexions, j'ai finalement décidé de m'y rendre. En tant qu'enseignante qui vient voir ce que font ses élèves lors de leur temps libre, rien de plus. En cette période de l'année, les périodes sont fraîches, mais restent quand même supportables. Je sors donc de mon appartement, vêtue d'un jean, d'un pull léger et d'une simple veste. J'aime bien me dissimuler facilement dans la foule, cette tenue est donc idéale. Le festival ne se trouve qu'à quelques minutes à pied, il est donc inutile de prendre ma voiture. Le temps du trajet, je ne croise que très peu de personnes, les autres habitants doivent certainement se trouver au festival. Une fois arrivée, je me faufile à travers la foule à la recherche de l'endroit où se trouve le groupe de musique de mon fameux étudiant. Je repère au loin une tonne de jeunes filles, agglutinées autour d'une scène. Bingo. Je suis tombée juste. Toutes ces filles applaudissent et cris presque le nom des musiciens. Sur mon passage, j'entends quelques ''Nino'', je me retourne alors vers les jeunes avec une petite once de jalousie. Qu'est-ce qu'il m'arrive ? Enfin bref, je continue mon chemin afin de me rapprocher au maximum de la scène. Les minutes passent et les chansons s’enchaînent. Alors que le show arrive à sa fin, mon regard croise celui de Nino et je rougis presque. Finalement, je finis par applaudir comme toutes les personnes autour de moi le fond et je m'éloigne ensuite un peu sur le côté. Le calme revient et la foule commence petit à petit à s'éloigner vers un autre concert. Mais moi, je reste là. Comme je m'y attendais, l'étudiant ne tarde pas à arriver près de moi. « Bravo monsieur Ferrazzini. Vous êtes plutôt doué avec une guitare. » Et pas que, mais restons concentrés, évitons les dérapages pour ce soir. « Si vos partenaires étaient aussi doués en musique qu'en économie, j'en serais ravie. » En effet, j'ai reconnu quelques visages, présent au côté de Nino lors de mes cours. Mais il faut avouer qu'ils sont beaucoup moins brillants que lui. Je lui souris, alors que deux jeunes filles arrivent vers nous. « Nino ! Tu es grandiose ! Avec d'autres étudiants, on se retrouve un peu plus tard dans la soirée. Tu peux venir si tu veux. » Je reste silencieuse, légèrement en retrait. Je croise même les bras au niveau de ma poitrine, pour m'effacer un peu plus.

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la vie ne tient qu'a un fil, à toi de savoir le coudre. ✻✻✻ Je ne suis pas musicien professionnel, et je n’aimerai pas l’être. Pour moi, la musique c’est une passion, un échappatoire. Et ce n’est pas parce que j’ai quelques facilités dans ce domaine que je m’endors sur mes lauriers. Je travaille mon doigté de guitare au minimum une heure par jour, le piano minimum 3 fois par semaine et la batterie simplement quand j’ai besoin de me défouler - ce qui arrive quand même régulièrement, surtout ces derniers temps. Aujourd’hui est un grand jour, il arrive parfois - souvent même - qu’on me propose de jouer dans un groupe. Je pense que je ne suis pas assez assidu pour assumer un rôle de musicien à plein temps dans un groupe, et puis, je ne pourrai pas choisir entre mes trois instruments fétiches. « Nino, notre guitariste nous a lâché, tu veux bien nous dépanner ? ». A vrai dire, je n’ai pas hésité bien longtemps, parce que faire de la musique sur la place de white oak, c’est quand même classe. Et puis, ça me changera un peu les idées. Depuis que Camille m’a dit qu’elle avait avoué son aventure avec quelqu’un à son fiancé, et qu’il l’a larguée, je culpabilise un peu. Je sais que je ne devrais pas, après tout, je ne suis qu’à demi en faute, si elle a cédé à mes avances c’est que quelque part, son fiancé ne la satisfaisait pas vraiment.

