Don't exist, live.

I'm gonna party, see how intoxicated I can get and how many rules I can flaunt. That's my motto.

J'étais à un de ces galas, qu'on voulait faire passer pour chic en priant les invités de se ramener en costard cravate ou en robe de soirée, mais qui se tenait dans un gymnase qu'on avait tenté de redécorer pour nous faire oublier les mecs transpirants qui étaient passés avant nous. Et je me tenais là, parmi tous ces gents qui riaient, un verre de champagne à la main, ces gens qui parlaient de leurs florissantes affaires, des derniers pigeons qu'ils avaient réussi à plumer en leur sortant toutes sortes de conneries sur la vie, les échecs et les coups de pute qui la parsemaient. En bref, j'étais dans une salle remplie de futurs psys, de psys, dont je faisais d'ailleurs partie depuis peu de temps, mais je ne me sentais étrangement pas du tout à ma place. Pourtant, j'aurais pu l'aimer cette soirée, car si on oubliait ma robe qui me gênait à chacun de mes pas, il y avait de la bouffe, de l'alcool et encore de la bouffe, mais me goinfrer en public n'était pas vraiment mon but dans la vie - vous noterez que je n'ai aucun but dans la vie -, et que donc cette soirée était des plus médiocres, des plus pourries. Je balayais la salle du regard, soupirais et me dirigeais vers le "bar". Je demandais un verre de champagne, comme tout le monde, parce que oui, j'étais un mouton, et le finissais au plus vite. En réalité, je détestais le champagne, mais je me voyais vraiment mal commander un verre de vodka et passer pour une alcoolique, alors que je débutais tout juste ma carrière de psychologue et que j'avais par conséquent plutôt intérêt à faire gaffe à mon image. "Faire gaffe à son image", voilà une chose que je détestais bien, exactement le genre de choses que mes parents sortiraient en langage plus soutenu, bien entendu. Je détestais avoir à me soucier de la façon dont les gens me regardaient, d'une part parce que j'étais consciente que, que je le fasse ou non, les gens me jugeraient toujours, et d'une autre, car c'était ce que j'avais durant toute ma vie reproché à ma famille de trop faire. Je sursautais en sentant une main se poser sur ma hanche, eut un mouvement de recul avant de reconnaitre la personne qui se tenait devant moi. Nolan, évidemment, il n'y avait que lui pour faire ça. Je levais les yeux au ciel et lui souriais. « J'crois bien que c'est moi, oui. Par contre, dans sa plus belle robe, faut pas non plus exagérer, mais bon, c'est de rigueur pour ce style de soirée apparemment. » Dieu savait à quel point je détestais être contrainte à porter ce genre de tenue, je préférais mille fois un bon vieux jean accompagné d'un T-shirt, mais ici, la simplicité était bannie, on devait tout voir en grand, bijoux, robe moulante et bien trop chère, tout ça accompagné de talons. Rien de pire, en fait. Je finissais finalement par arrêter mes déblatérations mentales et me concentrais sur les paroles de Nolan. « Eh bien, ça va plutôt bien, et toi ? Mais non, tu n'es pas le seul, j'ai trop assisté à ce genre de soirées pour réussir à les apprécier et à pas m'ennuyer, donc bon. »