time after time
   cindy l.

1999

« Arrêtes de pleurer ! » « Ne lui cries pas dessus… » « Fermes ta gueule toi, retourne me faire à bouffer, tu crois que j’ai qu’ça à faire de t’attendre? […] P’tain de femme de merde » J’entendais leurs voix résonner jusqu’à ma chambre d’enfant. Je ne devais pas faire de bruit, je le savais bien que ça énervait papa, mais je ne pouvais pas contenir mes larmes. Maman aussi pleurait, mais il n’y avait que les larmes coulantes sur ses joues, elle ne faisait pas de bruit alors papa ne voyait rien. Moi, j’étais sur le pas de ma chambre, je serrais le doudou de ma classe, que la maîtresse m’avait autorisé à emmener chez moi pour la nuit. Quand le doudou, Alfred, avait tiré mon prénom, parmi toute ma classe, j’étais content, j’avais hâte de le ramener à la maison pour lui montrer ma chambre. Mais quand j’étais rentré de l’école, j’avais vu papa sur maman. Il était en train de faire du sport sur elle et elle, elle pleurait et voulait qu’il arrête. Elle répétait d’arrêter. J’avais posé mon sac dans l’entrée et j’avais marché vers eux, pour leur présenter Alfred, mais papa s’était levé et avait jeté le doudou à l’autre bout du salon. Alors moi aussi, je pleurais. Pauvre Alfred, il n’avait rien fait et maintenant, il allait être triste comme nous et ne voudrait plus jamais revenir chez moi. Je m’étais senti coupable de lui faire vivre ça. Papa me demandait sans arrêt d’arrêter de pleurer, mais je n’y arrivais pas, j’étais vraiment triste. Alors il m’avait envoyé dans ma chambre et je n’avais désormais plus le droit d’en sortir. Mais j’avais faim et je voulais regarder la télé avec maman… Alors j’attendais. Car papa, après manger, il partait toujours alors je savais que maman, elle serait d’accord pour que je vienne avec elle.

2000

Maman me demande de me réveiller. Je suis fatigué, je veux dormir. Mes yeux n’arrivent pas à s’ouvrir, dehors, il fait froid et je suis bien ici, dans mon lit bien chaud. Mais maman insiste, elle me secoue mais me parle doucement. Elle me dit qu’il faut que je mette mon manteau. Mais il fait nuit, et je suis en pyjama. L’école ne commence pas maintenant et puis, je ne vais pas aller à l’école en pyjama, les autres vont rigoler. Maman est folle. Mais je me lève de mon lit, difficilement et pour la première fois, je ne fais pas mon lit. Papa va me disputer, mais maman me dit que ça n’est pas grave. Alors j’obéis. Elle me demande de choisir mes jouets préférés et de les mettre dans la petite valise qu’elle vient de poser sur mon lit. Quoi? Je dois choisir parmi mes jouets? Non ! Je veux tous les prendre ! Mais d’ailleurs, on part? On va où? « Dis maman, on part? On va en vacances? » « Ne parle pas aussi fort mon chéri, dépêche toi, vite » Je vois maman faire des allers retour dans le couloir, moi, je fais le tour de ma chambre pour choisir mes jeux, alors que mon cœur se serre. « Mais on revient quand? » « Dépêches toi mon amour, ne prends que les jouets que tu préfères vraiment le plus » Mais moi, je les aimes tous, je ne veux pas choisir. Alors je prends mon doudou, celui qui ne me quitte jamais. Il est encore chaud, je le mets au milieu de ma valise et je la rempli d’autres jouets, surtout ceux que je vois en premier. Maman arrive subitement, elle m’a fait peur. Elle porte déjà son manteau et ses chaussures. Elle a pleuré, des larmes coulent sur ses joues et elle n’a pas la même tête que d’habitude, mais je suis content car les marques qu’elle avait sur le visage sont parties maintenant. Elle m’assied sur mon lit, pour me mettre mes chaussettes, mes chaussures et mon manteau. Moi, je m’amuse à balancer mes jambes, mais cela ne la fait pas rire. Pourquoi? D’habitude, on joue toujours quand elle me met les chaussures. Elle me tire du lit, me demandant de tenir ma petite valise. Elle met son doigt devant ses lèvres, comme quand on ne doit pas réveiller papa pendant sa sieste. J’obéis, j’ai appris à ne pas poser de questions inutiles. Je suis maman. On va dehors. Il y a de la neige, j’ai froid. Il fait tout noir, il n’y a pas de lumière. J’ai peu de fois, vu la nuit. En vérité, je crois que c’est la première fois. Je ne trouve pas ça jolie. Maman ouvre la voiture, elle met les valises dedans et ferme le coffre doucement. Nos pas dans la neige, font des marques et font du bruit, je trouve ça rigolo. « Il est où papa? » « Chuut. » Elle dit que j’ai parlé trop fort, mais j’ai parlé normalement, je n’ai pas crié. La lumière de la maison s’allume, maman se dépêche à finir de m’attacher, avant d’entrer elle aussi dans la voiture. Il fait très froid. J’entends la voiture démarrer et sortir de notre allée. Alors qu’on est sur la route, je vois papa devant la maison. Je lui souris et lui fais des gestes, un coucou. Il me fait des gestes aussi, mais il n’a pas l’air content, je ne comprends pas ce qu’il dit. Il essaye de venir vers nous mais maman part très vite, la voiture glisse sur la route. Moi, ça me fait rire, alors je ris et je me retourne pour continuer à faire coucou à papa. C’est rigolo.