Lorsque je monte sur scène, l’adrénaline qui s’empare de moi me fait me sentir bien. Je sens tous les regards des jeunes étudiantes se poser sur moi et je souris, pour ajouter un petit quelque chose à mon charme. Je sais que c’est un de mes plus gros atouts, ce sourire. Le concert se passe à merveille, je suis à fond dans mon rôle de guitariste, mes doigts glissent à une allure folle sur le manche de ma télécaster, et je regarde de temps en temps le public qui est très attentif, et surtout très réactif. Au bout d’un peu plus de la moitié du concert, mon regard est attiré vers un visage familier. Camille. Je ne sais pas exactement ce qu’elle fait là, mais mon sourire s’étire un peu plus, et je me sens pousser des ailes. J’ai comme un regain d’énergie, jusqu’à la fin du concert. Une fois terminé, je pose ma guitare sur son stand et ne tarde pas à descendre de scène en sautant directement, sans emprunter les escaliers. Je rejoins Camille, un large sourire sur les lèvres. « Bravo monsieur Ferrazzini. Vous êtes plutôt doué avec une guitare. » Je ris un peu et me passe une main dans les cheveux pour les remettre un peu en place. « Merci. Ça t’a plu ? » Je ne réfléchis pas trop, j’ai l’habitude de la tutoyer, mais ici nous ne sommes pas en privé, je n’aurai peut-être pas dû. « Si vos partenaires étaient aussi doués en musique qu'en économie, j'en serais ravie. » Je souris un peu plus, amusé, et la bouffe complètement du regard. Mais avant même que je ne puisse lui proposer de me suivre en loges, deux jeunes filles viennent vers moi, et Camille s’écarte légèrement. « Nino ! Tu es grandiose ! Avec d'autres étudiants, on se retrouve un peu plus tard dans la soirée. Tu peux venir si tu veux. » Je leurs souris, je ne vais pas non plus les envoyer chier. « Ouais, je passerai peut-être, je vous promets rien mais on verra ça ! » Je hoche la tête et les laisse repartir en jacassant avant que je ne puisse retourner voir Camille. « Je vous fait visiter les loges Melle Blanchaert ? C’est pas tous les jours qu’on a la possibilité de faire un truc aussi fou ! » Je ris un peu, ça n’a rien de très fou, mais ça me ferait plaisir d’être un peu plus au calme avec elle.

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la vie ne tient qu'a un fil, à toi de savoir le coudre. ✻✻✻ Depuis que j'ai vu Nino, je ne le quitte presque pas des yeux. Il faut dire que son charme attire mon regard, comme celui de nombreuses personnes présentent ici. Alors que les minutes passent et que le concert approche de la fin, le jeune homme semble remarqué ma présence et je ne peux m'empêcher de lui sourire. Encore quelques coups de gratte, quelques notes, des paroles qui annoncent la fin et voilà, le silence avant les applaudissements. Après plusieurs minutes, Nino descend de la scène. Une fois proche de moi, je le félicite pour ce concert. « Merci. Ça t’a plu ? » La foule est encore un peu présente au moment où il me tutoie et je perds mon sourire. Nous n'avons pas le droit de faire de gaffes. Même si je refuse de l'admettre, ce qu'il y a entre nous me plaît, mais cela doit rester secret et malheureusement, le vouvoiement est presque obligatoire quand on est en public. Heureusement, personne ne semble tendre l'oreille et s'intéresser à la conversation ''étudiant/enseignante'' que l'on a. « Je ne peux pas dire que j'ai accroché à tout. Mais il y a des chansons que j'ai en effet bien aimées. » La musique est quelque chose que j'écoute comme ça, sans forcément prendre le temps de tendre l'oreille. Je sais que certaines chansons ont des significations et qu'elles veulent dire beaucoup, mais moi, j'aime en fonction du rythme. Ça passe ou ça casse. À peine la conversation sur la musique lancée, deux jeunes femmes viennent nous interrompre. L'une d'entre elles prend la parole, alors que l'autre attend sagement à côté. Sa question porte sur une soirée qui semble se faire plus tard, entre étudiant certainement. Ce qui me fait comprendre que j'ai eu raison de m'éloigner un peu. « Ouais, je passerai peut-être, je ne vous promets rien mais on verra ça ! » La réponse semble convenir aux deux femmes qui s'éloignent de nous, toutes fières d'elle. « Je vous fais visiter les loges Melle Blanchaert ? C'est pas tous les jours qu'on a la possibilité de faire un truc aussi fou ! » Un large sourire s'installe sur mes lèvres. Pour une fois, je ne ressens plus ce danger permanent. Je m'autorise enfin le droit de faire ce que j'ai envie. Et puis, il y a quoi de mal là-dedans, ce n'est qu'une petite visite. « Une visite dans les coulisses avec monsieur Ferrazzini ? L'homme demandé par toutes ces dames ? Je suis plutôt chanceuse je trouve. » Je le charrie un peu. Enfin, il y a un peu de vérité dans mes paroles et Nino doit le savoir. Il est beau, gentil, intelligent, tout pour plaire quoi. « Je te suis, impressionne moi. » Ma réponse semble ravir le jeune homme qui s'attendait peut-être à un refus. Il faut dire que je lui mets souvent des stops, c'est donc une réaction logique. Aujourd'hui, c'est bien réel, je lui ai dit oui. De peur que je change d'avis, Nino se retourne rapidement et m'entraîne dans les coulisses. Tout comme à l'extérieur, elles sont elles aussi en train de se vider. Le spectacle est ailleurs maintenant et les gens se pressent pour aller là où est le monde. « Encore un plan diabolique pour que je me retrouve seule avec toi ? » Le jeune homme se retourne, j'arque alors un sourcil, attendant sagement qu'il me donne une réponse.

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la vie ne tient qu'a un fil, à toi de savoir le coudre. ✻✻✻ Le tutoiement m’est sorti sans que j’y réfléchisse. Jusqu’à présent, j’avais toujours fait attention, mais il faut croire que le fait de savoir qu’elle est désormais célibataire me laisse un léger laxisme qui ne me connaissait pas. J’espère simplement qu’elle ne m’en tiendra pas rigueur. « je ne peux pas dire que j'ai accroché à tout. mais il y a des chansons que j'ai en effet bien aimées. » Je ne peux m’empêcher de sourire. Parce que mine de rien, ça me fait plaisir qu’elle dise ça. Je la reconnais bien là, à ne pas dire ouvertement qu’elle a aimé, mais ne pas dire non plus qu’elle a détesté. Il est parfois difficile de savoir ce qu’elle pense, bien que depuis le temps, j’ai réussi à savoir, à travers ses yeux, ce que voulaient dire telle ou telle parole. Je comprends cependant que la musique c’est pas quelque chose de très important pour elle et dans son quotidien. Ou du moins, pas comme ça l’est pour moi. Je serai complètement incapable de passer une journée sans écouter ou faire de la musique. Je crois que le pire serait de me priver de l’audition, plus encore même que la vue. Bref. Deux jeunes femmes viennent me proposer d’aller boire un verre avec elles un peu plus tard, mais je n’ai pas tellement envie, disons qu’à choisir, je préfère encore passer du temps avec Camille. Mais ça, je ne vais pas leur dire, alors je reste gentil, comme d’habitude, et leur dit que j’essaierai. Enfin, je retrouve ma jolie professeur d’économie et lui propose de venir faire un tour dans les coulisses. « une visite dans les coulisses avec monsieur ferrazzini ? l'homme demandé par toutes ces dames ? je suis plutôt chanceuse je trouve. » Mon sourire s’étend sur mes lèvres, avec ce sourire de canaille qui me sied si bien. « je te suis, impressionne moi. » J’arque un sourcil à sa phrase, comme s’il y avait une allusion là dessous. Je n’en suis pas certain, mais j’aime à y croire. J’ai eu peur qu’elle refuse mon invitation, et je suis donc d’autant plus ravi qu’elle accepte. Je lui fais un petit signe de tête pour qu’elle me suive, et je me faufile dans les coulisses, suivi de près par la jolie blonde. petit à petit, les coulisses se vident et je salue quelques uns de mes amis qui partent en direction d’un nouveau spectacle du festival. Je me retrouve donc pratiquement seul avec Camille, alors que nous entrons dans ma loge, celle que j’occupe avec mes acolytes de scène. « encore un plan diabolique pour que je me retrouve seule avec toi ? ». Je me retourne et me rends compte qu’effectivement, nous sommes seuls. Je la regarde et lui souris, un large sourire. « C’était pas prévu qu’on soit vraiment seuls, mais je ne vais pas me plaindre… » J’arque à mon tour un sourcil et lui fais un signe pour qu’elle me suive. J’ouvre le petit frigo et en sort une bière pour moi, et une 2ème pour elle. « Y’a pas grand chose, ça ou du coca..! » Je me mordille la lèvre en la regardant, et la laisse choisir ce qu’elle veut boire, avant que je ne lui donne sa bouteille. « Ça fait plaisir de te voir là, je pensais pas que c’était ton genre de venir à ce genre d’évènement… » Je m’appuie sur la table devant les miroirs, celle qu’utilisent les femmes pour se maquiller avant un show. Je ne quitte plus camille des yeux, je prends même plaisir à laisser glisser mon regard sur elle, sans aucune honte.

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