2001

« On est arrivé ! » Maman sourit, elle rigole, elle est heureuse. Je regarde à travers la vitre de la voiture, une maison se dresse devant moi. Elle me semble grande et puis, il y a un grand jardin. Je vais pouvoir jouer tranquillement, maman me l’a dit. Elle m’a dit que j’aurai une grande chambre, un grand jardin et que même, je pourrai avoir un chien. Elle m’a dit qu’il y avait plein d’enfants autour de nous, dans les autres maisons. Elle m’a dit qu’on allait tous dans la même école et que j’allais me faire plein de copains. Je suis content. On va enfin avoir une maison et surtout, ne plus vivre chez des amis de maman. Depuis cette fameuse nuit dans la neige, où nous sommes partis de la maison en laissant papa, je ne l’ai plus revu. On a roulé pendant très longtemps, et puis quand il faisait jour, maman m’a emmené dans un Dinner où j’ai mangé des crêpes à la fraise. Après, on a été chez une tante à elle je crois. C’était cool, mais on n’a pas pu rester longtemps, je ne sais pas pourquoi. Alors on est partit, on a habité chez des amies à maman, on allait dormir une nuit chez l’un, une nuit chez l’autre. Parfois, on dormait dans des hôtels et c’était rigolo car je dormais à maman et que j’avais le droit de m’endormir devant la télé. Après, on a vécu avec pleins de gens et tout le monde était gentil avec moi, j’aimais bien. Mais maman était triste, elle n’était pas contente et elle avait toujours peur. Un jour, elle m’a emmené chez quelqu’un, elle m’a dit qu’elle allait travaillé pour qu’on ait une belle maison. Et elle avait raison. Elle a travaillé longtemps et je suis restée longtemps chez ses gens, je crois que c’était des amis à maman. C’était bien, mais les enfants n’étaient pas toujours gentils avec moi. Un jour, maman est venue me chercher à mon école et elle m’a dit qu’on allait partir pour la dernière fois. Qu’elle avait trouvé une maison et un travail. Ce soir là, on a mangé des hamburger et on avait acheté de la glace. Ma maman était plus belle, elle souriait plus, elle était plus rigolote.

On sortit de la voiture, mon doudou dans les mains. Maman me prit par la main et me fit m’avancer devant la maison pour me prendre en photo. Je souriais, montrant mon doudou. J’étais content. Maman me promis qu’on allait plus jamais partir de cette maison, que ça allait être chez nous. Je lui avais demandé si papa allait nous rejoindre, mais elle me dit que non. Papa ne viendrait plus jamais nous voir, qu’il était au ciel. Je ne comprenais pas ce que ça voulait dire, hormis le fait que je ne verrai plus jamais mon papa. Mais j’avais remarqué que quand il n’était pas là, maman parlait plus, on faisait plein de choses ensemble et c’était chouette. Soudain, alors que maman avançait vers la maison, je vis quelque chose de l’autre côté de la rue.

Elle avait de longs cheveux blonds, comme le soleil. Ils brillaient fort. Sa peau était toute blanche comme la neige. Elle était en train de faire du vélo, sans les roulettes, avec son papa. La petite fille avait à peu près mon âge et je la trouvais jolie. Elle me regarda et me sourit, je lui souris à mon tour, impressionné qu’elle fasse du vélo comme une grande, moi, je ne savais même pas faire du vélo. Son papa me dit bonjour. « Bonjour » Répondais-je alors. « Vous venez d’arriver petit bonhomme? » J’hochais la tête, serrant mon doudou contre moi. Maman arriva très vite derrière moi, elle se mit à discuter avec le monsieur. Moi, je ne les écoutais déjà plus et j’avançais vers la petite fille. « Tu t’appelles comment? » lui demandais-je alors. « Victoria » « Moi je m’appelle Joshua » Elle me sourit. Elle était jolie. « ils sont beaux tes cheveux » elle rigola. « Tu veux essayer? » me demanda-t-elle en descendant de son vélo pour me le tendre. Je regardais maman, puis le monsieur, puis Victoria. Finalement, je lui répondais « Je ne sais pas faire » et, mort de honte, je courrais jusqu’à ma nouvelle maison pour m’y cacher.

2010

Ce soir, c’est le grand soir. Je vais me lancer. Je me sens prêt. Je respire comme un mufle, j’essaie de me calmer. Je n’y arrive pas et cela est peine perdu. J’ai le trac, moi, j’ai peur. Je secoue la tête alors que j’ajuste encore une fois le col de ma chemise, boutonnée jusqu’en haut. Je recoiffe mes cheveux pour qu’ils tiennent comme il faut. Je vérifie que je n’ai rien dans les dents, je me tourne devant mon miroir. Tout doit être parfait. Je sens mon cœur battre à 1000 à l’heure. Pourquoi j’ai aussi peur? Je grogne en me prenant la tête entre mes mains, alors que ma mère passe devant ma chambre au même moment. « Ca va mon cœur? » Je me redresse pour croiser son regard. Elle me sourit doucement, elle a comprit que non, ça n’allait pas. J’avais peur. « Ca va bien se passer, crois moi mon fils » sa voix est douce et rassurante. Ma mère savait très bien pourquoi j’étais dans cet état là. Ce soir, j’allais me rendre chez Victoria pour lui dire que j’étais fou d’elle depuis le premier jour. Elle était devenue ma meilleure amie, depuis toutes ces années passées ensemble et ce soir, j’allais lui annoncer. Pourquoi ce soir? Parce que c’était le jour de la St Valentin, tout simplement et que je sais que je ne suis pas le seul à prétendre aimer Vicki. Oui, un autre garçon du lycée, qui ne la connait même pas, lui tourne autour et cela a réveillé en moi, mon instinct de mec. Non, il n’a même pas le droit de la toucher. Je quitte ma chambre pour la salle de bain, je mets quelques dose de parfum, me regardant encore une fois dans la glace. Il faut que tout soit parfait. Je regarde mon téléphone, il est déjà 19 heures, il faut que je me dépêche. J’ai été cherché une rose rouge après l’école aujourd’hui. Oui, je sais, c’est typique et ringard, mais je n’avais pas d’autre idée et puis… Si ça s’trouve, elle va me foutre un vent monumental alors autant ne pas prendre trop de risques. Mais oui d’ailleurs, si elle me dit non? J’y avais longtemps réfléchi. Etais-je prêt à mettre en jeu notre amitié? A perdre ce lien que j’avais avec elle? Au départ, non, je ne l’étais pas. Je n’en avais pas envie même. J’avais trop peur de perdre ma meilleure amie, ma confidente. Et puis… je me suis rendue compte que l’imaginer avec un autre me rendait malade. C’était impossible de la voir avec un autre gars. Alors depuis plusieurs semaines, je me préparais à cette soirée. J’avais l’intention d’aller chez elle, de lui donner ma rose, de lui déclarer mon amour et puis ensuite, tout dépendait de sa réponse. Mon ventre se tordait dans tous les sens, mon cœur battait la chamade, mais je me décidais enfin à descendre au rez-de-chaussée. Maman était en train de faire une machine de linge. « T’es prêt? » Me demanda-t-elle en me tendant la rose. Je la pris et lui répondis « j’en sais rien… » Elle me sourit et me caressa la joue, ce qui me fit du bien. Même si j’avais 15 ans, je restais son enfant. Puis finalement, après un dernier regard et sourire, je quittais la maison en direction de celle de Vicki, à quelques maisons de distance. Sur le trajet, je nous revoyais tous les deux, depuis que j’étais arrivé ici, à mes 6 ans. On avait grandit ensemble. Elle m’avait tellement soutenue & aidé. Cette fille était magique et je le pensais depuis la première fois, quand je l’avais vu sur son vélo. Elle allait sûrement se foutre de moi… J’étais ridicule avec ma rose. Je m’arrêtais sur la route, regardant la rose avec dégoût. J’pouvais pas lui offrir une rose comme ça, c’était débile, elle allait se foutre de moi, c’était sûr. Je décidais de jeter la rose dans un jardin, avant d’avancer vers la maison de mon amie. Une fois sous le perron, je devenais tremblant, très peu sûr de moi. Je sentais mon corps entier trembler. Je ne savais même pas quoi dire. Je perdais totalement mes moyens. Finalement, la porte s’ouvrit sur moi, alors que je ne m’y attendait pas du tout. « Joshua ! Tu vas bien mon grand? » c’était le père de Vicki, il m’aimait bien, depuis que j’étais gosse et il s’entendait bien avec maman. Je souris, lui tendant la main, essayant de retrouver mon calme. « Bonsoir monsieur, hum… Vicki est là? » « Oui, tu veux que je l’appelle où tu montes? » « Heu… je préfère rester dehors » Il me lança un regard interrogateur, mais appela sa fille avec sa grosse voix. Ma gorge était sèche. Je me sentais pas bien du tout, je devais être blanc comme un linge. Mes mains étaient moites et je n’arrêtais pas de m’agiter, ne tenant pas en place. Son père était sortit pour mettre la poubelle dehors, il rentra à l’intérieur quand sa fille en sortit. Elle était tellement jolie, toujours avec ses cheveux blonds, comme le soleil. Son sourire angélique, ses grands yeux si bleus… Mon cœur battait encore plus fort et là, c’était comme si j’avais tout oublié des raisons de ma venue. « Hey Josh ! Ca va? Qu’est-ce qu’il se passe? » Beh oui, en même temps, c’était pas trop prévu que je vienne comme ça ce soir. « Heu… ouais ouais ça va… » J’étais agité, j’arrêtais pas de bouger sur place, mes bras, mes jambes. Je n’osais pas la regarder dans les yeux. « Josh? » « Ouais heu… » non, ça ne voulait pas sortir. Je n’y arrivais pas. J’arrivais pas à lui dire qu’elle me plaisait. Qu’elle me plaisait depuis le premier jour. En même temps, ça n’était pas facile de mettre presque 10 ans d’amitié en l’air pour avouer à l’autre qu’on est fou d’elle depuis le premier jour. Qui osait réellement faire ça, honnêtement? Moi, je m’en sentais complètement incapable. Elle allait se demander ce qu’il m’arrivait, j’agissais pas comme d’habitude, j’allais lui faire peur à continuer comme ça. Je décidais alors de me lancer, sans la moindre idée de comment j’allais lancer le truc. « Hum… Ecoutes Vicki… il faut que j’te parle. » Je passais une main dans mes cheveux avant de me calmer un peu et de cesser de bouger dans tous les sens. Ca ne voulait pas sortir. Elle était devant moi, mais je n'arrivais pas à lui déclarer mon amour. Elle ne réagissait pas vraiment. Finalement, je décelais chez elle, un sourire sur ses lèvres. Se foutait-elle de moi ou? Elle s’approcha de moi et sans me toucher, approcha ses lèvres des miennes. Nos bouches étaient en contact pour la première fois. Pour la première fois de toute ma vie, j’embrassais une fille. Pour la première fois de toute ma vie, je l’embrassais elle. Mon corps tout entier était en ébullition. Ma main passa sur sa hanche, tremblante, timidement. Ce moment sonnait le début. Le début de quelque chose que j’avais longuement attendu et qui se présentait enfin face à moi. Au final, c'était elle qui m'avait déclaré sa flamme.

2012

Le stress envahit mon corps tout entier. Je marche à toute allure, d’un pas hésitant, peureux, mais décidé. Il faut que je sache et ça, très vite. J’ai rendez-vous avec Cassidy. Une fille de notre lycée, elle m’a envoyé un sms, il y a une heure à peine en me disant qu’elle devait m’avouer quelque chose. Je n’étais pas spécialement ami avec cette fille, mais elle avait insisté, me disant que c’était très grave et que ça concernait aussi Vicki. Et quand ça concernait ma petite amie, il n’y avait pas de place pour le doute. J’avais pris ma voiture pour rejoindre Cassidy devant chez elle. Elle m’attendait sur les marches, dans son jardin. Je me garais en vitesse et la retrouva. « Salut, alors, qu’est-ce qu’il se passe? » « Assied toi Josh… » Sa voix était grave et son ton ne me rassurait pas. Je m’installais à ses côtés, la laissant me parler. « Tu te souviens de la soirée chez Peter? » Elle me parlait d’une soirée qui avait eu lieu il y a un mois et en plus de ça, je n’en avais aucun souvenir car j’avais bu comme un trou ce soir là. Je m’étais réveillé chez mon meilleur copain, la gueule enfarinée. « Pas vraiment non, parce que? » « Ecoutes Josh… j’pensais que tu t’en serai souvenu mais… mais on a couché ensemble ce soir là… » Mon cœur rata un bond, mon visage se figea et je me tournais vers elle, la mine défaite. « pardon? » « c’est assez humiliant pour moi que tu ne t’en souviennes pas… mais c’est la vérité. On était bourré mais… on a bien couché ensemble oui » « tu te fous de moi là? C’est impossible… je te rappelle que je suis avec Vicki, je ne lui aurai jamais fait un truc pareil, c’est… c’est impossible. Tu dois te tromper » « tu te fous de moi là Josh? Je sais quand même avec qui j’ai couché ! Tu me prends pour une pute ou quoi? » J’voulais pas la vexer, mais je ne me sentais pas capable de coucher avec une autre fille. Vicki était ma copine depuis deux ans et elle avait été la seule avec qui j’avais eu un rapport. Ce n’était pas possible, je n’avais pas pu lui faire ça… Non. Je n’y croyais pas. Je sentais mon cœur s’emballer. « j’y crois pas… » « pourtant c’est la vérité, je te jure… mais… c’est pas tout. » Je me tournais vers elle, que pouvait-elle m’annoncer de pire que cela? Hein? « je suis enceinte » Oh bordel. Là, c’était clairement comme si je venais de tomber d’un immeuble de 20 étages, m’écrasant sur le sol goudronné. Je savais que là, c’était grave. Je savais que ce genre de discussion était importante, grave et que ça n’annonçait que de mauvaises choses. Mais je n’avais aucun souvenir de cette soirée, je ne me sentais pas capable de faire ça à Vicki… Je doutais fortement de Cassidy, mais elle me sortit une photo de son téléphone. Une photo de nous deux, dans un lit, torse nu. Merde… Comment avais-je pu faire ça à Vicki? Je plaçais mes mains sur mon visage, me le retenant. Je sentais une douleur immense me déchirer de l’intérieur, je sentais le stress s’emparer de moi, je sentais le malheur que tout cela annonçait. Je sentais le poids de la culpabilité, je me sentais coupable, sale et j’étais vraiment un salaud d’avoir fait ça à Vicki. J’étais qu’une merde, comment avais-je pu lui faire un truc pareil? A elle! Comment est-ce que j’avais pu lui faire ça? Je n’en revenais pas. Sans la photo, je n’aurai pas cru Cassidy, mais elle semblait sincère et je ne voyais pas pourquoi elle me mentirait. De plus, je n’avais aucun souvenir de la soirée, je ne pouvais que lui faire confiance et la croire. Comment est-ce que j’allais annoncer ça à Vicki? Elle allait me quitter, c’était sûr, elle ne me pardonnerait jamais cela. Je ne voulais pas la perdre, je ne voulais pas du tout… Je me relevais alors des marches de Cassidy. Sans dire un mot, sans lui poser la moindre question à propos de son choix concernant la grossesse, je repris ma place au volant de ma voiture et roula à toute allure. Il fallait que je me vide la tête, que je réfléchisse à ce que je devais faire. Avouer ce que j’avais fait à Vicki? Lui cacher? Non… je ne pouvais pas faire ça, je ne pourrai pas lui mentir, jamais. C’était impossible. J’allais devoir assumer ma connerie. La pire connerie de toute ma vie.

2015

Je me retrouve, comme ce jour, celui de mon tout premier jour ici à WOS, devant la maison de ma mère. Cela fait deux ans que je suis parti, que j’ai quitté le Canada, non sans peur de la part de ma mère. Mais je ne l’ai pas laissé toute seule, non. Je suis parti après avoir rencontré son petit ami de l’époque, avec lequel elle va se remarier dans quelques mois. Un type bien, un homme gentil, brillant, qui a également des enfants de son côté. Bref, le chauffeur de taxi vient de déposer ma valise près de moi, je lui règle la course et j’avance vers la maison. Nous sommes en été, il fait plutôt chaud, beau, mais cela me fait bizarre d’être ici, à nouveau. J’étais parti quelques mois après ma rupture avec Vicki. Une rupture par ma faute, comme le connard que j’avais pu être. Elle m’avait quitté et elle avait eu raison, seul les salauds peuvent faire ça à la femme qu’ils aiment. J’avais cru devenir comme mon père, un macho mysogine  sans aucun respect pour la gente féminine. J’avais eu beaucoup de mal à m’en remettre, surtout en la croisant tous les jours au lycée et dans le quartier. Au bout d’un moment, j’avais arrêté d’aller en cours, j’avais commencé à fumer et ma mère et moi avons eu une longue conversation. On prit donc la décision que je parte, pour mon bien, pour voir autre chose, pour essayer d’oublier. Je suis donc parti à Londres, puis en France, puis en Italie d’où je rentrais tout juste. Je n’avais pas vu ma mère depuis un an, elle m’avait rejoint elle et son copain en France pour Noël. La porte s’ouvrait alors que je n’étais pas encore devant, elle était radieuse. Son sourire illumina ma journée. Elle m’appela et s’avança en courant vers moi, jetant ma cigarette sur le sol, je laissais ma valise retomber à mes pieds pour la prendre dans mes bras. Qu’est-ce qu’elle m’avait manqué. Je pouvais sentir mon odeur, ses cheveux sentaient la cannelle et l’amande, j’adorais cette odeur. Cela m’avait fait du bien de vivre seul, sans ma mère avec qui j’étais très fusionnel, mais j’étais heureux de rentrer à la maison. Mon beau-père arriva également pour me saluer, très heureux de me revoir aussi. J’étais content, ça y’est, je me sentais bien. Mon beau-père me prit ma valise et on entra tous à l’intérieur. Avant que ma mère ne referme la porte, je ne pu m’empêcher de lancer un regard vers la maison de Vicki, que je pouvais apercevoir d’ici. Était-elle encore chez ses parents? Que faisait-elle désormais? Allait-elle bien? Avait-elle un nouveau copain? J’en savais rien, je n’avais plus aucune nouvelle d’elle et je ne la trouvais pas sur les réseaux sociaux. Je pensais qu’elle allait bien. Je l’espérais en tout cas. Mais j’étais décidé à aller la voir, il fallait qu’elle sache la vérité. Que cette Cassidy avait menti, que nous n’avions jamais couché ensemble elle et moi. Vicki l’ignorait encore et c’était la raison pour laquelle on s’était disputé, sauf que voilà, je n’avais rien fait. Au fond de moi, je le savais, je ne pouvais pas être comme mon père. Jamais.

Re-bienvenue avec ce nouveau personnage.

Félicitations, tu es officiellement validé(e) !
ce personnage, cette histoire , j'ai beaucoup aimé, sincèrement , j'espère de tout coeur que tu te sentiras mieux avec ce personnage. je lirais vos rps à tous les deux

   Selon le questionnaire, tu te retrouves dans le groupe Seize the day, mais je trouve que Memories don't go correspondrait mieux, qu'en penses-tu ?
   Tu peux désormais te rendre dans la catégorie Gestion du personnage pour faire les diverses demandes, tu peux aussi recenser ton personnage, ou bien rechercher des liens. Ensuite, tu peux aussi aller créer un ou plusieurs scénarios ou des bandes. 50 points t'ont été ajoutés pour ta validation (non ajouté puisque c'est un changement de personnage), tu retrouveras d'ailleurs plus d'informations sur le système de points à cet endroit. Enfin, pour faciliter ton intégration, n'hésites pas à participer à la loterie des rps.

   Bref, tout le staff te souhaite la bienvenue sur Feels Like Tonight !

Je t'ajoute dans le groupe désiré alors